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Chaîne du Frussien : Réflexions sur Chypre en 2023
Photo du jour (23/03/2023)
Je suis à Chypre en vacances, vidéo sur le sujet dans les heures qui viennent en direct de Nissi beach !
Quels sont les sentiments d’envie d’émigration des russes et leur attitude envers ceux qui ont quitté la Russie ?
Les fantasmes sur la démographie russe sont généralement couplés avec les fantasmes sur le fait que tous les russes voudraient quitter leur pays 😉
L’institut Levada (agent du Krem.. pardon, agent étranger en Russie) nous donne quelques informations via un sondage mené du 21 au 28 février 2023 sur un échantillon représentatif de la population urbaine et rurale de 1.626 personnes âgées de 18 ans et plus dans 137 localités et 50 sujets de la Fédération de Russie.
11% des russes sondés souhaiteraient partir de Russie pour vivre à l’étranger soit autant qu’en mars 2022 et qu’en octobre 1994 et 1990, les taux les plus bas depuis l’existence des sondages sur ce sujet en Russie.
En mai 2021, ils étaient 22% à souhaiter partir de Russie pour vivre à l’étranger
Sans trop de surprises, les jeunes ont plus le désir de quitter la Russie
– 23% parmi les 18-24 ans
– 19% parmi les 25-39 ans.
– 8% parmi les 40 à 54 ans
– 4% parmi les répondants de 55 ans et plus.
Ce chiffre de 23% vous parait énorme ?
A titre de comparatif en 2018, 72% chez les 18-24 ans en France souhaitaient quitter la France pour vivre à l’étranger tandis qu’il y à 10 ans déjà, 70% des jeunes anglais souhaitaient vivre à l’étranger.
Surpris ?
A la question : ” voudriez vous déménager définitivement de Russie” comme on peut le voir ci-dessus la tendance est fortement à la baisse et majoritairement chez les jeunes.
Maintenant, comme on peut le voir ci-dessus, le nombre de gens qui sont en train de préparer réellement leur départ ou ont pris la décision ferme de partir sont 2% des sondés.
4% y réfléchissent sérieusement et 8% y pensent de temps en temps.
85% n’y pensent jamais, le taux le plus élevé depuis l’existence des sondages sur ce sujet en Russie.
Maintenant comment les russes réagissent t-ils envers les gens partis vivre hors de Russie ?
Comme on peut le voir ci-dessous, 14% en ont une opinion positive contre 28% en décembre 2018 et 25% en ont une opinion négative contre 14% en décembre 2018.
Le gap par tranche d’age n’est pas important comme on peut le voir ci-dessous.
Il n’y a pas non plus de grosse différence selon que les sondés soient de Moscou, de ville de > 500 000 habitants , de 100 – 500 000 habitants , de moins de 100 000 habitants ou des villages.
Maintenant la question : quels sentiments ressentez vous envers les gens qui ont quitté la pays suite à l’annonce de la mobilisation partielle.
71% des 18-24 ans interrogés comprennent et on des ressentiments neutres et positifs, mais chez les > 40 an : 59,5% le voient de façon négative.
57% des habitants de Moscou comprennent, on des ressentiments neutres et positifs mais 55% des habitants des < 500 000 habitants le voient de façon négative.
Enfin concernant le fait de priver de la propriété les gens qui, partis de Russie, critiquent le pouvoir russe.
49% des russes sont pour, 44% sont contre.
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Jacques Baud : 1 an du conflit russo-ukrainien. Partie 2
Emmanuel Todd: «Les gens n’ont pas compris les enjeux en Ukraine»
Emmanuel Todd, anthropologue et historien reconnu, est revenu dans Points de Vue sur son analyse de la situation en Ukraine. Pour lui, «cette guerre n’a jamais été une guerre entre l’Ukraine et la Russie»: «Pour la Russie, l’Ukraine est un problème mineur. C’est un défi à l’OTAN et aux États-Unis.»
Chaîne du Frussien : Est ce qu’on vit librement en Russie en 2023 ?
Démographie de la Russie pour Janvier 2023
Les résultats démographiques de janvier 2023 sont disponibles et il y a une bonne surprise : le nombre de naissances a augmenté en Russie par rapport à 2022 tandis que la mortalité est elle en baisse.
En janvier 2023, 104.199 enfants sont nés en Russie contre 103. 782 en Janvier 2022 soit 417 naissances en plus et une hausse de 0,4%.
Ce sont les naissances produites au mois d’avril 2022 soit après le déclenchement de l’opération spéciale militaire. Le nombre de naissances n’avait plus augmente an / an depuis novembre 2021, il conviendra de voir si c’est un accident ou une tendance.
Le nombre de décès est lui en forte baisse avec 168.418 décès contre 192.952 décès en janvier 2022 soit 24.534 décès en moins et une baisse de 12,7%.
Le nombre de naissances a augmenté dans 43 sujets du pays sur 85. Les taux les plus élevés sont observés au Daghestan (+19,2%), en Komi et en Yakoutie (+14,8%).
Dans le même temps, dans la République de l’Altaï, le taux de natalité a diminué de plus de 21%, de 20% dans la région autonome Juive et de 18% dans la région de Kaliningrad et de Sébastopol.
Le déclin naturel de population est de 64.200 personnes en janvier 2023 contre 89.200 personnes en janvier 2022.
Russie : vers la collecte d’informations génomiques de tous les suspects
J’en avais déjà parle, la Russie est un pays qui embrasse la génétique.
La Douma d’Etat a adopté en deuxième lecture un projet de loi sur la collecte obligatoire de l’information génomique de tous les suspects.
Le projet de loi prévoit que les échantillons d’ADN seront prélevés auprès de tous les condamnés et suspects, ainsi que lors de toute arrestation administrative.
Actuellement, la collecte de l’ADN est faite uniquement chez les condamnés pour des crimes graves et particulièrement graves, ainsi que pour tout crime contre l’intégrité sexuelle.
Russie : le miracle du plein emploi en ce début 2023
Fin de 2022, le marché du travail russe a connu une pénurie record de demandeurs d’emploi et au quatrième trimestre 2022 il y avait en Russie en moyenne 2,5 postes vacants pour chaque chômeur ce qui n’était pas arrivé depuis 2005 selon le service d’analyse, d’audit et de conseil FinExpertiza.
La situation la plus favorable pour les demandeurs d’emploi a été formée dans la région de Toula (11, 2 postes vacants par chômeur), la région autonome Juive (10 postes vacants), la région de Leningrad (9, 1 postes vacants), la région de l’amour (8 postes vacants), le District autonome de Yamalo-Nenets (7, 2 postes vacants), la région de Nijni Novgorod (6, 7 postes vacants), le territoire de Primorsk (6, 1 postes vacants), la région de Volgograd (5, 7 postes vacants), la région de Mourmansk (5, 4 postes vacants). postes vacants) et de la région de Pskov (4,8 postes vacants).
En revanche, neuf régions ont connu des pénuries d’offres d’emplois avec moins d’un poste vacant par demandeur d’emploi et notamment la république d’Ingouchie (86 demandeurs d’emploi par poste vacant), la Tchétchénie (27 demandeurs d’emploi), le Daguestan (12 demandeurs d’emploi), Tyva (4,5 demandeurs d’emploi), l’Altaï (3,7 demandeurs d’emploi), ‘l’Ossétie du Nord (2,9 demandeurs d’emploi), la Kabardino-Balkarie (2,6 demandeurs d’emploi), la Kalmoukie et la Karatchaïévo-Tcherkessie (1,1 demandeurs d’emploi).
Le nombre de postes vacants en Russie a considérablement augmenté au cours de l’année postpandémique 2021, à mesure que l’activité commerciale se redressait après la crise du coronavirus. La saisonnalité établie du marché du travail russe est la suivante: au début de l’année, les besoins en personnel des entreprises commencent à augmenter, atteignant un maximum en été, après quoi ils diminuent progressivement malgré un rebond après l’été, les citoyens russes changeant plus souvent de travail après les vacances.
En général, en 2022, le nombre de postes vacants ouverts, à l’exception de janvier et de février, était inférieur à celui de 2021, et cet écart s’est creusé à partir du second semestre, pour arriver au quatrième trimestre de 2022 avec 1,7 million d’emplois vacants, soit 17,6% moins par rapport à la même période de l’année précédente.
Mais parallèlement à la baisse du nombre de postes vacants en 2022, le nombre de citoyens à la recherche d’un emploi a lui aussi également diminué, et cette baisse a commencé directement depuis le début de l’année, pour arriver au quatrième trimestre avec 676.000 personnes officiellement en recherche d’un emploi, soit 32,3% moins par rapport à la même période de l’année précédente.
Au quatrième trimestre de 2022, il y avait 2,5 postes vacants par demandeur d’emploi, soit le maximum depuis 2005 contre 2,1 postes vacants par demandeur d’emploi au quatrième trimestre de 2021, bien que le nombre total de postes vacants en 2021 était alors plus élevé.
Conséquence : le marché du travail russe connait une situation unique de forte la pénurie de demandeurs d’emploi et le le taux officiel du chômage est, en cette fin février 2023, de 3,6% en Russie et de 0,3% à Moscou.
La population active âgée de 15 ans et plus en janvier 2023 s’élevait à 75,6 millions de personnes, dont 72,9 millions étaient classées comme économiquement actives et 2,7 millions comme chômeurs, répondant aux critères de l’Organisation internationale du travail.
Comment expliquer ces chiffres ?
1/ Les sanctions et le départ de nombreuses entreprises étrangères de Russie (ou la réduction de leur activité) n’ont pas provoqué une hausse du chômage, mais les entreprises ont réduit le taux d’embauche de nouveaux employés. Dans l’ensemble, les employeurs ont essayé d’optimiser les coûts du travail et cela s’est traduit notamment par le transfert de travailleurs à temps partiel et l’absence d’augmentation réelle des salaires en fonction de l’inflation.
2/ Les entreprises étrangères, qui représentent en emplois directs quelques 2 millions d’emplois ont non seulement continué à payer les employés durant l’arrêt de leur activité mais ont aussi offert des packages de sorties souvent importants pouvant aller pour certains cas / postes / entreprises à 12 mois de salaire, ce qui leur permet de se constituer un solide coussin de sécurité financière.
Admettons que 25% du business étranger ai quitté le pays , cela représente quelque 400.000 emplois soit 0,5% (en gros) des actifs pas tous pressés de rechercher un travail.
3/ La mobilisation a enlevé au monde des actifs quelques 350.000 personnes soit environ 0,5% des actifs.
4/ La peur de la mobilisation a enlevé aux actifs disponibles sur le marche du travail quelques 500 / 700.000 personnes qui ont quitté la Russie, suite à la mobilisation soit encore 0,8% des actifs.
5/ Beaucoup d’actifs ont aussi démissionné et quitté leur travail, s’isolant pour éviter de recevoir une Povestka (soit la convocation militaire d’engagement dans le cadre de la mobilisation) que l’on reçoit soit au lieu de résidence, soit au lieu de travail. Les chiffres ne sont pas publics mais les témoignages des entreprises nombreux, sans doute cela représente encore des dizaines de milliers d’emplois …
Au total le cocktail émigration / mobilisation à donc sans doute coûté la disparition du marché de l’emploi russe environ 2% des actifs ce qui est assez impactant.
6/ Enfin et bien sur les aides sociales aux chômeurs sont en Russie quasi-inexistantes et beaucoup de gens ne travaillent pas officiellement (et ne sont donc pas à la recherche d’un emploi), ce qui explique le décalage considérable entre le nombre d’actifs sans emplois officiels et le nombre de chômeurs inscrits officiellement qui cherchent un travail.