Selon les statistiques disponibles, les évènements en Ukraine ont entraîné le départ d’entre 70 et 100.000 personnes de Russie dont autour de 20.000 ITs.
Les autorités russes envisagent le risque d’une potentielle seconde vague de départ au cours du printemps, qui pourrait ne concerner quasiment que des spécialistes du secteur IT, et se monter à jusque 100.000 personnes selon l’association russe des communications électroniques.
Ce ne sont pas que des départs volontaires, mais nombre d’IT russes travaillant pour des entreprises étrangères qui accompagnent le bal des sanctions imposent à leurs staff IT de se relocaliser notamment en Turquie, en Géorgie, en Arménie, à Chypre, au Monténégro, dans les pays baltes, en Thaïlande et aux États-Unis.
Nombre de ces départs ont été aussi majoritairement motivés par la crainte d’être enrôlés dans l’armée.
En même temps les tendances au départ des IT russes ne sont pas une nouveauté due aux évènements en Ukraine, durant l’automne l’année 2021 un grand sondage fait par la plate-forme éducative GeekBrains avait montré que 53% des sondés souhaitaient déménager de Russie, principalement pour des raisons de niveau de vie plus élevés en Occident et car ils pensent qu’il y a plus d’opportunité professionnelle au sein des HUBs IT d’Occident et d’Asie du sud est.
Pour tenter de limiter les dégâts, les autorités russes, et notamment le ministère du Développement numérique, ont pris un nouveau paquet de mesures exceptionnelles :
– toutes les entreprises informatiques seront exonérées d’impôt sur le revenu et d’inspections pendant trois ans ;
– leurs employés impliqués dans le développement de logiciels bénéficieront d’un sursis à la conscription militaire ;
– les développeurs d’applications mobiles et les organisations impliquées dans la mise en œuvre, l’installation et le test de solutions nationales bénéficieront de préférences fiscales ;
– les entreprises informatiques pourront bénéficier de prêts préférentiels à un taux n’excédant pas 3%;
– les employés de ces entreprises pourront demander des prêts hypothécaires préférentiels;
– Un référentiel de logiciels open source en Russie (similaire au GitHub international) sera crée;
– La procédure d’obtention d’un permis de travail et d’un titre de séjour pour les développeurs étrangers sera simplifiée;
Dans le même temps, le nombre d’offre d’emplois dans l’IT en mars 2022 a été multiplié par deux par rapport à mars 2021, boosté par les sanctions et les contraintes et volontés de développement et de mise en œuvre de produits numériques nationaux et l’accélération de la substitution des importations de logiciels au sein notamment des agences gouvernementales.
Conséquence directe : les salaires augmentent, avec des hausses moyennes de 6% sur Moscou, 13% en province et atteignant parfois 100% pour certains profils.
Les autorités russes imaginent ainsi qu’environ 30% / 50% du capital humain en IT qui est sorti de Russie, finira par revenir en Russie au cours de l’année 2022.