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Etats Unis : la conquête de l’est !
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En complément de mon article de novembre dernier sur la venue / visite de Alain de Benoist à Moscou sur l’invitation de Alexandre DOUGUINE, veuillez trouver en lien la traduction de cette conférence, c’est ici !
Comme le nouvel État russe s’affirme de plus en plus sur la scène internationale, l’élite politique conservatrice, cherche à donner corps à une idéologie qui justifie le rejet des institutions internationales et le mépris des critiques occidentales sur la vie politique russe. Ce faisant, elle a ressuscité le slogan tsariste « Orthodoxie, autocratie et nationalité.» « Je suis profondément convaincu que la conception des droits de l’homme varie d’une culture à l’autre, dans la mesure où le concept même de la personne varie » affirme le politologue Alexandre Douguine qui dirige le Centre d’études conservatrices à l’université d’État de Moscou et qui est un des principaux exposants du nouveau conservatisme russe. Dans la culture russe, nous dit Douguine, « une anthropologie collective a prédominée », signifiant que l’individu ne peut seulement réaliser pleinement son potentiel qu’en agissant comme une partie de l’ensemble de la société. La conception russe des droits de l’homme ne comprend pas, pour lui, « le droit au péché », ce qui veut dire que la société, particulièrement sous la forme de l’Église orthodoxe russe et de l’État central, à une obligation de se protéger elle-même afin de pouvoir protéger les droits de ses citoyens. Douguine affirme que la tradition culturelle russe concernant les droits et les valeurs a plus en commun avec la tradition musulmane qu’avec le libéralisme occidental. « Dans les traditions musulmanes et orthodoxes, presque tout correspond », dit-il, « Toutes les deux rejettent à la fois les aspects spécifiquement laïques, occidentaux, européen, et la conception individualiste des droits de l’homme. » En avril 2006, l’Église orthodoxe russe a parrainé le Xème Conseil annuel du peuple russe, qui adopta une Déclaration des droits de l’homme et de la dignité qui remet directement en cause la Déclaration universelle des droits de l’homme. Douguine fut un important contributeur de ce texte, comme le fut le métropolite de Smolensk et de Kaliningrad Cyrille, qui est un candidat bien placé pour succéder comme patriarche à Alexis II récemment décédé. « Il y a des valeurs qui ne sont pas moins importantes que les droits de l’homme », énonce la déclaration orthodoxe. « Ce sont la foi, l’éthique, les sacrements et la patrie. » Dans le courant de cette année, un groupe de philosophes influents, qui se désignent eux-mêmes comme des « conservateurs dynamiques », a publié un document intitulé La Doctrine russe. A bien des égards, il synthétise le programme politique de l’actuel gouvernement russe. Comme les autres tendances conservatrices, le livre insiste sur le fait que « l’individu se reconnaît comme une partie organique de l’environnement social (voisins, collègue de travail, relations), de la famille et de la nation (État et principales institutions sociales) ; il y a un enrichissement mutuel, un soutien mutuel entre l’individu et la société. »
On ne voit pas encore clairement quelle influence le nouveau conservatisme a à au sein de l’élite dirigeante, qui comme Poutine lui-même, est bien disposée envers l’Église orthodoxe. Ainsi l’idéologue en chef du Kremlin, Vladislav Surkov, qui inventa le terme « démocratie souveraine » pour décrire le système politique de la Russie, a emprunté des éléments de la pensée conservatrice pour plaider en faveur de la restriction de l’influence des lois internationales, des organismes économiques mondiaux et de l’opinion publique occidentale sur le développement de la Russie. Dans un article publié l’année passée, Douguine saluait « l’évolution » de Surkov du libéralisme vers le conservatisme, et le fait que sa réflexion était centrée sur l’État. « Pour moi la valeur de l’État est absolue », écrivait Douguine. « Et des valeurs comme le libéralisme, la démocratie, la société civile, la liberté et la justice sociale sont secondaires comparées à l’étatisme. J’observe précisément l’évolution de Surkov dans cette direction. » En termes pratiques, on relève l’influence conservatrice dans le fait que la Russie a contesté le système international de surveillance des élections développé par l’Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe en le déclarant partial. En juillet 2008, les Russes ont fait valoir que les observateurs des élections doivent « montrer du respect pour les organes nationaux du pouvoir, y compris les organes électoraux » des pays d’accueil et s’en remettre au gouvernement « dans toutes les autres questions touchant à la souveraineté du pays. » De même, le Kremlin a critiqué la Cour européenne des droits de l’homme et a pris des mesures pour rendre plus difficile pour les citoyens russes de déposer des plaintes à Strasbourg. L’année dernière, le Président d’alors Vladimir Poutine a signé un décret visant à « renforcer la protection des droits de la Russie » à la Cour. Cependant, les valeurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme continuent à avoir une certaine emprise en Russie. D’une chose, la constitution de 1993 du pays – notamment l’énumération des droits des citoyens – est clairement rédigée dans l’esprit de la Déclaration. Le Président de la Cour constitutionnelle Valery Zorkin déclara ainsi dans une interview à Rossiiskaya Gazeta, en novembre 2008 : « Selon la Constitution, l’individu, ses droits et libertés sont les plus hautes valeurs. »
La plupart des maladresses du Poutinisme au cours des huit dernières années sont nées des efforts pour superposer le nouveau conservatisme à une structure plus libérale que le Kremlin ne semble pas vouloir abandonner complètement. Bien que le gouvernement de Poutine ait suivi une ligne de renforcement de l’État, on rencontre occasionnellement des prises de positions favorables à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, semblables aux commentaires de Zorkin. Ce mois-ci, le parti au pouvoir Russie unie a soumis un projet de code de conduite morale pour les fonctionnaires d’État qui dit explicitement que les fonctionnaires ne sont pas tenus d’obéir aux ordres qui « sont en grave contradiction avec les droits fondamentaux de l’Homme énoncés dans les lois de la Fédération de Russie et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. » Les conservateurs n’ont pas de mal à démontrer que le peuple russe partage leurs notions des « valeurs nationales » de la culture russo-orthodoxe. Un sondage national par le Centre pan-russe d’étude de l’opinion publique (VTsIOM) de décembre 2008 a révélé que 33% des Russes soutiennent « la défense des valeurs traditionnelles russes, l’indépendance nationale, le renforcement du pouvoir et la défense des intérêts des Russes » points de vues que les chercheurs du VTsIOM définirent comme « un conservatisme national. » De ce fait, les conservateurs russes tels que Douguine et le métropolite Cyrille, insistent sur la nécessité de respecter la culture historique et les traditions morales, lors de la rédaction des lois, ainsi que le droit de chaque culture de poursuivre sa propre voie de développement. Sinon, avertit Douguine : « Le risque du choc des cultures nous menace. Si un de nous – l’Europe, l’Occident dans son ensemble ou la Russie – commence à essayer d’imposer sa conception des droits de l’homme à l’autre, il y aura des problèmes. Parce que de notre point de vue, notre conception des droits de l’homme est optimale, même universelle, à la différence de l’Européenne. Et les Européens pensent exactement le contraire. Dès que nous commençons à mettre sérieusement l’accent sur les prétentions à l’universalisme, un conflit surgit immédiatement. »
Fin décembre à Rostov le Don s’est tenue une conférence sur la question des Ruthènes organisée par la fondation du général Ivashov. Les Ruthènes (ou Rusyns) sont ce peuple d’europe centrale dont je vous avais déjà parlé la. Aucune source d’information francophone n’y a fait écho hormis le blog de mon ami Palpatine. Je vous joint ci dessous la seule traduction en Francais de la résolution adoptée à l’issue de cette conférence.
Le malus de l’interview : “Aujourd’hui, nous avons une stratégie commune face à la Chine, face à la Russie“. Le bonus de l’interview : ” Mais le xxie siècle ne sera pas européen: il sera multipolaire “.
Tu l’as dit coco ….
Comme le souligne le monde, Kirill, fils et petit-fils de prêtre, souhaite voir l’orthodoxie jouer un rôle plus important dans la vie politique et sociale. Agé de 62 ans, le métropolite de Smolensk et de Kaliningrad Kirill était à la tête de la diplomatie de l’Eglise depuis 1989 et pourrait moderniser la communication de l’Eglise en Russie, tout en restant traditionaliste sur le fond, estiment les experts. Le nouveau patriarche russe paraît également apte à améliorer les épineuses relations de l’Eglise orthodoxe russe avec les catholiques. En tant que ‘ministre des affaires étrangères’ du patriarche Alexis II, mort en décembre, il a rencontré trois fois le pape Benoît XVI.
” Comment pouvons-nous vous aider ? “, a demandé M. Dell à V. Poutine, évoquant la nécessité de dynamiser le secteur IT local pour tirer pleinement parti des « talents scientifiques et techniques » que recèle la Russie.
« Nous n’avons pas besoin d’aide. Nous ne sommes pas des invalides. Nous ne souffrons pas de capacités mentales limitées », a rétorqué Vladimir Poutine, avant d’affirmer que certains pays avaient besoin d’aide, mais que ce n’était pas le cas de la Russie, pays dans lequel de nombreuses initiatives visant à développer les infrastructures IT avaient été conduites.
A lire également : ceci 😉
Le siège des troupes Allemandes (opération Nordlicht) commença le 8 septembre 1941 pour se terminer le 18 janvier 1944. La défense de Leningrad fut assurée par le général Joukov. Le siège dura 31 mois (plus de 900 jours), et fut le plus long de l’histoire moderne. Il prit définitivement fin le 27 janvier 1944 et coûta aux Soviétiques 1 800 000 hommes (dont plus d’un million de civils).
Quant aux forces de l’Axe, elles déploraient la perte de 200.000 de leur soldats.
Extraits :
” La crise Osséto-Géorgienne a suscité divers commentaires quant à ses causes. Dans Le Monde du 4 septembre 2008, Bernard Dreano soutient l’idée que les autorités Géorgiennes seraient tombées dans un piège que Moscou leur aurait tendu, en faisant croire que la Russie était sur le point d’abandonner l’Ossétie du Sud.
Inversement Bernard Henri-Levy prétend que la Géorgie aurait attaqué pour préempter une attaque russe et que 150 chars russes auraient déjà été présents en Ossétie du Sud. Cette thèse est celle utilisée par le gouvernement Géorgien qui affirme désormais que son action du 7 août fut une réaction à une entrée massive de l’armée russe via le tunnel de Roki “.
Je conseille aux lecteurs de lire les 7 démonstrations de Jacques SAPIR