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Belgorod, vers l’immunité collective sans mesures contraignantes ?

J’écrivais hier sur la vaccination en Russie, il existe une région qui n’a vraisemblablement pas besoin d’introduire la vaccination obligatoire ni aucunes mesures contraignantes autres , il s’agit de la région de Belgorod.

En général, les autorités sanitaires évaluent que le processus de vaccination dans la région est assez actif et la région est celle qui a le plus haut pourcentage de vaccinés de Russie au 14/07 avec 35,6% de la population.

Au rythme actuel de 10.121 piqures / jour, il faudra encore seulement 32 jours pour que 50% de la population soit vacciné.

Plus de 62% de la population adulte est déjà vaccinée dans certains districts tels que le district de Krasnoyaruzhsky et 50% dans les districts d’Ivnyansky, Chernyansky, Krasnensky, Volokonovsky et Novooskolsky.

Courbe de la vaccination dans la region depuis le 15/02/2021

La région fait actuellement face à sa troisième vague comme toute la fédération de Russie comme on peut le voir ci dessous : le nombre de cas est en bleu et le nombre de décès en noir.


Source

Sondage Levada du 15/07/2021 sur les grands personnages et les personnalités les plus marquantes

L’institut LEVADA a fait un sondage intéressant qui permet de mieux comprendre pourquoi la Russie n’est pas une sociale démocratie.

LEVADA a demande aux russes quels sont les grands personnages russes et voila le classement des russes interrogés :

  • Staline récolte 39% des réponses contre 20% en 1994 et 42% en 2012
  • Lénine récolte 30% des réponses contre 34% en 1994 et 43% en 2003
  • Pouchkine récolte 23% des réponses comme en 1994 et 47% en 2008
  • Pierre 1ier récolte 19% des réponses contre 41% en 1994 et 45% en 1999
  • Poutine récolte 15% des réponses contre 21% en 2003 et 34% en 2017
    ..
  • A noter que Napoleon 1ier et Hitler sont au même niveau avec 5%.

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Sondage Levada du 15/06/2021 (préoccupations / inquiétudes des moscovites)
Sondage Levada du 17/05/2021 sur les élections législatives de septembre 2021
Sondage LEVADA du 12/05/2021 sur le Coronavirus

Point sur la vaccination (15/07/2021)

Avant notre article du 23 de chaque mois pour faire le point sur l’évolution de la campagne de vaccination en Russie, quelques points complémentaires de situation.

En Russie

Plus de 6.000 points de vaccinations fonctionneraient à travers tout le pays.

Au 14/07 ce sont 29.950.140 Russes (20,49% de la population) qui ont reçu au moins un composant et 19.564.450 Russes (13,38% de la population) qui ont reçu les deux composants.

La vaccination s’est accélérée et ce sont entre 600.000 et 700.000 personnes par jour qui se font vacciner désormais dans le pays.

Courbe de croissance de vaccination du premier composant

Le premier ministre Michoustine souhaite que soient vaccinés non plus 60% mais 80% voir 90% de la population.

Rospotrebnadzor affirme que les gens vaccinés ne seraient plus contagieux, c’est surprenant et méritera d’etre creusé à l’avenir.

32 sujets de la fédération de Russie ont instauré des normes de vaccinations obligatoires pour certains de leurs citoyens soit 4 de plus que lors de notre dernier point en date du 28/06 et 17 de plus que lors de notre point du 23/06. En outre 4 sujets ont désormais des régimes particuliers.

Le sud de la Russie (le Krai de Krasnodar) renforce ces mesures malgré le risque de perdre le flux touristique saisonnier , les visiteurs du Kouban ayant l’obligation de se faire vacciner si ils viennent sur la zone pour au moins une journée.

En juin, un test a été fait de vaccination sur 660 enfants de 12 à 17 ans, tandis que vraisemblablement la vaccination des adolescents pourrait commencer le 20 septembre 2021.

Moscou

La police de la capitale a fait fermer quelques 800 sites internets et ouverts 55 procédures pour des ventes et achats de faux certificats.

La mairie a organisé la vaccination des étrangers, comme je l’avais annoncé sur ce site il y a près d’un mois, et les informations sont disponibles ici.

La vaccination s’est accélérée et ce sont plus de 100.000 personnes par jour qui se font vacciner désormais dans la capitale.

Serguey Sobianine a ouvert sans doute le plus grad centre de vaccination au monde dans le stade Loujniki.

Près de 70% des médecins moscovites ont été vaccinés contre le coronavirus.

71% des fonctionnaires du gouvernement de Moscou ont été vaccinés contre le COVID-19.

Les moscovites peuvent désormais se faire tatouer leur QR Code ou ils veulent sur leurs corps, celui ci restera valide 15 jours.

Des bruits courent sur un vote en ligne non contraignant pour évaluer la réception des mesures de vaccination obligatoire qui serait organisé par la chambre citoyenne de la ville de Moscou.

Mortalité sur Moscou (juin 2021)

Pour la première fois cette année le ministère de la santé de la ville de Moscou a publié ses données sur la mortalité « avant » Rosstat (!) pour le mois de Juin 2021.

Sans surprises le mois de Juin 2021 voit une mortalité colossale, la plus importante depuis le début de la pandémie avec 16 271 décès soit 24% de plus qu’en Juin 2020 (13.128 décès) et 75% de plus qu’en Juin 2019 (9.268 décès) avant la pandémie, la tendance sur 3 ans (2017 / 2018 / 2019) étant de 9.441 décès en moyenne.

L’augmentation de la mortalité par rapport à juin 2020 (qui se situait dans le creux entre la première et la seconde vague) s’élève donc à 3145 cas.

Ceci est dû à deux raisons principales.

En juin 2021, Moscou a été frappée par la troisième vague et a connu des nouveaux records du nombre de nouveaux malades mais aussi de décès, à cause visiblement du nouveau variant Delta.
En conséquence, le Covid19 en juin a été noté comme cause principale ou co-cause de décès dans 5.527 cas sur les 6.830 décès (moyenne des 3 ans pré-covid).

Mais il y a un second facteur important qui a joué un rôle essentiel : la Chaleur. Moscou a connu des records de chaleurs en Juin (et Juillet) et comme Denis Protsenko, médecin-chef de l’hôpital clinique de la ville №40 à Moscou Kommunarka l’explique « La chaleur et le COVID sont une très mauvaise combinaison. Même si ce n’est pas un COVID sévère que nous pouvons normalement contrôler, les complications associées à la fièvre peuvent être mortelles et surtout pour les patients âgés ».
Notamment selon le Mozdrav le fait que la chaleur entraine des déshydratations, donc une augmentation de la viscosité du sang, pouvant entraîner une forte augmentation du risque de formation de thrombus, de chute de pression et provoquer des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Pour rappel et info en 2010, l’été a vu Moscou être frappé par une terrible canicule et des feux de tourbières terribles plongeant la capitale dans une brouillard de fumée, créant sur 2 mois (juillet et aout) une surmortalité de 10 à 11.000 personnes soit 5.000 / mois.

La mortalité due au coronavirus à Moscou au 1er juillet 2021 est donc selon le Mozdrav de :

• 2,78%, en ne considérant que les cas où le coronavirus était la cause principale.
• 3,88 %, en considérant tous les cas où le coronavirus était la maladie principale ou concomitante.

Mais il s’agit vraisemblablement du taux de létalité chez les cas identifiés (Case fatality rate) et non chez la totalité des cas (infection fatality rate) qui lui doit être beaucoup plus bas, sans doute autour d’1% pour une population comme celle de Moscou avec 25% de la population âgée de plus de 60 ans.

A titre d’information, pour comparer, la surmortalité à Moscou est désormais égale à New-york en terme de pourcentage de la population décédée.


Source

Une écolière russe a passé le baccalauréat à huit ans

Alisa Teplyakova est une jeune moscovite qui a obtenu le baccalauréat à l’école numéro 626 de Moscou.

Elle a reussi l’examen avec 6 matières principales : la physique, l’informatique, la langue russe, les mathématiques, la biologie et la chimie

Alisa envisage d’entrer au département de psychologie de l’Université d’État de Moscou, mais elle envisage aussi d’autres directions liées à l’écologie et à la bio-informatique.

Alice est scolarisée à la maison comme ses six frères et sœurs ; il y a donc sept enfants dans la famille.

Une autre de leurs filles est la plus jeune écolière de Russie, et le frère de sept ans d’Alisa, Heimdall, a lui déjà reçu un certificat d’equivalence de savoir de classe de seconde.

Démographie de la Russie pour mai 2021

Rosstat a publié ses chiffres de mortalité pour Mai 2021 en Russie.

Mai 2021 a vu 106.661 naissances contre 109.589 en mai 2020 soit une diminution des naissances de 2,9% et 3.198 naissances en moins.

Mai 2021 a vu 162.283 décès contre 172.914 décès en mai 2020 soit une diminution des décès de 6,1% et 10.631décès en moins.

Rosstat annonce que 12.779 décès sont dus au Covid comme cause principale et 3.176 décès sont dus au Covid comme cause ayant accéléré la mort du patient soit 17.132 décès soit en proportion 12% des décès du mois.
Cela veut dire qu’1 personne sur 8 qui morte en Russie en mai 2021 est morte avec le Covid.
Pour rappel mai 2018 avait connu 147.225 décès et mai 2019 avait lui connu 149.165 décès.

En bleu : la moyenne 2015 / 2019
En Noir : 2020
En vert : 2021

Sur les 5 premiers mois de 2021 il est né 554.286 russes contre 562.477 sur les 5 premiers mois de 2020 soit une baisse de 8.188 naissances et une diminution de 1,5%.
C’est clairement un signe que la natalité a arrêté de diminuer en Russie si l’on prend en compte d’une année à l’autre la baisse du nombre de femmes en age de procréer, et l’effet de la crise économique en cours.

Pour les décès c’est une autre histoire, il est mort 914.389 personnes sur les 5 premiers mois de 2021 contre 783.781 personnes sur les 5 premiers mois de 2020 soit une hausse de 16,7% avec 130.608 personnes décès en plus.

Sur les 5 premiers mois de 2021, la baisse de population est donc de 360.100 personnes contre une baisse de population de 221.304 pour les 5 premiers mois de 2021, la baisse de population a donc augmenté de 60% et c’est une très mauvaise tendance.

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La mortalité devrait repartir à la hausse sur Juin et Juillet avec la 3-ieme vague.

On sait que Juin 2020 a vu la mortalité augmenter de 14% par rapport a Juin 2020 soit plausiblement 185.544 décès contre 162.758 décès en juin 2020 et 137.237 décès en juin 2019.

En juillet, la situation devrait malheureusement être similaire à Juin au vu des chiffres de mortalité forts que la Russie connait en Juillet.

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Pour rappel au 30/04 selon ROSSTAT depuis le debut de la pandémie
– 270.000 décès sont dus au Coronavirus (cause principale ou concomitante)
– 182.800 décès sont dus au Coronavirus (cause principale)

La Russie étend son programme d’hectare gratuit à l’arctique

Le 01 juin 2016 une loi est entrée en vigueur offrant l’octroi gratuit de parcelles de terres pour les habitants des Districts fédéraux extrême-orientaux existe, et étendu à tous les citoyens russes à partir du 1er février 2017.

La loi permet d’acquérir la propriété de la parcelle après 6 ans (pour les parcelles forestières après 15 ans) à condition qu’elle ait été mise en valeur par une exploitation viable et utilisée pour des activités non interdites par la loi russe.

Il est également permis de vendre le bois des parcelles forestières et le terrain ne peut être donné, vendu ou transféré à des citoyens étrangers ou à des citoyens apatrides ou encore à des personnes morales constituées en sociétés.

Il est également possible de se regrouper en coopérative pour grossir la taille de la parcelle.

Les parcelles doivent être situés à une distance d’au moins 10 km des agglomérations de plus de 50.000 habitants et à au moins 20 km des villes de plus de 300.000 habitants.

Depuis le début du projet, quelques 90.000 russes ont reçu des parcelles de terrain (données de 02/2021) pour une superficie totale de 62 500 hectares.

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Au mois de juin 2021 les autorités russes ont élargi ce projet aux zones arctiques du nord de Sibérie mais aussi de la partie européenne de la Russie. Désormais toute la frontière nord de l’extreme orient, de Sibérie et de la partie occidentale sont couverts par le programme.

Comme pour l’arctique des parcelles jusqu’à 1 hectare seront louées, et après 5 ans d’utilisation, elles pourront être réenregistrées en tant que propriété gratuitement ;

Les familles nombreuses pourront obtenir des parcelles plus grandes, en tenant compte des enfants mineurs et comme en Extrême-Orient, il sera permis de créer des coopératives afin de recevoir et de transformer de vastes étendues de terres.

A partir d’août 2021 le programme sera implémenté notamment en Carélie qui mettra à disposition 21.000 hectares et dans la région de Mourmansk avec 700.000 hectares.

Blocage français de SputnikV : prétexte pour une croisade anti russe ?

Le conseiller spécial d’Emmanuel Macron sur questions européennes et le G-20, Clément Beaune, vient de faire une « sortie » ce 08 juillet 2021 sur France2 en affirmant que si certains pays ont été tentés de reconnaitre des vaccins étrangers, la France redit son NON à ses partenaires européens concernant les vaccins russes et chinois.

Ce ton concernant le dossier du vaccin russe fait suite à une campagne de presse larvée dans les médias francais qui accusent le vaccin russe d’être une arme politique (voir ici, ou encore ici) au lieu de chercher à comprendre si c’est un remède et donc une solution ou partie d’une solution qui pourrait sauver des vies de citoyens francais.

Une position d’autant plus surprenante alors que l’Europe, plus désorganisée que jamais, fait une fois de plus preuve d’une absence d’unité affligeante. En effet si la France à la pointe du rejet de SputnikV en Europe, certains États européens utilisent eux déjà le SputnikV comme la Hongrie ou la Slovaquie, d’autres le reconnaissent pour les touristes, comme Chypre et certains envisagent de le produire comme l’Italie ou certains Landers allemands.

Alors que les médias francais ressassent que les informations fournies par les russes seraient opaques et incomplètes et ne permettraient pas d’avoir confiance dans le vaccin on se demande comment dans ce cas les sud-coréens qui ne sont sans doute pas plus bêtes que les francais, y sont eux arrivés.

Et puis il cet article récent de la revue NATURE, une revue scientifique généraliste de référence, l’une des plus anciennes et des plus réputées au monde avec une vocation d’excellence dans tous les domaines des sciences telles que la physique, les mathématiques, la chimie, la biologie, la génétique — mais aussi en paléontologie, géologie, sciences de l’évolution, archéologie ou sciences sociales.

La revue NATURE vient de publier un article fort intéressant sur le vaccin SputnikV, article scientifique et chiffré.

Que dit l’article sur SputnikV ?

Que la communauté internationale scientifique avait eu des doutes sur les premiers chiffres du premier essai en phase 3 publiés par les producteurs du Vaccin annonçant qu’il était efficace à 91,6 % pour prévenir l’infection symptomatique au COVID-19 et à 100 % pour prévenir les infections graves.

Certains scientifiques ont alors, en effet, critiqué les auteurs pour ne pas avoir fourni l’accès aux données brutes complètes des essais à ce stade précoce, et ont également exprimé des inquiétudes concernant les changements dans le protocole d’administration du vaccin et certaines incohérences dans les données.

Malgré l’absence de validation officielle par l’EMA ou de l’OMS, ce sont aujourd’hui 63 pays, qui ont validé et achètent, souhaitent acheter et/ou produire du SputnikV. La demande est telle que les autorités russes ont dû signer des accords avec de nombreuses capacités de production asiatiques, principalement de Chine, Corée et Singapour à ce jour, pour augmenter les capacités de production et livraison de SputnikV dans le monde.

La particularité de SputnikV serait donc que le vaccin qui est un vaccin à base d’adénovirus similaire aux vaccins Oxford-AstraZeneca et Johnson & Johnson. Mais au lieu d’utiliser un seul adénovirus modifié, comme le font ces deux vaccins, Sputnik V utilise différents adénovirus, appelés rAd26 et rAd5, pour les premières et secondes doses, ces deux adénovirus ayant des méthodes différentes pour introduire leur matériel génétique dans les cellules hôtes ce qui améliorerait théoriquement le taux de réussite pour permettre au matériel génétique viral là où il doit aller.

Les essais ?

– L’essai randomisé de phase III, publié sous forme provisoire en février, concerne l’administration de 14.964 adultes avec le vaccin à deux doses et 4.902 avec deux doses de placebo. Seuls 16 sujets du groupe vaccin ont développé un COVID-19 symptomatique, contre 62 dans le groupe placebo, ce qui représente une efficacité vaccinale de 91,6 %. De plus, il n’y a eu aucun cas de maladie modérée à sévère dans le groupe vacciné, mais 20 dans le groupe placebo.

– Des données sur 3,8 millions de Russes vaccinés avec deux doses indiquent également une efficacité de 97,6%, selon un communiqué de presse d’avril de l’Institut Gamaleya.

– Les chiffres publiés par le ministère de la Santé des Émirats arabes unis, sur quelque 81 000 personnes ayant reçu deux doses du vaccin, suggèrent eux une efficacité de 97,8% dans la prévention du COVID-19 symptomatique et une efficacité de 100% dans la prévention des maladies graves.

– L’étude de phase III menée en Russie a également révélé qu’une seule dose était efficace à 73,6% pour prévenir une maladie modérée à sévère. Cela a conduit les autorités sanitaires russes à approuver le Sputnik Light à dose unique – qui utilise le vecteur rAd26 – en mai, sur la base des données du programme de vaccination du pays, qui suggéraient qu’il était efficace à 79,4% pour prévenir les maladies symptomatiques.

– Plus récemment, une étude (non publiée) du ministère de la Santé de Buenos Aires en Argentine, portant sur 40 387 personnes vaccinées et 146 194 personnes non vaccinées âgées de 60 à 79 ans, a révélé qu’une seule dose de Sputnik Light réduisait les infections symptomatiques de 78,6 %, les hospitalisations de 87,6 % et décès de 84,7%.

Mais alors les effets secondaires ?

Jusqu’à présent, les études suggèrent qu’ils sont similaires à ceux des autres vaccins adénoviraux mais contrairement aux vaccins Oxford-AstraZeneca et Johnson & Johnson, il n’y avait eu aucun rapport de ces troubles de la part des autorités sanitaires russes ou des autres pays utilisant Sputnik V.

L’Hôpital de Buenos Aires en Argentine n’a signalé aucun cas de troubles de la coagulation ou d’événement indésirable d’intérêt particulier chez 683 agents de santé vaccinés avec Sputnik V.
Une analyse de 2,8 millions de doses de Sputnik V administrées en Argentine n’a entrainé aucun décès associé à la vaccination, et surtout uniquement des effets indésirables bénins.

– L’Argentine a publié une autre étude sur les effets secondaires, après l’introduction de 12 millions de doses de vaccins (au 2 juin), dont plus de la moitié sont SputnikV. La répartition des effets secondaires graves (hospitalisations) pour 100 000 injections est la suivante :
* AstraZeneca – 3,07
* 🇷🇺 “Sputnik” – 2,78
La part totale des effets secondaires de SputnikV est de 0,5% pour près de sept millions d’injections.

En outre, une étude publiée de la république de Saint-Marin, n’a trouvé aucun événement indésirable grave chez 2.558 adultes qui ont reçu une dose de Sputnik V et 1.288 qui ont reçu deux doses.

La Serbie, qui a également largement utilisé SputnikV, n’a jusqu’à présent signalé aucun cas de coagulation sanguine signalé avec d’autres vaccins adénoviraux.

Des études sur le SputnikV sont en cours de préparation en Argentine, au Venezuela, en Russie et en Turquie.

Mais alors les validations internationales ?

Les scientifiques disent que des préoccupations concernant la surveillance des effets secondaires pourraient être la raison pour laquelle l’OMS et l’EMA n’ont pas encore délivré d’autorisation d’utilisation d’urgence.

L’OMS a demandé davantage de données à l’Institut Gamaleya et des inspections par l’agence des installations de fabrication de vaccins et d’essais cliniques de la Russie sont en cours. Jusqu’à présent, neuf sites ont été inspectés et l’OMS a signalé des inquiétudes concernant un site de fabrication (concernant les normes sanitaires de mise en bouteille du vaccin NDLA).

 L’EMA elle affirme que l’autorisation du vaccin serait en « révision continue », SputnikV étant le seul vaccin soumis à un tel processus.

Les développeurs de Sputnik ont accusé l’Union européenne d’être partiale, citant un commentaire du commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton en mars selon lequel l’UE n’a “absolument pas besoin de Sputnik V”, un avis confirme par les récents propos de Clément Beaune.

Selon Dmitry Kulish, chercheur en biotechnologie à l’Institut des sciences et technologies de Skolkovo à Moscou, qui n’est pas impliqué dans le développement de Sputnik V, suggère qu’il existe également un lobby «pro-Pfizer » au sein de l’EMA qui entrave la demande d’autorisation de Sputnik car selon lui le vaccin Pfizer-BioNTech, est codéveloppé par Pfizer à New York et BioNTech à Mayence, en Allemagne donc dans l’UE.

Quelques éléments additionnels ?

En Novembre 2020 un sondage sur 12.000 personnes sur 11 pays (Résidents du Brésil, de l’Égypte, de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie, du Mexique, du Nigéria, de l’Arabie saoudite, des Philippines, des Émirats arabes unis et du Vietnam) montrait que près de la moitié des sondés connaissait le SputnikV et que la Russie et son vaccin a technologie à base d’adénovirus était le pays avec le plus haut niveau de confiance, devant l’Amérique.   

En mars 2021, un sondage similaire sur 9,347 personnes dans 9 pays montrait que 74% des sondés connaissait le SputnikV, 54% des sondés faisait confiance a la Russie et que le SputnikV était le second vaccin le plus apprécié après le Pfizer, 33% des sondés souhaitant être vacciné avec le SputnikV.

Un sondage réalisé du 29 avril au 10 mai 2021, sur 1.001 citoyens de la République fédérale d’Allemagne âgés de plus de 18 ans montre que 60% des Allemands sont prêts à être vaccinés avec le vaccin russe Sputnik V”, s’ils en avaient l’occasion, contre plus de 70% en Allemagne de l’Est selon des résultats d’une enquête présentée le Mercredi par le Comité oriental de l’économie allemande (OA) – entreprise une association qui regroupe les entreprises allemandes d’Europe de l’Est et de l’espace post-soviétique.

Mais alors pourquoi tant de haine ?

La question reste donc entière : pourquoi, alors que des états aussi scientifiques que la Corée du sud ou la Chine ou européens tels que l’Italie, l’Allemagne, la Hongrie ou la Slovaquie reconnaissent le SputnikV, la France décide autrement et fait cavalier seul en initiant une croisade anti-SputnikV ?

Le problème est sans doute purement « politique » et les fantaisies diplomatiques françaises de ces derniers mois contre la Russie semble le confirmer.

Jean Yves le Drian avait déjà qualifié le vaccin russe d’outil de propagande, affirmant que : “A la manière dont c’est géré, c’est plus un moyen de propagande et de diplomatie agressive qu’un moyen de solidarité et d’aide sanitaire“.

Sur la présence russe en afrique, le chef de la diplomatie française (du pays qui a créé la francafrique 🙂 a accusé: “les milices russes de se servir dans les richesses d’un pays où la France a réduit ses activités“.

Sur l’affaire Navalny il a déclaré que « L’acharnement sur Navalny est insupportable. […] Il a fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Ensuite, il a été déporté. Maintenant, sa vie est en danger » (…) «  Si l’opposant meurt en prison, on prendra les sanctions nécessaires et on mettra […] ce drame sous la responsabilité de M. Poutine et des autorités russes »

Plus tot dans l’année il avait estimé que le gazoduc Nord Stream 2 mettait en cause la « sécurité énergétique de l’Europe (…) et que la France n’est pas favorable à la mise en place de ce gazoduc ».

Le vrai problème de la diplomatie atlantiste francaise : la Russie de Poutine.

Le problème de fond semble donc ne pas être la qualité de SputnikV mais bel et bien la Russie, que le chef de la diplomatie française avait qualifié de « Voisin parfois désagréable, parfois horripilant, parfois insupportable, parfois tout à fait condamnable (…) » affirmant lors de l’affaire de l’avion dérouté par la Biélorussie qu’il aurait « des complicités historiques, idéologiques, géographiques entre la Biélorussie et la Russie. Le même autoritarisme, la même volonté de tuer la société civile. Ces complicités-là se manifestent aussi dans des relations très intimes sur la politique extérieure et la relation des services secrets ».

Jean Yves le Drian, tout comme Clément Beaune sont membre d’un même parti politique qui regroupe d’anciens responsables socialistes qui navigue autour de LREM et du président Macron. Il est de plus en plus difficile d’imaginer que les motivations d’opposition a North-Stream 2 tout comme comme au SputnikV ne soient pas avant tout idéologiques et politiques plutôt que rationnelles ou scientifiques.

Une partie de la classe politiques actuelle francaise semble dogmatiquement convaincue que la Russie serait une puissance menaçante représentant un danger pour les démocraties occidentales et européennes. Ce n’est pas un cas unique d’aveuglement des élites françaises, surtout de gauche, pour des raisons dogmatiques.

Un comble alors que marie-paule Kieny, virologue, vaccinologiste et actuellement directrice de recherche à l’Inserm vient encore de redire ce qu’elle disait durant l’hiver 2020 suite a sa recontre avec Gamelea : les informations concernant le SputnikV sont convaincantes.

Pour des raisons tout aussi dogmatiques il y a un siècle et demi sous la 3-ième république, une partie de la classe politique francaise ralliée sous la figure du progressiste présocialiste Jules Ferry s’etait convaincue que : « les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. (…) Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. (…) De nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. ».

L’acharnement des élites françaises, visiblement convaincues que la France doit mener une sorte de mission civilisatrice contre les puissances dites “révisionnistes“, Russie en tête, traduit sans doute bien l’aveuglement ambiant, aveuglement qui devrait mener la France à faire une fois de plus une erreur historique.

Les élites françaises feraient bien de faire rejaillir la sève nationale, tenter de projeter ce que la France gagnerait à regarder davantage vers Moscou et considérer la fabuleuse opportunité pour Paris de rééquilibrer sa trajectoire historique et donc son horizon civilisationnel.

Nouveaux visas en Russie pour les étrangers

De nouveaux types de visas ont été introduits :

Le 01/07/2021 une nouvelle loi fédérale a été publiée, permettant aux étrangers – parents proches de citoyens russes de demander des visas privés en utilisant une procédure simplifiée :

La loi s’étend aux proches parents suivants:
• les conjoints ;
• parents (et parents adoptifs) ;
• enfants (et enfants adoptés) ;
• enfants conjoints ;
• pleins et demi-frères et sœurs ;
• grands-parents ;
• petits-enfants ;

Pour demander un visa privé standard, une simple demande écrite d’un citoyen russe suffira désormais et le visa sera délivré pour une durée maximale de 1 an avec une période de séjour autorisée sur le territoire de la fédération de Russie pouvant aller jusqu’à 1 an.

La loi introduit aussi la possibilité d’obtenir des visas d’étudiants ordinaires pour les membres de la famille (conjoints, enfants mineurs, enfants adultes handicapés) de citoyens étrangers entrants en Fédération de Russie pour suivre une formation dans des établissements d’enseignement publics dans le cadre de divers programmes agréés.
Il est possible de prolonger ces visas sans avoir besoin de quitter le pays un nombre illimité de fois pour une période n’excédant pas 1 an pour chaque prolongation.

La loi introduit enfin la possibilité d’obtenir des visas de travail ordinaires pour les membres de la famille (conjoints, enfants mineurs, enfants majeurs handicapés) de citoyens étrangers entrants en Fédération de Russie pour exercer l’une des professions figurant sur la liste des spécialistes qualifiés ayant le droit d’acquérir la citoyenneté russe de manière simplifiée.
Il est possible de prolonger ces visas sans avoir besoin de quitter le pays un nombre illimité de fois pour une période n’excédant pas 1 an pour chaque prolongation.

La liste de ces professions a été approuvée par l’arrêté du ministère du Travail de la Fédération de Russie n°. 734n du 25.11.2019 et contient 135 postes.

La loi entre en vigueur à compter du 01/09/2021.

Comment la Russie lutte contre l’avortement ?

En Russie, pays en proie à de graves problèmes démographiques, des médecins reçoivent des primes s’ils réussissent à persuader les femmes de renoncer à l’avortement. Des militants pro-vie évoquent la nécessité de garder l’enfant dans tous les cas et quel que soit l’âge, même pour les mineures, tandis que des filles envisageant un avortement doivent subir un entretien avec un prêtre.

Une femme au foyer de Moscou, Vera, dans sa cinquième semaine de grossesse, a appris que son mari, un chargeur, avait été licencié de son travail. Tout cela s’est passé en mars 2020 – au beau milieu des restrictions visant à lutter contre la Covid-19. La famille a tenté de trouver du travail pendant environ une semaine, mais les employeurs n’ont proposé des entretiens qu’à l’issue du confinement. Réalisant qu’il n’y avait presque pas d’argent pour vivre et que le couple n’était pas en mesure d’assumer un nouvel enfant financièrement, Vera et son mari ont décidé d’avorter. Toutefois, elle a essuyé un refus du service prénatal.

« Le médecin m’a dit : Avec l’assurance médicale obligatoire (assurance médicale gratuite, que tous les Russes possèdent – ndlr), vous ne pouvez même pas compter sur un avortement chirurgical, les opérations prévues n’ont pas lieu actuellement, sauf en cas d’urgence. Si vous voulez saisir la justice, vous raterez toutes les échéances. Par le ton du médecin, j’ai compris que je n’étais pas seule dans ce cas »a déclaré Vera dans une interview à l’édition Coda.

Vera a réalisé un avortement dans une polyclinique payante. Pour payer l’opération, elle a dû contracter des dettes.

Vera n’est pas la seule à s’être vu refuser un avortement pendant la pandémie de coronavirus. Certains hôpitaux ont renoncé à pratiquer des avortements gratuits à Moscou et dans certaines régions de Russie afin de libérer des salles pour les patients atteints de coronavirus.

Cependant, Vera aurait pu essuyer un refus avant l’épidémie de Covid-19. En Russie, où les autorités cherchent à redresser le taux de natalité, en baisse dans le pays depuis 1990, les gynécologues eux-mêmes dissuadent les femmes de se faire avorter, et les envoient même parfois voir des prêtres pour un entretien.

« Dissuader est notre métier »

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