J’ai deja traité sur ce blog le sujet de la baisse de l’espérance de vie en Russie en 2020 a cause de la surmortalité anormale qu’a connu le pays.
Ci-dessous cette involution en image. la baisse de l’espérance de vie en 2020 par rapport a 2019 a été la plus forte en Tchétchénie, dans la région de Lipetsk et au Daguestan.
Alors que le recensement fédéral se tiendra a la fin de l’année 2021, au 01 janvier 2021 la population russe est estimée à environ 146,238 millions d’habitants.
La majorité sont des Russes, dont la part est d’environ 80%, bien que des représentants de plus de 180 nationalités vivent également dans le pays faisant de la Russie un pays polyethnique et polyculturel.
Le pourcentage de peuples autochtones musulmans est estimé à environ 10% de la population du pays soit environ 14 millions de personnes, auxquels il faut ajouter les migrants d’Asie centrale qui représentent en temps normal entre 10 / 15 millions de personnes, mais sans doute la moitié actuellement à cause de la crise du Covid19.
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La part des Russes dépasse 90% dans 30 sujets de la fédération de Russie et constitue la majorité de la population locale dans 72 sujets de la fédération de Russie – principalement les régions des districts fédéraux du centre et du nord-ouest, ainsi que le sud de la Sibérie.
Les régions les plus mono-ethniques et habitées presque entièrement par des Slaves sont les régions de Vologda, Tambov et Briansk, où leur part est supérieure à 96%. Dans la plupart des républiques nationales, la part des Russes varie de 30 à 50% et dans 13 sujets, leur part ne dépasse pas 50%.
En bleu, les sujets ou les russes sont majoritaires, en couleur mauves / roses ou ils sont le plus minoritaires.
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Quelles sont les régions dans lesquelles la part de Russes est la plus faible ?
1/ Dans certaines des 6 républiques du Caucase du nord. Le district fédéral du Caucase du nord comprend 9,9 millions de personnes. En Tchétchénie résident 1,9% de russes contre 23% en 1989. En Ingouchie résident 3% de russes contre 23% en 1989. Au Daguestan les russes sont 4%.
Dans les 3 autres républiques la situation est bien moins critique : – En Ossétie du Nord-Alanie les russes sont 20%. – En républiques de Kabardino-Balkarie les russes sont 25%. – En République de Karatchaïévo-Tcherkessie les russes sont 32%.
2/ Touva Touva comprend 350.000 habitants.
La région faisait partie de différents khanats turcs jusque son annexion par l’empire mongol puis son intégration à l’Empiremandchou.
En 1921, les Touvains se proclament indépendants mais rejoignent le giron soviétique devenant un oblast autonome, puis, en 1961, une république autonome.
En 1959 les russes représentaient 40% de la population, contre 16% en 2010 et sans doute à peine 7 à 8% aujourd’hui, soit autour de 50.000 personnes.
61% des Touvains sont bouddhistes et 8% sont shamanistes.
3/ La Tchouvachie La Tchouvachie comprend 1,2 millions d’habitants. La Tchouvachie est une république peuplée à 70% de Tchouvaches, un peuple turcophone de la Volga. Les russes étaient 26% de la population en 1989 à la chute de l’URSS, ils sont toujours autour de 26%. Les tchouvaches sont chrétiens à hauteur de 70 / 75% ce qui est un facteur important empêchant les tensions religieuses tel que par exemple dans le Caucase du nord.
4/ Kalmoukie La Tchouvachie comprend 280.000 habitants. La Kalmoukie est une république du Caucase russe peuplée de Kalmouks, des descendants de Mongols de l’actuel Xinjiang en Chine, refoulés vers l’ouest par les troupes de l’Empereur de Chine à la fin de la guerre Dzoungar-Qing au 17ieme siècle. Les Kalmouks sont majoritairement Bouddhistes. Les russes qui représentaient 55,9 % en 1959 étaient 30% en 2010 et sont probablement 25% aujourd’hui.
5/ Bachkirie La Bachkirie comprend 4millions d’habitants.
La Bachkirie est une république située entre l’Oural et la Volga. Les Bachkirs sont un peuple parlant une langue turque, et sont majoritairement musulmans.
Les russes y représentaient 43% de la population en 1959 et 36% en 2010, ils sont sans doute un peu moins aujourd’hui.
Les premiers recensements ont eu lieu sous l’empire en 1897, puis en 1920.
Un recensement national a été effectué avant la création de l’URSS, à l’intérieur des frontières de la Russie soviétique en 1920 mais ses résultats sont jugés incomplets.
Sous l’URSS des recensements ont eu lieu
– En 1920 – En 1926 – En 1937 – En 1939 – En 1959 – En 1979 – En 1989 – En 2010
– Un recensement partiel a eu lieu en Crimée en 2014 après la réunification.
Le recensement de 2020 n’a pas eu lieu a cause du Covid19 et se tient sur le mois de septembre 2021. Vous pouvez aussi suivre l’Instagram du projet ici
Les chiffres démographiques de 202 pour l’Ukraine sont disponibles.
Le pays a connu en 2020 616.835 décès contre 581.114 décès en 2019 soit une hausse de mortalité de 6,15% et 35.721 décès en plus.
Le pays n’a pas connu de première vague printanière de printemps et la mortalité due à la crise du Covid19 n’a commencé à augmenter que lors de la seconde vague d’automne et à partir des mois de novembre et décembre 2020.
En novembre 2020, 63.440 personnes sont mortes en Ukraine, soit 35% de plus qu’en novembre 2019 et en décembre sont mortes 67.633 personnes soit de 42% de plus qu’en décembre 2019.
Officiellement seulement 18.500 personnes seraient décédées du covid19 en 2020 soit 52% de la surmortalité de l’année.
Le pays connait sa grosse seconde vague actuellement et la mortalité sur ce printemps 2021est spectaculaire, nous reviendrons sur la mortalité sur le premier semestre 2021 dans un prochain article.
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En 2020 le pays a connu 293.457 naissances contre 308.817 en 2019 soit une baisse de 5,25%.
Il est donc mort deux fois plus de citoyens qu’il n’en est né et la baisse naturelle de population a été de –323,378 habitants soit un niveau équivalent à l’année 2005 qui avait vu 427.259 naissances, 761.263 décès et une baisse naturelle de population de 334.004 habitants.
Si Moscou a été la première victime du Covid19 et la ville par laquelle l’épidémie s’est propagée à travers le pays (voir mon article sur ce sujet), la capitale du nord a été également fortement impactée par le Covid19 d’un point de vue de la mortalité.
Pour rappel la mortalité a augmenté de 18% en Russie en 2020 par rapport à 2019, de 18,6% sur l’Oblast de Russie du centre et de +16,5% sur l’Oblast du nord-ouest.
Si sur Moscou la mortalité a augmenté de 23,3% avec 28.233 décès en plus en 2020 par rapport à 2019, sur Saint-Pétersbourg la mortalité sur 12 mois a augmenté de 22,9% avec 13.558 décès en plus en 2020 par rapport à 2019.
Officiellement le Covid a tué 7.694 personnes dans la capitale du nord soit 56% de la surmortalité de l’année. Mais selon les estimations de l’organe de santé de la ville, 15% des décès de l’année 2020 sont liés au Coronavirus, soit 11.100 décès ce qui correspondrait à 82% de la surmortalité.
Les quartiers avec le plus de décès dans la ville sont les quartiers de Kolpinski et Kurortni et les quartiers avec le moins de deces sont Tsentralni et Primorsky.
On peut voir ci-dessous la mortalité en rouge par mois de l’année 2020 et la surmortalité en 5 par mois par rapport à la moyenne des années 2011- 2019.
En 2020 la natalité a elle diminué de 7% avec 55.968 naissances contre 60.030 en 2019.
Une baisse de la mortalité par cancer de 1,5% en Russie a été enregistrée en 2020, malgré la pandémie de coronavirus a annoncé le ministre de la Santé de la Fédération de Russie Mikhail Murashko lors de l’ouverture du XIIe Congrès extraordinaire des oncologues et radiologues de la CEI et de l’Eurasie.
Selon Mikhail Murashko, malgré la pandémie, pas un lit simple destiné aux patients atteints de cancer n’a été désattribué pour etre réattribué au Covid. ⠀ Le Congrès des oncologues et radiologues de la CEI et de l’Eurasie s’est tenu du 7 au 9 avril à Moscou et a rassemblé non seulement des oncologues russes de premier plan, mais aussi des spécialistes étrangers d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient.
Cette année, des experts de premier plan dans le domaine de l’oncologie, de la radiologie, de la radiothérapie, de la chirurgie et d’autres domaines issus de 21 pays participent à cet événements.
Sur le graphique ci-dessus, surmortalité en Russie sur la période 04/2020 –> 02/2021 par rapport à 04/2019 –> 02/2020
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Part officielle du Covid19 dans les décès
Comme on peut le voir les zones dans lesquelles la surmortalité est la moins expliquée par le Covid19 sont : – Le Caucase et notamment l’Ingouchie et la Tchétchénie – Les républiques ethniques de la Volga telles que la Bachkirie le Tatarstan, la Tchouvachie, Mari-El et la Mordovie. – L’Oblast de Samara – Dans la région de Moscou les Oblasts de Riazan et Lipetsk. – L’Oblast de Leningrad – La Tchoukotka
Les zones dans lesquelles la surmortalité est la plus expliquée par le Covid19 sont: – Moscou – L’Oblast de Moscou – Saint Petersbourg – Arkhangelsk / Komis – Touva, la Khakassie et l’Altai – Le Kamtchatka