Les autorités russes continuent leur lutte contre l’Avortement en Russie dans le cadre de la politique démographique du pays.
L’objectif est de diminuer de 50% le nombre d’avortements sur 4 ans, soit d’ici 2025. Le nombre d’avortements en Russie est pour rappel passé de 4,1 millions en 1990 à 1,1 millions en 2010 et autour de 525.000 en 2020.
Le projet comprend 7 types de mesures dont la réduction de la mortalité maternelle, la réduction de la mortalité ou encore l’amélioration de la santé reproductive.
Les autorités envisagent également d’augmenter l’offre de services d’assistance juridique, psychologique, médicale et sociale aux femmes enceintes qui se trouvent dans des situations de vie difficiles.
Enfin, la mesure phare semble d’atteindre que 80% du nombre de femmes ayant fait une demande dans des établissements médicaux afin de se faire avorte puissent bénéficier de consultations pré-avortement et arriver à ce que la moitié d’entre elles décident de finalement garder l’enfant.
Le document prévoit des mesures visant à promouvoir les valeurs familiales traditionnelles et la longévité active, à améliorer le bien-être des familles avec enfants, à augmenter la fécondité et l’espérance de vie, à promouvoir la santé au travail, à maintenir la santé de la génération plus âgée et développer la motivation à développer un mode de vie sain.
Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret fixant la date de la fête des pères en Russie.
Ceci est rapporté sur le portail Internet officiel d’information juridiques.
“Afin de renforcer l’institution de la famille et d’accroître l’importance de la paternité dans l’éducation des enfants, je décide d’instituer la fête des pères et de la célébrer le troisième dimanche d’octobre“, indique le document.
La prochaine et donc première fête des pères aura lieu le 17 octobre.
PS : C’est l’anniversaire de Vladimir Poutine aujourd’hui 07 octobre 2021, il fête ses 69 ans.
Le KPRF a gagné en Occident notamment en Amérique, au Canada, dans tous les pays de l’UE sauf les Balkans ainsi qu’en Australie.
En Amérique du sud le KRPF a gagné en Guyane française.
Dans le monde arabe le KPRF a gagné aux Émirats Arabes Unis.
En Afrique le KPRF a gagné au soudan du sud et en Ouganda.
En Asie, le KPRF a gagné en Chine, en Corée, au Japon, au Vietnam, en Thaïlande et à Singapour.
Russie-unie obtient son plus haut score en Abkhazie avec 93% et son plus faible score aux Etats-unis avec 0% à Washington. Russie Unie l’emporte principalement aux frontières russes, dans les pays d’Asie centrale, en Mongolie et Afghanistan, dans le Caucase, en Ukraine orientale, en Biélorussie, dans les États baltes et dans les Balkans (notamment la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie, la Grèce, la Macédoine … ) et dans quelques zones plus exotiques : Syrie, Palestine, Équateur, République centrafricaine, Sri-lanka, Congo, Tunisie, Maroc. Madagascar, Maurice … Dans toutes ces zones Russie Unie obtient plus de 50% au premier tour.
Le KPRF obtient ses plus hauts scores au Vietnam (42,9%) et au Danemark (41,9%) et ses plus faibles scores en Iran et en Roumanie avec 0% Le KPRF est en tête avec ses meilleurs scores en Amérique du nord (États-unis et Canada), en Irlande, en Scandinavie, en Pologne et dans la zone peri-germanique (Allemagne, Suisse, Hollande) et en Asie du nord (Chine, Japon, Corée) ainsi qu’en Thaïlande et au Vietnam, obtenant dans ces zones entre 30 et 42,9% au premier tour.
Le LDPR obtient ses plus hauts scores à Londres (20,3%) et au Ruanda (18,2%) et ses scores les plus faibles en Tanzanie et Jamaïque avec 0%.
Russie Juste a obtenu ses plus hauts scores à Brunei avec 26% et en Guinée-Bissau avec 22%.
Gens Nouveaux obtient ses meilleurs résultats en Jamaïque avec 30% et au Népal avec 19,6%.
Iabloko s’effondre et ne gagne plus dans un seul pays contrairement aux précédentes élections. Le parti obtient 30% en Tchéquie (mais en seconde place) et 18,8% en Belgique et 17,9% en Allemagne mais en 3ieme place.
En Belgique, Russie-Unie et le KPRF sont a égalité avec 24,6%.
En Hongrie le KPRF l’emporte avec 28,9% contre 27,6% pour Russie Unie.
Au Portugal, le KPRF obtient 32% et Russie-Unie 31%.
Et la France ?
A Paris sur 1.190 votants : le KPRF obtient 29%, Russie Unie 19,6%, le LDPR 16,6%, Iabloko 12,3%, Gens Nouveaux 6,1% et Russie Juste 5,7%.
A Monaco sur 45 votants : Russie Unie obtient 35,6%, le LDPR 26,7%, Iabloko 8,9%, le KPRF 8,9% et Gens Nouveaux et Russie Juste 6,7%.
A Marseille sur 106 votants : Russie Unie obtient 30,2%, le KPRF 17,9%, Iabloko 14,2%, le LDPR 12,3%, Russie Juste 9,4% et Gens Nouveaux 1,9%.
A Strasbourg sur 247 votants, le KPRF obtient 28,6%, Russie Unie 17%, Iabloko 15,4%, le LDPR 15%, Russie Juste 7,7% et Gens Nouveaux 3,4%.
A Villefranche sur mer sur 147 votants, le KPRF a obtenu 27,6%, Russie Unie 20,3%, le LDPR 16%, Iabloko 12,19%, Russie Juste 6,5% et Gens Nouveaux 5,9%.
Au total en France le KPRF est en tête avec 27,6%, Russie Unie obtient 20,3%, le LDPR 16%, Iabloko 12,9%, Russie Juste 6,5% et Gens Nouveaux 5,9%.
En synthèse :
L’Amérique du nord vote contre Poutine et donc contre Russie Unie (peut on imaginer zéro vote Russie unie dans 3 bureaux de Washington !?). Au États-Unis le KPRF obtient 45,1%, Russie-Unie 20,7% Au Canada le KPRF obtient 45% et Russie-Unie 18,7% En Australie le KPRF obtient 40,5% et Russie-Unie 18,7%
L’Amérique centrale et du sud vote majoritairement Poutine et donc Russie Unie. Au Brésil par exemple, Russie Unie obtient 35,1% contre 26,4% pour le KPRF.
L’Afrique vote Russie-Unie.
L’Europe est scindée en deux blocs
Son bloc occidental, scandinave et central vote majoritairement contre Poutine et donc pour le KPRF – A Londres le KPRF obtient 37,5% et Russie-Unie 8,7% (mais 20,3% pour le LDPR) – En France donc le KPRF obtient 27,6% contre 20,3% pour Russie-Unie. – En Espagne le KPRF obtient 33,1% contre 21,5% pour Russie-Unie. – En Italie le KPRF obtient 30,8% contre 26,1% pour Russie-Unie. – En Allemagne le KPRF obtient 33,3% contre 27,5% pour Russie-Unie. – En Autriche le KPRF obtient 36% contre 22,7% pour Russie-Unie. – En Scandinavie (Finlande / Danemark / Norvège / Suède) le KPRF obtient en moyenne 39,2% contre 19,1% pour Russie-Unie. – En Pologne, le KPRF obtient en moyenne 36,8% contre 24,3% pour Russie-Unie. – En Tchéquie, le KPRF obtient en moyenne 37,4% contre 7,9% pour Russie-Unie (mais 30% pour Iabloko). Ce n’est pas surprenant, l’Europe centrale est devenu le paradis des libéraux russes de l’étranger.
Par contre son bloc balkanique vote majoritairement pour Poutine, sauf Chypre mais beaucoup de russes y sont des réfugiés fiscaux. – En Moldavie, Russie-Unie obtient 78,1% contre 5,5% pour le KPRF – En Grèce, Russie-Unie obtient 53,5% contre 18,8% pour le KPRF – En Roumanie, Russie-Unie obtient 43,1% contre 13,9% pour le KPRF – En Bulgarie, Russie-Unie obtient 43,1% contre 25,5% pour le KPRF – En Croatie, Russie-Unie obtient 33% contre 26,4% pour le KPRF – En Serbie, Russie-Unie obtient 32,4% contre 28,9% pour le KPRF
Idem pour le onde balte qui soutient majoritairement Poutine. – En Estonie, Russie-Unie obtient 56,4% contre 19,1% pour le KPRF – En Lettonie, Russie-Unie obtient 66,9% contre 14,1% pour le KPRF – En Lituanie, Russie-Unie obtient 42,7% contre 22,4% pour le KPRF
Le monde Arabe (Maghreb et Moyen Orient) vote quasiment exclusivement pour Poutine et Russie-Unie. – En Algérie, Russie-Unie obtient 44,7% contre 18,9% pour le KPRF – En Tunisie, Russie-Unie obtient 54,9% contre 12,7% pour le KPRF – Au Maroc, Russie-Unie obtient 46,2% contre 26,3% pour le KPRF – En Turquie, Russie-Unie obtient 33,2% contre 23,9% pour le KPRF – Au Qatar, Russie-Unie obtient 40,3% contre 11,9% pour le KPRF – En Arabie Saoudite, Russie-Unie obtient 45,5% contre 17,2% pour le KPRF
L’Eurasie vote uniquement pour Russie-Unie et Poutine.
L’Asie est scindée. Ses pays les plus alignés sur l’Occident que sont la Corée et le Japon voient leurs ressortissants russes voter KPRF, et idem pour les paradis touristiques que sont le Vietnam et la Thaïlande, paradis des nomades russes. En Thaïlande, le KPRF obtient 48,4% contre 14,9% pour Russie-Unie. – Au Japon, le KPRF obtient 42,8% contre 19,5% pour Russie-Unie. – En Corée du sud, le KPRF obtient 37,9% contre 24,9% pour Russie-Unie. – Au Vietnam, le KPRF obtient 29,7% contre 20,8% pour Russie-Unie.
Les résultats en Chine sont surprenants. Les russes de Chine ont voté KPRF (29,2%) juste devant Russie-Unie (29,1%). Russie-Unie est cependant largement en tête sur Pékin. A noter que Gens Nouveaux fait 8,7% en Chine et notamment 12,5% sur Harbin !
A garder en mémoire les répartitions électorales en 2021 lors de la présidentielle entre les voix pour Poutine (en bleu) et pour Prokhorov (en vert).
La commission électorale russe a enfin publié samedi 24 septembre les résultats finaux des élections législatives russes.
Les résultats sont sans aucune surprises, parfaitement conformes aux estimations publiées sur ce blog, et ont donc vu la réalisation finale du scénario “Nouvelle Faction“.
La participation a été de 51,72% avec 56,5 millions de votants. En comparaison : 2016 : 47,82% et 52,7 millions de votants. 2011 : 60,2% et 65,8 millions de votants 2007 : 63,8% et 69,6 millions de votants 2003 : 55,7% et 60,7 millions de votants 1999 : 61,7% et 66,7 millions de votants.
Sur les 450 sièges de la nouvelle Douma :
– Russie unie a obtenu 49,82%, 324 élus et 28.064.258 voix En comparaison En 2016 : 54,20%, 343 élus et 28.527.828 voix En 2011 : 49,32%, 238 élus et 32.379.135 voix En 2007 : 64,3%, 315 élus et 44.714.241 voix. En 2003 : 37,57%, 223 élus et 22.779.279 voix. En 1999, Russie Unie n’existait pas mais les deux parts ancêtres de Russie Unie (Unité et Patrie) ont obtenu 36,65%, 141 élus et 24.35.935 voix.
– Le KPRF a obtenu 18,93%, 57 élus et 10.660.599 voix En comparaison En 2016 : 13,34%, 42 élus et 7.019.752 voix. En 2011 : 19,19%, 92 élus et 12.599.5077 voix. En 2007 : 11,57%, 27 élus et 8.046.886 voix. En 2003 : 12,61%, 52 élus et 7.647.820 voix. En 1999 : 24,29%, 113 élus et 16.196.024 voix.
Le LDPR a obtenu 7,55%, 21 élus et 4.252.096 voix. En comparaison En 2016 : 13,14%, 39 élus et 6.917.063 voix. En 2011 : 11,67%, 56 élus et 7.664.570 voix. En 2007 : 8,14%, 40 élus et 5.560.823 voix. En 2003 : 11,45%, 36 élus et 6.943.885 voix. En 1999 : 5,98%, 34 élus et 5.016.128 voix.
– Russie Juste a obtenu 7,46%, 27 élus et 4.201.715 voix. En comparaison En 2016 : 6,22%, 23 élus et 3.257.053 voix. En 2011 : 13,21%, 34 élus et 8.695.522 voix. En 2007 : 7,74%, 38 élus et 5.383.639 voix. Avant le parti n’existait pas.
– Le parti Gens Nouveaux a obtenu 5,33% et 13 élus pour la première fois.
– Rodina a 1 élu comme en 2016, contre 37 en 2002.
Dessous la carte des résultats, en bleu les régions gagnées par Russie unie, en bleu foncé celles ou le parti obtient plus de 50%. En rouge les régions gagnées par le KPRF.
Point mensuel sur la Vaccination en Russie, ou en est-on ?
47.285.157 personnes (32,3% de la population) ont reçu au moins 1 composant.
41 282 768 personnes (28,2% de la population) ont reçu 2 composants.
640.869 personnes ont subi une revaccination.
Vitesse de vaccination sur les 7 derniers jours : 116.400 personnes / jour 269.796 piqûres / jour
Les régions qui ont le plus vaccinés en pourcentage de la population – l’Oblast de Belgorod (48,2% de la population) – L’Oblast de Moscou (45,4% de la population) – La Chukotka (45% de la population) – La Tchétchénie (43,1% de la population) – La Mordovie (41% de la population) – L’Oblast de Toulskaya (39,7% de la population) – Moscou (39% de la population) – l’Oblast de Tioumen (38,5% de la population) – L’Oblast de Rostov (36,8%) – L’Oblast de tambov (36,5%)
Les régions qui ont le moins vaccinés en pourcentage de la population – La Daghestan (13,9% de la population) – La Kabardino-balkarie (19,2% de la population) – l’Ossétie du nord (19,5% de la population) – Le Primorié (21,9% de la population) – L’Adyguee (23,5% de la population) – l’Oblast de Vladimir (29,3% de la population)
Au 21/09/2021 dans l’armée russe : 910.000 personnes ont été doublement vaccinés et 160 932 ont été revaccinés.
Toujours sur Moscou, un nouveau mode de traitement est désormais utilisé sur la base d’anticorps monoclonaux notamment pour les femmes enceintes.
Le variant Delta serait devenu le variant “unique” dans la capitale et quasi-unique en Russie avec plusieurs de ses branches et notamment les branches AY.12 et AY.4.
Selon les statistiques officielles fédérales, 2% des malades en Russie seulement seraient des gens vaccinés tandis qu’une “picture” similaire semble se dessiner sur Moscou, les vaccines développant la maladie ne faisant que des formes légères. Les autorités sanitaires russes affirment n’avoir reçu que 7.000 plaintes pour effets secondaires après vaccination. A titre personnel je connais une personne ayant été vraiment malade durant 48 heures après une injection de SpoutnikV.
L’Argentine et la Corée du sud vont produire du SpoutnikV, la Corée également pour l’export.
Les tour opérateurs de Russie proposent désormais des voyages vaccinaux aux citoyens russes pour aller se faire vacciner dans un pays de l’UE avec un vaccin reconnu par l’OMS et principalement la Serbie et l’Allemagne. La Serbie est la destination la plus prisée aujourd’hui en Russie car le pays vaccine gratuitement les citoyens étrangers avec Pfizer, BioNTech, AstraZeneca et Sinopharm (facultatif) et les russes n’ont besoin que d’un test PCR pour entrer dans le pays.
L’entreprise russe R-Pharm va produire en Russie des vaccins AstraZeneca suite sans doute au memorandum signé en 2020 entre AstraZeneca et l’institut Gamelea (qui produit le Spoutnikv) pour des tests de combinaison des deux vaccins. La production en Russie d’AstraZeneca devrait atteindre plusieurs centaines de milliers de doses par mois vers 30 / 50 pays et faire de la Russie pour ce vaccin un Hub régional entre l’Europe, la CEI, l’Asie et l’extrême orient.
Et l’avenir ?
Certains analystes (médecins, démographes ..) envisagent que la 4ieme vague aurait déjà commencé dans les grandes villes de Russie notamment Moscou, Saint Petersboug ou Nijni-Novgorod. C’est curieux sachant que les amplitudes entre les trois premières vagues ont été beaucoup plus longues
Le ministère de la santé russe envisage par contre lui un scénario Covid “long” via un programme de garantie d’État pour la fourniture de soins médicaux gratuits aux citoyens pour 2022-2024 inclus.
Le document contient entre autres les volumes estimés de soins médicaux dont les patients atteints de coronavirus auront besoin au cours des trois prochaines années. Selon le ministère de la Santé, le besoin de lutte contre le COVID-19 se poursuivra jusqu’en 2024 inclus, contrairement ce que les lecteurs de ce blog pouvaient lire ici. Selon ce plan les cliniques publiques devront effectuer 18,6 millions de tests pour COVID-19 en 2022, 13 millions en 2023 et 10,4 millions en 2024.
Le nombre estimé d’hospitalisations pouvant être financées sur les fonds de la sécurité sociale russe serait de 705.000 personnes en 2022, 231.000 personnes en 2023 et 75.000 personnes en 2024. Le projet de programme indique cependant que le gouvernement allouera en plus des fonds du Fonds de réserve pour potentiellement absorber 916.000 hospitalisations en 2022, 905.000 en 2023 et 832.000 en 2024.
Rien que pour 2022 le document prévoit un examen clinique approfondi de 8,6 millions de personnes ayant eu le COVID-19 et une rééducation spécialisée pour 100.000 d’entre eux, 80.000 en hôpitaux et 20.000 à domicile.
Росстат (российский вариант INSEE, Национального института статистики и экономических исследований Франции) опубликовал демографические данные по России за июль 2021 года. Не стало неожиданностью, что третья волна и вариант «Дельта» сильно повлияли на смертность в России.
В июле 2021:
― 124 715 рождений против 130 676 в июле 2020 года, то есть снижение на 4,6%
― 215 265 смертей против 181 479 в июле 2020 года, т.е. на 18,6% больше по сравнению с июлем 2020 года и на 42% по сравнению с июлем 2019 года, когда умерло 151 554 человека.
При избыточной смертности в 64 071 человек (если сравнивать с 2019 годом) июль становится третьим худшим месяцем пандемии после декабря и ноября.
Отметим, что по данным Росстата:
― Covid является основной причиной 38 922 смертей, то есть 18% от общего числа смертей за месяц и эквивалент 60% избыточной смертности по сравнению с 2019 годом.
― Covid является единственной или основной причиной 45 577 смертей, что является месячным рекордом до декабря 2020 года (на который приходился 21% от общего числа смертей за месяц, что эквивалентно 71% дополнительной смертности по сравнению с 2019 годом.
― 4 844 человека умерли, будучи инфицированными Covid, при этом Covid не стал причиной наступления смерти.
Чтобы получить представление о различиях в подсчетах в России:
― По данным сайта Stopcoronavirus (от Оперштаба и Роспотребнадзора), который является источником информации для специального раздела Яндекса, количество смертей в июле составило 23 349, или 753 смерти в сутки.
― По данным Росстата, в июле умерло 45 577 человек или 1470 смертей в день.
― Если посчитать избыточную смертность по сравнению с 2019 годом: +64 071 человек или +2 066 смертей в сутки.
В любом случае июль 2021 года превышает декабрь 2020 года по количеству смертей из-за / в связи с Covid.
Известно, что 85% умерших ― россияне старше 65 лет.
За первые 7 месяцев 2021:
― 802 827 рождений против 811 650 за первые 7 месяцев 2020 года, то есть на 8 823 рождений меньше и на 1,1% меньше. Рождаемость в июле ― равна рождаемости за октябрь прошлого года, поэтому можно сделать вывод, что рождаемость в России больше не падает.
― 1 315 309 смертей против 1 128 018, т.е. рост на 16,6% или на 187 291 смертей больше. Если сравнивать с первыми 7 месяцами 2019 года, когда умерло 1 070 057 человек, то смертность увеличилась на 23%, увеличившись на 245 252 человек.
Какие результаты после 16 месяцев пандемии?
За первые 7 месяцев 2021 года естественная убыль населения весьма значительна и достигла 512 482 человек по сравнению с естественной убылью на 316 368 человек за первые 7 месяцев 2020 года (4 эпидемических месяца из 7) и снижением численности на 209 680 человек за первые 7 месяцев. 2019 года.
*
306 500 человек умерли от Covid как единственной, основной и идентифицированной причины, то есть 144 700 человек за 9 месяцев 2020 года, или в среднем 16 000 смертей в месяц, и 151 600 человек за 7 месяцев 2021 года, или в среднем 21 671 смерть в месяц.
367 500 человек умерли от Covid, в том числе 163 300 человек в 2020 году за 9 месяцев, или 18 150 смертей в месяц в среднем, и 204 200 человек в 2021 году за 7 месяцев, или 29 000 смертей в месяц в среднем.
Таким образом, ситуация не улучшается, а, напротив, ухудшается, Россия не выходит из Covid и не испытывает никакого положительного эффекта в этом 2021 году.
За 16 месяцев пандемии в России: избыточная смертность в России достигла 588 252 человек, следовательно, смертность от Covid вероятно составляет от 52% до 62% от общей избыточной смертности, но на самом деле можем легко понять, что эта цифра больше.
А что с вакцинами?
Данные доступны по Москве, где по состоянию на 06.09.20221 было вакцинировано 4 539 902 человека, то есть 35,9% населения города и 43,3% взрослого населения.
― 4 344 непривитых заболели тяжелой формой или 712 случаев на миллион.
― 2 990 000 вакцинировано SputnikV, у 256 развилась тяжелая форма, то есть 86 на миллион.
― ЭпиВакКорона вакцинировано 90 000 человек, у 61 развилась тяжелая форма, то есть 678 человек на миллион.
― Из 20 000 вакцинированных KoViVak у 4 развилась тяжелая форма, то есть 200 случаев на миллион.
Либо статистика EpiVakKorona неверна, либо степень ее защиты почти равна нулю (?), тогда как SputnikV снижает в 8 раз риск развития тяжелой формы по сравнению с кем-то, не сделавшим прививку.
По данным главного врача больницы в Коммунарке Дениса Проценко, количество смертей у невакцинированных в 4 раза выше, чем у вакцинированных, а люди вакцинированные, оказавшиеся в реанимации, поступают туда чаще с инсультами, в силу возраста, чем из-за поражения легких.
Что дальше?
В августе должно наблюдаться снижение смертности до 190 000 – 210 000 смертей, что означает превышение смертности по сравнению с 2019 годом на 35 000 – 45 000 человек. Последние доступные данные об общем количестве заболевших в стране датируются 26 июля, говорилось о 865 000 пациентов, наблюдаемых из-за Covid19; по состоянию на 3 сентября 2021 года по всей стране было развернуто около 220 000 ковидных коек (по сравнению с 280 000 на пике в 2020 году), из которых 55 000 не заняты и около 5 000 пациентов с Covid находятся в реанимационных отделениях.
Российские власти, похоже, готовятся к 4-й, а затем к 5-й волне между этой осенью и весной следующего года, и что Россия выйдет из Covid лишь через 1,5 или 2 года. Министерство здравоохранения даже спрогнозировало несколько катастрофический сценарий, по которому к концу 2021 года будет на 3,9 миллиона (!) случаев больше.
Это кажется маловероятным даже с большой четвертой волной в конце осени, потому что в России официально зарегистрировано 7 миллионов случаев за 16 месяцев.
В продолжение моей статьи от 31.07 о политических партиях и России, вот некоторая дополнительная информация о процентах вакцинации от Covid19 среди сторонников политических партий в России:
• 55% сторонников «Единой России» вакцинированы.
• 49% избирателей «Яблока» вакцинированы.
• 48% сторонников партии «Новые люди» вакцинированы.
• 44% сторонников «Справедливой России» вакцинированы.
• 42% сторонников ЛДПР вакцинированы.
• 31% сторонников КПРФ вакцинированы.
• Процент сторонников, желающих пройти вакцинацию, самый высокий у «Единой России» и «Справедливой России» (28%), а самый низкий среди людей, не желающих голосовать (16%), и у сторонников Коммунистической партии (18%).
La chronique, d’Anthony Bellanger, laisse entendre que : “la mortalité officielle en Russie en ferait le 6ieme pays au monde en terme de nombre de décès, tandis que dans ce pays très peuplé (?), selon les derniers médias indépendants qui parviendraient encore à publier des informations vérifiées (?) sauraient que le kremlin mentirait en ne comptabilisant que les décès autopsiés, ce qui entraînerait une sous déclaration chronique et abyssale concernant la mortalité du Covid19 en Russie, faisant de la Russie le second pays avec le plus de décès, après les États-Unis”.
Une grande confusion règne quand aux chiffres russes concernant le Covid19 et la façon dont le Covid est géré en Russie, amenant ce sujet a être traité de façon erronée, dans un sens ou dans l’autre par les journalistes et les commentateurs qui ne comprennent juste pas comment est structuré et fonctionne l’écosystème de réponse au Covid19 en Russie.
Comment sait on lenombre de naissances et décès en Russie ?
Il existe une source unique, en Russie d’aujourd’hui, publiant des informations notamment sur la mortalité et la natalité du pays qui est le Service fédéral des statistiques de l’État russe (Rosstat) qui est le pendant russe de notre INSEE. Rosstat est un opérateur et ne procède donc à aucun calcul concernant la démographie, sauf sur la conception des trois scénarios démographiques pour le pays (bas / moyen / haut).
Le 29/01/2020, une structure a été créée sur décret du premier ministre Mikhaïl Mishoushtine qui s’appelle l’OperShtab et dont la mission la coordination des actions des organes du gouvernement fédéral dans la lutte contre la propagation du COVID-19 en Russie. Cette nouvelle structure comprend 12 personnes dont notamment le ministre de la santé, la responsable de l’agence sanitaire Rospotrebnadzor et est dirigé par Tatyana Golikova, la vice-présidente du gouvernement russe. Cette structure qui travaille dans le bâtiment du gouvernement à Moscou (la maison blanche) est donc une structure sous contrôle direct du premier ministre. Contrairement aux rumeurs, le maire de Moscou Sergueï Sobianine n’a aucun lien avec l’OperShtab dont il n’est même pas membre. L’OperShtab a un site Internet qui s’appelle StopCoronavirus qui communique énormément sur le Covid19 en Russie. C’est notamment l’OperShtab qui est le point de liaison, d’information et de communication sur la situation du Covid19 en Russie avec l’international au sens large.
Une troisième structure existe, créée sur décret du président Poutine le 15/03/2020 : il s’agit du groupe de travail du Conseil d’État sur la lutte contre la propagation du coronavirus. Il est composé de 19 personnes dont le ministre de la santé, la vice-présidente du gouvernement russe chargé de la Politique sociale, du Travail, de la Santé et des Retraites, le numéro deux du MVD (la police), le ministre des transports ou encore le premier vice-Premier ministre russe Andrei Belousov. Cette structure créée par le président russe est elle dirigée par le maire de Moscou Sergueï Sobyanine et a pour mission l’élaboration de recommandations pour les régions ainsi que la collecte d’informations de ces mêmes régions et leur remontée au gouvernement et à l’OperShtab.
Le Conseil de coordination du premier ministre a la priorité sur le groupe de travail du Conseil d’État et le maire de Moscou est ainsi le “premier adjoint” du premier ministre dans le cadre des deux organes de lutte contre le Covid19.
Qui donne quels chiffres et comment ? ?
Seules Rosstat et l’OperShtab donnent des chiffres concernant la mortalité en Russie.
Pour le calcul du nombre de morts et de naissances, ROSSTAT ne fait qu’un décompte des certificats de décès / naissances publiés par les ZAGs (ЗАГС), qui sont les institutions émettrices de tous les documents liés à l’état civil. Les ZAGs (qui dépendent du ministère de la santé) remontent également leurs informations depuis 2016 dans un Registre d’État unifié (ЕГР ЗАГС) qui dépend du Service fédéral des impôts. Rosstat collecte les données en les vérifiant, demande des vérifications si besoin et en général publie les données démographiques avant le 10 du mois suivant. Rosstat fait souvent des ajustements ultérieurs de chiffres via de permanentes vérifications, consolidations et notamment dans les régions ou les informations : – mettent beaucoup de temps à remonter (comme en Novembre, décembre et Juillet dans de nombreux sujets à cause de la surmortalité). – nécessitent d’être consolidées par des re-croisements statistiques ultérieurs – soit par particularité culturelle comme par exemple dans le Caucase ou on enterre les morts mais ils sont déclarés avec parfois 1 ou 2 mois de retard au ZAGs localю
l’OperShtab fonctionne différemment en faisant une collection d’informations dite opérationnelle, ne prenant en compte sur sa publication journalière que des données disponibles au jour J des décès qui : – ne sont dus qu’au Covid cause unique et principale. – ont bien été autopsiés. Mais au final, sans procéder a une correction / MAJ des données ce mode opératoire voit une sous estimation des décès (ce que l’OperShtab confirme sur son site) car – Au moment de l’enregistrement du décès d’un défunt de Covid-19, le certificat médical final de décès peut ne pas encore être prêt. – L’autopsie est délivrée après réception des résultats de tests pertinents pouvant entraîner un reclassement des causes de décès. – La délivrance d’un certificat peut prendre un mois et demi dans certains sujets russes.
Mais ce mode opératoire a un avantage “politique” évident : il permet de lisser la mortalité en donnant un chiffre à la baisse concernant le Covid19 en Russie et donc d’améliorer le rating extérieur de la Russie sur ce dossier.
Ou en est-on de l’épidémie de COVID19 en Russie du point de vue de la mortalité?
Sur 9 mois de 2020 soit d’avril à décembre, soit les mois sur lesquels le Covid a impacté la mortalité, voila les chiffres disponibles : – Selon l’OperShtab la Russie a connu 57.019 décès du Covid comme cause unique. – Selon Rosstat la Russie a connu : / 162.249 décès avec le Covid (le Covid est la cause unique ou a contribué à déclencher la mort). / 103.968 décès du Covid comme cause unique. / 323.800 décès de plus que en 2019 (la fameuse surmortalité).
Sur les 7 premiers mois de 2021 soit de janvier à juillet, période pour laquelle les chiffres des deux structures sont disponibles – Selon l’OperShtab la Russie a connu 101.544 décès du Covid comme cause unique. – Selon Rosstat la Russie a connu : / 161.500 décès du Covid comme cause unique. / 204.200 décès avec le Covid / 187.291 décès de plus que sur les 7 premiers mois de 2020 et 245.252 décès de plus que sur les 7 premiers mois de 2019 (la fameuse surmortalité).
Sur 16 moisde Covid19 en Russie soit d’avril 2020 à Juillet 2021 – Selon l’OperShtab la Russie a connu 158.563 décès du Covid comme cause unique. – Selon Rosstat la Russie a connu : / 306.500 décès du Covid comme cause unique. / 367.500 décès avec le Covid / Une surmortalité de 588.252 personnes (les fameux 600.000 d’Anthony Bellanger ?).
Mais alors la Russie cache ses chiffres ?
Contrairement a ce que semble dire Anthony Bellanger sur les derniers médias indépendants qui parviendraient encore à publier des informations vérifiées NON ce n’est pas vrai, les chiffres de la surmortalité sont publics et disponibles sur Rosstat qui est l’INSEE russe et en accès libre. La presse russe d’État publie en outre régulièrement les chiffres d’attribution des décès du Covid et de l’OperShtab et de Rosstat que ce soit par exemple sur Interfax, RBC, Lenta etc.
En outre, l’idée que les autorités cacheraient les données est fausse car les autorités elles mêmes, en la personne de Tatiana Golikova qui dirige donc l’OperShtab, ont reconnu que 81% de la surmortalité de 2020 était due au Covid19. Fin 2021 l’OperShtab fera sans doute un calcul similaire.
La surmortalité est elle explicable ?
Il se tient d’un point de vue démographique de défendre que sans le Covid19 la mortalité aurait continué à baisser en Russie à son rythme comme elle le faisait depuis 2003 sans discontinuer.
Il faut noter qu’en 2020, la mortalité était en baisse lors du premier trimestre (pourtant au cœur de l’Hiver qui est traditionnellement le moment de l’année ou il y a le plus de morts en Russie) tandis que durant l’année 2020 la mortalité a continué de baisser en règle générale (voir ici et ici) hormis pour quasi exclusivement le Covid, les pneumonies et le diabète.
L’idée que le vieillissement de la population et / ou l’optimisation du système de santé serait les explications de la hausse de la mortalité ne tient sans doute pas / peu la route.
– En effet la population russe vieillit mais lentement. L’age moyen de la population est passé de 38 ans en 2010 à 39,6 ans en 2020 tandis que dans le même temps le nombre de décès par an est passée de 2,085 millions à 1,8 millions soit une diminution de 10% !
Dans le même temps l’espérance de vie est passée de 63 ans pour les hommes en 2010 à 68,2 ans en 2019 et de 68,9 ans en 2010 pour la population russe en moyenne à 73,34 ans.
Si l’on suit ces dynamiques, la population en 2020 aurait certes un peu vieillie par rapport à 2019 mais la mortalité aurait malgré tout baissé, car ce vieillissement est largement compensée par l’amélioration de l’écosystème médical global et les changements de fond de comportements des russes (alimentation, alcool, prises de risques, etc ..) qui voient une forte baisse depuis 2002 des décès pour causes externes notamment la mortalité par alcool qui a diminué de 60% en 12 ans.
– Quand au fameux sujet de l’optimisation du système de santé qui revient sur la table dans de nombreux articles, il ne semble pas justifier une telle hausse de la mortalité, tout d’abord car il ne s’est rien passé en 2020 “d’autre” que le Covid qui ne justifierait une telle hausse fulgurante et soudaine. Mais aussi car cette optimisation est initiée depuis 2010 (et souvent critiquée par les autorités elles mèmes et jugée peu efficace) et que comme on vient de le voir, dans cette période le nombre de décès par an est passée de 2,085 millions à 1,8 millions soit une diminution de prés de10%.
Quelle est la proportion du Covid dans la mortalité ?
Il est plausible que ROSSTAT sous-estime la mortalité du Covid. Rosstat centralise les informations que lui remontent les ZAGs, transmises par les hôpitaux locaux.
Il en ressort que la part officielle du Covid dans la surmortalité totale est la plus importante dans les sujets de la fédération de Russie qui sont traditionnellement, politiquement, statistiquement les plus transparents et les plus honnêtes comme on peut le voir ici. A contrario, les sujets qui annoncent pas / peu de décès du Covid malgré une surmortalité aussi haute que la moyenne, voir plus haute que la moyenne, sont majoritairement des sujets de la fédération de Russie qui sont traditionnellement, politiquement, statistiquement pas / peu transparents comme on peut le voir ici. Par exemple si on prend la moyenne des 4 régions les plus connues pour leur transparence (Moscou, Saint-Pétersbourg, Arkhangelsk et la Bouriatie), ces 4 sujets ont sur 2020 une surmortalité de 16,5% qu’ils expliquent à 85% par le Covid19, soit proche des chiffres officiels du gouvernement russe. Si on prend la moyenne des 4 régions du bas du classement, le Bachokorstan, la Tchetchenie, l’Oblast de Ryazan et celui de Leningrad, ces 4 sujets ont sur 2020 une surmortalité de 22,5% qu’ils expliquent à 7% par le Covid 🙂 Au Bachokorstan (sur lequel j’avais déjà écrit sur ce blog 😉 le nombre de décès de surmortalité est notamment 73 fois le nombre de décès officiels du Covid19, en Tchetchenie 29 fois.
Cette incroyable explosion des décès par pneumonies (+38.000) par rapport à 2019 révèle peut être et sans doute une surmortalité Covid dissimulée ; en effet les décès par pneumonies durant l’hiver 2020 (avant Covid) ont diminué par rapport à 2019 tandis qu’ont augmenté uniquement “après” le déclenchement du Covid et ce majoritairement dans les régions qui ont une forte surmortalité mais peu de décès dus au Covid comme on peut le voir ici ; en outre dans ces régions plus corrompues et/ou voir religieuses, on peut imaginer que les autopsies ou le respect des protocoles médicaux sont moins suivis.
Mais alors pourquoi beaucoup de morts du Covid en Russie ?
Les raisons sont nombreuses :
– Le gros des décès concerne des russes au delà de 60 ans (voir ici, la et ici). Cette génération née en 1960 avait 20 ans en 1980 et 30 ans en 1990. C’est une génération qui a vécu à la dure en traversant la fin du communisme et les années 90 avec ce que ça implique : être mal logé, mal nourri et mal soigné donc se retrouvant dans un mauvais état global relativement tôt par rapport à l’Europe. En gros un russe de 60 ans en 2020, c’est un français de 80 ans sur le niveau de l’état de santé.
– Les russes sont un peuple traditionnel, archaïque dans le bon sens du terme mais relativement superstitieux. Beaucoup de russes ne croient pas au Covid19 et ne se sont pas inquiétés du Covid19, d’ailleurs il ne s’en inquiètent toujours pas, même si de plus en plus.
– La défiance profonde des russes envers l’État (mème si elle s’amenuise depuis la période Poutine), reste profondément ancrée, surtout à cause des années 90. Hors des grands centres urbains la population d’une Russie plus profonde est restée fortement méfiante envers les institutions, et donc peu enclin à tant craindre le Covid que de ne faire confiance au système sanitaire. Plausiblement, l’auto médication pour le Covid ne fonctionne pas, ni en Russie, ni ailleurs et amène des malades a arriver trot tard à l’hôpital.
Ci dessous la courbe de mortalité par années : en bleu foncé la courbe de 2010 avec le pic de l’été 2010 et les incendies / grandes chaleurs, en mauve la courbe de 2020 qui comme on le voit n’augmente qu’a partir d’Avril et en marron la courbe de 2021.
– Le système sanitaire russe s’est fortement retrouvé sous pression et clairement dans une grande partie de la Russie n’a pu faire face. Le Covid a plausiblement beaucoup circulé en Russie et beaucoup plus qu’en France par exemple.
Avec des vagues (montée et descente) d’amplitudes longues comme on peut le voir ci-dessous, de 3 / 6 mois en moyenne, le virus a eu plausiblement largement le temps de se balader.
Autour de moi, à Moscou, on cherche les personnes qui n’ont pas eu le Covid tandis que lorsque je parle avec des français, la proportion de gens qui l’ont eu semble beaucoup plus faible. La Russie selon moi a eu environ 30% de sa population touchée par le Covid soit autour de 45 millions d’habitants. Cela expliquerait logiquement, via une mortalité d’environ 0,8 ou 1%, les chiffre de mortalité que le pays connaît. A noter qu’il semblerait que ce soit la même chose dans un autre pays comme l’Amérique par exemple.
La Russie, donc seconde du classement ?
Il existe plusieurs façon de mesurer les décès.
La première est le nombre total de décès officiels, en valeur pure, du Covid19. Avec officiellement 197.425 décès du Covid19 au 18/09/2021, la Russie occupe la 6ieme place mondiale en terme du nombre officiels de décès dans le monde. Si l’on prend en compte la version Rosstat qui doublerait les décès dans ce cas la Russie serait à la 4ieme place mondiale.
Une autre façon est de calculer le nombre de décès par million d’habitants. Avec officiellement 197.425 décès du Covid19 au 18/09/2021 la 49ieme place par le nombre de décès / million d’habitants, derrière la Suède et la France. Si l’on prend en compte la version Rosstat qui doublerait les décès dans ce cas la Russie serait à la 10ieme place juste derrière le Brésil et la république Tchèque.
Une autre façon de calculer est de mesurer la hausse en %age de la mortalité par rapport à soit l’année précédente, soit une moyenne des 5 années précédentes, soit une moyenne d’une année normale telle qu’évaluée sur une période définie.
Sur 16 mois de Pandémie, la surmortalité en Russie est de 36% par rapport à une année “normale”. En tête de ce classement Pérou + 160% Équateur + 83% Bolivie + 75% Mexique + 61% Colombie + 60% Macédoine + 50% Albanie + 47% Inde + 45% Paraguay + 44% Afrique du Sud + 42% Brésil + 41% Kosovo + 41% Saint-Marin + 41% Oman + 38% Égypte + 38% Liban + 36% Iran, Biélorussie, Nicaragua, Turquie (>35%)
Si l’on compare la surmortalité de Russie qui serait 3 fois plus élevée que le nombre de décès officiels fournit par l’OperShtab (ce que fait Anthony) alors il faut la comparer avec non pas le nombre de décès Covid officiels des autres pays mais avec la surmortalité des autres pays ce qu’Anthony ne fait pas dans son analyse 🙂
Par exemple on sait qu’en Inde, vraisemblablement plus de 4 millions de personnes qui sont morts du Covid selon ce qui semble estimable au lieu des 400 000 officiels, soit 10 fois plus que le bilan officiel avec des hausses de mortalité de 400% dans certaines régions.
La Serbie a une surmortalité qui est 5 fois supérieure à la mortalité Covid19 officielle.
L’Afrique du sud a une surmortalité qui est visiblement au moins 3 fois déjà supérieure au bilan officiel de décès Covid19.
Par exemple le Mexique, qui annonçait 221.647 décès du Covid au 20/05/2021 reconnaissait une surmortalité de 351.379 décès.
Au 10/09/2021, le Mexique reconnaissait 244.400 décès du Covid et une surmortalité de 485.980 décès soit plus du double.
etc. etc.
De facto la surmortalité globale créée directement par le Covid19 excède elle même la mortalité officielle du Covid19 d’au moins 3 fois et c’est une estimation basse car elle n’inclue que les estimations remontées dans les pays dans lesquels des systèmes d’analyses démographiques centralises existent et fonctionnent de façon transparentes ce qui n’est pas le cas dans la majorité des pays.
Un sondage assez passionnant vient de sortir qui permet de mieux comprendre les grandes dynamiques de fond que connaît la Russie actuellement.
32% des russes souhaitent avant tout que leur pays soit une grande puissance respectée et crainte, contre un maximum pour cet indicateur de 48% en 2014.
66% des russes souhaitent avant tout que leur pays ait avant tout un haut niveau de vie même s’il n’est pas une des puissances les plus puissantes du monde, ce qui est l’indicateur le plus élevé depuis 2003.
Les classes d’ages qui souhaitent le plus que leur pays soit une grande puissance sont les gens de > 55 ans, et ceux pour qui cela est le moins important sont les gens de 18 / 24 ans pour qui le niveau de vie est le plus important.
39% de ceux qui approuve le président Vladimir Poutine souhaitent avant tout voir la Russie comme une grande puissance et 59% avec un niveau de vie élevé. 79% de ceux qui désapprouvent le président Vladimir Poutine souhaitent avant tout voir le pays avec un niveau de vie élevé.
Plus incroyable :
49% des russes sondés pensent qu’un modèle soviétique tel que la Russie a connu est le meilleur modèle pour la Russie ! C’est le record historique, cet indicateur était de 48% en 2003, mais avait ensuite diminué pour atteindre son niveau minimal (24%) en 2008 soit à la fin de la première décennie Poutine.
18% des russes sondés pensent qu’un modèle démocratique à l’occidentale est le meilleur modèle pour la Russie, cet indicateur était déjà de 18% en 2003, puis avait augmente pour atteindre son maximum (36%) en 2008 soit à la fin de la première décennie Poutine.
Le nombre de gens qui pensent que le système actuel est le bon était de 32% en 1998, 15% en 2008, 29% en 2012, 11% en 2015 et 16% en 2021.
Les classes d’ages qui prônent le plus le système soviétique sont les gens de > 55 ans et ce sont eux qui pensent le moins (14%) que le système actuel russe est le meilleur.
Les 18 / 24 ans souhaitent le plus un système démocratique à l’occidentale (32%) et sont ceux qui souhaitent le moins le retour d’un système soviétique.
Les 25 / 39 ans sont eux les plus nombreux à penser que le système actuel russe est le meilleur (22%), suivis par les 18 / 24 ans (20%).
A titre informatif les 40 / 54 ans sont 51% a penser que le système politique soviétique est le plus adapté, 17% que le système actuel russe est le meilleur (22%) et seulement 16% qu’un système démocratique à l’occidentale serait le meilleur.
62% des russes sondés pensent que le meilleur système économique est un système de planification et de distribution étatique, ce qui est le record historique. Cet indicateur était de 29% en 1992, 52% en 2000, 51% en 2008 et 54% en 2015.
24% des russes sondés pensent que le meilleur système économique est un système basé sur un sur la propriété privée et la loi du marché. et indicateur était de 48% en 1992, 33% en 2000, 31% en 2008 et 27% en 2015.
Que faut il en déduire ?
Bien sur, les personnes > 55 ans ne vivent pas “bien” en Russie (les retraites sont petites …) et surtout ces gens avaient 25 ans et plus en 1990. Leur vie adulte s’est faite dans la Russie de 1990 à 2005 soit dans une période de terribles difficultés économiques et de déceptions politiques profondes. On comprend que ce groupe de population ne souhaite plus entendre parler du modèle à l’Occidental et soit nostalgique d’un monde d’avant dans lequel leurs parents ont mieux vécu qu’eux.
Chez les russes de 18 à 39 ans par contre, la situation me semble parfaitement montrer qu’une tendance lourde et historique se confirme en Russie. 33% des russes regrettent le Soviétisme, 26% souhaitent un modèle à l’occidentale et 21% prônent le modèle actuel. Chez les 40 à 55 ans, c’est encore plus marqué : 51% des russes regrettent le Soviétisme, 17% prônent le modèle actuel et 16% souhaitent un modèle à l’occidentale.
Je reviendrais dans un prochain article sur cette tendance lourde.