Le Covid 19 et les enfants en Russie en 2021

On en sait un peu plus sur le Covid19 et les enfants en Russie.

Rospotrebnadzor vient d’annoncer que les enfants représentaient 10,7% des personnes infectées par le Covid en Russie en 2021 contre 10,2% en 2020.

Sur 9 mois de 2020, quelques 3,2 millions de personnes ont été contaminées par le Covid19 en Russie et donc parmi elles 315.000 enfants.

Sur les 12 mois de 2021, ce sont quelques 7,3 millions de personnes qui ont été contaminées par le Covid19 en Russie et donc parmi elles 695.000 enfants.

Toujours selon Rospotrebnadzor, en 2021 environ 5 % des enfants qui tombent malades du Covid sont placés en soins intensifs soit 35.000 enfants.

En cette fin janvier 2022 alors que le pays fait face à la vague Omicron, le nombre d’enfants atteints de Covid a été multiplié par 14 et les hospitalisations par 10 à Moscou au cours des deux dernières semaines avec quelques 120 hospitalisations / jour.
A cet égard, les autorités de la ville ont décidé de suspendre les hospitalisation prévues dans les hôpitaux pour enfants pendant trois semaines sauf pour les patients atteints de maladies oncologiques et hématologiques.

Selon les chiffres officiels, entre 6 et 7% des enfants scolarisés en Russie suivraient l’école à distance au 26/01/2022.

Tableau de bord de la démographie française en 2020

A quelques semaines de la publication des données démographiques de la France pour 2021, l’INSEE a publié un tableau de bord infographique des principales informations démographiques françaises pour 2020.

En 2020, toutes causes de décès confondus, 669 000 personnes sont décédées en France : c’est 56 000 de plus qu’en 2019, soit une hausse de 9,1 %. Du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès a tendance à augmenter ces dernières années (+ 0,7 % par an en moyenne entre 2004 et 2014, puis + 1,9 % entre 2014 et 2019), mais l’augmentation en 2020 est sans commune mesure du fait de l’épidémie de Covid-19.

En 2020, l’espérance de vie à la naissance est de 85,1 ans pour les femmes et de 79,1 ans pour les hommes. Les femmes perdent 0,5 an d’espérance de vie par rapport à 2019 et les hommes 0,6 an.
Cette baisse est deux fois plus marquée qu’en 2015 (respectivement ‒ 0,3 an et ‒ 0,2 an), où la grippe hivernale avait été très meurtrière. Les gains d’espérance de vie ralentissent pour les hommes comme pour les femmes : entre 2010 et 2019, les femmes ont gagné 1,0 an contre 1,8 an entre 2000 et 2010 ; pour les hommes, les gains sont de 1,7 an après 2,8 ans.

En 2020, les espérances de vie à 65 ans baissent également par rapport à 2019 : ‒ 0,4 an pour les femmes, passant de 23,4 ans à 23,0 ans ; et ‒ 0,7 an pour les hommes, de 19,6 ans à 18,9 ans.

En 2020, le taux de mortalité infantile s’établit à 3,6 pour mille enfants nés vivants.

La pyramide des âges en France au 01/01/2022

Combien de citoyens étrangers ont obtenu la nationalité russe en 2021

Le nombre de citoyens étrangers ayant obtenu la nationalité russe en 2021 s’élève à 735 385 personnes, soit 79 000 de plus qu’en 2020.
Le gros des naturalisations concernent de citoyens de l’Ukraine, du Tadjikistan, du Kazakhstan et d’Arménie.

Le nombre d’étrangers enregistrés en Russie a également augmenté, si sur 12 mois de 2020, il y avait 9 802 448 étrangers qui sont rentrés en Russie, ils étaient 13 392 897 en 2021.

Source

Russie : “vers l’école idéale”

Le ministère de l’Éducation de la Fédération de Russie élabore des propositions pour la création d’une “école idéale” et le ministre de l’éducation Sergueï Kratsov a donné quelques informations :

Extraits:

” Le monde moderne ne peut être imaginé sans les nouvelles technologies. Le numérique est devenu une partie de notre vie, et dans ces conditions, il est nécessaire de travailler avec les enfants d’une manière nouvelle, car sinon les enfants risquent tout simplement de se désintéresser de l’apprentissage”.

“La digitalisation de l’école permet sa mise à jour, et nous n’avions pas le droit de rater l’occasion qui se présente : le passage forcé à l’enseignement à distance l’année dernière a été la meilleure confirmation de l’urgence de développer de nouvelles technologies éducatives”.

“Il est cependant impossible d’abandonner l’école traditionnelle à plein temps. Rien ne remplacera jamais le contact personnel des enfants avec l’enseignant (…) donc l’environnement éducatif numérique n’est qu’un projet d’infrastructure scolaire, créant les conditions à l’école, dans la salle de classe pour l’utilisation des nouvelles technologies en classe. J’insiste : des technologies qui ne remplacent pas l’enseignant, mais créées pour l’aider et utilisées uniquement si l’enseignant le souhaite. “L’essence de la nouvelle édition de la norme éducative de l’État fédéral est une spécification maximale des exigences pour chacune des matières du programme scolaire et une identification claire des connaissances spécifiques que les étudiants doivent maîtriser (…) et notamment des exigences approfondies pour l’approfondissement du savoir dans les grandes matières principales”.

“Avoir des dizaines de manuels pour chaque matière scolaire, comme nous l’avons vu de notre propre expérience, est extrêmement inefficace (…) et il y aura l’apparition des manuels unifiés notamment en histoire”.

” L’introduction d’un nouveau système de certification des enseignants verra le jour avec un nouveau système binomique avec un Enseignant (comme aujourd’hui) et l’apparition d’un Enseignant Mentor, plus expérimenté, dont le rôle sera d’aider le jeune enseignant et lui transmettra son expérience. Les principales conditions d’admission à la certification de cette catégorie de Mentor seront sept années d’expérience professionnelle, la catégorie de qualification la plus élevée et une formation professionnelle supplémentaire.”

” Le noyau de la formation des enseignants a été approuvé et, à partir de 2022, afin d’améliorer la qualité de l’enseignement, des universités de formation des enseignants prépareront les étudiants selon des normes uniformes. Au nombre des innovations figureront le renforcement de la matière et la formation pratique des futurs enseignants via l’inclusion dans le nombre de modules obligatoires de cours tels que par exemple “Gestion de la classe”, “Travailler avec les parents”, “Inclusion” ainsi que l’introduction de qualifications pédagogiques supplémentaires.

” Nous préparons des recommandations sur ce que devrait être l’école idéale en Russie et son écosystème global et périphérique et ce qui concerne les programmes, les calendriers, les activités parascolaires, les activités type théâtre et sport ; le système salarial; le recrutement; l’Internet blanc ou encore la façon de tenir des réunions de parents.

Source : 1,2

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I live in a zero-covid world

Ci-dessous un article de The Economist que l’on aurait pu intituler :
Why China will win.

The most important page in my passport is creased from being examined so often. Thankfully, the red-ink stamp in one corner, marking my last entry into China, is still crisp and clear. I know the date by heart, after volunteering it to railway inspectors in white protective suits, to hotel clerks and airport guards and police officers at highway checkpoints, dozens of times over the past 22 months.

For many Chinese, outside the largest cities at least, a Westerner has been a rare and troubling sight since this country all but sealed its international borders in March 2020, soon after the covid-19 pandemic began. In a worst-case scenario, I might be a recent, virus-laden arrival from an outside world that – as China’s propaganda machine never tires of relating – stands for government dysfunction, individual selfishness and death.

“I live in Beijing. I’ve not left China since before the pandemic,” I call out, my passport already open at the right page. “I’ve had the Chinese vaccine. Here’s my last entry date. See here: January 21st 2020.”

Even this information is not always reassuring. To be a foreigner in this jumpy, closed-off country is not dangerous – I have faced no overt aggression during the pandemic. But it is unsettling. I’ve had Chinese passengers refuse to sit next to me on domestic flights, and watched an appalled parent yank a small child back out of a lift, after spotting me inside.

To be ill in zero-covid China has become a form of deviancy

Ordinary Chinese have a horror of catching covid that is sometimes hard for outsiders to grasp. Here in Beijing, it would require exceptionally bad luck to get the virus. At the time of writing, this city of 22m people has found a total of just 13 cases in the past month. That is not for lack of searching: residents must undergo many temperature checks each day, and submit to contact-tracing systems that oblige them to scan a QR code with their smartphones each time they enter a public building or take a taxi.

Nor is it likely that the capital is simply hiding mass infections. For sure, China’s secretive, one-party regime is quite capable of lying. Officials in the central city of Wuhan covered up their discovery of a new coronavirus for weeks in late 2019 and early 2020, silencing doctors and ordering virus samples destroyed. To this day, government mouthpieces promote conspiracy theories that the virus began in an American military laboratory, or entered China on frozen food from Europe: any hypothesis will do, if it deflects attention from that first detected outbreak in Wuhan.

But China is an autocracy guided by cold self-interest. And concealing large numbers of cases now would sabotage surveillance systems built not just to manage the spread of the virus, but to eradicate it. It has even less interest in allowing sickness to grip Beijing, the heavily guarded home of top leaders and host city of the Winter Olympics in February.

Logic suggests, therefore, that Beijing is indeed close to covid-free, as officials claim.

Even so, in this safest of cities, most pedestrians and cyclists wear face-masks of their own accord, and mask-wearing is strictly enforced on buses, metro trains or in shops. That fear of covid is partly medical, for official media have played up the dangers of the virus. But shame plays a large role, too.

The price of reporting on this giant experiment, first-hand, is staying inside a China-sized bubble

A Beijinger with covid faces social stigma. A single infected individual is enough to see entire housing compounds locked down for 14 days and workplaces quarantined, triggering the loathing of neighbours and colleagues. The children of the sick are schoolyard pariahs. If that weren’t pressure enough, local officials in provincial cities including Chengdu, Harbin, Wuxi and Shangrao have entered the homes of quarantined residents and killed their pet cats and dogs, citing the risk that animals might transmit the disease.

To be ill in zero-covid China has become a form of deviancy.

Beijing residents who develop a temperature above 37.3°C, for any reason – including as a side-effect of having a covid vaccination – are supposed to report to a fever clinic to have their blood drawn and screened for antibodies, their chests scanned, and nose and throat swabs taken for nucleic-acid tests. Self-treatment can lead to arrest, if someone with a high temperature is later found to be positive for the virus. Two pharmacies in suburban Beijing lost their licences after selling fever-reducing medicines to a couple without logging their names in a virus-tracking database.

Non-essential travel is an anti-social act.

My passport, with its precious pre-pandemic entry stamp, has helped me make reporting trips even during mini-surges in infections.
Now, with the Omicron and Delta variants beating at China’s doors, the rules have tightened again. Currently, if I leave Beijing I may return only if I can show a negative nucleic-acid test taken within 48 hours, a green Beijing health code on my smartphone (certifying that I have not been flagged as sick, nor been near a suspected case in the past 14 days) and a blemish-free travel history.

That history is displayed on a separate smartphone app that uses mobile-phone signals to trace my movements.

A trip to a county or city district with even a single case of covid in the past fortnight triggers a Beijing entry ban. Visiting any of the 51 Chinese counties that lie on a land border is also grounds for exclusion from the capital.

A police state sees opportunity as well as a challenge in these travel curbs. Since the start of the pandemic, police and local propaganda officials have routinely forced foreign journalists to cut short reporting trips to sensitive areas by threatening to quarantine them on the spot for 14 days or more. This has happened to me in Hunan, Henan and Jilin provinces. In Xinjiang in western China, an already intense surveillance apparatus has added covid tests to its arsenal of controls. On my most recent visit to that unhappy region, I had the striking experience of hearing all passengers in a packed train ordered to stay in their seats as we pulled into Urumqi station. Officers in white hazmat suits then marched the length of the train to find the foreign passenger on board, and pull me off for questioning about when I last entered the country – and also, oddly, whether I like China or not.

The fear of covid is partly medical, but shame plays a large role, too: a Beijinger with covid faces social stigma

There is still less tolerance for travel outside the Chinese mainland. To prevent imported infections, authorities have capped international passenger flights at 2.2% of pre-pandemic levels, stopped issuing tourist visas and largely stopped the delivery of new passports to Chinese citizens.

My date stamp from January 2020 records an overnight trip to Hong Kong to attend a conference. Were I to attempt the same journey today, it would be a more than month-long commitment, involving multiple covid tests, a week of compulsory quarantine in Hong Kong, two weeks of quarantine in a government-approved hotel on returning to Beijing, a further week of home quarantine then another week reporting my temperature to officials in my local neighbourhood.

The last time I travelled overseas was in December 2019, when I flew twice to London in the same month. Leaving aside jetlag and the impact of my carbon footprint, this was relatively painless, thanks to a multiple-entry visa. Covid changed all that. Foreign journalists living in China saw the border-crossing rights of their visas cancelled in late March 2020. They were restored only in May 2021, months after business travellers were once more allowed to come and go.

The British government’s insouciant approach to covid has left the country on China’s high-risk list. With no direct flights between Britain and China, arriving in Beijing from London requires a transit through Frankfurt, Paris or some other third city, where a battery of covid tests must be submitted to the local Chinese embassy or consulate for approval. With Beijing essentially closed to international flights, arrivals are diverted to provincial cities, where passengers must quarantine for 21 days before heading to the Chinese capital. Anyone who tests positive for covid or shows a fever on arrival will be hauled off to a government clinic and released only after multiple negative tests. Children and parents travelling together are separated if one of them tests positive.

This strictness has costs. It is not hard to meet foreigners living in Beijing who have gone for more than 18 months without seeing spouses and university-age children. I am one of them. Many more Chinese families have suffered. Hundreds of thousands of Chinese students have been trapped overseas by travel curbs, for instance. Many foreigners are about to spend a second Christmas in China away from their families. But still more Chinese will spend the upcoming Spring Festival holiday in Beijing, unable to travel home to their village for a third year in a row.

It would be wrong to obsess over foreign-travel rights in a country where 87% of citizens lack passports. China is not about to ease its zero-covid policies, and there is no clamour from the public for such a change. In a large country with a relatively weak health-care system, an American-style approach to the virus could quickly overwhelm hospitals.

It would help if China approved foreign mRNA vaccines like Moderna and Pfizer-BioNTech, which are far more effective than local versions that use an older technology. But that would involve a political loss of face. Instead, China’s ruling Communist Party touts its strict handling of covid as a mark of good governance, while scorning Western democracies for their decadence.

In consequence, the country will stay closed for a long time, or at least until more potent vaccines and anti-viral drugs are widely available. The price of reporting on this giant experiment, first-hand, is staying inside a China-sized bubble. I will be using that old date stamp for a while. ■

David Rennie is The Economist’s Beijing bureau chief and Chaguan columnist

ILLUSTRATIONS: NOMA BAR

Insécurité et délinquance à Moscou en 2021

Прокуратура подсчитала, сколько преступлений совершили в Москве за 2021 год  - KP.Ru

Plus de 143 259 crimes et délits ont été enregistrés à Moscou en 2021 selon le service de presse du bureau du procureur de la ville, soit une diminution officielle de 2,1% par rapport à 2020.

Dans quels quartiers l’insécurité augmente et diminue le plus ? Curieusement, c’est le nord et le nord ouest de la capitale qui voient la délinquance le plus augmenter, et l’Est qui voit la plus forte baisse.

  • Dans le district du Nord-ouest (СЗАО) : 11.781 (+7,1% par rapport à 2020);
  • Dans le district du Nord (САО) : 13.248 (+6,5% par rapport à 2020);
  • Dans le district du Sud-est (ЮВАО) : 15.423 (+5,8%par rapport à 2020);
  • Nouveau Moscou : 6.266 (+2,6% par rapport à 2020).
  • Dans le district du Nord-est (СВАО) : 13.939 (-0,3% par rapport à 2020);
  • Zelenograd : 3.144 (-2% par rapport à 2020).
  • Dans le district central (ЦАО) : 20.184 (-2,4% par rapport à 2020);
  • Dans le district de l’Ouest (ЗАО) : 12.690 (-5,1% par rapport à 2020);
  • Dans le district du sud (ЮАО) : 14.107 (-6,4% par rapport à 2020);
  • Dans le district du sud-ouest (ЮЗАО) : 12.919 (-6,6% par rapport à 2020);
  • Dans le district de l’Est (ВАО) : 17.715 (-14,7% par rapport à 2020);

Sur le nombre total d’infractions, 50 677 (-4,6%) ont été commises dans des lieux publics, dont 29.511 (-3,9%) – dans la rue.

Mise à jour du grand nord russe

Vladimir Poutine a signé un décret selon lequel les territoires de la Carélie, la république des Komis, la Bouriatie et l’Okrug autonome des Komi-Permyak ne sont plus inclus dans les régions de l’Extrême-Nord.

Ce document, publié sur le portail d’information juridique, annule le décret de Boris Eltsine en date du 20 décembre 1993 n° 2226 “sur l’attribution de certains territoires de la République de Carélie aux régions de l’Extrême-Nord et zones équivalentes” et permet une mise à jour législative et juridique de ces territoires en vue de l’entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2022, du décret présidentiel n° 651 « Modifiant la stratégie de développement de la zone arctique de la Fédération de Russie et garantissant la sécurité nationale jusqu’en 2035 »

Espérance de vie en RUSSIE (2020-2021)

Le ministère de la santé russe a mis en place un nouveau concept de suivi opérationnel et d’analyse de l’indicateur des années de vie perdues dans les diverses régions de Russie et dans l’ensemble du pays.

l’indicateur montre le nombre d’années perdues à cause des décès prématurés sur la base de l’atteinte de l’objectif national d’augmentation de l’espérance de vie à 78 ans d’ici 2030.

En Russie, les régions suivantes se sont avérées être les leaders en termes d’années de vie perdues :
-Tchoukotka – 7,76 ans,
– Tchétchénie – 7.18 ans
– Nénétsie : -7.17 ans
– Touva – 7.16 ans
– Région d’Orenbourg – 6.91 ans.

Selon les données préliminaires et disponibles l’espérance de vie en Russie a diminué de 3,3 / 3,7 ans sur les 7 derniers trimestres par rapport à 2019 et le premier trimestre de 2020, passant de 73,3 ans à 69,9 / 70,2 ans.

Pour la simple année 2020 en Russie, la baisse de l’espérance de vie a été finalement de 1.84 ans, passant de73,37 ans à 71,5 ans.

Démographie de la Russie en novembre 2021

Rosstat a publié le bilan démographique de novembre 2021.

Novembre 2021 a été le mois le plus terrible pour la Russie du point de vue de la mortalité :

60 123 mariages contre 54 375 en novembre 2020.
51 205 divorces contre 47 483 en novembre 2020.

114 977 naissances contre 112918 en novembre 20020 soit une hausse de 1,8% et 2.059 naissances en plus. C’est une excellente nouvelle, comme annoncé sur ce blog il y a quelques mois, la natalité a plausiblement cesse de diminuer en Russie. La natalité augmente dans tous les Okrug sauf en extrême orient.

257 292 décès, ce qui est un record historique depuis que les statistiques existent.
Pour comparaison il y a eu
– 219.872 décès en novembre 2020 au pic de la seconde vague
– 141.300 en novembre 2019 (année pre-Covid) soit une hausse de 82% et 115.192 décès en plus.

71.187 décès ont le COVID-19 comme cause principale et unique.

Sur 11 mois de 2021 :

1.284.888 naissances contre
– 1.306.363 naissances sur 11 mois de 2020 soit 21.475 naissances en moins, une diminution de 1,6%.
– 1.365.825 sur 11 mois de 2019 soit 80.937 naissances en moins, une diminution de 5,93%

2.229.980 décès contre
– 1.881.244 décès sur 11 mois de 2020, soit 348.736 décès en plus (+18,5%)
– 1.651.512 décès sur 11 mois de 2019, soit 578.4668 décès en plus (+35%)

Selon Rosstat, sur 21 mois de pandémie, ce sont 541.200 décès qui ont le Covid comme cause unique et principale de décès pour une surmortalité de 1.000.000 de personnes sur la période.

Toujours selon Rosstat, sur 21 mois de pandémie, ce sont 652.900 personnes qui sont décédées avec le Covid pour une surmortalité de 1.000.000 de personnes sur la période.

Le déclin naturel de la population en Russie entre janvier et novembre 2021 a atteint 945.100 mille personnes, soit 64 % de plus qu’au cours de la même période de 2020 ou le déclin avait été de 574,.800 personnes.

Décembre 2021 devrait voit autour de 210.000 décès donc sur 2021 la baisse naturelle de population devrait atteindre 1,1 millions de personne. Le record actuel est une baisse naturelle de population de 958.532 habitants en 2000.

La Russie devrait connaître 2,45 millions de décès ce qui est un record depuis la seconde guerre mondiale. Le record actuel est 2.365.826 décès en 2003.

Le Covid en Russie en 2021 a fait plus de morts que la pire des années 90.

Sur 2020 et 2021, en comparaison avec 2019, la surmortalité devrait atteindre :
– 342.279 personnes en 2020 (avec 9 mois de surmortalité Covid)
– 710.000 personnes en 2021 (avec 12 mois de surmortalité Covid)

Réflexions sur les événements au Kazakhstan de janvier 2022

Le Kazakhstan a toujours été considéré comme une exception en Asie centrale et en comparaison des autres républiques de l’ex-URSS. Pour la Russie, le Kazakhstan est un allie stratégique, d’abord l’allié historique qui a largement voté contre la fin de l’URSS, l’allié politique et économique régional ensuite et enfin le pilier de l’union douanière après la Russie.

Mais au cours des premiers jours de 2022, des événements inattendus y sont survenus.

Le contexte économique et démographique

Il y a tout d’abord eu des manifestations qui ont commencé à l’ouest du Kazakhstan à Janaozen à cause du doublement des prix du gaz liquéfié, dont les prix ne sont plus théoriquement réglementés par le gouvernement. Le gaz est un sujet sensible dans les régions occidentales du Kazakhstan, où plus de 90 % des véhicules roulent au gaz liquéfié et 70 % des ménages l’utilisent pour cuisiner.

Janaozen est en plein dans le hub pétrolier/gazier de Mangystau, et est la vile ou il y a 10 ans, en décembre 2011, les autorités y ont durement réprimé les troubles des travailleurs du pétrole qui demandaient des hausses de salaires.

La hausse des prix du Gaz n’a été qu’une goutte de trop dans une situation globale complexe qui a vu le Kazakhstan souffrir d’une inflation très forte au cours de la période ; si officiellement elle était de 7,5% en 2020 (11,3% pour l’alimentaire) elle s’est accélérée en 2021 à 8,9% et 10,9% pour l’alimentaire.

Toujours en 2020, l’endettement de la population a augmenté en 2020 de 12,3% et le nombre de chômeurs officiels en 2021 a augmenté de 12%.

La hausse du chômage a aussi accentué les migrations internes, poussées par les déséquilibres démographiques intra-pays. Nombre de jeunes migrants des provinces sont montés sur les grands centres urbains que sont Nur-Sultan et Almaty. Une dynamique sociologiques identique a celle qu’a connu l’Ukraine et qui a accéléré le Maidan, lorsqu’au cours des années 2000, de nombreux jeunes de l’Ouest de l’Ukraine ont émigré à Kiev pour y chercher du travail et ont servi de premiers de cordée ou chair a canon pour le Maidan.

Cette migration interne est fondamentale car le pays est en quelque sorte coupe en deux. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, le Sud et l’Ouest du Kazakhstan ont un taux de natalité colossal, 4 et plus enfants par femme, soit presque un niveau africain.

Dans le nord par contre, le taux de natalité est plutôt autour de 1 / 2 enfants par femme, le nord qui est notamment, comme on peut le voir ci dessous, la zone dans laquelle est concentrée la population russe soit 18,5% de la population du pays.

Sans surprises, les émeutes se sont donc rapidement déplacées dans les grandes villes, les manifestants exigeant une baisse des prix des aliments, la fin de la campagne de vaccination, un âge de départ à la retraite plus bas pour les mères de famille nombreuse et la fin du régime Nazarbaïev avec son propre slogan : Shal, ket! (« A bas le vieil homme. »), qui rappelle étrangement le “Gotov Je” des manifestants d’Otpor en Serbie en 2000.

Ironie s’il en est, les revendications anti-vaccinations sont nées dans la zone du pays qui a, sur les 18 mois de pandémie de 04/2020 a 10/2021, connu la plus forte surmortalité, le nord, soit la zone russe, étant la plus épargnée.

L’Insurrection

Dans les premiers jours de 2022, le pouvoir Kazakh a donc fait face à des émeutes particulièrement violentes, qui se sont rapidement étendues à tous le pays via notamment les réseaux sociaux.

D’importantes foules de personnes ont défilé, la majorité pacifiquement, mais comme pour le Maidan, une active minorité a tenté le coup de force. Les magasins et supermarchés ont été pillés, les bâtiments officiels pris d’assaut et les forces de sécurité attaquées. Des magasins d’armes ont été tout de suite pillés et des bandes armées ont semé le chaos, incendié des voitures et saisi des véhicules blindés de l’armée, faisant prisonniers leurs équipages. Les manifestants ont aussi pris d’assaut l’administration et diverses institutions (beaucoup ont maintenant été pillées, détruites et incendiées). L’aéroport d’Almaty a également été capturé pendant plusieurs heures.

Selon le président Kazakh au pic de la crise ce sont quelques 20.000 bandits qui auraient attaqué Almaty avec pour objectif de :”faire tomber la ville, y saper l’ordre constitutionnel, détruire les institutions de gouvernance et prendre le pouvoir,soit une tentative de coup d’État (…) organisé et bien préparé avec la participation de combattants étrangers de pays d’Asie centrale, y compris d’Afghanistan et du Moyen-Orient” selon les autorités, ce que semblerait confirmer l’apparition publique de groupes radicaux islamistes appelant a libérer le pays tandis que certains soldats loyalistes auraient été eux décapités.

Il est dur de totalement confirmer ou infirmer ce scénario même s’il est possible d’imaginer que des équilibres précaires inter-clans, une corruption endémique, notamment dans la police, aient peut être poussé certains à tenter de profiter de la situation, créé cette situation de flou et d’impréparation des structures de force, et plausiblement que de l’étranger, rien n’est moins sur qu’un Kazakhstan déstabilisé et affaiblissant la Russie et la Chine, aille dans le sens des intérêts stratégiques du dispositif occidental OTAN-centrique qui est implante et travaille activement, et publiquement, au Kazakhstan.

Les différentes arrestations de divers politiques, de mafieux réputés proches des services secrets turcs, de voyous et d’étrangers permettent de laisser planer le doute mais il semble aussi certain que c’est l’appel à l’aide de l’OTSC qui changera la donne.

L’intervention de l’OTSC

Dans la nuit du 6 janvier, l’OTSC accepte l’appel de mission de la paix et en seulement quelques heures le premier avion avec des militaires russes, biélorusses, tadjiks et arméniens arrive au Kazakhstan.

Une telle vitesse d’intervention laisse du reste penser que la situation n’était pas si inattendue pour les russes, permettant de mettre en doute une totale spontanéité de ces événements que le président russe Vladimir Poutine qualifiera clairement d’attaque du terrorisme international contre un état souverain appuyé par des modes opératoires issus des révolutions de couleurs.

La réaction déterminée du président Tokaev, appelant clairement l’armée a éliminer sans négociations les “rebelles” et autres “maraudeurs” ne laissait que peu de doutes sur l’issue de cette révolte qui s’est propagée aussi vite qu’arrêtée.

Une grosse semaine plus tard, ce 14 janvier, la situation semble s’être calmée : quelques 225 civils et 19 policiers et militaires ont été tués, plus de 2 200 civils et 1 300 policiers été blessés et 10.000 personnes arrêtées, risquant des peines de prison allant de 8 ans à la perpétuité.

Les troupes russes de l’OTSC quittent déjà le pays.

Et demain ?

La vitesse d’intervention des troupes russes pour l’OTSC est un signal fort que la Russie est une réelle force d’intervention militaire régionale au sens large, confirmant ce que la Syrie avait déjà démontré.

Le Kazakhstan oscille depuis l’indépendance entre rapprochement et éloignement avec la Russie. La politique multi-vectorielle des autorités Kazakhes a notamment vu un fort rapprochement avec la Turquie, que le Sultan Erdogan souhaitait transformer en maillon clef d’un grand ensemble pan-turque.

L’Organisation des États Turciques s’est même dite prête à apporter son soutien au Kazakhstan pour rétablir l’ordre, mais ce sont les soldats russes et biélorusses qui ont ramené l’ordre dans les rues Kazakhes, après un désordre qui aura finalement accéléré la fin de règne du principal artisan de la “réunification de tous les turcophones qui pourraient devenir une force efficace dans le monde”.

Moscou a gagné une bataille, mais la guerre elle, continue.

Sources : 1,2,3,4,5