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Réflexions et mise au point sur le “carnage sanitaire russe de France Inter”

Un lecteur m’a, en commentaires, demandé ce que j’avais a commenter sur une Chronique de Franсe-inter sur la mortalité en Russie et le Covid19 et intitulée : “Covid- 19 : la Russie, pays du carnage sanitaire“.

La chronique, d’Anthony Bellanger, laisse entendre que : “la mortalité officielle en Russie en ferait le 6ieme pays au monde en terme de nombre de décès, tandis que dans ce pays très peuplé (?), selon les derniers médias indépendants qui parviendraient encore à publier des informations vérifiées (?) sauraient que le kremlin mentirait en ne comptabilisant que les décès autopsiés, ce qui entraînerait une sous déclaration chronique et abyssale concernant la mortalité du Covid19 en Russie, faisant de la Russie le second pays avec le plus de décès, après les États-Unis”.

Une grande confusion règne quand aux chiffres russes concernant le Covid19 et la façon dont le Covid est géré en Russie, amenant ce sujet a être traité de façon erronée, dans un sens ou dans l’autre par les journalistes et les commentateurs qui ne comprennent juste pas comment est structuré et fonctionne l’écosystème de réponse au Covid19 en Russie.

Comment sait on le nombre de naissances et décès en Russie ?

  • Il existe une source unique, en Russie d’aujourd’hui, publiant des informations notamment sur la mortalité et la natalité du pays qui est le Service fédéral des statistiques de l’État russe (Rosstat) qui est le pendant russe de notre INSEE.
    Rosstat est un opérateur et ne procède donc à aucun calcul concernant la démographie, sauf sur la conception des trois scénarios démographiques pour le pays (bas / moyen / haut).
  • Le 29/01/2020, une structure a été créée sur décret du premier ministre Mikhaïl Mishoushtine qui s’appelle l’OperShtab et dont la mission la coordination des actions des organes du gouvernement fédéral dans la lutte contre la propagation du COVID-19 en Russie. Cette nouvelle structure comprend 12 personnes dont notamment le ministre de la santé, la responsable de l’agence sanitaire Rospotrebnadzor et est dirigé par Tatyana Golikova, la vice-présidente du gouvernement russe.
    Cette structure qui travaille dans le bâtiment du gouvernement à Moscou (la maison blanche) est donc une structure sous contrôle direct du premier ministre. Contrairement aux rumeurs, le maire de Moscou Sergueï Sobianine n’a aucun lien avec l’OperShtab dont il n’est même pas membre.
    L’OperShtab a un site Internet qui s’appelle StopCoronavirus qui communique énormément sur le Covid19 en Russie.
    C’est notamment l’OperShtab qui est le point de liaison, d’information et de communication sur la situation du Covid19 en Russie avec l’international au sens large.
  • Une troisième structure existe, créée sur décret du président Poutine le 15/03/2020 : il s’agit du groupe de travail du Conseil d’État sur la lutte contre la propagation du coronavirus. Il est composé de 19 personnes dont le ministre de la santé, la vice-présidente du gouvernement russe chargé de la Politique sociale, du Travail, de la Santé et des Retraites, le numéro deux du MVD (la police), le ministre des transports ou encore le premier vice-Premier ministre russe Andrei Belousov.
    Cette structure créée par le président russe est elle dirigée par le maire de Moscou Sergueï Sobyanine et a pour mission l’élaboration de recommandations pour les régions ainsi que la collecte d’informations de ces mêmes régions et leur remontée au gouvernement et à l’OperShtab.

    Le Conseil de coordination du premier ministre a la priorité sur le groupe de travail du Conseil d’État et le maire de Moscou est ainsi le “premier adjoint” du premier ministre dans le cadre des deux organes de lutte contre le Covid19.

Qui donne quels chiffres et comment ? ?

Seules Rosstat et l’OperShtab donnent des chiffres concernant la mortalité en Russie.

  • Pour le calcul du nombre de morts et de naissances, ROSSTAT ne fait qu’un décompte des certificats de décès / naissances publiés par les ZAGs (ЗАГС), qui sont les institutions émettrices de tous les documents liés à l’état civil.
    Les ZAGs (qui dépendent du ministère de la santé) remontent également leurs informations depuis 2016 dans un Registre d’État unifié (ЕГР ЗАГС) qui dépend du Service fédéral des impôts.
    Rosstat collecte les données en les vérifiant, demande des vérifications si besoin et en général publie les données démographiques avant le 10 du mois suivant.
    Rosstat fait souvent des ajustements ultérieurs de chiffres via de permanentes vérifications, consolidations et notamment dans les régions ou les informations :
    – mettent beaucoup de temps à remonter (comme en Novembre, décembre et Juillet dans de nombreux sujets à cause de la surmortalité).
    – nécessitent d’être consolidées par des re-croisements statistiques ultérieurs
    – soit par particularité culturelle comme par exemple dans le Caucase ou on enterre les morts mais ils sont déclarés avec parfois 1 ou 2 mois de retard au ZAGs localю
  • l’OperShtab fonctionne différemment en faisant une collection d’informations dite opérationnelle, ne prenant en compte sur sa publication journalière que des données disponibles au jour J des décès qui :
    – ne sont dus qu’au Covid cause unique et principale.
    – ont bien été autopsiés.
    Mais au final, sans procéder a une correction / MAJ des données ce mode opératoire voit une sous estimation des décès (ce que l’OperShtab confirme sur son site) car
    – Au moment de l’enregistrement du décès d’un défunt de Covid-19, le certificat médical final de décès peut ne pas encore être prêt.
    – L’autopsie est délivrée après réception des résultats de tests pertinents pouvant entraîner un reclassement des causes de décès.
    – La délivrance d’un certificat peut prendre un mois et demi dans certains sujets russes.

    Mais ce mode opératoire a un avantage “politique” évident : il permet de lisser la mortalité en donnant un chiffre à la baisse concernant le Covid19 en Russie et donc d’améliorer le rating extérieur de la Russie sur ce dossier.

Ou en est-on de l’épidémie de COVID19 en Russie du point de vue de la mortalité?

Sur 9 mois de 2020 soit d’avril à décembre, soit les mois sur lesquels le Covid a impacté la mortalité, voila les chiffres disponibles :
– Selon l’OperShtab la Russie a connu 57.019 décès du Covid comme cause unique.
– Selon Rosstat la Russie a connu :
/ 162.249 décès avec le Covid (le Covid est la cause unique ou a contribué à déclencher la mort).
/ 103.968 décès du Covid comme cause unique.
/ 323.800 décès de plus que en 2019 (la fameuse surmortalité).

Sur les 7 premiers mois de 2021 soit de janvier à juillet, période pour laquelle les chiffres des deux structures sont disponibles
– Selon l’OperShtab la Russie a connu 101.544 décès du Covid comme cause unique.
– Selon Rosstat la Russie a connu :
/ 161.500 décès du Covid comme cause unique.
/ 204.200 décès avec le Covid
/ 187.291 décès de plus que sur les 7 premiers mois de 2020 et 245.252 décès de plus que sur les 7 premiers mois de 2019 (la fameuse surmortalité).

Sur 16 mois de Covid19 en Russie soit d’avril 2020 à Juillet 2021
– Selon l’OperShtab la Russie a connu 158.563 décès du Covid comme cause unique.
– Selon Rosstat la Russie a connu :
/ 306.500 décès du Covid comme cause unique.
/ 367.500 décès avec le Covid
/ Une surmortalité de 588.252 personnes (les fameux 600.000 d’Anthony Bellanger ?).

Mais alors la Russie cache ses chiffres ?

Contrairement a ce que semble dire Anthony Bellanger sur les derniers médias indépendants qui parviendraient encore à publier des informations vérifiées
NON ce n’est pas vrai, les chiffres de la surmortalité sont publics et disponibles sur Rosstat qui est l’INSEE russe et en accès libre.
La presse russe d’État publie en outre régulièrement les chiffres d’attribution des décès du Covid et de l’OperShtab et de Rosstat que ce soit par exemple sur Interfax, RBC, Lenta etc.

En outre, l’idée que les autorités cacheraient les données est fausse car les autorités elles mêmes, en la personne de Tatiana Golikova qui dirige donc l’OperShtab, ont reconnu que 81% de la surmortalité de 2020 était due au Covid19.
Fin 2021 l’OperShtab fera sans doute un calcul similaire.

La surmortalité est elle explicable ?

Il se tient d’un point de vue démographique de défendre que sans le Covid19 la mortalité aurait continué à baisser en Russie à son rythme comme elle le faisait depuis 2003 sans discontinuer.

Il faut noter qu’en 2020, la mortalité était en baisse lors du premier trimestre (pourtant au cœur de l’Hiver qui est traditionnellement le moment de l’année ou il y a le plus de morts en Russie) tandis que durant l’année 2020 la mortalité a continué de baisser en règle générale (voir ici et ici) hormis pour quasi exclusivement le Covid, les pneumonies et le diabète.

L’idée que le vieillissement de la population et / ou l’optimisation du système de santé serait les explications de la hausse de la mortalité ne tient sans doute pas / peu la route.

– En effet la population russe vieillit mais lentement. L’age moyen de la population est passé de 38 ans en 2010 à 39,6 ans en 2020 tandis que dans le même temps le nombre de décès par an est passée de 2,085 millions à 1,8 millions soit une diminution de 10% !

Dans le même temps l’espérance de vie est passée de 63 ans pour les hommes en 2010 à 68,2 ans en 2019 et de 68,9 ans en 2010 pour la population russe en moyenne à 73,34 ans.

Si l’on suit ces dynamiques, la population en 2020 aurait certes un peu vieillie par rapport à 2019 mais la mortalité aurait malgré tout baissé, car ce vieillissement est largement compensée par l’amélioration de l’écosystème médical global et les changements de fond de comportements des russes (alimentation, alcool, prises de risques, etc ..) qui voient une forte baisse depuis 2002 des décès pour causes externes notamment la mortalité par alcool qui a diminué de 60% en 12 ans.

– Quand au fameux sujet de l’optimisation du système de santé qui revient sur la table dans de nombreux articles, il ne semble pas justifier une telle hausse de la mortalité, tout d’abord car il ne s’est rien passé en 2020 “d’autre” que le Covid qui ne justifierait une telle hausse fulgurante et soudaine.
Mais aussi car cette optimisation est initiée depuis 2010 (et souvent critiquée par les autorités elles mèmes et jugée peu efficace) et que comme on vient de le voir, dans cette période le nombre de décès par an est passée de 2,085 millions à 1,8 millions soit une diminution de prés de10%.

Quelle est la proportion du Covid dans la mortalité ?

Il est plausible que ROSSTAT sous-estime la mortalité du Covid. Rosstat centralise les informations que lui remontent les ZAGs, transmises par les hôpitaux locaux.

Il en ressort que la part officielle du Covid dans la surmortalité totale est la plus importante dans les sujets de la fédération de Russie qui sont traditionnellement, politiquement, statistiquement les plus transparents et les plus honnêtes comme on peut le voir ici.
A contrario, les sujets qui annoncent pas / peu de décès du Covid malgré une surmortalité aussi haute que la moyenne, voir plus haute que la moyenne, sont majoritairement des sujets de la fédération de Russie qui sont traditionnellement, politiquement, statistiquement pas / peu transparents comme on peut le voir ici.
Par exemple si on prend la moyenne des 4 régions les plus connues pour leur transparence (Moscou, Saint-Pétersbourg, Arkhangelsk et la Bouriatie), ces 4 sujets ont sur 2020 une surmortalité de 16,5% qu’ils expliquent à 85% par le Covid19, soit proche des chiffres officiels du gouvernement russe.
Si on prend la moyenne des 4 régions du bas du classement, le Bachokorstan, la Tchetchenie, l’Oblast de Ryazan et celui de Leningrad, ces 4 sujets ont sur 2020 une surmortalité de 22,5% qu’ils expliquent à 7% par le Covid 🙂
Au Bachokorstan (sur lequel j’avais déjà écrit sur ce blog 😉 le nombre de décès de surmortalité est notamment 73 fois le nombre de décès officiels du Covid19, en Tchetchenie 29 fois.

Cette incroyable explosion des décès par pneumonies (+38.000) par rapport à 2019 révèle peut être et sans doute une surmortalité Covid dissimulée ; en effet les décès par pneumonies durant l’hiver 2020 (avant Covid) ont diminué par rapport à 2019 tandis qu’ont augmenté uniquement “après” le déclenchement du Covid et ce majoritairement dans les régions qui ont une forte surmortalité mais peu de décès dus au Covid comme on peut le voir ici ; en outre dans ces régions plus corrompues et/ou voir religieuses, on peut imaginer que les autopsies ou le respect des protocoles médicaux sont moins suivis.

Mais alors pourquoi beaucoup de morts du Covid en Russie ?

Les raisons sont nombreuses :

– Le gros des décès concerne des russes au delà de 60 ans (voir ici, la et ici). Cette génération née en 1960 avait 20 ans en 1980 et 30 ans en 1990. C’est une génération qui a vécu à la dure en traversant la fin du communisme et les années 90 avec ce que ça implique : être mal logé, mal nourri et mal soigné donc se retrouvant dans un mauvais état global relativement tôt par rapport à l’Europe.
En gros un russe de 60 ans en 2020, c’est un français de 80 ans sur le niveau de l’état de santé.

– Les russes sont un peuple traditionnel, archaïque dans le bon sens du terme mais relativement superstitieux. Beaucoup de russes ne croient pas au Covid19 et ne se sont pas inquiétés du Covid19, d’ailleurs il ne s’en inquiètent toujours pas, même si de plus en plus.

– La défiance profonde des russes envers l’État (mème si elle s’amenuise depuis la période Poutine), reste profondément ancrée, surtout à cause des années 90. Hors des grands centres urbains la population d’une Russie plus profonde est restée fortement méfiante envers les institutions, et donc peu enclin à tant craindre le Covid que de ne faire confiance au système sanitaire. Plausiblement, l’auto médication pour le Covid ne fonctionne pas, ni en Russie, ni ailleurs et amène des malades a arriver trot tard à l’hôpital.

Ci dessous la courbe de mortalité par années : en bleu foncé la courbe de 2010 avec le pic de l’été 2010 et les incendies / grandes chaleurs, en mauve la courbe de 2020 qui comme on le voit n’augmente qu’a partir d’Avril et en marron la courbe de 2021.

Source

– Le système sanitaire russe s’est fortement retrouvé sous pression et clairement dans une grande partie de la Russie n’a pu faire face. Le Covid a plausiblement beaucoup circulé en Russie et beaucoup plus qu’en France par exemple.

Avec des vagues (montée et descente) d’amplitudes longues comme on peut le voir ci-dessous, de 3 / 6 mois en moyenne, le virus a eu plausiblement largement le temps de se balader.

Autour de moi, à Moscou, on cherche les personnes qui n’ont pas eu le Covid tandis que lorsque je parle avec des français, la proportion de gens qui l’ont eu semble beaucoup plus faible.
La Russie selon moi a eu environ 30% de sa population touchée par le Covid soit autour de 45 millions d’habitants. Cela expliquerait logiquement, via une mortalité d’environ 0,8 ou 1%, les chiffre de mortalité que le pays connaît. A noter qu’il semblerait que ce soit la même chose dans un autre pays comme l’Amérique par exemple.

La Russie, donc seconde du classement ?

Il existe plusieurs façon de mesurer les décès.

  • La première est le nombre total de décès officiels, en valeur pure, du Covid19.
    Avec officiellement 197.425 décès du Covid19 au 18/09/2021, la Russie occupe la 6ieme place mondiale en terme du nombre officiels de décès dans le monde.
    Si l’on prend en compte la version Rosstat qui doublerait les décès dans ce cas la Russie serait à la 4ieme place mondiale.
  • Une autre façon est de calculer le nombre de décès par million d’habitants.
    Avec officiellement 197.425 décès du Covid19 au 18/09/2021 la 49ieme place par le nombre de décès / million d’habitants, derrière la Suède et la France.
    Si l’on prend en compte la version Rosstat qui doublerait les décès dans ce cas la Russie serait à la 10ieme place juste derrière le Brésil et la république Tchèque.
  • Une autre façon de calculer est de mesurer la hausse en %age de la mortalité par rapport à soit l’année précédente, soit une moyenne des 5 années précédentes, soit une moyenne d’une année normale telle qu’évaluée sur une période définie.

    Sur 16 mois de Pandémie, la surmortalité en Russie est de 36% par rapport à une année “normale”.
    En tête de ce classement
    Pérou + 160%
    Équateur + 83%
    Bolivie + 75%
    Mexique + 61%
    Colombie + 60%
    Macédoine + 50%
    Albanie + 47%
    Inde + 45%
    Paraguay + 44%
    Afrique du Sud + 42%
    Brésil + 41%
    Kosovo + 41%
    Saint-Marin + 41%
    Oman + 38%
    Égypte + 38%
    Liban + 36%
    Iran, Biélorussie, Nicaragua, Turquie (>35%)
  • Si l’on compare la surmortalité de Russie qui serait 3 fois plus élevée que le nombre de décès officiels fournit par l’OperShtab (ce que fait Anthony) alors il faut la comparer avec non pas le nombre de décès Covid officiels des autres pays mais avec la surmortalité des autres pays ce qu’Anthony ne fait pas dans son analyse 🙂

    Par exemple on sait qu’en Inde, vraisemblablement plus de 4 millions de personnes qui sont morts du Covid selon ce qui semble estimable au lieu des 400 000 officiels, soit 10 fois plus que le bilan officiel avec des hausses de mortalité de 400% dans certaines régions.

    La Serbie a une surmortalité qui est 5 fois supérieure à la mortalité Covid19 officielle.

    L’Afrique du sud a une surmortalité qui est visiblement au moins 3 fois déjà supérieure au bilan officiel de décès Covid19.

    Par exemple le Mexique, qui annonçait 221.647 décès du Covid au 20/05/2021 reconnaissait une surmortalité de 351.379 décès.

    Au 10/09/2021, le Mexique reconnaissait 244.400 décès du Covid et une surmortalité de 485.980 décès soit plus du double.

    etc. etc.

    De facto la surmortalité globale créée directement par le Covid19 excède elle même la mortalité officielle du Covid19 d’au moins 3 fois et c’est une estimation basse car elle n’inclue que les estimations remontées dans les pays dans lesquels des systèmes d’analyses démographiques centralises existent et fonctionnent de façon transparentes ce qui n’est pas le cas dans la majorité des pays.

Démographie de la Russie pour juillet 2021 et bilan de 16 mois de pandémie

Rosstat, l’Insee russe a publié les chiffres de la démographie russe pour Juillet 2021. Sans surprises, la 3ieme vague et le variant Delta ont fortement impacté la mortalité russe.

Juillet 2021 a vu

– 124.715 naissances contre 130.676 en juillet 2020 soit une baisse de 4,6%

– 215.265 décès contre 181.479 en juillet 2020 soit une hausse de 18,6% par rapport au mois de juillet 2020 et de 42% par rapport au mois de juillet 2019 qui avait vu 151.554 décès .
Avec une surmortalité de 64.071 décès (si on compare avec 2019), Juillet devient est le troisième pire mois de la pandémie après décembre et novembre.

A noter que selon Rosstat :
* le Covid est la cause principale de 38.922 décès soit 18% du total des décès du mois et l’équivalent de 60% de la surmortalité par rapport à 2019.
* le Covid est la cause unique ou principale de 45.577 décès ce qui est le record mensuel devant décembre 2020 (qui avait vu soit 21% du total des décès du mois et l’équivalent de 71% de la surmortalité par rapport à 2019
* 4.844 personnes sont mortes avec le Covid sans que le Covid n’affecte le déclenchement de la mort.

Pour avoir une image des différences de comptage en Russie :
* Selon le site Stopcoronavirus (de l’Opershtab et Rospotrebnadzor) qui alimente la rubrique dédiée de Yandex le nombre de décès en Juillet est de 23.349 soit 753 décès par jour.
* Selon Rosstat le mois de juillet a vu 45.577 décès soit 1.470 décès par jour.
* Si l’on calcule par la surmortalité par rapport à 2019 : +64 071 personnes soit +2 066 décès par jour.

En tous les cas Juillet 2021 dépasse le mois de décembre 2020 quand au nombre de décès à cause / avec le Covid.

On sait que 85% des décès sont des russes de > 65 ans.

Les 7 premiers mois de 2021 ont vu

– 802.827 naissances contre 811.650 sur les7 premiers mois de 2020, donc 8.823 naissances en moins et une baisse de 1,1%. Les naissances de juillet sont celles d’Octobre dernier, on peut donc en conclure que la natalité en Russie ne s’effondre plus.

– 1.315.309 décès contre 1.128.018 soit une hausse de 16,6% avec 187.291 décès en plus.
Si l’on compare avec les 7 premiers mois de 2019 qui avait vu 1.070.057 décès, alors la mortalité a augmenté de 23% avec 245.252 décès en plus.

Quel bilan après 16 mois de pandémie ?

Sur les 7 premiers mois de 2021, la baisse naturelle de population est considérable et atteint 512.482 personnes, contre une baisse naturelle de 316.368 sur les 7 premiers mois de 2020 (4 mois d’épidémie sur 7) et une baisse de 209.680 personnes sur les 7 premiers mois de 2019.

*

306.500 personnes sont décédés du Covid comme cause unique, principale et identifiée dont 144.700 sur 9 mois en 2020, soit 16.000 décès / mois en moyenne, et 161.500 sur 7 mois de 2021 soit 23.071 décès / mois en moyenne

367.500 personnes sont décédés avec le Covid dont 163.300 en 2020 en 9 mois, soit 18.150 décès / mois en moyenne, et 204.200 en 2021 sur 7 mois soit 29.000 décès / mois en moyenne.

La situation ne s’améliore donc pas mais au contraire s’aggrave, la Russie ne sort pas du Covid et ne connaît aucun effet de moisson sur cette année 2021.

Sur les 16 mois de pandémie en Russie : la surmortalité en Russie atteint 588.252 personnes donc la mortalité Covid représenterait entre 52% et 62% de la surmortalité totale mais on peut en réalité facilement comprendre que c’est plus (voir ici, la et la).

Et les vaccins ?

Des chiffres disponibles pour Moscou ou 4.539.902 personnes ont été vaccinées au 06/09/20221 soit 35,9% de la population de la ville et 43,3% de la population adulte.

– 4.344 non vaccinés ont développé une forme grave soit 712 / million.
– 2.990.000 vaccinés SputnikV, 256 ont développé une forme grave soit 86 / million.
– 90.000 vaccinés EpiVakKorona, 61 ont développé une forme grave soit 678 / million.
– Sur 20.000 vaccinés KoViVak, 4 ont développé une forme grave soit 200 / million.

Soit la statistique de l’EpiVakKorona est fausse, soit son degré de protection est quasi nul (?), tandis que SputnikV diminuerait par 8 le risque de développer une forme grave par rapport à quelqu’un de non vacciné.

Selon les données du médecin en chef de l’hôpital de Kommunarka, Denis Protsenko, le nombre de décès est 4 fois supérieur chez gens non vaccinés que chez les gens vaccinés et les gens vaccinés en réanimation y arrivent plutôt pour des accidents vasculaires cérébraux, en raison de leur âge que pour des raisons de lésions pulmonaires.

Et l’avenir ?

Août devait voir une baisse de la mortalité et entre 190 /210 000 décès donc une surmortalité par rapport à 2019 de 35 / 45 000 personnes.

Les derniers chiffres disponible du nombre total de malades dans le pays datent du 26/07 et on parlait de 865.000 patients suivis pour le Covid19 ; au 3 septembre 2021, quelques 220.000 lits Covid étaient déployés (contre 280.000 au pic de 2020) dans tout le pays dont 55.000 non occupés et quelques 5.000 malades du Covid sont en réanimation.

92% des gens hospitalisés en Russie ne seraient, selon le ministère de la santé, pas vaccinés.

Les autorités russes semblent se préparer à une 4ieme puis une 5ieme vague entre cet automne et le printemps prochain et que la Russie ne se sorte du Covid que dans 1,5 ou 2 ans.

Le ministère de la santé, a même anticipé un scénario un peu beaucoup catastrophe voyant 3,9 millions de cas (!) de plus d’ici la fin de l’année 2021.

Cela semble cela dit peu probable mème avec une grosse 4ieme vague à la fin de l’automne car la Russie a officiellement eu 7 millions de cas sur 16 mois.

Mortalité du Covid en pourcentage de la surmortalité par sujets

Un blogueur russe a compilé de façon visuelle ce sur quoi j’avais déjà écrit concernant la répartition de la mortalité en Russie et la transparence des statistiques.

Comme on peut le voir, la mortalité du Covid en pourcentage de la surmortalité totale est généralement la plus forte dans les régions les plus “transparentes” tandis qu’elle est la faible dans les zones les moins “transparentes”.

On peut donc logiquement penser que dans les régions du bas de la colonne de droite, ou la surmortalité a été aussi importante qu’ailleurs dans le pays mais ne serait pas ou peu due au Covid. Il est plausible de penser que les remontées d’informations de ces régions a Rosstat sont faussés et qu’en réalité la part Covid est supérieure.

*

Cause de mortalité et comparaisons

Mortalité en Russie 2020 : chiffres et réflexions

AURORA-CoV : cinquième vaccin russe contre le Covid19

La Russie continue sa percée technologique et vient d’enregistrer un nouveau vaccin, le cinquième.

L’EpiVacCorona-N est une version améliorée et modernisée du précédent vaccin du centre Vektor : l‘EpiVacCorona.

Le principal composant actif du vaccin (trois peptides) est resté inchangé, mais deux peptides ont été combinés en un seul. Ce processus technologique a dû être modifié en raison de la complexité de la synthèse du troisième peptide, a déclaré le centre Vektor.

Le nouveau vaccin a déjà été testé avec la participation de trois groupes de 75 volontaires :
– Un premier groupe avec une double administration du médicament “EpiVacCorona-N” avec un intervalle de 21 jours;
– Un second groupe avec groupe avec une triple administration du médicament “EpiVacCorona-N” (la deuxième vaccination étant effectuée 21 jours après la première et la troisième – après 60 jours);
– Le troisième groupe a lui reçu le vaccin déjà enregistré “EpiVacCorona“.

La marque du vaccin “EpiVacCorona-N” est enregistrée officiellement sous le nom “AURORA-CoV“.

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Enfin il est a noter que :

  • Le premier vaccin russe contre le Covid19, et le principal en Russie vient d’être également réadapté par ses créateurs pour faire face au variant Delta.
  • Le centre Chumakov (qui dépend de l’Académie des sciences) et qui a produit le 3ieme vaccin russe contre le Covid19, le CoviVac, prépare également une version améliorée de son vaccin contre le Covid19.
  • Enfin l’institut Blokhina de Nijni-Novgorod mène également des recherches pour créer un nouveau vaccin russe (le cinquième) assez novateur contre le Covid19 sous forme de gouttes nasales.

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Voir : Le SputnikV premier vaccin contre le Coronavirus

Vaccination en RUSSIE (26/08/2021)

La vaccination en Russie a commence sur un rythme extrêmement lent, comme les lecteurs de DISSONANCE – Le journal d’un Frussien peuvent tous les 23 / 24 du mois le constater par ma statistique mensuelle (voir liens ci-dessous) et savoir ce qu’il en est.

Situation au 26.08.2021:

43.130.703 personnes (29.5% de la population) ont reçu au moins 1 composant
35.700.916 personnes (24.4% de la population) ont reçu 2 composants.

Vitesse de vaccination sur les 7 derniers jours :
209.492 personnes / jour
498.516 piqûres / jour

Les régions qui ont le plus vaccinés en pourcentage de la population
– l’Oblast de Belgorod (45,6% de la population)
– La Chukotka (42,7% de la population)
– L’Oblast de Moscou (41,5% de la population)
– La Tchétchénie (41,1% de la population)
– L’Oblast de Toulskaya (37,7% de la population)
– La Mordovie (37,5% de la population)
– l’Oblast de Tioumen (36% de la population)
– Moscou (35,9% de la population)

Les régions qui ont le moins vaccinés en pourcentage de la population
– La Daghestan (11,5% de la population)
– La Kabardino-balkarie (17,8% de la population)
– l’Ossétie du nord (18,1% de la population)
– l’Oblast de Vladimir (19% de la population)
– Le Primorié (20% de la population)

Situation au 23/07/2021
Situation au 15 juillet 2021
Situation au 23 juin 2021
Situation au 24 mai 2021
Situation au 23 avril 2021
Situation au 23 mars 2021
Situation au 23 février 2021

Mortalité sur Moscou (juillet 2021)

Le ministère de la santé de la ville de Moscou a publié ses données sur la mortalité pour le mois de Juillet 2021.

Sans surprises pour les lecteurs de ce blog la mortalité sur Moscou cet été est cataclysmique avec le cumul du variant indien Delta et de la chaleur.

Juillet 2021 a vu 17.237 décès contre 10.773 en juillet 2019 soit une hausse de 60% et de 6.464 décès.

Parmi ces décès, le COVID-19 en juillet a cause principale ou co-cause de décès dans 6.583 cas soit 100%+ de la surmortalité et 38% des décès du mois.

En outre 438 personnes sont décédées d’autres causes, mais avec Covid concomitant et parmi ceux-ci, le coronavirus a eu un impact significatif sur le développement de la maladie sous-jacente et des complications mortelles dans 193 cas.

La mortalité due au coronavirus à Moscou au 1er juillet 2021 est donc selon le Mozdrav de :

• 2,93%, en ne considérant que les cas où le coronavirus était la cause principale
• 3,95%, en considérant tous les cas où le coronavirus était la maladie et principale et concomitante.

Mais il s’agit vraisemblablement du taux de létalité chez les cas identifiés (Case fatality rate) et non chez la totalité des cas (infection fatality rate) qui lui doit être beaucoup plus bas, sans doute autour d’1% pour une population comme celle de Moscou avec 25% de la population âgée de plus de 60 ans.

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Le mois de juillet 2021 en Russie devrait vraisemblablement égaler, voir dépasser décembre 2020 notamment

Région de Novossibirsk + 98,6% – record
République de Bouriatie + 90,9% – record
Région d’Irkoutsk + 88,0% – record
République de l’Altaï + 86,9% – record
Moscou + 76,7% – record
Région d’Astrakhan + 74,8% – record
République d’Ossétie du Nord – Alania + 63,7% – record
République d’Ingouchie + 62,3%
Territoire du Kamtchatka + 61,4% – record
Région de Vladimir + 51,9% – le record était en novembre, + 52,1%
République de Mordovie + 47,8%
Région d’Omsk + 44,5%
Territoire de l’Altaï + 43,6%
Région de Smolensk + 39,6%
Territoire de Krasnodar + 39,1%
Région de Toula + 39,1%
Région de Saratov + 38,3 %
Sébastopol + 32,8%
Territoire de Stavropol + 30,0%
Région de Kaliningrad + 28,9%
Territoire de Perm + 24,9%

Source

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Mortalité sur Moscou (juin 2021)

Combien le Covid19 a coûté à la Russie ?

1.000 milliards de roubles (environ 11 milliards d’euros) ont été dépensés dans la lutte contre le coronavirus en Russie Selon le ministre de la santé Mikhaïl Murashko.

La chambre des comptes elle estime que le total des dépenses liées directement et indirectement au coronavirus serait de 2.856 milliards de roubles soit 31,4 milliards d’euros et notamment :

– 941,4 milliards de roubles (10,5 milliards d’euros) alloués à la Caisse de retraite pour compenser la baisse des cotisations due à la pandémie.
– 569,3 milliards de roubles (6,39 milliards d’euros) pour l’aide sociale aux familles avec enfants.
– 378,2 milliards (4,24 milliards d’euros) pour les régions pour apporter une assistance médicale aux personnes malades.
– 231,7 milliards de roubles (2,6 milliards d’euros) de primes versées aux médecins
– 155,5 milliards de roubles (1,47 milliards d’euros) de prestations sociales

A titre purement comparatif, cette somme serait l’équivalent de 6% des réserves de changes de la fédération de Russie.

Source

Démographie de la Russie pour juin 2021 et le S1 2021

Rosstat a publié ses chiffres pour juin 2021.

Juin 2021 a vu :

– 100.908 mariages contre 68.408 en juin 2020 (la sortie du confinement de 2020) soit une hausse de 47,5%

– 55.686 divorces contre 45.801 en juin 2020 soit une hausse de 21,6%

– 123.823 naissances contre 118.947 en juin 2020 soit une hausse de 4,5%

– 185.655 décés contre 162.758 en juin 2020 soit une hausse de 14,1% et 22.897 décés en plus.
Parmi eux :
27.118 décés dus au Covid19 soit 14,61% du total des décès du mois.
19.998 décés du au Covid19 comme cause principale soit 10,77% du total des décès du mois.

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Le premier semestre 2021 a vu :

  1. / 678.112 naissances contre 680.974 naissances sur juin 2020 soit une baisse de 0,4% et 2.862 naissances en moins.
    A noter que les Okrugs qui voient des hausses de natalité sont :
    – l’Okrug du sud (+1,4%)
    – l’Okrug de l’Oural (+0,4%)
    – l’Okrug du centre (+0,3%)

    Les Okrugs qui voient des baisses de natalité sont :
    – l’Okrug de Sibérie (-0,1%)
    – l’Okrug d’extrême orient (-0,1%)
    – l’Okrug du sud ouest (-0,5%)
    – l’Okrug du Caucase du nord (-1,1%)
    – l’Okrug de la Volga (-2,7%)

  2. / 1.100.044 décès contre 946.659 décès sur le S1 2020 soit une hausse de 16.2% et 153.505 décès en plus.
    C’est normal car la Russie en 2021 a vécu 6 mois de Covid contre 3 mois en 2020 de mars –> juin.
    – l’Okrug de l’Oural (+13,1%)
    – l’Okrug du Caucase du nord (+14%)
    – l’Okrug de Sibérie (+14,3%)
    – l’Okrug de la Volga (+14,8%)
    – l’Okrug du centre (+16,2%)
    – l’Okrug d’extrême orient (+16,2%)
    – l’Okrug du sud ouest (+18,9%)
    – l’Okrug du sud (+20,3%)

  3. / Enfin le S1 2021 a vu 368.440 mariages contre 273.968 sur le S1 2020 soit une hausse de 34,5% et 94.472 mariages en plus.

  4. / Le S1 2020 a aussi vu 307.567 divorces contre 220.688 divorces sur le S1 2020 soit une hausse de 39,4% et 86.879 divorces en plus.
Source : Aleksei Raksha sur Facebook

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Juillet devrait voir un record de mortalité historique et peut être même égaler le terrible mois de décembre 2020. sachant que la mortalité en Juin a atteint des records dans certaines zones depuis le début de la pandémie comme par exemple l’Oblast d’Astrakhan, la Bouriatie, l’Oblast de Novossibirsk et Moscou.

Oblast d’Astrakhan
Bouratie
Oblast de Novossibirsk
Moscou

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Démographie de la Russie pour le premier trimestre 2021
Démographie de la Russie en 2020

L’application “voyager sans Covid19” devient obligatoire au sein de l’Union économique eurasiatique

Depuis le 25 juillet 2021, il est obligatoire d’utiliser l’application mobile “Voyager sans COVID-19” pour entrer en Russie depuis les pays membres de l’Union économique eurasienne qui regroupe la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie et le Kirghizistan.

À partir du 1er septembre, la demande sera également requise pour entrer en Russie depuis l’Azerbaïdjan, la Moldavie, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.

Russie : vers un nouveau cadre juridique Covidien?

J’ai déjà parlé du bouclier sanitaire que la Russie était en train de créer.

Le Covid19 continue de créer des remous en Russie.

L’ombudsman des droits de l’homme en Russie, Tatyana Moskalkova, estime que dans le contexte d’une pandémie telle que l’actuelle, de nouveaux auraient faient leur apparition dans la société et notamment un “cadre juridique Covid“.

Selon elle, cela imposerait de repenser afin de trouver un nouvel équilibre entre le besoin de restrictions et les droits de l’homme mais de comprendre que, dans certains cas, le droit collectif prime sur le droit individuel car l’objectif de mesures dictées par ce droit collectif viserait à sauver la vie et la santé humaines, mais aussi à sauver la vie et la santé de l’espace civilisationnel dans le monde.

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