Emmanuel Todd, anthropologue et historien reconnu, est revenu dans Points de Vue sur son analyse de la situation en Ukraine. Pour lui, «cette guerre n’a jamais été une guerre entre l’Ukraine et la Russie»: «Pour la Russie, l’Ukraine est un problème mineur. C’est un défi à l’OTAN et aux États-Unis.»
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Chaîne du Frussien : Est ce qu’on vit librement en Russie en 2023 ?
Démographie de la Russie pour Janvier 2023
Les résultats démographiques de janvier 2023 sont disponibles et il y a une bonne surprise : le nombre de naissances a augmenté en Russie par rapport à 2022 tandis que la mortalité est elle en baisse.
En janvier 2023, 104.199 enfants sont nés en Russie contre 103. 782 en Janvier 2022 soit 417 naissances en plus et une hausse de 0,4%.
Ce sont les naissances produites au mois d’avril 2022 soit après le déclenchement de l’opération spéciale militaire. Le nombre de naissances n’avait plus augmente an / an depuis novembre 2021, il conviendra de voir si c’est un accident ou une tendance.
Le nombre de décès est lui en forte baisse avec 168.418 décès contre 192.952 décès en janvier 2022 soit 24.534 décès en moins et une baisse de 12,7%.
Le nombre de naissances a augmenté dans 43 sujets du pays sur 85. Les taux les plus élevés sont observés au Daghestan (+19,2%), en Komi et en Yakoutie (+14,8%).
Dans le même temps, dans la République de l’Altaï, le taux de natalité a diminué de plus de 21%, de 20% dans la région autonome Juive et de 18% dans la région de Kaliningrad et de Sébastopol.
Le déclin naturel de population est de 64.200 personnes en janvier 2023 contre 89.200 personnes en janvier 2022.
Russie : vers la collecte d’informations génomiques de tous les suspects
J’en avais déjà parle, la Russie est un pays qui embrasse la génétique.
La Douma d’Etat a adopté en deuxième lecture un projet de loi sur la collecte obligatoire de l’information génomique de tous les suspects.
Le projet de loi prévoit que les échantillons d’ADN seront prélevés auprès de tous les condamnés et suspects, ainsi que lors de toute arrestation administrative.
Actuellement, la collecte de l’ADN est faite uniquement chez les condamnés pour des crimes graves et particulièrement graves, ainsi que pour tout crime contre l’intégrité sexuelle.

Russie : le miracle du plein emploi en ce début 2023
Fin de 2022, le marché du travail russe a connu une pénurie record de demandeurs d’emploi et au quatrième trimestre 2022 il y avait en Russie en moyenne 2,5 postes vacants pour chaque chômeur ce qui n’était pas arrivé depuis 2005 selon le service d’analyse, d’audit et de conseil FinExpertiza.
La situation la plus favorable pour les demandeurs d’emploi a été formée dans la région de Toula (11, 2 postes vacants par chômeur), la région autonome Juive (10 postes vacants), la région de Leningrad (9, 1 postes vacants), la région de l’amour (8 postes vacants), le District autonome de Yamalo-Nenets (7, 2 postes vacants), la région de Nijni Novgorod (6, 7 postes vacants), le territoire de Primorsk (6, 1 postes vacants), la région de Volgograd (5, 7 postes vacants), la région de Mourmansk (5, 4 postes vacants). postes vacants) et de la région de Pskov (4,8 postes vacants).
En revanche, neuf régions ont connu des pénuries d’offres d’emplois avec moins d’un poste vacant par demandeur d’emploi et notamment la république d’Ingouchie (86 demandeurs d’emploi par poste vacant), la Tchétchénie (27 demandeurs d’emploi), le Daguestan (12 demandeurs d’emploi), Tyva (4,5 demandeurs d’emploi), l’Altaï (3,7 demandeurs d’emploi), ‘l’Ossétie du Nord (2,9 demandeurs d’emploi), la Kabardino-Balkarie (2,6 demandeurs d’emploi), la Kalmoukie et la Karatchaïévo-Tcherkessie (1,1 demandeurs d’emploi).
Le nombre de postes vacants en Russie a considérablement augmenté au cours de l’année postpandémique 2021, à mesure que l’activité commerciale se redressait après la crise du coronavirus. La saisonnalité établie du marché du travail russe est la suivante: au début de l’année, les besoins en personnel des entreprises commencent à augmenter, atteignant un maximum en été, après quoi ils diminuent progressivement malgré un rebond après l’été, les citoyens russes changeant plus souvent de travail après les vacances.
En général, en 2022, le nombre de postes vacants ouverts, à l’exception de janvier et de février, était inférieur à celui de 2021, et cet écart s’est creusé à partir du second semestre, pour arriver au quatrième trimestre de 2022 avec 1,7 million d’emplois vacants, soit 17,6% moins par rapport à la même période de l’année précédente.
Mais parallèlement à la baisse du nombre de postes vacants en 2022, le nombre de citoyens à la recherche d’un emploi a lui aussi également diminué, et cette baisse a commencé directement depuis le début de l’année, pour arriver au quatrième trimestre avec 676.000 personnes officiellement en recherche d’un emploi, soit 32,3% moins par rapport à la même période de l’année précédente.
Au quatrième trimestre de 2022, il y avait 2,5 postes vacants par demandeur d’emploi, soit le maximum depuis 2005 contre 2,1 postes vacants par demandeur d’emploi au quatrième trimestre de 2021, bien que le nombre total de postes vacants en 2021 était alors plus élevé.
Conséquence : le marché du travail russe connait une situation unique de forte la pénurie de demandeurs d’emploi et le le taux officiel du chômage est, en cette fin février 2023, de 3,6% en Russie et de 0,3% à Moscou.
La population active âgée de 15 ans et plus en janvier 2023 s’élevait à 75,6 millions de personnes, dont 72,9 millions étaient classées comme économiquement actives et 2,7 millions comme chômeurs, répondant aux critères de l’Organisation internationale du travail.
Comment expliquer ces chiffres ?
1/ Les sanctions et le départ de nombreuses entreprises étrangères de Russie (ou la réduction de leur activité) n’ont pas provoqué une hausse du chômage, mais les entreprises ont réduit le taux d’embauche de nouveaux employés. Dans l’ensemble, les employeurs ont essayé d’optimiser les coûts du travail et cela s’est traduit notamment par le transfert de travailleurs à temps partiel et l’absence d’augmentation réelle des salaires en fonction de l’inflation.
2/ Les entreprises étrangères, qui représentent en emplois directs quelques 2 millions d’emplois ont non seulement continué à payer les employés durant l’arrêt de leur activité mais ont aussi offert des packages de sorties souvent importants pouvant aller pour certains cas / postes / entreprises à 12 mois de salaire, ce qui leur permet de se constituer un solide coussin de sécurité financière.
Admettons que 25% du business étranger ai quitté le pays , cela représente quelque 400.000 emplois soit 0,5% (en gros) des actifs pas tous pressés de rechercher un travail.
3/ La mobilisation a enlevé au monde des actifs quelques 350.000 personnes soit environ 0,5% des actifs.
4/ La peur de la mobilisation a enlevé aux actifs disponibles sur le marche du travail quelques 500 / 700.000 personnes qui ont quitté la Russie, suite à la mobilisation soit encore 0,8% des actifs.
5/ Beaucoup d’actifs ont aussi démissionné et quitté leur travail, s’isolant pour éviter de recevoir une Povestka (soit la convocation militaire d’engagement dans le cadre de la mobilisation) que l’on reçoit soit au lieu de résidence, soit au lieu de travail. Les chiffres ne sont pas publics mais les témoignages des entreprises nombreux, sans doute cela représente encore des dizaines de milliers d’emplois …
Au total le cocktail émigration / mobilisation à donc sans doute coûté la disparition du marché de l’emploi russe environ 2% des actifs ce qui est assez impactant.
6/ Enfin et bien sur les aides sociales aux chômeurs sont en Russie quasi-inexistantes et beaucoup de gens ne travaillent pas officiellement (et ne sont donc pas à la recherche d’un emploi), ce qui explique le décalage considérable entre le nombre d’actifs sans emplois officiels et le nombre de chômeurs inscrits officiellement qui cherchent un travail.
Jacques Baud : 1 an du conflit russo-ukrainien. Partie 1

La consommation d’alcool fort ré-augmente en 2022
La consommation d’alcool fort en Russie pour l’année 2022 a augmenté de 7,5%, selon les données de la société d’audit FinExpertiza et les ventes au détail d’alcool fort par rapport à 2021 ont augmenté dans la plupart des régions de la Russie.
Les leaders de la consommation de vodka, de cognac et d’autres spiritueux en 2022 sont devenus principalement des régions du Nord au climat rigoureux. Ainsi, en Carélie, 15,5 litres d’alcool fort par an, dans la région de Sakhaline — 14,9 et en Komi — 14,6 litres.
La Consommation de vin, au contraire, a diminué de 5,5%, à 6,2 litres par habitant.
La consommation de bière, dont les ventes n’ont diminué que de 0,06% en 2022, à 52,2 litres par personne, est restée stable. La consommation de bière a augmenté dans 53 régions russes. La ou on boit le plus de bière est la région autonome Juive au cours de l’année écoulée ont acheté 1,8 fois plus de bière que la moyenne nationale (93,2 litres par personne et par an). Dans les régions de Mourmansk et de Sakhaline, la consommation est de 87,4 et 83,8 litres de bière par personne et par an.
La plus petite quantité de bière est consommée par les habitants d’Ingouchie: (0,4 litres par personne et par an soit 130 fois moins que dans le pays), en Tchétchénie avec 1,6 litres par personne et par an., au Daghestan avec 5,5 litres par personne et par an et en Kabardino-Balkarie avec 6,2 litres par personne et par an.

Chaîne du Frussien : les banques françaises et la Russie en ce début 2023
6% des travailleurs moscovites sont des retraités
À Moscou, le chômage est faible (0,3%) et qu’il y a un manque de spécialistes qualifiés, et que donc les retraites peuvent travailler, ce qui tombe bien au vu des faibles retraites du pays.
Aujourd’hui, 16,3% des hommes de 65+ et des femmes de 60+ continuent de travailler, soit 5,7% du nombre total de travailleurs de la ville.
Le nombre de travailleurs indépendants en Russie atteint 7 millions
En octobre 2017 un nouveau statut professionnel a été créé en Russie, celui de travailleurs indépendants ou самозанятых.
Testé sur Moscou en 2018, puis étendu a toute la Russie en 2020, ce régime connaît un succès colossal en Russie.
Ce statut s’obtient totalement en ligne via une application à télécharger qui ouvre au travailleur indépendant un compte personnel sur le site du Service fédéral des impôts.
Les travailleurs indépendants ne paient de l’impôt que pendant les mois où le citoyen a reçu de l’argent pour son travail.
L’émission de la facture, tout comme le paiement des impôts sont étalements fait via l’application, en ligne.
Il n’y a pas de limite de revenu mensuel, l’essentiel est de rester dans la limite annuelle de 2,4 millions de roubles soit 30.300 euros au cours du jour de ce article.
Le montant de la taxe est déterminé par qui a payé le service ou le produit.
4% – si l’argent provient d’une personne physique.
6% – si l’argent provient d’entrepreneurs individuels et de personnes morales.
En Russie, en ce début 2023, plus de 7 millions de travailleurs indépendants sont déjà enregistrés, et il s’en inscrit environ 7.500 par jour.
Selon le service fédéral des impôts, depuis le début de l’expérience, ce nouveau statut a permis le paiement de 81 milliards de roubles d’impôts par des acteurs de l’économie qui préalablement travaillaient non officiellement.
Les utilisateurs de ce régime fiscal sont des représentants de plus de 140 types d’activités professionnelles, le plus souvent, il s’agit de fournir des services de taxi, de réparation,de marketing, de vendre des produits de sa propre production, de louer des appartements, ainsi que des services de cynologues, de toiletteurs, de nutritionnistes, d’animateurs, de masseurs, de stylistes, de guides touristiques etc.
La population active âgée de 15 ans et plus en janvier 2023 s’élevait à 75,6 millions de personnes en Russie.