Ce centre national de compétence fournira des services “pour le plus large éventail possible de clients” des services d’assistance à la conception pour l’exploitation d’avions de fabrication occidentale.
Le développement de compétences propres dans la conception de solutions pour ces aéronefs en l’absence de soutien des fabricants occidentaux d’origine de la technologie est un facteur essentiel pour assurer une plus grande indépendance dans le maintien de la navigabilité de la flotte existante sachant qu’aujourd’hui la flotte du groupe Aeroflot (qui comprend les compagnies aériennes Aeroflot, Pobeda et Rossiya) se compose de 276 avions fabriqués par Airbus et Boeing.
Après l’introduction de sanctions sans précédent contre la Russie en raison de l’opération militaire spéciale en Ukraine, les transporteurs russes ont perdu la possibilité de bénéficier des services après-vente des avionneurs occidentaux.
Le centre a notamment entamé les préparatifs de la certification sous FAP-21 (règles aéronautiques régissant la certification des aéronefs, des organismes de conception et des constructeurs qu’il prévoit de recevoir au plus tard au premier trimestre 2023 afin de se donner les moyens légaux de développer davantage les activités dans le domaine du développement de la conception de facon la plus indépendante possible.
Le centre a pu attirer “des spécialistes hautement qualifiés avec des compétences uniques dans le soutien à la conception des compagnies aériennes exploitant des avions occidentaux dans le monde entier” et notamment d’anciens employés des bureaux russes d’Airbus et de Boeing qui contribueront au développement du centre.
A partir d’aujourd’hui ce 15 juin et jusqu’au 18 juin se tient à Saint-Pétersbourg, le salon économique SPIEF, appelé aussi le DAVOS russe.
En 2021 le SPIEF a vu la présence de 141 pays, 5.000 entreprises et la signature de 890 accords commerciaux.
Cette année, malgré la situation internationale et les sanctions, 90 Etats et quelque 1.500 entreprises sont attendues dont de nombreux pays occidentaux qui pourtant sanctionnent la Russie.
Cette année le thème du forum est “De nouvelles opportunités dans un nouveau monde”.
Le principal programme d’affaires du SPIEF-2022 est divisé en quatre pistes thématiques consacrées à l’économie mondiale et russe, à l’agenda social et technologique et au développement du potentiel humain,
Le premier volet thématique est « Nouvel ordre économique : relever les défis du temps » comprendra des sessions sur la reprise économique et la coopération internationale dans l’OCS, les BRICS et la communauté économique eurasiatique, la transformation du commerce mondial et l’efficacité des entreprises dans les nouvelles réalités logistiques.
Le deuxième volet thématique est « L’économie russe : nouveaux défis et horizons » consacré aux nouveaux défis auxquels le pays est confronté – de l’agenda anti-crise à l’amélioration du potentiel à long terme de l’économie.
Le troisième volet thématique est « Technologies modernes pour l’humanité : créer un avenir responsable » et portera sur la souveraineté numérique, la sécurité de l’information et la numérisation de diverses industries.
Les participants au quatrième volet thématique « Investissements dans les personnes » – Investissements dans le développement” discuteront eux du développement du capital humain, des nouvelles compétences des employés et des modèles d’emploi.
Des sessions consacrées au développement des industries créatives, du sport et de l’éducation sont également prévues en marge du Forum.
La saison touristique commence en Russie avec la fin de l’école et les grandes plateformes dominantes de réservations que sont Booking et RbNb ont rejoint le grand concert des sanctions contre la Russie, tandis que les hôteliers russes ont en réponse décidé de ne plus payer ces services.
Par conséquent la plateforme RUSPASS devrait devenir la plateforme unique de réservation d’hôtels en Russie.
Les touristes resservant par cette plateforme auront accès à des tarifs spéciaux et divers autres avantages.
Les hôteliers se voient proposer des conditions préférentielles – notamment une commission unique et fixe de 5%.
L’application gratuite du service fonctionne sur différentes plateformes mobiles. Russpass a été développé à l’initiative du comité du tourisme de la ville de Moscou en collaboration avec le Département des technologies de l’information de la capitale
Il circule beaucoup de fausses informations aujourd’hui sur les blocages des banques russes et leurs déconnexions du système SWIFT.
Quelle est la situation réelle?
Au 01/05/2022 selon les informations publiques de la banque centrale russe, il y a en Russie 331 banques.
Combien de banques sont sous sanctions?
Au 29/05/2022 29 banques sont sous sanctions, à divers niveaux soit un peu moins de 9% des banques russes.
Сбербанк (Sberbank) ВТБ (VTB) Промсвязьбанк (Promsviazbank) Альфа-Банк (Alfa-bank) Совкомбанк (Sovkombank) «Открытие» (Otkritie) Газпромбанк (Gazprombank) Россельхозбанк (Rosshelkhozbank) Новикомбанк (Novikombank) МКБ (MKB) Россия (Banque Russie) Уральский банк реконструкции и развития (УБРиР – Ubrir) СМП Банк (SMP Banque) Транскапиталбанк (Transkapital Bank) Инвестторгбанк (Investorgbank) Индустриальный сберегательный банк (Industrialny Sberegatelni Bank) Черноморский банк развития (Сhernomorski bank Razvitie) Промышленный сберегательный банк (Promishleny Sberegatelni Bank) Генбанк (Genbank) Cetelem Bank Russia Росгосстрах Банк (Rossgostrach bank) Московский индустриальный банк (MiNBank) Вьетнамско-Российский совместный банк (VBR) РНКБ (RNKB) ВЕБ банк (Vneshnekombak) Московский индустриальный банк (Moskovski Industrialni Bank) Дальневосточный банк (Dalnevostochny bank) «Спутник» (Banque sputnik) Эксимбанк (Eximbank)
Quelles sont les banques visées par les sanctions les plus fortes
Les sanctions de blocage les plus sévères concernent 12 banques incluses dans la liste SDN soit 41% des banques sous sanctions et un peu moins de 4% du total des banques russes.
Сбербанк (Sberbank) ВТБ (VTB) Промсвязьбанк (Promsviazbank) Альфа-Банк (Alfa-bank) «Открытие» (Otkritie) Совкомбанк (Sovkombank) Новикомбанк (Novikombank) Транскапиталбанк (Transkapital Bank) Инвестторгбанк (Investorgbank) Московский индустриальный банк (MiNBank) Вьетнамско-Российский совместный банк (VBR) Росгосстрах Банк (Rossgostrach bank)
Quelles sont les banques déconnectées du système SWIFT ?
Elles sont aujourd’hui 7 (sur 331 banques donc) soit 25% des banques sous sanctions et autour de 2% du total des banques de russie.
ВТБ (VTB) Промсвязьбанк (Promsviazbank) Новикомбанк (Novikombank) Россия (Banque Russie) «Открытие» (Otkritie) Совкомбанк (Sovkombank) ВЕБ банк (Vneshnekombak)
Expatriés de longue date, de nombreux Français font fi de l’appel du Quai d’Orsay pour un rapatriement, et adaptent leur quotidien bousculé par les sanctions.
«On a déjà survécu à toutes les crises, 1998, 2004, 2009, puis 2014… On était habitués. Même si celle-ci, on ne l’attendait pas». Pour les Français expatriés en Russie, le premier temps a été la sidération.
Poutine a attaqué en Ukraine, il l’a fait ! Et maintenant ? Faut-il rester, partir ? Quelques jours plus tard, le Quai d’Orsay statuait pour eux : il était «fortement» conseillé aux expatriés «non essentiels» de quitter le pays. Sur ce, le lycée français fermait ses portes, renvoyait ses professeurs. Nombreux ont plié bagage. Tous ? Non. Un groupe d’«irréductibles» est resté, envers et contre tout. Irréductibles, c’est le nom qu’ils ont donné au groupe Télégram sur lequel ils se sont regroupés, qui rassemble désormais quelque 500 personnes. Les discussions vont bon train. Cela discute organisation, actualités, informations pratiques. Pour désamorcer la tension ambiante, l’humour est de mise. «Savez-vous quel est le dernier modèle iphone en Russie ?» demande l’un. «Celui dans votre poche», devine un autre. Ici, l’heure est à la résilience.
En «décalage»
Parmi eux, Antoine*, entrepreneur à Moscou, explique au Figaro. «Il y a les expatriés présents depuis trois, quatre ans, des fonctionnaires ou employés de grands groupes. Ce sont les personnes qui, rapidement déboussolées, vont généralement répondre aux injonctions du Quai. Et puis, il y a les anciens». Des entrepreneurs, détaille-t-il, détachés de PME françaises, indépendants. Des couples binationaux aussi. Qui ont désormais en Russie leurs racines. «Est-ce que nous sommes essentiels en Russie ? En tout cas, nous ne le sommes plus en France», tacle le Moscovite.
Cécile Rogue, en Russie depuis vingt-six ans, a trouvé «décalée, limite malhonnête» la déclaration du ministère des Affaires étrangères. «D’abord, qu’appelle-t-on par essentiel ? Ensuite, cela a instauré un sentiment de panique, qui n’a pas lieu d’être. Ou bien ils sont au courant de quelque chose qu’ils ne nous disent pas, ou il n’y a aucune raison de pousser les gens à rentrer», pointe-t-elle. De son côté, la Russe d’adoption n’a pas hésité. Toute sa vie est ici. «En France je n’ai plus rien, sauf mes parents. Mon mari, mon business, mes clients sont russes», explique Cécile, qui a créé sa société de tourisme haut de gamme pour faire découvrir l’Hexagone à la classe russe aisée. «Je ne me considère pas comme expatriée, mais comme immigrée. Beaucoup de Français sont dans mon cas. Pour l’instant, il n’y a aucune menace sécuritaire, on n’envisage pas de rentrer», élude–elle.
«Chaque matin, on se lève en consultant le cours du rouble»
En trois semaines à peine, leur pays d’adoption est devenu le plus sanctionné de la planète, devant la Syrie et la Corée du Nord. Face à cet isolement progressif, au fil des sites proscrits et des liaisons bancaires suspendues, les «irréductibles» se réorganisent. «Bonsoir, j’ai vu passer sur ce fil des noms de sites alternatifs à AirB&B et Booking.com pour les locations à Moscou. Quelqu’un les a ?». Continue aussi de circuler la pétition pour rouvrir le lycée français de Moscou, dont les cours se tiendront désormais à distance.
«On se réorganise», raconte au Figaro Alexandre Stefanesco, membre de la Chambre de commerce et d’Industrie France Russie, qui a fondé son agence franco-russe de conseils en ressources humaines à Moscou. «On se lève le matin en regardant les news, et en consultant le cours du rouble. On a tous fait nos réserves en produits essentiels». Pour l’entrepreneur, c’est 50 bouteilles de vin français stockées dans sa cave, confie-t-il en riant.
Tous s’attendent à une inflation forte pendant les mois à venir, à une chute du PIB et, pour la plupart, de leur chiffre d’affaires. Mais Alexandre Stefanesco se dit confiant en la «résilience» russe. «On envisage déjà des business parallèles. Il y a des gens qui meurent en Ukraine, on ne va pas se dire malheureux».
«On voit déjà l’inflation dans les commerces, mais c’est surtout les sanctions bancaires qui sont pénibles», estime de son côté André Chauclu, installé à Kaliningrad, petite enclave russe la plus occidentale du territoire. «La carte visa est inopérante, on ne peut plus retirer d’argent, ni payer dans les magasins». Même chose à Kazan, ville de 1,2 million d’habitants le long de la Volga. «Avant, on pouvait demander de l’argent à notre famille en France par exemple, il y avait toujours un coup de pouce en cas de crise. Maintenant, c’est fini.
Nous sommes tous au même régime que les Russes», explique Alexandra*, 31 ans. La jeune fille n’en est pas à sa première crise. En 2014 déjà, lors de la crise de Crimée, elle avait perdu son poste dans l’import-export de denrées européennes, fromage, fruits, vin. Pas de chance, après avoir patienté jusqu’à la fin de la crise sanitaire, elle est enfin parvenue à rejoindre son mari, russe, le mois dernier. Financièrement, les choses s’annoncent compliquées pour le couple qui complétait la très maigre retraite en roubles de la belle-mère à Moscou. «On ne peut plus lui faire de virement. Je n’ai pas encore trouvé de travail de mon côté, et je n’ai plus accès à mon compte en euros. Nous avons désormais un salaire pour trois». Hormis cela, la vie à Kazan n’a pas vraiment changé. «Malgré une présence policière renforcée au début, tout est revenu à la normale». Juste un petit détail, l’assemblage des couleurs bleues et jaunes qu’il vaut mieux éviter. «C’est tout bête, mais il faut faire attention en s’habillant !».
Le sentiment d’un deux poids, deux mesures
Quant aux réseaux sociaux, il y a la solution du VPN, qui, pour le moment, sauve la mise. Ou l’alternative des plateformes made in Russia, que certains estiment moins sexy, tels que VKontakte, le clone de Facebook. Côté professionnel, si Whatsapp n’est pas encore banni, on commence à migrer les groupes de travail vers Télégram, par prudence. Après Facebook, TikTok et Twitter, Instagram est désormais suspendu depuis lundi. En cause, la décision du groupe Meta (ex-Facebook) de faire «preuve d’indulgence pour des formes d’expression politique qui enfreindraient normalement leurs règles sur les discours violents, telles que « mort aux envahisseurs russes »». Sur Instagram, les utilisateurs peuvent ainsi appeler à la haine contre les soldats russes, contre Vladimir Poutine ou encore le président biélorusse Alexandre Loukachenko, comme l’a rapporté le Washington Post.
«Meta a déconné», confie l’un des expatriés au Figaro, disant tout haut ce que beaucoup expriment dans les espaces d’échanges entre expatriés. «Je ne veux pas défendre les Russes, mais si on avait fait la même chose quand Bush est allé en Irak», soupire une autre.
Dans la communauté expat’, le sentiment d’un deux poids, deux mesures est prégnant. «Décalée», «maladroite», sont les qualificatifs pour évoquer les discours politiques de l’Hexagone, Bruno Le Maire en tête.
Antoine a été désolé de voir des artistes russes renvoyés, la suspension de concerts, une véritable «chasse aux sorcières», dénonce-t-il. «Ici, nous sommes un peu à front renversé. Il n’y a pas de poutinisme à deux balles, on est chacun libres de nos opinions et de nos choix, mais seulement une relation d’amitié avec les Russes, hors du champ politique, que nous voulons préserver à tout prix».
De même, certains ont été agacés par l’hypothèse du magazine Marianne, avançant que la collection Morozov, à laquelle Vladimir Poutine est très attaché, allait servir de monnaie d’échange en cas de menace envers les ressortissants Français. «Une monnaie d’échange pour quoi, au juste ? On est au même régime que les Russes, pas plus, pas moins», s’impatiente Alexandra.
Qu’à cela ne tienne. Les «irréductibles» ne songent même pas à partir, peu importe si l’isolement dure des mois, des années.
«C’est darwinien : un petit groupe ni tout à fait français, ni tout à fait russe, qui va évoluer différemment», résume Antoine.
Publication d’une stratégie de « défense économique » par le Centre d’analyse macroéconomique et de prospective (TsMAKP) / En date du 24/03/2022
L’idée principale consiste en la mise en place d’une politique proactive en matière économique, financière et technologique. Cela passe par le renforcement de la coopération avec les États partenaires de la Russie — ce qui exclut la fermeture du pays au reste du monde — et par le développement de la production domestique.
Par ailleurs, le Centre décrit les trois stades de la guerre économique par lesquels la Russie devra probablement passer :
Les deux premiers mois sont accaparés par les mesures de stabilisation de la situation financière, économique et sociale dans le pays. Il s’agit également de parer aux manifestations les plus sensibles de la crise. Un grand rôle est accordé « aux contre-sanctions les plus douloureuses pour les pays ciblés ».
L’année qui suit est consacrée au passage d’une logique de « guerre économique » à une logique de « développement d’après-choc ». Les autorités doivent stimuler l’autoentrepreneuriat, alléger les charges pour les petites entreprises, orienter les exportations dans un souci de protection monétaire.
Les deux ou trois années suivantes sont celles du passage à un mode de développement adapté aux nouvelles réalités. Un rôle primordial est accordé à la recherche scientifique et à la constitution de fonds d’aide aux entreprises technologiques spécialisées dans la substitution d’importation.
Les experts de la Banque de Russie distinguent eux quatre étapes que l’économie russe traversera au cours de sa transformation dans le contexte des sanctions. / En date du 24/04/2022
Au premier stade de la transformation, il y a une rupture des chaînes technologiques, de production et de logistique établies. La rupture impactera les entreprises qui importent des composants de fabrication d’importance critique, même lorsqu’ils ne représentent qu’une part infime du coût. Globalement, cette étape est en cours.
Dans un deuxième temps, un premier ajustement des entreprises et des chaînes de production aux nouvelles conditions d’exploitation a lieu, avec un passage rapide а des fournisseurs alternatifs. Avec la mise en place d’approvisionnements auprès de fournisseurs étrangers alternatifs, le rôle des petites entreprises intermédiaires du commerce extérieur et des petites entreprises « navettes » va s’accroître. Dans le même temps, il ne faut pas s’attendre а une forte augmentation de la production de produits de remplacement.
La troisième étape sera « l’industrialisation inversée » basée sur le développement de technologies moins avancées. Il y aura une substitution partielle des importations des technologies et des productions, mais l’efficacité technique et économique de la technologie sera inférieure aux modèles actuels. Dans le même temps, la part de l’industrie dans l’économie augmentera. Un effet secondaire du processus sera l’augmentation du nombre de personnes employées dans les secteurs qui utilisent des machines et de la technologie, du fait d’une productivité et d’une efficacité moindres des machines et des technologies.
Enfin, selon les analystes, lors de la dernière et quatrième étape, la restructuration sera achevée et un nouvel équilibre et développement seront atteints, mais sur une nouvelle base technologique moins avancée. Il y aura un retour progressif aux niveaux technologiques précédents. Globalement, la part des industries de transformation et du secteur des services aux entreprises augmentera dans l’économie russe
Des experts russes du Centre d’analyse macroéconomique et de prévision à court terme (CMASF) et de l’Institut de prévision économique de l’Académie des sciences de Russie, pensent qu’il serait stratégique de créer une nouvelle unité de paiement pour le commerce avec les pays amis ou amicaux.
Les pays de l’Union économique eurasiatique, la Chine, l’Inde, l’Iran, la Turquie et un certain nombre d’autres pourraient en effet être intéressés par la formation d’un système de règlement sans dollar.
L’objectif pourrait être de réduire la dépendance à l’égard des monnaies de réserve, qui peuvent être utilisées par les pays émetteurs comme une arme géopolitique, comme cela vient d’être le cas via les sanctions occidentales ayant découlé de la crise en Ukraine.
En effet l’un des principaux défis auxquels la Russie a été confrontée après l’introduction de sanctions sévères depuis fin février a été la difficulté de régler les opérations de commerce extérieur.
Cela vaut tant pour les importations que pour les exportations, dont le paiement est devenu impossible à effectuer via les comptes étrangers gelés des banques russes tombées sous le coup des sanctions.
Dans le cas des exportations russes, principalement des exportations de pétrole et de gaz, le problème peut être résolu en effectuant des paiements directement à partir du compte de l’exportateur dans une banque étrangère ou par l’intermédiaire d’une institution spécialement créée qui agirait comme un « agrégateur de revenus » provenant des exportations de pétrole et gazières. Mais une telle solution, selon eux, n’est possible qu’à court terme : après tout, un seul collecteur de recettes d’exportation peut lui-même figurer sur la liste des sanctions.
A terme, il est possible de sortir du système dollar des règlements internationaux en créant une nouvelle unité de paiement entre la Russie et d’autres États dont la valeur devrait être fournie par les ressources dont disposent les pays participants, à savoir sans doute principalement l’or et les métaux précieux.
A l’avenir, cette unité pourrait même être utilisée comme monnaie de réserve.
Le ministère du développement numérique, des télécommunications et des médias de masse de la Fédération de Russie a publié sa liste des analogues russes dans le secteur IT pour contourner les retraits de solutions et blocages qui surviennent suite aux sanctions.
La Banque de Russie dans son rapport annuel a présenté la structure des réserves d’or et de devises russes au début de l’année 2022.
Répartition : euros 33,9% OR 21,5% Yuans 17,1% Dollar 10,9% Livre sterling 6,2% yen 5,9% Dollar canadien 3,2 % Dollar australien 1% Dollar de Singapour 0,3 %
Distribution géographique: Banque de Russie 21,5% Chine 16,18% Allemagne 15,7% France 9,9% Japon 9,3% États-Unis 6,4 % Royaume-Uni 5,1 % Organisations interétatiques 4,3% Canada 2,7 % Autriche 2,5%.
Plus tôt, les autorités ont admis qu’à la suite des sanctions, environ la moitié de toutes les réserves de la Russie avaient été gelées.
Selon le rapport annuel de la Banque centrale, le volume des actifs de la Banque de Russie en devises et en or s’élevait à 612,9 milliards de dollars, dont 481,4 milliards de devises et 131,5 milliards d’or.
Fin mars 2022 l’Institut VEB avait évalué l’impact potentiel des sanctions sur la Russie sur l’année 2022 en imaginant que :
Les revenus des Russes devraient diminuer de 12%.
Le taux de chômage en Russie augmentera à 6,2%.
L’inflation atteindrait 20%.
De nouvelles prévisions sont apparues :
Selon la Banque Mondiale
Le PIB de la Russie devrait en 2022 se contracter de 11,2% en grande partie en raison d’une réduction de la demande intérieure, tandis que quelques 2,6 millions de personnes supplémentaires tomberont en dessous du seuil national de pauvreté. Source
Selon le ministère des Finances et le ministère du Développement économique russe
Le PIB de la Russie devrait baisser de plus de 10 %, la baisse du PIB affectant les budgets de la Russie, les recettes budgétaires et la mise en œuvre des lois budgétaires adoptées par toutes les entités constitutives de la Fédération de Russie. Source