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La guerre pour l’Eurasie va-t-elle s’accentuer ?

imagesGeorge Friedman, président du très célèbre « think-tank » Stratfor, spécialisé dans le renseignement et employeur de certains exécutants des révolutions de couleurs, a récemment donné une longue interview dans laquelle il a expliqué sans langue de bois les intentions stratégiques américaines en Europe et en Eurasie.

L’intéressé nous explique ce que les initiés en géopolitique savaient déjà: à savoir que l’Amérique souhaite conserver son statut de première puissance mondiale et continuer à régenter les affaires de la planète. A ces fins, les Etats-Unis sont déterminés à empêcher tout imprévu, y compris en Eurasie, zone dans laquelle ils ne sont pas en position de force.

Cette incapacité de l’Amérique à exercer un contrôle sur le cœur de l’Eurasie a au moins deux raisons: l’existence de puissances régionales déterminées et dont la puissance militaire est en augmentation (Chine, Russie…) mais aussi un déséquilibre démographique qui mettrait la puissance militaire américaine en totale infériorité en cas d’affrontement sur le terrain.

George Friedman revient sur l’exemple historique de l’alliance entre l’Allemagne (nazie) et de la Russie (Soviétique), et rappelle que seule une alliance entre ces deux puissances continentales ayant une complémentarité naturelle “risquerait” de devenir un concurrent sérieux pour les Etats-Unis. Continue reading

Désoccidentalisation, retour des frontières et rôle de l’Etat

imagesAu cours des années 90, l’effondrement soviétique menaçait d’engloutir avec lui ses principaux voisins dans un grand chaos qui aurait pu s’étendre sur 13 fuseaux horaires, déstabilisant l’Eurasie et peut-être également le monde tout entier. Finalement, il n’y a pas eu de conflagration, le modèle marxiste-léniniste a tout simplement disparu.

Pour la plupart des pays issus du bloc soviétique, seul le modèle occidental semblait pouvoir, à ce moment précis de l’histoire, incarner une solution « viable ». Ce modèle se matérialisait dans la démocratie, l’économie de marché avec sa fameuse « main invisible » qui arrange tout, la fin du grand ensemble autoritaire et la victoire d’une idéologie libérale qui envisageait le règne éternel d’un binôme parfaitement fonctionnel entre le marché tout puissant et l’individu roi, mais surtout consommateur.

Durant la décennie suivante, la donne a changé: Moscou a récupéré son statut de pôle d’influence régional et l’on a assisté à la poursuite de l’extraordinaire développement du modèle chinois. Pendant cette décennie, la crise financière née aux Etats-Unis en 2008 et l’installation progressive de l’Union européenne dans la stagnation, le chômage chronique et la dette publique ont fait naître des doutes sur tout le système de gouvernance démocratique à économie libérale de l’Occident.

Dans de nombreux pays, une vaste désoccidentalisation des esprits a commencé; elle a déjà eu et elle aura sans aucun doute encore de nombreuses conséquences. Elle a tout d’abord permis de penser que la course vers le modèle occidental n’était pas la seule trajectoire envisageable. De plus, elle a fait naître un espoir: le monde de demain ne vivra pas forcément sous la domination politique et financière d’un seul centre de pouvoir, un monde multipolaire paraît possible.En remettant en cause ce modèle unique, le monde se dirige vraisemblablement vers un bouleversement des modèles actuels, que ce soit sur le plan territorial, financier ou politique. Le retour à une pluralité de modèles impliquera probablement la réaffirmation des régulateurs naturels que sont l’Etat et les frontières, avec un retour en force de l’autorité étatique comme modérateur essentiel et primordial du territoire.

Ce retour de l’Etat, des Etats, pourrait s’accompagner de la définition de zones d’influence autour des différents modèles qui pourraient émerger et constituer des ensembles géo-civilisationnels cohérents. Cette évolution vers un monde multipolaire est amorcée, on comprend déjà autour de quels Etats poids-lourds les choses pourraient s’organiser. Toutefois, une telle évolution remet en cause la conception de la construction européenne.

Ceux qui pensaient que la destruction des frontières et les abandons de souveraineté des nations européennes étaient justifiés par la construction d’un super-Etat ont été trompés. Pour le moment, aucun super-Etat ne semble émerger à l’horizon, personne ne sait si la future frontière extérieure commune de l’Europe doit englober ou non la Turquie, la Moldavie ou l’Ukraine. Les autorités de Bruxelles sont atlantistes, mais elles ont bâti avec les USA une relation asymétrique qui ressemble plus à une soumission qu’à une association.Un retour de l’Etat et des frontières pourrait donc structurer de nouveaux pôles d’influence autour de puissances comme la Chine, l’Inde, la Russie ou le Brésil, mais en même temps mettre l’Europe de Bruxelles et nombre de nations européennes, dont la France, sur le banc de touche de l’histoire.

La légitimité des autorités de Bruxelles est contestée par un nombre croissant d’Européens qui ne voient aucun modèle de société cohérent émerger après un demi-siècle de construction européenne. Bruxelles et l’Europe du nord semblent maintenant plus proches de Washington que d’Athènes. En outre, la construction européenne organise une prospérité en partie artificielle, basée sur l’endettement des Etats. Il est facile de vérifier que les pays européens les moins endettés sont les derniers à avoir rejoint l’UE.

Le modèle européen semble avoir de plus en plus de mal à gérer la diversité de sa population et son marché du travail. On ne voit rien des évolutions globalisantes pacifiques, harmonisées par une monnaie unique et un marché financier autorégulé, que nous promettaient les intellectuels et les élites issues du monde d’hier, du monde d’avant.Pour toutes ces raisons, les eurosceptiques sont de plus en plus nombreux dans une Europe qui cherche encore un modèle original d’organisation, alors que de nouveaux pôles de puissance sont en train de s’organiser sur la planète.

La situation est sans appel: la construction européenne ne pourra continuer que si l’Europe devient à nouveau un pôle de civilisation indépendant

La trahison de la “droite” française

Comment l’UMP sacrifie les intérêts français sur l’autel de l’atlantisme.

Beaucoup d’encre a coulé sur la volonté de l’ex/futur patron de la droite française de transformer l’UMP en « Républicains », à quelques mois d’une élection primaire qui devrait vraisemblablement se tenir début 2016.

Il est vrai, le nom UMP (qui signifiait d’abord Union pour la majorité présidentielle, avant de devenir l’Union pour un mouvement populaire) est devenu de plus en plus lourd à porter.

Apres une défaite électorale inexcusable en 2012, après la pitoyable élection interne de 2012 au cours de laquelle « deux abrutis » (dixit Nicolas Sarkozy) avaient maladroitement tenté de se mettre sur orbite en vue de la présidentielle de 2017, c’est l’affaire Bygmalion qui allait achever de ternir l’image du premier parti de droite français, en ajoutant au mensonge et à la tricherie les magouilles financières.

Pour sortir de l’impasse dans laquelle la droite s’est elle-même fourvoyée, sans pouvoir cette fois accuser le parti socialiste, il fallait trouver une solution.

L’urgence se fait d’autant plus sentir qu’avec la poussée électorale continue du Front National, les cadres de la droite UMP, les futurs Républicains, sont de plus en plus écartelés entre les souhaits de leurs électeurs et la discipline morale et politique que leur impose l’appartenance à l’oligarchie nationale. Continue reading

Les analystes français face au mur des réalités

Le 27 janvier dernier, une table ronde s’est tenue lors du colloque risque pays de la Coface.

Ceux qui écouteront les intervenants qui ont apporté leur contribution pourront mesurer le fossé qui existe entre deux familles de pensée qui semblent de moins en moins se comprendre. La première est celle des chefs d’entreprises et des analystes non alignés, la seconde celle des journalistes et des analystes alignés.

Bien que cette table ronde se soit tenue il y a presque quatre mois, en janvier 2015, il est intéressant de la revoir dans le contexte actuel d’avril 2015.

Au cours des derniers mois, le mainstream médiatique nous a en effet expliqué et répété à de nombreuses reprises que Vladimir Poutine était de plus en plus nerveux, avait perdu la guerre économique, que les mesures de rétorsion russes étaient « comiques » ou encore que la Russie de Poutine se situait entre crise et débâcle économique.Le Figaro a affirmé, par la voix de son irremplaçable « spécialiste » de la Russie Pierre Avril, que le président russe n’avait aucune réponse à la crise pendant que l’Etat russe en était réduit à brûler « en vain » ses réserves de changes.

Pour Benoit Rayski, Vladimir Poutine était contraint de montrer ses « tout petits muscles » et sa politique « basée sur le mensonge et la contradiction » traduisait le fait qu’il vivait dans un autre monde, tandis que pour Thomas Gomart, le président Poutine était simplement un leader en train de « vriller » (à 38′:45 dans le colloque) et en pleine fuite en avant.

Nous sommes dans la deuxième quinzaine du mois d’avril 2015, et il est facile de constater que rien ne s’est passé comme nos commentateurs et spécialistes occidentaux et français le prévoyaient en janvier. Continue reading

Мечты Украины о вступлении в НАТО и ЕС превратились в дым

Надежды Украины на скорое вступление в Евросоюз и НАТО обернулись неудачей, теперь страна находится на грани разорения и ее будущее зависит от интересов других государств, пишет французский политолог, публицист и предприниматель, живущий в России, Александр Латса в статье для sputniknews.fr.

“Оказавшиеся между наковальней украинских ястребов и молотом их американских спонсоров, украинские элиты, наивно поверившие в небылицу о братском вступлении в евроатлантическое сообщество, вынуждены теперь разочароваться”, — констатирует Александр Латса.

“Мечты о немедленном вступлении в Европейский союз и НАТО превратились в дым, и страна теперь находится на грани краха”, — подчеркивает Латса.

Олигархи, пришедшие после событий на Майдане к власти на Украине, поставили Европу в крайне сложную ситуацию, отмечает эксперт.

“В Западной Европе стараются верить в мир на Украине и оставаться оптимистами, но все более явно проявляется раскол. С одной стороны, вырисовывается ось тех, кто ищет мира, а, с другой стороны, группа тех, кто стремится к прямому противостоянию с Москвой”, — подчеркивает он.

В своей статье Латса обращает внимание на то, что американцы и европейцы имеют диаметрально противоположные взгляды и интересы по отношению к Украине.

“Для Вашингтона Украина, в силу своего географического положения, является важной стратегической пешкой. Как только Украина избавится от влияния Москвы, — считает Латса, — она может превратиться в послушного союзника в восточной части континента, что позволит ввести НАТО в Евразию, начиная с Черного моря, и тем самым оттеснить Россию”.

При этом, по словам эксперта, Украина не представляет никакого фундаментального стратегического интереса для Парижа или Берлина ни в военном плане, ни в плане безопасности. Лишь в плане экономики, отмечает Латса, страна может стать потенциальным рынком для некоторых европейских продуктов и стать источником дешевой рабочей силы для Германии.

По мнению политолога, Европа сегодня оказалась перед лицом стратегического выбора. Украинский кризис заставил ЕС лавировать между односторонними интересами Вашингтона и своими собственными интересами, никак не связанными с войной на континенте против России, с которой у нее последние пятнадцать лет развивается плотное коммерческое, политическое и экономическое взаимодействие, отмечает Александр Латса.
РИА Новости http://ria.ru/world/20150310/1051689596.html#ixzz3YKvp9Z5a

Ligne directe de Vladimir Poutine: ce qu’il faut retenir

imagesLe président russe a tenu la semaine dernière sa 13e séance annuelle de questions-réponses avec la population, répondant à 74 questions en 3 heures et 57 minutes.

Cet événement assez surprenant s’est, au fil des années, converti en une authentique tradition pour Vladimir Poutine et est devenu une pièce non négligeable de sa communication au sens large, nationale comme internationale.

Hormis quelques questions plus que surprenantes le ton et les réponses du président russe permettent de dégager quelques grandes orientations stratégiques dont aucun des medias francais n’a fait part.

La victoire démographique

Le président est revenu sur la situation démographique, en rappelant que celle-ci s’était amélioré en 2014 avec une hausse sans précèdent du nombre de naissances, ce que les lecteurs de Sputnik savent déjà.

En insistant sur ce point essentiel pour l’avenir du pays, le président russe remet la vie au centre du débat et ce faisant, conforte le statut de la Russie comme champion de la défense des valeurs chrétiennes au sein d’un monde européen et occidental qui mène lui une politique de destruction de ces mêmes valeurs. Continue reading

Nouvelles révolutions de couleur : vers plus de violence ?

Au cours de la décennie qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique, les stratèges américains ont élaboré des méthodes de renversement d’un pouvoir politique ne nécessitant pas d’intervention militaire et limitant au maximum le nombre de victimes collatérales.

Longtemps restées secrètes et cachées au grand public, c’est après les opérations de manipulation réussies en Serbie que des blogueurs et analystes ont commencé à dévoiler les rouages de ces phénomènes pour le moins surprenant qui ne ciblaient qu’un type similaire d’Etats.

Manipulation et non-violence

Les révolutions de couleur sont basées sur des stratagèmes extrêmement subtils, modernes et subversifs, fondés sur la non-violence et conçus par un politologue américain du nom de Gene Sharp.

Au cours des 20 dernières années, ces méthodes de résistance non violentes ont été structurées puis appliquées via des ONG soit disant neutres et axées sur la société civile, qui étaient en réalité financées plus ou moins directement par diverses ONG ou Fonds en lien direct avec le département d’État américain. La CIA va même dispenser des formations aux leaders de ces « pôles de résistance », manifestant l’implication directe du département d’Etat dans ces mouvements soi-disant spontanés. Ceux qui auraient des doutes sur la véracité d’un tel fait peuvent se référer à l’interview donnée par un des principaux activistes non-violents en Serbie, membre d’Otpor, a la revue Politique internationale.

Non-violence 2.0

Ces techniques pratiques visant à réaliser des révolutions non violentes vont être adaptées au monde moderne et fusionnées avec les nouvelles technologies, trouvant dans les réseaux sociaux un formidable vecteur de propagation. Dans la foulée, les initiateurs et militants d’Otpor et du coup d’Etat en Serbie ont créé à Belgrade le centre CANVAS, qui promeut les stratégies des révolutions non violentes partout dans le monde et se targue d’être « intervenu » dans plus d’une quarantaine de pays. La liste des partenaires et sponsors annoncés sur le site témoigne de la mainmise du département d’Etat sur cette « usine à révolutions », implication du reste confirmée par Wikileaks.Le virus des révolutions de couleur s’est propagé au cours de la première décennie du siècle au monde eurasiatique, et au cours de la seconde au sein du monde musulman, 24 révolutions de couleurs ayant eu lieuces 25 dernières années. CANVAS est en effet intervenu dès le début du printemps arabe en Egypte mais aussi dans la grande majorité des pays arabes concernés par le soi-disant « printemps révolutionnaire ».

Guerre de l’information et échec des processus «colorés»

La réalité va cependant rapidement reprendre ses droits, et les régimes issus des quelques révolutions de couleur s’effondrer aussi rapidement qu’ils avaient éclos. En Serbie, ce sont les ex-partenaires de Milosevic qui sont au pouvoir, l’opposition a repris le pouvoir en Géorgie et en Ukraine, les dernières élections présidentielles et législatives organisées dans un cadre légal (impliquant tous les partis, et pas en temps de guerre) ont vu la victoire systématique de Viktor Ianoukovitch et du Parti des régions.

Ce point est fondamental: il implique que si le mode opératoire (la révolution en elle-même) est rôdé, la gouvernance n’est pas au point, mettant les nouvelles élites « colorées » face au risque du suffrage universel qu’il n’est pas (encore?) possible de supprimer.

Le point crucial de la guerre de l’information prend à cet instant présent toute son importance, puisque la révolution s’est systématiquement s’accompagnée d’une campagne de désinformation massive axée sur l’émotionnel visant à intensifier la manipulation des masses, transformées en agents inconscients, tandis que la minorité active (les agents conscients) peut continuer son travail avec une majorité acquise à sa cause.Dans l’ex-espace soviétique, la manipulation des foules a cessé dès qu’elle n’est plus parvenue à masquer les réalités économiques et politiques, et la mauvaise gestion des nouvelles élites « colorées ». Dans le même temps, en Russie, la communication anti-orange, connaissait de lourds succès.

La violence, nouveau mode opératoire?

A la lumière de ces considérations, le scenario ukrainien est extrêmement intéressant. Le Maïdan n’est pas une révolution de couleur de plus, mais un nouveau modèle de révolution de couleur qui a cessé d’être non-violent. L’échec du projet de couleur de 2004 a donné naissance au projet 2015 qui inclut désormais la violence dans son mode opératoire (coup d’Etat de Pravy Sektor, assassinat de représentants des forces de l’ordre, snipers qui tirent sur la foule…). Autre macabre innovation: l’élimination totale de l’élite politique à renverser, pour éviter que celle-ci ne puisse revenir au pouvoir par volonté populaire via des élections libres.Alors que la bataille de la communication semble en passe d’être perdue par la puissance instigatrice de des coups d’Etats déguisés, il est plausible que l’humanité connaisse un nouveau cycle de révolutions de couleurs.

Apres la révolution de couleur 1.0 (non violente), la révolution de couleur 2.0 (non-violente et via l’aide d’internet), nous assistons actuellement à l’éclosion de la version 3.0: des révolutions de couleurs ultraviolentes, réalisées à l’aide des nouvelles technologies.

Maïdan : la face cachée d’une révolution

imagesCertains naïfs continueront à croire, ou à faire croire, que l’opération Maïdan est le fruit d’un élan démocratique spontané. Toutefois, plus le temps passe, et plus les faits cachés ressortent à la surface, moins cette version romantique semble crédible.

Les médias russes ont récemment rendu accessible au public européen, et notamment français, le film: « Crimée: retour à la Patrie », que les lecteurs peuvent visionner ici.

Pour ceux qui s’intéressent à la réalité de l’histoire, ce documentaire présente l’envers des événements survenus en Ukraine mais aussi en Crimée. Les témoignages de nombreux acteurs locaux permettent de mieux appréhender le point de vue russe et confirment que la réalité est bien éloignée de la narration qui nous a été imposée par notre mainstream national.Les informations dont le pouvoir russe dispose confirment la forte immixtion occidentale et américaine dans les événements du Maïdan, qui ont provoqué un coup d’Etat suivi de la chute de Viktor Ianoukovitch et du début de la guerre civile.

Les témoignages des Berkout (policiers antiémeutes ukrainiens) qui ont survécu au Maïdan semblent confirmer l’extrême préparation des groupes radicaux à des combats de rue contre les unités de police, en employant des tactiques subtiles qui, très clairement, ne s’apprennent qu’auprès de spécialistes.Contrairement à ce qui nous a été présenté, Vladimir Poutine confirme que Viktor Ianoukovitch lui a avoué avoir refusé net de donner l’ordre à ses troupes d’élites d’ouvrir le feu sur la foule, affirmant que « sa main n’a pas pu se lever » pour signer ce décret. Continue reading

Vers une guerre totale de l’information

imagesBien longtemps, trop longtemps, le champ de l’information a été le domaine réservé d’une élite médiatique qui occupait tant la presse écrite que le petit écran. Dès le début des années 2000, la révolution Internet a initié un processus qui semble maintenant irréversible: l’émergence de voix dissidentes sur internet, mais aussi et surtout la possibilité pour d’authentiques spécialistes et experts de s’exprimer et de toucher un public de plus en plus large.

Le passage obligé par la presse écrite ou par les chaînes de télévision n’est plus, et ce bouleversement a notamment donné naissance à un nouveau type de citoyen: le blogueur.

Généralement simple commentateur, celui-ci peut être un expert et donc apporter dans un domaine précis une expertise qui manque journalistes, correspondants et autres pigistes de la presse généraliste. Le bloggeur présente en outre une autre force: écrivant souvent dans un esprit Wiki, bénévole ou caritatif, il n’est soumis à aucune rédaction, il tire ses revenus d’activités professionnelles sans rapport avec le monde médiatique. Souvent il entretient un dialogue avec les lecteurs de son blog, dialogue qui provoque la création de quasi think-tanks de toutes dimensions sur de différents sujets.

Le blogueur est bien souvent un travailleur acharné, stakhanoviste de la vérité, ou de sa vérité, celle qui ne va pas forcément dans le sens des grands médias. Avec la multiplication des blogs, forums et témoignages venus du terrain, autant dire que les journalistes professionnels ne peuvent plus impunément écrire n’importe quoi. Désormais, pour le journaliste qui fournit une prestation médiocre ou mensongère, la punition n’est jamais très loin: elle fait rapidement le tour de la planète sur Internet, comme on peut s’en assurer ici ou . Continue reading

La Syrie illustre-t-elle une crise de la diplomatie française ?

imagesCes dernières semaines, plusieurs nouvelles du front syrien ont pu laisser penser aux observateurs les plus attentifs que notre diplomatie avait commis de lourdes erreurs d’appréciation, et qu’une prise de conscience était en cours.

Victime d’une agression extérieure à haute intensité qui a commencé en 2011, l’Etat syrien mène une guerre pour maintenir l’unité nationale et éviter une désintégration qui transformerait le pays en un Irak bis.

Dès le début des événements, en 2011, la France a pris sans réfléchir des positions tranchées qui semblaient ne laisser aucun avenir au système Assad. Notre ministre des Affaires étrangères nous ressassait en 2011 et 2012 que Bachar el-Assad n’en avait plus « que pour quelques mois », ajoutant que même les Russes « envisageaient de laisser tomber le président syrien ». Continue reading