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Un regard eurasien sur le Moscou du futur

L’article original a été publié sur Ria-Novosti
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L’exposition du peintre Alexey Guitovt à la Gallerie Triumph  de Moscou aura duré près de 15 jours et elle a attiré de nombreux visiteurs fascinés par son oeuvre. Le sujet de l’exposition était : “55° 45′ 20.83 N – 37° 37′ 03.48 E” ou : “Le Moscou du futur”. Ces coordonnées sont celles du point kilométrique zéro de Moscou. Il se trouve à quelques mètres des portiques qui mènent à la Place Rouge. Une fois arrivé là, vous apercevrez, à moins de 500 mètres, la cathédrale Saint Basile le Bienheureux, l’un des symboles de Moscou.

 

 

L’artiste est né en 1965 à Moscou et a il a étudié à l’école technique d’architecture et de construction de Moscou, département d’aménagement urbain. En 2008 il a reçu le “Prix Kandinsky” dans la catégorie “Projet de l’année”. Ce prix prestigieux, lancé en 2007 a pour but d’aider à la diffusion de l’art contemporain russe. Alexey Guitovt a aussi réalisé de nombreuses expositions en Russie et à l’étranger. Au moment de la présentation de l’exposition, j’ai pu échanger quelques mots avec ce créateur qui s’explique et qui ne fait pas de mystères: Son art futuriste illustre des idées “impériales avant-gardistes” et la vision  d’un “eurasisme de gauche”.

Trois extraits d’une interview qu’il a donnée en 2009 permettent de comprendre pour quoi Alexey Guitovt est contesté dans une partie du monde artistique, en Russie ou ailleurs. A travers son art, il veut faire passer à la fois un rêve pour le  futur, un message politique, son amour pour Moscou, la grande Russie et les grands espaces de la steppe eurasiatique. “Mon but est effectivement d’élaborer ce que j’appelle le grand style eurasien unificateur. J’aspire à parler au nom de tous les peuples de notre pays, y compris des anciennes républiques soviétiques. La Fédération de Russie est aujourd’hui un pays presque mono-ethnique. Les Russes n’ont jamais vécu dans ce type d’état, et cela leur est totalement étranger. D’ailleurs, les statistiques le disent : 82 % des citoyens de l’ancienne Union soviétique sont pour la réunification”.

“Mon style s’appuie sur l’esthétique soviétique, qui elle-même est l’héritière du grand style de l’Empire russe et plus loin encore des merveilles de l’art byzantin. Je m’appuie donc sur des fondements gigantesques. Bien que je fasse appel à la tradition, mon art, face à ce qui se fait dans le domaine aujourd’hui, est paradoxalement à la pointe de l’avant-garde. Ce prix le démontre. Il prouve que je représente mieux que les autres l’état d’esprit de la Russie d’aujourd’hui”.

“Si l’on en juge d’après les scandales qui ont lieu périodiquement dans le monde de l’art, on comprend que la vision du monde triviale et vulgaire véhiculée par l’art contemporain s’oppose radicalement à celle de la majorité du peuple russe. Par ailleurs, mon art fait l’éloge du travail et de l’effort, contrairement à l’art contemporain où règne l’absence de limites et la facilité”.

Alexey Guintovt est bien plus connu en Russie qu’en France, même s’il a déjà exposé à Paris il y a quelques années, notamment à la salle d`expositions la Chapelle Saint-Louis ou encore à la Galerie de la Cité Internationale des Arts, en 1996, 1998 et 2002. En France à cette époque, le public parisien attendait peut être des images de la Russie des années 1990, un pays en plein effondrement, une puissance du nord livrée à des mafias rouges et brunes. Rien de surprenant à ce que l’oeuvre de Guintovt ait été qualifiée à Paris de néo-fasciste, néo-communiste ou encore de fiction eurasiatique par le politiquement correct artistique régnant. Pour autant, là encore, l’auteur ignore le politiquement correct, on sent bien que c’est à prendre ou à laisser, et il défend l’aspect totalitaire de son oeuvre en affirmant que “la démocratie est un mode de gouvernement
totalement étranger à la Russie. Les régimes de type totalitaire correspondent mieux à la nature de notre peuple”.

L’exposition “Le Moscou du futur” a offert un voyage dans ce rêve futuriste qui mêle la culture, la politique et la métaphysique. La ville est représentée comme un gigantesque centre métapolitique survolé par vaisseaux spatiaux en forme d’étoiles rouges, il y a partout d’immenses tours en forme de yourtes mais aussi des aigles et des chameaux, représentants de la grande steppe. Les toiles sont peintes sur des feutres de yourtes, comme pour traduite un attachement aux traditions de la steppe, et le rouge et l’or, couleurs qui symbolisent la puissance de l’empire se retrouvent partout. Ces peintures ne sont qu’une partie de l’oeuvre d’Alexey Guintovt, et la moitié de l’exposition était consacrée à des animations sonorisées de ces visions du “Moscou du futur”. Deux exemples de ces extraordinaires vidéos sont consultables ici et la.

Comme l’auteur l’a expliqué, ce Moscou est une utopie, un appel mais aussi un rêve. Il s’agit pour lui de créer des formes idéales, les formes radieuses du futur. C’est la représentation idéalisée d’un empire eurasiatique de la fin des temps, dont le Kremlin serait le cœur sacré, et qui combinerait les traditions religieuses du monde, l’orthodoxie, l’islam et le Bouddhisme. En écoutant ces explications, en regardant ces images du futur, j’ai pensé à l’œuvre du regretté Jean Parvulesco sur “l’empire eurasiatique de la fin“.

Trouver la personne (par Ilya Komov)

Aujourd’hui j’ai eu le grand privilège d’être reçu dans l’atelier du peintre russe Ilya Komov. Ilya Komov est un artiste peintre contemporain, né à Moscou en 1965 et qui a  terminé l’école artistique de Moscou (1982) ainsi que l’Institut Académique d’État des Beaux-Arts à Moscou (1989). 
Ilya travaille actuellement sur un projet intitulé “trouver la personne“. Le but du projet est de réunir les personnalités les plus positives et les plus marquantes de France et de Russie et qui définissent la perspective de l’époque, pour les rassembler en une série unique de peintures. Il s’agit de dégager l’essence interne, spirituelle de chaque personnage ainsi que leur parenté d’âme (…) Le projet réunit les portraits d’artistes, de politiques, d’écrivains des deux pays. Mais ce sont seulement des personnages qui, de l’avis subjectif de l’auteur, sont de vrais leaders de l’époque qu’ils soient actifs de nos jours ou qu’ils aient exercé une  influence dans le passé.
La série comprend déjà les portraits de Michel Galabru, Jean-Laurent Cochet, Julie Ferrier, Brigitte Auber, Arnaud Denis, et donc désormais d’Alexandre Latsa 🙂 .. Les expositions de clôture sont prévues en Russie et en France.
Vous pouvez consulter le site d’Ilya Komov ici ou l’ajouter sur Facebook la.



Les finalistes pour le centre orthodoxe russe à Paris

Chers lecteurs, comme vous le savez l’ancien bâtiment de Météo France, construit en 1948 sur ce terrain de 4.245 m2 vendu en mars dernier à la Russie par l’État français, sera détruit en grande partie. A la place on y trouvera bientôt une église orthodoxe et un centre culturel russes. Compte tenu des règles d’urbanisme, l’église orthodoxe “ne pourra pas dépasser 25 ou 27 mètres de haut, croix comprise”, a indiqué l’ambassadeur de Russie. Elle sera entourée d’un jardin ouvert au public et pourra accueillir 500 à 600 personnes.

Le Centre culturel russe donnera sur le Quai Branly. Ce sera une construction moderne, peut-être en pierre, verre et acier, avec un café ouvert au public. Un séminaire pour former de futurs prêtres orthodoxes sera également construit et l’église sera rattachée au patriarche de Moscou. (source).
Vous pouvez voter pour l’un des 10 projets finalistes ici
Pour bien regarder en détail les projets, c’est ici

Quand glamour rime avec ethnique…

J’ai déjà sur ce blog présenté les oeuvres de la jeune designer Russe Antonina Shapovalova (quand glamour rime avec politique). Les collections de cette jeune designer Russe font fureur en Russie et mélangent références culturelles nationales, soviétiques et religieuses.
Toutes les collections consultables ici

La Russie ne s’agenouille que devant dieu

Comme le notait le courrier de Russie, “le rap orthodoxe a existe” et effectivement “il n’y a bien que des Russes pour vous pondre un truc pareil“.
Les fondateurs du groupe Komba Bakh :
– n’aiment pas l’art contemporain ni les tests psychologiques – espèrent qu’un beau jour, la tour d’Ostankino s’effondrera de ses 540 mètres – prônent la libération du Kurdistan.. – l’unification de la Russie avec la Biélorussie – affirment que l’âme africaine est soeur de l’âme slave car les peuples russe et africain sont tous deux naïfs et chaleureux », et encore « parce que l’empereur chrétien d’Ethiopie a été assasiné par les communistes, comme notre tsar Nicolas II ». – croient fermement que si la révolution de 1917 n’avait pas éclaté, la Russie, dès les années trente, n’aurait rien eu à envier aux plus grandes puissances occidentales. – refusent à pardonner aux bolcheviks la destruction des églises et la répression des prêtres, car c’est dans leur foi orthodoxe que ces musiciens puisent aujourd’hui leur inspiration, leur force et leur joie de vivre.
Les répétitions ont lieu à Kostroma, ville située à 350 km au Nord-Est de Moscou, d’où sont originaires les jeunes gens.
Leurs compositions mêlent des samples de Stravinsky et des motifs populaires biélorusses à l’influence de Prodigy et du punk russe des années quatre-vingt-dix. Dans leurs lyrics, des propos à faire hurler plus d’un occidentaliste convaincu. Car les musiciens affirment, de façon explicite : – qu’ils sont Russes et fiers de l’être. – Que la liberté de vivre pour soi ne vaut pas un kopeck, quand celle de servir sa terre et ses frères n’a pas de prix. – Que l’homme, contrairement à ce qu’affirment les penseurs des Lumières, n’est pas la mesure de toute chose. – Que la charité est supérieure à la justice.
« La Russie ne s’agenouille que devant Dieu ».

Комба БАКХ – Ты Русский :

Комба БАКХ – Фрагментарность :