La Douma d’Etat a proposé de mettre en place de nouvelles mesures pour simplifier l’émigration idéologique d’Occident , notamment des États-Unis et d’Europe en Russie.
Cela concernerait en premier leu les personnes de cette zone du monde qui seraient victimes de la discrimination des valeurs traditionnelles.
Un centre de coordination pour l’aide aux personnes déplacées des pays de l’OTAN est en cours de création qui s’occupera des questions d’interaction avec l’état et les employeurs locaux.
Parmi les objectifs déclarés – la création de possibilités de remplacement des émigrés russes de 2022 par des migrants américains et européens-spécialistes de l’informatique et de l’industrie créative.
Un premier projet médiatique conjoint pour des blogueurs américains vivant en Russie et l’association rossotrudnichestvo a vu le jour pour permettre la mise en place d’un dialogue direct avec la communauté conservatrice aux États-Unis.
Le second projet est la création d’une liste de propositions pour le ministère des affaires étrangères et le ministère de l’intérieur facilitant l’installation (la Ruspatriation) des migrants occidentaux en Russie.
En particulier, il sera proposé de permettre aux familles américaines et occidentales de demander le quota (pour obtenir le visa) à distance, par le biais d’une demande papier (ou électronique). Si le quota est refusé, la famille n’aura pas à prendre le risque de dépenser de l’argent en vain en tentant de s’installer en Russie., ont expliqué les auteurs de la proposition. Si la demande de quota est satisfaite, la famille peut se sentir en sécurité pour venir en Russie, sachant qu’une fois qu’ils arrivent en Russie, ils seront immédiatement autorisés à demander un permis de séjour.
Il est également proposé d’élaborer des mesures pour que l’ingérence des pays hostiles dans le processus d’immigration vers la Russie devienne impossible et de pour pouvoir vérifier le passé criminel des immigrants.
Pour l’initiateur du projet, le député De La Douma Dmitry Kuznetsov:
“Tout doit être fait par amour. Il n’est pas nécessaire de persuader un réfugié politique russe de revenir s’il n’aime pas la Russie et ne veut pas avoir quelque chose en commun avec elle. Il est mieux d’aider les migrants occidentaux de l’ouest qui cherchent volontairement à venir en Russie.” (…) Nous devons tendre la main à tous ceux qui partagent avec nous des idées traditionnelles communes. Nous nous adressons directement aux occidentaux dont les valeurs spirituelles sont opprimées par des groupes d’élite transnationaux. Nous avons le devoir de recevoir des migrants de ces pays européens et de créer ensemble les conditions de la paix mondiale, sur la base de la foi chrétienne.”
Environ 6 millions d’étrangers se trouvent en Russie, et 9% d’entre eux n’ont pas de fondement légal pour cela selon le ministre russe de l’Intérieur Vladimir Kolokoltsev. Selon lui, en 2016 ce ratio était de prés de 30%.
6 millions d’étrangers sur quelques 147 millions d’habitants, soit 4% de la population du pays.
En 2022, alors que la population de la Terre dépasse les 8 milliards de personnes, le nombre de Russes dans le monde est de 124,5 millions de personnes, selon Rosstat, dont 109,3 millions de personnes “en” Russie ce qui correspond à 74,6% de la population du pays.
Le peuple russe représente donc 1,6 % de la population mondiale en 2022, lors qu’à titre de comparaison en 1990 sous l’URSS, il y avait 146,6 millions de Russes, soit 2,8 % de la population mondiale, la population mondiale atteignant 5,28 milliards d’habitants en 1990.
Le nombre de russes est donc passé de 146,6 millions à 124,5 millions de personnes, il y a donc 22 millions de Russes de moins dans le monde qu’en 1990..
Le nombre de Russes en 2022, en millions de personnes dans le monde selon Rosstat est de : – 109,3 millions en Russie – 5,2 millions en Ukraine – 2,98 millions au Kazakhstan – 0,69 millions en Biélorussie – 2,73 millions dans les républiques de l’ex URSS – 3,5 millions de russes dans l’étranger lointain (le reste du monde)
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a dévoilé le volume des flux migratoires des réfugiés ukrainiens au 22 novembre 2022 soit après 9 mois de conflit en Ukraine.
7,865,619 réfugiés ukrainiens seraient en Europe.
4,749,465 bénéficieraient d’un statut spécial.
Ou sont ils allés se réfugier et quel est le top 10 des pays qui ont accueilli des réfugiés en nombre total de réfugiés ?
2.852.395 en Russie. A noter que si l’on prend en compte les russes d’Ukraine qui se sont aussi réfugiés en Russie, au 22 novembre 2022 ce sont quelques 4,8 millions de réfugiés d’Ukraine qui sont entrés en Russie.
1.507.893 en Pologne. 1.021.67 en Allemagne. 462.622 en Tchéquie. 164.171 en Italie. 154.457 en Espagne 144.600 en Angleterre. 118.994 en France. 101.434 en Slovaquie. 86.903 en Autriche. 79.250 en Hollande.
Près de 80% des Russes ne sont pas allés à l’étranger au cours des cinq dernières années tandis que 29% des Russes déclarent avoir un passeport extérieur permettant de sortir de Russie.
9% des russes qui sortent ont visité des pays de l’espace Schengen. A titre de comparaison, 8% sont allés en Turquie.
Le tiers de russes qui ont un passeport extérieur sont majoritairement (52%) des résidents de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, âgés de 35 à 44 ans, diplômés de l’enseignement supérieur et financièrement à l’aise.
Un résident sur dix de Moscou ou de Saint-Pétersbourg a un visa Schengen.
Si l’on regarde le tourisme russe à l’étranger cette année et après le 25 fierier et notamment au deuxième trimestre 2022, l’Abkhazie, la Turquie et le Kazakhstan sont les destinations les plus populaires parmi les Russes.
Si l’on regarde ci-dessous, le graphique montre le volume de russes qui sortent de Russie depuis 2018. On voit le record de l’été 2019, puis la chute début 2020 avec le Covid, un leger mieux en 2021 et la situation en 2022 ou finalement “seulement” 4 millions de russes sont sortis de Russie, en tourisme, exil, business ou autre …
Le ministère de l’Économie revient sur un projet de 2020, ressorti en 2021 et donc cette année en 2022 qui estime qu’un permis de résidence (Vid na Jitelstvo) peut être délivré de manière simplifiée si un étranger a investi un certain montant dans des projets socialement significatifs, fondé une entreprise en Russie ou investi dans une entité juridique déjà en activité et aussi acheté un bien immobilier.
Les critères que les étrangers doivent remplir s’ils souhaitent recevoir un permis de séjour russe en échange d’investissements (les soi-disant « passeports dorés ») proposés par le Ministère de l’Economie sont en effet les suivants
Investissements dans des projets socialement significatifs dans les régions de Russie ou des objets du patrimoine culturel des peuples du pays d’un montant d’au moins 15 millions de roubles. ou un don à une fondation caritative d’un montant d’au moins 5 millions de roubles.
L’enregistrement en Russie d’une personne morale, à condition qu’elle ait exercé des activités économiques et commerciale un an avant de demander le permis de séjour et ai payé en taxes au minimum 4 millions de roubles (soit 65 000 euros) sur cette année d’activité, à l’état russe.
Un Investissement dans une personne morale russe qui exerce ses activités depuis au moins trois ans, avec un montant d’au moins 30 millions de roubles (soit 500 000 euros) sur ces 3 ans. Dans le même temps, l’entreprise doit, au cours de l’année précédant la demande de permis de séjour de l’investisseur, payer en taxes un montant d’au moins 6 millions de roubles (100.000 euros) ou embaucher au moins 25 citoyens Russes ;
Enfin l’acquisition d’objets immobiliers un an avant la demande de permis de séjour dont la valeur cadastrale totale doit être d’au moins 50 millions de roubles. à Moscou (830.0000 euros), au moins 20 millions de roubles en Crimée, à Sébastopol ou en Extrême-Orient (335.000 euros) ou au moins 25 millions de roubles (415 000 euros). dans d’autres régions.
Devenir russe devient l’objectif d’un nombre croissant d’étrangers, du monde entier certes, mais aussi d’européens et donc de francais.
Comment en est-on arrivé là ?
Dans les années 90, à la chute de l’URSS, de millions de russes de l’étranger (les pieds rouges) sont revenus des nouveaux pays soviétiques vers la Russie pour devenir des citoyens de la fédération de Russie. La Russie était un enfer sur terre mais être étranger dans une nouvelle nation l’était au moins autant, voir plus.
Dans les annees 2000, ce processus s’est plus ou moins achevé et le relai de naturalisation russe a été pris par les habitants des pays voisins de la CEI avec un pic en 2005 de 504.518 personnes. La Russie se re-développait et bien plus rapidement que ses voisins de CEI, devenant un aimant à une forte immigration de travail mais pas que.
En 2009 avec la crise financière, ces processus se sont ralentis et n’ont recommencé à accélérer qu’après 2015 et les événements en Ukraine mais avec un temps tampon. 2019 a vu 497.817 naturalisations, 2020 a vu 656.347 naturalisations et 2021 a vu 735.385 naturalisations, le record historique de la Russie. 2022 semble partie pour terminer sur le niveau de 2021 avec entre 600 et 700 000 naturalisations.
Pour autant devenir russe, restait jusque peu une décision prise quasi uniquement par les gens du “monde russe” ou des russes de l’étranger souhaitant se rapprocher de leurs racines alors que pourtant les raisons objectives de fuir l’Europe et s’installer en Russie étaient (et sont toujours) légions comme les lecteurs de mon blog ont pu des 2011 le lire dans ma : “lettre à Clara“, mon conseil de venir travailler en Russie en 2012, ou en 2013 via l’interview d’un fromager francais qui expliquait pourquoi il : “souhaitait devenir russe“.
Durant cette période, rarement, quelques célébrités (acteurs, sportifs..) se faisaient attribuer la nationalité russe par exemple – en 2003, le basketteur américain Robert John Holden, – en 2008, la patineuse artistique japonaise Yuko Kawaguchi – en 2011 le chef d’orchestre et pianiste italien Fabio Mastrangelo et le patineur de vitesse sud-coréen An Hyun-soo – en 2012, le snowboarder américain Vic Wilde (Victor Ivan Wilde). – en 2013 l’acteur français Gérard Depardieu – en 2014 le chef d’orchestre grec Teodor Currentzis – en 2015 le boxeur professionnel américain Roy Jones Jr et le gardien brésilien du club de football du Lokomotiv Moscou, Marinato Alvim Guilherme. – en 2016 le judoka italien Ezio Gamba, le défenseur brésilien du CSKA Moscou Mario Fernandez et aussi l’acteur et producteur américain Steven Seagal. – en 2017 le cycliste australien Shane Perkins – en 2018, la basketteuse américaine Jamir Faulkner et l’artiste américain d’arts martiaux mixtes Jeffrey Monson. – en 2019, l’avocat et poète américain Julian Henry Lowenfeld, traducteur anglais d’Alexandre Pouchkine et aussi le Français André-Marc De-loche. – en 2021, l’acteur serbe Milos Bikovic.
Et puis quelque chose a frémi quelque part, très profond, et des lignes ont bougé. des lignes humaines profondes … Des lignes tectoniques et civilisationnelles.
Au sein de la communauté francaise de Russie, il m’est ces dernières années, arrivé de plus en plus de fréquemment de rencontrer des francais qui avaient “choisi” de prendre la nationalité russe. Parce qu’ils habitent en Russie bien sur, mais pas que. Aussi par Choix.
Ces francais, belges ou suisses sont devenus tellement nombreux que certains ont créé une communauté sur Telegram les fédérant à travers de nombreuses différentes villes de Russie.
Pour comprendre cette hausse factuelle du nombre d’européens qui prennent la nationalité russe malgré le contexte et les difficultés réelles à l’obtenir on peut comparer l’évolution sur 2020 / 2021.
En 2020 : 283 allemands, 90 Grecs, 78 francais, 7 suisses et 5 belges ont pris la nationalité russe ; en 2021 : 481 allemands, 183 Grecs, 167 Français, 21 Suisses, 17 Belges ont pris la nationalité russe ;
Depuis quelques annees (2015 et les premières sanctions) mais surtout depuis ces deux dernières années, je suis contacté par un nombre croissant de francais, belges, suisses, canadiens… Qui me font part de leur souhait profondément réfléchi de venir habiter en Russie.
Un choix profondément muri par de multiples axes de réflexions dont la variété, la sincérité et surtout le bien-fondé m’ont donné envie de les aideret conseiller, sachant (pour les avoir traversé) les difficultés objectives d’un tel projet.
Pour cela j’ai monté un module sur mesure d’accompagnement : Ruspatriation.
Depuis l’automne 2021, ce sont pas moins de 329 personnes qui sont entrées en contact avec moi et 76 d’entre eux (hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, familles .. ) ont été Ruspatrié, et donc conseillé voir pour certains accompagné, au moins durant la première étape de leur émigration.
*
Les changements tectoniques qui sont en train de se produire, malgré le lot de complications qu’ils ont créés, rendent clairement l’objectif encore plus compliqué à atteindre, mais n’ont pas finalement fait diminuer les aspirations à partir vivre en Russie.
Bien au contraire, le flux d’européens et de francais qui souhaitent venir vivre en Russie, dans ce nouveau bastion du conservatisme et des valeurs traditionnelles et familiales (cela s’appelle le conservatisme dynamique), ne fait que grossir et selon toute vraisemblance, devrait que continuer à grossir au vu de la tournure de la situation globale (sociétale, sécuritaire, économique ..) en occident.
Ces changements tectoniques ont par contre accentué les ligne de ruptures et de désaccords profonds entre les partisans du système d’exploitation russe actuel et ceux qui, au contraire, se retrouvent plus dans le système d’exploitation occidental actuel.
Entre les deux, un fossé de plus en plus profond.
Il est désormais plausible que dans les années qui viennent, les secousses qui vont bouleverser l’Occident et surtout la grande reconfiguration russe n’accentuent encore plus ces trajectoires divergentes et donc le fossé, entre les premiers et les seconds.
Une grande reconfiguration russe qui devrait, cette fois et pour de bon, sortir pour longtemps la Russie de cette ornière qu’aura finalement été son voyage vers l’Europe et l’Occident.
En paralele de la forte immigration due aux évènements en Ukraine, ce sont quelques 3,12 millions de migrants qui sont venus en Russie pour travailler au deuxième trimestre de cette année soit 30% de plus que sur la même période en 2021 et le recrod depuis 2016.
D’ou viennent ces migrants ?
Ouzbékistan – 1 544 900 personnes ;
Tadjikistan – 953 000 personnes ;
Arménie – 108 200 personnes ;
Azerbaïdjan – 79 000 personnes ;
Biélorussie – 42 400 mille personnes.
Dans quelles régions de Russie vont ils ?
Moscou – 841,9 mille personnes ;
Région de Moscou – 399,5 mille personnes;
Saint-Pétersbourg et la région de Leningrad – 385,7 mille personnes;
De janvier à mai 2022, 822 400 crimes ont été enregistrés sur le territoire de la fédération de Russie, soit 2,8 % de moins qu’à la même période l’année dernière.
Plus de la moitié de tous les crimes enregistrés concernent des vols de la propriété d’autrui.
287 503 citoyens étrangers ont obtenu la nationalité russe sur les six premiers mois de 2022, soit 64 000 de moins que sur les 6 premiers mois de 2021, ce chiffre était de 351 670 personnes.
Au cours des 6 premiers mois de 2022, le nombre de faits d’enregistrement migratoire de citoyens étrangers et d’apatrides s’est élevé à plus de 8 millions, soit près de 3 millions de plus qu’à la même période l’année dernière.
Au cous de la période, 30 000 permis de résidences (VNJ) ont été délivrés à des étrangers et 39 000 permis de séjour temporaires (RVP).