La phrase du jour par Vlad Sobell

Lu sur ROPV

I would, therefore, give the following advice to Western democracies that want ultimate power fall into the hands of Medvedev (or, eventually, someone other than Putin): 
First, stop censoring the Russian regime and please note that it is supported by vast majority of the electorate. 
Second, focus on your own problems – namely, the moral decay and systemic flaws of your economies.

Russia’s governance will normalize more quickly if the West stops interfering in its domestic affairs. This is the only realistic way forward.

Le Latsa d’or

Le courrier de Russie à récemment publié une interview très intéressante de Anne Belvèze, je laisse mes lecteurs la consulter sur le site du journal en question, néanmoins je me permettrais d’en reproduire ici une partie à mon sens fondamentale.
Anne Belvèze: Elles (NDLR les femmes russes) ont sur le dos une forte pression familiale, c’est vrai. Plus vous montez dans la hiérarchie, moins il y a de femmes : 35% – alors qu’elles sont brillantes ! C’est une perte colossale pour l’entreprise. 
Les enfants ne sont pas des boulets, au contraire : c’est un bonheur, une motivation ! Et là, pour le coup, je sais de quoi je parle : les enfants sont là, ils nous portent, on a un rôle modèle à donner, surtout aux garçons.

Mazars, désormais, est devenue une vraie usine à bébés : on a un taux de natalité incroyable. Car on a pris certaines mesures : travail à distance, aménagement des horaires, congésmaternité… et plus ça va, plus les mères reviennent tôt de congé maternité.

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Voila sans aucun doute un exemple à suivre pour nombre d’employeurs.
Bravo Anne Belvèze,voila une femme française qui mérite définitivement le Latsa d’or 2011 ! 🙂

médias mensonges, les émigrants fantômes de Russie

Très récement, toute une série d’articles venait rappeler à  quel point la Russie était un pays sans avenir. Divers médias francophones, tel que le Figaro, la Tribune de Genève, Le soir, reprenant une dépêche provenant visiblement de l’AFP, ont commenté les résultats d’un sondage  qui démontrait l’émigration massive dont le pays souffrirait depuis ces dernières années. On y lit par exemple « qu’un cinquième des R usses (22%) souhaiterait émigrer de Russie » et que « selon les chiffres officiels, cités par Vedomosti, en trois ans, environ 1,2 million de personnes ont quitté la Russie ». Ces résultats « illustreraient une nouvelle vague d’émigration, et mettent à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin” écrit Europe1.

Reprenons les deux informations clefs :

– 1 Russe sur 5 souhaiterait émigrer.

– 1,25 million de Russes ont quitté le pays depuis 2008.

 

Illétrisme ou médiamensonges ?
Tout d’abord, regardons de plus près l’origine de ce chiffre de 1,25 millions de russes qui seraient partis depuis 3 ans. Le chiffre vient d’une discussion en date du 15.01.2011 retransmise à la radio Echo de Moscou entre Sergueï Stépachine (président de la cour des comptes depuis 2000) et Michael Barshevski. Je rappelle l’échange en russe ci dessous, avec sa traduction:

«М.БАРЩЕВСКИЙ: … Ты говоришь сейчас про инновации (…) мы потеряли очень много мозгов, которые сегодня могли бы нам очень полезны в инновации.
С.СТЕПАШИН: Но у меня есть цифры точные. 1 миллион 250 тысяч человек, которые работают за рубежом. Это не самые плохие наши…
М.БАРЩЕВСКИЙ: Ты имеешь в виду не водопроводчиков?
С.СТЕПАШИН: Ну, это ученые, специалисты.
М.БАРЩЕВСКИЙ: Миллион 250 тысяч?
С.СТЕПАШИН: Миллион 250
тысяч. Примерно столько ушло после 1917 года».

M.BARCHEVSKI: … Tu parles de l’innovation (…) on a perdu beaucoup de cerveaux qui nous auraient été très utiles dans le cadre de l’innovation.
S.STEPACHIN: J’ai des chiffres précis. 1 million 250 mille personnes qui travaillent à l’étranger. Et pas les plus mauvais…
M.BARCHEVSKI: Tu veux dire pas des plombiers?
S.STEPACHIN: Des scientifiques, des spécialistes.
M.BARCHEVSKI: 1 million 250 mille?
S.STEPACHIN: 1 million 250 mille. Voilà à peu près combien sont partis depuis 1917.

à Comprenez bien ce qui a été dit et écrit: aujourd’hui 1,250 million de russes travaillent à l’étranger. Comment en est-on arrivé  à ce que ce chiffre soit repris par la presse
comme le nombre de russes ayant soi-disant fui la Russie de Poutine et Medvedev depuis 3 ans ?Nous en sommes arrivé là via un processus de douce mais régulière transformation / interprétation des textes qu’il est intéressant d’étudier. Observons cela de plus près.

Par exemple dès le 04.02.2011 mlnews affirmait que : “selon les calculs de la cour des comptes, ces dernières années 1,250 million de personnes ont émigré de Russie («По даннымСчетнойпалатызапоследниегодыизРоссиивэмиграциюуехали 1 миллион 250 тысяччеловек»).

On passe à la vitesse supérieure dans un article du 11 février 2011 de Moskovsksi Komsomolets intitulé “courons loin du tandem” («Бегомоттандема») où il est dit: « la cour des comptes a officiellement déclaré que durant les dernières années sont partis de Russie 1,25 million de personnes. La vague d’émigration est à peine moins grande que celle de 1917. Ces données sont confirmées par le directeur du Service Fédéral des Migrations (FMS) : 300 à 350.000 Russes partent chaque année travailler à l’étranger. Combien reviennent, il n’a pas dit ».
(«Счётная палата официально сообщила: “За последние годы из России уехали 1 250 000 человек”. Волна эмиграции немного меньше, чем после 1917 года. Эти данные подтверждает директор Федеральной миграционной службы Ромодановский: “Порядка 300—350 тысяч россиян уезжают каждый год работать за рубеж”. Скольковозвращается, оннесказал»).

Deux contre-vérités.  Non seulement la traduction de la phrase de Sergueï Stépachine est fausse, mais en ce qui concerne les 350 à 400.000 émigrants / an, il ne s’agit bien sûr que d’une émigration temporaire. C’est vérifiable sur le lien en question reprenant les affirmations du directeur du FMS : “Chaque année 300.000 Russes partent de Russie, dont 40.000 pour aller résider définitivement à l’étranger. Ce chiffre était de 70.000 en gros avant la crise, mais il s’est réduit à 30.000 à cause de la crise (..)”
Каждый год из России уезжают более 300 тысяч россиян, из них около 40 тысяч – на постоянное место жительства, считает глава Федеральной миграционной службы РФ Константин Ромодановский. “До кризиса цифра была 70 тысяч человек, но потом эта цифра сократилась. (…) Из всех уезжающих россиян за границу “примерно 30-40 тысяч” покидают страну на постоянное место жительства, сказал глава ведомства ». à Donc 400.000 russes sortent de Russie chaque année pour aller travailler ou étudier à l’étranger, ou encore pour des raisons personnelles (ce qui est un processus tout à fait normal) mais seulement un faible pourcentage d’environ 10% ne revient pas.

Le 29 mai 2011 Novaya Gazetta dans un réquisitoire contre la Russie intitulé ” La Russie ne plait plus” affirme que la Russie ne sera pas en état de faire face à l’année 2050″ en affirmant que le “représentant de la cour des comptes Serguei Stépachine a affirmé que depuis 2008, 1,25 million de personnes” ont émigré. (Председатель Счетной палаты Сергей Степашин еще в январе озвучил цифру — с 2008 года из страны уехало 1,25 миллиона человек экономически активного населения). 

L’article est constitué de témoignages de jeunes émigrants russes, qui expliquent pourquoi ils ont choisi de quitter la Russie et de vivre à l’étranger, aux Etats-unis, au Canada, en Israël, en Allemagne ou en Scandinavie. La liste complète de tous leurs griefs à l’égard de la Russie est un best-off du genre : peur de la police, pauvreté, petits salaires, pas de perspectives, pas de possibilité de fonder une famille, instabilité économique, xénophobie.. Bref le pays est foutu! Il est temps de se tirer (Пора Валить) comme dirait Marie Jégo du Monde!

L’hebdomadaire Newtimes du 17 au 23 mai 2011 confirme cet exode  massif: ” Selon les données du représentant de la cour des comptes de Russie, Sergueï Stépachine, au cours des trois dernières années ont émigré de Russie 1,25 million de personnes”.(По данным главы Счетной палаты РФ Сергея Степашина, за последние три года
из России в эмиграцию уехали 1 млн 250 тысяч человек).
 
Les faits, les chiffres, sont bien loin des obsessions idéologiques

L’institut Rosstat donne des chiffres reconnus comme étant assez précis. Etudions l’émigration de Russie vers l’étranger lointain et non l’étranger proche, ou monde ex-soviétique. Et cela afin de ne pas prendre en compte  les migrations intra-CEI de ressortissants russes d’origine géorgienne, urkainienne ou moldave. En effet il semble peu plausible que les émigrants russes aient fui en masse en Azerbaidjan, Géorgie, Ukraine ou Biélorussie. Si émigration économique il y a eu (voir les exemples dans l’article cité plus haut de Novaya Gazeta), ces émigrants ont évidemment fui vers des zones riches du monde: en Occident!  Les données de 1997 à 2008 sont consultables en ligne ici et celles de 2009 et 2010 ici. J’ai synthétisé sous forme de tableau ces résultats :

 
 

Etudions ces chiffres :

– Sur 14 ans ont définitivement quitté la Russie vers l’étranger lointain(hors ex-URSS) : 629.880 personnes
– Le gros de cette émigration a eu lieu entre 1997 et 1999.
– Depuis 1999 la quantité d’émigrants de Russie baisse,ce qui traduit l’amélioration économique que le pays a connu depuis 10 ans.
– Depuis 2008 : 37.894 Russes ont émigré définitivement vers l’étranger lointain.

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Regardons maintenant la totalité des émigrants de Russie (étranger proche et étranger lointain).
 
Depuis 2008 donc, 105.544 russes ont émigré à longue durée hors de Russie.

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Rappelez-vous ce qui est écrit plus haut, par le directeur du FMS : « Chaque année partent de Russie 300.000 Russes, dont 40.000 pour aller résider définitivement à l’étranger. Ce chiffre était de 70.000 en gros avant la crise, mais il s’est réduit à 30.000 à cause de la crise ». 30.000 donc en gros 1 /3 (entre 12 et 13.000 vers l’étranger lointain).Ensuite la Russie reste un pays avec un solde migratoire fortement positif, comme le montre le schéma ci-dessous qui compare les entrées et les départs de Russie. Depuis 2002, il part moins de 100.000 personnes / an, et depuis 2006 moins de 40.000 / an. Nous sommes donc bien loin des 400.000 / an qu’une certaine presse annonce.

Un tableau de Wikipedia permet de voir la réalité de ces flux migratoires russes.
 
Fantasmes, sondages et presse « indépendante » ?

Maintenant le sondage traduisant la soi disant nouvelle vague d’émigration, et qui mettrait à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin. 22% des Russes, soit une personne sur cinq, souhaiterait émigrer mais ils sont 73% à ne pas vouloir émigrer à l’étranger. Regardons attentivement le second tableau de ce même sondage, ils ne sont toujours que 1% en Russie  à déjà préparer leur départ en faisant leurs sacs (ca n’a pas changé depuis 2009), que 2% à avoir pris la décision d’émigrer et 6% à étudier les possibilités d’émigration. Ils sont également 69% à ne jamais penser à émigrer. Par comparaison, en 2006, 25% des jeunes britanniques souhaitaient émigrer, ce chiffre a atteint75% en décembre 2010. Mais à la même date, seulement 2% d’entre eux ont réalisé leur projet d’émigration. En clair, le pays n’a connu aucune fuite massive de cerveaux malgré de tels sondages. En 2009, 20% des Chinois diplômés souhaitaient également quitter le pays. En 2010, 30% des jeunes arabes (pays de la ligue arabe) souhaitaient également émigrer. On relève aussi que 20% des Bulgares en âge de travailler souhaitent partir à l’étranger. Ce seuil de 20 à 30% semble donc exister dans de nombreux pays, indépendamment du contexte économique local, très bon pourla Chine, ou relativement mauvais pourla Bulgarie par exemple.

Par rapport à ces chiffres, on peut surtout se demander s’il y a suffisamment de jeunes Russes diplômés ou pas, qui souhaitent acquérir une expérience professionnelle à l’étranger. La mondialisation de l’économie offre des opportunités de plus en plus nombreuses dans ce sens, et il n’y a rien de malsain dans cette tendance qui améliore les échanges économiques. Ce qui est malsain, c’est de propager dans les médias des chiffres faux, pour alimenter des prévisions catastrophistes.

Evidemment un sondage chez les lecteurs de Novaya Gazetta montre que 62% d’entre eux seraient prêts à quitter le pays, mais les lecteurs de NG sont principalement des libéraux-orientés, hostiles à la Russie d’aujourd’hui et à son pouvoir politique actuel, jugé responsable de tous les maux. Un  sondage fait dans ce lectorat n’est donc pas très représentatif de l’opinion publique russe en général. Bien sûr j’ai cité plus haut Vedemosti, un quotidien créé en 1999 suite à une initiative conjointe du Financial
Times
, du Wall Street Journal et du groupe de presse Sanoma (éditeur du Moscow Times). Pas étonnant qu’ils ne soient pas les derniers dans une certaine propagande de la Russie d’aujourd’hui. Il y a aussi cité newstimes dont la rédaction est composée de figures de la scène dites libérale et « anti-Kremlin d’aujourd’hui», comme Evguenia Albats ou encore
Valeriya Novodvorskaya. Une ex-correspondante Francaise du Figaro avait d’ailleurs pris la défense de la rédaction de ce journal, soi disant menacé par le Kremlin pour des problèmes de ligne politique. Quoi qu’il en soit en l’espèce et bien loin de toutes considérations politiques, on ne peut que constater leur totale mauvaise foi.

Quelles conclusions en tirer?

– Les chiffres montrent en Russie une baisse de l’émigration et une stabilisation de l’immigration depuis les années 2000.
– Le nombre de Russes qui ont quitté leur pays depuis 2008 est de 105.000 et non pas de 1,25 million.
– Une certaine presse dite d’opposition libérale gagnerait beaucoup à être un minimum sérieuse dans ses analyses et non à fantasmer en lançant des mensonges, repris et propagés sur la toile. La quantité ne s’impose pas sur la vérité.
– Les gros relais médiatiques francophones semblent ne pas vérifier leurs sources et on peut légitimement se poser la question de savoir s’il s’agit de mauvaise foi ou d’incompétence.  Dans les deux cas, c’est assez inquiétant et cela ne reflète pas la vérité de la Russie d’aujourd’hui.
Merci a Anatoly Karlin et Nicolas Starikov dont je me suis inspiré des analyses pour faire cette synthèse en Français.

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Liens annexes démontrant la mauvaise foi ou l’incompétence de nombre de nos journalistes:
 
 
 

К национальному примирению?

L’article original a été publié sur Ria Novosti. 

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Межэтническое и межкультурное сосуществование создает сейчас повторяющиеся проблемы во всех странах Европы. В последние десятилетия Франция и Европейский союз впервые в своей истории познали волны неевропейской иммиграции, которые создают проблемы интеграции, ассимиляции и мирного сосуществования с представителями коренных европейских народов. Гетто и национальное обособление являются двумя основными препятствиями, с которыми сталкиваются попытки гармоничной
интеграции вновь прибывших.
Недавно политические лидеры Франции, Германии и Великобритании признали провал мультикультурного общества, каким оно сформировалось в Европе. В рамках ЕС линеаризация политической жизни (по оси левые / правые) отчасти исключила из обсуждения понятия патриотизма и / или национализма, отданных движениям и политическим группкам, которые на политической арене классифицируются как самые правые. В большом масштабе (в европейском масштабе) вопрос об идентичности этой гиперструктуры
также ставится, без того, чтобы в данный момент на него был дан ясный ответ. Идет ли речь о христианском клубе? Является ли ЕС будущим федеративным государством? Как далеко должно продолжаться расширение Европы? В каком направлении? Является ли Россия, к примеру, менее европейской, чем Турция, это большое мусульманское государство, расположенное в Азии?Я уже упоминал несколько месяцев назад о существенном различии в структуре между Российской Федерацией и социальными демократиями Европейского Союза. Российская Федерация является исторической империей, которая уже в течение долгого времени включает в себя разнообразные народы и религии. Руководство другими и межрелигиозное сосуществование там гораздо более давние и уже укоренившиеся в политических нравах. Ислам в России, являющийся второй религией страны, это ислам коренной, местный, не создающий новых проблем, с которыми сталкивается, к примеру, французское общество.

Правда, что французский ислам был привезен миграционным потоком совсем недавно, и можно сказать, что этот французский ислам в некотором роде все еще существует в бета-версии. Межрелигиозный мир в России, который я проиллюстрировал на примере Татарстана, не был подвергнут опасности даже двумя последними войнами, которые российское государство вело на Кавказе. Однако этот опыт руководства различными общинами в России не помешал ни появлению в стране серьезного насилия на почве ксенофобии, ни существованию экстремистских группировок.

В декабре прошлого года инциденты возродили напряженность между Москвой и Северным Кавказом, так как после гибели русского болельщика во время драки, тысячи молодых радикалов собрались в знак протеста против очень значительного столичного кавказского меньшинства. Демонстрация привела к насилию, и весь декабрь шествия националистов и молодых кавказцев
следовали одно за другим, и даже сталкивались в столице. Эти непривычные проявления позволили проявить для иностранных наблюдателей две различные концепции России.

Националистическая этно-ориентированная концепция, которая полагает, что Россия должна отделиться от мусульманского Кавказа, и патриотическая федеральная версия, которая полагает, что идентичность России находит свое отражение в многообразии составляющих ее народов. В ответ на эти события были запрещены за экстремизм две основные группы крайне правых российской политической сцены, «Славянский союз» и «Движение против нелегальной иммиграции» (ДПНИ). Это запрещение стало частью мер,
принимаемых правительством России в попытках прекратить преступления и нападений на почве ксенофобии в основных городах страны. В последнее время различные группы скинхедов были приговорены российскими судами к очень суровым наказаниям, а около 500 человек после беспорядков в декабре 2010 года были осуждены за экстремизм.

Такая политика, похоже, дает результаты, так как по данным московского Бюро по Правам Человека 41 человек был убит в ходе 188 расистских нападений в 2010 году, против 87 убитых (и 378 раненых) в 2008 году и 71 убитых (и 333 раненых) в 2009 году.

Тем не менее, несмотря на это подавляемое насилие, общая политика сосуществования этносов и религий в России является моделью, которую европейские страны должны, без сомнения, взять за образец. Создание жизнеспособных мультикультурных моделей является сегодня настоятельной необходимостью для всех стран Европы. Впрочем, президент Дмитрий Медведев напомнил в начале этого года, что Россия «не может позволить соблазнить себя размышлениями относительно провала мультикультурной модели».

Еще более удивительно, правительство Чечни официально пригласило лидеров двух вышеупомянутых запрещенных российских крайне правых групп, чтобы показать им жизнь республики, но также попытаться ослабить напряженность между кавказцами и этническими русскими. Лидеры, о которых идет речь, отправились туда в начале мая и смогли встретиться с должностными лицами
и посетить республику. Они вернулись, утверждая, что были приятно удивлены республикой, благодаря царящему в ней «моральному кодексу», но также потому, что жизнь там приняла более или менее нормальный вид после окончания войны.

Министр иностранных дел республики Шамсаил Саралиев обосновал приглашение, объяснив, что чеченцы не хотели конфликта с кем бы то ни было из националистических соображений. Это попытка всеобщего примирения, объясненная экстремистам, без сомнения, является первой и скромной, но она очень символична. Разве не призвал президент России Дмитрий Медведев во время недавнего визита на Кавказ мусульманские организации содействовать возвращению на Кавказ некавказских народов, а мусульманское духовенство включиться на самом высоком уровне в борьбу с терроризмом?

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Vers une réconciliation nationale?

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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La cohabitation interethnique et la cohabitation interculturelle posent maintenant des problèmes récurrents dans tous les pays d’Europe. Depuis quelques décennies, la France et l’Union Européenne connaissent pour la première fois de leur histoire des vagues d’immigration non européenne qui posent des problèmes d’intégration, d’assimilation et de cohabitation avec les populations indigènes européennes. La ghettoïsation et la communautarisation sont les deux écueils principaux sur lesquels buttent les tentatives d’intégration harmonieuse des nouveaux venus. Récemment des dirigeants politiques deFranced’Allemagne ou d’Angleterre ont reconnu l’échec de la société multiculturelle telle qu’elle s’est constituée en Europe. Au sein de l’UE, la linéarisation de la vie politique (sur un axe gauche/droite) a relativement exclu du débat les notions de patriotisme et/ou nationalisme, laissées aux mouvements et groupuscules politiques classés comme les plus à droite sur l’échiquier politique. A l’échelle supérieure (l’échelle européenne) la question de l’identité de cette hyper structure est également posée, sans qu’une réponse claire soit pour l’instant apportée. S’agit-il d’un club Chrétien? Est-ce un futur état fédéral ? Jusqu’ou l’extension de l’Europe doit elle continuer? Dans quelle direction? La Russie par exemple serait-elle moins européenne que la Turquie, ce grand état musulman situé en Asie?


J’ai déjà parlé il y a quelques mois de la grande différence de structure entre la fédération de Russie et les sociales démocraties de l’Union Européenne. La fédération de Russie est en effet un empire historique qui comprend en son sein et depuis longtemps des peuples variés et de différentes religions. La gestion de l’autre et la cohabitation interreligieuse y sont donc bien plus anciennes et déjà  ancrées dans les mœurs politiques. L’Islam en Russie, qui est la seconde religion du pays, est un Islam de souche, autochtone, qui ne pose pas les problèmes nouveaux auxquels la société française fait par exemple face. Mais il est vrai que l’Islam de France est importé par des flux migratoires très récents et on peut dire que cet islam de France est en quelque sorte encore en version Beta. Cette paix des religions en Russie, que j’ai illustrée via l’exemple du Tatarstan n’a même pas été menacée par les deux guerres récentes que l’état russe a du mener dans le Caucase. Pourtant, cette expérience de la gestion de communautés différentes en Russie n’a pas empêché l’apparition de graves violences xénophobes dans le pays, ni l’existence de groupuscules extrémistes.


En décembre dernier, des incidents ont ravivé les tensions entre Moscou et le Caucase du nord puisque suite au décès d’un supporter russe pendant une bagarre, plusieurs milliers de jeunes radicaux se sont rassemblés pour protester contre la très importante minorité caucasienne de la capitale. La manifestation a entrainé des violences et tout le mois de décembre a vu des cortèges de nationalistes et de jeunes caucasiens se suivre et même se faire face dans la capitale. Ces manifestations inhabituelles ont permis de faire ressortir au grand jour pour les observateurs étrangers deux conceptions de la Russie qui se font face. Une conception nationaliste ethno centrée considérant même que la Russie devrait se séparer du Caucase musulman et une version patriote fédérale, considérant que l’identité de la Russie est reflétée par la multiplicité des peuples la composant. Suite à ces événements, les deux principaux groupes d’extrême droite de la scène politique russe, l’union slave (Slavianski Soyouz) et le mouvement contre l’immigration illégale (DPNI), ont été interdits pour extrémisme. Ces interdictions font partie des mesures prises par le gouvernement russe pour tenter de faire cesser les crimes et agressions xénophobes dans les principales villes du pays. Récemment, divers groupes de skinheads ont étécondamnés par la justice russe à de très lourdes peines et par ailleurs, près de 500personnes ont, depuis les émeutes de décembre 2010, été condamnées pour extrémisme.


Cette politique semble donner des résultats puisque selon le Bureau des droits de l’homme de Moscou, 41 personnes ont été tuées lors de 188 attaques racistes en 2010, contre  87 tués (et 378 blessés) en 2008, et 71 tués (et 333 blessés) en 2009.

 

Pour autant, malgré ces violences qui sont réprimées, la politique générale de cohabitation des ethnies et des religions en Russie est un modèle dont les pays européens devraient sans doute pouvoir s’inspirer. La création de modèles multiculturels viables est aujourd’hui en effet un impératif pour tous les pays d’Europe. Le président Dimitri Medvedev avait du reste rappelé au début de l’année que la Russie “ne  pouvait se laisser séduire par les réflexions consacrant l’échec du modèle multiculturel”. Plus surprenant encore, le gouvernement de Tchétchénie a officiellement invité les leaders des deux groupes russes d’extrême droite précités et interdits pour leur montrer la vie de la république, mais également pour tenter d’apaiser les tensions entre caucasiens et russes ethniques. Les dirigeants en question s’y sont donc rendu au début du mois et ont pu rencontrer des officiels tout autant que visiter la république. Ils en sont revenus en affirmant qu’ils avaient été agréablement surpris par la république, par la forme “d’ordre moral” qui y régnait et également parce que la vie y avait plus ou moins repris un aspect normal depuis la fin de la guerre. Le ministre des affaires extérieures de la république, Shamsail Saraliev a justifié l’invitation en expliquant que les tchétchènes ne souhaitaient de conflit avec quiconque pour des motifs nationalistes. Cette tentative de réconciliation générale expliquée aux extrémistes n’est sans doute qu’un premier et timide jet, mais il est très symbolique. Le président russe Dimitri Medvedev n’a t-il pas récemment, lors d’une visite dans le Caucase, appelé les organisations musulmanes à contribuer au retour dans le Caucase des peuples non caucasiens mais également appelé le clergé musulman à s’impliquer au plus haut niveau  pour combattre le terrorisme?

L’alliance euro-russe pour sauver l’euro?

Dépasser les stéréotypes et devenir des partenaires plus proche de la Russie sont les voies naturelles de développement des pays Européens pour les aider à résoudre leur problèmes, a affirmé Jean-Pierre Thomas conseiller du Président de France pour la Russie.

Celui ci a donné une interview à Russia Today, dont je retransmets le texte en Francais ci dessous. Le titre de l’interview est : “une zone économique euro-russe peut sauver l’euro”.



RT: Vous venez en Russie tous les 15 jours. Quelle est votre mission principale?Ma première mission confiée par le président Sarkozy en accord avec le président Medvedev est de faire un rapport, et de réfléchir sur l’établissement d’une zone économique euro-russe. Et la deuxième partie de la mission est de renforcer la coopération économique dans tous les domaines possibles entre nos deux pays.


RT: Vous avez également la responsabilité de développer le commerce entre la France et la Russie. Quels secteurs de l’économie russe pensez-vous sont les plus attractifs pour les chefs d’entreprise en France?Aujourd’hui pour la France, c’est bien sûr les matières premières et les échanges que nous avons, le gaz, le pétrole est essentiel, mais nous faisons beaucoup d’entre choses. Aujourd’hui regardez ce que fait Alstom avec TransMach Holding, on fabrique des locomotives ensemble qu’on exporte dans le monde, regardez ce que fait Sanofi dans le domaine pharmaceutique. On coopère dans plein de domaines technologiques nouveaux et aujourd’hui les domaines sont multiples parce que l’on est au cœur du plan de modernisation de la Russie et les entreprises françaises peuvent apporter beaucoup sur la technologie. Et donc pour nous les sujets d’intérêt sont multiples, pas seulement les matières premières qui demeurent essentielles, y compris le nucléaire, dans lequel nous pouvons coopérer beaucoup plus.

RT: Vous parlez de bons côtés de la modernisation, et le président Medvedev a critiqué le climat d’investissement en Russie. Voyez-vous une amélioration?
Moi, je vois des progrès considérables. Je suis la Russie depuis de nombreuses années et je crois qu’on a tort de vouloir donner des leçons à la Russie. Aujourd’hui la Russie a 20 ans, et les progrès sont considérables. Et Vladimir Poutine et le président Medvedev ont fait un travail considérable, on le voit, les changements sont forts. Simplement, de notre côté, on n’en est pas toujours très conscients. D’abord il faut lire le russe, ce qui est peu courant, deuxièmement il faut venir en Russie plus souvent. Donc il faut qu’on ouvre aussi notre esprit. Il reste beaucoup de choses à faire. Vos leaders, le président, votre premier ministre, le disent. A Saint-Pétersbourg, le plan de travail était clair. Il reste beaucoup à faire. Mais beaucoup a été fait. Le climat d’investissement est bien meilleur. Regardez aujourd’hui le courant d’affaires que nous avons entre nous. Les grands groupes français sont présents aujourd’hui, regardez aujourd’hui Vinci fait la liaison autoroutière entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Nous développons aujourd’hui des domaines de coopération sur l’électricité. En marge du sommet de Saint-Pétersbourg, nous avons signé avec EDF l’aménagement et je dirais la fourniture en électricité de la ville de Tomsk. Nous fabriquons des pièces pour EADS, pour Airbus à Irkoutsk en Sibérie. Donc il y a de multiples domaines de coopération, elle fonctionne la coopération entre la France et la Russie

RT: Mais si quelqu’un comme vous ne vient pas en Russie tous les 15 jours – juste une communauté d’affaires en dehors de Russie. Ont-ils toujours les vieux stéréotypes de la Russie?Les hommes d’affaires présents en Russie, si vous parlez avec les présidents des grands groupes français qui sont présents, ils sont très heureux d’y être et ils veulent développer leurs affaires. Ceux qui n’y sont pas encore ont souvent des à-priori et nous avons, je dois le dire, en Europe de l’Ouest, pas seulement en France, un problème avec nos médias qui ne connaissent pas assez la Russie, et la Russie devrait aussi communiquer davantage. Il y a des vieux stéréotypes et les progrès réalisés ne sont pas assez sentis.

RT: Pourquoi? Pourquoi les médias sont biaisés en Occident sur la Russie?Je pense que les médias ont l’image de la Russie d’avant, de la Russie d’il y a 15-20 ans, et comme ils ne viennent pas assez souvent en Russie, et que la Russie communique assez peu finalement sur ce qu’elle fait  à l’intérieur chez nous, on raisonne sur des réalités qui ne sont plus du goût du jour, et qui sont fausses, et ça je crois que c’est un sujet important. C’est un blocage. On parle souvent des grands groupes, mais pensez à des nombreuses petites et moyennes entreprises, en Russie et en France. Déjà beaucoup coopèrent, mais on pourrait faire beaucoup plus dans ce domaine.

RT: Comment les entreprises françaises que vous apportez à la Russie contribueront à diversifier l’économie?
Aujourd’hui, vous êtes au cœur d’un plan de modernisation de la Russie. Que ce soit dans le domaine de vos transports, dans le domaine de la distribution d’eau, d’électricité, dans le domaine de l’aéronautique, dans le domaine de la santé, au niveau des laboratoires, dans le domaine de toutes les technologies de pointe, et d’ailleurs vous avez Skolkovo qui est une grande réussite, qui est train de démarrer, mais beaucoup d’entreprises, EADS, Alstom, bientôt Sanofi, beaucoup d’entreprises internationales, américaines, allemandes et d’autres sont présentes, donc nous pouvons aider la Russie sur des transferts de technologie dans beaucoup de domaines.

RT: Lors de cette visite vous irez dans le Caucase du Nord pour évaluer son potentiel d’investissement. Le chiffre du tourisme alpin expertise t-il votre approche?Oui, et je crois que la Russie a pris une très bonne décision, qui est celle d’essayer de stabiliser et d’assurer une meilleure sécurité dans cette zone par le développement économique. Et les deux présidents, le président Medvedev et le président Sarkozy à Deauville, en marge du G8, ont fait une déclaration commune. La Russie a choisi la France comme fournisseur essentiel, pas exclusif, mais essentiel, pour essayer d’implanter dans cette zone des stations de ski, du thermalisme, de développer la côte, c’est un immense projet, dirigé par monsieur Bilalov, qui est le président de North Caucasus Resort, nous allons avec madame Naboulina demain, visiter ce site et je crois que le pari du développement touristique est un bon pari pour développer cette zone. Quand on crée des emplois, quand on donne aux gens un espoir, hé bien on augmente la sécurité qui passe aussi par le développement de l’économie, et nous allons participer à cette belle aventure.

RT: Est-ce la première fois vous allez vous rendre dans le Caucase du Nord?Oui, pour moi c’est la première fois et je suis très désireux de connaître cette zone qui est superbe. J’ai vu les photos, les équipes françaises qui m’accompagnent connaissent déjà cette zone, c’est un lieu superbe, et je pense que vous pouvez développer un lieu touristique au centre de l’Europe qui sera très attractif pour le monde entier.

RT: Combien de temps pensez-vous qu’il faudra pour se transformer en un paradisdu tourisme? En ce moment ce n’est pas l’endroit le plus sûr pour les touristes à parcourir.Vous savez, la France a l’expérience. On avait développé en Croatie, rappelez-vous la Turquie dans les tout débuts, quand on développait le tourisme en Turquie, ce n’était pas si sûr. Et le pari fait par votre gouvernement et votre président, de dire au fond on va développer cette zone, créer des emplois pour les jeunes, bien sûr assurer la sécurité, le gouvernement assure la garantie pour les investissements pour 70%, s’est engagé à assurer la sécurité, c’est à la fois un pari, mais c’est le bon pari pour développer cette zone donc c’est ce qu’il faut faire.

RT: De quel montant d’investissements parlons-nous?C’est un projet considérable, sur de nombreuses années, c’est plus de 15 milliards de dollars à investir. Les entreprises françaises et puis aussi d’autres entreprises que françaises pourront participer. Des investisseurs, et bien sûr le gouvernement russe investit beaucoup sur les infrastructures, nos entreprises, je pense à Pomagalski qui fait les remontées mécaniques, c’est un emblème, ou d’autres entreprises françaises seront présentes, on va investir et il faudra aussi attirer des capitaux du monde entier, c’est un très grand projet.

RT: Parlons de l’euro. Quelles sont les préoccupations au sujet de l’euro en France? Sont elles liées avec l’Espagne et l’Italie, qui devraient demander  également un plan de sauvetage?
Je pense aujourd’hui que l’euro, quoi qu’on en dise, n’est pas menacé dans sa structure. Il connaît des difficultés. Mais puisqu’on parle ici de coopération et d’un espace un jour économique de libre circulation des hommes, des capitaux, entre la Russie et l’Europe de l’Ouest, ce sera pour l’Union Européenne et pour l’euro, une zone de respiration, une zone économique supplémentaire et donc un renforcement de l’euro.

RT: Vous pensez qu’une zone économique russo-européenne pourrait sauver l’euro?
Oui, je crois qu’aujourd’hui l’Europe qui est une entité politique, économique, a besoin d’un espace économique beaucoup plus grand pour la compétition mondiale. Songez que le continent américain est regroupé au niveau de l’ALENA, les pays asiatiques se regroupent au niveau de l’ASEAN, nous n’avons pas une grande zone sur le continent européen, et pourtant tant de choses nous lient dans l’histoire, dans la culture. Et aujourd’hui nos complémentarités économiques sont fortes. D’un côté les matières premières, un immense espace, d’un autre côté une capacité commerciale, une certaine avance dans certains secteurs, pas tous, technologiques, vous avez ici aussi des technologies de pointe, font que nous avons un intérêt commun, et des intérêts communs à défendre dans le monde et je crois qu’aujourd’hui cela ne peut que renforcer la zone euro, l’euro lui-même et que par rapport à l’émergence de la Chine qui pour vous est un grand partenaire mais aussi un grand concurrent. 
Ce qui se passe au sud de la Méditerranée, où l’instabilité va être quand même assez longue, l’accession à la démocratie de ces pays sera beaucoup plus longue qu’on ne veut bien le dire, et nos partenaires outre-Atlantique sont aussi des concurrents, donc l’idée d’avoir cette zone économique continentale russe est aujourd’hui je crois à la fois une chance et une nécessité, pour la Russie et pour l’Europe de l’Ouest, pour nos pays.

RT: En parlant de points communs, la Russie et la France ont toujours concouru pour la défense et de contrats militaires, et aujourd’hui la Russie achète des porte-hélicoptères français. Que pensez-vous de cela?
C’est une grande première. Nous avons signé à Saint-Pétersbourg en présence du président Medvedev le Mistral, c’est la première fois que la France fait un transfert de technologie, vend un produit aussi important sur le plan militaire. Et de la même façon, d’ailleurs, la coopération va dans les deux sens. Le premier ministre, Vladimir Poutine, étant à Paris, nous avons le Beriev aujourd’hui en essai, cet avion qui, Beriev 200, qui permet d’éteindre des incendies est aujourd’hui testé dans l’ouest de la France, et la France regarde pour acheter cet avion. Donc notre coopération dans ces domaines sensibles, le Mistral est un exemple, montre que le climat politique est bon. Il n’y a plus aujourd’hui aucun nuage entre la France et la Russie, et les contacts entre les deux présidents sont excellents, avec le premier ministre aussi. Je crois que nous avons un climat politique qu’il faut saisir, parce qu’il est très bon et c’est l’occasion de renforcer, de développer notre coopération très vite.

RT: Vous connaissez très bien à Moscou, parce que vous venez ici très souvent. Nous aimons à penser que Moscou est comme le New York de l’Europe orientale.Pensez-vous que Moscou peut avoir le statut d’un centre financier international?Moi je suis convaincu, nous avons reçu monsieur Volochine, qui est responsable de Moscou place financière à Paris. Il a rencontré les instances de régulation françaises sur les marchés boursiers, sur l’ACP, sur la régulation des banques et des compagnies d’assurance, pour s’inspirer de ce que l’on fait en termes de régulation, pour que vous soyez au standard et dans les normes mondiales. Notre idée est que Moscou, située à mi-chemin, entre Hong Kong et New York a un rôle central à jouer. On a ici un grand pays des matières premières, Moscou peut être demain la grande place financière des matières premières. Vous êtes les leaders mondiaux du pétrole, du gaz, regardez des grands groupes comme Rusal, Norilsk Nickel, je veux dire que vous avez des leaders mondiaux dans les domaines énergétiques, donc Moscou a un rôle à jouer, et en plus pour nos places financières on peut trouver des synergies dans les domaines des dérivés, dans beaucoup de choses, et donc nous, nous sommes convaincus que le rouble, et Moscou doit devenir une grande place financière internationale. 
Vous avez encore beaucoup de choses à faire sur le plan juridique, sur le plan de la sécurité juridique, sur le plan de la régulation, mais vous êtes en train de le faire, et la seule chose à faire est de vous aider, pas de donner des leçons.

Audition de l’ambassadeur de France au Sénat sur la Russie

Audition de M. Jean de Gliniasty, ambassadeur de France en Russie, et communication de M. Patrice Gélard, président du groupe d’amitié France-Russie du Sénat. Le texte complet est ici.

Je me permets de retranscrire juste les passages clefs ci dessous :

Le taux de natalité s’est stabilisé à un niveau “occidental”, et si le taux de mortalité reste élevé, chez les jeunes hommes en particulier, c’est en raison des accidents de la route, de la drogue, de l’alcool ainsi que de l’effondrement du système sanitaire et médical. Mais ces facteurs sont exogènes et des améliorations sont possibles. Le redressement des structures hospitalières est devenu une priorité pour le régime. La population devrait se stabiliser autour de 140 millions d’habitants

La population russe lit la presse, qui sans être totalement libre est surtout bridée par l’autocensure. Bien sûr, si le président ou le premier ministre ne sont pas contents, ils passent des coups de téléphone, mais la presse est tout de même très libre. En lisant sept ou huit journaux différents, on sait tout – à condition de décrypter « l’intox ». La télévision nationale ne jouit pas de la même liberté : elle diffuse le pain et les jeux, ainsi que des informations calibrées sur la politique intérieure. C’est l’ORTF ! Mais chacun a accès à toutes les chaînes étrangères ; Euronews, par exemple, certes guère “toxique”, offre matin et soir une ouverture sur le monde entier. La liberté est absolue sur internet, contrairement à ce qui se passe en Chine.

Les groupes d’extrême droite aiment à “casser du noir” -en l’occurrence des Caucasiens. Mais une vraie répression a été engagée depuis le discours de Vladimir Poutine en novembre 2008 en présence des journalistes : « il faut respecter les étrangers qui travaillent chez nous » avait alors clamé le Chef de l’Etat.

Une délégation du groupe d’amitié France Russie du Sénat, que je conduisais et composée de nos collègues Mme Marie-Hélène Des Esgaulx, Mme Catherine Troendle, M. Nicolas Alfonsi, M. Yves Pozzo di Borgo et M. Pierre-Yves Collombat, s’est rendue en Russie, du 27 septembre au 3 octobre derniers, à l’invitation du Conseil de la Fédération de Russie. Nous ne nous étions pas rendus en Russie depuis trois ans et nous avons trouvé le pays très changé.

Le problème des visas entre la France et la Russie relève largement de l’Union européenne. La France et la Russie ont toutefois signé un traité bilatéral, le 27 novembre 2009, sur les migrations professionnelles, qui devrait améliorer les conditions de circulation et de séjour des entreprises et des travailleurs français en Russie, et je félicite l’ambassade de France pour son travail.


Reste qu’il est choquant de refuser aux Russes la libre circulation sans visa que l’Union européenne accorde aux Serbes, aux Bosniaques ou aux Macédoniens, d’autant que le risque migratoire en provenance de Russie est très faible.


Face à l’afflux de demandes de visas, l’ambassade de France, débordée, a dû sous-traiter la gestion des demandes à une entreprise indienne, ce qui n’est pas satisfaisant.

L’Allemagne semble toutefois réticente à la libéralisation des visas.
À Moscou, M. Iouri Loujkov avait sous-traité à des groupes ethniques la gestion de quartiers et de zones économiques. Le gigantesque marché de Cherkizon, où l’on ne trouvait que des textiles importés en fraude de Chine, a été fermé par le gouvernement il y a un an : depuis, les producteurs de textiles russes ont vu leur production croître de 30 % ! Mais tous les textiles vendus sur les marchés russes sont chinois. Même chose au Kazakhstan…
Les Russes sont tout aussi vigilants sur le plan démographique. À Vladivostok, on voit des Coréens, des Japonais mais on ne trouve pas un seul Chinois ! Le consul général des États-Unis estime que si les Russes laissaient entrer les Chinois, le PIB augmenterait de 2 %, mais le gouverneur s’y refuse. Quant au consul général de Chine à Khabarovsk, il m’a tenu un discours lénifiant, disant s’intéresser uniquement aux régions riches, et non à l’Extrême-Orient.

La guerre de Tchétchénie a été un traumatisme collectif. De nombreux Russes ont été chassés, dans des conditions catastrophiques : ils forment la clientèle électorale de Vladimir Jirinovski. Les Chinois ne sont guère visibles : l’immigration économique est essentiellement caucasienne, les personnes originaires du Caucase reprennent tous les petits commerces. La montée du racisme à leur égard dans la société est indéniable. Le gouvernement, en revanche, est conscient qu’il faut intégrer une partie de ces immigrés, russophones et souvent éduqués, pour enrayer le déclin démographique. 




Il n’y a pas non plus une once d’antisémitisme d’État en Russie. Vladimir Jirinovski est d’ailleurs juif; sa famille a été exterminée par les Allemands. D’importantes personnalités du monde politique et administratif sont d’origine juive. Pas d’antisémitisme donc dans l’appareil d’État, dans le monde du spectacle ou des arts, plus de quotas implicites comme au temps de l’URSS. Mais il y a bien une tradition antisémite sous-jacente notamment orthodoxe. Les préjugés existent, mais sans être très nocifs : la question raciale n’est pas aussi taboue dans la société russe qu’en France, et l’ironie et les sobriquets sont monnaie courante.


Aujourd’hui, le souci est de différencier le “bon” Islam de l’extrémisme. Le Tatarstan est l’une des provinces les plus dynamiques en la matière : en face d’une énorme cathédrale orthodoxe se dresse une énorme mosquée. Le métropolite et le Grand mufti s’entendent parfaitement, l’église officielle musulmane est cultivée et honorée. Son école religieuse enseigne aussi bien la philosophie occidentale que le Coran : nous pourrions nous en inspirer ! À Moscou, la mosquée en construction en face du stade olympique arborera un bulbe doré de dix mètres. Les religions officielles -l’islam en fait partie- sont cultivées ; les sectes protestantes et pentecôtistes sont respectées, l’État intervenant discrètement dans les luttes internes.
Religion officielle, l’islam est encouragé quand il joue le jeu de la légalité.


Russie, des émigrants fantômes?

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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Très récement, une série d’articles est venue rappeler à quel point la Russie était un pays sans avenir. Divers médias francophones, tel que le Figaro, la Tribune de GenèveLe soir, ont commenté les résultats d’un sondage qui expliquait “qu’un cinquième des Russes (22%) souhaiterait émigrer de Russie” et que “selon les chiffres officiels, cités par Vedomosti, en trois ans, environ 1,2 million de personnes ont quitté la Russie”. Ces résultats “illustreraient une nouvelle vague d’émigration, et mettent à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin” écrit encore Europe1.

La naissance d’un mythe

Le chiffre de 1,25 millions de Russes qui seraient partis depuis 3 ans viendrait d’unediscussion en date du 15.01.2011 retransmise à la radio d’opposition Echo de Moscou entre Sergueï Stépachine (président de la  Cour des comptes) et Michaïl Barshevski. Je rappelle le moment clef de l’échange en russe ci-dessous, avec sa traduction en français derrière:
С.СТЕПАШИН: Но у меня есть цифры точные. 1 миллион 250 тысяч человек, которые работают за рубежом. Это не самые плохие наши…
М.БАРЩЕВСКИЙ: Ты имеешь в виду не водопроводчиков?
С.СТЕПАШИН: Ну, это ученые, специалисты.
М.БАРЩЕВСКИЙ: Миллион 250 тысяч?
С.СТЕПАШИН: Миллион 250 тысяч. Примерно столько ушло после 1917 года».

S.STEPACHIN: J’ai des chiffres précis. 1 million 250 mille personnes qui travaillent à l’étranger. Et pas les plus mauvais…

M.BARCHEVSKI: Tu veux dire pas des plombiers?
S.STEPACHIN: Des scientifiques, des spécialistes.
M.BARCHEVSKI: 1 million 250 mille?
S.STEPACHIN: 1 million 250 mille. Voilà à peu près combien sont partis depuis 1917.
1,250 million de russes travaillent donc à l’étranger. Comment en est-on arrivé  à ce que ce chiffre soit repris par la presse francophone comme le nombre de russes ayant soi-disant fui la Russie depuis 3 ans?
Dans un article du 11 février 2011 de Moskovsksi Komsomolets intitulé “courons loin du tandem” (“Бегом от тандема”) il est écrit: “la Cour des comptes a officiellement déclaré que durant les dernières années sont partis de Russie 1,25 million de personnes. La vague d’émigration est à peine moins grande que celle de 1917. Ces données sont confirmées par le directeur du Service Fédéral des Migrations (FMS): “300 à 350.000 Russes partent chaque année travailler à l’étranger. Combien reviennent, il ne l’a pas dit”.
(“Счётная палата официально сообщила: “За последние годы из России уехали 1 250 000 человек”. Волна эмиграции немного меньше, чем после 1917 года. Эти данные подтверждает директор Федеральной миграционной службы Ромодановский: “Порядка 300—350 тысяч россиян уезжают каждый год работать за рубеж”. Сколько возвращается, он не сказал”).
En réalité une vérification sur le lien en question des affirmations du directeur du FMS permet de lire la phrase dans son ensemble et non un morceau sorti de son contexte. Voila ce qu’il y est en fait écrit: “Chaque année 300.000 Russes partent de Russie, dont 40.000 pour aller résider définitivement à l’étranger. Ce chiffre était de 70.000 en gros avant la crise, mais il s’est réduit (..) De tous les Russes qui sortent du pays, a peu près 30 à 40.000 quittent le pays pour aller résider définitivement à l’étranger”.
Каждый год из России уезжают более 300 тысяч россиян, из них около 40 тысяч – на постоянное место жительства, считает глава Федеральной миграционной службы РФ Константин Ромодановский. “До кризиса цифра была 70 тысяч человек, но потом эта цифра сократилась. (…) Из всех уезжающих россиян за границу “примерно 30-40 тысяч” покидают страну на постоянное место жительства”.
Le 29 mai 2011, la revue russe d’opposition Novaya Gazeta dans un réquisitoire intitulé “La Russie ne plait plus” affirme que le pays ne sera pas en état survivre jusqu’à la crise démographique de 2050 en écrivant que le “représentant de la Cour des comptes Serguei Stépachine a affirmé que depuis 2008, 1,25 million de personnes” ont émigré.
(“Председатель Счетной палаты Сергей Степашин еще в январе озвучил цифру — с 2008 года из страны уехало 1,25 миллиона человек”).
Les faits sont bien loin des obsessions idéologiques
L’institut Rosstat donne des chiffres reconnus comme étant assez précis. Regardons les flux migratoires de Russie, entrées et sorties de 1997 à 2010, ici sous forme de tableau:
Depuis 2008 donc, 105.544 russes ont émigré hors de Russie.

Étudions maintenant l’émigration de Russie vers l’étranger lointain et non l’étranger proche, qui correspond à l’ex-monde soviétique. En effet il semble peu plausible que ces émigrants russes récents aient fui en masse la Russie de ces 3 dernières années pour aller chercher refuge en Azerbaïdjan ou en Biélorussie! Les données de 1997 à 2008 sont consultables en ligne ici et celles de 2009 et 2010 ici. J’ai synthétisé sous forme de tableau les résultats :

Depuis 1999 on peut voir que la quantité d’émigrants de Russie baisse, ce qui traduit l’amélioration économique que le pays connait depuis 10 ans.
Depuis 2008: 37.894 Russes ont émigré définitivement vers l’étranger lointain. 
Il y a aussi une méthode indirecte de vérification: La consultation des statistiques migratoires d’Eurostat, des USA, du Canada, ou de l’Australie par exemple. Là encore, ce chiffre de 1,2 millions de Russes ayant obtenu un titre de séjour à l’étranger parait fantaisiste. Il faudrait alors supposer qu’un million de Russes seraient partis sans se déclarer dans des pays qui ne tiennent pas de statistiques, cela semble peu crédible.
 
Sondages et Fantasmes
Maintenant le sondage traduisant “la soi disant nouvelle vague d’émigration, et qui mettrait à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin”. Regardons attentivement le tableau de ce sondage: si 22% des sondés affirment vouloir émigrer, ils ne sont que 1% à déjà préparer leur départ en faisant leurs sacs (ca n’a pas changé depuis 2009). Ils ne sont que 2% à avoir pris la décision d’émigrer et 6% à étudier les possibilités d’émigration. Ils sont également 69% à ne jamais penser à émigrer. Par comparaison, en 2006, 25% des jeunes britanniques souhaitaient émigrer, ce chiffre a atteint 33% en décembre 2010. Mais à la même date, seulement 2% d’entre eux ont réalisé leur projet d’émigration. En clair, le pays n’a connu aucune fuite massive de cerveaux malgré de tels sondages. En 2009, 20% des Chinois diplômés souhaitaient également quitter le pays. En 2010, 30% des jeunes arabes (des pays de la Ligue arabe) souhaitaient également émigrer. On relève aussi que 20% des Bulgares en âge de travailler souhaitent partir à l’étranger. Ce seuil de 20 à 30% semble donc exister dans de nombreux pays, indépendamment du contexte économique local, bon pour la Chine, ou moins bon pour la Bulgarie par exemple. Par rapport à ces chiffres, on peut surtout se demander s’il y a suffisamment de jeunes Russes diplômés ou pas, qui souhaitent acquérir une expérience professionnelle à l’étranger. La mondialisation de l’économie offre des opportunités de plus en plus nombreuses dans ce sens, et il n’y a rien de malsain dans cette tendance qui améliore les échanges économiques. Ce qui est malsain, c’est de propager dans les médias des chiffres faux, pour alimenter des prévisions catastrophistes.
Quelles conclusions en tirer?
– Les chiffres montrent en Russie une baisse forte de l’émigration et une stabilisation de l’immigration depuis le début des années 2000.
– Le nombre de Russes qui ont définitivement quitté leur pays depuis 2008 est de 105.544 et non pas de 1,25 million.
– Une certaine presse dite d’opposition gagnerait beaucoup à être réaliste dans ses analyses et non à fantasmer en lançant des mensonges, repris et propagés sur la toile. La quantité ne s’impose pas sur la vérité. La Russie devrait par exemple vraisemblablementfaire face à la crise démographique de 2050.
– Certains gros relais médiatiques francophones semblent ne pas vérifier leurs sources et on peut légitimement se poser la question de savoir s’il s’agit de simple mauvaise foi ou d’incompétence.
Dans les deux cas, c’est assez inquiétant et cela ne reflète pas la vérité de la Russie d’aujourd’hui.

Россия: эмигранты-призраки?

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

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Не так давно появилась серия статей, напоминающая о том, до какой степени Россия является страной без будущего. Различные франкоязычные СМИ, такие, как Le Figaro, La Tribune de Genève, Le Soir прокомментировали результаты опроса, согласно которому «каждый пятый россиянин (22%) хотел бы эмигрировать из России» и что «по официальным данным, цитируемым «Ведомостями», за три года около 1,2 миллиона человек покинули Россию». Эти результаты «иллюстрируют новую волну эмиграции, и доказывают несостоятельность патриотических лозунгов и амбициозных проектов Кремля», ― пишет Europe1.
Рождение мифа
Цифра в 1,25 миллиона россиян, которые уехали в течение 3 лет, возникла  15.01.2011 в эфире оппозиционной радиостанции «Эхо Москвы» из дискуссии Сергея Степашина (председателя Счетной палаты и Михаила Барщевского. Я напомню ключевой момент разговора:«С. СТЕПАШИН: Но у меня есть цифры точные. 1 миллион 250 тысяч человек, которые работают за рубежом. Это не самые плохие наши…
М. БАРЩЕВСКИЙ: Ты имеешь в виду не водопроводчиков?С. СТЕПАШИН: Ну, это ученые, специалисты.
М. БАРЩЕВСКИЙ: Миллион 250 тысяч?
С.СТЕПАШИН: Миллион 250 тысяч. Примерно столько ушло после 1917 года».

1,25 миллиона россиян работают, следовательно, за рубежом. Как случилось, что эта цифра была подхвачена французской прессой, как число россиян, якобы бежавших из России в течение 3 лет?

В статье «Московского комсомольца» от 11 февраля 2011 под названием «Бегом от тандема» написано: «Счетная палата официально заявила, что в последние годы из России уехали 1,25 миллиона человек. Волна эмиграции является едва ли меньшей, чем в 1917 году. Эти данные подтверждаются директором Федеральной миграционной службы (ФМС): «от 300 до 350 тысяч россиян каждый год уезжают на работу за рубеж. Сколько возвращается, он не сказал».

В действительности, проверка по ссылке вышеупомянутого утверждения директора ФМС позволяет прочитать фразу целиком, а не кусок, вырванный из контекста. Вот что там на самом деле написано: «Каждый год из России уезжают более 300 тысяч россиян, из них
около 40 тысяч ― на постоянное место жительства. До кризиса цифра была 70 тысяч человек, но потом эта цифра сократилась (…) Из всех уезжающих россиян за границу примерно 30-40 тысяч покидают страну на постоянное место жительства».

29 мая 2011 года российская оппозиционная «Новая газета»в обвинительном заключении под названием «Россия. Больше не нравится» утверждала, что страна будет не в состоянии выжить до демографического кризиса 2050 го миллиона человек».

Факты далеки от идеологического наваждения
РОССТАТ представляет данные, которые считаются достаточно точными. Давайте взглянем на миграционный поток в России, въезды и выезды с 1997 по 2010 год, здесь приведены в виде таблицы.
Следовательно, с 2008 года 105.544 россиянина эмигрировали за пределы России.Рассмотрим теперь эмиграцию из России в дальнее зарубежье, а не в ближнее, которое соответствует бывшему советскому миру. Действительно, кажется неправдоподобным, чтобы эти недавние русские иммигранты, массово бежавшие из России в последние 3 года, пытались найти убежище в Азербайджане и Беларуси! С данными с 1997 по 2008 год можно ознакомиться он-лайн здесь, а с данными за 2009 и 2010 годы здесь. Я кратко изложил результаты в виде таблицы.
Начиная с 1999 года можно видеть, что число эмигрантов из России снижается, что отражает экономическое улучшение в стране в последние 10 лет.С 2008 года: 37.894 россиян окончательно эмигрировали в дальнее зарубежье.Существует также косвенный метод проверки: обращение к миграционной статистике Евростата, США, Канады или Австралии, к примеру. Здесь снова эта цифра в 1,2 миллиона россиян, получивших вид на жительство за рубежом, кажется выдуманной. Можно было бы предположить, что около миллиона россиян уехали, не обнаружив себя, в страны, которые не веду

Опросы и фантазии

Теперь об опросе, отражающем «новую волну эмиграции, которая доказывает несостоятельность патриотических лозунгов и амбициозных проектов Кремля». Посмотрим внимательно на результаты этого опроса: если 22% респондентов утверждают, что хотят эмигрировать, лишь 1% из  них уже готовятся к отъезду, собирая чемоданы (данные не изменились с 2009 года). Всего лишь 2% приняли решение эмигрировать, а 6% изучают возможности эмиграции. 69% респондентов никогда не думали об эмиграции.Для сравнения, в 2006 году 25% молодых британцев хотели эмигрировать, эта цифра достигла 33%  в декабре 2010 года. Но в то же время, только 2% из них реализовали свои планы на эмиграцию. Это значит, что в стране нет массовой утечки мозгов, несмотря на подобные опросы. В 2009 году 20% китайских выпускников тоже желали уехать из страны. В 2010 году 30% молодых арабов (страны Лиги арабских государств) также хотели эмигрировать. Отмечается, что 20% болгар трудоспособного возраста хотят уехать за границу.Этот порог в 20-30%, кажется, существует во многих странах, независимо от местных экономических условий, хороших в Китае, или не таких хороших в Болгарии, например. Относительно этих цифр, можно спросить себя, есть ли достаточно квалифицированных или неквалифицированных молодых россиян, желающих получить опыт работы за границей. Глобализация экономики открывает все больше возможностей в этом направлении, и нет ничего нездорового в этой тенденции, которая улучшает экономический обмен.
Нездоровым является распространение в СМИ ложных цифр для подпитки катастрофических прогнозов.

Какие выводы можно сделать?
― Цифры показывают значительное снижение в России эмиграции и стабилизацию иммиграции с начала 2000-х годов.― Число россиян, окончательно покинувших свою страну с 2008 года, составляет 105.544, а не 1,25 миллиона.― Некоторые СМИ, называемые оппозиционными, выиграли бы больше, если бы были реалистичными в своих анализах, а не фантазировали, пуская в ход ложь, подхватываемую и распространяемую в сети. Количество не влияет на правду. Россия должна, вероятно, справиться с демографическим кризисом 2050 года.

― Некоторые крупные франкоязычные СМИ, как кажется, не проверяют свои источники, и можно вполне закономерно задаться вопросом, идет ли речь о простой злонамеренности или же о некомпетентности.

В обоих случаях, это является достаточно тревожным явлением, которое не отражает правду о современной России.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)