7 мифов о России Путина: СССР 2.0

Рабочая поездка В.Путина в Северо-Западный федеральный округ

Огигиналная статья была опубликована на Риа-Новости и Голос-России

Мифы о путинской России: критический взгляд Александра Латсы, французского писателя и аналитика, и Пьера Жантийе, президента Jeunes de la Droite Populaire, чтобы помочь читателям составить более объективное мнение о сегодняшней России.

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Российский президент Владимир Путин, которого одна талантливая журналистка недавно назвала «ледяным вулканом», недавно сыграл забавную шутку с международным сообществом, увеличив территорию России на запад, в сторону Европы.

Тем не менее, это воссоединение русских земель не так неожиданно, как может показаться, и вписывается в политическую и стратегическую логику, столь же мало известную, как и реальная ситуация в России, стране, ставшей жертвой предрассудков и мифов, появившихся в последние годы в большинстве западных СМИ.

Руководствуясь заботой об истине и желанием проинформировать, мы решили критически взглянуть на эти мифы, чтобы помочь читателям составить немного более объективное мнение о сегодняшней России. Continue reading

7 mythes sur la Russie de Poutine : l’URSS 2.0 !

Рабочая поездка В.Путина в Северо-Западный федеральный округArticle publié sur la Voix de la Russie et sur Ria-Novosti.

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Les mythes sur la Russie de Poutine : un regard critique d’Alexandre Latsa, écrivain et analyste français, et de Pierre Gentillet, président des Jeunes de la Droite Populaire afin de permettre aux lecteurs de se faire une idée un peu plus objective sur la Russie d’aujourd’hui.

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Le président russe Vladimir Poutine, qu’une commentatrice talentueuse a récemment qualifié de « volcan de givre », vient de jouer un drôle de tour à la communauté internationale en agrandissant le territoire de la Russie vers l’ouest et l’Europe.

Pourtant cette réunification des territoires russes n’est pas si inattendue qu’il peut paraitre et s’inscrit dans une logique politique et stratégique tout aussi méconnue que ne l’est la situation réelle en Russie, pays victime de préjugés et de mythes apparus au cours des dernières années au sein de la majorité des médias occidentaux.

Par souci de vérité et volonté de reinformation nous avons choisi de porter un regard critique sur ces mythes afin de permettre aux lecteurs de se faire une idée un peu plus objective sur la Russie d’aujourd’hui. Continue reading

Dantec : « sans le communisme, les Russes auraient réussi leur conquête lunaire avant les Américains »

Par La Voix de la Russie | Maurice Dantec est bien connu des fans de polars ou de Science-fiction. Exilé en Amérique du nord, celui-ci a récemment publié sur le siteTransfixions un texte au sujet de la Russie intitulé : « La dernière puissance mondiale ». Il a accepté de répondre aux questions deLa Voix de la Russie.

La Voix de la Russie : Maurice Georges Dantec bonjour, et merci de bien vouloir accorder une interview à Rossiya Segodnya, qui est la fusion des agences RIA Novosti et La Voix de la Russie. Pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?

9MDantec-0005Maurice Dantec : C’est très certainement la chose la plus difficile. Se présenter. En tant qu’écrivain, surtout ! Je vais tenter ici une très brève autobiographie d’auteur :

– Mon premier roman, La Sirène Rouge, fut publié par la Série Noire, aux Éditions Gallimard, sous la direction de Patrick Raynal. Le roman fait se télescoper la guerre alors en cours dans l’ex-Yougoslavie et une course poursuite trans-européenne, entre une mère tueuse en série et sa fille. Apparition première du « soldat de fortune » Hugo Cornélius Toorop.

– Je suis parti de France pour le Canada en 1998, pressentant la course ultra-violente qu’allaient prendre les relations « interethniques » dans les grandes conurbations – comme la couronne de la banlieue parisienne – banlieue où je vivais depuis 1970.

– Je l’ai souvent dit : je me considère désormais – ayant également la nationalité canadienne – comme un écrivain nord-américain de langue française. Aujourd’hui je spécifierais sans doute : de langue française ET anglaise.

– Je réapprends le russe, très mal enseigné en tant que 1ère langue étrangère lors de ma scolarité. Continue reading

Appel de l’Association Dialogue Franco-russe sur la situation en Ukraine

image002PARIS, le 16 avril 2014 – L’Association Dialogue Franco-Russe, qui rassemble en son sein les représentants des milieux d’affaires et de la société civile des deux pays, a été créée pour contribuer pleinement au développement des liens d’amitiés et de partenariats de ces deux Etats, alliés pendant les deux guerres mondiales, et partageant en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU une responsabilité particulière pour le destin de la paix et de la sécurité internationale.

Nous, membres de l’Association Dialogue Franco-Russe, réunis dans le cadre de l’Assemblée générale ce mercredi 16 avril 2014 à Paris, exprimons notre profonde inquiétude vis-à-vis des événements dramatiques survenus en Ukraine, ainsi que des conséquences graves que ceux-ci pourraient avoir pour la coopération russo-française et l’ensemble des rapports entre la Russie et l’Union Européenne.
En effet, nous considérons qu’adopter de nouvelles sanctions à l’égard de la Russie et de ses représentants va à l’encontre des intérêts fondamentaux des peuples de ces deux pays. Ces sanctions économiques contre la Russie pourraient entrainer en France la disparition d’emplois par la remise en cause de contrats importants, qui en ces temps de crise économique sont vitaux pour de nombreuses entreprises françaises.

Nous rappelons d’ailleurs que la France est le troisième investisseur étranger en Russie et que 1200 entreprises françaises y sont implantées.

De plus, l’introduction de nouvelles sanctions compromettrait l’espoir de voir le développement des investissements russes en France et nuirait à l’attractivité de la France auprès des touristes russes venant chaque année dans ce pays.

Enfin, ces sanctions auraient un impact non négligeable sur l’image de la France en Russie en portant atteinte à la volonté des citoyens russes qui souhaitent apprendre la langue française et entrainerait des conséquences négatives à long terme pour le développement des relations russo-françaises.

Les membres du Dialogue Franco-Russe demandent au gouvernement français d’éviter une politique tendant à la confrontation avec la Russie, qui se révèlerait lourde de conséquences pour la paix internationale. Depuis la fin de la Guerre froide le monde ne s’est jamais trouvé si proche d’une nouvelle catastrophe.

Les membres du Dialogue Franco-Russe s’adressent à toutes les forces politiques d’Ukraine ainsi qu’au gouvernement actuel de ce pays, avec lequel la Russie et la France sont liés par des liens anciens et solides, pour qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires afin d’amorcer un dialogue national pour faire sortir le pays de la crise très profonde qu’il traverse en garantissant à toutes les régions et à tous les citoyens d’Ukraine, quel que soit leur origine, des droits équitables pour un développement paisible et harmonieux.

Enfin, ils s’adressent au gouvernement russe, afin que celui-ci ne rajoute pas de tensions à la situation actuelle et ne réponde pas aux possibles provocations, mais œuvre afin de trouver une solution pacifique dans l’intérêt de tous.

Bataille pour l’Europe

16_EN_01125203_0081_7431Les évènements à Kiev ne témoignent pas seulement de l’affaiblissement de l’Ukraine en tant qu’Etat, mais peut-être même de sa disparition en tant que nation, du moins telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Zone faible et molle entouré de deux zones fortes et dures, la Russie et l’Ouest américano-centré sous contrôle de l’OTAN, l’Ukraine paye aujourd’hui tout autant le prix de l’exécrable gestion des élites qui s’y sont succédé au pouvoir depuis la chute de l’URSS que celui de l’ingérence américaine qui veut faire d’elle un fusible de l’OTAN au cœur de l’OTAN aux frontières russes. Continue reading

Eléments de réflexion sur la crise en Crimée

9Bez_imeni-1es dernières semaines ont vu une accélération de la bataille d’influence et de communication contre la Russie et qui se concentre actuellement bien évidemment autour des événements en Ukraine. Le Mainstream médiatique fait tout pour étouffer les aspects non lisses (non acceptables) de ces événements et montrer du doigt les responsabilités russes. Pourtant certaines réalités ne peuvent être occultées.

L’annexion russe en Crimée…

… n’en est en réalité pas une. Continue reading

Crimée : deux systèmes de droit pénal peuvent coexister dans un État

Ekaterina Kopylova, bonjour, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?

– Bonjour. Je suis spécialiste en droit pénal international, je prépare ma thèse de doctorat sur la base du MGIMO dont je suis diplômée. Profession oblige, je vis actuellement aux Pays-Bas.

– Depuis le 18 mars dernier la Crimée fait partie de la Russie. Quel est le plus majeur défi que cette adhésion ait posé pour les juristes russes?

– Le Traité d’adhésion laisse jusqu’au 1 janvier 2015 pour la mise en place en Crimée et à Sebastopol du système légal russe et, quant aux lois et règlements, ils sont entrés en vigueur le jour même de la signature. Concrètement cela veut dire que depuis le 18 mars les juristes de ce pays sont mobilisés pour créer ce qui ressemblerait à un schéma transitoire adéquat.

– Je présume qu’une partie de cette mobilisation vous concerne personnellement.

– En tant que pénaliste, je me pose la question de savoir comment va se dérouler l’introduction du Code pénal et du Code de la procédure pénale. L’un des piliers du droit pénal qui est, au fil du temps, aussi devenu l’un des droits de l’homme les plus ardemment défendus, est le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale. Cela veut dire que quelqu’en qui commet un crime doit obligatoirement être jugé conformément à la loi qui était en vigueur au moment de la commission. Et il s’agit non seulement de savoir si l’acte était criminalisé ou pas; la prescription, les défenses dont l’accusé pourrait exciper s’apprécient également à la lumière de la loi applicable au moment des faits.

Maintenant, il est clair que tous les crimes commis après le 18 mars vont être jugés selon les dispositions du Code pénal russe. Mais quid alors des crimes qui ont eu lieu avant, à l’époque où la loi ukrainienne était applicable?

– Est-ce un problème que d’appliquer la loi ukrainienne?

– D’un point de vue légal, non, ce n’en est pas un. Par contre, l’attitude des juges, du ministère public et du comité d’instruction pourrait se révéler problématique. C’est un lieu commun que la loi pénale est d’application strictement territoriale et que par conséquent un juge russe ne pourrait jamais appliquer une autre loi que la loi russe. C’est un malentendu qui subsiste, qui est profondément ancrés dans l’esprit de la plupart de nos juristes, alors même que ces mêmes juges n’ont aucun problème à appliquer une loi allemande ou vénézuélienne dans une affaire civile. Et pourtant le principe est le même.

– Connaissez-vous des exemples ici ou ailleurs qui ont donné lieu à une application de la loi pénale étrangère dans de pareilles circonstances?

– Après que l’Alsace et la Lorraine sont devenues françaises à l’issue de la Première guerre mondiale, les autorités françaises ont été confrontées à exactement le même défi. Ou plutôt leur défi était même plus important, étant donné que les lois allemandes et françaises à l’époque – et maintenant, j’imagine – divergeaient beaucoup plus que  les lois russes et ukrainiennes. Deux décrets ont été adoptés en 1919 dont je conseillerais à nos législateurs de s’inspirer. Ils prévoyaient l’application de la loi allemande aux faits ayant eu lieu dans le territoire alsacien avant l’introduction des lois pénales françaises et prescrivaient que la peine la plus douce soit imposée aux condamnés entre la peine allemande et la peine française. Mais le plus formidable est que certaines dispositions pénales allemandes étaient maintenues en vigueur même après que les lois pénale et d’instruction criminelle, comme l’on disait à l’époque, françaises avaient été introduites! C’est juste pour dire que deux systèmes de droit pénal peuvent parfaitement coexister dans le cadre d’un État.

– Qu’est-ce qu’il a d’aussi particulier, ce précédent, pour que vous appeliez les autorités russes à en prendre exemple?

– L’une des raisons pour lesquelles je fais sa promotion est qu’il a été élaboré en tenant compte des échecs précédents. En tout cas c’est ce que prétend le commissaire général de la République dans un rapport qui accompagne l’un des décrets.

– Y a-t-il d’autres exemples?

– Il y en a plein, en fait, vu que ce n’est pas les changements de souveraineté sur un territoire qui manquent dans l’histoire de l’humanité. On est habitué à parler de la réunification de l’Allemagne. Mais légalement parlant, qu’est-ce que c’était? C’était une disparition de l’Etat est-allemand et une adhésion simultanée du territoire sur lequel il avait autrefois été souverain à la République fédérale. Une situation assez comparable à ce qui c’est passé avec la Crimée après qu’elle a déclaré son indépendance de l’Ukraine. Les allemands aussi ont opté pour l’application de la loi pénale est-allemande aux faits qui y avaient été commis avant la réunification. La loi d’un État qui entre temps avait cessé d’exister!

– Supposons qu’il soit décidé c’est le Code pénal ukrainien qui va s’appliquer aux faits ayant eu lieu avant le 18 mars dernier. A l’heure où nous parlons il y a peut être des instructions ouvertes pour atteintes au système budgétaire de l’État – ukrainien, corruption d’agents publics – ukrainiens. Que devrait-il en advenir?

– C’est, d’après moi, le sujet le plus compliqué. Normalement, la justice russe n’a pas intérêt à poursuivre les personnes qui commettent des crimes contre les intérêts d’un État étranger. Par exemple, un agent consulaire, qui dans son consulat à Moscou aurait bradé des visas contre de l’argent, n’aurait pas été poursuivis pour corruption en Russie avant 2011 parce que ce sont les intérêts publics de la France qui auraient été attaquées (après 2011 la corruption d’agents publics étrangers a été spécialement criminalisée). Il en va de même pour les crimes contre la sûreté de l’État, le budget, etc. Je crois que dans le cas dont nous parlons il faut faire une distinction entre les crimes dont l’objet est à ce point indissociable de la souveraineté ukrainienne qu’ils doivent tout simplement être excusés et les autres, je pense, notamment à la corruption ou crimes fiscaux qui pourraient toujours être poursuivis. C’est la prévention que je vise ici en premier lieu, mais un petit bonus serait que ce genre de crimes est généralement puni d’une amende qui serait versée au budget russe.

– Comment les peines ukrainiennes vont-elles être exécutées?

– Là encore j’en appèlerais au précédent alsacien. Les Français ont dessiné un tableau de correspondance des peines. C’étaient donc les peines allemandes qui étaient prononcées, à condition d’être plus douces que les peines françaises, mais dans leur équivalent français. Par exemple, un ‘haft’, qui est le seul mot allemand que je puisse prononcer, équivalaient à un emprisonnement de police de un jour à six semaines. On pourrait faire la même chose avec les peines russes et ukrainiennes. Cela ne devrait pas être trop compliqué puisqu’elle correspondent parfaitement. La confiscation, inconnu du droit pénal russe, est une peine complémentaire et pourrait, à mon avis, être omise du tableau.

– Quelles autres dispositions suggèreriez-vous d’examiner?

– J’insisterais sur une disposition en particulier. Les citoyens russes ne peuvent pas être extradés sur la requête d’un État étranger pour y être jugés, notre Constitution ne le permet pas. Mais il n’est pas totalement clair si un citoyen russe naturalisé peut être extradé pour des actes qu’il aurait commis avant sa naturalisation. Les pratiques des États divergent sur ce point, certains, comme la Pologne, refusent d’extrader même les réfugiés n’ayant pas la nationalité polonaise. Les pays scandinaves étendent la clause de la non-extradition des nationaux aux personnes domiciliées sur leur territoire. Et le Luxembourg n’extrade pas ceux qui se sont intégrés avec succès dans la communauté nationale – fin de citation. Afin de protéger les intérêts des habitants de la Crimée et de Sébastopol devenus citoyens russes et de réaffirmer le principe de l’unité de la citoyenneté russe, je suggère qu’il soit pourvu dans la loi qu’ils ne seront pas extradés vers un État étranger pour des faits commis avant leur naturalisation.  

L’article a été publié initialement sur le site de Voix de la Russie