Category Archives: Kazakhstan

Le Kazakhstan intensifiera le développement des corridors de transport internationaux

Les autorités du Kazakhstan annoncent le développement de nouveaux couloirs de transit d’une longueur totale d’environ 13 000 km sont en cours de reconstruction
Almaty-taldykorgan-Ust-Kamenogorsk-shemonikha (768 km),
Aktobe-Atyrau-gr. RF (746 km)
Maikapshagai-kalbatau-Semi-Pavlodar (415 km)
Almaty – Astana – Petropavlovsk » 31 km).

Jusqu’en 2030, il est prévu d’également moderniser les corridors :
– Europe occidentale – Chine occidentale (1 363 km)
– Astana-Kostanay (830 km)
– Atyrau – Uralsk – (587 Km).

L’objectif est de permettre l’intensification des capacités logistiques vers la Russie et la Chine, ainsi que la route Transcaspienne.

NDLR : en clair les routes de la soie et la connexion entre la Russie et la Chine, par le Kazakhstan.

La Chine étend son réseau de communication en Russie

China Telecom, l’un des plus grands opérateurs chinois fournissant des services de passage du trafic dans la Fédération de Russie, prévoit d’étendre sa présence dans le pays.

China Telecom LLC est enregistrée à Moscou en 2012, filiale à 100% auprès de China Mobile international PTE, basée à Singapour.

La société dispose de trois licences Roskomnadzor: pour les services de fourniture de canaux de communication, de transmission de données à l’exception de l’information vocale et celui de la télématique soit l’ensemble des techniques qui combinent les moyens de l’informatique avec ceux des télécommunications.

China Telecom créé en 2002 à la suite de la restructuration de Telecom Corporation de Chine, dessert aujourd’hui 128 millions d’abonnés. En Russie, il fournit principalement des services de transfert de trafic transfrontalier aux opérateurs locaux.

En 2019, China Telecom a ouvert un bureau à Vladivostok, en extrême orient russe, affirmant vouloir élargir ses activités dans les secteurs de la coopération inter-opérateurs (B2O), du secteur des entreprises et du secteur public, le développement des projets dans les domaines de la ville intelligente, de l’Internet des objets (IOT), de la numérisation des entreprises et du trafic en transit.

Dans le domaine de la transmission transfrontalière du trafic en Russie, les autres entreprises sont China Unicom (277 millions d’abonnés en Chine) qui a ouvert un bureau en Russie en 2017 et China Mobile (867 millions d’abonnés en Chine) qui a ouvert un bureau en Russie en 2018.

Sur le marché russe, Rostelecom travaille avec China Telecom depuis plus de 10 ans et Transtelecom travaille avec L’opérateur chinois:depuis 2006, comprenant l’importance d’organiser le transit de données sur les routes en Europe, en Russie, en Mongolie, au Kazakhstan et en Chine.

Réflexions sur les événements au Kazakhstan de janvier 2022

Le Kazakhstan a toujours été considéré comme une exception en Asie centrale et en comparaison des autres républiques de l’ex-URSS. Pour la Russie, le Kazakhstan est un allie stratégique, d’abord l’allié historique qui a largement voté contre la fin de l’URSS, l’allié politique et économique régional ensuite et enfin le pilier de l’union douanière après la Russie.

Mais au cours des premiers jours de 2022, des événements inattendus y sont survenus.

Le contexte économique et démographique

Il y a tout d’abord eu des manifestations qui ont commencé à l’ouest du Kazakhstan à Janaozen à cause du doublement des prix du gaz liquéfié, dont les prix ne sont plus théoriquement réglementés par le gouvernement. Le gaz est un sujet sensible dans les régions occidentales du Kazakhstan, où plus de 90 % des véhicules roulent au gaz liquéfié et 70 % des ménages l’utilisent pour cuisiner.

Janaozen est en plein dans le hub pétrolier/gazier de Mangystau, et est la vile ou il y a 10 ans, en décembre 2011, les autorités y ont durement réprimé les troubles des travailleurs du pétrole qui demandaient des hausses de salaires.

La hausse des prix du Gaz n’a été qu’une goutte de trop dans une situation globale complexe qui a vu le Kazakhstan souffrir d’une inflation très forte au cours de la période ; si officiellement elle était de 7,5% en 2020 (11,3% pour l’alimentaire) elle s’est accélérée en 2021 à 8,9% et 10,9% pour l’alimentaire.

Toujours en 2020, l’endettement de la population a augmenté en 2020 de 12,3% et le nombre de chômeurs officiels en 2021 a augmenté de 12%.

La hausse du chômage a aussi accentué les migrations internes, poussées par les déséquilibres démographiques intra-pays. Nombre de jeunes migrants des provinces sont montés sur les grands centres urbains que sont Nur-Sultan et Almaty. Une dynamique sociologiques identique a celle qu’a connu l’Ukraine et qui a accéléré le Maidan, lorsqu’au cours des années 2000, de nombreux jeunes de l’Ouest de l’Ukraine ont émigré à Kiev pour y chercher du travail et ont servi de premiers de cordée ou chair a canon pour le Maidan.

Cette migration interne est fondamentale car le pays est en quelque sorte coupe en deux. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, le Sud et l’Ouest du Kazakhstan ont un taux de natalité colossal, 4 et plus enfants par femme, soit presque un niveau africain.

Dans le nord par contre, le taux de natalité est plutôt autour de 1 / 2 enfants par femme, le nord qui est notamment, comme on peut le voir ci dessous, la zone dans laquelle est concentrée la population russe soit 18,5% de la population du pays.

Sans surprises, les émeutes se sont donc rapidement déplacées dans les grandes villes, les manifestants exigeant une baisse des prix des aliments, la fin de la campagne de vaccination, un âge de départ à la retraite plus bas pour les mères de famille nombreuse et la fin du régime Nazarbaïev avec son propre slogan : Shal, ket! (« A bas le vieil homme. »), qui rappelle étrangement le “Gotov Je” des manifestants d’Otpor en Serbie en 2000.

Ironie s’il en est, les revendications anti-vaccinations sont nées dans la zone du pays qui a, sur les 18 mois de pandémie de 04/2020 a 10/2021, connu la plus forte surmortalité, le nord, soit la zone russe, étant la plus épargnée.

L’Insurrection

Dans les premiers jours de 2022, le pouvoir Kazakh a donc fait face à des émeutes particulièrement violentes, qui se sont rapidement étendues à tous le pays via notamment les réseaux sociaux.

D’importantes foules de personnes ont défilé, la majorité pacifiquement, mais comme pour le Maidan, une active minorité a tenté le coup de force. Les magasins et supermarchés ont été pillés, les bâtiments officiels pris d’assaut et les forces de sécurité attaquées. Des magasins d’armes ont été tout de suite pillés et des bandes armées ont semé le chaos, incendié des voitures et saisi des véhicules blindés de l’armée, faisant prisonniers leurs équipages. Les manifestants ont aussi pris d’assaut l’administration et diverses institutions (beaucoup ont maintenant été pillées, détruites et incendiées). L’aéroport d’Almaty a également été capturé pendant plusieurs heures.

Selon le président Kazakh au pic de la crise ce sont quelques 20.000 bandits qui auraient attaqué Almaty avec pour objectif de :”faire tomber la ville, y saper l’ordre constitutionnel, détruire les institutions de gouvernance et prendre le pouvoir,soit une tentative de coup d’État (…) organisé et bien préparé avec la participation de combattants étrangers de pays d’Asie centrale, y compris d’Afghanistan et du Moyen-Orient” selon les autorités, ce que semblerait confirmer l’apparition publique de groupes radicaux islamistes appelant a libérer le pays tandis que certains soldats loyalistes auraient été eux décapités.

Il est dur de totalement confirmer ou infirmer ce scénario même s’il est possible d’imaginer que des équilibres précaires inter-clans, une corruption endémique, notamment dans la police, aient peut être poussé certains à tenter de profiter de la situation, créé cette situation de flou et d’impréparation des structures de force, et plausiblement que de l’étranger, rien n’est moins sur qu’un Kazakhstan déstabilisé et affaiblissant la Russie et la Chine, aille dans le sens des intérêts stratégiques du dispositif occidental OTAN-centrique qui est implante et travaille activement, et publiquement, au Kazakhstan.

Les différentes arrestations de divers politiques, de mafieux réputés proches des services secrets turcs, de voyous et d’étrangers permettent de laisser planer le doute mais il semble aussi certain que c’est l’appel à l’aide de l’OTSC qui changera la donne.

L’intervention de l’OTSC

Dans la nuit du 6 janvier, l’OTSC accepte l’appel de mission de la paix et en seulement quelques heures le premier avion avec des militaires russes, biélorusses, tadjiks et arméniens arrive au Kazakhstan.

Une telle vitesse d’intervention laisse du reste penser que la situation n’était pas si inattendue pour les russes, permettant de mettre en doute une totale spontanéité de ces événements que le président russe Vladimir Poutine qualifiera clairement d’attaque du terrorisme international contre un état souverain appuyé par des modes opératoires issus des révolutions de couleurs.

La réaction déterminée du président Tokaev, appelant clairement l’armée a éliminer sans négociations les “rebelles” et autres “maraudeurs” ne laissait que peu de doutes sur l’issue de cette révolte qui s’est propagée aussi vite qu’arrêtée.

Une grosse semaine plus tard, ce 14 janvier, la situation semble s’être calmée : quelques 225 civils et 19 policiers et militaires ont été tués, plus de 2 200 civils et 1 300 policiers été blessés et 10.000 personnes arrêtées, risquant des peines de prison allant de 8 ans à la perpétuité.

Les troupes russes de l’OTSC quittent déjà le pays.

Et demain ?

La vitesse d’intervention des troupes russes pour l’OTSC est un signal fort que la Russie est une réelle force d’intervention militaire régionale au sens large, confirmant ce que la Syrie avait déjà démontré.

Le Kazakhstan oscille depuis l’indépendance entre rapprochement et éloignement avec la Russie. La politique multi-vectorielle des autorités Kazakhes a notamment vu un fort rapprochement avec la Turquie, que le Sultan Erdogan souhaitait transformer en maillon clef d’un grand ensemble pan-turque.

L’Organisation des États Turciques s’est même dite prête à apporter son soutien au Kazakhstan pour rétablir l’ordre, mais ce sont les soldats russes et biélorusses qui ont ramené l’ordre dans les rues Kazakhes, après un désordre qui aura finalement accéléré la fin de règne du principal artisan de la “réunification de tous les turcophones qui pourraient devenir une force efficace dans le monde”.

Moscou a gagné une bataille, mais la guerre elle, continue.

Sources : 1,2,3,4,5

Vaccination obligatoire introduite au Kazakhstan

Alors que la vaccination volontaire avait commencé le 01/02/2021 avec le SputnikV, le Kazakhstan oblige désormais les employés du secteur des services, du commerce et de la restauration à se faire vacciner contre le COVID-19 sur le modèle de ce qui se fait en Russie.

Le médecin en chef du Kazakhstan, Yerlan Kiyasov, a signé un décret introduisant la vaccination obligatoire contre le coronavirus.
Les travailleurs du secteur des services, du commerce et de la restauration devront être vaccinés.
La première vaccination doit être faite avant le 15 juillet, la seconde avant le 15 août.

La résolution du médecin hygiéniste en chef a été publiée par le Comité de contrôle sanitaire et épidémiologique du ministère de la Santé du Kazakhstan. Le document précise que la vaccination ne s’applique pas à ceux qui ont des contre-indications médicales, ainsi qu’à ceux qui se sont rétablis du COVID-19 au cours des trois derniers mois. La résolution entre en vigueur aujourd’hui, le 2 juillet.

Selon ce document, les travailleurs sont soumis à la vaccination :

  • Les installations qui fournissent des services au public (bureaux de poste, banques, compagnies d’assurances, agences immobilières, agences de publicité, échangeurs, prêteurs sur gages, salons de beauté, salons de coiffure, pressing, blanchisseries, fitness, centres de fitness, spas et salons de massage, bains, saunas, piscines, plages, imprimeries, ateliers, salons photo, magasins de chaussures, fleuristes, services de réparation de chaussures/vêtements et équipements, avocats, notaires et comptables) ;
  • Les objets du commerce de gros et de détail (épiceries, marchés, chaînes de vente au détail et centres commerciaux et de divertissement, supérettes, supermarchés, hypermarchés);
  • Les équipements culturels et de loisirs (musées, bibliothèques, organismes et salles de concerts, sociétés philharmoniques, théâtres, cinémas, clubs, galeries, expositions, cirques);
  • Les installations d’hébergement (hôtels, hôtels, auberges, motels, auberges, campings);
  • Les organisations engagées dans le transport de passagers (aéroports, gares, ports, gares routières / passages à niveau);
  • Les organisations d’éducation et d’éducation;
    installations de sanatorium et de station thermale (sanatoriums, maisons / camps / aires de loisirs, camps de santé pour enfants, camps touristiques);
  • Les installations de restauration, y compris celles effectuant la livraison ;
    établissements médico-sociaux (maisons pour personnes âgées ou handicapées, orphelinats) ;
  • Les établissements de santé, y compris les laboratoires ;
  • Les organisations pharmaceutiques;
  • Les organisations de gestion des logements et des services communaux;
    organisations fournissant des services d’excursions;
  • Les installations de loisirs et de divertissement (clubs informatiques, salles de billard, pistes de bowling, centres/parcs de divertissement, attractions, parcs aquatiques, karaoké, clubs de loterie);
  • les entreprises qui traitent des moyens de communication et de télécommunication.

    Les employés refusant ces mesures pourront être suspendus de leur travail à temps plein.
    Pour être présent au bureau, les employés devront en outre passer un test PCR pour le coronavirus une fois par semaine.

    À partir de ce 2 juillet, les événements de masse dans les locaux sont interdits au Kazakhstan, les attractions dans les parcs seront fermées.

    À partir du 4 juillet les week-ends, le travail de certains centres de fitness sera limité.

    Au Kazakhstan, le nombre de cas de coronavirus a dépassé 425.000 cas et 4.375 personnes infectées seraient décédées du virus au 01/07/2021.
    Mais rien qu’en 2020, le pays a connu en 2020 une surmortalité assez exceptionnelle, particulièrement durant l’été 2020 qui a vu au final 162.613 décès en 2020 contre 134.120 décès en 2019 soit une hausse de mortalité de 21,5% et près de 29.000 décès en plus.
    (source sur Dissonance)

    Au 30 juin, autour de 2 millions de personnes dans le pays étaient entièrement vaccinées contre le COVID-19 soit 14,4% de la population.

Démographie du Kazakhstan en 2020

Les chiffres démographiques de 202 pour le Kazakhstan sont disponibles.

Le pays a connu en 2020 une surmortalité assez exceptionnelle, particulièrement accentuée par une vague de pneumonies atypiques durant l’été 2020.

Le pays a connu 162.613 décès en 2020 contre 134.120 décès en 2019 soit une hausse de mortalité de 21,5% avec près de 29.000 décès en plus.


Dans la capitale Nur-Sultan la mortalité a augmenté de 43%.

Officiellement seuls 2.865 personnes seraient morts du Covid19 durant l’année 2020.

Officiellement les décès dus aux maladies respiratoires auraient augmenté de 43% mais la mortalité due aux accidents, empoisonnements et blessures aurait-elle diminuée de 10% et le nombre de décès dus à des accidents de transport de 19% “

La mortalité s’est concentrée dans le sud et l’Est du pays et a particulièrement frappe certaines minorités telles que les dounganes, les ouzbèkes, azéris ou encore les Kirghizes. A l’inverse ont été épargnées les populations slaves qui sont concentrées dans le nord du pays.

Dans le même temps la natalité a considérablement augmenté puisque le pays a connu 425,6 mille naissances soit 5,6% de plus qu’en 2019.
63% de ces naissances sont concentrées dans 4 régions de l’est que sont le Turkestan (24%), Almaty (16%), Kyzylorda (10%), ainsi que Chymkent (13%)

Pour information il est né 301.756 personnes en 2006 au Kazakhstan et 400.640 en 2016.