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Les avortements continuent de diminuer en Russie

En Russie les femmes sont dissuadées d’interrompre leur grossesse à l’aide du conseil pré — avortement obligatoire, qui est un conseil psychologique avant l’avortement et des «semaines de silence».

Cette pratique a été institutionnalisée pour la première fois en 2007, mais elle est devenue obligatoire depuis 2012. Après l’examen initial, l’obstétricien-gynécologue dirige la femme qui a décidé d’avorter pour consulter un psychologue, qui devrait former sa «conscience de la nécessité de porter une grossesse».

Le ministère de la santé a même développé des «modules de parole», qui recommandent d’utiliser les Gynécologues dans le cadre de la consultation pré-avortement: ils sont invités à dire aux patients que «être une jeune mère, c’est génial» et que «la présence d’un enfant ne sera pas un obstacle à rencontrer son partenaire de vie».

Dans la “Note aux médecins”, préparée par le ministère de la santé, il est notamment dit qu’il est nécessaire de «faire comprendre à la femme qu’il ne s’agit pas d’un “caillot de sang”, mais que c’est un être vivant» et qu’à partir de la 8ème semaine, l’embryon ressent de la douleur et sait sucer le doigt, et que dans les semaines 11-12, il respire, réagit à la lumière, à la chaleur et au bruit.

Cette pratique aurait «empêché» près de 140 000 avortements en 3 ans dont 50 000 en 2021.

Le taux d’avortement en Russie depuis les années 1990 a chuté de huit fois
Le nombre d’interruptions de grossesse en Russie a chuté au cours des dernières décennies: en 1992, il y avait 3,5 millions, en 2021 — 411 000 et en 2022 — 395 000.
Cela inclut les fausses couches, ainsi que les avortements pour des raisons médicales et sociales.

En 1992, il y avait 94,7 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer (15-49 ans), et en 2021, il y avait 12 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer (15-49 ans).

Le nombre annuel d’avortements n’est plus supérieur au nombre de naissances depuis 2007. Alors qu’avant 2007, plus de la moitié des grossesses se terminaient par un avortement, il est maintenant inférieur à 20%.

Naissances en bleu – Avortements en rouge

Dans les années 1960-70, les moyens de contraception efficaces n’étant pas disponibles en URSS, l’avortement était à l’époque le principal moyen de réguler le nombre d’enfants.

Après l’effondrement de l’Union soviétique, les moyens modernes de contraception ont commencé à devenir de plus en plus accessibles. Maintenant, l’avortement en Russie est une urgence, et non le principal outil de contrôle des naissances. Le taux d’interruption de grossesse dans la Russie moderne n’est pas plus élevé que la moyenne européenne.

Il y a moins d’avortements pour 1.000 naissances en Russie qu’en Bulgarie, Hongrie, Finlande.

La lutte contre l’avortement (2021 – 2025)

Les autorités russes continuent leur lutte contre l’Avortement en Russie dans le cadre de la politique démographique du pays.

L’objectif est de diminuer de 50% le nombre d’avortements sur 4 ans, soit d’ici 2025.
Le nombre d’avortements en Russie est pour rappel passé de 4,1 millions en 1990 à 1,1 millions en 2010 et autour de 525.000 en 2020.

Le projet comprend 7 types de mesures dont la réduction de la mortalité maternelle, la réduction de la mortalité ou encore l’amélioration de la santé reproductive.

Les autorités envisagent également d’augmenter l’offre de services d’assistance juridique, psychologique, médicale et sociale aux femmes enceintes qui se trouvent dans des situations de vie difficiles.

Enfin, la mesure phare semble d’atteindre que 80% du nombre de femmes ayant fait une demande dans des établissements médicaux afin de se faire avorte puissent bénéficier de consultations pré-avortement et arriver à ce que la moitié d’entre elles décident de finalement garder l’enfant.

Le document prévoit des mesures visant à promouvoir les valeurs familiales traditionnelles et la longévité active, à améliorer le bien-être des familles avec enfants, à augmenter la fécondité et l’espérance de vie, à promouvoir la santé au travail, à maintenir la santé de la génération plus âgée et développer la motivation à développer un mode de vie sain.

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Comment la Russie lutte contre l’avortement ?
Avortements en Russie entre 1990 et 2020

Comment la Russie lutte contre l’avortement ?

En Russie, pays en proie à de graves problèmes démographiques, des médecins reçoivent des primes s’ils réussissent à persuader les femmes de renoncer à l’avortement. Des militants pro-vie évoquent la nécessité de garder l’enfant dans tous les cas et quel que soit l’âge, même pour les mineures, tandis que des filles envisageant un avortement doivent subir un entretien avec un prêtre.

Une femme au foyer de Moscou, Vera, dans sa cinquième semaine de grossesse, a appris que son mari, un chargeur, avait été licencié de son travail. Tout cela s’est passé en mars 2020 – au beau milieu des restrictions visant à lutter contre la Covid-19. La famille a tenté de trouver du travail pendant environ une semaine, mais les employeurs n’ont proposé des entretiens qu’à l’issue du confinement. Réalisant qu’il n’y avait presque pas d’argent pour vivre et que le couple n’était pas en mesure d’assumer un nouvel enfant financièrement, Vera et son mari ont décidé d’avorter. Toutefois, elle a essuyé un refus du service prénatal.

« Le médecin m’a dit : Avec l’assurance médicale obligatoire (assurance médicale gratuite, que tous les Russes possèdent – ndlr), vous ne pouvez même pas compter sur un avortement chirurgical, les opérations prévues n’ont pas lieu actuellement, sauf en cas d’urgence. Si vous voulez saisir la justice, vous raterez toutes les échéances. Par le ton du médecin, j’ai compris que je n’étais pas seule dans ce cas »a déclaré Vera dans une interview à l’édition Coda.

Vera a réalisé un avortement dans une polyclinique payante. Pour payer l’opération, elle a dû contracter des dettes.

Vera n’est pas la seule à s’être vu refuser un avortement pendant la pandémie de coronavirus. Certains hôpitaux ont renoncé à pratiquer des avortements gratuits à Moscou et dans certaines régions de Russie afin de libérer des salles pour les patients atteints de coronavirus.

Cependant, Vera aurait pu essuyer un refus avant l’épidémie de Covid-19. En Russie, où les autorités cherchent à redresser le taux de natalité, en baisse dans le pays depuis 1990, les gynécologues eux-mêmes dissuadent les femmes de se faire avorter, et les envoient même parfois voir des prêtres pour un entretien.

« Dissuader est notre métier »

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Russie unie prend position contre le “polyamour”

Suite à l’interdiction de la “propagande de l’homosexualité”, Russie unie souhaite également l’interdiction d’autres pratiques sexuelles notamment « la propagande de la bisexualité et du polyamour ».

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Le polyamour, ou pluriamour, est une orientation et une éthique des relations amoureuses où les partenaires sont en relation amoureuse avec plus d’une personne, avec le consentement éclairé de toutes les personnes concernées.
Source

La bisexualité est le fait d’avoir des relations amoureuses ou sexuelles aussi bien avec des personnes du même genre qu’avec des personnes d’un autre genre.
Source

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Sans de telles mesures, il est impossible d’augmenter le taux de natalité dans le pays, selon les députés et sénateurs.

Au cours de la discussion, les auteurs de l’idée ont rapellé à plusieurs reprises le caractère pernicieux des valeurs occidentales – mais en même temps admis que les pays européens sont plus efficaces pour soutenir les familles et la maternité sur le plan social.

49% des femmes seraient prêtes à accoucher de leur premier enfant avec un soutien financier total de l’Etat, et 28% accoucheraient d’un troisième enfant.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre plus large du projet fédéral du parti Russie-Unie Famille Forte visant à répondre aux questions d’amélioration de la situation démographique du pays, de soutien aux familles avec enfants, de création des conditions d’une enfance sûre, de prévention de l’orphelinat social et de la délinquance juvénile, du placement familial des orphelins et du soutien aux familles d’accueil.
Ce projet s’inscrit dans une période de 10 ans, allant de 2018 à 2027 qui ont été déclarées Décennie de l’enfance par décret du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.

Update sur les avortements en Russie entre 1990 et 2020

En septembre 2013 j’avais posté une statistique sur les avortements en Russie

Ceux ci sont en baisse constante.
J’ai refait une courbe pour détailler leur evolution entre 1990 et 2020.

4,1 millions en 1990
2,76 millions en 1995
2,1 millions en 2000
1,6 millions en 2005
1,1 millions en 2010
848 000 en 2015
837 000 en 2016
779 000 en 2017
668 000 en 2018
525 000 en 2019
510 000 en 2020 ?

La Russie a construit des centre de soutien médical et social pour les femmes enceintes en situation de vie difficile.
A titre d’exemple en 2020, malgré la pandémie, plus de 230 000 femmes ont été consultées dans ces centres et près de 50 000, soit 22%, ont finalement décidé de ne pas avorter.

Selon Tatiana Golikova la vice première ministre, le nombre d’avortements aurait diminue de 39% entre 2015 et 2020 ce qui voudrait dire que 2020 devrait voir autour de 510 000 avortements.

Bien sur ce chiffre est â pondérer avec la baisse du nombre de femmes en âge de procréer et donc d’avorter.