Certains lecteurs m’ont écrit pour me demander, du point de vue Covid19 et Vaccin ce qui se passait en Biélorussie.
Les autorités biélorusses ont adopté une gestion du Covid19 à la suédoise, en quelque sorte, et aujourd’hui la Biélorussie annonce que, sur une population de 9,5 millions d’habitants, le pays aurait au 02/08 quelque 447.000 cas et 3.472 morts.
Je reviendrais prochainement sur la démographie de la Biélorussie en 2020, sur la crise Biélorusse du Covid19 et la forte surmortalité du pays.
Loukachenko vient ausi d’annoncer que son pays devenait un Hub de vaccination pour 73 pays pour des sommes attractives : autour de 2 euros.
Loukachenko affirme que “pour l’instant“, la vaccination obligatoire n’est pas nécessaire dans le pays mais la recommande pour les personnes âgées en affirmant que: “Nous devons protéger les personnes âgées. Je veux qu’elles comprennent cela. (…) Je vous demande juste de le faire. C’est un danger bien moindre (la vaccination), cent fois moins que de tomber malade “.
Le Covid19 a frappé la Russie fortement, mais la Russie a pris le sujet très au sérieux, nous y reviendrons.
La nécessité de créer un tel bouclier qui protégerait la Russie de la menace de nouvelles infections a été annoncée par le président Vladimir Poutine en avril dans son message à l’Assemblée fédérale. Parmi les composants de ce bouclier, il a nommé le développement accéléré de systèmes de test, de vaccins et de médicaments.
Dans ce cadre, le premier ministre russe Mikhail Michoustine a, au printemps dernier, annoncé la création d’un bouclier sanitaire dont la tâche principale devrait être de pouvoir affronter toute épidémie sans recours au confinement et sans perturbation de la vie ordinaire de la population.
MOSCOW, RUSSIA – JULYY 19, 2021: Russia’s Prime Minister Mikhail Mishustin attends a meeting of the Presidential Council for Strategic Development and National Projects via video link from the House of the Government. Dmitry Astakhov/POOL/TASS
30 milliards de roubles (350 millions d’euros) ont été alloués par le gouvernement afin que le projet soit en activité en 2024 jusque 2030 pour l’instant.
Le premier objectif est d’équiper 240 points de contrôle à travers la frontière de l’État avec des équipements spéciaux permettant un diagnostic express des maladies dangereuses ainsi que la création de 6 premiers laboratoires de diagnostic modernes pour étudier les nouveaux virus émergents ; s’ils sont identifiés, des systèmes de tests de diagnostic devront être produits en quatre jours, et de nouveaux vaccins en quatre mois.
Un lecteur et commentateur a posé la question de l’accès aux vaccins étrangers en Russie, et de quelle est la situation actuelle sachant que des cliniques privées permettraient plausiblement déjà de se faire vacciner par des vaccins étrangers en Russie.
Aujourd’hui la situation en Russie est la suivante : tous les vaccins étrangers sont officiellement interdits puisque la Russie dispose de 4 formules vaccinales : le SputnikV, le Spoutnik Light, l’EpiVacCorona et le CoviVac.
La Russie qui exporte ses vaccins a bien entendu et en contrepartie reçu des demandes de laboratoires étrangers pour valider l’import de vaccins étrangers en Russie, visiblement pas de Pfizer, mais les autorités affirment que ce ne serait pas à l’ordre du jour.
Logiquement, pour pouvoir continue à exporter et maintenir un scénario victorieux et positif bien mérité, le Kremlin sera sans doute contraint à autoriser des vaccins étrangers en Russie, asiatiques d’abord puis occidental-européen lorsque le SputnikV sera acceptées en Europe, plausiblement à l’automne 2021.
Le ministère de la santé a par exemple commencé l’analyse du vaccin chinois CanSino biologics dont la production, « si » elle devait etre validée par le ministère de la santé en dernier recours, serait assurée par l’entreprise russe Petrovaks et vient aussi d’autoriser une première phase d’études de compatibilité entre le Sputnik Light et Astra Zeneca (les deux vaccins étant similaires car utilisant tous les deux des adénovirus) qui devrait commencer en mars 2022, le projet lui datant de 2020 et avait entrainé une forte chute du cours de bourse d’AstraZeneca.
Sur le plan politique, c’est la confusion, comme je l’ai expliqué sur ce blog, l’extrême gauche et les libéraux pro-occidentaux sont à la pointe de la lutte contre la Vaccination.
De façon peu surprenante, ce sont en effet les cadres du parti libéral pro-occidentaux de Iabloko qui ont fait une demande au Kremlin d’accepter les vaccins étrangers et occidentaux pour : « les citoyens qui ont des doutes sur les vaccins disponibles en Russie et car ces derniers devraient avoir le “droit” de choisir et une alternative ».
De leur côté, des élus d’extrême gauche, dont du KPRF, ont eux appellé à qualifier le Coronavirus d’agent étranger et même interdire son export, à faire grève contre le vaccin ou encore ont comparé le vaccin aux chars nazis allemands qui ont attaqué Moscou (SIC).
Dans cette Kasha bien locale, le leader du KPRF russe vient d’affirmer que la Russie serait en train de devenir fasciste, des affirmations fantaisistes qui sont les mêmes que celles qu’avaient émises Serguey Butman , l’éminent commentatur libéral, lors de notre dernier débat sur france24.
La gauche russe ressemble de plus en plus à la gauche francaise, et le parti communiste russe,au parti communiste francais.
L’institut LEVADA a publié un sondage sur la vaccination en Russie, montrant l’humeur des russes sur ce sujet.
– 41% des russes semblent craindre le coronavirus contre 57% qui semblent ne pas le craindre, ces chiffres sont stables depuis le début 2021.
– 54% des russes seraient toujours contre le fait de se faire vacciner, 19% l’auraient déjà fait et 25% seraient sur le point de le faire.
– Les classes d’âges qui souhaitent se faire vacciner sont : Les 18 / 24 ans (27%) Les 40 / 54 ans (27%) Les > 55 ans (25%) tandis que 47% des > 55 ans refusent la vaccination, expliquant en partie la forte surmortalité russe (voir ici,ici, ici, ici, ici ou là). Les 25 / 39 ans sont eux les plus hostiles à se faire vacciner.
– Les raisons pour lesquelles les gens ne souhaitent pas se faire vacciner en Russie sont majoritairement : / La peur d’effets secondaires (33%) / La volonté d’attendre la fin des essais cliniques (20%) / L’idée que le coronavirus ne mérite pas un vaccin (16%) / Car la personne a été malade (9% (!) , ce qui à l’échelle fédérale donnerait 13 millions de gens qui savent qu’ils ont été malades (sans compter les asymptomatiques) et non les 6 millions officiels 🙂 –> Relire mon calcul sur ce sujet qui permet de calculer logiquement que ce sont autour de 30 millions de russes qui ont eu le Covid19. / Existence de contres indications m édicales (8%).
– En outre, 52% des gens sondés opposés à la vaccination estiment que l’individu doit pouvoir choisi et 41% des gens sondés semblent prêts à ne se faire vacciner à aucun prix.
– Les classes d’âges les plus hostiles à se faire vacciner sont : Les 25 / 39 ans (65%) Les 18 / 24 ans (60%) Les 40 / 54 ans (50%) Les > 55 ans (47%)
– Contrairement à ce que l’on peut lire dans la presse francaise, l’électorat Poutine est le plus favorable au vaccin puisque chez les supporters du président Vladimir Poutine, 50% des sondés soutiennent la vaccination et 47% ne la soutiennent pas. Chez les opposants au président Poutine par contre, 79% ne soutiennent pas la vaccination et 18% la soutiennent.
Ce que l’on peut en pré-conclure :
– Du coronavirus meurent donc plus d’opposants au système Poutine, par manque de confiance dans le vaccin des autorités russes etdonc du “vaccin de Poutine”, que des soutiens du président Poutine qui sont plus favorables au SputnikV.
– Les jeunes russes sont scindés entre une opposition aux autorités et au « vaccin de Poutine » et une tendance qui pousse à la vaccination que ce soit chez certains libéraux ou majoritairement au sein du Bloc conservateur Russie Unie / LDPR.
– Les partis politiques qui s’opposent le plus a la vaccination au SputnikV sont les communistes et les libéraux qui ont demandé l’introduction en Russie de vaccins étrangers.
NB : si les communistes sont les plus en pointe de la lutte contre la vaccination obligatoire en Russie , ce sont les libéraux qui, par manque de confiance dans le “SputnikV du Kremlin” souhaitent l’importation de vaccins étrangers en Russie et en ont fait la demande aux autorités russes.
Les élections législatives de septembre 2021 en Russie verront le renouvellement de 450 sièges. – 225 sièges sont ainsi pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions. Les électeurs votent pour un candidat dans leur circonscription, et le candidat arrivé en tête est déclaré élu. – Les 225 sièges restants sont pourvus au scrutin proportionnel plurinominal avec listes fermées et seuil électoral de 5 % dans une unique circonscription nationale.
Bien qu’il soit de plus en plus fréquent d’entendre dans un certain segment de la sphère politique francaise qui analyse la Russie, qu’à cause du confinement d’il y 15 mois, des mesures de restrictions dues au Covid19, ou de la vaccination obligatoire, Russie-Unie serait voué à « prendre une tôle » ou même « perdre les élections », la situation réelle semble être bien différente.
1/ Le centre de conjoncture politique est le seul institut à publier régulièrement des sondages qui depuis plusieurs semaines donnent une idée de ce qui devrait sortir des élections de septembre prochain en se basant sur les données du centre FOM concernant 225 premiers mandats sur 450.
Selon ces prévisions : – Russie Unie obtiendrait 31% d’intention de vote, 114 députés et 50,75% des voix – Le Parti Communiste obtiendrait 12% d’intention de vote, 44 députés et 19,50% des voix – Le LDPR obtiendrait 11% d’intention de vote, 41 députés et 18,20% des voix – Russie Juste obtiendrait 6% d’intention de vote, 26 députés et 11,55% des voix – Les autres partis obtiendraient 8% des voix.
2/ Selon le centre Wtsiom 28% des gens interrogés voteraient pour Russie Unie, 11% pour le KPRF et le LDPR et 6% pour Russie Juste, les autres partis obtiendraient 12%. Parmi les gens qui sont certains d’aller voter : 40 % voteraient pour Russie unie, 14 % pour le Parti communiste de la Fédération de Russie, 11 % pour le Parti libéral-démocrate et 10 % pour le parti Russie Juste – Patriotes – Pour la vérité”.
Comment l’expliquer ?
Les raisons sont nombreuses.
– Certes l’image de Russie-unie est écornée, mais pas les visages de la gouvernance russe ni de Russie Unie.
Si l’on regarde la popularité des figures politiques Vladimir Poutine caracole en tête avec 62,3% d’opinion favorable, devant le premier ministre Michail Michoustine (46,3%), Vladimir Jirinovski du LDPR (30,1%), Guennadi Ziouganov du KRPF (27,2%) et Serguei Mironov de Russie Juste avec 24%.
Dans le sondage demandant aux gens : « en quels politiciens avez-vous confiance » ? Vladimir Poutine est en tête suivi par les deux têtes de listes de Russie Unie Serguei Shoigu et Serguei Lavrov, puis Michail Michoustine et Vladimir Jirinovski.
– L’opposition politique et de gouvernance, peu importe son degré de Kremlin-compatibilité subit elle aussi une usure du temps et son incapacité à prendre le pouvoir et gouverner la neutraliste de facto, tout comme c’est le cas du reste pour l’opposition de non gouvernance.
– Les russes sont toujours globalement plutôt certains que les choses vont dans le bon sens, même si la situation économique surtout en province est bien moins réjouissante qu’attendu et que le Kremlin n’attendait. La volonté de stabilité prime encore sur la tentation d’une modification en profondeur incertaine, surtout en Russie profonde qui reste très majoritaire électoralement.
– Les classes d’âges jouent énormément, 25% de la population russe est retraitée, les gens > 40 ans sont 50% de la population et ce sont eux qui vont le plus massivement voter, sans doute de facon plutôt conservatrice et donc constitueront le socle de Russie Unie.
– On peut même dire clairement, et l’affaire Navalny l’a parfaitement montré (voir ici, ici et là) que l’humeur des russes n’est pas/peu à la contestation et qu’ils sont sans illusions sur la chute du Kremlin, ce qu’ils ne souhaitent du reste majoritairement pas.
– Russie-Unie peut théoriquement gouverner 5 ans avec l’appui du LDPR de Vladimir Jirinovski, en créant un grand front Centro-patriotique majoritaire à la Douma et ainsi totalement neutraliser les deux grands partis de gauche que sont le parti communiste et Russie-juste.
– Enfin la complexité du monde de scrutin, mais surtout polit-technologie et la ressource administrative sont suffisamment au point pour s’assurer que Russie-unie ne gagne ses élections, et la Russie semble donc se diriger vers les scénarios 1 ou 2 tels qu’annoncés ici, à titre personnel je penche pour le scénario 2 avec l’entrée à la Douma de Gens Nouveaux ou du parti des pensionnaires.
Les élections législatives à venir ne devraient pas voir de grandes surprises et la machine politique qui dirige la Russie depuis 2000 continuera à la diriger après septembre 2021 et Russie unie vraisemblablement devrait obtenir entre 275 et 300 sièges sur les 450 de la Douma.
Le centre Levada a publié un sondage intéressant qui montre ou en est l’image d’Alexeï Navalny au sein de la société russe.
– Alors qu’en septembre 2020, ce sont 20% des russes sondés qui approuvaient son action et 50% qui la désapprouvaient, près d’un an plus tard, ce sont 14% qui approuvent son action et 62% qui la désapprouvent.
Au sein des 18/24 ans : 24% approuvent et 59% désapprouvent. Au sein des 25/39 ans : 22% approuvent et 51% désapprouvent. Au sein des 40/54 ans : 11% approuvent et 69% désapprouvent. Au sein des > 55 ans : 8% approuvent et 67% désapprouvent.
Chez les partisans de Vladimir Poutine 6% des sondés seulement approuvent son action.
– La qualification de l’organisation d’Alexeï Navalny en organisation extrémiste est soutenue par 32% des russes, 27% sont contre, 38% n’ont pas d’opinion, le reste ne sait pas répondre.
Au sein des 18/24 ans : 20% approuvent et 33% désapprouvent, 44% n’ont pas d’opinion. Au sein des 25/39 ans : 19% approuvent et 32% désapprouvent, 46% n’ont pas d’opinion. Au sein des 40/54 ans : 32% approuvent et 24% désapprouvent, 39% n’ont pas d’opinion. Au sein des > 55 ans : 45% approuvent et 23% désapprouvent, 29% n’ont pas d’opinion.
Que peut-on en déduire ?
Les « jeunes », le corps sociologique actif des révolutions de couleurs soit les gens entre 16 et 25 ans sont en Russie peu nombreux ; au sein de segment 59% des sondés désapprouvent l’action d’Alexeï Navalny, on est loin d’une révolution de couleur qui était, selon certains #zanalystes, inévitable en cas de retour d’Alexeï Navalny en Russie 😊 (pour info relire ceci).
Ce n’est pas une surprise pour qui s’intéresse un minimum à l’opinion publique russe.
Si 26% des russes ont vu son film sur le soi-disant palace de Poutine, 77% affirment que cela n’a pas changé leur attitude envers Poutine, 17% seulement pense que le contenu est vrai.
Début 2021, un sondage toujours de Levada montrait que 22% des sondés avaient une opinion positive des manifestations pro-Navalny à Moscou contre 47% d’opinion favorables pour les manifestations de Khabarovsk.
Ce n’est pas propre à Navalny.
En 2018 seulement 3% des russes croyaient par exemple que ce sont leurs services qui avait empoisonné les Skripal, 5% que la DNR ou la Russie était la cause de la chute du MH17 contre 46% qui pensent que la responsabilité est sur le régime Ukrainien.
Les russes croient peu aux scénarios occidentaux sur la Russie et quelque part Navalny ne les mets pas en confiance.
Pourquoi ?
Les manifestations de 2021 si elles sont une sorte de continuité de celles d’il y a 10 ans (2011-2012) ne sont pas animées des mêmes sentiments / émotions. A l’époque, les manifestations de 2011 et la brève tentative de révolution des neiges (mes photos ici) étaient animées par une honnête et naïve croyance que quelque chose allait changer. Les manifestants étaient les premiers surpris du nombre de gens dans la rue, de l’absence totale de répression et ils ont sans doute eu le sentiment que c’était leur heure et le début de quelque chose de confus se matérialisant en premier lieu par « la Russie sans Poutine » tout comme leurs parents juste 20 ans plus tôt étaient descendus dans la rue pour une « Russie sans communisme ».
10 ans plus tard, cette opposition est toujours plus sans leaders, sans relis politiques, sans accès a la gouvernance, et surtout, le visage et symbole qui a émergé de cette séquence est en prison, sans que cela n’intéresse ni ne choque grand monde.
L’humeur n’est plus au changement de régime, mais au découragement et aux manifestations désabusées et sans espoirs.
Le kremlin depuis 10 ans s’est avéré bien plus puissant que prévu et apparait de plus en plus comme une citadelle imprenable pour l’opposition intérieure, une opposition toujours aussi désunie qu’il y a 10 ans, sans programme et sans leaders, et donc structurellement peu a même de proposer une alternative crédible visant à rassembler les masses.
Tout comme la sortie du communisme s’est fait par le Kremlin, la sortie de la Russie de Poutine se fera du Kremlin, mais il n’est pas certain que cela se traduise par une sortie du Poutinisme.
Carte de la vaccination semi-obligatoire de ce jour apres qu’un 42-ième sujet (l’Oblast de Volgogorad) ai adopté ces mesures,soit 50% des sujets de la fédération de Russie.
Pour faire suite a mon dernier article de synthèse sur la démographie russe en 2020 , le site Gogov.ru vient de publier une intéressante statistique comparative de la mortalité sur les 5 dernières années.
Comme on peut le voir : la mortalité en Russie est stable est en lente diminution chaque année malgré la hausse constante de l’espérance de vie (passée de 71,7 ans en 2016 à 73,9 ans en 2019) et donc le vieillissement de la population. Preuve s’ll en est la mortalité par vieillesse qui « baisse » en Russie, invalidant la théorie des classes d’âges trop âgées ne survivant pas à l’épidémie. Les décès par vieillesse représentaient 108.744 décès en 2016 et 5,74% du total des décès, contre 103.211 décès en 2020 soit 4,82% du total des décès.
– Comme on peut le voir, la cause principale des décès sont les décès pour maladies cardiovasculaires (par ailleurs la première cause de décès dans le monde) ce qui ne change pas depuis 2016. Entre 2016 et 2020 cette classe de décès passe de 904.055 décès à 938.536 en 2020 soit une hausse de seulement 3,81%. Ces décès représentaient 47% des décès en 2016, contre 43,88% en 2020.
– Les décès pour tumeurs sont en baisse également, passant de 299.652 en 2016 (15,84% du total des décès) contre 296.000 personnes en 2020 soit 13,8% du nombre total des décès.
– En 2020 le Covid19 serait selon Rosstat la 3-ieme cause de mortalité en Russie avec 144.691 décès soit 6,76% du total des décès de 2020. En réalité, ces chiffres sont plausiblement sous-estimés car se sont le total des chiffres remontés par Rosstat par les Zags des sujets de la fédération de Russie, eux-mêmes alimentés par les déclarations des hôpitaux. Si dans les zones plutôt transparentes statistiquement, 70 – 80% de la surmortalité de la période est justifiée par le Covid19 comme nous cela a été démontré à maintes reprises sur ce blog, dans de nombreuses zones grises ou peu transparentes mais fortement touchées par le Covid19, les décès Covid19 déclarés sont minimes dans la surmortalité. Il est en effet curieux que sur 12 mois de 2020, la surmortalité de 23% sur l’oblast de Lipetsk, de 44,5% en Tchétchénie, de 21% en Bachkirie ou de 19,5% dans l’Oblast de Leningrad ne soient que peu dus au Covid19 tandis que sur Moscou et Saint Petersbourg par exemple des surmortalités de 23,3% et 22,9% soient à hauteur de 70 / 80% expliqués par le Covid19.
En réalité, tout s’explique dans les chiffres publics de Rosstat qui seront encore mis à jour en 2021 et 2022.
Par exemple en 2020, 96.500 personnes sont décédées de maladies respiratoires, soit 63,1% de plus qu’en 2019 (59.200 cas) et parmi eux, 58.300 personnes sont décédées d’une pneumonie (contre 23.912 en 2019 soit une hausse de 143%). Un chiffre étonnant sachant que sur les 3 premiers mois de 2020, malgré l’hiver les décès par pneumonie avaient diminué de 15,3% par rapport à 2019 et ce dans 56 sujets sur 85 tandis que les hospitalisations pour pneumonies n’avaient recommencé à augmenter à partir de fin mars 2020, au moment du début de l’épidémie de Covid dans le pays. Cela co-explique sans doute la surmortalité, nombre de décès par pneumonies Covid peuvent avoir été qualifiés de décès par pneumonies puisque la Russie a fait face (comme ses voisins) a une vague de pneumonies atypiques colossale sur 2020 (Внебольничная пневмония) avec 4 fois plus de pneumonies que les années précédentes notamment l’été dans le sud du pays, sud qui, comme mentionné plus haut, a vraisemblablement sous déclaré les décès Covid mais a connu la plus forte surmortalité sur 2020.
Sans surprises cette hausse de la mortalité des organes respiratoires concerne majoritairement les zones impactées par le Covid19 mais sans mortalité Covid officielle.
– Il faut mentionner aussi la hausse surprenante de décès par diabète qui est passé de 41.153 décès en 2019 à 51.779 en 2020 soit une hausse de 25% ; le diabète étant l’une des deux principales comorbidités Covid.
– Enfin dans certaines régions, l’augmentation de la surmortalité n’est même pas expliquée par les données Rosstat actualisées : il s’agit de la Région de Léningrad et de la Mordovie. Les bureaux d’enregistrement de la région de Léningrad n’ont, par exemple, pas enregistré d’augmentation significative des décès dus aux maladies des systèmes respiratoire et circulatoire, ainsi que directement du coronavirus – il s’avère tout simplement que quelques 4.000 décès supplémentaires n’ont été officiellement expliqués d’aucune manière.
La surmortalité Covid “maquillée” avoisine donc plausiblement plusieurs dizaines de milliers de décès et, vraisemblablement, le nombre de décès du Covid19 devrait plutot se rapprocher des 200 / 240.000 cas sur 2020 soit entre 60 et 70% de la surmortalité totale du pays.
Autre faits intéressants :
La hausse des décès dus au maladies du système nerveux,qui passent de 83.925 en 2016 à 122.251 en 2020. Rosstat ne donne pas de détails, les AVC ?
La hausse des décès dus a l’alcool, qui remontent “un peu” avec 50.435 décès en 2020 contre 47 427 en 2019.
Les décès par suicides sont eux fortement en baisse, passant de 23.119 en 2016 contre 17.192 en 2019 et 16.546 en 2020.
Les homicides sont eux aussi fortement en baisse avec 10.659 homicides en 2016 contre 6.859 en 2020. La Russie de Poutine a désormais un taux d’homicide 60% plus faible que l’amérique de #BLM
Le Centre panrusse de recherche sur l’opinion publique (VTsIOM) a présenté les données d’une enquête menée auprès des Russes sur le thème de la consommation d’alcool.
38% des Russes ne consomment pas d’alcool, contre 28% en 2011.
51% des Russes > 60 ans ne consomment pas d’alcool.
25 % des Russes boivent de l’alcool moins d’une fois par mois, 14% des Russes une fois par mois et 18% deux à trois fois par mois.
Les jeunes de 18 à 24 ans boivent une fois par mois. Les répondants âgés de 25 à 44 ans boivent le plus souvent de l’alcool deux à trois fois par mois
Le plus souvent, sur une base hebdomadaire et une à deux fois par mois, les Russes boivent de la bière (7 % et 16 %). Les vins et champagnes sont le plus souvent consommés moins d’une fois par mois (24%), ainsi que les spiritueux (18%). Les cocktails alcoolisés ne sont pas populaires parmi les Russes : 91% des personnes interrogées déclarent ne pas en boire
La part de ceux qui pensent que tous les types d’alcool à un degré ou à un autre affectent négativement la santé des personnes a de nouveau augmenté – passant de 55% en 2018 à 81% en 2021.
Les personnes interrogées ont qualifié le vin de boisson la plus « inoffensive » (39%),devant la bière et la vodka (14 % et 12 %, respectivement).
Autres chiffres : la consommation globale d’alcool en Russie aurait diminuée de 43% entre 2003 et 2016.