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De l’Europe et la Russie, de Libération à Dissonance

L’Europe à besoin de la Russie au niveau énergétique car la Russie dispose des réserves de gaz et de pétrole dont l’Europe à besoin (…) L’Europe a besoin du fabuleux potentiel que représente la Russie, tant le potentiel humain avec ses 140 millions d’habitants, que pour l’acheminement de ses matières premières que pour ses technologies ou son capital humain, qu’elle pourrait utiliser afin de combler le dépeuplement à l’est de l’Oural“. 

Alexandre Latsa, sur Dissonance, mars 2009

http://alexandrelatsa.blogspot.com/2009/10/lavenir-de-leurope-cest-la-russie_03.html

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La Fédération a les matières premières dont l’Union manque et l’Union, la technologie dont la Russie a besoin. Entre elles, il n’y a pas de compétition mais une complémentarité dont l’organisation devrait et pourrait être fondée sur des règles commerciales et un droit des affaires qui marqueraient un pas dans l’établissement d’un état de droit en Russie“.

Bernard Guetta, Libération, septembre 2010
http://www.liberation.fr/monde/01012291587-la-russie-demande-sa-main-a-l-europe

Achats de voix aux élections ?

L’agence de ré-information du territoire ZEROpa vient de passer cette nouvelle :

En Russie, cette dictature dirigé par le dictatorial Dimitri Poutinov, on achète les voix aux élections … Un de nos journalistes à pu entrer en contact avec un Russe d’origine Caucasienne qui a affirmé que l’oligarque Dassov, candidat du parti au pouvoir pour sa ville a acheté des voix, dépensant jusqu’à 100.000 Euros !”

Vous voulez en savoir plus ? La suite ici

Enfumage médiatique, itv pour le journal EUROPA

Le journal EUROPA qui se définit comme est un magazine à vocation européenne, ayant pour but de favoriser l’échange d’information entre les jeunes d’Europe. Théotime Roudin a eu l’amabilité de m’interroger dans leur dernier numéro, que je vous incite à lire non pas pour mon interview mais car il est plein de surprises. N’hésitez pas à diffuser autour de vous, et même à vous y abonner!

Pouvez-vous rappeler brièvement qq chiffres (foyers, victimes, hectares, délogés…) concernant les incendies qui ont ravagé la Russie cet été ?
Tout d’abord les incendies terribles qui ont frappé la Russie sont la conséquence d’une intense sécheresse qui a duré de fin juin à aout 2010. Le bilan est assez dramatique puisque 29 000 foyers d’incendies naturels se sont déclenchés, d’une superficie totale de 927 500 ha, causant la mort de 55 personnes, et détruisant près de 2 700 maisons1. Pendant cette canicule, des feux de tourbières autour de Moscou ont noyé la capitale dans une atmosphère de fumée assez irrespirable, qui a entrainé une sur-mortalité importante dans cette ville cet été, surtout chez les personnes âgées, de l’ordre de 60%, soit une dizaine de milliers de personnes. Au jour d’aujourd’hui des incendies mineurs continuent de brûler dans l’Altaï, à la frontière avec le Kazakhstan mais également dans l’ile de Sakhaline, sur la côte pacifique.

Comment peut-on relativiser le nombre de victimes et les forêts détruites ?
Il n’est pas question de relativiser mais d’étudier calmement les faits, voir ce qui s’est réellement passé en prenant en compte les réalités du terrain, et l’environnement.
Tout d’abord la Russie est un pays immense, très étendu, grand comme 31 fois la France et 2 fois les Etats-Unis. Le nombre de pompiers y est deux fois inférieur à celui de la France (22.000 contre 55.000) et ceux-ci ne sont pas vraiment rôdés à lutter contre des incendies de cette ampleur. La moitié du territoire russe est boisée (8 millions de km²) et de nombreuses parties de ces forêts sauvages sont des zones relativement vides, souvent pas alimentés en eau courante avec des maisons étant en bois. Il est assez facile de comprendre que les feux se soient dès lors propagés rapidement mais également que l’État ne pouvait que « peu » faire techniquement pour arrêter ces incendies. Néanmoins si l’on regarde les chiffres de plus près, on s’aperçoit que finalement les 975 000 ha qui ont brûlés ne représentent « que » 0,05% du territoire russe. On oublie vite (merci les médias) que l’incendie de Cedar (USA) en 2003 avait détruit 4 847 maisons. Je donne cette comparaison avec un pays comme l’Amérique qui est préparé et équipé à répondre aux incendies.

Vous avez constaté un acharnement « russophobe » des médias occidentaux, et notamment français, dans le traitement de ces incendies. Pourquoi est-ce que le traitement des médias européens est si orienté ou éloigné de la réalité?
La presse s’est déchaînée contre le pouvoir russe, lui attribuant toutes les responsabilités dans les dommages collatéraux de ces incendies et même dans leurs déclenchements (!). Mais enfin lorsque chaque année en Amérique brûle 3 fois ce qui a brûlé en Russie cet été 2010, on n’entend aucun journaliste marteler que la responsabilité est celle du pouvoir démocrate ou républicain en place. J’étudie intensément le traitement médiatique Français de la Russie, pays dans lequel je vis, et travaille, c’est incroyable. Il y a une volonté parfaitement claire de discréditer ce pays, de le faire passer pour une dictature, une sorte de tiers-monde noir, rouge et brun, dans lequel il n’y aurait aucune liberté et qui ne partagerait pas les valeurs « paneuropéennes » . La majorité des étrangers, généralement européens, que je rencontre sont sidérés du fossé entre ce qu’ils lisent sur la Russie dans leurs médias nationaux, et la vie réelle.
Le problème est pour l’instant politique, voire même géopolitique. La Russie est la puissance émergente qui inquiète l’Occident américano-centré, car elle n’est pas sous contrôle de l’OTAN. C’est une puissance nucléaire, politique, et qui à une vision du monde qui ne « cadre » pas avec le projet unipolaire que certains espèrent pour le monde de demain. C’est une puissance souveraine, et l’affirmation de cette souveraineté est la grosse raison du matraquage médiatique dont elle est victime dans la presse occidentale.

C’est notable que les journalistes (pas uniquement français) ne font pas toujours leur boulot (cf.l’article caniculaire du Figaro avec une photo des grévistes mexicains). Mais n’y a-t-il pas aussi une manipulation des médias russes ?
Les télés russes sont effectivement relativement contrôlés par l’état, mais pas beaucoup plus qu’en France, voire moins. Je veux dire par là qu‘il y a des médias « d’opposition stricte » au pouvoir et surtout que le « ton » employé en général dans les médias en Russie est autrement plus libre et rentre-dedans. Quant à la presse écrite elle est très variée et une réelle presse d’opposition existe. Soyons sérieux, tout autant que le pouvoir russe a une emprise relativement forte sur les médias, en France de façon très subversive on a totalement anesthésié la liberté d’expression. Et il n’y a qu’à voir la façon dont les médias français parlent de la Russie pour bien se rendre compte du niveau de totale désinformation, voire de propagande. Par contre lorsque la presse Russe parle de la France, c’est « relativement » objectif.

On a pu voir des photos du Premier ministre Poutine aux commandes d’un Canadair. Est-ce qu’il n’y a pas une manipulation de l’opinion publique ? (russe et internationale)?
Et De Gaulle en uniforme qui regarde un essai nucléaire ?! Non je ne crois vraiment pas, Vladimir Poutine a depuis son élection toujours été sur le terrain et s’est toujours comporté en homme d’action. C’est un homme de terrain et un grand sportif, et qui a toujours été au contact de la population et des événements difficiles. Effectivement il s’est donné cette image d’être là dans un avion de chasse, là dans un Canadair…C’est son style, il n’y a rien de très « manipulant » là- dessous puisqu’il est réellement comme cela, sur le terrain et cela depuis mars 2000. Il faut bien comprendre également que cela plait beaucoup aux Russes.

Est-ce que les hausses des côtes de popularité de Medvedev et Poutine en sont la conséquence ?
Les côtes des deux hommes sont relativement toujours élevées et très stables, elles ont légèrement fléchies pendant les incendies mais c’est normal après de tels événements, et au sortir d’une crise financière mondiale durant laquelle la Russie comme tous les pays du monde a été touchée. Globalement les Russes font confiance au pouvoir central.

Un programme de reconstruction est mis en place pour les personnes qui ont perdu leur logement. Combien de personnes pourra-t-il toucher ?
La reconstruction des maisons détruites est prise en charge par l’État, dans de relativement bonnes conditions. L’équivalent de 135 millions d’euros ont été débloqués pour aider les victimes des incendies. En gros 50 000 euros7 par maison ce qui est assez conséquent car les reconstructions se font selon des standards bien supérieurs à l’état des maisons détruites. En outre, chaque famille de victimes à touché une « aide » supplémentaire de 1 million de roubles, soit près de 25 000 euros. Pour ce qui se demande si les reconstructions ont vraiment lieu, il est possible de suivre en direct, via des webcams l’évolution des travaux.

Propos recueillis par Théotime Roudin

Development and building institutions and traditions is more important for a new country than democracy.

* Development and building institutions and traditions is more important for a new country than democracy. That’s precisely what Pakistan needed and continues to need. In Pakistan, we need a visionary nationalistic leadership at the top backed by the strength of the Pakistani military to install a confident visionary leadership and give it consistency and continuity. That’s the formula that worked for China. The more time we waste in propping up a fake democracy, the more Pakistan will come closer to internal failure.


* Consider Mr. Musharraf and Mr. Putin, both products of military institutions in their respective countries. Both came to power around the same time. Ten years later, Musharraf faces the humiliation of exile and defeat while Putin is still in power. Musharraf led the country into internal and external chaos leaving Pakistan humiliatingly even more dependent on other countries that are taking advantage of the situation, while Putin saved Russia from collapse and reasserted Russia’s power when everyone had written that country off.

Démographie en Russie, aout 2010

Les résultats démographiques de Aout sont en ligne http://www.gks.ru/free_doc/2010/demo/edn08-10.htm.
La mortalité en hausse de 27,4% comparé à aout 2009. Le taux de mortalité mensuel observé est sans équivalent depuis janvier 2008, la mortalité étant plus élevé en général en hiver qu’en été, c’est dire.
La natalité est néanmoins aussi en hausse, de 5,2% ce qui est une bonne nouvelle.

Pour la période de janvier à aout 2010, les naissances sont donc en hausse de 1,9% mais les décès également en hausse de 2,8%.
Pourquoi ?

Bien sur la mortalité inhabituelle due à la canicule qui a frappé la Russie a beaucoup joué, rien qu’à Moscou par exemple, il y a eu 68,6% de décès supplémentaires qu’en aout 2009. Cette hausse est de 24,7% dans la région de Moscou. La hausse est de 71,1% à Lipetsk, de 68,7% à Voronej, de 75,2% à Volvograd, de 67,5% à Samara ou encore de 78,8% à Samara (!).

La surmortalité malheureusement exceptionnelle de “aout 2010” (41.000 décès de plus qu’en aout 2009) a fait que il y a 32.000 décès de plus que de naissances. Cette mortalité exceptionnelle prive la Russie d’une hausse de population pour ce mois d’aout 2010.

Ce mauvais été (juillet et surtout aout) fait que il pourrait y avoir plus de 1.800.000 naissances cette année, mais la mortalité pourrait finalement dépasser 2 millions de personnes. A noter que cela semble confirmé par le fait que sur la période Janvier à juillet 2010, il y a 50.000 entrées de moins que sur la période de janv à juillet 2009. La conséquence de tout cela : la population pourrait stagner cette année, voir très peu augmenter (comme en 2009) et ne pas augmenter de 80.000 ou 100.000 personnes, comme cela était prévisible de façon cohérente avant ces évènements tragiques.

Les commentaires dissonants de Victor Balabine

Le courrier de Russie à récemment publié un article intéressant, en citant des extraits de la correspondance de Viktor de Balabine (correspondance dont l’intégralité de l’oeuvre peut être lue la). Je vous incite à lire ces lettres extraordinaires et l’analyse des Français faite par Victor de Balabine.

Mai 1842. Lorsque Victor de Balabine prend son poste de secrétaire d’ambassade à Paris, les relations franco-russes sont des plus médiocres. Le champion de l’autocratie qu’est Nicolas Ier goûte fort peu la politique libérale du Roi des Français. De son côté, la France ne pardonne pas à la Russie la répression du soulèvement de Pologne. De part et d’autre, les ambassadeurs ont été rappelés, et les deux puissances ne sont plus représentées que par des chargés d’affaires. Pour autant, ces relations orageuses entre les gouvernements n’empêchent pas certains Russes, aristocrates fortunés pour la plupart, de voyager et de séjourner en France. Les lettres de Balabine à sa famille, écrites en français, sont un témoignage passionnant sur cette petite communauté.

Les Russes à Paris… À ces mots, un Français d’aujourd’hui imagine volontiers l’irruption d’invités bruyants et incontrôlables, capables de bouleverser en un instant le bel ordonnancement de la vie parisienne, mais aussi, en dépensant des fortunes sur un coup de tête, de faire le bonheur des commerçants locaux… Ces représentations ne sont pas nouvelles, et Balabine s’amuse ainsi en septembre 1842 de l’effarement que suscite l’arrivée de ses compatriotes : « Il pleut, dépleut, et repleut sans discontinuer ; gris, froid, humide, crotté : voilà actuellement Paris ; rhume, toux, catarrhe, voilà ses habitudes. Et quelle est la cause de cette bise précoce, sinon l’invasion des Russes ! A tout moment, clac, clac, et l’on voit s’arrêter devant l’hôtel deux ou trois berlines pyramidales, écrasées sous le poids des vaches et des malles, noires ou jaunes, et dans ces arches patriarcales, des familles entières, enfants, nourrices, bonnes et le diable et son train… »
Pour la plupart, ces arrivants sont des familles de la haute aristocratie venues passer l’hiver à Paris. Ils trouvent généralement à se loger sur la rive droite, vers la rue de la Paix, la rue de Rivoli ou le boulevard des Italiens. Quoique depuis 1834 le séjour à l’Etranger des sujets du Tsar soit limité à cinq années, il semble que certains aient été autorisés à rester plus longtemps, comme ce vieux viveur de Toufiakine, qui meurt en 1845, « et que le peuple même connaissait à cause de sa petite tête penchée et de ses jockeys rouges à Longchamp ». Avec lui disparaît une antique lignée de princes qui, d’après Dolgoroukov, « pendant toute la durée de la longue existence de leur famille, s’en sont tenus rigoureusement au principe de ne point mettre au monde de gens d’esprit »… 

Grandes dames et renégats

Balabine note la place enviée de plusieurs dames de la noblesse russe – les Galitzine, Narichkine, Choiseul, Wittgenstein, ou Davidoff. Plusieurs d’entre elles font partie des reines de beauté de la ville, et ce n’est que justice pour le jeune diplomate russe pour qui ses compatriotes soutiennent sans rougir la comparaison avec les Parisiennes : « Les Françaises, dans leur accoutrement de promenade, à la fois simple et élégant, ont sur elles un avantage marqué ; mais en revanche, le soir dans un salon et au bal, les nôtres l’emportent par leurs toilettes d’abord, toujours fraîches et de bon goût, ensuite par un certain bel air, une certaine tenue un peu raide peut-être, mais qui leur donne un je ne sais quoi de distingué et de grande dame ; enfin il y a souvent entre elles et le sexe indigène, à quelques exceptions près toutefois, la différence qu’il y a entre moi et le duc de Richelieu auprès duquel, sans me vanter, j’ai l’air d’un duc et pair. »

Très imbu de sa caste, Balabine ne mentionne pas les Russes d’autres catégories sociales, par exemple les marchands qu’il a pu à l’occasion côtoyer de par ses fonctions. De même il ne parle pas des exilés politiques, des Bakounine, Herzen, Dolgoroukov, Tchitchakov ou Golovine. S’il a certainement dû rendre compte de leurs activités dans ses dépêches officielles, il eût été peu prudent de le faire dans une correspondance privée. En revanche, il est amené à évoquer d’autres proscrits, ces Russes convertis au catholicisme et désormais personæ non gratæ au pays de l’orthodoxie. Balabine, fort hostile à la foi romaine, ne cache pas sa réprobation à l’égard de tels itinéraires spirituels. Quelques grandes dames ont lancé le mouvement, comme la comtesse Rostopchine. Plusieurs jeunes gens suivent cet exemple à l’époque de l’arrivée de Victor à Paris : le bruit court que son prédécesseur à l’Ambassade, Ivan Gagarine, dont il a repris l’appartement, veut se faire jésuite ! Plus tard, le propre frère de Balabine aura le même parcours. Le jeune attaché d’ambassade doit reconnaître, un peu à son corps défendant, l’excellent accueil que lui fait Madame Swetchine, sans doute la Russe la plus influente de Paris avec la princesse de Liéven. Les deux tiennent des salons en vue, où, par goût autant que par devoir, Balabine est amené à se rendre souvent.

Journée d’un diplomate

Un diplomate est en effet tenu par sa charge à de nombreuses obligations mondaines. Victor s’y plie avec une belle énergie. Qu’on en juge par son emploi du temps en 1845 : « Le lundi l’on va au grand Opéra ou chez le duc de Galliéra, chez Rothschild où l’on est certain de trouver de la bonne musique, puis chez Mme Alexis de Saint-Priest, chez Mme d’Aramon ; le mardi aux Italiens ou chez M. Guizot, chez le comte Molé, la duchesse de Poix, la marquise de la Grange ; le mercredi, entre autres chez Mmes Narichkine, de Chastenay ; le jeudi aux Italiens et chez le prince de Ligne… » et ainsi de suite jusqu’au dimanche. À peine trouve t- il le temps de piquer une tête dans la Seine, le matin, avant de commencer son travail à la chancellerie ! Heureusement, l’été est un peu plus calme entre deux sessions parlementaires.

Au cours de ses années parisiennes, Balabine a été partout, à la Cour comme aux séances de l’Assemblée, dans les prisons et asiles aussi bien que dans les églises et salons de peinture. Ses lettres font la part belle aux spectacles auxquels il a assisté, aux artistes qu’il a admirés ou qui l’ont déçu. Il a écouté les cours de Blanqui et les prêches de Ravignan, parlé politique avec Guizot, Thiers et Molé, littérature avec Dumas, Hugo, Mérimée et Sainte-Beuve, musique avec Berlioz… 

De toutes ces rencontres il a fait des portraits, drôles, méchants, brillants. 

– De Salvandy, futur ministre de l’Instruction publique : « ne pas s’extasier sur la beauté de Salvandy est déjà différer d’opinions avec lui, car évidemment il s’admire ». 

– De l’épouse d’Alfred de Vigny : « Imprégnée du souvenir des poétiques inspirations de cet élégant poète, mon imagination s’apprêtait à voir apparaître une femme dont la beauté pure et esthétique réaliserait, sous une forme saisissable, les rêves de son jeune mari. Quelle erreur ! une masse informe, grande, grasse et rouge, tenant le juste milieu entre la bonne et la cuisinière anglaise. » 
– Ou encore de Balzac, venu faire viser son passeport pour Saint-Pétersbourg. « Faites entrer, dis-je au garçon de bureau. Aussitôt m’apparaît un petit homme gros, gras, figure de panetier, tournure de savetier, envergure de tonnelier, allure de bonnetier, mise de cabaretier, et voilà. Il n’a pas le sou donc il va en Russie ; il va en Russie, donc il n’a pas le sou. »

Custine à l’inverse

En fin diplomate, Balabine s’efforce d’orienter l’opinion publique française dans un sens plus favorable à sa patrie. Il parvient à convaincre le publiciste Paul de Julvécourt de gommer quelques passages insultants de son roman Les Russes à Paris. Certes, il ne peut rien contre le succès de Custine en 1843. Il reconnaît d’ailleurs que l’ouvrage se lit avec intérêt, tout inexact et excessif qu’il soit. Et de remarquer : « Si j’avais du temps et de l’espace, je m’amuserais à montrer comment l’on pourrait s’y prendre pour traiter, à la manière du marquis de Custine, la France et les Français. 

* S’agirait-il des douanes : vous arrivez, votre enfant a un ABC (édition de Bruxelles) entre ses mains, confisqué, voilà pour la libre circulation de la pensée ; 

* Avec vous quelques cigares dans votre poche, confisqués, du thé, confisqué ; des dentelles, des soieries, etc.., confisqué, voilà pour la liberté du commerce. 

* Le régime de nos prisons russes est cruel ! Et le Mont-Saint-Michel avec ses détenus dont le National nous donne tous les jours le bulletin de santé ? et dans ce bulletin que lisons-nous ? Jacques s’est pendu, Pierre s’est étranglé, Jasmin est devenu fou… »

S’il s’efforce de corriger les idées reçues concernant les Russes, Balabine n’est en effet pas exempt de préjugés à l’égard des Français, qu’il n’apprécie guère. Il est moins virulent que le comte Rostopchine qui, lors de son séjour à Paris, pouvait affirmer péremptoirement : « Le Français est créé pour danser beaucoup, rire souvent, se moquer toujours et ne penser jamais ». Mais chez lui aussi on retrouve les accusations habituelles de légèreté, d’ignorance (« hors de sa sphère, le Français ne connaît rien »), d’égocentrisme et de friponnerie, les remarques classiques sur la « nature essentiellement maniable et malléable des Français ». 

Peut-être l’homme intelligent n’est-il pas celui qui n’a pas de préjugés – qui n’en a pas ? –, mais celui qui reste spirituel lorsqu’il est injuste, et c’est bien le cas de Victor de Balabine tout au long de ses lettres. 

Nicolas Ier l’appréciait à sa juste valeur, d’autant qu’il partageait tout à fait ses préventions à l’égard des Français : en 1848, Balabine, qui se trouvait en Russie, fut chargé de porter à ses compatriotes de France l’ordre de quitter un pays en proie à la Révolution. Lors de son audience de congé, l’Empereur, lui frappant sur l’épaule, lui aurait dit ces mots qui ont dû lui aller droit au cœur : « Prends bien garde au moins de ne pas te faire écharper par ces Parisiens : toutes leurs peaux ensemble ne valent pas la tienne »…

A very clear analysis from Timothy Post

Since this last 3 years, i have been reading comments from pseudo specialists about Russia which sometimes made me laugh, sometimes upseted me and sometimes were making me feel totally depressed .. Many of those comments were made by people who weresupposed to be “specialists” )).. Whatever today i red this short analysis from Timothy POST and i founded that is was so clear and logical that i decided to post it ! You can find Timothy on Facebook.

Think of the Russian presidents since perestroika as a continuum which started with a closed society and a planned economy and has as its destination a modern liberal democracy (think: France).
– The first 8 years of Yeltsin’s rule was a messy dismantling of the old system. The dislocation was perhaps unnecessarily rough but the job was finished. 
– Putin’s 8 years were about regrouping and stabilization. The key goal and accomplishment of Putin’s was that Russia was able to stand on its own two feet and was beholden to no organization (IMF, World bank, etc.) or country (USA, Germany, China, etc.). 
– Medvedev’s 8 years are all about modernizing (i.e. bringing Russia up to Western European standards)“.

One possible scenario would be for Putin to shift over to become head of the Supreme Court and a women appointed Prime Minister with the expectation that she will become President after Medvedev in 2016. This will enable Putin to continue to play a stabilizing role and also for him to take his place his unique place in history as the only person to have served as head of FSB, President, Prime Minister, and head of Supreme Court.

These guys are all on the same team and want the same thing- to ensure that Russia is self-sufficient  (economically and militarily), a full partner amongst the leading nations of the world, and to improve living standards. 

So far they have executed very well on this plan.

Vox Populi : la Russie et l’ouest

 

Cet article fait partie du projet Vox POPULI

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D’après vous que devrait faire la Russie avec l’ouest ?

En 2000, 74% des sondés pensaient que la Russie devrait renforcer ses relations avec l’Occident, contre  57% des sondés en 2008. En 2000, 13% des sondés pensaient que la Russie devrait se distancer de l’occident, ils sont 26% en 2008.
 
Comment pensez vous les relations avec l’occident ?
En 1999 52% des sondés envisageaient la relation Russie/occident comme amicale, ils ne sont que 34% en 2008. En 1999 38% des sondés envisageaient la relation basée sur une absence de confiance, ils sont 52% en 2008.
 
Les critiques émises à l’encontre de la Russie sur les “droits de l’homme” et la “démocratie” sont elles une immixion dans les affaires intérieures Russes ?
Pour 51% des sondés c’est le cas, et pour 28% ce n’est pas le cas.
 
La démocratie à l’occidentale pour la Russie ?
Pour 9% des sondés elle est impérative pour la Russie, pour 44% pas essentielle et pour 35% néfaste.
 
Le modèle démocratique Occidental est t’il bon pour la Russie ?
Pour une majorité de sondés (51%) ce modèle n’est pas adapté et pour 35% c’est un bon modèle.
 
Vous sentez vous Européens ?
Sondage intéressant : en 2008 : 59% des Russes ne se sentent pas Européens et 54% ne ressentent pas appartenir à la culture Occidentale. 

 

Sentez vous que vous appartenez à la culture Occidentale ?
54% des Russes ne le ressentent pas et pour 32% ce n’est pas important.
 
Que pensez vous du “way of life” occidental ?
62% en avaient une image positive en 1991, ils ne sont plus que 46% en 2008.
10% en avaient une image négative en 1991, ils sont désormais 30%.
 
Si vous aviez le choix, iriez vous vivre à l’ouest ? 

Le mythe de l’émigration à l’ouest s’effondre, 67% des Russes ne souhaitent pas migrer à l’ouest, et seuls 24% le souhaiteraient migrer.
 
Si l’on parle des gens ordinaires, pensez vous que la vie était t-elle meilleure en URSS ou à l’ouest ?
En 2000 49% des sondés pensaient que le niveau de vie était meilleur en URSS que à l’ouest, et 29% meilleur à l’ouest. Ce taux s’est équilibré, passant de respectivement 38% à 30%.
 
D’après vous qu’est ce qui rendait la vie des gens meilleure à l’ouest que en URSS ?
Pour une majorité croissante de sondés (62% en 2008) les standards de vie étaient plus élevés à l’ouest que en URSS. 
A noter que de moins en moins de sondés pensent que le niveau d’éducation, de santé et de garanties pour le future est en baisse assez forte.
A noter également que a peine  20% des sondés pensent que la “démocratie” et les “droits” étaient des facteurs qui rendaient la vie meilleure à l’ouest.
 
Pensez vous que 75 ans de communisme ont modifié l’homme Russe en le différenciant de l’européen de l’ouest et que c’est irrémédiable ?
Plus de la moitié des Russes -53%) en sont plutôt convaincus et 32% n’en sont plutôt pas convaincus.