Category Archives: Révolutions de couleur

Bataille pour l’Eurasie (3)

Cet article a été publie originellement dans le second numéro de la revue perspectives libres

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 Modus opérandi  du coup d’état démocratique

 La logistique de communication et de d’organisation des manifestations qui ont dans certains cas durés des semaines, dans le froid glacial de l’hiver Ukrainien, n’a rien laissé au hasard. Le calme et la rapidité de la prise du parlement, dans un pays pourtant instable et violent comme l’est la Géorgie, ou le rôle d’une ONG proche de l’opposition, le CESID[1] qui contestera les résultats des élections avant leur proclamation en Serbie, puis le lancement des manifestations de rue coordonnées, ne sont pas non plus des hasards. En effet ces évènements sont le fait de réels permanents formés aux techniques de l’agitation, et regroupés au sein de divers mouvements. Ces véritables révolutionnaires professionnels vont organiser les renversements de pouvoir, tout en se déplaçant d’états en états et de révolutions en révolutions, pour le compte des ONG, et donc des intérêts américains en Europe. Le point commun de ces révolutions a d’abord été l’apparition dans chaque pays de mouvements de jeunesses absolument similaires tant sur le fond que la forme, et qui ont appliqué la même méthode révolutionnaire. La première révolution de couleur qui s’est déroulé en Serbie en 2000 a été en très grande partie organisée par un mouvement de jeunesse intitulé Otpor[2], véritable moteur des contestations étudiantes. Alexander Maric, un des cadres d’Otpor, reconnaitra plus tard “ses liens directs avec des membres du département d’état et de la maison blanche et aussi que le gros des financements venait de l’USAID, Freedom House et l’Open Society“[3]. Maric précisera que “des séminaires de formation ont eu lien à Budapest, Bucarest et en Bosnie pendant le printemps précédant les événements“. Les militants d’Otpor y rencontreront des responsables de l’Albert Einstein Institute, ainsi que des militants du mouvement Polonais Solidarnosc [4].
La technique utilisée, affirmera Maric, est directement inspirée des techniques d’actions non violentes de Sharp et Ackerman, visant à: “discréditer le pouvoir, inciter à l’action civique et la manifestation pacifique, le tout supervisé par une association sans exécutif identifiable. (…) Le mouvement devant en outre se présenter comme apolitique et viser surtout les indécis“[5]. En outre le groupe se devait : “d’user de messages courts, des slogans et les militants devaient être choisis selon leur apparence, pour vendre l’image du mouvement en lui donnant un aspect romantique et libertaire, à même d’inspirer des vocations“[6]. Enfin le mouvement pouvait compter sur un appui massif du main-stream médiatique planétaire, qui s’était assuré de filtrer et trier les informations pour pouvoir présenter les manifestations comme des rassemblements spontanés d’une jeunesse aspirant à la liberté et la démocratie, et souhaitant intégrer la communauté internationale.

 

Après la réussite de l’opération en Serbie, deux cadres d’Otpor, Aleksandar Maric et Stanko Lazendic seront employés par Freedom House pour aller dispenser leur savoir et leur expérience dans les autres pays visés et apporter  leur soutien aux révolutions en Géorgie en 2003 et en Ukraine en 2004. L’assistance portera tant sur les techniques de protestations non violentes que de négociations avec les autorités ou encore sur la logistique nécessaire pour tenir des manifestations durant plusieurs semaines. Cela sera particulièrement le cas en Ukraine ou des milliers de tentes et de couvertures sont mises à disposition des manifestants pour camper sur la place de l’indépendance dans un froid glacial. Pendant l’occupation de la place des repas gratuits sont servis. La signalétique choisie par ces groupes frères (le poing tendu) laisse peu de doute quand à leur interdépendance, que ce soit pour le groupe Ukrainien Pora[7], le Kirghize Kelkel[8]  ou le Géorgien Kmara[9]. Il est à noter que dans nombre de pays n’ayant pas (encore ?) été visés par des révolutions de couleur, des groupes similaires existent déjà, que ce soit par exemple en Biélorussie (Zubr[10]), en Russie (Oborona[11]) ou en Albanie (Mjaft[12]), ce dernier pays étant actuellement le théâtre de manifestations très importantes. On peut également citer les mouvements Ouzbeks Bolga et Youkol, ainsi que le mouvement azéri Jok. Ce sont d’ailleurs les militants du mouvement Géorgien Kmara qui ont entrainés leurs cousins russes d’Oborona, ajoutant ainsi encore de l’huile sur le feu aux relations tendues entre les deux pays.

 

Quand à Otpor, il s’est transformé en parti politique serbe en 2003, échouant lamentablement aux législatives de la même année avant de se fondre dans le parti politique DS de Boris Tadic, l’actuel président. La plupart de ses membres se sont reconvertis dans des centres d’analyse politique locaux tels que CANVAS et CNVR. L’un des cadres, Ivan Marovic, dès 2003[13], a coopéré avec l’ICNC déjà mentionné, et l’entreprise York Zimmermann Inc., ainsi qu’avec une équipe de concepteurs des jeux informatiques (BreakAway Ltd.) à l’élaboration d’un jeu vidéo paru en 2005 (A Force More Powerfull. The Game of Nonviolent Strategy). Le jeu[14] repose sur les différentes stratégies et tactiques d’action non-violente qui ont été employées à travers le monde pour renverser les « régimes dictatoriaux » et les « ennemis de la démocratie et des droits de l’homme », dont Milosevic.

 

Ainsi, la boucle est bouclée et les jonctions faites avec les théories d’Ackerman de développement des jeux vidéo sur des scénarios réels, ou à venir de révolutions de couleurs, cités antérieurement. Il faut noter une autre particularité des révolutions de couleur. Elles sont axées sur le renouveau national et l’anti impérialisme (Russe ou postsoviétique, par glissement sémantique) et elles ont vu la participation active des nationalistes et de certains groupes d’extrême droite dans les pays concernés. Ce sera particulièrement le cas en Serbie et en Ukraine. Pour cette raison, on a parlé de front Orange-brun[15] contre la Russie, à cause d’une coalition hétéroclite réunissant des démocrates pro-occidentaux et des mouvements d’ultra-droite, voire néo nazis, ouvertement anti Russes. Ces alliances se confirment aujourd’hui en Russie ou la faible et disparate opposition libérale manifeste à côté des skinheads nationalistes de gauche du part national bolchevique, ou du principal mouvement d’extrême droite.

 

Bilan et avenir des révolutions de couleur

Le but des révolutions de couleur nous l’avons vu est de renforcer la présence Américaine (et donc de l’Otan) au cœur de l’Eurasie, autour de la Russie, afin d’atteindre des objectifs géostratégiques et géopolitiques théorisés au siècle dernier par les stratèges géopolitiques Mackinder ou Spykman. Il est à noter que ceux-ci avaient vu juste, L’Eurasie se révélant comme la zone essentielle du monde en termes de ressources énergétiques, de populations et de frontières entre aires civilisationnelle.

 

Bien sur ces révolutions présentant de nombreux points communs, comme le fait de viser des états jugés stratégiques pour des raisons géographiques ou politiques (être des états frontaliers de la Russie) ou encore situés sur des corridors énergétiques. Mais l’un des points communs des révolutions de couleurs est également de viser des états avec des régimes politiques relativement faibles ou instables. La Russie et la Biélorussie par exemple n’ont pas du tout été inquiétés par ces menaces, notamment en ayant rapidement pris les mesures nécessaires, les ONG ayant été interdites, et les mercenaires de la révolution expulsés. La Russie à d’ailleurs innové en développant un contre mouvement de jeunesse à grande échelle, les Nashi[16], destiné à prévenir toute tentative de révolution de couleur dans la rue en étant capable de tenir le pavé. En outre, sur le territoire de la fédération de Russie et en Biélorussie, les activités du réseau Soros et ses filiales ont tout simplement été interdites.

 

Pour Karine-Ter-Sahakian[17], déjà en 2008, les régimes nés de ces révolutions de couleur n’avaient aucun avenir. Cette dernière affirmait que : “L’effondrement des révolutions de couleur dans l’espace postsoviétique est tout à fait naturel, voir simplement inévitable. L’enjeu de la démocratie et du libre marché, dont George Bush se gargarisait avec beaucoup d’enthousiasme, s’est avéré prématuré”. Effectivement, ces révolutions de couleurs qui portent pour beaucoup des noms de fleurs (révolution des tulipes, des œillets, des roses) ont fanés. Les cas de l’Ukraine et de la Serbie, sont emblématiques de l’incapacité des dirigeants issus des révolutions de couleur à maintenir une stabilité économique minimale, même en ouvrant leurs économies aux intérêts Américains. Le mouvement a été un échec du moins dans son aspect politique à long terme. Sa rhétorique et sa tactique ont été parfaitement décryptées et décodées.

 

Des contres mesures efficaces ont facilement pu être mises en place et ont fait leurs preuves en Russie et en Biélorussie. En outre, il est évident que la crise financière a diminué les budgets disponibles pour les révolutions de couleurs. Enfin, la riposte russe, diplomatique ou militaire en août 2008, à démontré qu’elle était prête à s’opposer à ces viols démocratiques et  à protéger ces citoyens, même à l’extérieur de ses frontières.

 

Maintenant, toute cette énergie intellectuelle dissipée par les promoteurs des révolutions de couleur dans diverses tentatives de déstabilisation de la Russie pourrait utilement s’employer à par exemple mesurer les conséquences à venir du printemps arabe car pour le moment, elles restent incalculables mais devrait concerner tant l’Europe et la Russie que l’Amérique.

 


[1] http://en.wikipedia.org/wiki/CeSID

[2]http://fr.wikipedia.org/wiki/Otpor

[3]Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou, p. 147 et 148

[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarno%C5%9B%C4%87

[5]Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou, p. 149 et 150

[6]Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou, p. 151

[7] http://fr.wikipedia.org/wiki/Pora

[8] http://en.wikipedia.org/wiki/KelKel

[9] http://fr.wikipedia.org/wiki/Kmara

[10] http://fr.wikipedia.org/wiki/Zubr_%28Bi%C3%A9lorussie%29

[11] http://www.oborona.org/

[12]http://en.wikipedia.org/wiki/Mjaft

[13] http://socio-anthropologie.revues.org/index1248.html

[14] http://www.aforcemorepowerful.org/game/index.php#about

[15] http://www.win.ru/en/ideas/6645.phtml

[16] http://nashi.su/

[17] http://eafjd.eu/spip.php?breve1692

 

 

 

Bataille pour l’Eurasie (2)

 Cet article a été publie originellement dans le second numéro de la revue perspectives libres

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Doctrines géopolitiques, non violence et ONG humanitaires

Après le second conflit mondial, l’Europe est donc divisée en deux par le rideau de fer,  l’URSS considérée comme principale puissance capable de dominer l’Eurasie, et les ligues  prométhéennes qui souhaitent son implosion en divers états sont soutenues par la CIA. Les stratèges US vont alors appliquer à la lettre les enseignements géopolitiques de leurs  idéologues en tentant de ceinturer la Russie par un réseau d‘états tampons leur permettant de continuer à avancer en Eurasie. Ce réseau sera constitué d’une façon tout à fait novatrice : Organiser la contestation de régimes de façon non violente et faussement spontanée, au moyen d’un réseau parfaitement organisé. A cette fin, une série d’associations et ONG vont être créées. Présentées comme des relais de la démocratie, elles sont surtout les relais politiques de l’Amérique au sein d’états jugés peu fiables et non démocratiques, à savoir les pays qui n’appartenant pas à l’alliance occidentale, appartenaient généralement au groupe des non alignés. Le concept est donc ancien, il date des années 80, en pleine guerre froide. Il va se développer dans une kyrielle d’ONG que le gouvernement Reagan a financées pour affaiblir et contrer l’influence Soviétique.

 

Les principales sont l’USAID[1], ainsi que l’USIP[2], ou encore la NED[3], qui est une école de cadres pour le monde entier, et qui gère elle-même de nombreuses associations libérales de promotion des valeurs démocratiques. Il y a aussi l’Institute for the Study of URSS ou l’American Comitee for Liberation of Bolchevism[4] auxquelles ont contribué des leaders Prométhéens après le second conflit mondial. On peut citer l’institut Aspen[5], la Jamestown fondation[6] ou encore le comité pour la paix dans le Caucase[7], qui a organisé, financé et soutenu le Jihad contres les Soviétiques en Afghanistan. Ce comité est une émulation de Freedomhouse[8], cœur du système, fondée en 1941 pour contrer l’influence nazie et qui évoluera plus tard vers l’anti soviétisme. La liste ne saurait être complète sans la Fondation Héritage[9], fondée en 1973, arme de la doctrine Reagan antisoviétique et aujourd’hui l’un des principaux think-tanks conservateurs américains. Le réseau Open Society[10] de Georges Soros, destiné à promouvoir la liberté et la démocratie dans le monde postsoviétique, via un certain nombre d’associations sous traitantes. Enfin l’AEI[11] qui a été l’un des architectes majeurs des politiques néoconservatrices de l’administration Bush. L’AEI est souvent citée, aux côtés de l’Heritage Foundation[12], comme étant la contrepartie de droite du think tank libéral Brookings Institution[13].

 

L’Albert Einstein Institute[14] est une organisation particulièrement intéressante, puisque son fondateur Gene Sharp[15] est également l’auteur du livre De la dictature à la démocratie, véritable manuel de l’action non violente et qui sera utilisé par la plupart des organisations de jeunesses financées par ces ONG pour renverser les gouvernements visés. Gene Sharp a politisé les techniques d’action non violente dans le contexte du renouveau de la guerre froide pour préparer une éventuelle résistance en Europe en cas d’invasion de l’armée rouge. Ce philosophe assez peu connu à publié de 1985 à 2005 de nombreux ouvrages sur ces techniques de résistance non violente. Dès 1987 il a dispensé des formations au sein de l’OTAN. Il est à noter que l’implication de Robert Helvey[16], ancien responsable de la CIA dès les années 90 permettra à l’institut de disposer de financements abondants de l’International Republican Institute (IRI), un think-tank proche du parti républicain et également l’une des quatre branches de  la National Endowment for Democracy (NED). Ces théories sont à mettre en parallèle avec celles les activités de l’ICNC[17] dirigé par Peter Ackerman[18]. Ce dernier affirme la supériorité tactique de l’action non violente dans le cadre globalisé de la société de l’information[19]. C’est lui également qui va développer l’idée de jeux vidéos avec scénarios basés sur des théâtres d’opérations réels ou supposés (à venir) de ces révolutions. Ainsi les théories de Sharp et Ackerman sont les pierres angulaires du système de désinformation globale et de guerre de l’opinion, essentiel pour déclencher les révolutions non violentes. Ce soft power axé sur la communication par internet, le journalisme citoyen et les réseaux sociaux permet aisément la diffusion massive de messages invérifiables qui jouent sur le spontané. Par ses techniques novatrices et de soft power, la révolution non violente est donc à comprendre dans toutes ses facettes: les démonstrations de rues des révolutions de couleurs, l’utilisation des réseaux sociaux pour déstabiliser des états ou encore la guerre de l’information, voire la cyber-guerre, également non violente. On peut affirmer que peu d’observateurs ont réalisé l’importance des financements et l’ampleur de l’activité de toutes ces organisations, think tanks et ONG. De même, peu d’observateurs ont compris leur origine commune au sein d’un dispositif unique, à visée géopolitique.

 

Les révolutions de couleur aux frontières dela Russie

 

A la chute du mur de Berlin, le rideau de fer se déplace vers l’est. Le reflux de l’influence Soviétique et donc de la Russie va indirectement servir les visées géopolitiques Atlantistes. L’extension superposée de l’Otan et de l’Union Européenne crée une nouvelle division de l’Europe. Cette satellisation de pays Est Européens par l’OTAN, a fait d’une partie de l’Europe orientale une tête de pont de l’Amérique pour attaquer l’Eurasie[20] selon l’expert en géopolitique Italien Tibério Graziani. En septembre 1997, l’un des plus influents politologues Américain, Zbigniew Brzezinski[21] publie un article[22] sur la géopolitique de l’Eurasie et le maintien du leadership Américain qui passe selon lui par un découpage de la Russie en trois états distincts regroupée sous l’appellation “Confédération Russe“. Brzezinski  propose ce découpage dans le but de libérer la Sibérie Occidentale et sa voisine Orientale de la mainmise bureaucratique de Moscou tout en affirmant dans son ouvrage essentiel[23] qu’ainsi (et surtout) ” la Russie serait moins susceptible de nourrir des ambitions impériales”, et donc d’empêcher la prise de contrôle de l’Amérique en Eurasie. Également, dans la sphère d’influence Russe et près de ses frontières, certains alliés traditionnels de la Russie, réfractaires à l’extension de l’Otan, ont eux aussi résisté à cette Otanisation. Ces états, stratégiques tant politiquement que géographiquement seront donc les cibles de ces coups d’états démocratiques que l’on a appelé les révolutions de couleurs.

 

Serbie en 2000, les réseaux Soros, l’Open Society, Freedom House et  la NED organisèrent de grandes manifestations entre les deux tours de la présidentielle de l’année 2000. Soutenue par les nationalistes (comme ce sera le cas en Ukraine), la révolution a pris le nom de révolution des bulldozers[24] car des milliers de mineurs utilisèrent des bulldozers pour prendre d’assaut la capitale et le parlement et ce sans attendre le résultat des élections, ce qui en dit long sur le caractère démocratique de cette révolution. Le nouveau gouvernement nommera un premier ministre qui sera ensuite assassiné pour avoir livré Slobodan Milosevic au Tribunal Pénal International, ou ce dernier mourra avant son jugement. Les troupes Américaines installeront la base militaire Bondsteel[25] au Kosovo et achèveront de faire de cette province Serbe un état indépendant qui n’est toujours pas, 10 ans après, reconnu par la majorité des pays membres de L’ONU. En 2010, alors que le pays tente péniblement de négocier l’adhésion à l’UE, la situation économique est catastrophique et le pouvoir affaibli ne peut penser gagner les prochaines élections.

 

Géorgie en 2003, selon le schéma classique, l’opposition dénonce des fraudes électorales lors des élections législatives et descend dans la rue. Les manifestants contraignent le président Edouard Chevardnadze à fuir puis prennent le pouvoir. C’est la révolution des roses[26]. Son successeur Mikhaïl Sakashvili ouvre le pays aux intérêts économiques Américains et Occidentaux, et pense adhérer à l’OTAN et l’UE. Bien sur il rompt avec le voisin russe. 5 ans plus tard, en août 2008, Sakashvili bombarde la population d’Ossétie du Sud, tuant de nombreux Ossètes, dont la plupart ont la double nationalité russe et géorgienne, ainsi que des soldats Russes du maintien de la paix sous mandat de l’ONU. Moscou riposte et repousse l’offensive militaire géorgienne, qui avait été appuyée par des instructeurs Américains et Ukrainiens. Bilan : le pays est dévasté. Les élections de 2008, ayant vu la réélection du président Sakashvili, ont été très critiquées car jugées peu démocratiques.

 

Ukraine en 2004 : L’élection présidentielle en Ukraine oppose Victor Ianoukovitch à Victor Iouchenko et Ioulia Timoshenko, ces derniers ayant le soutien de l’Ouest et de la communauté internationale. Dès la clôture du scrutin, des résultats divergents sont publiés et des milliers d’Ukrainiens se regroupent sur la place centrale de Kiev ou Viktor Iouchenko appellera à la résistance non-violente contre la dictature. L’OSCE et Freedom House condamneront les falsifications électorales pendant que Vladimir Poutine et Loukachenko reconnaitront eux la victoire du candidat désigné vainqueur par la commission électorale Ukrainienne, à savoir Victor Ianoukovitch. Après 15 jours de manifestations savamment organisées réunissant les mouvements libéraux et l’extrême droite, avec une forte pression médiatique (OSCE, OTAN, Conseil de l’Europe, Parlement européen..) le résultat des élections sera finalement annulé et un troisième tour organisé qui verra la victoire du candidat de l’ouest, Viktor Iouchenko. C’est la révolution orange[27]. Après un mandat, le pays est ruiné, le président Iouchenko ne sera pas réélu en 2009, obtenant moins de 5% des voix. Sans grande surprise, c’est Victor Ianoukovitch qui l’emporte, pendant que l’égérie de la révolution Orange et des occidentaux, l’ultra nationaliste Ioulia Timoshenko est accusée de corruption.

 

Kirghizstan 2005 : l’opposition kirghize conteste le résultat des élections législatives et amène à Bichkek des manifestants du Sud du pays qui renversent le président Askar Akaïev. C’est la révolution des tulipes[28]. L’Assemblée nationale élit comme président le candidat pro Américain Kourmanbek Bakiev qui cumulera les postes de président et premier ministre. Lorsque la situation est stabilisée, Bakaiev vend les quelques ressources du pays à des sociétés US et installe une base militaire US à Manas. Accusé de corruption et d’avoir laissé s’aggraver la situation économique, Bakiev est chassé du pouvoir par une nouvelle révolution populaire en 2010[29].

 


[1] http://en.wikipedia.org/wiki/United_States_Agency_for_International_Development

[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_des_%C3%89tats-Unis_pour_la_paix

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/National_Endowment_for_Democracy

[4] http://en.wikipedia.org/wiki/American_Committee_for_the_Liberation_of_the_Peoples_of_Russia

[5] http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Aspen

[6] http://en.wikipedia.org/wiki/The_Jamestown_Foundation

[7] http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66&program=75

[8] http://www.freedomhouse.org/

[9] http://fr.wikipedia.org/wiki/Heritage_Foundation

[10] http://en.wikipedia.org/wiki/Open_Society_Institute

[11] http://fr.wikipedia.org/wiki/American_Enterprise_Institute

[12] http://fr.wikipedia.org/wiki/Heritage_Foundation

[13] http://fr.wikipedia.org/wiki/Brookings_Institution

[14] http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Einstein_Institution

[15] http://fr.wikipedia.org/wiki/Gene_Sharp

[16] http://www.aforcemorepowerful.org/films/bdd/story/otpor/robert-helvey.php

[17] http://en.wikipedia.org/wiki/International_Center_on_Nonviolent_Conflict

[18] http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Ackerman

[19] Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou

[20] http://www.geostrategie.com/1490/les-etats-unis-utilisent-l%E2%80%99europe-comme-tete-de-pont-pour-attaquer-l%E2%80%99eurasie

[21] http://fr.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezi%C5%84ski

[22] http://www.comw.org/pda/fulltext/9709brzezinski.html

[23] Le grand échiquier page 56

[24] http://fr.wikipedia.org/wiki/5_octobre_2000_en_Serbie

[25] http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_Bondsteel

[26] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Roses

[27] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_orange

[28] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Tulipes

[29]http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_kirghize_de_2010

Bataille pour l’Eurasie (1)

Cet article a été publie originellement dans le second numéro de la revue perspectives libres

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La situation dans le monde arabe secoué par des révoltes populaires risque d’aboutir à la désintégration de certains Etats et leur fractionnement en petits éclats. Un scénario similaire a également été préparé pour la Russie mais ce scénario n’a aucune chance de réussir[1].

Dimitri Medvedev, Vladikavkaz, Ossétie du Nord, 22 février 2011.

Durant la dernière décennie, une partie des pays de l’ex monde Soviétique, (Europe centrale et Asie centrale) a été frappée par une vague de révolutions. Ces révolutions, du moins celles ayant abouti, ont entrainé des changements de pouvoir et donc d’orientation politique au sein des états concernés. Ces changements de régime se sont tous déroulés selon des scénarios identiques, non violents, et présentés par le main-stream médiatique comme des révolutions démocratiques, provoquées par une jeunesse avide de liberté et qui souhaitait faire vaciller des régimes politiques crypto-soviétiques, faiblement démocratiques, et corrompus. Ces “révolutions de couleur[2]“ ou “révolutions oranges“ (du nom de la révolution en Ukraine), nous ont été présentées en quelque sorte comme complémentaires et suite logique des “révolutions de velours[3]“ qui marquèrent le début de l’émancipation des nations est-européennes du joug Soviétique. Pourtant, comme nous allons le voir, ces changements politiques ne sont pas le fruit du hasard, ni la conséquence de la volonté politique d’une opposition démocratique. Elles sont bel et bien des opérations géostratégiques planifiées, organisées et dirigées de l’extérieur des pays concernés.

Bataille pour l’Eurasie

Le 20ème siècle a vu le remplacement de la domination Anglaise par la domination Américaine. Ce remplacement d’une puissance maritime par une autre ne modifiera pas l’approche de ces états à l’égard du monde, notamment continental. Cette nécessité pour toute puissance dominante (Angleterre au 19ème siècle et Amérique au 20ème) d’affirmer sa présence au cœur de l’Eurasie, est essentielle et passe obligatoirement nous allons le voir, par un reflux de l’influence Russe dans cette zone, qui correspond pourtant à son étranger proche. Cette théorie de la percée en Eurasie est un élément essentiel à intégrer pour qui veut comprendre la relation de l’Amérique avec la Russie, comme l’avait été au siècle précédent celle de la Russie avec l’Angleterre, au sein du grand jeu [4] en Asie centrale.

En effet ces deux puissances obéissent aux mêmes lois géopolitiques et aux mêmes contraintes géographiques. Le caractère insulaire de ces états fait que leur volonté de domination mondiale passe par deux contraintes obligatoires: d’abord la maitrise des mers (d’où leur puissance maritime) mais aussi l’obligation pour ne pas rester isolées, de s’ingérer dans centre géographique du monde, là ou se trouve concentré le gros de la population et des ressources énergétiques mais également là ou se décide l’histoire. Cet objectif émane d’une doctrine géopolitique anglo-saxonne, qui définit les rapports entre puissances mondiales comme une opposition entre les puissances dites maritimes (Angleterre, Amérique), et celles dites continentales (Allemagne, Russie, Chine). Cette théorie est notamment celle d’un des pères de la géopolitique moderne, Halford Mackinder (1861-1947), qui a défini l’existence d’un “pivot du monde“ (Heartland) situé au cœur de l’Eurasie, dans une zone couvrant l’actuelle Sibérie et le Caucase.

Mackinder redoutait (nous sommes avant la seconde guerre mondiale) que cette zone du monde ne s’organise et ne devienne totalement souveraine, excluant ainsi l’Amérique (située sur une île excentrée) de la gestion des affaires du monde. Le plus grand danger selon Mackinder serait une alliance des deux principaux empires continentaux que sont l’Allemagne et la Russie. Il appelle donc à la constitution d’un front d’états susceptibles d’empêcher une telle coalition de voir le jour. En 1945, l’URSS est vue de par sa taille et son influence comme la principale puissance susceptible d’unifier ce “Heartland“. Elle est donc devenue par défaut l’adversaire principal de l’Amérique.

Une seconde théorie développée par Nicholas Spykman (1893-1943) considère elle que la zone essentielle n’est pas tant le Heartland que la région intermédiaire entre ce dernier et les mers riveraines. Cette seconde théorie, complétant la première, montrait l’importance d’empêcher la puissance continentale principale (URSS hier et Russie dès 1991) d’avoir accès aux mers. A cette fin, un front d’états doit également être créé mais afin de créer un tampon entre l’URSS et les mers voisines (mer du nord, mer caspienne, mer noire, mer méditerranée).

Cet endiguement continue aujourd’hui pour l’historienne Natalia Narochnitskaya et passe par “l’exclusion de la Russie du nord de l’ellipse énergétique[5] mondiale, zone qui comprend  la péninsule arabe, l’Irak, l’Iran, le Golfe persique, le Caucase nord (Caucase russe) et l’Afghanistan. Concrètement il s’agit de couper à la Russie l’accès aux détroits, aux mers, aux océans ainsi qu’aux zones à forte ressources énergétiques, et donc la repousser vers le Nord et vers l’Est, loin de la Méditerranée, de la Mer noire, de la Mer caspienne.

Il y a donc une première ligne de pénétration allant des Balkans à l’Ukraine pour le contrôle de la mer Egée et de la mer Noire, et une seconde ligne allant de l’Égypte à l’Afghanistan pour le contrôle de la mer Rouge, du Golfe persique et de la mer Caspienne. Il n’y a rien de nouveau dans cette stratégie, sinon l’enjeu pétrolier qui l’a relancée“. Il s‘agit également de séparer la Russie de l’Europe occidentale, afin d’éviter les alliances continentales notamment entre les deux puissances que sont en ce début de 21ème siècle a Russie émergente et l’Allemagne, première puissance Européenne.

A l’origine des révolutions de couleurs: le projet de démembrement dela Russie

La volonté d’affaiblir et de démembrer la Russie en plusieurs états est ancienne. Lors du grand jeu[6] au 19ème siècle, pendant la lutte opposant les empires russes et britanniques en Asie centrale et dans le Caucase, l’Angleterre avait bien compris l’importance et donc la menace pour elle des récentes conquêtes russes aux dépens de l’empire Ottoman. Ces conquêtes ouvraient à la Russie, la voie de la méditerranée et de la mer noire. Dès 1835 l’Angleterre tente donc de déstabiliser la Russie par des notamment des livraisons d’armes dans le Caucase (affaire de la goélette Britannique Vexen[7]), ou encore par la création de comités Tchétchènes ou Tcherkesses lors du congrès de Paris en 1856, après la guerre de Crimée[8].

Ce front Caucasien sera, au cours du 20ème et 21ème siècle une sorte de zone molle par laquelle l’Angleterre puis l’Amérique tenteront de déstabiliser la Russie. Au début du 20ème siècle en effet des responsables des républiques musulmanes de Russie, principalement dans le Caucase et en Asie centrale, tenteront d’organiser la bataille vers leur indépendance. Deux lignes s’opposent, les partisans d’un nationalisme territorial et les partisans d’une union panturque (le rôle des intellectuels turcs appelant à la réunification panturque étant relativement importante au sein de ces mouvements). Le but de ces “indépendantistes” va rapidement être de s’attirer les grâces des démocraties Occidentales et à ce titre un “appel” fut lancé pendant le congrès de Versailles, supposé soutenir l’émergence des nations du Caucase. Les Bolcheviques ne laissant guère de place à de quelconques volontés indépendantistes, dès 1922, les principaux responsables politiques indépendantistes doivent s’exiler.

Une première vague vers Istanboul, ce qui discréditera le mouvement en le confondant avec l’expansionnisme turc et une seconde vague émigre en Europe notamment en France et en Allemagne.  La France est déjà qualifiée à cette époque par le Bachkir Zeki Velidov de “centre de combat Turco-musulman” contre  la Russie. C’est Józef Piłsudski[9], premier ministre Polonais, qui donna le nom de Prométhéisme[10] à ce mouvement. Rapidement une revue Prométhée fut créée en France, Allemagne, Angleterre, Tchécoslovaquie, Pologne, Turquie ou encore en Roumanie. Lorsque la seconde guerre éclate et après le pacte Germano-Soviétique les prométhéens se rangeront du côté de l’Angleterre et de  la Pologne, contre l’Allemagne et l’URSS.

Le mouvement « prométhéen » bénéficiera de soutiens financiers forts en Pologne et de soutiens politiques en France, via par exemple le comité France-orient, sous le parrainage du président du sénat Paul Doumer. Le principal projet était la création d’une fédération du Caucase sur le modèle helvétique. Après la perte dela Pologne, le mouvement fut happé par les stratèges nazis qui envisagèrent le morcellement de l’URSS en petites entités, plus faciles à contrôler et vaincre militairement. Les Allemands créeront notamment dans cette optique des légions SS au Turkestan Russe ainsi que des divisions dans le Caucase musulman. Après la victoire de l’URSS et la reconnaissance de ses frontières parla SDN les prométhéens se tournent vers l’Amérique avec la création d’une “ligue prométhéenne de la charte de l’Atlantique”.

Après le soutien Turco-musulman, le soutien Catholique et anti-communiste, puis le soutien nazi, le mouvement trouvera des soutiens inattendus au sein dela CIA qui en fera un instrument de lutte contre l’URSS en pleine guerre froide. La grande confusion idéologique qui ressort de ces évolutions amènera au développement d’une ligne “prométhéenne” qui se définira par défaut comme antirusse. Globalement, on peut parler d’une sorte de front Orange-Vert, coalition tout à fait hétéroclite entre intérêts occidentaux et intérêts islamico-indépendantistes du Caucase, contrela Russie.


[1] http://fr.rian.ru/politique/20110222/188688973.html

[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volutions_de_couleur

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_de_velours

[4]http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Jeu_%28g%C3%A9ostrat%C3%A9gie%29

[5] http://www.idc-europe.org/fr/showerInformation.asp?Identificateur=18

[6]http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Jeu

[7]Que reste t-il de notre victoire par Natalia Narochnitskaya, page 171

[8]Que reste t-il de notre victoire par Natalia Narochnitskaya, page 171

[9] http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%B3zef_Pi%C5%82sudski

[10]http://en.wikipedia.org/wiki/Prometheism

Le front Orange-Brun

L’article original a été publié sur win.ru

Ces derniers mois, la presse russe a relaté un certain nombre d’évènements plus ou moins graves qui paraissaient au premier abord sans aucun rapport entre eux. En examinant de plus près ces évènements, un certain nombre de liens apparaissent pourtant qui peuvent laisser penser qu’il ne s’agit pas seulement de faits divers, mais bel et bien de manifestations ayant une même origine.

De Krasnodar à la Sibérie occidentale

Le 9 mai 2010, un coup de grisou a couté la vie à 90 mineurs dans la mine de Rapadskaia. Trois jours plus tard, une manifestation pacifique de 1,500 personnes eut lieu dans la petite ville de Mejdouretchensk, les manifestants demandant des meilleurs salaires et une enquête impartiale sur le tragique accident. Dans la soirée de jeunes autonomes bloquèrent les voies ferrées et affrontèrent violemment les forces de l’ordre. Ces violences inattendues et imprévisibles furent le fait de voyous et criminels connus de la région, et parmi les 28 manifestants interpellés, pas un n’était mineur de fond. Sur les lieux des incidents et le parcours de la manifestation qui a dégénéré, des sandwichs, bières et banderoles ont été retrouvés, ce qui prouve le minimum de préparation de cette manifestation parallèle. En outre, au même moment des appels à la violence ont été relayés sur de nombreux sites étrangers, notamment Britanniques, Allemands ou encore celui d’un mouvement Ukrainien anarchiste, soutenant entre autres l’opposition Biélorusse et appelant (donc depuis l’Ukraine) à la violence contre l’état russe. Il est étonnant qu’un petit mouvement Ukrainien anarchiste se soucie des manifestations au fin fond de la Sibérie russe. Suite à ces événements, sur les réseaux sociaux et internet, de mystérieuses et fausses associations sont apparues comme une «union des résidents du Kouzbass», appelant notamment à la sécession de la Sibérie, et dont les appels furent repris sur des sites indépendantistes Caucasiens ou sur le journal d’opposition Novaya Gazeta.Encore plus étonnant, en 2009 il y a eu en Russie l’affaire

Dimovsky. Cet officier de police présenté comme un héros par le Main-Stream médiatique occidental pour avoir durant l’automne 2009 dénoncé la corruption régnante au sein de l’état et de la police russe. Ce policier pouvait se payer gardes du corps et voitures privés, conférences de presses et billets d’avions. Il a été suspecté par Sergueï Kucheruk (chef de la police de la région de Krasnodar) d’être un agent des services Occidentaux et notamment via le comité des droits de l’homme de Novorossisk, une sous filiale de l’USAID, une des têtes de ponts du dispositif orangiste en Eurasie. Celui-ci a simplement affirmé que «l’union des résidents du Kouzbass» était réelle et qu’il était prêt à travailler pour cette dernière. Or cette organisation est virtuelle. Comment se sont établis les liens entre eux? Pour le député Serguey Shatirov, ces manifestations sur le terrain ou sur internet sont liées, organisées de l’extérieur et ont vraisemblablement un fondement «orange».

Révolte en extrême orient?

Durant l’été 2010, un groupe appelé «frères de la forêt» à pris le maquis dans l’extrême orient Russe, après avoir déclaré la guerre à l’état. Le groupe, composé de skinheads, ainsi que de «Nazbols» (ces militants rouge/bruns), opérait dans la région et il a participé à de nombreuses agressions, meurtres, incendies, cambriolages de commissariats et assassinat d’un milicien.Le nom choisi par cette organisation, frères de la forêt ou

Frères de la forêt est le nom donné aux anciens groupes d’ex-collaborateurs laissés derrière eux par les Nazis dans les pays-Baltes et en Ukraine après l’avance des troupes Soviétiques en 1944. La révolte des frères de la forêt s’est terminée après l’assaut des forces spéciales qui a abouti à la capture de quatre membres et au décès du dernier. Le groupe entendait dénoncer la corruption du système de police (certains membres ayant été victimes de tortures) mais également la déliquescence de la société puisque dans leur dernière vidéo postée sur internet avant leur mort, ils dénoncent notamment: «la corruption, la consommation de drogues et la difficulté de trouver des filles encore vierges à 15 ans». Plus surprenant sans doute, leur haine de l’empire Russe et de la fédération est traduit dans cette phrase: «Nous ne reconnaissons ni les lois fédérales ni les lois locales, nous rejetons totalement l’autorité de votre Fédération de Russie et nous saluons ceux qui ont rejoint la résistance, dans le Caucase nord, et les autres, individus dignes, honnêtes et nobles». Ainsi ces révolutionnaires d’extrême droite soutiendraient les rebelles Islamistes et wahhabites contre l’armée fédérale Russe. Encore une fois, la rhétorique sécessionniste et anti fédérale semble au centre des revendications.Dans un texte

paru sur le site du DPNI (le principal mouvement d’extrême droite Russe), les membres du groupe disaient s’être dressés contre le fascisme juif, comme leurs glorieux ancêtres s’étaient dressés contre le fascisme Allemand. En même temps que ce «soutien» plutôt logique des mouvements d’extrême droite russes il y a eu des soutiens plus surprenants. Des associations de droits de l’homme ont dénoncé la brutalité policière lors de l’intervention contre ces jeunes rebelles, comme par exemple l’association Agora, dont la promotion est faite par exemple sur le site de l’opposant libéral Garry Kasparov. Il est à noter que l’association Agora est également accusée de financement de terrorisme sur le territoire de la fédération de Russie, à savoir dans la république musulmane du Tatarstan. Une enquête à d’ailleurs été ouverte pour déterminer les financements de cette organisation. Ce soutien de groupuscules d’extrême droite, par des associations libérales et de défense des droits de l’homme est une caractéristique ce front Orange-Brun qui opère en Eurasie, et particulièrement en Russie.

Décembre 2010: Moscou

En décembre dernier, suite à la mort d’un supporter de foot, tués par balles par des ressortissants du Caucase Russe, des milliers de jeunes supporters se sont réunis le 11 décembre dernier pour commémorer sa mort et critiquer la remise en liberté des supposés assassins. La manifestation a rapidement tournée au meeting politique. Il y a eu de violents incidents avec les forces de l’ordre, et à un meeting de contestation contre «la corruption, l’immigration et le pouvoir».Dans les jours et semaines qui ont suivi, des tensions grandissantes ont abouti à une journée de confrontation communautaire virtuelle le 15 décembre à Moscou, lorsque des milliers de nationalistes et de ressortissants du Caucase nord se sont rassemblés sans réellement s’affronter. Des manifestations de ces nationalistes en colère ont eu lieu dans de nombreuses villes de Russie, (

Perm, Kirov, Kaluga, Samara, Izhevsk, Voronezh, Tomsk, Ufa, Kaliningrad…). Si ces manifestations pouvaient sembler spontanées, des doutes subsistent quand à leur déclenchement et également leur utilité. L’excellent commentateur de Ria-Novosti, Ilya Kramik à démontré dans un article: La très curieuse agitation sur la toile, notamment l’envoi de faux messages invitant les Caucasiens à s’armer et se rassembler dans la soirée du 15 décembre. Ce message contenait dans les destinataires des listes de faux dirigeants Caucasiens.En parallèle, de nombreux messages appelant à «casser du Caucasien» sont apparus sur de nombreux forums russes. Des bruits ont couru sur des colonnes de véhicules du Caucase qui montaient sur Moscou etc. Cette cyber-agitation destiné à créer une déstabilisation au cœur de la société civile russe a entrainé la création d’une brigade informatique spécialisée pour surveiller l’espace internet. Il est aussi à noter qu’encore une fois, des soutiens de nationalistes

d’Ukraine se sont fait entendre, or en Ukraine la très grande majorité des mouvements d’extrême droite ne cachent pas leur hostilité totale au pouvoir Russe et ont très largement soutenu la révolution orange en 2004.

La nouvelle extrême droite russe au cœur du mouvement?

Deux mouvements Russes ont contribué à maintenir la pression, le DPNI que nous avons déjà cité plus haut et qui appelait par exemple le 14 décembre les russes à s’armer et les personnes âgées à ne pas sortir de chez elles, mais également un mouvement peu connu par les étrangers, l’alliance nationale-démocratique. Ce mouvement très récent (il date de début 2010) -dont le site intitulé “Nazdem” fait intuitivement penser à “Nazbol”, et dont la flamme du logo fait aussi étrangement penser à celle de radio-Svoboda ou celle de l’association Sorosienne Freedomhouse- a joué un rôle important dans l’organisation de manifestations. L’utilisation de banderoles en Anglais pousse à se demander quel était réellement le public visé, des russes ou bien les médias étrangers. Ceci nous rappelle les actions de l’éternel opposant Kasparov à Moscou dans les années 2000, qui organisait des manifestations coup de poing, interdites, mais surtout à destination des médias étrangers. Cette curieuse association tient un discours très orienté droit civique et destiné à la société civile. Les Nazdems appellent également à l’intégration de la Russie dans l’Otan et l’UE, à l’indépendance du Caucase, ainsi qu’au démembrement de la fédération sous sa forme actuelle (Cette idée fait penser aux souhaits indépendantistes des partisans de la forêt). En outre, les Nazdems affirment leur soutien à Israël et à la communauté internationale actuelle contre les états voyous, Iran en tête. Enfin, les Nazdems soutiennent l’opposition Biélorusse même si leur page renvoie à ce qui ressemble fortement à une ONG occidentaliste, appelant la Biélorussie à rejoindre l’Union Européenne. A noter par ailleurs lors des élections présidentielles en Biélorussie la volonté de certains provocateurs orangistes de venir troubler l’opposition Biélorusse, comme en image ici. Alexandre Douguine dans un article récent accuse les organisations nationalistes qui appellent à l’indépendance du Caucase d’être sponsorisés par les services Occidentaux. 

Des alliances entre les libéraux (orange) et les radicaux (bruns) ? 
Encore une fois donc, comme lorsque les partisans régionalistes d’extrême orient soutinrent les Boivikis Tchétchènes, les alliances contre nature éclosent. L’Alliance Nationale démocratique a décidé de soutenir le mouvement d’opposition libéral S31 qui rappelons le est une coalition rassemblant tant les associations de défense des droits de l’homme, les mouvements d’ultra gauche, les associations orangistes comme le comité Helsinki ou mémorial, ainsi que les nationaux bolcheviques de Edouard Limonov (qui à je le rappelle la double nationalité Francaise et Russe), mais aussi les libéraux Nemtsov et Kasparov.
Hors de Russie, je rappelle qu’il est désormais avéré que Stratégie 31 est soutenue  par Boris Berezovski. On peut se demander si le mouvement du 11 décembre n’est pas non plus une pâle copie du mouvement du 31 de chaque mois, même si un démenti formel à été apporté à cette question. Enfin les principaux organisateurs libéraux de S31, et un responsable du DPNI ont été arrêtés et condamnés à 15 jours de prison pour un rassemblement interdit en cette fin d’année 2010. Plus récemment, c’est d’ailleurs un leader du mouvement l’autre Russie, Igor Bereziouk, qui a été arrêté pour sa participation aux violences du 15 décembre dernier sur la place rouge. 
 
Que peut on doit-on déduire de tout ca ? Bien sur, la Russie a déjà connu des manifestations de révolte et de contestation. Mais Depuis l’apparition des révolutions de couleurs dans tout l’espace Eurasiatique postsoviétique, la Russie a été le seul pays épargné. Bien sur cette résistance à ces révolutions de couleurs à des raisons structurelles (relative bonne santé de l’économie) tout autant que politiques (solidité du régime et du soutien populaire à ce régime). Néanmoins alors qu’en 2011 les principaux régimes issus des révolutions de couleurs se sont effondrés, il semble que le mouvement soit encore actif, jouant la carte de la déstabilisation politique par la contestation sociale. L’idée est habile et la contestation de la corruption indéniablement justifiée. Mais les buts de ceux qui poussent à l’effondrement du régime ne sont pas l’instauration d’un nouveau régime propre et non corrompu, mais la prise de contrôle géopolitique et stratégique du cœur de l’île monde, l’Eurasie.

Оранжево-корничевый фронт

Оригинальная статья была опубликована в win.ru (1 и 2)
 *
В последние несколько месяцев российская пресса писала о некоторых незначительных и на первый взгляд ни как не связанных между собой происшествиях. Однако, при ближайшем рассмотрении выясняется, что между ними есть определённая связь, причём можно предположить, что дело тут не столько в самих происшествиях, сколько в их одинаковой природе.

От Краснодара до Западной Сибири

9 мая 2010 года авария с последующим взрывом рудничного газа на шахте Распадская унёсла жизни 90 шахтёров. Тремя днями позже в небольшом городе Междуреченск состоялось мирное выступление полутора тысяч демонстрантов с требованиями об увеличении зарплаты и о независимом расследовании произошедшей трагедии. Вечером того же дня манифестанты забаррикадировали железнодорожные пути и оказали яростное сопротивление борцам ОМОН. Эти неожиданные и непредвиденные акты насилия были организованы нарушителями общественного порядка, преступниками, хорошо известными в регионе, причём, ни один из 28 манифестантов не был шахтёром. На месте демонстрации и на пути следования манифестантов были обнаружены продукты питания — пиво и бутерброды, а также транспаранты и плакаты, что подтверждает версию о подготовленности акции.Помимо этого, в то же самое время призывы к насилию были подхвачены многими иностранными организациями, в особенности в Великобритании, Германии, а также на Украине, где всё это происходило под эгидой Союза Анархистов Украины активно поддерживающего белорусскую оппозицию и призывающего к насильственным действиям по отношению к России. Удивительно, что такое небольшое движение анархистов Украины заинтересовалось событиями, произошедшими в сибирской глубинке. В ответ на произошедшие события, в социальных сетях и различных Интернет сообществах, появилось множество странных организаций и объединений — таких как «союз жителей Кузбасса» — призывающих к отделению Сибири от Российской Федерации. Их идеи нашли отклик среди борцов за независимость Кавказа, а также были опубликованы в оппозиционном издании «Новая Газета».

Ещё более удивителен интерес к «Делу Дымовского», ставшего героем западных СМИ, в связи с тем, что в ноябре 2009 года, этот российский милиционер предпринял попытку изобличить коррупцию в рядах российской милиции. Ему предоставили всё — личную охрану, частные автомобили, выступления на пресс-конференциях, билеты на самолёт. Отвечая на обвинения Дымовского, представитель ГУВД по Краснодарскому краю заявил, что «разоблачителя» прикрывает филиал и плацдарм Агентства США по международному развитию в Евразии — Новороссийский комитет по правам человека. Этот комитет признал легитимность «Союза жителей Кузбасса» и подтвердил свою готовность с ним сотрудничать. Всё это напоминает какое-то подполье.
Где же здесь связь? По мнению депутата Сергея Шатирова, и демонстрация, и действия в Интернете были спланированы и связаны между собой.

Бунт на Дальнем Востоке

Летом 2010 года группировка «Лесные братья», объявив войну государству, скрылась на Дальнем Востоке. Группировка, состоящая из скинхедов и нацболов1, действовала по всему региону, принимая активное участие в противоправных действиях, таких как поджоги, ограбления и убийства сотрудников правопорядка.Название, было выбрано этой группировкой не случайно — оно совпадает с неофициальным наименованием вооружённых националистических групп, действовавших на территории прибалтийских республик и Украины вплоть до прихода советских войск в 1944 году. Мятеж «Лесных братьев» закончился штурмом подразделения ОМОН убежища, где скрывалась группировка, последовавшим за ним захвата четырёх главарей и смертью одного из них. Данная группировка намеревалась изобличить коррупцию в системе правоохранительных органов (некоторые из них пострадали от рук служителей правопорядка), а также явить всему миру бессилие и степень деградации общества.

На своей последней видеозаписи, выложенной в Интернет, участники группировки прямо говорят об этой самой деградации — «засилье коррупции, массовое употребление наркотиков, половая распущенность». Без сомнения, удивительно то, что вся их ненависть к Российской Империи и Российской Федерации выражена в следующей фразе: «Мы не признаем ни федеральных, ни региональных законов, мы отказываемся подчиняться властям Российской Федерации, и мы приветствуем тех, кто присоединился к силам сопротивления на северном Кавказе, и к другим, достойным, честным и благородным людям». Эти возгласы крайне правых революционеров говорят о готовности поддержать восстание исламистов и ваххабитов против российского государства. И вновь, красноречие сепаратистов и антифедералов оказывается в центре внимания.

В сообщении, появившемся на сайте одного российского праворадикального движения , члены группы отмечали, что они выступают против «еврейского фашизма», точно так же как и их предки, которые вместе боролись против немецкого нацизма.

В то же самое время, эти мнения нашли удивительный отклик и поддержку. Организация по правам человека объявила о жестокости правоохранительных органов в деле о мятежниках с Дальнего Востока. К примеру, межрегиональная ассоциация правозащитных организаций «АГОРА» выразила своё мнение на сайте оппозиционного либерала Гарри Каспарова. Следует отметить, что эта организация обвиняется в финансировании террористов на территории Российской Федерации. Для того чтобы установить цели тех, кто финансировал эту организацию было начато специальное расследование. Стоит отметить, что поддержка крайне правых групп либеральными организациями, а также защитниками прав человека присуща всему национал-социалистическому фронту (также известным как «оранжево-коричневые»), действующему на территории Евразии, и, в частности, в России.

Декабрь 2010 года, место действия — Москва

11 декабря 2010 года тысячи футбольных фанатов собрались вместе, чтобы почтить память недавно убитого болельщика, ставшего жертвой произвола выходцев с Кавказа, а также, чтобы осудить досрочное освобождение его убийц. Демонстрация быстро переросла в политический митинг. Всё это привело к яростным стычкам с силами правопорядка, а также жаркой дискуссии на тему «коррупции, иммиграции и власти».В последующие дни и недели, растущее недовольство привело ко дню закрытого противостояния, который должен был состояться 15 декабря в Москве. Планировалось, что на него съедутся тысячи националистов и выходцев с Северного Кавказа, но в итоге этого не случилось. Демонстрации возмущённых националистов прошли во многих городах России: в Перми, Кирове, Калуге, Самаре, Ижевске, Воронеже, Томске, Уфе, Калининграде. Хотя эти демонстрации и казались спонтанными, всё же остаются некоторые сомнения в том, что они были спровоцированы преднамеренно и с вполне определёнными целями. Обозреватель «РИА-Новости» Илья Крамник в своей статье пролил свет на очень любопытную агитацию, целью которой была рассылка ложных сообщений, призывающих выходцев с Кавказа вооружаться и собираться группами 15 декабря. Это послание получили все лидеры кавказской диаспоры, ставшие пешками в чужой игре.

В то же самое время на многочисленных российских форумах, появились сообщения с призывом «громить кавказцев». Эти слухи быстро распространялись в среде самих выходцев с Кавказа. У этой кибер-провокации была одна единственная цель — дезориентировать российское общество, для борьбы с чем была даже создана специальная информационная команда, отслеживавшая всю информацию в Интернете. Необходимо ещё раз отметить, что этот случай получил широкое одобрение среди украинских националистов. В целом, большинство крайне правых движений на территории Украины не скрывают своего враждебного отношения к российскому правительству и в своё время они очень активно поддерживали оранжевую революцию 2004 года.

Новое поколение крайне правых

В то же время, существует и другое движение, о котором мало что известно за рубежом — Национально-Демократический Союз России (НДС). Это сравнительно молодое движение (оно возникло в начале 2010 года) — его сторонников сокращённо именуют НацДемами (национал-демократами), что автоматически вызывает ассоциацию с НацБолами, а его флаги и эмблема напоминают логотипы Радио Свободы и печально известной американской организации «Freedom House» — сыгравших важную роль в организации демонстраций. Использование этих плакатов в Англии, заставляет задуматься о том, кто же был целевой аудиторией — русские или иностранные СМИ. Нельзя не вспомнить действия вечного оппозиционера Каспарова, который в 2000 году организовывал в Москве запрещённые, но крайне эффективные демонстрации, нацеленные преимущественно на западные СМИ. НацДемы призывают к объединению России с НАТО и ЕС, к независимости Кавказа, а также к полному разделению федерации (здесь вспоминаются идеи «Лесных Братьев»).Помимо этого, НацДемы поддерживают Израиль и остальную часть международного сообщества в их борьбе против мятежных государств вроде Ирана. НацДемы поддерживают белорусскую оппозицию, но, несмотря на то, что в этом вопросе их взгляды пересекаются со взглядами российских общественных организаций, они выступают за присоединение Белоруссии к ЕС. С другой стороны, во время президентских выборов в Белоруссии некоторые национал-социалисты предпринимались попытки дезорганизовать белорусскую оппозицию. В своей последней статье Александр Дугин написал о финансировании западными службами националистических организаций, борющихся за независимость Кавказа.

Либерально-радикальный альянс

Несмотря на всю запутанность ситуации, нельзя не отметить её противоречивость. Еще раз повторюсь: ситуация, в которой «приморские партизаны» поддержали чеченских боевиков, является противоестественной. Национально-демократический союз решил поддержать оппозиционное либеральное движение Стратегия-31, которое входит в коалицию правозащитных, лево-экстремистских организации и «оранжевых»: в частности, не только Хельсинский комитет или движение Мемориал, национал-большевиков Эдуарда Лимонова (который, напоминаем, имеет как российское, так и французское гражданство), но и либералов вроде Немцова и Каспарова.Хорошо известно, что за пределами России Стратегию-31 поддерживает Борис Березовский. Можно с уверенностью сказать, что события 11 декабря были отнюдь не бледной копией акций, проводимых 31 числа каждого месяца, несмотря на официальную позицию по данному вопросу. Наконец, стоит отметить, что главные функционеры и либеральной Стратегии-31 и радикальной ДПНИ были арестованы и приговорены к 15 дням тюрьмы за проведение незаконного митинга в конце 2010 г. Позже, 15 декабря, за участие в беспорядках на Красной площади был арестован лидер движения «Другая Россия» Игорь Березюк.

Что же из всего этого следует? Очевидно то, что Россия столкнулась с демонстрацией мятежных и оппозиционных настроений. Однако, цветные революции, произошедшие в ряде стран постсоветского пространства, почти не оказали влияния на Россию. Безусловно, подобное отторжение цветных революций имеет как структурные причины (относительно хорошее состояние экономики), так и политические (устойчивость существующего режима и его популярность в обществе). Несмотря на то, что к 2011 году большинство режимов, установленных в результате цветных революций, рухнули, само движение все еще активно функционирует и налицо попытка дестабилизировать политическую ситуацию в России, используя социальный протест. Такое предположение логично, и протест против коррупции вполне обоснован. Однако силы, заинтересованные в свержении существующего режима, вовсе не ставят себе целей установить новый порядок и бороться с коррупцией. Они стремятся лишь к геополитическому и стратегическому контролю над центром Евразии.

Boris Berezovsky: Parrain de Strategy 31 à l’étranger?

Cet article est une traduction d’un excellent article, comme toujours, de Anatoly Karlin

Les « agents de BAB à l’étranger »

Ces derniers mois, un énième mouvement « libéral » Russe à été créé, basé sur une soi disant protection de l’article 31 de la constitution qui garantit la « liberté de réunion », les membres de ce nouveau mouvement appellé Stratégie 31 choisissant de se réunir les derniers jours du mois. Comme d’habitude, les tenants de ces mouvements font le choix démonstratif de la provocation de la police et des autorités devant les caméras, surtout étrangères. Un show parfaitement organisé et qui a été parfaitement défini par la phrase suivante : « Strategy31 : a mi chemin entre le cirque et le thêatre ». Evidemment vous vous doutez des conséquences de telles provocations policières : la mise en détention, transformée pour le coup en opération mi martyr mi PR.

A ce point on pourrait se demander : « est ce que ca pourra tourner plus que ca à la farce ? ». Oui car le 31 aout 2010, les agents et dissidents Alexander Goldfarb et Andrei Sidelnikov ont propagé Strategy 31 à l’Ouest, en plein cœur de Londres, plus précisemment devant l’ambassade Russe (6/7 Kensington Palace Gardens, W8 4QP).

La question est : qui sont t-ils ? Goldfarb est un proche de Berezovski, responsable de l’utilisation de fonds de BAB envers dives sites et organisations anti Kremlin. En 2006 il s’est occupé de l’opération de PR entourant la mort de Litvinenko et des accusations de meurtre de Poutine liées. Sidelnikov lui a été un temps dirigeant de Pora (it’s time), le fameux mouvement « orange »de dissidence politique, liés à cette kyrielle d’ONGs qui ont servies la révolution Orange de 2004. Ce dernier à rencontré Litvinenko 2 jours avant sa mort et reconnait être proche de Berezovski.

Mais retuoir à S31, le projet original est du a Alex Goldfarb qui a suggérér sur son blog Live Journal d’organiser des « piquets » devant les ambassades Russes à l’ouest. Après tout écrit t-il : « si les Cubains et Iraniens en exil organisent des démonstrations à Londres, pourquoi les Russes ne le feraient pas , pour manifester contre le régime du Kremlin ? ». D’après lui ne manque qu’une impulsion organisatrice pour que des contestations se mettent en place. Deux jours après cette annonce, fut créé le nouveau blog de S31 à l’étranger puis enfin Sidelnikov crééa la page Facebook de S31 à l’étranger le 3 aout, la page fut effacée le 26 aout pour violation puisque la charte facebook oblige que les profils ouverts représentent de « vrais » personnes. Dans les jours qui suivirent, le blog live journal de S31 à l’étranger servi à donner cette « impulsion organisationelle » dont la conséquence est que des libéraux Russes et des journalistes Georgiens projettaient d’organiser des piquets devant les ambassades Russes à Londres, New York, Berlin, Tel Aviv et sans doutes d’autres villes …

Utilisant Facebook, Sidelnikov invita beaucoup d’étudiants à protester, mais leur participation ne fut pas si nombreuses que escomptée. Logiquement car la vile regorge de pubs (activité tout aussi intéressante que les manifestations) et aussi car nombre d’entre eux sont des enfants de la jeunesse dorée de la Nomenklatura actuelle qui ne veut pas de « problèmes » avec le pouvoir actuel. En outre, si les manifestations a Moscou ont un « éventuel » sens de réelle protestation (risque d’arrestation, voir de coups de matraques), les polices Occidentales, notamment Anglaises, si promptes à arrêter, tabasser les manifestants anti globalisation ne toucheront jamais les « manifestants Anti Kremlin » qui servent parfaitement les interets géopolitiques de leurs dirigeants. Enfin la participation à une manifestation organisée par les proches du voleur du siècle, voir de l’éventuel assassin de journalistes commeVladislav Listyev ou Paul Klebnikov, et qui cherche des idiots utiles pour faire déferler sa vengeance personnelle contre Vladimir Poutine en la camouflant sous des beaux principes de « défense de liberté » et des « libertés civiles » n’a que peu de chance de séduire des gens un tant soi peu intelligents. La manifestation à Londres n’a finalement réuni que quelques dizaines de personnes, ce qui est très peu par rapport au 300.000 Russes qui résident à Londres.

Lorsque Anatoly a discuté sur FB avec le gérant de la page Facebook deS31, celui-ci a au début « nié » être en quelconque lien avec Godfarb ou Berezovski affirmant que « le meeting de Londres n’a aucun lien avec eux deux » Ho surprise, surprise 😉 Ci-dessous photo de la manifestation de Londres 😉

En réponse à la question de savoir pourquoi l’action était organisé à Londres, si loin de Moscou, Sidelnikov à répondu : « Pourquoi ? Parce que j’ai une conscience démocratique et qu’il n’est pas important de savoir ou à lieu le meeting, que ce soit à Londres ou Moscou » .. Puis « Sur internet on peut trouver beaucoup d’informations de avec qui j’ai travaillé et c’est vrai que j’ai travaillé avec Berezovski et je n’en ai pas honte, je suis fier que ma route est croisé celle d’une telle personne ».

Trouvant difficile de comprendre comment concilier « le travail héroique de Berezosvki » et « conscience démocratique », Anatoly décide d’informer Sidilnikov que il ne pouvait avoir quoi que ce soit en commun avec quelqu’un qui est fier de travailler avec un criminel, celui-ci répondit avec un Smiley : « Ha oui et sans doute boit t-il le sang des enfants le matin » ?

Finalement, à une question de Leboda sur le fait de savoir « pourquoi » cette manifestation était organisée à Londres au sujet de la Russie et pouquoi il ne se préoccupait pas plutôt de défendre des causes liés à son pays d’adoption, Sidilnikov écrit : « j’ai du quitter la Russie en 2007 pour ne pas aller en prison pour des raisons politiques. Je n’ai pas participé à beaucoup de démonstrations en Angleterre et ne sais pas comment cela se passe. J’ai une expérience en Russie donc je vais pouvoir comparer. »

 

No more comments !

Finalement de nombreuses questions restent en suspends : Sidelnikov est t-il un manipulateur, un naif ou un réel militant altruiste des droits de l’homme ? Quel est le niveau réel d’implication de Berezovski ? Et de Alex Goldfarb ? Ces questions restent en suspends et il ne semble pas évident de trouver des réponses sur internet ..

 

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Note de Alexandre LATSA :

Je tiens à noter que la page S31 ayant été effacée, ces captures d’écrans sont fournies par Anatoly. 

Les notes ci-dessous sont indépendantes du texte de Anatoly mais un rajout de Alexandre LATSA car l’article original en Anglais date du 31 donc avant la manifestation qui a eu lieu à Moscou et Londres ainsi que à New York et Tel Aviv, mais également dans d’autres villes de Russie comme Saint Petersbourg ou Tomsk ou Krasnodar. Curieusement, à Tomsk et Krasnodar, les rassemblements ont eu lieu pacifiquement et ont été acceptés par l’état, tout comme à Moscou contrairement à ce qui a été dit, le rassemblement avait été accepté par la mairie, mais pas à l’endroit souhaité qui est actuellement en travaux. 3 autres endroits du centre ville ont été proposés afin de permettre que le rassemblement est lieu :  « ..Организаторам “Стратегии-31” были предложены для проведения митинга Болотная площадь, площадь Краснопресненской заставы у памятникаГероям революции 1905-1907 годов“, и Чистопрудный бульвар у памятника Грибоедов». 

Soit :

Place kransopresensko devant le monument des héros de la révolution

Mais évidemment les organisateurs ont délibéremment choisis de ne violer la loi et de « tout faire » pour pouvoir se faire arrêter devant les caméras étrangères, nourissant des pigistes et correspondants ignares, non Russophiles et justes bons à déverser de la propagande à des lecteurs Français qui n’ont droit qu’à un son de cloche.

Autre exemple destiné à faire frémir le lecteur étranger et à lui faire croire à la violence du régime Poutine, une telle photo qui prise hors contexte est effrayante, on pense à une pauvre jeune fille, battue et jetée à terre ! Mais que non, regardez ces photos prises sur place par un Bloggueur et ces commentaires, sous la photo 15 : « К слову о театре. Эта девушка легла на асфальт и, на радость фотокоррам, начала биться в истерике. В принципе, никто ее не трогал. Зато на фотографиях все будут думать, какие милиционеры жестокие, девушку избили ».

Traduction : «  des mots au thêatre, cette jeune fille s’est allongée sur l’asphalte et devant la joie des caméras présentes, s’est mise à devenir hystérique. Pourtant absolument personne ne l’a touché, personne ne l’a poussée. Mais en voyant cette photo, tous penseront qu’un méchant milicient a bousculé une pauvre jeune fille ! »

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Encore plus risible, au vu de ce que l’on vient de voir ci-dessus, la participation d’une déléguation de la sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen venue faire on ne sait trop quoi, avant d’aller à Beslan, et les critiques (ici et la) du département d’état

Mais comme dit le proverbe : les chiens aboient la caravane passe ….

L’Ukraine et Novopress

L’Ukraine est décidément un sujet sensible pour les patriotes Francais des années 2000. Un peu comme la Croatie pour les patriotes des années 90. Gageons que les mêmes qui étaient pro Croates avant de devenir pro Serbe sont Pro Ukrainiens avant de devenir pro Russe, si tant soi peu que ces “oppositions” aient un sens au jour d’aujourd’hui.
 
Récemment l’agence NOVOpress m’a interviewé et je l’en remercie.
 
La même semaine je répondais sur EuropaMaxima à deux textes publiés antérieurement sur ce site et concernant l’Ukraine
 
Quelle ne fut pas ma surprise de voir cette nouvelle sur NOVOpress aujourd’hui. Je mets en gras la partie qui me semble faire totalement désordre.
 
06/04/10 – 15h40  KIEV (NOVOpress) – Le président ukrainien a annoncé la dissolution de la commission qui devait travailler à l’adhésion de son pays à l’Otan. Il s’agit du dernier mouvement pour abandonner définitivement la position pro-américaine de « la Révolution orange » et rétablir des liens plus étroits avec la Russie.

 

Depuis l’élection de Viktor Ianoukovitch en février, l’Ukraine n’avait fait aucun secret de son intention d’abandonner son projet antérieur de rejoindre l’Otan. C’est donc aujourd’hui chose faite. Depuis qu’il est de retour aux affaires, Ianoukovitch a toujours affirmé que le niveau actuel de coopération avec l’Otan était « suffisant » et que l’intégration n’était nullement nécessaire.
 
L’Ukraine continuera bien sûr à entretenir des « relations » avec l’Otan mais sans lui être inféodée. Une décision qui ravit le voisin russe ainsi que tous ceux qui refusent la vassalisation de l’Europe centrale et de l’Est aux intérêts géostratégiques américains.
 
Maintenant, il reste à l’Ukraine de se garder de passer d’une inféodation à une autre, en s’efforçant de conserver une distance critique et une volonté d’autonomie nationale forte vis-à-vis du « grand frère » russe toujours emprunt de vélléités impérialistes.
 
L’impérialisme Russe ? Alors que 25% des Ukrainiens souhaitent l’adhésion avec la Russie, que les Ukrainiens sont les migrants les plus nombreux vers la Russie, que l’est Russophone de l’Ukraine représente 70% du PIB, que tous les investissements de cette “moitié” du pays sont Russes, qu’il s’agit de la zone la plus riche et surtout, surtout, que le peuple Ukrainien à choisi délibérément un candidat pro Russe pour président au début de l’année.
 
Il n’y a la “aucun” impérialisme. 
Le destin “naturel”, “géographique” et “historique” de l’Ukraine est avec la Russie et Moscou, pas avec l’Angleterre et Londres ou la Belgique et Bruxelles.
 
J’attends toujours une preuve de cet impérialisme Russe que certains nous sortent à toutes les sauces …