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Vladimir Poutine instaure la fête des pères en Russie

Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret fixant la date de la fête des pères en Russie.

Ceci est rapporté sur le portail Internet officiel d’information juridiques.

Afin de renforcer l’institution de la famille et d’accroître l’importance de la paternité dans l’éducation des enfants, je décide d’instituer la fête des pères et de la célébrer le troisième dimanche d’octobre“, indique le document.

La prochaine et donc première fête des pères aura lieu le 17 octobre.

PS : C’est l’anniversaire de Vladimir Poutine aujourd’hui 07 octobre 2021, il fête ses 69 ans.

Ligne directe du président russe Vladimir Poutine 30/06/2021

Ce 30/06 Vladimir Poutine a tenu sa 20ème ligne directe qui est une grande conversation entre lui et les citoyens de la fédération de Russie.

Cette annee, la conversation a duré 3h42 minutes et Vladimir Poutine a répondu a 70 questions sur les 2,2 millions qui ont été reçues.

Ci dessous en statistiques
– Ligne 1 : durée de la ligne directe
– Ligne 2 : nombre de questions reçues en millions
– Lige 3 : nombre de questions auxquelles le président russe a répondu

Il faut noter que chaque année, l’administration répond en outre “après” l’événement a des centaines de milliers de questions.

Que doit on retenir de cette ligne directe 2021 ?

La journaliste Natalia Yureva

/ Sur les débats autour de la vaccination obligatoire en Russie

« Je ne suis pas favorable à la vaccination obligatoire.
Il faut regarder la loi, à mon avis, de 1998, qui parle de la protection immunitaire de la population.
Il y a deux composantes principales, c’est le calendrier national de vaccination, et c’est la vaccination obligatoire. Des propositions ont été faites pour transférer la vaccination contre le coronavirus dans cette section des vaccinations nationales. Mais les députés de la Douma ne les ont pas soutenus, donc la vaccination contre le Covid n’y est pas arrivée et n’est pas obligatoire dans le plan national.
Le deuxième volet de cette loi dit qu’en cas d’augmentation de la morbidité, sur recommandation des médecins-chefs sanitaires, les dirigeants régionaux ont le droit d’introduire la vaccination obligatoire pour certaines catégories de citoyens, notamment ceux issus des groupes à risque. C’est de cet État de droit dans des sujets de la Fédération de Russie que les dirigeants ont profité et ont introduit la vaccination obligatoire pour certaines catégories des groupes dits, je le répète, à risque
. »

«Le seul moyen d’empêcher la propagation de l’épidémie est la vaccination. Nous avons une telle opportunité, nous avons quatre vaccins, ils sont de haute technologie, sûrs et très efficaces. Par conséquent, j’espère que les préjugés de certains de nos citoyens passera au fur et à mesure que la vaccination se poursuivra»

«Il existait un système de vaccination strict et obligatoire à l’époque de l’URSS, tout le monde se faisait vacciner et personne ne posait de questions».

«S’il y a des dérogations pour des raisons médicales, personne n’a le droit d’imposer la vaccination, c’est une exigence de la loi», affirme le président russe. 

Carte de la vaccination obligatoire en Russie au 30/06/2021

/ Sur la vaccination du président lui-même

«J’ai besoin d’être protégé à long terme, et j’ai décidé de choisir Spoutnik […] je n’ai rien senti après la première injection, juste une sensibilité à l’endroit de l’injection quelques heures après».

/ Sur la Russie

Les principales réserves d’or de la Russie sont les gens” (…) “L’origine spirituelle profonde des Russes, des Russes et des autres peuples de Russie est importante parce que nous avons une attitude intérieurement très respectueuse envers la science et l’éducation».

/ Sur l’Ukraine

« Je n’estime pas que le peuple ukrainien est un peuple hostile envers nous […] je considère que les Ukrainiens et les Russes sont un seul peuple», en prenant l’exemple du peuple juif qui parle des langues différentes mais se considère comme un seul peuple».
(…)
Le chef de l’Etat russe a déclaré qu’il allait bientôt écrire un article sur les relations entre la Russie et son voisin ukrainien.  «Les autorités ukrainiennes, en revanche, ont une attitude hostile envers la Russie», a poursuivi Vladimir Poutine, en estimant que les lois concernant les Russes d’Ukraine sont une «arme de destruction massive (..), et que le président ukrainien Zelenski est sous influence étrangère» (donc pourquoi le le rencontrer?).»

/ Sur le conflit qui oppose les grands réseaux sociaux aux autorités russes

«Ils ne remplissent pas nos exigences, ni les lois russes. S’ils travaillent sur notre territoire, ils doivent respecter nos lois. Rien de plus» (..) Pour autant nous n’envisageons pas de les bloquer».

/ Sur l’avenir de l’humanité

«L’avenir de l’humanité – c’est la génétique, la biologie au sens large du terme, les technologies de l’information, l’intelligence artificielle et tout ce qui concerne les activités à l’intersection de ces disciplines. Et nous avons ici un avantage concurrentiel colossal.»
NDLA :Vladimir Poutine s’inscrit ici dans la ligne idéologique du conservatisme dynamique

/ Sur la restauration de l’URSS

«Il est insensé de restaurer l’Union soviétique. C’est impossible et insensé pour un certain nombre de raisons – et même inapproprié, compte tenu des processus démographiques dans certaines républiques de l’ex-Union soviétique.”
Selon lui, sinon, le pays pourrait être confronté à des problèmes sociaux qui ne peuvent être résolus, et même avec l’érosion du “noyau ethnique formant l’État
».

/ Sur le déplacement de la capitale russe vers l’Est, en Sibérie

«Déplacer la capitale de la Russie en Sibérie ne résoudra pas les problèmes (…) Certaines structures fédérales devraient être transférées en Sibérie, ou au moins les grandes entreprises et sièges sociaux qui opèrent en Sibérie, mais paient des impôts à Moscou.»

/ Sur les élections législatives de Russie en septembre 2021

«Du fait que j’ai été l’auteur et le créateur de ce parti, je le soutiens naturellement, et d’une manière ou d’une autre et j’entends le soutenir dans la campagne électorale»

/ Sur sa succession

«La décision sur celui qui va présider la Fédération de Russie revient aux citoyens de la Fédération de Russie. C’est leur droit. Ils choisissent le président par le vote, direct et secret. C’est la seule voie possible.»
(…)
Le moment venu, je pourrai dire, à mon avis, qui est digne d’être président de la Fédération de Russie, ce magnifique pays, notre patrie, la Russie

*

Traduction en francais de la ligne directe

«Être ouverts malgré le passé»

Traduction en francais de l’article de Vladimir Poutine pour Die Zeit par l’Ambassade de France en Russie.

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Le 22 juin 1941, il y a exactement 80 ans, les nazis après avoir conquis la quasi-totalité du territoire de l’Europe ont attaqué l’Union soviétique. La Grande Guerre patriotique a commencé pour le peuple soviétique – la plus sanglante dans l’histoire de notre pays. Des dizaines de millions de personnes ont ont été tuées, un immense préjudice a été infligé au potentiel économique et au patrimoine culturel.

Nous sommes fiers du courage et de la fermeté des héros de l’Armée rouge et de ceux qui la soutenaient dans les usines et sur les champs qui ont non seulement défendu l’indépendance et la dignité de la Patrie mais aussi ont sauvé de l’asservissement l’Europe et le monde entier. Quelles que soient les tentatives de réécrire aujourd’hui les pages du passé, la vérité est que le soldat soviétique n’est pas venu sur la terre allemande pour se venger des Allemands mais avec une noble et grande mission de libération. Pour nous la mémoire des héros qui ont combattu le nazisme est sacrée. Nous nous souvenons avec gratitude des Alliés de la coalition antihitlérienne, des participants à la Résistance, des antifascistes allemands qui ont tous contribué à nous rapprocher de la Victoire commune.

Après avoir survécu aux horreurs de la guerre mondiale les nations européennes ont tout de même réussi à surmonter l’aliénation et à rétablir la confiance et le respect mutuels, ont pris le chemin vers l’intégration pour tirer un trait définitif sur les tragédies européennes de la première moitié du siècle passé. Et je tiens à souligner tout particulièrement que la réconciliation historique de notre peuple avec les Allemands qui vivaient à l’Est et à l’Ouest de l’Allemagne contemporaine réunitiée a joué un rôle colossal dans la formation de cette Europe.

Je tiens également à rappeler que ce sont des entrepreneurs allemands qui sont devenus pionniers de la coopération avec notre pays dans l’après-guerre. En 1970 l’Union soviétique et la République Fédérale d’Allemagne ont conclu «l’accord du siècle» sur l’approvisionnement à long terme du gaz naturel en Europe qui a jeté les bases d’une interdépendance constructive et a ouvert la voie à de nombreux projets ambitieux y compris la construction du gazoduc Nord Stream.

Nous espérions que la fin de la guerre froide serait une victoire commune pour l’Europe. Il semblait que d’ici peu le rêve de Charles de Gaulle d’un continent uni, non seulement sur le plan géographique « de l’Atlantique à l’Oural » mais aussi culturel et civilisationnel – de Lisbonne à Vladivostok – deviendrait réalité.

C’est dans cette logique – celle de la construction d’une Grande Europe unie par des valeurs et des intérêts communs que la Russie cherchait à développer ses relations avec les Européens. L’Union Européenne et nous-mêmes avons beaucoup fait en ce sens.

Mais une autre approche a prévalu. Celle-ci était basée sur l’expansion de l’OTAN qui représentait elle-même un vestige de la guerre froide. En effet c’est pour la confrontation de l’époque que l’Alliance a été créée.

C’est l’élargissement du bloc vers l’Est commencé lorsque les dirigeants soviétiques ont été persuadés de donner l’accord à l’adhésion de l’Allemagne réunifiée à l’OTAN qui est devenu la raison principale de la croissance rapide de la méfiance réciproque en Europe. On a vite oublié les promesses faites alors en paroles comme quoi « ceci n’est pas dirigé contre vous », « les frontières du bloc ne se rapprocheront pas de vous ». Mais le précédent a été créé.

A partir de 1999 l’OTAN a connu cinq vagues d’élargissement. 14 nouveaux pays dont les républiques de l’ex-URSS ont rejoint l’organisation ce qui a en fait enterré les espoirs d’un continent sans lignes de division. A propos, un des leaders du SPD Egon Bahr en a prévenu encore au milieu des années 80. Il proposait une restructuration à fond de l’ensemble du système de la sécurité européenne après la réunification de l’Allemagne, et ce avec la participation aussi bien de l’URSS que des Etats-Unis. Mais personne ne voulait l’écouter à l’époque ni en URSS, ni aux Etats-Unis, ni en Europe.

En plus, de nombreux pays ont été mis devant le choix artificiel: être soit avec l’Occident collectif soit avec la Russie. De facto il s’agissait d’un ultimatum.

Les conséquences de cette politique agressive sont visibles dans la tragédie ukrainienne de 2014. L’Europe a activement soutenu un coup d’Etat armé et anticonstitutionnel en Ukraine. C’est là où tout a commencé. Pourquoi était-il nécessaire de le faire?

Le président de l’époque Viktor Ianoukovitch avait déjà accepté toutes les réclamations de l’opposition. Pourquoi les Etats-Unis ont-ils organisé un coup d’Etat et les pays européens l’ont-ils mollement soutenu en provoquant le clivage au sein de l’Ukraine et la sécession de la Crimée?

Pour l’heure l’ensemble du système de la sécurité européenne a profondément dégradé. Les tensions montent et les risques d’une nouvelle course aux armements deviennent réels. Nous ratons de formidables occasions que nous offre la coopération surtout maintenant où nous sommes tous confrontés à des défis communs – la pandémie et ses conséquences socio-économiques gravissimes.

Comment en est-on arrivé là? Et, principalement, quelles conclusions devons-nous en tirer ensemble? Quelles leçons de l’histoire devons-nous nous rappeler? Je pense tout d’abord à ce que toute l’histoire de la Grande Europe de l’après-guerre confirme: la prospérité et la sécurité de notre continent commun ne sont possibles que grâce aux efforts conjoints de tous les pays, y compris la Russie. Car la Russie est un des plus grands pays de l’Europe. Et nous ressentons notre lien culturel et historique indéfectible avec l’Europe.

Nous sommes ouverts à une interaction honnête et constructive. Notre idée de créer un espace commun de coopération et de sécurité de l’Atlantique au Pacifique qui inclurait divers formats d’intégration notamment l’Union européenne et l’Union économique eurasienne le confirme.

Je répète encore que la Russie est favorable au rétablissement d’un partenariat à part entière avec l’Europe. Nous avons de nombreux sujets de l’intérêt réciproque: la sécurité et la stabilité stratégique, la santé et l’éducation, la numérisation, l’énergie, la culture, la science et les technologies ainsi que le règlement des problèmes climatiques et environnementaux.

Le monde évolue de manière dynamique et fait face à de nouveaux défis et menaces. Et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de traîner le fardeau des malentendus, rancunes, conflits et erreurs du passé. Ce fardeau qui nous empêchera de nous concentrer sur le règlement de problèmes d’actualité. Nous sommes convaincus que nous devons tous reconnaître ces erreurs et les corriger. Notre objectif commun et incontestable consiste à assurer la sécurité continentale sans lignes de division, à créer un espace commun de coopération équitable et de développement global pour la prospérité de l’Europe et du monde entier.

Source

Scénarios pour les législatives de septembre 2021

Le 19 septembre 2021 se tiendront les élections législatives russes, qui verront l’élection de la nouvelle douma (le pendant de l’assemblée nationale en France).

Au 17 septembre 2020, 41 sont autorisés à participer aux élections.

Les 14 suivants sont déjà en liste :

– Plateforme civile
– Russie unie
– Vert
– Communistes de Russie
– Parti communiste de la Fédération de Russie
– Parti libéral démocrate de Russie
– Parti de la croissance
– Patrie
– Parti russe des retraités pour la justice sociale
– Russie équitable – Pour la vérité
– Iabloko
– Parti russe de la liberté et de la justice
– Parti des nouvelles personnes
– Alternative verte

Le reste des partis à participer à cette campagne électorale devra recueillir au moins 200 000 signatures pour pouvoir participer.

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Lors des précédentes élections de 2011 de grosses manifestations avait éclatées, les plus grosses depuis 1991, notamment la révolution des neiges sur Bolotnaia, qui avait vu l’émergence d’Alexeï Navalny comme figure politique.
Russie Unie avait obtenu 49,3%
Le KPRF 19,19%
Russie Juste 13,24%
Le LDPR 11,67%

Les élections de 2016 ont elle vu elle Russie Unie obtenu 54,2%
Le KPRF 13,34%
Le LDPR 13,14%
Russie Juste 6,22%
Analyse des élections de 2016

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Pour les élections de 2021, l’enjeu est le maintien par Russie-unie de sa position dominante, rendu plus complexe dans un contexte économique complexe et aggravé par la crise du Covid19.

1/ Quatre scénarios pour les résultats des élections à la Douma d’État de septembre (selon un rapport de l’Agence pour la communication politique et économique, dont le directeur général est membre conseil de Russie-Unie.

Scénario 1 (50% de probabilité) :
Dominance pondérée de Russie Unie, et quatre partis à la Douma.
Russie Unie recoit 50% et 305-315 sièges.
Outre Russie unie, le Parti communiste, le Parti libéral-démocrate et Russie juste entreront à la Douma.

Scénario 2 (35% de probabilité)
Nouvelle faction est un modèle à cinq partis à la Douma.
Russie unie obtient plus de 40% et 285-305 sièges et un parti additionnel aux 4 grands partis entre à la Douma.
Les favoris selon l’agence : le parti russe des retraites, les communistes de Russie, Iabloko, le parti des gens nouveaux ou Rodina.

Scénario 3 (10% de probabilité)
Dominance totale de Russie est un modèle à trois partis à la Douma.
Russie Unie recoit 6% et 345-360 sièges.
Seuls trois partis entrent à la Douma, plausiblement Russie Unie, le KPRF et le LDP.

Scénario 4 (5% de probabilité)
Pluralisme utopique est un scénario avec cinq, six ou sept partis à la Douma.
Russie Unie obtient 35% et 235-255 sièges.
Outre le KPRF, LFPR et Russie Juste, deux ou trois petits partis dépassent les 5% et entrent à la Douma.

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2/ Selon le fond Perspectives politiques trois scenarios existeraient.

Scénario 1 – Forteresse dans lequel Russie Unie obtient 55 / 60%

Scénario 2 – Wings of change dans lequel Russie Unie obtient 50%

Scénario 3 – Perte de majorité dans lequel
Soit Russie Unie maintient sa majorité mais perd les grandes villes.
Soit Russie unie n’obtient que 225 mandats et est contraint à des coalitions.

4-ième mandat de Poutine: 2018-2024 Digitalisation, Russification, Démographie et Projets Nationaux

L’année 2020 sera vraisemblablement, historiquement, l’année qui ouvrira le cycle d’après, celui d’une époque au sein de laquelle  Vladimir Poutine ne sera plus le président de la fédération de Russie.

La nomination de Mikhaïl Michoustine est une illustration de l’avenir que Vladimir Poutine envisage pour la Russie et surtout des élites qu’il souhaite pour diriger le pays.

Un avenir bien différent de celui que nous promettait la grande majorité des commentateurs et soit disant spécialistes de la Russie de 2000 à 2020.

Ancien chef du Service fédéral des impôts depuis  2010, Mikhaïl Michoustine  est crédité d’avoir conçu et réalisé l’extraordinaire numérisation des services fiscaux russes, permettant d’augmenter les recettes fiscales russes de 20 a 35% du produit intérieur brut et surtout de faire en sorte que « les impôts cessent d’être un problème pour les entreprises russes ».

Ingénieur de formation, il aurait de fortes connaissances sur les technologies importantes, telles que la blockchain et l’intelligence artificielle. Selon le PDG de Sberbank, German Gref, Michoustine serait rare, talentueux et polyvalent et l’un des managers les plus efficaces et les plus qualifiés du pays. Pour le chef de la Chambre des comptes, Alexei Kudrin,  Mishustin a le doigt sur le pouls de la numérisation.

En plus d’être un conservateur sur le plan sociétal, c’est un musicien hors pair qui a conçu certaines des chansons de Grigory Leps (ici et ici).
Anecdote, il n’avait pas de page Wikipédia avant sa nomination … La Kremlinologie est une science qui ne pardonne pas 🙂

Cette digitalisation de l’administration russe ne concerne pas que le Service fédéral des impôts mais l’ensemble des services administratifs.

Conséquence, la capitale, ville pilote de cette digitalisation est devenue aujourd’hui l’une des villes les plus connectées du monde, via notamment le travail de l’actuel maire de la Ville Sergueï Sobyanine.

Depuis le début du redressement national, entame en 1999, Vladimir Poutine avait réussi la création d’un système politique de rassemblement, fédérant les clans et permettant un équilibre des intérêts. Comme l’a absolument parfaitement écrit Jean Robert Raviot : « En menant, selon la tradition soviétique, une politique des cadres destinée à sélectionner les hommes les plus compétents, mais aussi les plus loyaux, le président russe cherche à consolider les bases du système corpocratique que d’aucun qualifieraient de “capitalisme d’état” – qu’il a instauré, système dont la pérennité lui importe sans doute davantage que son destin personnel après 2024. »

La résignation du gouvernement Medvedev, sanctionné pour n’avoir sans doute pas suffisamment initié les réformes permettant la réalisation de la stratégie 2020 est un signe qu’au Kremlin, on a compris, a un niveau élevé, le défaut de politique intérieure , mission du gouvernement russe. La figure de Medvedev et de son gouvernement, relativement impopulaire en Russie n’était sans doute pas le meilleur binôme pour les prochaines élections législatives dans un contexte global qui voit un effritement de la confiance envers Russie Unie, sur fond de contestations principalement sociales. Pour autant, ami d’enfance du président et homme de première confiance, les nombreux commentateurs qui ont mis Dimitry Medvedev « au placard » font une grosse erreur d’analyse, le Poutinisme fonctionne en grande partie sur le binôme « : confiance / loyauté.

Fait par contre absolument impossible à envisager il y a même 5 ans : la Russie dispose d’un gouvernement dont la moyenne d’âge est de 45 ans, une génération de technocrates, moins politiques, une génération qui n’appartient pas à l’entourage historique du président russe, ni aux réseaux de « Leningrad ». Hormis Lavrov et Shoigou, hommes forts du précédent gouvernement et proches de Vladimir Poutine, seul l’ancien ministre des finances survit en tant que figure des « libéraux » kremlin-compatibles issus de la période Medvedev.

Fait encore plus incroyable : les modifications de la constitution que le président a initié verront l’obligation pour les fonctionnaires, ministres et candidats à la présidence russe l’obligation de n’avoir ni double nationalité, ni d’avoir résidé et obtenu à l’étranger un document de séjour ou résidence ; et surtout d’avoir vécu en Russie 25ans, contre 10 ans aujourd’hui.
Les enfants de la grande majorité de l’élite russe actuelle, qui étudient à l’ étranger sont donc déjà hors-jeu des sphères de gouvernance de la Russie post-Poutine. Ne seront pas Tsars de Russie les enfants dont le logiciel mental aura été façonné à Yale, Stanford ou la Sorbonne, dieu merci pour la Russie ; exactement comme c’est le cas en Chine. Continue reading

Ligne directe de Vladimir Poutine: ce qu’il faut retenir

imagesLe président russe a tenu la semaine dernière sa 13e séance annuelle de questions-réponses avec la population, répondant à 74 questions en 3 heures et 57 minutes.

Cet événement assez surprenant s’est, au fil des années, converti en une authentique tradition pour Vladimir Poutine et est devenu une pièce non négligeable de sa communication au sens large, nationale comme internationale.

Hormis quelques questions plus que surprenantes le ton et les réponses du président russe permettent de dégager quelques grandes orientations stratégiques dont aucun des medias francais n’a fait part.

La victoire démographique

Le président est revenu sur la situation démographique, en rappelant que celle-ci s’était amélioré en 2014 avec une hausse sans précèdent du nombre de naissances, ce que les lecteurs de Sputnik savent déjà.

En insistant sur ce point essentiel pour l’avenir du pays, le président russe remet la vie au centre du débat et ce faisant, conforte le statut de la Russie comme champion de la défense des valeurs chrétiennes au sein d’un monde européen et occidental qui mène lui une politique de destruction de ces mêmes valeurs. Continue reading