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Russie : malgré les apparences, Dimitri Medvedev a toujours été fidèle à Poutine

Retour sur la future passation de pouvoir entre Vladimir Poutine (qui redeviendra Président) et Dimitri Medvedev (qui passe de la présidence au poste de Premier ministre). Un duo souvent incompris en Occident…

Contrairement a ce qui a été affirmé jusqu’à présent le tandem qui dirige la Russie n’a pas éclaté. Au contraire, celui-ci n’a jamais paru aussi solide. Les affirmations des kremlinologues sur une tension évidente entre l’actuel président, Dimitri Medvedev, et son Premier ministre Vladimir Poutine se sont avérées pour l’instant totalement fausses. Le président Dimitri Medvedev, qui dirigeait le comité électoral de Vladimir Poutine en 2000 pour sa première élection est en effet un fidèle allié de ce dernier. Le choix de Vladimir Poutine de désigner Dimitri Medvedev comme son successeur de 2008 à 2012 ne tient pas non plus au hasard.

Dimitri Medvedev a expliqué lors du dernier congrès de Russie Unie que ce plan de partage du pouvoir pour 2018 était un accord passé entre eux il y a cinq ans, soit avant qu’il ne devienne président. Cet accord a donc juste été maintenu et appliqué. Dimitri Medvedev ne s’est pas laissé influencer par des conseillers ambitieux qui l’incitaient à se présenter « au forcing » en s’opposant à Vladimir Poutine. Il a au contraire joué la fidélité et est resté dans ses fonctions de président souverain, ce qui s’est confirmé ces derniers jours, avec la démission musclée du Ministre des finances, Alexei Koudrine, pourtant réputé proche de Vladimir Poutine. Pour la petite histoire, ce dernier reprochait au soi disant libéral Medvedev de vouloir trop augmenter le budget militaire.

Dans un autre ordre d’idées, un des conseillers de Dimitri Medvedev a lui simplement estimé que la candidature de Vladimir Poutine était le pire qu’il pouvait arriver à la Russie. Preuve qu’il y a une certaine liberté d’expression même au cœur du pouvoir russe.

Les théories qui prévoyaient un début de retrait de la vie politique de Vladimir Poutine se sont également avérées erronées. En effet, âgé de 60 ans en 2012, il n’aura donc que 66 ans en 2018 en cas de réélection soit seulement 1 ans de plus que Jacques Chirac en 2007 à la fin de son second mandat. En cas de réélection l’année prochaine, Vladimir Poutine en 2018 aura régné 14 ans comme président, soit autant que François Mitterand de 1981 à 1995. Vladimir Poutine est de très loin (toutes les enquêtes et sondages l’ont confirmé) l’homme politique russe le plus populaire de la décennie. Alors bien sûr de nombreuses interrogations restent en suspens, notamment la question du remplacement de l’actuel ministre des Finances, un poste au combien important sur fond de crise financière mondiale.

Le score du parti Russie-Unie aux élections législatives de décembre prochain sera également important avant la présidentielle. Transformé en « Front Populaire », Russie Unie présente presque 1/3 de candidats issus de la société civile (sportifs, bikers, hommes d’églises..). Le résultat des élections sera donc un bon indicateur de la façon dont les citoyens russes perçoivent la potentielle réélection de Vladimir Poutine. Après tout, dix ans après son arrivée au sommet de l’état, une guerre, des attentats et une grave crise économique, celui-ci jouit encore d’un taux de popularité supérieur à 60%.

Le tandem indestructible

Une excellente analyse de Nikolaï Troïtskyintéressante sur Ria Novosti :
” Le maire de Moscou Iouri Loujkov court au suicide politique en raison de sa négligence. Étant un combattant expérimenté, aguerri dans les guerres impitoyables de l’information de la fin des années 90, habitué aux intrigues les plus complexes, il a commis une erreur bien simple. Probablement, la seule de sa carrière. Mais cette erreur pourrait lui être fatale.
Loujkov s’est servi d’une technique, jusqu’à présent utilisée seulement par les leaders des partis d’opposition, à l’instar du chef des communistes Guennadi Ziuganov et des ” dissidents ” hors système: il a tenté d’opposer le président Dmitri Medvedev au premier ministre Vladimir Poutine.
Il a tenté d’enfoncer un coin dans le tandem indestructible” .

L’URSS totalitaire ?

Beaucoup de cyber-encre à coulé après le discours de Medvedev décrivant l’URSS comme Totalitaire.

La presse occidentale nous a présenté ses propos comme une “rupture” d’avec Poutine et l’expression d’une brèche, d’un désaccord profond du président envers son premier ministre.
Certains de mes lecteurs m’ont demandé mon opinion par mail …

Comme l’a parfaitement expliqué Patrick Amstrong, il n’y a aucune rupture, ni aucune tension entre les deux hommes mais une totale harmonie.
Le président Poutine lors de ces mandats avait lui aussi déjà définit l’URSS comme un régime totalitaire, d’abord lors d’un discours le 07 février 2000, puis lors d’une interview a france 3 le 07 mai 2005, enfin le 30 octobre 2007 lors d’un discours au mémorialButovo. Celui ci a enfin affirmé que il n’y aurait “pas de retour au Totalitarisme en Russie” en juin 2007, et enfin cette année le 22 janvier 2010 que n’évoluerait “ni vers l’ukrainisation ni vers le Totalitarisme”.

Дмитрий Медведев почтил память жертв взрывов в московском метро

Мы действительно за последнее время убедились в том, что эти люди – их и людьми-то нормальными назвать нельзя – это просто звери, и безотносительно к тому, какими мотивами они руководствуются, то, что они делают, является преступлением по любому праву и исходя из любой морали.
У меня нет никаких сомнений, что мы их найдём и всех уничтожим. Как мы уничтожили всех, кто организовал взрыв «Невского экспресса». Недавно всех уничтожили, дотла.
Но дело не в этом. Мы людей вернуть не можем – вот что самое страшное и самое болезненное, самое тяжёлое для каждого из нас. Поэтому наша задача – действительно сейчас объяснить нашим гражданам, нашим москвичам, как себя вести в такой ситуации, а с другой стороны, предпринять всё от нас зависящее – и от федерального центра, и от города, – для того чтобы создать современную систему оповещения и контроля за транспортом.
На это я собираюсь нацелить сегодня Правительство. И в ближайшее время подпишу на эту тему указ, с тем чтобы мы организовали эту работу по всей стране. Больше это терпеть нельзя. Здесь будем работать.
Что касается тех, кто пострадал, то я уверен, что Вы, конечно, полностью им поможете. Московская медицина сильная, и те, кто сейчас в больнице, восстановятся. Мы на это будем надеяться, мы за это будем молиться.

Le Nouvel Obs et la visite de Medvedev

La presse Francaise n’a pas été avare de commentaires sur la visite de Dimitri Medvedev en France. André Gluksman l’oracle de la Russophobie en France n’a pas non plus été avare de commentaires, permettez moi de vous faire part de mes impressions après lecture de deux articles essentiels.
Nos amis du Kremlin (nouvels obs, semaine du 25 février 2010)
L’inattendue conversion prorusse de « Sarko l’Américain » date de la crise géorgienne – le grand fait d’armes du président français en politique étrangère. Nicolas Sarkozy est sûr d’avoir réussi, cet été-là, un tour de force : dompter l’ours russe. «En août 2008, nous sommes arrivés à retenir la Russie »,assure son conseiller diplomatique Jean-David Levitte. Depuis, le président de la République croit savoir comment traiter avec les hommes du Kremlin, particulièrement avec Dmitri Medvedev, le prétendu réformateur, avec lequel il pense avoir noué une grande complicité. Il dit même à son entourage que, fort de ce savoir-faire, il va « civiliser les Russes ».

Oui vous avez bien lu : Sarkozy souhaite “civiliser les Russes”.

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Le virage de Sarkozy (toujours le Nouvel Obs ..)


Sarkozy m’a écouté, mais il a fait le contraire.”

” Avec la chute du mur de Berlin, on a créé un nouveau paradigme : celui de la révolution de velours, de la révolution douce. On a là un mouvement révolutionnaire qui, certes, a eu des échecs, mais qui, sur la longueur, a changé la carte de l’Europe. A l’Est (Ukraine, Géorgie), mais aussi à l’Ouest (Portugal, Espagne). Et maintenant en Iran. C’est une mutation très forte qui fait passer d’un ancien à un nouveau régime. Cette mutation, je m’en réclame. Elle passe par des mouvements d’intellectuels et de dissidents”.


Oui vous avez bien lu : ainsi parle Glukman.

Medvedev en France, mars 2010

Dans le cadre de l’année croisée, le président de la fédération de Russie Dimitri Medvedev est en déplacement en France. Vous pouvez suivre l’évolution intégrale de sa visite via le dossier de Ria Novosti ici.


A cette occasion le  collectif France-Russie animé par le très dynamique André Chanclu à organisé une manifestation de intitulée : “bienvenue monsieur le président“. Vous pouvez trouver quelques photos sur la page Facebook du collectif, en voici quelques unes ci dessous :

Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt

Veuillez lire ici le seul commentaire intelligent que j’ai pu trouver suite au discours de Dmitri Medvedev du 12 novembre dernier. L’article est signé Daniel BESSON et est intitulé  “révolution géopolitique de l’espace Russe” et sous intitulé “quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt”. Je crois qu’on ne pouvait mieux définir la piètre qualité des commentaires de nos journ-ane-listes. J’en livre quelques extraits succulents :

Omnubilés , aveuglés par leur phantasmes ils n’ont de cesse que de chercher une éventuelle faille dans le tandem Poutine-Medvedev et ils OUBLIENT TOUS que M.Medvedev était responsable sous la présidence de M.Vladimir Poutine des “Grands Projets Nationaux ” dans le domaine de la modernisation économique , de l’enseignement , des infrastructures , de la santé ou de la démographie . Il tenait alors des propos en tout points identiques à ceux qu’il tient actuellement en tant que président de la Federation de Russie .


S’il y a un point important à retenir du discours de M.Medvedev , que M.Billette ignore totalement et que M.Avril qualifie d’anecdotique,  c’est sa proposition de réduire le nombre de fuseaux horaires ” légaux ” dans la Federation de Russie. 
Ce redécoupage spatio-temporel pourait en effet redistribuer de manière radicale les rapports entre le centre et la péripherie Russe marqués par un découpage ethno-linguistique.

Cette réorganisation va , volens nolens , provoquer l’émergence de cinq ou six ” super-régions ” et donc boulverser profondément la géopolitique de la Russie. Ces cinq ou six ” super regions ” stratifièes de l’Ouest vers l’Est (ou de l’Est vers l’Ouest) seront proabablement : Russie Occidentale , Russie centrale , Oural , Siberie , Extrême Orient avec peut être la naissance de deux régions Sibériennes. Des cités comme Saint-Pertersbourg, Kazan, Irkoutsk, Vladivostok, ……..accéderaient ainsi aussi au rang de ” vice-capitales ” d’une ” Russie plus compacte ” mais ” plus efficace”.

Cette modification  rentre parfaitement dans le cadre de la réorganisation adminstrative entreprise par M.Poutine au lendemain de l’attaque terroriste contre l’école de Beslan  qui se caractèrise par des regroupements d’entités administratives et …
 avec la constitution de “Gouvernements Géneraux ” ou ” Gouvernorats Generaux ” à l’image des ” Gouberniyas ” ( губерния, ) introduites par Pierre le Grand et modifiées par la suite pour passer de 5 à 8 puis 17 : Un Gouvernement General de l’Oural , Un Gouvernement General de Russie Occidentale …...

C
es ” super-regions ” vont se superposer , grosso-modo , aux bassins fluviaux Russes dont l’importance est primodiale dans l’économie Russe et la penetration du Hearthland  .[ Les Tsars l’avaient compris ! ] On aura donc des ” super-regions ” dont l’épine dorsale du développement se fera sur les fleuves et ces ” super-regions seront relièes entre elles par des ” Magistrals ” routiers et ferroviaires comme le prévoit le plan de développement des infrastructures 2030.

Cette réforme ne traduit aucune décentralisation à outrance, bien au contraire : ” M.Medvedev n’a nullement l’intention de revenir sur la nommination des gouverneurs et ils seront nommés , comme nos prêfets , par le gouvernement Russe. J’ai personnellement participé à la mise au point de la décision modifiant le mode d’élection des gouverneurs. Je la soutiens entièrement. Rien ne pourra nous amener à renoncer à cette décision ni aujourd’hui ni dans 100 ans“.

Berlin 2009 .. Vers le monde multipolaire

Ici, à Berlin, nous espérons que la période de la confrontation est révolue. Le passage à un nouveau monde multipolaire est très important pour la plupart des pays” au moment où la communauté internationale fait face à de nouvelles menaces globales qu’on peut écarter uniquement par des efforts conjugués. 

Il y a 20 ans, Berlin est devenu un symbole de la réunification des peuples et des pays, a indiqué le président russe.
L’URSS a joué le rôle clé dans la victoire sur le nazisme et, 44 ans plus tard, dans la réunification pacifique de l’Allemagne, a souligné le président russe. Ces deux événements ont apporté la liberté et le progrès à l’Europe et ont changé les destins du mondeselon lui.

Le discours de New York

Après le discours de Munich du 10/02/2007 , veuillez trouver ci dessous des extraits du “discours de new york” (24/09/2009) du président Russe .. Quelques extraits :

At the morning session the President of the United States spoke and I would like to support an idea brought up by Mr Barack Obama who said that no country is able or should try to dominate over other nations “.
Russia, on its part, will continue to strengthen the mechanisms of regional interaction together with its partners across the CIS and within the framework of the SCO and BRIC. These mechanisms help respond collectively to common threats, and mitigate the consequences of the crisis for our peoples and increase the sustainability of national economies “.
We are convinced that the use of force can only aggravate the situation. This was demonstrated by a reckless attempt of the Georgian authorities to resolve the problems in their relations with South Ossetia by military meansIn August 2008, we came very close to seeing a local armed conflict grow into a full-scale war”. 

” The Cold War is over, as we all believe, but the world has not become more secure. Today we need genuinely modern solutions. We also need clear legal framework for already existing political commitments. We need no declarations, or appeals, or empty talk, but really clear legal frameworks which will, among other points, strengthen one of the principles of the international law, the principle of not ensuring one’s own security at the expense of security of others“.

” We all share values that are rooted in the norms of morality, religions, customs and traditions. I am referring to essential concepts, such as the right to live, tolerance toward dissent, responsibility toward one’s family, charity and compassion. This is the basis both for individuals’ daily lives and for relations among states.”
” Next year we are going to celebrate the 65th anniversary of the end of the World War II… However, from time to time we see the neo-Nazi organisations rearing their head. Racial, national or ethnic crimes are being committed. Attempts are being made to whitewash the Nazism, to deny Holocaust, and to revise the decisions of the Nuremberg Tribunal.  I am convinced that the United Nations must make it a priority to firmly and jointly resist manifestations of neo-Nazism and attempts to revise the outcomes of World War II, which are enshrined in the UN Charter” .
” Ladies and gentlemen, the creation of the UN was one of the global community’s main achievements in the 20th century. This organisation and its fruitful work have become a symbol of the 20th century, which has no alternative. We have no right to forget that the UN possesses a unique international legitimacy. And we all must preserve and strengthen this shared wealth of the peoples of the world”.