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Vladimir Poutine, président de la Russie ?

Belle performance du Guardian dans un article de vendredi dernier intitulé : “Vladimir Putin snubs Britain and US over VE Day celebrations”.

Contenu :

Vladimir Putin snubs Britain and US over VE Day celebrations. Russian president refuses to let Prince Charles and Joe Biden attend Red Square for parade of allied and Russian troops. 
(..) 
Vladimir Putin has snubbed both the Prince of Wales and the US vice-president, Joe Biden, by refusing to allow them to attend a parade in Red Square marking the 65th anniversary of the end of the second world war, the Guardian has learned“.

Je suis sur que mes lecteurs sont heureux d’apprendre que pour la presse Anglo-saxonne, le 07 mai 2010, le président de la fédération de Russie est Vladimir Poutine 😉

Les choses qu’on n’entend pas .. Things you won’t hear ..

Vous vous souvenez de l’odieuse agression dont a été victime Lyudmila Alexeyeva du Moscow Helsinki Group ?  Cette dernière, âgée de 82 ans a été bousculée dans a station de métro Park Kultury alors qu’elle déposait un bouquet de fleurs après les attentats qui ont frappé Moscou… Cet acte stupide avait fait la une des journaux, que ce soit en France via le CRIF, en Suisse ou encore de la presse Anglo saxonne.
Très curieusement, la même presse s’est abstenu de rapporter que l’auteur de cette “agression”, Konstantin Pereverzev a été condamné  a un an de prison, peine suspendue néanmoins sur la demande de la plaignante et ce après qu’il ai passé près d’un moins en détention provisoire.

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Hier ont eu lieu les élections législatives en Grande Bretagne. La BBC rapporte que : “Dans certains endroits du pays, des bureaux de votes sont restés ouverts une 1/2 heure plus tard que l’heure légale et certains électeurs ont été refoulés, et empêchés de pouvoir même voter et que par conséquent certains candidats échouant de quelques voix pourraient porter l’affaire en justice. A Shefferd la police a du déloger des électeurs qui avaient organisés un sit-in pour protester d’avoir du attendre des heures pour ne pas obligatoirement pouvoir voter”.

La Russie menace t’elle l’Occident ?

C’est le titre du dernier livre de Jean-Sylvestre Mongrenier (professeur agrégé, docteur en géographie-géopolitique, chercheur à l’Institut français de géopolitique (Paris VIII) et chercheur associé à l’Institut Thomas More), aux éditions Choiseul. Cet ouvrage a donné lieu à une interview très intéressante de Yannick Harrel à ce sujet, interview que je vous incite à lire.
Je viens de terminer cet ouvrage et au delà de son aspect ludique, concis, et relativement clair, et d’une préface très intéressante de Yves Lacoste, j’ai trouvé que c’était un ouvrage extrêmement orienté et teinté d’une relative hostilité à la Russie de Poutine et Medvedev. Pour parler plus clairement, ce livre est un relai des théories oranges et Atlantistes. Quelques exemples ?

– Page 85 : ” L’état globalement désastreux de la “Russie-Soviétie” en 1945 n’a pas dissuadé Moscou de se poser en rival de l’Occident et de nourrir des ambitions grandiloquentes “.

– Page 86 : ” Ideas have consequences. Telle est la devise d’un think-tank de renom : la Heritage Fondation

– Page 116 : ” Il faut attendre que Vladimir Poutine prononce un discours très hostile à Munich pour qu’une partie des dirigeants ouest-européens commencent à prendre la juste mesure des Choses

– Page 117 : ” L’affaire Géorgienne est un cas d’école : des mois durant, les provocations de Moscou sont présentées comme de la désinformation et lorsque les Russes passent à l’action militaire directe (aout 2008) la responsabilité est rejetée sur Tbilissi (exemple type de discours infalsifiable). ” 

– Page 126 : ” La Géorgie occupe une position clef, essentielle pour accéder en toute liberté à la Caspienne et et contribuer au pluralisme géopolitique de l’Asie Centrale. L’orientation Occidentale de la Russie est importante pour le développement de projets que Bruxelles s’efforce de développer (gazoduc Nabucco, Corridor énergétique Méridional, Partenariat Oriental) afin de sécuriser les approvisionnements Américains et de promouvoir un arc de sécurité et de bonne gouvernance sur ces confins orientaux

– Page 168 : ” L’après 2001 laissait à penser que Vladimir Poutine privilégierait les relations avec Israël, intégré dans une grande alliance civilisationelle, depuis Vancouver jusqu’à Vladivostok

Pourtant la relance de la diplomatie Russe dans le monde Arabo-musulman, le renforcement des liens diplomatiques avec le front du refus (Syrie, Iran ..) et les rapports avec divers mouvements Islamistes régionaux (Hezbollah, Hamas ..) ne facilitent pas les relations Russo-Israéliennes
.”
– Page 217 et 218 la conclusion est un summum : ” l’état Russe n’est pas au bout de ses peines et l’activisme dont fait preuve ses dirigeants n’est pas la réponse adéquate aux défis qui lui sont jetés, bien au contraire ils les aggravent. Aussi devraient il se garder de toute forme de géopolitique de pavlovisme et ne pas insulter l’avenir. Consolider le pays, aménager le territoire et ouvrir des opportunités en coopération avec l’Occident, plutôt que de rêver de sphères de contrôle et d’état monde “.

alexandre latsa, sources et opinions !

Mon article sur les “Francais en Russie” a suscité des réactions intéressantes chez les forumeurs de VER. Ne pouvant poster chez eux je me permet de répondre à distance :
– Je n’ai d’autre paroisse que mon blog.
Le fait que je publie sur des supports tenus par d’autres (Ver1fr1, Agoravox, Le Figaro, le blog de ria novosti france etc etc) ne font pas de ces supports “mes” paroisses.
– Je n’ai pas de problèmes “de couilles” (c’est élégant) pour en discuter sur le forum puisque en ai été visiblement désinscrit. Je note quand même qu’il me semble que j’ai le droit d’écrire ce que je veux sur MON blog.
Après tout je n’ai pas hurlé au scandale lorsque BILL a cité mon blog il y a de ça 18 mois sur VER en disant que mon blog sentait le souffre (!) .. Non je n’ai pas cherché la polémique et commencé à accuser tout le monde ..
– Je pense en effet qu’un monde libre est utopique, les citoyens ne sont à même de s’auto-diriger, le monde est devenu trop compliqué, il faut au contraire des états forts, pour maitriser l’économie ou encore faire face au terrorisme international par exemple …
J’espère avoir l’occasion d’en rediscuter avec Léo un jour lors d’un “vrai” débat ..
– Je n’ai jamais écrit, ni prétendu être “journaliste” même si la voie de la Russie m’a attribué ce statut. 
– Je filerais la gerbe à l’un des membres de ce forum car je posterais à des endroits peu fréquentables (?), à savoir un “site” d’extrême droite.
Je voudrais rapeller que JE ne poste nul part mais que quiconque est libre de reprendre mes articles ..
A droite comme à gauche ..
Chez Balkans-Infos, ou sur le blog du Figaro Russie, chez Rebelles.infos comme chez Palestine Solidarité ..

Les Francais et la Russie





Depuis 2 ans je prépare une étude complète sur les blogs / sites francophones sur la Russie. Cet article devrait sortir dans le courant de l’année. Il sera sans pitié …

Dans cette net-sphère, le Forum VER pour les lecteurs qui le le connaissent pas à le mérite d’exister. Mine d’informations sur certains aspects de la vie en Russie il est intéressant pour avoir un aperçu des informations nécessaires à la prospection ou l’installation en Russie. On y trouve des informations très utiles par exemple pour aller étudier le Russe à la fac à Moscou 3 mois, pour s’y retrouver dans les visas ou savoir si Natasha rencontrée à minuit sur un Tchat existe bel et bien .. 

Par contre, lorsqu’il s’agit de parler de politique, VER prend une toute autre teinte .. Suite aux évènements tragiques survenus à Moscou, les Francais de Russie ont fait part de leurs commentaires et de leurs réactions sur les évènements, et se sont exprimés sur VER, le thread est consultable ici et j’en ai extrait le “best off” et mis en gras les passages surprenants …

MISTIGRI1974 

” En tout cas le métro est vide ce matin!! Je reviens de Pouchkinskaya, c’est super vide. A Kuzminki most ( correspondance avec Loubianka ) il y a des flics tout le long du quai pour interdire l’accès“. 

VIPEREDEVELOURS 

” Mes amis tchétchènes ont de la famille à Moscou qui leur confirme que l’ambiance dans les rues de la capitale est difficilement tenable. Regards de travers, contrôles de police permanents, froideur… Les misères de l’amalgame quoi”

VIPEREDEVELOURS 

” Après je ne pense pas que la communauté caucasienne sortira grandie dans la tête des gens après ces attentats 

LEO 

” Voici pourquoi je prône un monde sans frontières, sans nations, sans étiquettes, un monde cosmopolite et fraternel” .

OXANE : cellule de crise à l’ambassade Francaise http://www.ambafrance-ru.org/france_russie/spip.php?article8198 “

Cliquez sur le lien pour en savoir plus …;)

MISTIGRI1974 : “ Vu le passif du FSB, c’est la solution la plus probable “qu’ils aient eux même commandité les attentats”. ( comme pour les attentats de 1999 ). “

MATMAT46 : ” C’était le cas pour relancer la deuxième guerre de Tchéchénie à la fin du règne d’Eltisne juste avant celui de Poutine Le FSB c’est alors fait prendre la main dans le sac .. d’explosifs ! ”

PUGACHOV : “ Pour en revenir au sujet initial, les articles de Marie Jégo offrent toujours une vision nuancée et intéressante. C’est plutôt une exception dans le paysage médiatique francophone d’Europe ”

LEO : “La Russie étant bien assez grande pour tout le monde ; le Caucase n’étant en rien nécessaire ; la conquête en étant très récente ; je pense de plus en plus que la Russie doit d’urgence sortir de ce pétrin et soigner ses complexes impériaux, comme avant elle avaient fait le Portugal, l’Espagne, la Belgique, l’Italie, l’Angleterre et (moins bien sans doute) la France. Le rapatriement des Russes qui y habitent encore coûtera infiniment moins que le coût humain des actes terroristes.. La moindre “opération” dans le Caucase recrée son lot de martyrs, l’armée russe se rendant en outre coupable de mille atrocités et crimes de guerre “.

REGIS : Répondant à Léo sur la phrase “La Russie doit soigner ses complexes impériaux” 

Effectivement, tout est dit. L’URSS c’est fini, c’est comme ça. Faudrait se faire une raison“.

NSO : ” Depuis les attentats a Moscou je vois beaucoup moins de “caucasiens” dans le metro moscovite. Je pense qu’il ont peur de prendre le métro et de se faire controler“.

MISTIGRI1974 : “” C’est vrai qu’on se croirait en état de guerreDes flics partout, des controles à tout va, les gens qui s’espionnent, etc…C’est lourd. Jamais vu sauf en Israel“.


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Je sais que nombre des gens qui postent sur VER n’habitent pas en Russie ou que certains sont juste en lien avec des Russes mais je me pose la question suivante : y a t’il vraiment des gens qui habitent Moscou ? 

Je reprends :

– Flics à tout va 

– Contrôle à tout va 

– Ambiance dans les rues difficilement tenable

– Plus de caucasiens dans le métro car interdits de rentrer dans le métro 

– Moscou en état de guerre

 etc etc …

Tout cela est “absolument” faux. 

C’est de la pure propagande ou des fantasmes de petits Francais qui souhaitent se faire des frayeurs ou se faire mousser.

J’habite et travaille à Moscou, en aucun cas ce qui est écrit n’est vrai.

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Le deuxième axe qui me semble “très” grave: les accusations contre le FSB, suspectés par nos lumières nationales d’être à l’origine des attentats, “tout comme en 1999”. 

Je ne leur rappellerai pas que ces accusations sont en plus d’être graves, obligatoirement lues, par ce même FSB. Heureusement que la Russie est démocratique pour accepter de telles accusations d’étrangers sur son sol. Mais c’est vrai que comme le rappelait récemment Marie Mendras : ” internet en Russie ne fait pas l’objet de censure ..”

Je me pose la question de savoir comment ceux la même qui refusent de croire en un éventuel complot pour le 11/09 sont les premiers à hurler bave aux lèvres contre le FSB et l’accuser de tous les maux.

En même temps qu’attendre de gens qui pour la plupart ne sont jamais sortis de Moscou, voir allé au delà du Kolso, ne parlent que rarement la langue et confondent les stations de métro ? Qu’attendre de gens dont les analyses sont basées sur des expériences courtes en Russie ou sur des “on dit” de familles de réfugiés politiques en Russie ? (Je ne parle vous l’aurez compris évidemment pas des Russes mais des Francais).

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Le ton de ces commentaires me fait étrangement penser aux récentes âneries publiées sur le Courrier de Russie que j’ai tenté d’expliquer sur mon blog. 

Vous noterez quelques similitudes inquiétantes et quelques énormités bien trop grosses pour être des hasards. 

Cette similitude s’explique selon moi car les gens qui s’expriment sont issus de même moule de pensée.

Incompréhension, méconnaissance et confusion sur le “Caucase”


VIPEREDEVELOURS écrit :  

” Après je ne pense pas que la communauté caucasienne sortira grandie dans la tête des gens après ces attentats “.


Curieux lorsque Dmitriï Goubine écrivait dans un 

article du courrier de Russie intitulé : “éloge de l’hypocrisie” les cochonneries suivantes  :  

Notre peuple est habituellement persuadé que la race supérieure est la race blanche, européenne, à laquelle il s’identifie et dans laquelle il cherche passionnément sa place, incroyablement complexé face à ce qu’il nomme « l’Occident ». C’est-à-dire qu’il considère que l’Europe comme l’Occident, tout comme lui, haïssent tranquillement les Arabes, les Nègres et toute la « nationalité caucasienne ».

Alexandre LATSA : j’avoue que je voudrais bien qu’on m’explique “comment”  on peut en étant russe (?) ou en habitant en Russie parler de “nationalité Caucasienne” ou de “communauté Caucasienne”, car cela n’existe tout simplement pas ! Le Caucase est bien trop vaste, peuplé de tribus et peuples différents, ne parlant pas la même langue et n’ayant ni la même origine, ni la même histoire, ni la même religion et donc “rien” en commun. 

Parler de “caucasiens” ne sert qu’à définir les habitants du Caucase, et en aucun cas n’a de sens pour assimiler des gens d’une région aux attentats de fin mars à Moscou. Il s’agit d’un non sens du à une méconnaissance bien propre à certains milieux de pensée, qu’ils soient à Paris ou à Moscou.

Le mythe mondialiste et la fin des nationalités

Pour la rédactrice du courrier de Russie, Inna Soldatenko :Se réclamer de Voltaire ou de Pouchkine sera aussi dérisoire que se piquer de parler le patois de son village natal. Les nations se fondront dans le chaudron de l’Histoire, comme l’ont fait les tribus anciennes. 

Le patrimoine culturel perdra à jamais son caractère « national », et les Chinois se sentiront aussi touchés par Rousseau que les Français par Confucius. 

S’enquérir de la nationalité d’un individu sera, dans l’avenir, aussi incongru et indiscret que l’est, aujourd’hui, le fait de demander à son interlocuteur si sa mère est juive
Pour un intervenant de VER, Léo (bas de page)

” Voici pourquoi je prône un monde sans frontières, sans nations, sans étiquettes, un monde cosmopolite et fraternel”

Alexandre LATSA : j’avoue avoir du mal à comprendre cette obsession d’un monde unique sans nations .. Monde dirigé par .. Qui d’ailleurs ? Par l’Amérique ? J’avoue avoir du mal à également comprendre ce que le fait de demander à un interlocuteur si sa mère est juive vient faire dans le débat. Personnellement ce sont des questions que je ne pose pas, et qu’on ne me pose pas. Maintenant, que l’on soit bien clair, de la même façon, j’ai également beaucoup de mal à comprendre pourquoi on devrait cacher que sa mère est juive, catholique, musulmane, ou francaise, russe ou kalmouke.

Je doute grandement pour ma part que dans notre monde, la suppression des frontières permette de régler des problèmes comme le terrorisme international.

Enfin je doute grandement que les Chinois, les Indiens, les Russes, les Vénézueliens, les Indonésiens, les Thaïlandais, les Camerounais, les Kosovars, les Géorgiens, les Iraniens, les Quataris ou les Emiratis et 95% des peuples de la planète aient réellement envie d’un monde unique sans identité et sans nationalité et frontières. 

Faisons plus court, ce projet messianique du monde unique est un fantasme d’universitaire qui a baigné dans mai68 et dont la métastase mentale s’est diluée dans la société via ses corolaires les plus aboutis et les plus complémentaires : le fonctionnaire de Bruxelles et l’intellectuel – Politicien ex de gauche reconverti à l’OTAN (axe BHL-Gkuksman-Cohen Bandit).

Inna Soldatenko ne sait pas à quel point en écrivant ce qu’elle écrit, elle est totalement Soviétique sans même s’en rendre compte. L’idée du monde unique qu’elle défend n’est pas une idée Francaise. Cette idée est arrivée en Europe par le biais de d’intellectuels Américains, tous trotskystes et pères spirituels des néo-conservateurs qui ont fait tant de mal à la planète. 

Ce cancer mental est arrivée en France par l’Amérique, via Moscou, au sein de la 4ième internationale. Ce cancer à pu prendre pied en France en profitant du vide créé par le départ du Général de Gaulle, plus grand Français du siècle.

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La réalité sur les Francais de Moscou ?

Les Russes Francophiles font de la peine à Inna Soldatenko. Ce n’est pas du tout ce que les Francais ressentent et pensent des Russes Francophones voyez vous,  bien au contraire. 

Celle ci d’ailleurs se trompe totalement sur les Francais qui sont à Moscou, elle ne parle visiblement que d’expatriés nominés contre leur gré ou alors pour la simple raison d’une prime d’expatriation élevée, comme elle pourrait l’être en Birmanie.  

Elle ne parle que de travailleurs nomades et non de volontaires.

Un peu comme si elle comparait les soldats et les mercenaires qui défendent gratuitement des causes. 

Visiblement, Inna fréquente beaucoup de petits soldats et pas beaucoup d’hommes libres.

Nous autres, Francais pro Russes (de Russie ou d’ailleurs), nous aimons la Russie pour ce qu’elle représente réellement. 

Nous aimons la Russie parce que c’est une civilisation à part, par ce que nous croyons Dostoïevski lorsqu’il dit que : « Le caractère du peuple russe est si différent de celui de toutes les autres nations européennes contemporaines, que jusqu’à présent les Européens n’ont pas réussi à le comprendre – au contraire, ils l’ont absolument mal compris. L’Europe est en train de perdre son universalité et les liens chrétiens entre les gens perdent de leur force. Contrairement à l’Europe, la capacité hautement synthétique de pan-réconciliation, de pan-humanisme, est de plus en plus forte parmi les Russes. Un Russe n’a pas la maladresse, l’impénétrabilité, l’inflexibilité des Européens. Il peut s’entendre avec tout le monde, il a l’instinct du pan-humanisme. »

Oui nous croyons Dostoïevski  et nous souhaitons nous tenter de comprendre la Russie. 

Voila pourquoi nous y habitons. Parce que nous défendons la Russie en tant que civilisation, en tant que “nouveau monde”, non déformé, et réel “contre modèle” de civilisation.

Voila pourquoi nombre de Francais soutiennent “politiquement” le Kremlin, parce que la Russie leur a redonné la sensation que le politique existe, qu’elle n’est pas morte écrasée sous les rouleaux compresseurs de l’économie ou les règlements émis par Bruxelles. 

Nous Francais sommes en Russie parce que la Russie, c’est l’avenir de l’Europe, et parce que sous ce beau soleil de avril 2010, Moscou nous apparait être clairement comme la capitale de l’Europe.

Une histoire de l’avenir par le courrier de Russie ..

Claude J me donne ce lien, j’avoue que c’est BEAUCOUP plus grave que je ne pensais. Il y a vraiment une déperdition totale et ce journal est vraiment en train de couler …

L’article est signé Inna Soldatenko et est intitulé “arrêtons d’aimer“.

Les Russes francophiles me font souvent de la peine. Ils ressemblent à ces femmes, amoureuses folles, qui guettent le moindre geste de l’élu de leur coeur pour lui remettre, la main tremblante, une nouvelle déclaration. L’objet de cette passion dévorante est trop bien élevé pour la refuser, et c’est précisément là que se joue le drame : la Russie prend un sourire poli et des manières courtoises pour des preuves d’amour et est persuadée d’être aimée en retour. Mais un sourire poli n’est jamais autre chose qu’un sourire poli.
 

 

Les Russes se régalent en évoquant la nature profonde et éternelle des relations franco-russes, et sont convaincus que les Français sont aussi fascinés par leur culture qu’eux-mêmes le sont par la culture française. L’illusion perdure grâce à une poignée d’aventuriers qui viennent frôler leurs propres limites dans nos contrées sauvages et ne manquent pas, une fois de retour chez eux, d’affirmer que, sans conteste, les Russes sont directs et que Dostoïevski est un génie.

 

Peu importe le fait que ces « poètes » auraient aussi bien pu s’émerveiller au Brésil ou en Turquie. Ces terres représentent, pour ces néo-romantiques, le fameux « Orient » : un monde miroir où la raison s’efface devant le sentiment, l’ordre devant le chaos et l’argument devant la ruse. Orient « exotique », « différent », que les Européens ont dessiné au XIXe siècle, réalité alternative leur offrant la possibilité de mieux se connaître eux-mêmes, et qui ne rappelle que de très loin l’Orient véritable, à supposer qu’il y en ait un.
Mais les belles images sont plus tenaces qu’une réalité changeante et complexe, et la Russie mystérieuse où planerait, au-dessus des centrales nucléaires, l’âme slave, reste la destination idéale pour des explorateurs de l’inconnu. Ces derniers constituent une minorité active, quand la grande majorité des Français s’intéressent à la Russie à peu près autant que les Australiens à la Birmanie.

 

La Russie, de son côté, se laisse flatter et ronronne, se convainc de posséder un caractère « unique » et « singulier ». Celui pour lequel on l’aime et que les « autres » cherchent en elle. Il serait autrement plus difficile d’admettre que la Russie est tristement et platement « européenne », non moins que la Lituanie ou la Roumanie. Qu’elle poursuit, malgré une éducation lacunaire, sa quête d’équité et de beauté, au même titre que le « monde occidental ». En fait, sa véritable spécificité réside dans le fait qu’européenne, elle ne veut pourtant pas se résoudre à cette identité. La Russie a une tradition profondément ancrée de négation de soi et d’autodestruction, qui rend toute relation avec elle aussi exaltante qu’épuisante.

 

Mais ces débats sont d’autant plus vains que, dans un avenir de plus en plus proche, toutes ces spécificités seront réduites à une pâle « couleur locale ».

 

Se réclamer de Voltaire ou de Pouchkine sera aussi dérisoire que se piquer de parler le patois de son village natal. Les nations se fondront dans le chaudron de l’Histoire, comme l’ont fait les tribus anciennes.

 

Le patrimoine culturel perdra à jamais son caractère « national », et les Chinois se sentiront aussi touchés par Rousseau que les Français par Confucius.

 

S’enquérir de la nationalité d’un individu sera, dans l’avenir, aussi incongru et indiscret que l’est, aujourd’hui, le fait de demander à son interlocuteur si sa mère est juive ou de s’intéresser aux activités de ses ancêtres avant 1789, ou avant 1917. 

 

Les cathédrales et palais d’antan auront définitivement l’air de décors de parcs d’attractions, et l’identité nationale ne sera plus un débat.

 

En attendant la venue de ces bouleversements, la Russie ferait mieux d’abandonner dès maintenant son rôle de servante amoureuse de sa maîtresse, son Excellence la France. Cette dernière, de son côté, gagnerait peut-être à chercher dans Autrui quelque chose de plus que son propre reflet.

L’Ukraine et Novopress

L’Ukraine est décidément un sujet sensible pour les patriotes Francais des années 2000. Un peu comme la Croatie pour les patriotes des années 90. Gageons que les mêmes qui étaient pro Croates avant de devenir pro Serbe sont Pro Ukrainiens avant de devenir pro Russe, si tant soi peu que ces “oppositions” aient un sens au jour d’aujourd’hui.
 
Récemment l’agence NOVOpress m’a interviewé et je l’en remercie.
 
La même semaine je répondais sur EuropaMaxima à deux textes publiés antérieurement sur ce site et concernant l’Ukraine
 
Quelle ne fut pas ma surprise de voir cette nouvelle sur NOVOpress aujourd’hui. Je mets en gras la partie qui me semble faire totalement désordre.
 
06/04/10 – 15h40  KIEV (NOVOpress) – Le président ukrainien a annoncé la dissolution de la commission qui devait travailler à l’adhésion de son pays à l’Otan. Il s’agit du dernier mouvement pour abandonner définitivement la position pro-américaine de « la Révolution orange » et rétablir des liens plus étroits avec la Russie.

 

Depuis l’élection de Viktor Ianoukovitch en février, l’Ukraine n’avait fait aucun secret de son intention d’abandonner son projet antérieur de rejoindre l’Otan. C’est donc aujourd’hui chose faite. Depuis qu’il est de retour aux affaires, Ianoukovitch a toujours affirmé que le niveau actuel de coopération avec l’Otan était « suffisant » et que l’intégration n’était nullement nécessaire.
 
L’Ukraine continuera bien sûr à entretenir des « relations » avec l’Otan mais sans lui être inféodée. Une décision qui ravit le voisin russe ainsi que tous ceux qui refusent la vassalisation de l’Europe centrale et de l’Est aux intérêts géostratégiques américains.
 
Maintenant, il reste à l’Ukraine de se garder de passer d’une inféodation à une autre, en s’efforçant de conserver une distance critique et une volonté d’autonomie nationale forte vis-à-vis du « grand frère » russe toujours emprunt de vélléités impérialistes.
 
L’impérialisme Russe ? Alors que 25% des Ukrainiens souhaitent l’adhésion avec la Russie, que les Ukrainiens sont les migrants les plus nombreux vers la Russie, que l’est Russophone de l’Ukraine représente 70% du PIB, que tous les investissements de cette “moitié” du pays sont Russes, qu’il s’agit de la zone la plus riche et surtout, surtout, que le peuple Ukrainien à choisi délibérément un candidat pro Russe pour président au début de l’année.
 
Il n’y a la “aucun” impérialisme. 
Le destin “naturel”, “géographique” et “historique” de l’Ukraine est avec la Russie et Moscou, pas avec l’Angleterre et Londres ou la Belgique et Bruxelles.
 
J’attends toujours une preuve de cet impérialisme Russe que certains nous sortent à toutes les sauces …

Soirée de l’amitié Franco-Russe par l’AFER

Ce 20 mars 2010, l’Alliance France Europe Russie a regroupé Cinq intervenants et plus de 120 personnes pour le dîner débat de l’Association Alliance France-Europe Russie (AAFER) : une réussite porteuse d’espoir pour l’avenir.

Ce dîner, placé sous le haut patronage de son altesse le prince Sixte Henri de BOURBON PARME, a été particulièrement honoré de la présence de M Alexander ANDREANOV, Conseiller à l’ambassade de Russie en France, M. Alexandre MILLER de la CERDA, Consul honoraire de Russie, Madame Irène COMEAU DAVIDOV, Présidente du Centre Linguistique et Culture Russe, de M. David MASCRE, Professeur à l’Ecole des Hautes Etudes Intenationales, de M. Marc ROUSSET, docteur es sciences économiques, auteur de l’ouvrage “La nouvelle Europe. Le continent paneuropéen face au choc des civilisations” et de M. Guy BERTHAUlT, polytechnicien sédimentologue qui poursuit des recherches avec l’Académie des Sciences de Moscou.

 

La question du partenariat franco-russe est plus que jamais d’actualité ; deux grands médias russes étaient d’ailleurs présents et ont interrogé les responsables de l’association et quelques intervenants de cette soirée. L’afflux massif des réactions et des messages d’encouragements prouvent les attentes nombreuses dans ce domaine.

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La Russie n’a pas à rougir de son passé

Bon article de Pierre Levy dans le figaro d’aujourd’hui sur la Russie, article spécialement pour la Russie d’aujourd’hui  :
 

Nul pays n’est au-dessus de la critique. La Russie pas plus qu’un autre. Dans son cas cependant, on est frappé par la tonalité caricaturalement négative qui domine souvent informations, analyses et commentaires“.

 
La politique extérieure ? Celle d’un empire finissant, brutal, agressif. L’économie ? Repliée sur l’exportation des hydrocarbures, gangrénée par la corruption, incapable de faire face aux défis de demain. La vie quotidienne de ses habitants ? Soumise à l’arbitraire et à l’autoritarisme. Certes, tous les travers décrits ne sont pas imaginaires. 
Mais étrangement, aucune bonne nouvelle, aucun fait sympathique ne semble jamais pouvoir parvenir de chez notre grand voisin oriental. On chercherait vainement un pays comparable qui soit l’objet d’un tel traitement.
Difficile de ne pas voir là le poids de l’histoire – en l’espèce, du vingtième siècle. Pourtant, sont-ce les Russes qui ont déclenché la terrifiante tragédie que fut la Seconde Guerre mondiale ? Qui ont utilisé l’arme nucléaire, pour la première (et espérons la seule) fois dans l’histoire de l’humanité ? Qui ont mené d’interminables guerres coloniales, afin de maintenir le pillage de pays, voire de continents entiers ?
Non, les Russes n’ont pas, plus que d’autres, à rougir de leur passé. Peut-on décemment oublier que le sort de la Seconde Guerre mondiale bascula à Stalingrad ? C’est-à-dire sur le « front de l’Est » où, au prix d’indicibles souffrances, l’héroïsme d’un peuple et de son armée amorça ce qui allait aboutir à l’écrasement du IIIème Reich (la seule bataille de Stalingrad élimina deux fois plus de divisions de la Wehrmacht que celles qui furent mises hors de combat à l’Ouest entre le débarquement et la capitulation ; 85% des pertes militaires allemandes durant toute la guerre sont dues à l’Armée rouge).
Dans de tout autres domaines, ce qui était alors l’URSS fut capable de :
– Promouvoir l’éducation, la science, la culture au sein du peuple, à un rythme et sur une échelle dont peu de pays peuvent se targuer. 
– Accès massif aux études supérieures.
– Premier vol non habité dans l’espace, puis premier cosmonaute 
– Prix dérisoire pour la fréquentation des théâtres ou des salles de concert… (est-il permis d’ajouter que la promotion de la langue française fut spectaculaire : aujourd’hui encore, qui parcourt la Russie rencontre force interlocuteurs, notamment de milieux populaires, qui parlent la langue de Molière et connaissent souvent notre littérature bien mieux que nous-mêmes).
Sans doute les actuels dirigeants russes n’attendent-ils pas que l’Union européenne renvoie une autre image de leur pays que la caricature évoquée plus haut. Aucun espoir de ce côté-là. Pour trois raisons notamment. D’abord, certains pays-membres de l’UE ont à leur tête des responsables dont la raison d’être est historiquement la russophobie (pour ne prendre qu’un exemple, les gouvernants lettons mettent en œuvre des politiques de discrimination, de vengeance judiciaire et de révisionnisme historique, dont on a peu idée ici). Ensuite, l’Union européenne est née de, dans, et pour la Guerre froide, un baptême qui la rend définitivement siamoise de l’OTAN (quarante ans plus tard, Javier Solana est passé directement du secrétariat général de l’Alliance au poste de Haut-représentant de l’UE, et personne n’imagine que la baronne britannique qui lui succède fasse quoi que ce soit qui pourrait s’éloigner de cette consanguinité, au demeurant rappelée explicitement par le traité de Lisbonne).
Enfin et surtout, l’essence même de l’intégration européenne est de former un bloc par-dessus la tête des peuples et de leur souveraineté.
À l’inverse, les Russes ont tout à gagner à coopérer avec les Français en tant que Français, les Allemands en tant qu’Allemands (et, serait-on tenté d’ajouter, entre autres : les Grecs en tant que Grecs…). Et vice versa. S’il en était besoin, l’expérience vient de le confirmer : ce n’est sûrement pas grâce à Bruxelles que les salariés des chantiers navals de Saint-Nazaire pourraient voir conforter leur emploi – bien au contraire, si l’on observe le tollé qu’a soulevé dans certaines capitales la perspective de commandes russes de bâtiments militaires. Et ce n’est pas quelque improbable musée communautaire, mais bien le Louvre, qui propose les remarquables richesses de « la Russie éternelle ».

 

La « belle et bonne alliance » dont parlait le Général de Gaulle passe nécessairement par les peuples. L’année de la Russie en France (et de la France en Russie) ne devrait pas manquer d’y contribuer. –