Dans la bataille d’information qui entoure l’efficacité du vaccin, les régions russes ont divulgué le nombre de personnes vaccinées admises dans les hôpitaux pour COVID.
Parmi les Russes vaccinés hospitalisés dans les régions touchées par le COVID-19, la plupart présentent des formes légères et modérées de la maladie.
Dans la région de Moscou, il y aurait maintenant 10.335 personnes dans les hôpitaux régionaux des maladies infectieuses avec le Covid19. 18% sont vaccinées et 82% n’ont pas été vaccinés. C’est aujourd’hui le sujet qui présenterait en Russie le plus de malades vaccinés. Pour rappel aujourd’hui 51,9% de la population de la région de Moscou est vaccinée, dont 64,7% des adultes.
Ces derniers jours, alors que la Russie semble au plateau de sa quatrième vague, qui a émergé de la troisième, des remous se font sentir quant à la suite que les autorités envisagent pour faire face au Covid19.
La campagne de vaccination russe est pour l’instant, un semi- échec, les autorités russes, contrairement aux autorités françaises par exemple, ont pourtant tout fait comme il le fallait.
Il y a tout d’abord eu un grand nombre de vaccins produits en Russie (ici et la), disponibles pour la population et un mode opérationnel et logistique d’organisation de la vaccination quasi-parfait, notamment dans les villes de Russie dans lesquelles réside 75% de la population du pays.
Pour autant, au 12/11/2021, seulement 41% de la population a reçu au moins une dose et 34,6% deux doses tandis que 27% des russes sondés affirment avoir été malades, 45% sont contre la vaccination et 65% pensent que le virus est une arme biologique 😉
“L’avenir de l’humanité – c’est la génétique, la biologie au sens large du terme, les technologies de l’information, l’intelligence artificielle et tout ce qui concerne les activités à l’intersection de ces disciplines“. Vladimir Poutine – 30/06/2021 #conservatismedynamique
Après l’introduction attendue de l’analyse génomique obligatoire pour les migrants dont j’ai déjà parlé ici, l’analyse pourrait être systématiquement étendue à tous les Russes selon déclaré Anatoly Vyborny, le vice-président de la Commission de la Douma d’État sur la sécurité et l’anti-corruption.
Selon lui, à l’heure actuelle les citoyens russes ne se sentent pas suffisamment protégés dans leur pays, hors la Russie ne veut pas devenir un pays européen dans lequel migrants établissent leurs propres règles et, qu’au final, la minorité contrôle la majorité par la peur.
Si le premier segment sera celui des migrants, le second segment sera celui de tous ceux qui commettent des infractions pénales, le troisième segment celui des gens qui ont commis des infractions administratives et en fin de compte – tout le monde puisque les gens comprendront que cette loi est bonne.
Une telle initiative, selon Anatoly Vyborny, n’est en aucun cas une violation grave des droits de l’homme et des libertés mais au contraire un mécanisme qui permettra, grâce aux données génomiques dont disposeront les forces de l’ordre, d’identifier les coupables e plus rapidement possible, les traduire en justice, et ainsi répondre à la demande du public d’une sanction et de de justice sociale.
J’ai récemment écrit sur “la politique migratoire” de la Russie.
Il convient de parler de la situation sur Moscou.
Moscou est depuis les années 1990 une ville ouverte, dans laquelle toutes les mafias d’abord, puis le gros des migrants ensuite s’est précipité pour venir y travailler.Moscou et sa couronne contiennent le gros de la main d’œuvre immigrée et notamment pour les chantiers de construction et d’infrastructures.
Ces derniers mois, de nombreux incidents ont fait la une de la presse, concernant des problèmes de violences interethniques dans la capitale et sa grande couronne.
En septembre, deux migrants ont violé et tué une retraitée russe de 67 ans dans le nord de la région de Moscou.
Plus récemment, les habitants de quartiers dortoirs du sud de la ville de Moscou se sont organisés en patrouille pour assurer un peu de securite après un viol et des agressions dans leurs quartiers commis par des mafias de ressortissants d’Asie centrale qui se sont regroupés dans ce quartier.
Une autre affaire a fait beaucoup parler d’elle, il s’agit de l’agression d’une jeune russe, Roman Kovalev par des immigrants intérieurs, c’est à dire des ressortissants du Caucase russe, j’en ai parlé sur ce blog. Il faut noter que la semaine qui a suivi cette affaire, des cas similaires ont eu lie, des ressortissants du Caucase importunant des jeunes femmes russes dans le métro, mais cette fois la population de la rame de métro s’interposant. L’ événement au eu une résonance fédérale ce qui est assez surprenant car dans les années 90 voir 2000 des agressions et notamment des attaques de ressortissants du Caucase du nord sur des russes étaient fréquents.
Ces derniers jours, 4 ressortissants d’Azerbaïdjan récemment naturalisés russes ont attaqué un père de famille devant son jeune fils et des incidents entre adolescents russes et étrangers ont aussi éclatés dans la ville de Domodedovo au sud sur est de Moscou.
Dans tous les cas, les suspects sont retrouvés et seront lourdement condamnés.
Par exemple les 4 racailles qui ont attaqué le père de famille voient leurs actes requalifiés et alourdis en tentative d’homicide notamment sur enfant mineur et ils risquent désormais des peines de prisons pouvant aller jusque 20 ans de prison ferme.
Les autorités et les médias mettent le projecteur sur ces événements mais il est une tendance de fond qui est que Moscou est de plus en plus sure.
Selon les autorités de la ville, 107.199 délits ont été commis dans la capitale soit 2,4% de moins que l’an dernier sur la même période. Le nombre de délits dans la rue a diminué de 2,8%, le nombre de braquages de 26,9% et les vols d’appartements de 34,5%. Enfin le nombre de délits commis dans les lieux publics a diminué de 3,7%, le nombre de vols de rue a diminué de 25,2%, les agressions – de 19,8%.
En 2021, Moscou sous Sobyanine a un taux d’homicides qui est plus bas que le Londonistan de Sadiq Khan.
Comment évolue le nombre de délits par quartiers ?
Dans le centre ЦАО – (-2,5%)
Dans l’Est ВАО – (-11,5%)
Dans le Sud )ЮАО – (-8,9%)
Dans le nord-est СВАО (+1,8%)
Dans le Sud ouest ЮЗАО – (-7,5%)
Dans l’Ouest ЗАО – (-6,4%)
Dans le nord САО – (+4,1%)
Dans le nord ouest СЗАО – (+12,2%)
Dans le nouveau Moscou Новая Москва – (+ 0,3%)
Zelenograd Зеленоград – (+1,7%)
Comment on est en arrivé la ?
Dans les années 90, Moscou etait une ville terriblement dangereuse et sous contrôle des mafias, économiques, ethniques et religieuses. Elles contrôlaient en le soumettant au pire des fascismes.
Dans les années 2000, sous la gestion Loujkov, peu change et les agressions et faits de violences sont monnaie courante à Moscou.
Une totale reprise en main est effectuée sous l’ère Sobyanine qui aboutit à la situation actuelle ou chaque année Moscou est de plus en plus sure.
Comment ?
Il y a tout d’abord un déploiement policier massif, partout, dans les rues et les transports en commun. Ce sont souvent aussi des policiers en civils et donc ils ne sont pas visibles.
Il y a aussi un système pénal qui, à l’inverse de la France, fonctionne plutôt comme en Amérique, sanctionne lourdement les premières et petites peines. Pour faire simple, la justice russe a la main lourde et les étrangers ne sont pas épargnés car ils sont étrangers, au contraire. En outre les prisons russes ne sont en outre pas considérées comme les plus confortables du monde.
Enfin la gestion Sobyanine a vu le déploiement dans la capitale d’un colossal réseau de caméras de surveillance dans les rues et le métro et qui ont évidemment un effet direct sur la sécurité. Ce réseau qui est interconnecté, fonctionne à reconnaissance faciale, j’ y reviendrais dans un prochain article.
Dans cette logique, la mairie de Moscou vient d’annoncer entamer une réflexion sur un plan “immigration zéro” pour les chantiers de la capitale.
Les autorités discutent par exemple de remplacer les migrants et de combler au maximum le manque de main d’œuvre par des détenus, des retraités inactifs et même des lycéens à compter de la première et terminale.
L’immigration est un souci prioritaire pour les moscovites et selon toute vraisemblance les élites moscovites l’ont compris.
D’ici 2025, la base juridique, organisationnelle et technique de la réglementation de l’État dans le domaine des migrations sera complètement mise à jour, afin de fournir les conditions nécessaires pour créer une situation migratoire qui réponde aux intérêts de la Fédération de Russie tout en “maintenant la sécurité de la société et de l’État, en protégeant le matériel et valeurs culturelles” ( ..)
L’objectif sera d’unifier les règles migratoires et d’introduire des technologies de l’information pour le contrôle des migrations professionnelles et notamment la main d’œuvre étrangère.
En moyenne 17 millions de personnes transitent par la Russie chaque année et la Russie comprendrait aujourd’hui 7 millions d’étrangers dont 1 million de clandestins. La plupart des migrants illégaux viennent d’Ouzbékistan (plus de 332 000 personnes). du Tadjikistan (247 000), d’Ukraine (152 000), d’Azerbaïdjan (120 000), du Kirghizistan (115 000), d’Arménie (61 000), de Moldavie (56 000) et du Kazakhstan (49 000).
En 2018, le ministère de l’Intérieur estimait qu’il y avait environ 2 millions de migrants illégaux vivant en Russie pour un total de 10 millions d’étrangers dans le pays et en 2019 le parquet général avait calculé que 31.010 crimes avaient été commis par la faute des migrants durant l’année.
Sur l’année 2021 selon le MVD russe (la police) les citoyens étrangers et apatrides ont commis 24.700 crimes sur le territoire de la Fédération de Russie sur les huit premiers mois de 2021, soit 5,9% de plus que sur la même période en 2020 dont 19.200 par les citoyens de la CEI, tandis que dans le même temps le nombre de délits contre les migrants a lui diminué de 1,1% et s’élève à 10.300. Au sein de la structure de criminalité des migrants, il y a en outre des tendances à une augmentation des actes illégaux comme l’extrémisme (+33%), le terrorisme (+26%), les meurtres (+8 %) et les viols (+5%).
Les autorités russes ont réagi très forts, déportant plusieurs dizaines de migrants avec des interdictions de séjour en Russie de 40 ans. Sur les 6 premiers mois de l’année 2021, ce sont quelque 100.000 étrangers qui se sont vus interdire d’entrer en Russie.
Ces incidents s’inscrivent dans une année compliquée par le Covid qui a entraîné que nombre d’étrangers ne puissent rentrer chez eux voire se retrouvent en situation irrégulière.
Tout comme l’éducation des taxis, les autorités vont mettre en place un dispositif pour mieux gérer cette immigration et contrôler les flux humain en s’appuyant sur le Digital et la Technologie. Deux registres électroniques vont voir le jour, le premier pour les citoyens étrangers et le second pour leurs employeurs. L’inscription au registre sera obligatoire pour le recrutement des migrants. Les migrants économiques vont désormais devoir maîtriser la langue russe, s’enregistrer en amont via l’application “voyager sans Covid19“, se faire vacciner, obtenir leur patente-digitale via un QR-Code, laisser leurs empreintes digitales, obtenir une carte électronique individuelle et surtout se faire prélever de l’ADN.
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En outre pour les étrangers qui souhaitent rester sur la longue durée en Russie, priorité sera donnée pour obtenir un droit de résidence permanente dans la Fédération de Russie aux personnes connaissant la langue russe, ainsi qu’à celles qui ont une mentalité et une culture proches.il a été discute au printemps l’apparition d’un nouveau document unifié valide 10 ans, va t-il remplacer les permis de séjour et résidence existants ?
L’institut LEVADA a publié un sondage plus que surprenant sur les russes et le Covid19.
L’enquête a été menée du 21 au 27 octobre 2021 sur un échantillon représentatif de toute la Russie de la population urbaine et rurale de 1636 personnes âgées de 18 ans et plus dans 137 localités et 50 entités constitutives de la Fédération de Russie.
Que dit ce sondage ?
Le nombre de russes qui n’a pas peur d’attraper le Covid19 est en baisse, tandis que le nombre de russes qui craint de se faire contaminer augmente.
rrfr
39% des russes sondés connaissent quelqu’un qui a souffert du Covid19 en forme grave et 27% quelqu’un qui est mort du Covid19.
28% des russes sondés ont eu le Covid19 en forme légère et 6% en forme grave, soit 35% des sondes, confirmant sans doute un peu plus mes calculs 😉
Le nombre de russes prêts a se faire vacciner augmente depuis août 2021, tandis que le nombre de russes qui refusent de se faire vacciner diminue de façon continue depuis avril 2021.
55% des russes sondés pensent que le gros de la pandémie est devant, 7% que le pire est passé et 29% que c’est actuellement.
Plus inquiétant, 61% des russes pensent que le Covid19 est une arme biologique (c’est du reste l’avis de ma voisine a Moscou, qui est une veuve de général d’une 60aine d’années) contre 30% qui pensent que non tandis que 9% n’ont pas d’opinion.
Voila sans doute une des raisons du faible taux de vaccination et de confiance dans le SputnikV, à tort de toute évidence.
Les autorités de Moscou dépenseront 60 millions de roubles pour pour créer une plate-forme numérique pour la formation des chauffeurs de taxi de la capitale.
La plateforme comprendra 4 blocs principaux :
Un bloc spécialisé sur la législation des transports et les caractéristiques de la circulation comprendra des sections telles que les exigences relatives – à la sécurité du transport des passagers et des bagages – les principales dispositions pour réglementer les activités de taxi à Moscou et dans la Fédération de Russie dans son ensemble – Le suivi et l’entretien des véhicules – le mode de travail et de repos du chauffeur d’un taxi de passagers – les règles de conduite en cas d’accident et les bases de premiers secours.
Un bloc sur les services aux passagers contiendra des sections sur les règles de travail avec les agrégateurs d’organisation des courses, les règles d’interaction du conducteur avec les passagers, les procédure particulières sur les territoires des aéroports, des gares ferroviaires et des gares routières , l’organisation du transport des enfants, des personnes handicapées, des personnes handicapées et des animaux et des bagages encombrants et lourds.
Un bloc “connaissance de Moscou” qui permettra aux chauffeurs d’acquérir des connaissances de base sur l’histoire et la toponymie de la capitale (événements clés de l’histoire de la ville, plan, principaux quartiers et curiosités) afin de leur rendre la ville leur plus compréhensible et familière.
Un bloc sur la langue russe pour les chauffeurs pour qui le russe est une langue étrangère. Le cours couvre non seulement des sujets classiques (grammaire, vocabulaire, prononciation et normes d’accentuation), mais aussi les caractéristiques de la communication professionnelle d’un chauffeur de taxi (étiquette de parole, comportement dans les situations typiques et d’urgence, situations de conflit).
Selon la mairie, “la plate-forme est développée par des experts de grandes universités spécialisées” et sera intégrée au système d’information complexe « Taxi Performance Analytics » (CIS « ART ») qui est la plateforme fédérale via laquelle les chauffeurs de taxi doivent s’enregistrer pour exercer.
Également le gouvernement russe vient d’autoriser les services de taxi et de covoiturage à collecter des données biométriques des conducteurs.
Concernant les fonctionnaires, on y voit plus clair. Le ministère des Finances russe a en effet annoncé un appel d’offres pour la création d’une super-application destinée aux fonctionnaires russes afin d’améliorer la sécurité de l’information et l’indépendance vis-à-vis des risques de sanctions. Le budget pour la création de cette super-application est de 487,7 millions de roubles soit 5,9 millions d’euros.
Cette super-application combinera une messagerie, des moyens de conférence audio et vidéo, un service pour travailler avec des tâches et des affectations, un stockage cloud, un portail interne, des applications permettant de travailler avec des documents bureautiques ainsi qu’un logiciel antivirus.
L’objectif est de libérer les fonctionnaires russes de Microsoft, le premier prototype fonctionnel de cette super-application devrait être lancé d’ici la fin 2022.
Aujourd’hui c’est la Journée de l’unité nationale qui est un jour férié célébré dans toute la Fédération de Russie mais aussi dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, l’Ossétie du Sud et la République Moldave de Transnistrie.
La date du 4 novembre a été choisie pour célébrer la Journée de l’unité nationale en l’honneur de la victoire du paysan Kuzma Minine et du prince Dmitri Pojarski sur les envahisseurs polonais en 1612 dont la garnison qui occupait Moscou se rendit ce jour précis après avoir été assiégée dans le quartier moscovite de Kitai-Gorod.
En 1649, le tsar Alexei Mikhaïlovitch (le fils du premier tsar de la dynastie des Romanov, également connu sous le nom d’Alexei Ier le plus tranquille) signera un décret, selon lequel il est ordonné de célébrer ce jour comme celui de l’icône de Kazan de la Mère de Dieu, marquant la libération de Moscou et de la Russie des envahisseurs polonais.