Category Archives: Digital

Moscou : création d’une application pour former les chauffeurs de taxi et collecte des données biométriques des chauffeurs

Les autorités de Moscou dépenseront 60 millions de roubles pour pour créer une plate-forme numérique pour la formation des chauffeurs de taxi de la capitale.

La plateforme comprendra 4 blocs principaux :

  1. Un bloc spécialisé sur la législation des transports et les caractéristiques de la circulation comprendra des sections telles que les exigences relatives
    – à la sécurité du transport des passagers et des bagages
    – les principales dispositions pour réglementer les activités de taxi à Moscou et dans la Fédération de Russie dans son ensemble
    – Le suivi et l’entretien des véhicules
    – le mode de travail et de repos du chauffeur d’un taxi de passagers
    – les règles de conduite en cas d’accident et les bases de premiers secours.
  2. Un bloc sur les services aux passagers contiendra des sections sur les règles de travail avec les agrégateurs d’organisation des courses, les règles d’interaction du conducteur avec les passagers, les procédure particulières sur les territoires des aéroports, des gares ferroviaires et des gares routières , l’organisation du transport des enfants, des personnes handicapées, des personnes handicapées et des animaux et des bagages encombrants et lourds.
  3. Un bloc “connaissance de Moscou” qui permettra aux chauffeurs d’acquérir des connaissances de base sur l’histoire et la toponymie de la capitale (événements clés de l’histoire de la ville, plan, principaux quartiers et curiosités) afin de leur rendre la ville leur plus compréhensible et familière.
  4. Un bloc sur la langue russe pour les chauffeurs pour qui le russe est une langue étrangère. Le cours couvre non seulement des sujets classiques (grammaire, vocabulaire, prononciation et normes d’accentuation), mais aussi les caractéristiques de la communication professionnelle d’un chauffeur de taxi (étiquette de parole, comportement dans les situations typiques et d’urgence, situations de conflit).

Selon la mairie, “la plate-forme est développée par des experts de grandes universités spécialisées” et sera intégrée au système d’information complexe « Taxi Performance Analytics » (CIS « ART ») qui est la plateforme fédérale via laquelle les chauffeurs de taxi doivent s’enregistrer pour exercer.

Également le gouvernement russe vient d’autoriser les services de taxi et de covoiturage à collecter des données biométriques des conducteurs.

Sources : 1,2

Russie : création d’une super-application destinée aux fonctionnaires russes

J’ai déjà écrit sur ce blog l’accélération digitale que connaît la Russie pour les fonctionnaires, l’armée mais aussi dans l’éducation, l’assistance des écoliers, l’accès au contenu pornographique ou la création d’une base de données unique.

Concernant les fonctionnaires, on y voit plus clair. Le ministère des Finances russe a en effet annoncé un appel d’offres pour la création d’une super-application destinée aux fonctionnaires russes afin d’améliorer la sécurité de l’information et l’indépendance vis-à-vis des risques de sanctions. Le budget pour la création de cette super-application est de 487,7 millions de roubles soit 5,9 millions d’euros.

Cette super-application combinera une messagerie, des moyens de conférence audio et vidéo, un service pour travailler avec des tâches et des affectations, un stockage cloud, un portail interne, des applications permettant de travailler avec des documents bureautiques ainsi qu’un logiciel antivirus.

L’objectif est de libérer les fonctionnaires russes de Microsoft, le premier prototype fonctionnel de cette super-application devrait être lancé d’ici la fin 2022.

Premier code de déontologie russe pour l’intelligence artificielle

Le gouvernement russe et de nombreuses entreprises importantes telles que Sberbank, Gazprom Neft, Yandex, VK, MTS, le RFIF (Fonds d’investissement direct russe) ainsi que des représentants de Skolkovo, Rostelecom, Rosatom, InfoWatch, CIAN et autres ont signé le premier code de déontologie russe pour l’intelligence artificielle le 26/10/2021 à Moscou lors du Forum international “Éthique de l’intelligence artificielle : le début de la confiance”.

Le Code a été élaboré par les membres de l’Alliance pour l’AI russe et réglemente le côté moral et éthique de l’utilisation de cette technologie. Le document fait partie du projet fédéral “Intelligence Artificielle” et a été élaboré en tenant compte des exigences de la Stratégie nationale pour le développement de l’intelligence artificielle pour la période allant jusqu’en 2030.

Le Code contient des dispositions selon lesquelles les auteurs dans le domaine de l’IA dans leur travail doivent utiliser une approche humaniste et protéger les droits de l’homme et s’interdire les atteintes à la vie et à la santé humaines, aux biens et à l’environnement.

Le code se compose de 33 points qui établissent des principes moraux et éthiques généraux pour les participants à la sphère de l’IA ainsi que des recommandations destinées aux systèmes à fins non militaires et civiles et qui s’appliquent aux développeurs, clients, fournisseurs, opérateurs de systèmes d’IA, régulateurs et autres acteurs nationaux et étrangers qui peuvent influencer cette technologie.

Une commission spéciale mettra en œuvre les dispositions du code qui comprendra des scientifiques, des représentants d’entreprises et des représentants du gouvernement.

Dans le même temps, les entreprises qui ont signé le code sont tenues de nommer des commissaires à l’éthique pour l’IA – elles en surveilleront le respect. Une commission interne sera constituée pour régler les questions controversées.

Classement des universités de Russie (en Russie et dans le monde)

Le site HH qui est le plus gros job-board de Russie a publié des statistiques sur les universités en Russie par orientations professionnelles ici : https://hh.ru/rating

Ci dessous le top 5 des universités par orientations professionnelles.
La première ligne est le nom de l’université et la seconde le lien vers la section de l’université promue dans l’orientation professionnelle concernée.

Dans le secteur de l’IT

МГТУ им. Н.Э. Баумана https://bmstu.ru/ et http://iu.bmstu.ru/

МГУ имени М.В. Ломоносова https://www.msu.ru/ et https://cs.msu.ru/

HSE НИУ ВШЭ — «Высшая школа экономики» https://www.hse.ru/ et https://www.hse.ru/ba/bi/

НИУ «МЭИ» — https://mpei.ru/Pages/default.aspx
https://mpei.ru/Structure/Universe/avti/

РЭУ им. Г.В. Плеханова — https://www.rea.ru/ et https://www.rea.ru/ru/org/faculties/fmesi/

Continue reading

Les lycéens russes apprendront gratuitement la programmation

A partir de 2022, les lycéens russes de la 8-ieme à la 11-ieme année pourront apprendre gratuitement les langages de programmation dans le cadre d’un cours de deux ans a déclaré Tatyana Trubnikova, directrice du département de coordination des programmes et projets du ministère russe des Sciences numériques.

les enfants seront scolarisés dans le cadre du projet Métiers du Numérique appartenant au projet fédéral Ressources Humaines pour l’Économie Numérique.

Déjà aujourd’hui les Russes qui ont atteint l’âge de 16 ans peuvent obtenir une formation complémentaire en programmation à moitié prix.

Le projet Métiers du numérique s’inscrit dans le programme national Économie numérique. L’économie numérique vise à améliorer l’accès à Internet, développer les nouvelles compétences des citoyens nécessaires aux métiers du numérique.

Le programme assurera notamment la sécurité des données numériques et créera un cadre juridique pour d’autres projets numériques comme par exemple le développement de nouvelles technologies et solutions numériques ou le travail sur la digitalisation des services publics et des données gouvernementales.

Source

Russie : vers un contrôle des algorithmes d’offre de contenu

J’ai déjà parlé sur ce blog de la lutte de la Russie contre les GAFA ouest européens et du contrôle du Runet, l’internet russe, pouvant déjà fonctionner en étant déconnecté du Net mondial.

Selon un projet de loi à venir, les autorités russes veulent pouvoir maîtriser les algorithmes utilisés pour offrir du contenu ou des biens et services sur les plateformes telles que par exemple Youtube, Instagram mais aussi VK, Kinopoisk, Yandex.Music et autres en contraignant notamment les plateformes à publier un document de directives d’utilisation qui répertorie les informations qu’elles collectent et d’où elles proviennent.

Selon le projet de loi les plateformes seront aussi obligées de fournir aux utilisateurs la possibilité de désactiver les algorithmes qui forment un contenu spécialement sélectionné dans son flux dans le cadre de : “la lutte contre la promotion des contenus illégaux” mais aussi car “les algorithmes de recommandation peuvent créer artificiellement un intérêt anormal pour un bien, un service ou un concept et imposer l’immersion excessive d’un utilisateur à des informations, influencer l’opinion publique dans une direction et augmenter le risque de conflit social“.

Le projet de loi est pilote par Alexandre Kinshtein qui dirige le Comité sur la politique de l’information au sein de la nouvelle Douma.

Il faut noter que dans la même période historique, une solution similaire prend forme en Chine. En effet, les entreprises du numérique devront désormais permettre aux utilisateurs chinois de “désactiver” les algorithmes de recommandation afin que ces derniers ne puissent “pas être utilisés” pour “déterminer des prix basés sur des préférences et des habitudes” notamment dans le tourisme, où des applications de réservation de billets proposent des tarifs différents pour un même produit ou service en fonction du degré de fidélité d’un utilisateur mais aussi aux cours de soutien privés ou la livraison de repas.

*

Internet gratuit à Moscou (2)

J’ai déjà écrit sur ce blog sur le sujet du Wi-Fi en Russie.

Au 01/10/2021 la ville comprenant 21.500 points contre 20.500 points gratuits de Wi-Fi au 31/12/2020 et seulement 8.000 début 2017.

Depuis le 01/09/2020 ce sont 1.700 nouveaux points de Wi-Fi gratuits supplémentaires qui sont apparus dans la capitale soit en moyenne 141 par mois ou 4 par jour.

La mairie a déployé une carte interactive qui permet de géolocaliser les points et ainsi s’en rapprocher pour se connecter.

Par exemple si je zoome sur le monastère Novospassky et sélectionne un des points, j’ai son adresse précise.

Russie : création d’une base de données unifiée d’informations sur la population

11 octobre 2021 l’institut VTsIOM a présenté les données d’une enquête menée auprès de Russes sur les achats en ligne.

  • 84 % des russes utilisent Internet contre 50% en 2011.
  • 16% ne l’utilisent pas, dont 40% ont plus de 60 ans
  • 74 % des russes utilisent Internet quotidiennement contre 30% en 2011 (!)
  • 35 % passent plus de quatre heures par jour sur Internet (54 à 67 % chez les jeunes).
  • 74% ont une expérience d’achat de biens via Internet, contre 29% en 2011.

Cette forte et croissante pénétration d’internet en Russie est fortement accompagné par les élites russes qui digitalisent à outrance les services du pays, une tendance initiée bien avant le Covid19 mais qui s’est considérablement accélérée avec le Covid19.

D’ici 2025, une base de données unifiée d’informations sur la population sera créée en Russie, qui comprendra toutes les informations sur les citoyens.

Cette super-base, ou registre numérique, aura pour objectif la totale digitalisation mais aussi la centralisation de toute information concernant :
– les citoyens de la Fédération de Russie
– les citoyens étrangers
– les apatrides résidant en permanence en Russie,
– les citoyens russes résidant en permanence à l’étranger.

Le registre comprendra les données personnelles des citoyens (nom de famille actuel et antérieur, nom et patronyme, date et lieu de naissance, lieu de résidence, lieu de séjour, nationalité, à propos du défunt – date et lieu de décès, lieu d’inhumation). mais le registre contiendra aussi des informations sur les documents des citoyens (numéros d’acte de naissance, informations sur les droit à certains types d’activités), des données sur l’enregistrement d’un citoyen auprès des autorités fiscales, des informations sur l’inscription dans le système de pension obligatoire, médicale, d’assurance sociale ainsi que les informations sur l’enregistrement auprès du ministère du travail et du fonds de pension.

Des données personnelles supplémentaires y seront saisies, en particulier des informations sur l’éducation et la formation, l’attitude envers le service militaire, la capacité juridique, des informations sur le casier judiciaire et pour les immigrants – le pays d’arrivée, ainsi que les données personnelles des proches (nom, prénom, patronyme des parents, conjoints, enfants, date et lieu de naissance).

Il n’est officiellement pas prévu d’inscrire dans le registre des informations sur l’origine raciale ou ethnique, l’état de santé, les convictions politiques et religieuses.

Chaque individu majeur se verra attribuer un code 12 bits unique et non modifiable et pourra avoir accès aux informations du registre les concernant eux ou leurs enfants mineurs. Les autorités auront accès aux informations dont elles ont besoin pour exercer les fonctions.

La base permettra la centralisation des données des ZAGs (ЗАГС), qui sont les institutions émettrices de tous les documents liés à l’état civil via le registre d’État unifié (ЕГР ЗАГС) qui dépend lui du Service fédéral des impôts auquel la base sera directement reliée.

Il faut noter que cette superbase concernera les vivants mais aussi les morts car elle verra la numérisation de documents ou actes à partir de 1926.

Alors que la Russie organise son grand recensement, il faut noter qu’en raison de la présence d’un tel système, la nécessité d’un recensement de la population pourrait disparaître.

Sources 1,2,3,4

L’accès au contenu pornographique en Russie via Gosuslugi ?

Россиян предложили пускать на порносайты через регистрацию на «Госуслугах» Политика, Порно, Госуслуги, Роскомнадзор
Source

Les autorités russes via Roskomnadzor qui est le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse (et qui mène notamment la lutte contre les géants du Net) a présenté un rapport sur l’expérience internationale en matière de réglementation des restrictions d’âge sur Internet en vue de potéger les enfants.

L’agence a notamment autorisé la possibilité de diviser la pornographie en deux catégories :
1/ « non interdite par la loi »
2/ « illégale »

L’agence propose de définir la pornographie non interdite par la loi comme suit : « les documents sur tout support, présentés sous forme d’images naturalistes ou de descriptions des organes génitaux d’un adulte et/ou de rapports sexuels, ou comparables à des rapports sexuels activité sexuelle impliquant des adultes avec leur consentement, qui ne répondent pas aux critères de la pornographie illégale”.

La deuxième catégorie pourrait elle inclure la pornographie juvénile, la nécrophilie, la bestialité et d’autres types « pornographies sexuellement abusives », c’est-à-dire comprenant des éléments de violence, des menaces pour la vie et la santé et/ou « d’autres actes de nature sexuelle sans consentement ».

Roskomnadzor suggère en outre d’examiner la question de la vérification de l’âge des utilisateurs qui visitent des sites pornographiques à l’aide du système national d’identification des citoyens « Gosuslugi ».

*

La migration vers du digital Made in Russia dans l’éducation

Suite à mon précédent article sur la migration digitale des fonctionnaires et employés de l’État vers l’utilisation de services de messagerie, de courrier et de vidéoconférence uniquement russes dans le cadre de leurs activités professionnelles, cette initiative va être étendue aux aux enseignants des écoles et des universités, qui ne pourront désormais plus communiquer avec les parents, les écoliers et les étudiants que par le biais des services informatiques russes.

L’idée de ce transfert est née en Russie pour la première fois fin 2020 lorsque Microsoft a refusé de fournir des suites bureautiques à l’université Bauman puis en avril 2021, lorsque l’américain Zoom Video Communications a interdit aux distributeurs d’en vendre l’accès aux agences gouvernementales et aux entreprises publiques en Russie et dans la CEI

Jusqu’à présent, même au niveau de l’État, des plates-formes étrangères et des services cloud étrangers sont souvent utilisés, bien qu’il existe des analogues compétitifs parmi les systèmes nationaux,.

Selon Alexander Donin, expert en matière de substitution des importations de logiciels à Croc IT le contexte de la pandémie a permis l’apparition de solutions russes dont le succès dépendra d’une habile combinaison du bâton mais aussi de la carotte, via des subventions et autres incitations au passage à des logiciels domestiques.

Source