Category Archives: Voix de la Russie

Une petite histoire de la tyrannie médiatique

18La Voix de la Russie : Jean-Yves Le Gallou bonjour, pourriez vous tout d’abord vous présenter aux lecteurs de La Voix de la Russie qui ne vous connaitraient pas?

Jean-Yves Le Gallou : Je suis énarque, j’ai été co-fondateur du Club de l’Horloge (un influent « think tank » national-libéral) et député européen. J’ai créé en 2002 la fondation Polémia, centre de réflexion dont le but est de « fournir des clés d’analyse des évènements en dehors de la grille d’interprétation du politiquement correct et du conformisme ambiant ». Fondamentalement, je me considère comme un combattant politique national et un dissident intellectuel identitaire. Continue reading

Vers la « yougoslavisation » du grand Moyen-Orient ?

7middle_east_graphic_2003 ко444пияRécemment divers articles sont venus rappeler l’existence d’un ancien projet géostratégique américain de grande ampleur, visant à remodeler le monde musulman via la modification des frontières existantes et la création de nouveaux Etats. Le projet, qui porte le nom de grand Moyen-Orient, a vu le jour au sein des analyses stratégiques américaines des années 50, mais a été mentionné en 2002 (le président Bush annonçant incidemment dans un discours à l’université de Caroline du Sud son intention de lancer une initiative de partenariat avec le Proche-Orient), puis en 2003 (discours du président George W. Bush à la NED) et enfin en 2004 lors du discours annuel du président sur l’état de l’Union. Continue reading

Syrie : de la guerre médiatique à la guerre militaire ?

La Syrie semble plus proche que jamais d’une agression miliaire de la part de la coalition Occidentale et de l’Otan, dont le trio belliqueux Paris/Londres/Ankara s’apprête visiblement à violer toutes les règles du droit international et même à passer outre le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le monde a déjà en 1999 connu une intervention de ce type sur un petit pays européen. Comme pour la Syrie, la Serbie avait été victime d’une guerre médiatique et informationnelle à l’époque sans précédent. Mais depuis 14 ans, le mainstream médiatique a considérablement renforcé non seulement son monopole informationnel, que contrebalance aujourd’hui uniquement par Internet le courage de certains blogueurs/analystes trop souvent bénévoles.

Alors que l’ONU enquête au sol, le mainstream ressasse de façon ininterrompue les affirmations de quelques leaders occidentaux (Amérique, Angleterre, France, Allemagne et Turquie) dont les diplomaties se sont visiblement concordées pour affirmer que non seulement l’Etat Syrien est coupable (et ce avant les résultats de l’enquête de l’ONU) mais qu’il faut intervenir militairement, sans aval du conseil de l’ONU.

De son coté, l’Etat Syrien se défend avec ses moyens, affirmant qu’il serait dur de pouvoir expliquer pourquoi il aurait choisi d’utiliser une arme chimique le lendemain de l’arrivée des inspecteurs, en sachant qu’il s’agit de la ligne rouge qu’il ne doit pas franchir et ce alors même que ses soldats se battent maison par maison dans la zone concernée. En outre, l’Etat syrien a rappelé que des armes chimiques avaient déjà été utilisées par les rebelles dans le Nord, tandis que l’armée turque avait elle-même arrêté sur son territoire en mai dernier des mercenaires du Front Al-Nosra qui transportaient des armes chimiques. Continue reading

La Chine à la conquête de l’Est de l’Europe

Par La Voix de la Russie | On parle souvent de l’influence croissante de la Chine en Afrique, mais la percée chinoise en Europe de l’Est et notamment dans les Balkans est souvent oubliée. Une très vague coopération sino-albanaise existait déjà dans les années 70, mais dans les années 80, la Chine développa une réelle doctrine a l’égard de l’Europe du Sud-est.

Les Balkans sont d’abord apparus comme un double front pour la Chine, tout d’abord vers l’Europe, mais également dans l’ex-sphère soviétique. Après la chute du mur, Pékin renforça son influence sur les Balkans en se focalisant sur le potentiel commercial de ces derniers. L’objectif de Pékin est évidemment d’utiliser les consommateurs des Balkans pour écouler les produits chinois bon marché. Les relations commerciales entre la Chine et les Balkans se sont d’abord développées avec la Bulgarie, la Roumanie mais aussi avec la Croatie. En 2010, les échanges bilatéraux avec Bucarest se chiffraient à 2,6 milliards d’euros, alors que les affaires avec Zagreb et Sofia étaient eux respectivement évaluées à 1,1 milliard d’euros et 630,5 millions d’euros. Quand à la Serbie, les échanges avec la Chine se sont élevés à 325 millions d’euros en 2010 malgré l’historique de très bonnes relations entre la Chine et la Serbie de Milosevic. Symboles de cette percée chinoise dans les Balkans, l’implantation et l’ouverture en 2010 et 2011 de gigantesques « Chinatowns » en banlieue de Belgrade, Bucarest ou Zagreb.

L’implantation chinoise n’est pas seulement commerciale, mais aussi industrielle.

On peut citer par exemple le cas du géant Dongfeng qui a signé fin 2009 un accord avec le constructeur serbe Fabrika Automobila Priboj (FAP) afin d’assembler des véhicules en Serbie, ou Great Wall Motor Corporation et la firme bulgare Litex Motors qui ont commencé à produire des voitures low-cost en février 2011. La Chine a aussi développé une politique d’investissement dans l’exploitation minière locale afin d’alimenter la croissance rapide de l’économie chinoise. C’est le cas par exemple de la firme métallurgique chinoise China Minmetals Corporation, qui a signé un accord avec Aurubis Bulgaria, filiale du plus grand producteur de cuivre européen. Ou encore de Sichuan Jiannanchun International Group et du turc Kürüm Energy Resources and Metallurgy, qui forment la joint-venture Illyria Mineral Industry visant au développement des exportations albanaises de ferrochromes vers la Chine.

D’autres projets similaires sont également en négociations dans divers points des Balkans.

La Grèce est une illustration stupéfiante de cette percée chinoise puisque la Chine a largement soutenu l’économie du pays au plus fort de la crise en achetant des bons du trésor grecs, mais surtout en signant un contrat de 3,4 milliards d’euros permettant au géant maritime China Ocean Shipping Company de rénover et contrôler une partie du port du Pirée. L’accord a autorisé la société à augmenter la capacité logistique du port en y construisant un troisième quai et aussi un centre logistique. Pékin a aussi mis en place un fond spécial sino-grec de cinq milliards de dollars pour le développement du transport maritime et envisage de tripler les opérations annuelles du port en portant à 3,7 millions de containers le trafic annuel d’ici 2015 et monter ainsi le commerce bilatéral annuel avec Athènes à huit milliards de dollars.

Mais la China Ocean Shipping Company lorgne aussi sur le port de Thessalonique, qui est relié par une voie ferrée au reste des Balkans mais également à l’Europe centrale.

Cette prise de contrôle chinois sur le transport maritime et ferroviaire grec a un objectif clair : transformer la Grèce en une sorte de « hub logistique » pour écouler les produits chinois vers l’Europe.

L’implantation chinoise n’est cependant pas seulement commerciale ni industrielle comme vu dans l’article précédent, mais également énergétique.

Le pays se pose en fournisseur énergétique pour de nombreux pays des Balkans. L’Etat Chinois a en effet accompagné ses entreprises et la Chine est tout simplement devenue dans les Balkans le leader mondial en termes d’investissements verts, en énergie renouvelable, et ce devant les États-Unis ou l’Allemagne.

La réorganisation du marché européen de l’énergie dès le début des années 2000 a permis à l’UE d’étendre son marche énergétique aux Balkans, notamment après l’instauration de la Communauté européenne de l’énergie en juillet 2006. Le projet consistait en une intégration partielle des Balkans dans le marché unique européen. C’est ainsi que les États d’Europe du Sud-est se sont engagés à atteindre les standards européens en matière de production énergétique d’ici à 2015. En 2009, de nouvelles régulations ont été imposées (donc également aux pays des Balkans), exigeant de fortes réductions d’émissions de gaz a effet de serre, une augmentation des énergies renouvelables et aussi une baisse de la consommation énergétique. C’est un énorme problème pour les Balkans qui sont en général dotés d’infrastructures énergétiques plutôt obsolètes, quand ces infrastructures n’ont pas été endommagées par les conflits qui ont secoué la région comme par exemple en ex-Yougoslavie.

Si la crise a mis un coup de froid sur les investissements Ouest-européens en Europe de l’Est, notamment pour le développement des infrastructures hydroélectriques ou encore pour l’utilisation des énergies éoliennes, l’offensive chinoise prend tout son sens. C’est ainsi que la Chine est d’ores et déjà parvenue à dépasser ses rivaux occidentaux et s’impose désormais comme le plus grand fabricant mondial de turbines éoliennes et de panneaux solaires (80% du marché européen et 70% du marché mondial en 2012) tout en soutenant fortement la construction de centrales au charbon propres et de centrales nucléaires. Bien conscient de ce risque, l’UE vient de réussir à imposer à la Chine des taxes anti-dumping sur les panneaux solaires sauf si les industriels chinois s’engagent à respecter un prix plancher et un maximum de puissance pour leurs panneaux. Un moindre mal alors qu’en rétorsion aux mesures prises par Bruxelles pour taxer les importations de panneaux solaires, Pékin avait menacé de taxer les importations de produits de luxe européens en Chine.

Cette distanciation chinoise de ses rivaux occidentaux et européens dans les Balkans, à la faveur de la crise financière, témoigne d’une stratégie de long terme de la part de la Chine dans un marché Est-Européen fébrile, mais qui est directement connecté à l’Union Européenne. Si l’on observe la stratégie chinoise elle est pourtant limpide, visant tant les pays pauvres de l’Est de l’Europe (Balkans), que les pays en difficulté (Grèce, Espagne). La Chine est même en train de consolider ses positions en Europe centrale et orientale, ou entre 2004 et 2010, les investissements chinois ont été multipliés par 18. La Pologne est un bon exemple de ce boom chinois puisqu’en 2011, les exportations vers la Chine se sont élevées à 1,3 milliard d’euros, contre… 13,2 milliards d’euros d’importations. Il s’agit d’un retournement spectaculaire car à titre d’exemple, dans les années 1960 à 1980, la Pologne exportait des voitures vers la Chine. Aujourd’hui, 45 % des ventes polonaises sont représentées par un seul produit brut, le cuivre, de la compagnie

De nombreux commentateurs parlent de « nouvelle route de la soie » pour définir les nouveaux axes économiques chinois en constitution, destinés à améliorer les conditions de transport terrestre en créant des voies commerciales sur le modèle de la route de la soie. Ces nouveaux axes continentaux sont destinés à offrir un raccourci majeur aux traditionnelles voies maritimes au départ des grands ports chinois, mais aussi le transport ferroviaire est évidemment beaucoup plus sûr que le transport maritime, menacé par une piraterie croissante. La constitution du « Hub grec » doit donc être compris dans cette logique continentale commerciale et mettre en lien avec les axes continentaux ferrés en constitution.

Pour cette raison, la Banque chinoise de développement (CDB) a participé (pour un montant de 4,5 milliards d’euros) au financement et à la construction de portions d’un corridor paneuropéen censé reconnecter l’Europe de l’Ouest à la Turquie en traversant l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Hongrie, la Serbie, l’ARYM, la Bulgarie et bien évidemment la Grèce. Ce corridor paneuropéen devrait à moyen terme être relié avec un second corridor ferroviaire méridional qui ira de la Chine à l’Europe via l’Asie centrale, l’Iran et la Turquie. Dans cette logique, Pékin finance également la reconstruction d’un pont dans la banlieue de Belgrade qui reliera les deux rives du Danube et sera terminé en 2014. Il portera le nom de « Pont de l’Amitié sino-serbe » afin de rappeler sans doute l’immixtion chinoise au cœur des Balkans.

Lors du dernier sommet de l’Organisation de la Coopération de Shanghai à Bichkek (Kirghizie), les pays membres ont du reste annoncé leur volonté de rétablir une « route de la soie rénovée » pour relier la Chine à l’Europe via la Russie et les Etats d’Asie Centrale. Car la pousse chinoise à l’Est de l’Europe ne s’arrête pas aux Balkans, la Chine prenant également avantage du monde postsoviétique.

Alors que Russie et Chine viennent enfin de conclure un contrat de coopération pétrolière d’une valeur de 270 milliards de dollars sur 25 ans, signé entre CNPC et Rosneft, dirigée par le proche de Vladimir Poutine Igor Sechin, France 24 publiait en fin d’année dernière ce reportage extrêmement intéressant mettant en lumière l’implantation chinoise en Sibérie et en Extrême-Orient russe et les investissements liés dont j’ai déjà parlé, notamment par exemple ce projet fou de construction d’une « Venise sur l’Amour », située à Blagoveshensk, une petite ville située sur la rive gauche du fleuve Amour, au cœur de l’Extrême-Orient russe. Le projet comprend des canaux et des façades reproduisant à l’identique celles de Venise, ainsi qu’un immense complexe commercial (voir ici ou ici) et devrait être ouvert en 2018. Le promoteur chinois en charge du projet He Weilan l’affirme déjà haut et fort : « ce sera comme l’Italie mais en mieux (…) Je vends l’Europe aux habitants de l’Extrême-Orient.

En Ukraine, L’Etat chinois a accordé en 2012 un prêt de trois milliards de dollars pour aider l’Etat ukrainien à développer ses exportations de maïs (vers la chine) et la Chine discuterait actuellement la gestion de près de 30.000 km² de terres, soit près de 5% de son territoire et 9% de ses terres arables, un domaine cultivable aussi grand que la Belgique tout entière. La négociation entre la société KSG Agro, l’instance chargée des projets d’agriculture et l’Ukraine porterait sur des terres situées dans la région de Dnipropetrovsk, dans l’Est du pays. L’accord porterait dans un premier temps sur l’installation de systèmes d’irrigations sur une surface de 3.000 hectares. Si une telle transaction devait avoir lieu, l’Ukraine recevrait en contrepartie un nouveau prêt pour développer son industrie agricole et aussi son réseau routier.

La Biélorussie n’est pas oubliée. La Chine y construit en effet une ville entière dans les forêts proches de Minsk (la capitale de la Biélorussie) dans le but d’y créer un immense parc industriel. La ville devrait accueillir 155.000 personnes, permettant à la Chine de se créer une sorte de hub supplémentaire entre l’Europe et l’Asie : les exportations chinoises ne seront plus qu’à 275 kilomètres de la Pologne et de la Lituanie, deux pays membres de l’Union. Autre avantage : les accords entre la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan permettront aux produits issus de cette ville-atelier de passer les frontières de ces deux derniers pays sans barrière douanière.

Ce parc industriel prévoit de fonctionner via une exonération d’impôts et de taxes foncières sur place pour les sociétés qui viendront s’y installer et y investiront un minimum de cinq millions de dollars (3,8 millions d’euros), qu’elles soient chinoises ou originaires d’autres pays. La Chine investit cinq milliards de dollars (3,8 milliards d’euros) dans cette opération, et cette ville nouvelle sera reliée à l’aéroport de Minsk par une ligne de train à grande vitesse qui doit être construite. L’énergie sera fournie par une centrale nucléaire construite par la Russie et livrée en 2018. Une première partie de la ville devrait être finie en 2020, et la livraison finale est quand à elle prévue pour 2030.

Syrie : de la guerre médiatique à la guerre militaire ?

assad---la-guerre-en-syrie-vise-laxe-de-resistance-contre-israel-_trt-francais-4588La Syrie semble plus proche que jamais d’une agression militaire de la part de la coalition Occidentale et de l’Otan, dont le trio belliqueux Paris/Londres/Ankara s’apprête visiblement à violer toutes les règles du droit international et même à passer outre le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le monde a déjà en 1999 connu une intervention de ce type sur un petit pays européen. Comme pour la Syrie, la Serbie avait été victime d’une guerre médiatique et informationnelle à l’époque sans précédent. Mais depuis 14 ans, le mainstream médiatique a considérablement renforcé non seulement son monopole informationnel, que contrebalance aujourd’hui uniquement par Internet le courage de certains blogueurs/analystes trop souvent bénévoles.

Alors que l’ONU enquête au sol, le mainstream ressasse de façon ininterrompue les affirmations de quelques leaders occidentaux (Amérique, Angleterre, France, Allemagne et Turquie) dont les diplomaties se sont visiblement concordées pour affirmer que non seulement l’Etat Syrien est coupable (et ce avant les résultats de l’enquête de l’ONU) mais qu’il faut intervenir militairement, sans aval du conseil de l’ONU. Continue reading

Vers la fin des fables occidentales sur la Russie?

La presse française, les journalistes français et leurs collaborateurs et collègues qui portent le nom d‘analystes vivent assurément une période de plus en plus difficile quant à leur analyse de la Russie d’aujourd’hui.

Ces dernières semaines ont été fortes en nouvelles qui ont ruiné les mythes que ces derniers ont tenté de créer dans le but de manipuler une opinion publique innocente et bien souvent dans l’impossibilité technique de chercher des informations et sources diversifiées pour vérifier ce qu’on leur impose comme la vérité.

L’affaire Isinbayeva en est un parfait exemple, que le mainstream s’est empressé de comparer au geste des athlètes russes médaillées d’or samedi sur le relais 4x400m dames aux championnats du monde d’athlétisme de Moscou et qui auraient soit disant « défié Poutine avec un baiser de la victoire ». La photo des jeunes beautés blondes s’embrassant sur le podium a fait le tour de la planète et le monde s’est inquiété de savoir le sort qui pourrait attendre ces athlètes suite a ce geste qui contrecarrait la récente loi russe interdisant la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs.

Pas de chance, après moins de 48 heures de fantasmes occidentaux et médiatiques, les athlètes ont pris la parole, s’affirmant « humiliées » par les affirmations de la presse. L’une d’elles, Ksenia Ryzhova a affirmé avoir reçu des appels d’une vingtaine de médias qui selon ses propos « au lieu de me féliciter, m’ont insulté moi, mes collègues et toute la fédération ». Sa collègue Yulia Gushchina à quant à elle dénoncé les « fantasmes maladifs » des photographes et les deux jeunes femmes ont en outre aussi rappelé être mariées à « des hommes ».

Plus au Sud, une autre nouvelle devrait rapidement faire l’effet d’une bombe.

La célèbre FEMEN Amina vient d’annoncer qu’elle quittait le mouvement, suspectant les FEMEN d’être des « islamophobes » plausiblement financées de façon opaque par Israël et donc, en quelque sorte, des agents du choc des civilisations, ce que j’écrivais dans cette colonne il y a de cela quelques mois. Amina accuse la grande prêtresse ukrainienne, amie des autorités socialistes françaises et nouvelle Marianne, de ne pas donner de réponses ni d’explications, donc vraisemblablement de ne pas se soucier de ces militantes, ce qui semble confirmer les propos tenues par l’infiltrée des FEMEN, qui racontait aux lecteurs de La Voix de la Russie en mai dernier que « FEMEN fonctionne comme une agence de communication qui tourne avec quelques permanentes – entre 6 et 10, selon les besoins. Le reste des filles sont traitées comme un vivier de recrutement pour renouveler l’équipe ou pour relayer les actions sur les réseaux sociaux, la direction mixte du mouvement – les deux Ukrainiennes Inna et Oksana et les trois Françaises considèrent leurs soutiens comme de la chaire à canon ».

L’échec et mat ne concerne pas que FEMEN mais également leur « association sœur » que sont les Pussy Riot, juste un an après leur emprisonnement.

Le rêve de voir ces jeunes idiotes (pour citer la presse russe) en héroïnes de la libération sociétale de la Russie en a pris un coup ces derniers jours, alors qu’éclate peu à peu au grand jour le dessous des cartes de cette affaire, soit des trahisons et des manipulations. Malgré les pressions internationales et le soutien du show business transnational, celles-ci restent en prison, la justice vient de rejeter la demande de libération conditionnelle de Maria Alekhina et de confirmer en appel la condamnation de Nadejda Tolokonikova.

Cette dernière, on s’en rappelle, avait en octobre dernier désavoué son propre mari Pyotr Verzilov qui aurait « rencontré les journalistes et fait des déclarations au nom des Pussy Riot sans en avoir le droit (…). Les interviews passées et à venir, et les déclarations de Pyotr Verzilov sur les Pussy Riot sont au minimum illégitimes, et au pire des provocations et du mensonge ». Des trois Pussy Riot, seule Yekaterina Samutsevich est donc libre et celle-ci vient d’affirmer qu’elle poursuivait son ancienne avocate qui l’aurait accusé d’avoir passé un deal avec les autorités russes pour échapper à la prison, trahissant ainsi ses collègues.

La prochaine étape de ce détricotage des mythes sur la Russie devrait vraisemblablement être l’Affaire Navalny, dont chaque jour apporte son lot de surprises et dont le cas visiblement est sans aucune issue, ni électorale ni judiciaire. Celui-ci vient d’ailleurs d’annoncer qu’il refusait désormais tout débat électoral hormis sur les chaines lui étant favorables. Son passage devant la justice électorale (le suffrage universel) lors des prochaines élections va sans doute finir de briser les derniers mythes de nombreux analystes étrangers sur son statut de principal opposant de Vladimir Poutine dans la Russie d’aujourd’hui. /

Le Far-Est russe à la croisée des chemins ?

Alors que la situation démographique russe s’est relativement stabilisée (la population russe ne baisse plus depuis 2009 grâce à l’immigration et 2014 devrait, comme 2013, voir un quasi-équilibre naissances/décès), les mouvements de population a l’intérieur de la fédération de Russie donnent quelques bonnes indications quant à certaines tendances lourdes en cours.

Aujourd’hui, la Russie dite européenne a une superficie d’environ 3.960.000 km2 et représente environ 40 % de la péninsule européenne. A titre de comparaison la superficie de l’Inde est de 3.287.263 km2 . Elle concentre 78% de la population du pays pour 25% du territoire, alors que les territoires de la Sibérie et de l’extrême orient représentent 75% du territoire mais ne comprennent que 22% de la population. Continue reading

Yelena Isinbayeva, victime de la russophobie médiatique ?

Легкая атлетика. Чемпионат мира. 4-й день. Вечерняя сессия« Nous nous considérons comme un peuple traditionnel dans lequel les hommes vivent avec les femmes, et les femmes avec les hommes, cela vient de notre histoire ».

« Nous tolérons toutes les opinions et nous respectons tout le monde , mais en retour, ces personnes doivent respecter nos lois ».

« Nous les Russes sommes peut-être différents des Européens ».

Vous serez d’accord avec moi, ces phrases n’ont pas grand chose d’exceptionnel : depuis Adam et Eve, hommes et femmes vivent ensemble et quand on est invité, on respecte l’hôte. Lorsqu’il s’agit d’un pays, on respecte ses lois, que ce soit en France, en Amérique, en Arabie Saoudite, au Gabon ou en Russie. Enfin et en effet, la Russie semble de plus en plus s’éloigner d’une Europe qui, elle, s’occidentalise aussi rapidement que le monde ne se désoccidentalise. Continue reading

Yelena Isinbayeva, victime de la russophobie médiatique ?

Легкая атлетика. Чемпионат мира. 4-й день. Вечерняя сессия« Nous nous considérons comme un peuple traditionnel dans lequel les hommes vivent avec les femmes, et les femmes avec les hommes, cela vient de notre histoire ».

« Nous tolérons toutes les opinions et nous respectons tout le monde , mais en retour, ces personnes doivent respecter nos lois ».

« Nous les Russes sommes peut-être différents des Européens ».

Vous serez d’accord avec moi, ces phrases n’ont pas grand chose d’exceptionnel : depuis Adam et Eve, hommes et femmes vivent ensemble et quand on est invité, on respecte l’hôte. Lorsqu’il s’agit d’un pays, on respecte ses lois, que ce soit en France, en Amérique, en Arabie Saoudite, au Gabon ou en Russie. Enfin et en effet, la Russie semble de plus en plus s’éloigner d’une Europe qui, elle, s’occidentalise aussi rapidement que le monde ne se désoccidentalise.

L’auteur de ces phrases est une sportive qui en plus d’être belle et talentueuse (double championne olympique, triple championne du monde, championne d’Europe et détentrice du record du monde de la perche féminine en plein air), est une patriote qui s’affiche. Lors des dernières élections russes de 2012, elle était en outre l’une des représentantes officielles (доверенное лицо) du président Vladimir Poutine lors de sa campagne présidentielle.

Pour avoir affirmé qu’elle soutenait le gouvernement russe et la loi prise par ce dernier interdisant la promotion des relations sexuelles non traditionnelles aux mineurs, la championne russe d’origine Daghestanaise Yelena Isinbayeva se trouve depuis quelques jours la cible d’un déferlement de violence morale, les médias occidentaux l’assimilant tantôt à une authentique homophobe lorsqu’il n’est pas question de simplement la priver de son statut d’ambassadrice, elle qui devrait en outre être Maire honoraire du village olympique des athlètes lors des prochains Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, l’année prochaine.

Cette agression pour délit d’opinion à l’encontre de Yelena Isinbayeva (en l’espèce respecter les lois d’un Etat souverain) s’inscrit dans le contexte d’hystérie médiatique entourant la préparation des JO de Sotchi en Russie et dont plus personne ne doute aujourd’hui qu’ils devraient donner lieu à une guerre de l’image et à une intense offensive contre le Kremlin.

Des voix se sont déjà élevées, par exemple en Angleterre, pour appeler à « une interdiction absolue des Jeux Olympiques d’hiver 2014 à Sotchi en raison des persécutions à l’encontre de la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bi et trans) en Russie, similaires aux répressions des Juifs en Allemagne lors des JO de Berlin en 1936 ». En France, certains appellent à ce que la France n’envoie simplement pas de délégation à Sotchi, pendant qu’en Allemagne, la ministre allemande de la Justice Sabine Leutheusser-Schnarrenberger a estimé que son pays pourrait simplement boycotter les JO de Sotchi.

En retour, le directeur général du comité organisateur de la Coupe du monde 2018 Alexey Sorokine a quant à lui (comme Yelena Isinbayeva) défendu avec beaucoup de conviction la loi interdisant la promotion des relations sexuelles non traditionnelles aux mineurs, en affirmant que « les Jeux Olympiques et la Coupe du monde ne sont pas une scène pour les différents points de vue… pas pour les nazis, pas pour tous les autres modes de vie ». Enfin, le Comité international olympique vient d’affirmer qu’il n’acceptera « aucun geste proactif » des athlètes en faveur de la cause homosexuelle durant les Jeux de Sotchi.

Il convient de rappeler que l’homosexualité entre hommes n’est plus un crime en Russie et ce depuis 1993, alors que l’homosexualité entre femmes n’a quant à elle jamais été interdite. A titre de comparaison, la dépénalisation de l’homosexualité en France date de 1982, en Allemagne de 1994 et aux États-Unis de 2003.

On peut se demander ce qui se passera lorsqu’en 2022, la Coupe du monde aura lieu ou Qatar, où toutes les relations homosexuelles y sont passibles d’une peine de prison de cinq ans et de coups de fouet.

Il sera bien curieux de voir si les tenants du boycott seront aussi prompts et arrogants à menacer la monarchie wahhabite comme ils semblent déterminés, et ont déjà commencé à le faire avec la Russie, dont on ne peut finalement que louer la très grande patience. /N
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_08_18/235096471/

Moscou : les relations interethniques au bord de l’explosion ?

Le 27 juillet dernier, une banale arrestation de police a dégénéré à Moscou. La police s’était rendue sur l’un des nombreux marchés de la capitale pour y appréhender le principal suspect d’un viol sur une jeune mineure russe de 15 ans. Le suspect, du nom de Magomed Magomedov, est un jeune citoyen russe du Daguestan, une république du Caucase russe.

L’interpellation s’est mal passée puisqu’une vingtaine de proches du jeune homme se sont interposés pour tenter de le défendre et que dans la bagarre qui en a résulté le beau frère du suspect a sérieusement blessé un officier de police, Anton Koudriachov, lui causant un grave trauma crânien. Ce dernier se trouve toujours dans un état grave à l’hôpital et pourrait garder des séquelles à vie de cet incident.

L’agression sur le policier, filmée par des journalistes présents sur place, à créé un fort émoi en Russie où la population n’est que peu habituée à la violence sur les représentants de l’Etat et les forces de l’ordre, contrairement à ce qui se passe dans nombre de pays européens de l’Ouest.

Dès le lendemain de l’incident, une opération de décriminalisation des marchés a été déclenchée par le ministère de l’Intérieur, aboutissant a prés de 1.500 arrestations en quelques jours, en majorité de citoyens du Vietnam, du Maroc ou d’Egypte, mais aussi originaires de différents pays d’Asie centrale.

L’affaire a pris une plus grosse ampleur lorsque le président russe Vladimir Poutine a lui-même critiqué la passivité de la police, accusant les autres policiers présents lors de l’incident de lâcheté. Le commissaire du district concerné ainsi que ses subordonnés ont du reste été destitués à la suite de cet incident et lundi dernier, soit le 5 août, le service fédéral des migrations a en outre déposé un projet de loi sur la création d’institutions spécialisées pour la détention des migrants clandestins en attente de jugement ou d’expulsion vers leur pays d’origine.

Des appels à la liquidation des mafias ethniques ou bien encore par exemple à la lutte finale contre la corruption policière qui couvre ces mafias sont apparus un peu partout au sein de la presse russe, traduisant bien le sentiment de la grande majorité de la population des villes concernées, Moscou en tête.

Les relations interethniques sont dans la capitale au bord de l’explosion rappelle la presse russe, car la ville, qui compte entre 14 et 15 millions d’habitants, comprendrait entre 2 et 3 millions d’étrangers sont 500.000 à 600.000 clandestins. Moscou fait face à une double immigration : issue d’Asie centrale (dont le gros des migrants travaille sur les chantiers de construction) mais aussi issue du Caucase, russe comme non russe. Les marchés sont réputés pour être sous la houlette de mafias caucasiennes, qui bénéficient de l’appui de certains officiers de polices corrompus.

Mais pour certains citoyens, l’opération de nettoyage entamée par la police est insuffisante.

Ces derniers jours, des groupes de plusieurs dizaines de jeunes patriotes ulcérés par le nihilisme légal et la trop grande passivité (selon eux) de l’Etat ont décidé de nettoyer eux-mêmes les marchés en procédant au contrôle des commerçants illégaux et ce afin de les empêcher de travailler et les faire arrêter par les forces de l’ordre.

Alors que l’élection municipale à Moscou est prévue dans un mois, il semble évident que les thèmes de l’immigration et de la criminalité ethnique sont devenus, et de loin, les thèmes principaux de cette élection.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_08_06/Moscou-les-relations-interethniques-au-bord-de-l-explosion-0849/