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Pauvre France

Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti

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Les Français adorent plus que tout discuter de politique, c’est une tradition nationale qui date probablement de la révolution française de 1789. Par comparaison, les Français qui s’intéressent à la Russie constatent avec étonnement qu’un grand nombre de Russes paraissent peu intéressés par le débat politique national. Cette situation s’explique par l’histoire récente de la Russie, mais elle n’est pas figée et dans le domaine de l’intérêt pour la politique, les choses évoluent très vite depuis 10 ans.
A l’époque soviétique, les Russes avaient pris l’habitude d’écouter les politiciens sans se risquer à faire des commentaires. Au moment de la chute de l’URSS, beaucoup ont  imaginé qu’une autoroute s’ouvrait tout de suite vers la liberté, le progrès et la richesse. La nouvelle politique de Boris Eltsine a apporté de grandes espérances: l’économie de marché, les ordinateurs portables et la démocratie devaient apporter des solutions à tous les problèmes, c’était l’époque des Chicago Boys de Moscou. Finalement les deux mandats Eltsine ont transformé l’espérance en cauchemar, à coups de privatisations incontrôlées, d’appauvrissement généralisé et d’un effondrement démographique dont le pays se remet à peine aujourd’hui. La multiplication des partis politiques, la liberté d’entreprise, l’affairisme et le capitalisme financier ont  très rapidement ruiné l’économie de la Russie. Le pouvoir de l’argent, la disparition de l’intérêt général, la baisse brutale du niveau de vie des travailleurs et des retraités ont amené à un sentiment de méfiance généralisé envers tout le monde politique. A la fin des années 2000, les élites politiques avaient perdu tout crédit, aux yeux de la population russe.

On connaît l’histoire de ces dix années noires: le dernier éclair de lucidité d’Eltsine fut la nomination de Vladimir Poutine. Ce dernier s’attela à éviter l’implosion du système via la dictature de la loi, et à rétablir l’ordre dans le pays. La décennie suivante, celle des années 2000, fut donc l’inverse de la précédente: le PIB et le pouvoir d’achat sont repartis à la hausse. Sur le plan des idées, les conséquences de cette renaissance économique et politique sont énormes. Même si les Russes, et on les comprend, sont toujours très prudents quand au fait politique et aux promesses électorales liées, une idée nouvelle s’est répandue dans le pays: la bonne situation économique de la Russie d’aujourd’hui et pour les prochaines années est due en grande partie aux hommes politiques qui dirigent le pays.

On dit souvent, en France, que l’omniprésence d’un parti dominant comme par exemple Russie Unie serait la preuve de l’absence de démocratie réelle. On dit aussi souvent qu’il ne peut pas y avoir de réelle liberté de presse en Russie, pour la même raison. Je souhaiterais un peu nuancer ces affirmations. La très jeune démocratie russe (moins de 30 ans) est encore en fermentation mais il faut bien comprendre qu’en Russie, le spectre politique est déjà bien plus riche et large qu’on ne le pense malgré la prédominance d’un parti majoritaire, notamment parce que celui-ci est formé de  nombreuses tendances. Par ailleurs, la presse indépendante en Russie est aussi jeune que la démocratie, mais une chose est certaine, elle est sans doute tout aussi prometteuse. C’est cette idée selon laquelle les hommes politiques peuvent avoir une action positive qui réanime progressivement le débat politique en Russie, aussi bien à l’intérieur des partis politiques que dans la population.

En France, dans les “discussions du café du commerce”, cette note optimiste n’existe plus. Les Français ont eux la nostalgie du général de Gaulle et des “30 glorieuses”. Pendant cette époque, la France s’est en effet enrichie à une vitesse météorique, mais depuis, l’effondrement  économique qui a suivi ne s’est jamais arrêté. La France a vécu une forte désindustrialisation, et l’intégration à l’Union européenne est devenue un carcan idéologique et économique ne laissant qu’une marge de manœuvre très limitée aux hommes politiques français. Depuis 30 ans, le chômage augmente lentement et la dette publique aussi. Depuis 10 ans, les salaires réels baissent. L’alternance entre le pouvoir social démocrate de gauche et le pouvoir démocrate social de droite n’a produit aucun résultat concert et il n’y a aucun programme crédible de redressement des choses. La France est frappée par un engourdissement démocratique lourd et la confiance des Français dans leurs élites politiques baisse toujours.

Pourtant, la France bénéficie encore d’une relative bonne image en Russie. Beaucoup de Russes imaginent que la France serait encore le pays du débat et de l’échange d’idées, le pays de la liberté et de la justice, le pays de la liberté de la presse. Les Russes qui font des séjours touristiques dans notre vieille nation pensent à Voltaire et à Balzac, ils voient la beauté de Paris, l’architecture des châteaux de la Loire ou le luxe de la Côte d’Azur.  Ils ne voient pas la dégradation en cours.

Un des éléments de cette dégradation est la perte de confiance dans les médias. La récente affaire Strauss-Kahn en est sans doute la plus belle illustration. Bien sûr m’a dit mon voisin Oleg: “on s’en fiche, après tout, nous en Russie les scandales sexuels on en a tout le temps, et c’est une tradition chez nous”. Certes, mais ce que mon voisin ne sait pas, c’est qu’en France l’affaire Strauss Kahn a également sans doute déclenché une nouvelle et forte perte de confiance dans le monde journalistique. Depuis un certain temps, une bonne partie de la presse française avait préparé l’opinion à l’arrivée d’une espèce de nouveau messie: le patron du FMI, Mozart de l’économie, socialiste modéré, bien considéré par la droite modérée, futur président des Français, momentanément occupé à  sauver de la faillite la Grèce, l’Irlande et le  Portugal. Quand l’affaire DSK a éclaté, de nombreux journalistes français ont critiqué le système judiciaire américain, d’autres ont imaginé un complot de la droite française contre le futur président, et il y a même eu un soupçon sur la Russie: peut être même de Vladimir Poutine et des Russes qui auraient voulu l’éliminer du FMI. Quelques jours après pourtant, il y a eu des révélations: DSK avait un “problème avec les femmes”, c’était un  secret de Polichinelle. Des politiques le savaient plus ou moins, des journalistes savaient, mais les Français ne savaient pas. Exactement comme à l’époque où les Français ont appris que François Mitterrand avait une fille cachée. Les politiques savaient, les journalistes savaient, mais les Français eux ne savaient pas.

Le monde journalistique rejoint ainsi le monde politique, dans les catégories qui ne sont plus dignes de confiance. Au café du commerce, les discussions vont continuer bon train. Un auteur français, Henri de Bornier avait écrit en 1875: “Tout homme a deux pays, le sien et puis la France”. Je rajouterais en 2011: pauvre France.

 

L’Assaut américain sur les banlieux francaises (2)

En janvier 2010, l’ambassade américaine à Paris rédige un câble ou l’ambassadeur Charles Rivkin explique les activités américaines envers les minorités. Le câble est divisé en
10 points qui sont respectivement une explication de la crise de la représentation en France, la nécessité pour les américains de développer une stratégiepour la France, de s’engager dans un discours positif, de mettre en avant un exemple fort, lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse, l’encouragement des voix modérées, une diffusion des meilleures pratiques, l’approfondissementdes compréhensions du problème, et enfin le ciblage des efforts. Je ne ferais qu’une brève synthèse des différents points ci-dessous :
 
SUMMARY (Résumé)
 « Au regard des circonstances et de l’histoire uniques de la France, l’Ambassade de Paris a créé une Stratégie d’Engagement envers les Minorités qui concerne, parmi d’autres groupes, les musulmans français, et qui répond aux
objectifs définis dans le reftel A [référence télégramme A]. Notre objectif est de mobiliser la population française à tous les niveaux afin d’amplifier les efforts de la Francepour réaliser ses propres idéaux égalitaires, ce qui par suite fera progresser les intérêts nationaux américains. Alors que la France est à juste titre fière de son rôle moteur dans la conception des idéaux démocratiques et dans la promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit, les institutions françaises ne se sont pas montrées elles-mêmes assez flexibles pour s’adapter à une démographie de plus en plus hétérodoxe. »
 
BACKGROUND:
THE CRISIS OF REPRESENTATION IN FRANCE (Arrière-plan: la crise de la représentation en France)
 « La France a longtemps fait la promotion des droits de l’homme et de l’Etat de droit, à la fois sur son territoire et à l’étranger, et se perçoit elle-même à juste titre comme un leader historique parmi les nations démocratiques. Cette histoire et cette perception de soi nous serviront d’autant plus que nous mettrons en œuvre la stratégie exposée ici, et qui consiste à faire pression sur la
France afin qu’elle s’oriente vers une application plus complète des valeurs démocratiques qu’elle promeut. »
 « Les médias français restent très largement blancs, avec seulement une modeste amélioration de la représentation des minorités face aux caméras des principaux journaux télévisés. Parmi les institutions éducatives de l’élite française, nous ne connaissons que Sciences-Po qui ait pris d’importantes mesures en faveur de l’intégration. Alors qu’on note une légère amélioration de leur représentation dans les organisations privées, les minorités en France sont à la tête de très peu d’entreprises et de fondations. Ainsi, la réalité de la vie publique française s’oppose aux idéaux égalitaires de la nation. Les institutions publiques françaises se définissent encore par des groupes d’initiés et des politiques élitistes, tandis que l’extrême droite et les mesures xénophobes ne présentent de l’intérêt que pour une petite minorité (mais occasionnellement
influente). »
 « Nous croyons que la France n’a pas profité complètement de l’énergie, du dynamisme et des idées de ses minorités. Malgré
certaines prétentions françaises à servir de modèle à l’assimilation et à la méritocratie, d’indéniables inégalités ternissent l’image globale de la France et affaiblissent son influence à l’étranger. Selon notre point de vue, un échec durable pour développer les opportunités et fournir une authentique représentation politique à sa population minoritaire pourrait faire de la France un pays plus faible et plus divisé. Les conséquences géopolitiques de la faiblesse et de la division de la France affecteront négativement les intérêts américains, dans la mesure où nous avons
besoin de partenaires forts au cœur de l’Europe pour nous aider à promouvoir les valeurs démocratiques. »
Les Américains vont donc utiliser à leur profit cette contradiction française. Leur crainte est de voir là un possible affaiblissement de la France, et donc des intérêts américains en Europe. Implicitement, il est affirmé que la France reste une tête de pont essentielle pour les intérêts américains en Europe.
 
A
STRATEGY FOR FRANCE: OUR AIMS (Une stratégie pour la France: nos objectifs)
 « L’objectif essentiel de notre stratégie de sensibilisation envers les minorités consiste à mobiliser la population française à tous les niveaux afin de l’aider à réaliser ses propres objectifs égalitaires. Notre stratégie est concentrée sur trois grands publics cibles :
(1) la majorité, et spécialement les élites ;
(2) les minorités, avec une attention particulière pour les leaders ;
(3) et la population en général.
En utilisant les sept tactiques ci-dessous, nous visons (1) à accroître la conscience des élites de France à propos des bénéfices qu’il y a à élargir les opportunités et des coûts qu’il y a à maintenir le statu quo ; (2) à améliorer les compétences et développer la confiance des leaders de la minorité qui cherchent à augmenter leur influence ; (3) et à communiquer à la population générale de France notre admiration particulière
pour la diversité et le dynamisme de sa population, tout en insistant sur les avantages qu’il y a à bénéficier de ses qualités en ouvrant les opportunités pour tous. »

 
TACTIC 1: ENGAGE IN POSITIVE DISCOURSE (S’engager dans un discours positif)
 « Premièrement, nous concentrerons nos discours sur le problème de l’égalité des chances. Quand nous ferons des déclarations publiques au sujet de la communauté des démocraties, nous insisterons sur les qualités de la démocratie, dont le droit à être différent, la protection des droits des minorités, la valeur de l’égalité des chances et l’importance d’une authentique représentation politique. »
 « Nous nous efforcerons d’informer sur les coûts liés à une sous-représentation des minorités en France, tout en soulignant les avantages que nous avons accumulés dans le temps en travaillant durement pour éliminer les obstacles rencontrés par les minorités américaines. »  « De plus, nous poursuivrons et intensifierons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer les programmes d’histoire enseignés dans les écoles françaises, de telle sorte qu’ils prennent en compte le rôle et le point de vue des minorités dans l’histoire de France. »
 
TACTIC 2: SET A STRONG EXAMPLE (Mettre en avant un exemple fort)
 « Nousutiliserons le moyen de l’exemple. Nous poursuivrons et élargirons nos efforts pour faire venir en France des leaders des minorités des Etats-Unis, en travaillant avec ces leaders américains pourcommuniquer un jugeme nt honnête de leur expérience aux mêmes leaders français issus des minorités ou non. Quand nous enverrons des leaders français en Amérique, nous inclurons aussi souvent que possible un élément de leur séjour qui concernera l’égalité des chances. A l’Ambassade, nous continuerons à inviter à nos événements un large spectre de la société française et nous éviterons ainsi d’organiser des événements où il n’y aurait que des blancs ou que des minorités. »
 
TACTIC 3: LAUNCH AGGRESSIVE YOUTH OUTREACH (Lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse)
 « Troisièmement, nous poursuivrons et étendrons nos efforts de sensibilisation de la jeunesse afin de communiquer sur nos valeurs communes avec le jeune public français de quelque origine socioculturelle que ce soit. En soutenant le poids de cet effort, l’interagence Youth Outreach Initiative de l’Ambassadeur vise à produire une dynamique positive parmi la jeunesse française qui mène à un soutien plus grand pour les objectifs et les valeurs des Etats-Unis. »
« Afin de réaliser ces objectifs, nous nous appuierons sur les ambitieux programmes de Diplomatie Publique déjà en place au poste et nous développerons des moyens créatifs et complémentaires pour influencer la jeunesse de France en employant les nouveaux médias, des partenariats privés, des concours sur le plan national, des événements de sensibilisation ciblés, notamment des hôtes américains invités. (..) Nous développerons aussi de nouveaux outils pour identifier les futurs leaders français, apprendre d’eux et les influencer. Dans la mesure où nous développons les opportunités de formation et d’échange pour la jeunesse de France, nous continuerons à nous assurer d’une façon absolument certaine que les échanges que nous soutenons soient inclusifs. Nous nous appuierons sur les réseaux de la jeunesse existant en France et nous en créerons de nouveaux dans le cyberespace en reliant entre eux les futurs leaders de France au sein d’un forum dont nous aiderons à former les valeurs, des valeurs d’inclusion, de respect mutuel et de dialogue ouvert. »
 
TACTIC 4: ENCOURAGE MODERATE VOICES (Encourager les voix modérées)
 « Quatrièmement, nous encouragerons les voix modérées de la tolérance à s’exprimer elles-mêmes appuyant notre action sur deux sites internet très en vue tournés vers les jeunes musulmans francophones – oumma.fr et saphirnews.com – nous soutiendrons, nous formerons et nous mobiliserons les militants médiatiques et politiques qui partagent nos valeurs. »

religieuses et avec le Ministère de l’Intérieur – les techniques les plus efficaces pour enseigner la tolérance actuellement utilisées dans les mosquées américaines, les synagogues, les églises et les autres institutions religieuses. Nous nous impliquerons directement avec le Ministère de l’Intérieur afin de comparer les approches françaiseset américaines en matière de soutien aux leaders des minorités qui promeuvent la modération et la compréhension mutuelle, tout en comparant nos réponses à celles de ceux qui cherchent à semer la haine et la discorde. »

 
TACTIC 5: PROPAGATE BEST PRACTICES (Diffuser les meilleures pratiques)
 « Cinquièmement, nous poursuivrons ce projet visant à partager les meilleures pratiques avec les jeunes leaders dans tous les domaines, y compris les jeunes leaders politiques de tous les partis modérés, telle sorte qu’ils disposent de la boîte à outils et de l’accompagnement nécessaires à leur progrès. Nous créerons et soutiendrons les programmes de formation et d’échanges pour enseigner les bienfaits durables d’une large inclusion aux écoles, aux groupes de la société civile, aux blogueurs, aux conseillers politiques et aux responsables politiques locaux. »
 
TACTIC 6: DEEPEN OUR UNDERSTANDING OF THE PROBLEM (Approfondir notre compréhension du problème)
 « En examinant en profondeur des développements importants, tel que le débat sur l’identité nationale, nous projetons de suivre les tendances et, idéalement, de prédire les changements concernant le statut des minorités en France, en évaluant comment ce changement affectera les intérêts américains. »
 
TACTIC 7: INTEGRATE, TARGET, AND EVALUATE OUR EFFORTS (Intégrer, cibler et évaluer nos efforts)
« Enfin, un Groupe de Travail sur les Minorités intégrera les discours, actions et analyses des sections concernées
et des agences de l’Ambassade.
Ce groupe travaillera en tandem avec le Youth Outreach Initiative, il identifiera et ciblera les leaders et les groupes influents au sein de notre public principal. »
 « Il évaluera également notre impact au cours d’une année en examinant des indicateurs de succès à la fois matériels et immatériels. Les changements matériels incluent une augmentation mesurable du nombre de minorités dirigeantes ou membres d’organisations publiques ou privées, y compris au sein des établissements d’enseignement de l’élite ; une croissance du nombre d’efforts constructifs par les leaders des minorités pour obtenir un soutien politique à la fois au sein et au-delà de leur propre communauté minoritaire ; un reflux du soutien populaire pour les partis et programmes politiques  xénophobes. Comme nous ne pourrons jamais revendiquer le crédit pour de tels développements positifs, nous concentrerons nos efforts sur les activités décrites ci-dessus qui encouragent, poussent et stimulent le mouvement dans la bonne direction. »
 
Source : le blog « gestion des risques interculturels » 
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Россия 2.0

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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Появление Интернета, одна из величайших революций послевоенных лет, если не основная, разумеется, затронуло и Россию. Согласно статистическим данным, в 2010 году в стране насчитывалось почти 46 миллионов пользователей на 143 миллиона жителей. Скорость проникновения интернета составляет 30%, почти 22% россиян подключаются к Интернету ежедневно, 9% по меньшей мере раз в неделю. Русские в настоящее время составляют 3% серферов планеты. Россия также находится на втором месте в Европе после Германии по числу пользователей, но к 2012 году может оказаться на первом.
 
С 2002 по 2010 год доступ в интернет рос по экспоненте, этот рост достаточно хорошо распределяется по территории страны, что встречается только в других быстро развивающихся странах, как Китай (420 миллионов пользователей), Индия (239 миллионов пользователей) и Бразилия (75 миллионов пользователей). В этих четырех странах, которые также известны как страны БРИК, к 2015 году число пользователей Интернета должно удвоиться, достигнув 1,4 миллиарда.
 
В стране, которая долго страдала от молчания (при СССР) и отсутствия возможности по-настоящему выражать свое мнение, русский интернет (или Рунет) стал в последние годы одним из основных источников информации, но также способом выражения россиян. Рунет является одним из главных символов открытости России, простое посещение и чтение многочисленных блогов позволяет понять, что российская сеть является одной из самых свободных в мире.
 
По информации сайта metrica.ru ежедневная аудитория российского интернета, например, в ноябре 2010 года достигла 38 миллионов. Российская блогосфера буквально взорвалась в последние годы. В российском интернете насчитывается почти 30 миллионов блогов, их влияние в России только растет, на них все чаще ссылаются традиционные средства массовой информации (6.000 раз в 2010 году против 30 раз в 2005).
 
По мнению многих аналитиков, российская блогосфера в ближайшие года может превзойти традиционные СМИ. Русскоязычная сеть не остается в долгу и перед социальными сетями. В настоящее время пользователи разделяются в основном между двумя крупнымисоциальными сетями, Vkontakte и Odnoklassniki. Следует отметить одну особенность Рунета, его ориентированность на «Made in Russia». Аудитория этих двух сайтов ― люди в возрасте от 20 до 35 лет, что в настоящее время ставит их далеко впереди американского Facebook по посещаемости. Русские также являются мировыми лидерами по количеству времени, проведенного в социальных сетях, обгоняя даже бразильцев! Даже лидер мировых поисковых систем, американский Google не преуспел в России, поскольку более 60% онлайн поиска производится через российскую поисковую систему Яндекс против 20% у Google.
 
В 2010 году многие дела вызвали шум в российском интернете, идет ли речь о манифестациях за сохранение химкинского леса, несчастном случае с машиной вице-президента «Лукойла», протестах против мигалок или же трагических пожаров лета прошлого года. В каждом случае блогеры вели расследование, комментировали, распространяли информацию, чтобы она не была забыта.
 
Во время пожаров блогеры организовали информационные сайты по каждой географической зоне и каждой волонтерской организации для борьбы с огнем. Реакция совершенно удивительная и интересная для российского общества, которое многие комментаторы считают слишком пассивным в историческом смысле. Интернет, в том числе и YouTube, используется русскими, которые хотят общаться или передавать сообщения на самый высокий государственный уровень, как милиционер Дымовский, который подготовил видеообращение, осуждающее коррупцию в милиции. У него вскоре появились подражатели, и в 2010 году «лесные партизаны», террористическая группа, ушедшая в подполье на Дальнем Востоке, использовала YouTube для обмена сообщениями. Не так давно, в декабре прошлого года, высокая активность в интернете позволила участникам различных этнических манифестаций быстро собираться, организовываться, но также распространять множество сообщений, которые были расценены как экстремистские.
 
Импульс к этому новому средству массовой информации не в присущей, как многие любят думать, России ситуации, когда средства массовой информации якобы блокированы, а в поколенческом и глобальном движении. В России президент Медведев является одним из самых известных блогеров, так как он открыл свой собственный блог на платформе Live Journal (ведущей хостинг-платформе блогов в России), у которого теперь более 200.000 подписчиков. Но президент не одинок, в России у большинства политиков, местных депутатов тоже есть свои блоги, их личные страницы, на которых они выражаются, публично. Впрочем, президент попросил их высказываться в блогосфере.
 
Доказательством динамизма интернет-пейзажа в России служит возможность использовать отныне доменные имена на кириллице для более широкого распространения интернета и увеличения его проникновения на территории страны, через людей, которые не обязательно владеют латинским алфавитом. Процесс стало возможным с октября 2009 года, а первый российский запрос на кириллический домен был подан 21 января 2010.
 
Наконец, трудно говорить об интернете, не упоминая увеличившийся риск получения вирусов, вредоносных программ, которые заражают незащищенные компьютеры. Для защиты от них существуют антивирусные программы, например, программы «Лаборатории Касперского», российской компании со штаб-квартирой в Москве, которыми теперь оснащены более 300 миллионов компьютеров по всему миру. История успеха «Made in Russia», начавшаяся в 1997 году, которая прекрасно вписывается в тему модернизации, окружающей развитие сегодняшней России.
 
Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

L’Assaut américain sur les banlieux francaises (1)

En octobre 2005 la France a connu de violentes émeutes urbaines. Présentées comme des révoltes sociales, elles concernaient en fait en majorité des jeunes d’origine non européenne, principalement issus des quartiers périphériques des grandes villes. Les émeutes furent déclenchées officiellement par le décès de deux jeunes délinquants poursuivis par la police et qui sont morts électrocutés après s’être réfugiés dans un transformateur électrique pour éviter un banal contrôle d’identité. Le bilan de ces émeutes a été lourd : En 3 semaines, il y a eu 3 morts, 3.000 interpellations, 10.000 voitures brûlées et le saccage de dizaines d’édifices publics, notamment des écoles, gymnases, entrepôts, commerces, médiathèques ou encore des églises. Ces désordres se sont rapidement transformés en émeutes identitaires, opposant des jeunes français
d’origine arabo-africaines à l’état Français. Au summum de leur violence, près de 11.000 policiers ont été mobilisés pour contenir les fauteurs de troubles. L’état d’urgence a même été décrété à un certain moment. Le coût de ces émeutes est estimé à près de 200 millions d’euros. Ce furent les pires violences urbaines que la France ait connu depuis 1968 .
 
En 2009, un journaliste et romancier allemand, Udo Ulfkotte, publiait un livre tout à fait étonnant intitulé Der Krieg im Dunkeln: Die wahre Macht der Geheimdienste
(La guerre dans l’obscurité : le pouvoir des secrets) dans lequel il développait une thèse selon laquelle ces émeutes n’étaient pas totalement spontanées mais avaient été organisées, et entretenues, via des agitateurs professionnels. Dans son livre, le journaliste assimile cette agitation révolutionnaire à une variante de révolution colorée, mais au cœur de la France de 2005. Sans savoir si cette théorie est juste ou fondée, elle est à mettre en parallèle avec une des conséquences les plus inattendues de ces émeutes, l’intérêt grandissant et affirmé des États-Unis envers ces jeunes issus de l’immigration, français et pourtant en révolte contre l’état Français.  
 
C’est un câble datant du 25 janvier 2007 publié  par Wikileaks qui semble révéler l’affaire. L’ambassade Américaine y affirme développer une politique de soutien et de développement envers les communautés afro-arabes de France, en visant clairement les jeunes musulmans français. Les premiers jets de  cette politique furent fixés en 2001, après le 11 septembre.  Des diplomates américains affirment en effet que l’évolution démographique de la France est telle que de nombreux français d’origine afro-arabe feront partie des décideurs français de demain.  Après le 11-Septembre et la guerre en Irak, il semblait vital au département d’état de tenter d’améliorer l’image de l’Amérique aux yeux des musulmans d’Europe.  Plusieurs personnages sont des acteurs clefs de ce dispositif américain en France.
 
En 2009, Barack Obama nomme Charles Rivkin comme ambassadeur des États-Unis en France. Après une carrière dans l’industrie du divertissement et de la publicité, il a été un des plus importants collecteurs de fonds pour la campagne de Barack Obama. Dès septembre 2009 le ton est donné, l’ambassadeur Rivkin et son épouse sont les invités d’honneur du maire de Villiers-le-Bel pour l’inauguration de la première peinture murale réalisée dans le cadre d’un programme franco-américain d’échanges artistiques et éducatifs sur l’art urbain. 
 

 

Villiers le Bel n’est pas une ville comme un autre, c’est de là que sont parties les émeutes de 2005. En novembre de la même année, l’ambassade des États-Unis d’Amérique invite 24 lycéens français à devenir des ambassadeurs de leur culture aux États-Unis. Le programme « Jeunes Ambassadeurs », mis en place pour la deuxième année consécutive en France, permet à des lycéens de condition modeste de passer 15 jours aux États-Unis, accompagnés et entourés, comme nous allons le voir. 

 

En mars et en avril 2010, une trentaine de jeunes est envoyée aux États-Unis via le programme de jeunesse du Département d’Etat: Visiteurs Internationaux. Parmi ces
jeunes de nombreux responsables d’associations, des rappeurs ou des jeunes impliqués dans le milieu associatif notamment au sein des communautés immigrées, ou d’origine immigrée.
 

 

Ce programme des « Jeunes Ambassadeurs » n’est pas fait nouveau en soi puisqu’une note publiée en 2007 , et qui s’intitule : « L’élection présidentielle française, parfait exemple du succès du IVLP » (International Visitor Leadership Program) » nous apprend  que de nombreux responsables politiques français aussi bien de droite que de gauche (sont cités Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, François Fillon ou encore Christine Boutin) ont bénéficié eux aussi de ce programme. 
 

 

Le 02 avril 2010, Charles Rivkin se déplace à Bondy (une des villes à plus forte concentration de population immigrée de la banlieue Parisienne) à la rencontre des jeunes. Il leur déclare notamment: « Chez moi, c’est différent. Tu peux être africain, indien, mais tu es avant tout américain. […] J’aime parler avec tous les Français. Je sais, et je suis sûr, que le prochain leader français est en banlieue ». Avant de partir, il demande aux jeunes : « Si vous aviez des artistes américains que vous voudriez rencontrer, ce serait qui ? ». Promesse tenue le 13 avril 2010 l’ambassadeur est de retour à Bondy, accompagné de l’acteur noir Américain Samuel L. Jackson et de sa femme, à la rencontre des jeunes. L’acteur déclarera : « Vous êtes l’avenir, saisissez votre chance, construisez-vous un réseau, […] dites que ce n’est pas normal quand je ne vois pas à l’écran des gens qui me ressemblent. ». 

 

Le 24 juin 2010 l’ambassade des Etats-Unis organise un forum  intitulé Create Today  avec des jeunes entrepreneurs américains et français. Lors du déjeuner dans le jardin de la Résidence, les invités ont pu assister à des expositions d’art ou encore écouter la dernière chanson « Vida loca » du groupe de rap Français  Kommando Toxik de Villiers-le-Bel.Le 29 juin 2010, l’ambassadeur américain inaugure le premier Paris Hip Hop Campus à La Villette. Il assiste à la première table ronde sur le thème France vs. US : une nouvelle école de la réussite ! Le 5 août 2010, c’est  Sylvester Stallone, Jason Statham et Dolph Lundgren qui visiteront (avec la délégation de l’ambassade Américaine) la ville de Rosny-sous-Bois, connue également pour sa très forte population d’origine immigrée, ses problèmes sociaux et ses émeutes fréquentes. Sylvester Stallone déclarera après la rencontre:  « C’était formidable de rencontrer des gens de Rosny-sous-Bois, des gens vrais».
 

 

En juillet 2010, pour appuyer ces activités, Mark Taplin est nommé n°2 de l’ambassade des Etats-Unis en France. Diplomate de carrière, M.Taplin est un spécialiste de la diplomatie publique. Avant sa nomination, il était professeur à l’Université George Washington, et plus précisément à l’Institute for Public Diplomacy and Global Communication. Il tenait un blog   qui traitait des méthodes d’influence et du smart power. M. Taplin a été  auparavant Attaché Culturel adjoint en 1984-1987 puis Attaché de Presse adjoint en 1994 à l’ambassade Américaine à Moscou.  De 1999 à 2001 il a été conseiller pour les Affaires publiques de l’ambassade américaine à Kiev, en Ukraine.  De 2002 à 2004, Mark Taplin a été Directeur du Bureau des Affaires de l’Ukraine,  de la Moldavie et  de la Biélorussie au Département d’État américain.
Il a contribué à développer la politique des États-Unis vers l’Ukraine dans la perspective de l’élection présidentielle ukrainienne de 2004. Il a d’ailleurs quitté son poste durant l’été 2004. La « révolution orange » ayant elle commencé le 21 novembre de la même année. De 2005 à 2008, il a occupé ensuite le poste de Chef de Mission adjoint à l’Ambassade des États-Unis de Bucarest en Roumanie. Fervent soutien d’Obama, Mark Taplin est aussi connu pour avoir orchestré la petite campagne médiatique ayant abouti au licenciement d’Alain Joyandet, secrétaire d’Etat français à la Coopération, qui en déplacement en Haïti, s’était interrogé publiquement sur le rôle des États-Unis.En effet, après la prise de contrôle de l’aéroport  de Port au Prince par les troupes Américaines (suite au tremblement de terre qui a frappé l’Ile), celles-ci se sont opposées à l’atterrissage de deux avions français d’assistance humanitaire. Alain Joyandet  déclara souhaiter une enquête sur le comportement des Américains à Haiti pour « savoir s’il s’agit d’arriver, d’aider Haïti, ou d’occuper Haïti». Peu de temps après il sera révélé que ce dernier a utilisé un avion privé pour se rendre en Martinique dans le cadre de ses fonctions ministérielles, puis qu’il aurait bénéficié d’un permis de construire illégal et enfin qu’il aurait passé des cigarettes en note de frais. Trois scandales qui tombaient à point, Alain Joyandet démissionne finalement du gouvernement français le 05 juillet 2010. 

 

 
Taplin et Rivkin ne sont pas seuls pour développer cette stratégie de séduction à l’égard des minorités en France. Toutesces opérations de séduction (que certains  pourraient qualifier de manipulation) sont également orchestrées par Laura Berg, attachée culturelle de l’ambassade, mais surtout par une Française, Randiane Peccoud, qui supervise, depuis une dizaine d’années, les opérations américaines en direction de la communauté musulmane. Particulièrement discrète, cette femme de 53 ans, officiellement « chargée de la société civile » à l’ambassade américaine à Paris n’est pratiquement jamais citée. France-Soir (Comment Ali Soumaré a été « traité » par l’ambassade américaine, 6 août 2010) avait levé le voile sur elle, révélant qu’elle disposait du « meilleur carnet d’adresses français de la diversité (avec) tous les contacts : leaders d’opinion, politiques et associatifs ».

 

Bien sur les ingérences américaines de toutes sortes en France ne sont pas un fait nouveau. Sydney Hooks, un des responsables du Congrès pour la liberté de la culture, un vaste programme financé par la CIA durant la Guerre froide, déclarait déjà en 1941: « Rééduquer, ré-informer le public français, me semble être la tâche la plus fondamentale aussi bien que la plus urgente pour la politique démocratique américaine en France ».  Sydney Hooks, de toute évidence, pensait au public français dans son ensemble. Ce qui est nouveau, c’est de voir cibler cette portion particulière de la population française.
 

Battle for Eurasia (III)


Logistics of political rallies, which were held in conditions of freezing Ukrainian winter (sometimes for few weeks), have left nothing up to chance. All these facts — silent and rapid seizure of parliament in such unstable and unstrained country as Georgia, or part that nearly oppositional non-governmental organization CеSID played — it challenged election results in Serbia even before they were publicized — or the beginning of well-coordinated demonstrations cannot be accidental. In fact, these events are the results of activity of particular people, who were taught the propagandistic methods and united within various movements. These people are revolutionary-professionals to the bone; they organize coups and move from one country to another, from one revolution to another at the expense of non-governmental organizations, i.e. at the expense of American interests in Europe. Common trait of all these revolutions is the emergence of youth movements in each country — absolutely similar both in form and in content — and similar technique of carrying the revolution out…..

The first color revolution that took place in Serbia in 2000, was mostly organized by youth movement called ’’Otpor!’’ — the real moving force of students protests. Alexander Marich, one of its leaders has later confirmed «his direct connections with State Department and White House employees, and also he acknowledged that the U.S. Agency for International Development, international organization „Freedom house“ and Soros Foundation „Open society“ financed the most part of campaign». Marich confirmed that «training seminars took place in Budapest, Bucharest and in Bosnia during the spring, prior to these events». «Otpor» movement activists met there with the functionaries of Albert Einstein Institution and also with leaders of Polish movement «Solidarnosc» (Solidarnosc). As Marich asserted, the technologies they used were straightly casted by non-violent methods of Sharp and Ackerman’s actions and the aim of it was «to discredit the governments, to incline people for civil disobedience and peaceful demonstrations. Everything was under the authority of association with no definite executor. Besides, the movement was to position itself as something distant from politics and mainly to draw undecided youth1 attention to its side.» Also the group was obliged «to use short messages and slogans, and activists were to be picked out due to their appearance in order to represent the movement properly, giving it touch of romance and freedom-loving, and to inspire the followers with the ideas of «special purpose2». And finally the movement could counted on broad support of leading world mass-media, which filtered and sorted information out to present the demonstrations as spontaneous meetings of youngsters, striving for freedom and democracy and longing for integration into international society.

After the Serbian success, two of «Otpor» members, Alexander Marich and Stanko Lazendich were employed by «Freedom house» and sent to widespread their skills and knowledge to other countries and to support preparations for other revolutions: in Georgia in 2003, and in Ukraine in 2004. The support mostly consisted of training: both methods of non-violent resistance, techniques of negotiations with authorities and also of logistics, which was essentially important for arranging the weeks-long demonstrations. It proved particularly useful to Ukraine, where demonstrators were given thousands tents and bedspreads to defend them from hard frost in the camp set up in the Square of Independence. During the entire stay at Maydan free-meals were served.

Symbols that these fraternal groups use (clenched fist) leave no doubts whatsoever about their correlation, whether we look at Ukrainian movement «PORA!», Kirghiz «KelKell» or Georgian «Kmara». It’s necessary to notice that such groups also exist in the countries that are (so far?) not going to carry out revolution. These are Byelorussian «Zubr» or Albanian «Mjaft», for instance. By the way, in Albania significant demonstrations are going on right now. Uzbek movements «Bolga» and «Youkol» and Azerbaijani movement «Jok» are also worth mentioning. Mind that it were activists of Georgian «Kmara», who carried out the trainings for their Russian fellows from «Oborona» — adding fuel to the flame of intense relationships between two countries. Speaking of «Otpor», in 2003 this movement was transformed into Serbian political party that deplorably failed Parliament election of the same year and then dissolved into Democratic Party (DS) of Boris Tadić, current President of Serbia. The most part of members of this movement re-trained into experts of local political analysis, being employed by such institutions like Center of applied non-violent actions and strategies (CANVAS) and National commission of justice and conciliation (CNVR).

One of the former «Otpor» members, Ivan Morovich has collaborated with the above-mentioned International center of nonviolent fight, «York Zimmermann Inc» company and with videogame developers «BreakAway Ltd» since 2003. He helped the latter with making a videogame «A Force More Powerful. The Game of Nonviolent Strategy», which came out in 2005. The game is based on different strategies and tacticsof acting without using force — these tactics were used in many countries to overthrow «dictatorships», «enemies of democracy and human rights», with Milošević being one of them. Thereby, the circle closes and practice unites with theory of developing videogames of Eckerman based on present or future scripts of color revolutions we spoke about. We have to mention another peculiarity of color revolutions. They are characterized by uniting nationalism and anti-imperialism (in this context it doesn’t matter whether it’s Russian or post-Soviet), while nationalists and radical right groups play an important role in the riots. This is exactly the case of Serbia and Ukraine. This is why we talked about orange-brown front of anti-Russian powers and heterogeneous coalition that united pro-Western democrats with radical right neo-nationalists. All these movements are openly anti-Russian. Today such alliances, where weak and heterogeneous liberal opposition comes out side by side with skinhead-nationalists, supporting leftist national-Bolsheviks or basically ultra right movements are commonplace.

Results of color revolutions and their prospects

We’ve been able to see that Goal of color revolutions is to reinforce the American presence (and, consequently, presence of NATO) in the center of Eurasia, around Russia — in order to carry out geostrategic and geopolitical tasks, formulated in theories of such geopolitical strategists like Mackinder and Spykman. It’s worth mentioning the rightness of their predictions that Eurasia is going to be the most important worldwide region in terms of energy resources, population and ties between civilizations. Color revolutions have a lot of in common, indeed. Particularly, it’s the orientation on countries that are admittedly important due to geographic or political (neighboring Russia) reasons or due to their location the energy corridors. But another common trait of color revolutions is orientation on countries with rather weak or unstable political regimes. Russia and Byelorussia, for instance, aren’t concerned about threat of such coup because necessary countermeasures as prohibition of non-governmental organizations activity and banishing revolutionist-mercenaries from the country have been undertaken at once. However, Russia somehow novelized taking upon a development of a large-scale youth movement «Nashi» that served for prevention of any attempts to get out on the streets or to resist the regime. Besides that, the activity of Soros Network and its subsidiaries was simply banned in Russia and Byelorussia alike.

According to Karine Ter-Saakyan, governments that came to power after color revolutions had no future by the time of 2008. She claimed: «The failure of color revolutions in the post-Soviet world is absolutely natural, it’s simply unavoidable. Democratic society and free market George Bush was enthusiastically promoting, seemed to be the targets of these revolutions — and they turned out to be untimely.» In practice these color revolutions, named after flowers mostly — like revolution of tulips, pinks, roses — faded away. What happened to Ukraine and Serbia is quite symbolic in fact — these countries showed that leaders who came to power due to results of color revolutions are unable to maintain even the minimum economic stability, while opening the economic system to American investments didn’t work out. This tendency broke down minimally by its long-lasting political projects. Prooflessness of this strategy became quite clear. Countermeasures can be successfully carried out — Russia and Byelorussia make good examples of that. Moreover it’s obvious that financial crisis hit the budget of color revolutions. And, finally, swift diplomatic and military response of Russia in August of 2008 clearly showed that it is ready to resist this democratic violence and to protect its citizens even abroad.

Now all that intellectual energy that spearheads of color revolutions waste on different attempts to destabilize Russia could be as well aimed at measuring and estimating effect of Arab spring. The losses are still beyond count, but they can affect Europe, Russia and America in the long run.


1«At Moscow yards» by Patrice Vilal pages 149 and 150
2 «At Moscow yards» by Patrice Vilal, page 151

Battle for Eurasia (II)


So, after the Second World War Europe was divided into two with an Iron Curtain, the USSR was consider the major bidder for Eurasian dominion and at the same time «Promethean» movement, desperately wishing to split the Union into separate pieces, was actively supported by the CIA. American strategists were going to try out the geopolitical skills of their ideologists for real, attempting to girdle Russia with a network of buffer countries, allowing the USA to promote their own Eurasian policy. They’ve used an utmost innovative approach: they’ve organized the delusively spontaneous wave of people’s riots against existing regimes in the neighboring countries, but without usage of violent fights and via the well-arranged network of underground organizations. In order to do so, they’ve created a variety of associations and NGOs. They’ve dubbed themselves champions of democratic principles but mostly they’ve been only protecting American political interests in the countries that it recognized as unreliable and non-democratic. I.e. these are the countries that do not enter Western alliances and belong to the union of non-allied states. That strategic concept is not new; it is dated by the 80s, the height of the Cold War. Strategy developed into tremendous number of NGOs, funded by Reagan government in order to weaken Soviet influence and oppose it.




They included USAID, USIP and NED, which is an international democratic staff training institution itself and administers various liberal associations that promote democratic values. We’d also mention the Institute for study of the USSR and American Committee for Liberation of Bolshevism, which leader of Promethean movement joined after the WWII. This list also features Aspen Institute, Jamestown foundation and The American Committee for Peace in the Caucasus that organized, funded and maintained the jihad against Soviet soldiers in Afghanistan. This committee prototyped the Freedom House — heart of the system, found in 1941 to resist fascist influence and afterwards, influence of the Soviet Union. The list wouldn’t be complete if not for Heritage Foundation, found in 1973 as a tool of President Reagan’s anti-Soviet doctrine and being one of the most prominent conservative «think tanks» of America. There’s also the «Open Society» network of the Soros Foundation, intended to promote liberal principles and democracy at the post-Soviet space via their subsidiary associations. Finally, we have to mention AEI that is considered to be the right wing of the liberal Brookings Institution «think tank» along with American Enterprise Institute.


Albert Einstein University, found by Gene Sharp is of peculiar interest to us. Its founder is an American public activist and an author of the book «From dictatorship to democracy» — truly a textbook for the non-violent means of fight against dictators’ regimes. Most part of youth movements, funded by above-mentioned NGOs that expect them to overthrow the undesirable governments. Gene Sharp politicized the means of non-violent fight for the case of possible resumption of the Cold War in order to prepare European resistance for probable invasion of the Red Army. This little-known philosopher has been publishing his works on the non-violent fight since 1985 till 2005. Since 1987 he was carrying out internal NATO trainings. It is worth mentioning that since the 90s, participation of Colonel Robert Helvey, former employee of American CIA, allowed the institute to be lavished with financial injections of Republican IRI center — GOP-associated «think tank» that is also one of four NED branches. Simultaneously with these theories, we have to reviews the activity of ICNC, headed by Peter Ackerman. Ackerman proclaims the tactical advantage of non-violent fight within the framework of global informational society. His plans stipulate the development of videogames, based on real or probable (future) theaters of war and civilian coups. Thus, theories of Sharp and Ackerman are the cornerstones of global misinformation system and ideological war that are necessary to inspire the bloodless revolutions. This ideologically-cultural impact, carried out via Internet communications, civil journalism and social networks will allow spreading the unnoticed messages, fiddling with the subconscious incentives. Along with application of innovative means за ideologically-cultural influence, we’re to see the non-violent state coups as large as life: mass «color» protests, usage of social networks to destabilize a country or wage an information war, i.e. non-violent internet-war. We might state that few observers grasp the importance of funding and the scope of activity of all these association, «think tanks» and non-governmental organizations (NGOs). Also, few observers have understood their common origin within the framework of a single tool of geopolitical impact.

Color revolutions at the Russian threshold

With the collapse of the Berlin Wall, Iron Curtain moved to the East. Weakening of the Soviet (and therefore, Russian) influence indirectly suited NATO geopolitical interests. In addition to that, NATO and the EU expansion was re-dividing Europe. According to Italian expert of geopolitics Tibério Graziani, Eastern European countries, joining the NATO, have created an American jumping ground for attack at Eurasia. In September of 1997 one of the most influential American political scientists Zbigniew Brzezinski published an article regarding Eurasian geopolitics and American dominion, which was to be preserved (according to him) via splitting Russia into three separate parts, united with a name «Russian Confederation». Brzezinski offered to split Russia in order to liberate the Western and Eastern Siberia from the burden of Moscow bureaucracy, having stated in his magnum opus that it will «reduce Russia temptation to get back to its imperial agenda» and, therefore, won’t stand in the way of improving American control over Eurasia. Besides, there are certain traditional Russia allies within the Russian sphere of influence and among its neighbors — they don’t urge to enter NATO, resisting its expansion to the East. These countries are strategically important in political and geographic senses, thus, making perfect targets for democratic coups that are often dubbed the color revolutions.


2000, Serbia: Soros-affiliated organizations — Open Society, Freedom House and NED have organized the mass people’s rallies between two rounds of presidential elections in 2000. Revolution, supported by nationalists (as it is also to happen in Ukraine) was dubbed the Bulldozer Revolution, because thousands of miners have used them to assault the capital and the parliament, having even failed to wait until the election results to be published — that testifies to an apparent democratic nature of revolution, of course. New government appointed Prime Minister who was soon killed for extraditing Slobodan Milošević to the International Criminal Tribunal, where the latter died in the preventive detention cell before the sentence was made. American troops have built the Camp Bondsteel military base in Kosovo and completed the sovereignization of this Serbian province. 10 years from that, in 2010 majority of the UN country-members still wouldn’t recognize the independent formation. At the same time Serbian is doing its best, trying to negotiate its way to the EU, while state of national economy is simply disastrous. Weakened government doesn’t stand a single chance to win the forthcoming elections.


2003, Georgia: here was the classic scheme — opposition proclaims the elections results to be forged and hit the streets. Demonstrators made Eduard Shevarnadze leave the presidential post and seized the power. That is the Rose Revolution. Having become a President, its triumphed leader Mikhail Saakashvili opened the country for American and Western economic interests and reflected upon joining the NATO and the EU. Quite naturally, he has broken all the ties with the neighboring Russia. Five years after that, in August of 2008, Saakashvili bombed the population of South Ossetia, killing lots of Ossetians, most of whom had double Russo-Georgian citizenship, along with the UN-authorized Russian peacemakers. Moscow struck back and ousted the Georgian military attack, which was supported by American and Ukrainian officers-instructors. As a result, the country was brought to ruin. Elections of 2008, when President Saakashvili was re-elected were strongly condemned by the global community that perceived them as non-democratic.


2004, Ukraine: Viktor Yushchenko and Yulia Tymoshenko opposed President Viktor Yanukovych during the elections — the former two politicians featured the Western support and sympathies of the global community. Different results were published after the vote and thousands of Ukrainian held a rally at the central square of Kiev, where Viktor Yushchenko called for non-violent resistance to dictatorship. OSCE and Freedom House have condemned the election results, while Vladimir Putin and Alexander Lukashenko have recognized Yanukovych’s victory — he was the one, whom the Ukrainian election committee dubbed the winner as well. After two weeks of skillfully arranged rallies that united liberal and radical right movements and given the strong mediating pressure (OSCE, NATO, Council of Europe and the Euro-Parliament…) election results were abrogated and the third round was held, which the Western candidate Viktor Yushchenko won. This was the Orange Revolution. After the presidential term, country was devastated and in 2009 Yushchenko wasn’t re-elected, having gained less than 5% of the votes. Nobody was surprised that it was Viktor Yanukovych who became the new President, while Yulia Tymoshenko — ultra-nationalist and a symbol of Orange revolution and westernizers — was accused of corruption.


2005, Kirghizstan: Kirghiz opposition challenged the results of parliamentary elections and brought demonstrators to Bishkek from the south of the country — they overthrow President Askar Akayev. This was the Tulip Revolution. National Council chose pro-American candidate Kurmanbek Bakiyev who was the President and Prime Minister at the same time. When the situation stabilized Bakiyev sold several natural resources deposits to Americans and built an American military base in Manas. Being accused of corruption and deterioration of the national economy, he lost the power in 2010 after yet another people’s uprising.

Battle for Eurasia (I)

 This article was published on the website : www.win.ru
An uneasy situation has emerged in Arab world, shattered by revolutions; its further destabilization can break several countries into small pieces. This is the scenario they’ve prepared for us and now they will try even harder to bring it life. But it will never happen anyway.
Dmitry Medvedev, Vladikavkaz, North Ossetia, 22th of February 2011


During the last 10 years there was a tidal wave of revolutions at the post-Soviet spaces (in Central European and Central Asian countries). These revolutions — at least those of them that ended — caused the change of power and political re-orientation of the above-mentioned states. All those changes had one similar violence-excluding scenario. All of them were portrayed by mass media as democratic revolutions, led by younger people, who needed freedom and wanted to break free from pro-Soviet, semi-democratic corrupted political systems. Those «color revolutions» or «Orange revolutions» (named after revolution in Ukraine) were presented to us as a logical and complementary continuation of «velvet revolutions». This was the way Eastern European countries started to unyoke themselves from the Soviet Union. We’ll see however that these political changes were neither coincidental, nor caused by political will of opposition. Those were carefully planned geostrategic operations,which were organized and controlled from without the countries of action. 


In the 20th century American global supremacy replaced the British one. One dominating maritime power changed another, but approach to the global affairs — especially the continental ones — didn’t. This persistent necessity to maintain its presence in the center of Eurasia was the main priority of any major state policy (Britain in the 19th century and America in the 20th century). And by all means it led to reduction of Russian authority in this area, which was full of Russia’s neighboring states, by the way. You should take into account the theory of continental presence, if you want to understand the rules of Russo-American and Russo-English relationships within the framework of the Great Game that took place at Central Asia in the previous century. In fact, both England and America obeyed the same geopolitical laws and geographical limits. Their itch for the world supremacy should have got over two obligatory obstacles, caused by island situation. Firstly it was mastering the ocean spaces (which led to their naval power) and then the obligatory integration (not to remain isolated) with geographical world center with its lots of people and the majority of energy resources, where the history of the world was being written. This aim was clear from Anglo-Saxon political doctrine, which defined relations between countries as the rivalry between so-called maritime powers (England and America) and continental powers (Germany, Russia, China). Halford Mackinder (1861-1947) — one of the fathers-architect of modern geopolitics — has forged the term «Heartland», which was situated in the center of Eurasia. It is an area of modern Siberia and Caucasus. Mackinder was afraid (it was a period before the Second World War) that this zone will become completely sovereign. America then would be kept away from world dominion because of its overseas position. According to his words, the biggest danger was the possible union of two great continental states — Germany and Russia. That’s why he claimed to establish common front for concerned countries to prevent Russian-German coalition. In 1945 he considered the USSR to be the supreme power, which is able to unite this «Heartland» due to its sheer size and influence. So, by default the USSR was the main rival of America.


According to the second theory by Nicholas Spykman (1893-1943), the main zone meant not just the «Heart of the World», but rather and interim area between «Heartland» and coastal seas. This theory, complementing the first one, showed how important was an idea to deprive the main continental power of outlet to the sea (former USSR and Russia since 1991). For this sake common front was to be established, thus creating a buffer area between the USSR and neighboring seas (the North Sea, the Caspian Sea, the Black Sea and the Mediterranean Sea). According to historian Nataliya Narotchnitskaya, Russia is still prevented from getting a sea outlet. The matter here is the attempt «to keep the north of Russia off the area of world energy ellipse, which consists of Arabian Peninsula, Iraq, Iran, Persian Gulf, the Northern Caucasus (Russian part) and Afghanistan. The point is to seal access to the gulfs, seas and oceans, important energy recourses for Russia. And in the end, the point is to press Russia back to the north and east, as far from the Mediterranean, Black and Caspian Seas as possible. It is allegedly the first penetration line — it stretches from the Balkans to Ukraine (to control the Aegean and the Black Seas) and the second line, which stretches from Egypt to Afghanistan (thus, allowing to control the Red, Caspian Seas and the Gulf). There’s nothing new to this strategy, only some oil interests». Also the subject is to separate Russia from Western Europe in order to prevent the continental unions between two dominating states. In the beginning of 21st century they are Germany — the first European power —and strengthening Russia.

Back to the origins of color revolutions: division project for Russia

Intention to weaken and split Russia into many pieces is as old as the hills. In the 19th century, during the period of great geopolitical game at the territory of Central Asia and Caucasus, Russian and British Empires were rivals. England then has clearly understood an importance of lands Russia has recently conquered — the Ottoman Empire — and its threatening factor. These territories open the way to Mediterranean and Black Seas for Russia. Since 1835 England has tried to destabilize Russia via supplying weapons to the Caucasus (mind the case of English schooner «Vixen») and creating Chechen and Circassian committees at the Parisian Congress in 1856, where Crimean war was concluded.


Caucasus front will likely be a Russian underbelly in the 20th and 21st centuries alike. England and America will try to use it in order to destabilize Russia. In the beginning of the 21st century leaders of Russian Muslim republics in the Caucasus and Central Asia tried to unleash wars for independence. There were two contestants in the opposition: both were supporters of territorial nationalism and common Turkish union (Turkish intelligence played an important role here by preaching Turkish reunion). Aim of separatists was to gain the disposition of Western democratic countries. They called to help Caucasian republics to get the sovereignty at the Versailles Congress. Bolsheviks has given no chance for such separatist sentiments though. People, who have stood for independence since 1992, had to live in voluntary exile. The first wave has immigrated to Istanbul and it has damaged the reputation of the movement, mixing it with Turkish expansionism. The second wave went mostly to Europe, France and Germany. At that time Bashkir Zeki Velidi considered France as a «center of Turkish-Muslim war against Russia». Polish Prime-minister Józef Piłsudski called this movement «Prometheism». Soon its adherents started publishing a magazine of theirs in France, Germany, England, Czechoslovakia, Poland, Turkey and Romania. These people took English and Polish sides, when the Second World War was started and Molotov-Ribbentrop Pact between Germany and the Soviet Union was signed. This movement had considerable financial support in Poland. And French «France-East» committee — being under the auspices of Senate leader Paul Dume — rendered them political support as well. Their main aim was to create Caucasian Federation of the Swiss kind.


After defeat of Poland, Nazi strategists carried on with this movement. They’ve planned to split the USSR into many little territorial entities, which would be easier to control and conquer. That’s why Germans had established SS legions in Russian Turkestan and similar divisions in the Muslim Caucasus. After the Soviet victory its borders were recognized by the League of Nations, so «Prometheism» movement turned to America, who seconded «Prometheus League of Atlantic Charter» establishment. The movement had the backing of Turkish Muslims, then Catholics, anti-communists and national socialists as well. Suddenly the movement was supported by the CIA. During the Cold War the CIA had used it against the USSR. It caused great ideological confusion, which is why «Prometheism» movement developed furthermore, constantly remaining considerably anti-Russian. In general, we can call it a sort of united orange-green front, absolutely heterogeneous coalitions of Western and Caucasian Muslim separatist agenda aimed against Russia.

Le traité de sécurité paneuropéen : une fontaine de jouvence pour l’Europe?

Je me permets de reproduire ci dessous le texte que m’a fait parvenir un jeune étudiant en journalisme de 21 ans, vivant en Belgique. Adrien Koutny est passionné depuis toujours par l’Europe de l’est et plus particulièrement par la Russie. Par le biais de ses articles, il aimerait contribuer à changer l’image encore trop négative qu’à la Russie aux yeux des pays occidentaux.
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Le 29 novembre 2009, Dmitri Medvedev, actuel président de la Fédération de Russie, a présenté un projet de traité de sécurité devant réunir les pays européens. Cet accord aurait avant tout pour objectif de resserrer les liens de l’OSCE avec les membres de l’Otan présents en Europe. Le projet russe a d’ores et déjà rencontré l’assentiment de diverses grandes nations européennes (Espagne, Royaume-Uni, France), mais reste à l’heure qu’il est lettre morte. Pourtant, il pourrait représenter la tête de proue d’un navire trop souvent en perdition dans un monde troublé.

Le renforcement des liens OSCE-UE permettrait avant tout de pallier aux coupes européennes dans les budgets de la Défense effectuées au lendemain de la crise de 2008. La France et le Royaume-Uni se sont rapprochés et ont pour projet de partager des porte-avions. Cet accord inédit, engageant deux pays responsables de 50% des dépenses militaires européennes,  démontre bien les inquiétudes du vieux continent. Les puissances émergentes, notamment les membres du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) marchent de plus en plus allégrement sur les plates-bandes des nations vieillissantes d’Europe. La Russie, qui par ailleurs modernise actuellement son armée, a émis l’idée d’un traité européen de sécurité collective. Cet accord  prévoit notamment que toute action militaire se doit de rencontrer l’aval des autres pays signataires.
Cette clause, négociable comme toutes les autres, permettrait à la Russie d’empêcher l’OTAN d’agir unilatéralement. L’ennemi d’hier se verrait affaibli, et les alliés « indésirables » de Moscou (Syrie, Belarus, Iran) seraient dès lors à l’abri de toute offensive européenne. Un autre mécanisme, comparable à celui régissant l’Alliance Atlantique, poussera les pays membres à tous se considérer comme attaqués si au moins un des pays l’est.

La Fédération de Russie semble désormais chercher l’apaisement avec l’OTAN et les États-Unis, et ce malgré le fait que leur nouvelle doctrine militaire désigne l’OTAN comme principale menace extérieure. Les relations entre Dmitri Medvedev et Barack Obama paraissent relativement bonnes, nonobstant certains points de divergence. La guerre en Géorgie en 2008, le bouclier anti-missile américain en Europe, l’éventuelle adhésion à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie ainsi que les manœuvres de l’alliance atlantique aux portes de la Russie sont autant de pommes de discorde. La coopération en Afghanistan, la signature du traité START (dénucléarisation bilatérale) et l’ensemble des éléments de la doctrine « reset » viennent  cependant contrebalancer les dissensions énumérées ci-haut. Les dirigeants du Kremlin ne se départissent cependant pas  des préceptes de la realpolitik. L’intégration russe dans le dispositif sécuritaire européen permettrait à Moscou de discréditer encore un peu plus l’OTAN. Cette organisation sécuritaire, qui a pendant presque un demi-siècle fait face aux chars du Pacte de Varsovie, est aujourd’hui en perte de vitesse. Beaucoup se questionnent quant à son utilité alors que l’ennemi soviétique a disparu dans les limbes du temps. Avec la création d’un traité paneuropéen de sécurité, l’OTAN ne détiendrait plus le monopole de la Défense sur le vieux continent. Moscou se positionnerait alors en leader potentiel, au vu des ses importantes capacités militaires et de la largeur de ses ressources en matières premières. Par ailleurs, des voix se font entendre en Occident, plus particulièrement aux États-Unis, réclamant l’intégration de la Russie dans l’alliance atlantique. Ce soudain intérêt semble être un réflexe compulsif face au projet russe de sécurité européenne, qui priverait quelque peu l’Oncle Sam de son rôle de protecteur de l’Europe. Cela pourrait répondre également à une volonté d’encerclement stratégique de la Chine. Par ailleurs, certains voient cette démarche comme la seule pouvant définitivement réconcilier un continent.

La signature d’un traité paneuropéen de sécurité pourrait porter un coup décisif à un projet américain que la Russie n’a jamais porté dans son cœur : le bouclier anti-missile. Officiellement dirigé contre des « états voyous » (ndlr : George W. Bush) tels que l’Iran ou la Corée du Nord, l’ours russe l’a cependant toujours appréhendé comme une menace majeure. Récemment, Washington a trouvé un accord avec la Roumanie pour l’installation de certaines composantes de ce bouclier. Le déploiement de ce système déréglerait totalement l’équilibre militaro-stratégique en Europe, la Russie se trouvant dès lors en position de faiblesse. Ce mercredi 18 mai, le président russe a par ailleurs promis de renforcer le potentiel nucléaire de son pays au cas où il ne trouverait pas un terrain d’entente avec la Maison Blanche. Cette menace fait suite à une autre, qui consistait à dire que la Russie installerait à Kaliningrad (enclave russe au nord de la Pologne) des missiles Iskander capables de toucher les plus grandes capitales européennes. La Russie manie tout aussi bien le bâton que la carotte. Elle se veut conciliante, mais n’hésite pas à user d’une rhétorique belliqueuse tant que ses exigences les plus fondamentales ne sont pas respectées. 

La Fédération russe cherche également à assurer sa propre sécurité face à l’appétit grandissant du voisin chinois. De nos jours, les deux puissances coopèrent au sein de l’Organisation de Shangaï, qui vise à protéger le continent  asiatique d’une incursion américaine. Pourtant, à Moscou on s’inquiète. Le pays partage 4300 kilomètres de frontière avec la Chine… L’homme de la rue n’oublie d’ailleurs pas que les seules invasions qui ont réussies venaient de l’est. Les raisons de cette inquiétude sont qui plus est des plus fondées. La Chine vit un essor économique et démographique qui la pousse à prospecter en dehors de ses frontières pour répondre à  ses besoins. Son emprise sur grande nombre de pays africains est déjà une réalité. Les Européens ont d’ailleurs l’audace de s’insurger en criant au colonialisme ! Reste que l’Empire du Milieu risque de comprendre tôt ou tard qu’il ne sert à rien de chercher au bout du monde ce qu’il peut prendre juste à côté… Au nord, la riche Sibérie s’étend sur des espaces gigantesques. On y rencontre quelques zones de peuplement, mais dans l’ensemble c’est assez désertique. Cette réalité ne va qu’en s’empirant : les jeunes quittent toujours plus nombreux leurs provinces reculées pour se rapprocher des grands centres économiques du pays. Quant à la Chine, elle favorise l’immigration (souvent illégale) de ses citoyens vers la Sibérie, dans une stratégie qui rappelle le colonialisme cromwellien. Le Kremlin n’est pas aveugle et se rend bien compte que dans ce contexte, les rapports de bon voisinage avec le dragon chinois ne peuvent pas durer éternellement. Il tente déjà de limiter l’influence croissante des Chinois près de la frontière en réduisant les importations et en compliquant l’octroi de visas. Des incitations financières sont offertes aux personnes souhaitant s’installer dans la région. Pour lutter contre le danger que représente le principe des vases communicants, la Russie renforce sa présence militaire dans ces contrées reculées. Cependant, que pourra-t-elle faire face à une armée par dix fois supérieure en nombre et de mieux en mieux équipée ? Sans appui international, leur fameux patriotisme ne fera sans doute pas le poids. L’appui européen pourrait être l’élément qui calmera les ardeurs de Pékin. Moscou espère par ce biais que le fleuve Amour, qui gorge ses provinces les plus orientales, ne devienne pas le fleuve de la haine…

Finalement, nous pouvons affirmer que la création d’une alliance sécuritaire paneuropéenne intégrant la Russie est dans l’air du temps. La coopération militaire entre la Russie et ses partenaires européens est de plus en plus prégnante. La vente de navires porte-hélicoptères français de type « Mistral » à l’armée russe n’en est qu’un exemple. Récemment, des soldats allemands ont suivi les traces de leurs ancêtres en se rendant en Russie. Ils y ont effectué des manœuvres, avec l’assistance technique de leurs homologues locaux. La politique de la main tendue prônée par Moscou semble sincère. Le Kremlin ne se cache pas qu’il tente d’occuper un rôle plus important en Europe, sans pour autant chercher à rétablir l’hégémonie d’antan. Il est dorénavant urgent de rompre l’isolement diplomatique dans lequel les Occidentaux souhaitent confiner la Russie. Il en va de notre sécurité, à l’heure où l’émergence des puissances de demain redessine la carte géopolitique mondiale. L’Europe se trouve à un tournant de son Histoire.

La Russie 2.0

Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti
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L’avènement d’internet, une des plus grosses révolutions de l’après guerre, si ce n’est la principale a bien évidemment également concerné la Russie. Selon les statistiques, le pays comprendrait près de 46 millions d’internautes en 2010, sur 143 millions d’habitants. Le taux de pénétration d’Internet serait donc de 30% et près de 22% des Russes se connecteraient à Internet chaque jour, 9% au moins une fois par semaine. Les russes représentent aujourd’hui 3% des surfers du globe. La Russie est d’ailleurs le second pays européen après l’Allemagne quand au nombre d’utilisateurs, mais pourrait d’ici 2012 devenir le premier.
 
De 2002 à 2010 la hausse de l’accès à Internet a été exponentielle, une croissance assez bien répartie sur le territoire et que l’on ne retrouve que dans d’autres pays en forte croissance, comme la Chine (420 millions d’utilisateurs), l’Inde (239 millions d’utilisateurs) ou le Brésil (75 millions d’utilisateurs). Ces 4 pays, qui sont également connus sous le nom de les pays du BRIC, devraient du reste d’ici 2015 voir leur nombre d’utilisateurs à Internet doubler, atteignant 1,4 milliards de connectés.
Dans un pays qui a longtemps souffert du silence (sous l’URSS) et de l’absence de possibilité de réellement exprimer toutes ses opinions, l’internet Russe (ou Runet) est devenu en quelques années l’une des principales sources d’information, mais aussi d’expression des Russes. Runet est l’un des principaux symboles de l’ouverture de la Russie et une simple visite et lecture des nombreux blogs contenus permet de comprendre que la toile russe est l’une des plus libres du globe.
Selon le site d’information metrica.ru l’audience journalière de l’internet russe a par exemple atteint 38 millions en novembre 2010. La blogosphère Russe à littéralement explosé ces dernières années. Seraient aujourd’hui recensés dans l’internet Russophone, près de 30 millions de blogs, et leur influence ne cesserait de accroître en Russie, ceux-ci étant d’ailleurs de plus en plus cités par les médias traditionnels (6.000 fois en 2010 contre 30 fois en 2005). Pour nombre d’analystes, la blogosphère Russe pourrait d’ailleurs dans les prochaines années prendre le pas sur les médias traditionnels. Le net russophone n’est pas en reste sur les réseaux sociaux. Actuellement, les internautes se partagent  principalement entre deux principaux réseaux sociaux, Vkontakte et Odnoklassniki.
Il faut noter une particularité du Runet, celui justement d’être très orienté vers le “Made in Russia“ L’audience de ces deux sites est très fortement concentrée dans la tranche d’âge des 20 à 35 ans ce qui les place pour l’instant très loin devant l’américain Facebook quand à la fréquentation. Les Russes sont d’ailleurs les leaders planétaires du temps passé sur les réseaux sociaux, loin devant les brésiliens! Même le leader planétaire des moteurs de recherche, l’américain Google, ne perce pas en Russie puisque plus de 60% des recherches en ligne sont faites grâce au moteur de recherche Russe Yandex contre 20% pour Google.
En 2010 de nombreuses affaires ont créé des Buzz sur Internet en Russie, que l’on pense aux protestations pour la préservation de la forêt de Khimki, à l’accident de voiture du vice président de la société Loukoïl, aux manifestations contre les gyrophares ou encore lors des tragiques incendies de l’été dernier. Dans chacun des cas, les blogueurs ont enquêté, commenté, relayé, et réellement fait vivre l’information, pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli.
Lors des incendies, les blogueurs ont organisé des sites d’information par zones géographiques et des organisations de volontaires zone par zone pour aller combattre les incendies. Une réaction tout à fait surprenante et intéressante pour une société Russe que de nombreux commentateurs trouvent trop passive face au sens de l’histoire. Internet, via Youtube est notamment utilisé par les Russes, qui souhaitent communiquer, ou faire passer des messages au plus haut niveau de l’état. Le cas du policier Dymovski qui avait fait un message vidéo pour dénoncer la corruption dans la police. Celui ci a rapidement fait des émules et en 2010, ce sont les “partisans de la forêt“, un groupe terroriste qui avait pris le maquis en extrême orient qui s’est servi de Youtube pour communiquer. Plus récemment, en décembre dernier, une très forte activité Internet a permis aux participants des différentes manifestations ethniques de rapidement se réunir, s’organiser, mais également de faire passer nombre de messages jugés extrémistes.
L’impulsion vers ce nouveau média n’est pas comme beaucoup aiment à le laisser penser propre à la Russie dont les médias seraient verrouillés, mais un mouvement générationnel et global. En Russie, c’est d’ailleurs le président Medvedev qui est le plus célèbre des bloggeurs, puisque celui-ci a ouvert son propre blog sur la plateforme Live Journal (la principale plateforme d’hébergement de blogs en Russie) et celui-ci compte désormais plus de 200.000 abonnés. Mais le président n’est pas le seul, la plupart des hommes politiques, des élus locaux ont en Russie également leurs blogs, leurs pages personnelles sur lesquelles ils s’expriment, ouvertement. Ceux-ci ont du reste été priés par le président de tout simplement investir la blogosphère.
Preuve du dynamisme de la scène Internet en Russie, la possibilité de désormais déposer des noms de domaine en cyrillique afin de pouvoir répandre plus largement Internet et augmenter la pénétration sur le territoire, à travers des populations qui ne maitrisent pas forcément l’alphabet latin. Le processus a été rendu possible dès octobre 2009 et la première demande russe en cyrillique a été déposée le 21 janvier 2010.
Enfin, il semble difficile de parler d’Internet sans parler du risque croissant apporté par les virus, ces logiciels malveillants qui contaminent les ordinateurs qui ne sont pas protégés. Pour s’en prémunir, des anti-virus existent, comme celui de Kaspersky-Lab, une société russe, dont le siège est à Moscou et qui équipe aujourd’hui plus de 300 millions d’ordinateurs dans le monde. Une success-story “Made in Russia“ commencée en 1997 et qui s’inscrit parfaitement dans la thématique de modernisation qui entoure le développement de la Russie d’aujourd’hui.

Le rivoluzioni colorate in Eurasia (III)

 
Le rivoluzioni colorate ai confini della Russia

Dopo la caduta del muro di Berlino, la cortina di ferro si sposta verso Est. Il riflusso dell’influenza sovietica e in seguito della Russia porta a favorire indirettamente le mire geopolitiche atlantiste. L’estensione di NATO e Unione Europea sovrapposte crea una nuova divisione dell’Europa. Questa satellizzazione dei paesi dell’Est Europa da parte della NATO, ha fatto di una parte dell’Europa orientale una testa di ponte dell’America per attaccare l’Eurasia[30], secondo l’esperto Italiano di geopolitica Tiberio Graziani. Nel settembre 1997 uno dei più influenti politologi americani, Zbigniew Brzezinski[31], ha pubblicato un articolo[32] sulla geopolitica dell’Eurasia e il mantenimento della leadership americana che passa secondo lui da un parcellamento della Russia in tre stati distinti raggruppati sotto il nome di “Confederazione Russa”. Brzezinski propone questo parcellamento con lo scopo di liberare la Siberia occidentale e la sua vicina orientale dalla morsa burocratica di Mosca, affermando nella sua opera principale[33] che così (e soprattutto) “la Russia sarà meno propensa a nutrire ambizioni imperialiste” e dunque a impedire l’imposizione del controllo dell’America in Eurasia. Allo stesso modo, nella sfera d’influenza russa e nelle vicinanze delle sue frontiere, taluni alleati tradizionali della Russia, refrattari all’estensione della NATO, hanno resistito anch’essi a questa natoizzazione. Questi stati, strategici sia sul piano politico che su quello geografico, saranno dunque i bersagli dei colpi di stato democratici che chiamiamo rivoluzioni colorate.

La Serbia nel 2000, le reti Soros, l’Open Society, Freedom House e la NED hanno organizzato grandi manifestazioni nei due turni delle presidenziali del 2000. Sostenuta dai nazionalisti (come sarà nel caso dell’Ucraina), la rivoluzione ha preso il nome di rivoluzione dei bulldozer[34] poiché migliaia di minatori hanno utilizzato dei bulldozer per prendere d’assalto la capitale e il parlamento, e questo senza attendere il risultato delle elezioni, cosa che dice molto sul carattere democratico di questa rivoluzione. Il nuovo governo nominerà un primo ministro che sarà in seguito assassinato per aver consegnato Slobodan Milosevic al Tribunale Penale Internazionale, dove quest’ultimo morirà prima di essere giudicato. Le truppe americane installeranno la base militare di Bondsteel[35] in Kosovo e renderanno definitivamente questa provincia serba uno stato indipendente che non è ancora oggi, 10 anni dopo, riconosciuto dalla maggioranza dei paesi membri dell’ONU. Nel 2010, nel momento in cui il paese tenta faticosamente di negoziare l’adesione all’UE, la situazione economica è catastrofica e il potere indebolito non può pensare di vincere le prossime elezioni.

La Georgia nel 2003, secondo lo schema classico, l’opposizione denuncia le frodi elettorali dopo le elezioni legislative e scende in piazza. I manifestanti costringono il presidente Edouard Chevardnadze a fuggire prima ancora di prendere il potere. È la rivoluzione delle rose[36]. Il suo successore Mikhail Sakashvili apre il paese agli interessi economici americani e occidentali, e si muove in direzione dell’entrata nella NATO e nell’UE. Naturalmente rompe con il vicino russo. 5 anni più tardi, nell’Agosto 2008, Sakashvili bombarda la popolazione dell’Ossezia del Sud, massacrando numerosi osseti, di cui la maggior parte hanno la doppia nazionalità russa e georgiana, cosicché vengono mandati dall’ONU dei soldati russi per il mantenimento della pace. Mosca controbatte all’offensiva militare georgiana, che era stata appoggiata da strutture americane in Ucraina, e la costringe ad arretrare. Bilancio: il paese è devastato. Le elezioni del 2008, avendo visto la rielezione del presidente Sakashvili, sono state assai critiche perché giudicate al limite della democraticità.


L’Ucraina nel 2004: L’elezione presidenziale in Ucraina oppone Victor Ianoukovitch a Victor Iouchenko e Ioulia Timoshenko, questi ultimi con il sostegno dell’Ovest e della comunità internazionale. Dalla chiusura degli scrutini, vengono pubblicati risultati divergenti e migliaia di Ucraini si raggruppano nella piazza centrale di Kiev dove Viktor Iouchenko darà inizio alla resistenza non violenta contro la dittatura. L’OCSE e Freedom House condanneranno le falsificazioni elettorali mentre Vladimir Putin e Loukachenko riconosceranno la vittoria del candidato designato vincitore dalla commissione elettorale ucraina, Victor Ianoukovitch. Dopo 15 giorni di manifestazioni abilmente organizzate riunendo i movimenti liberali e l’estrema destra, sotto una forte pressione mediatica (OCSE, NATO, Consiglio  d’Europa, Parlamento europeo..) il risultato delle elezioni sarà infine annullato e verrà organizzata una terza elezione che vedrà la vittoria del candidato dell’Ovest, Viktor Iouchenko. È la rivoluzione arancione[37]. Dopo un mandato, il paese è in rovina, il presidente Iouchenko non sarà più rieletto nel 2009, ottenendo meno del 5% dei voti. Senza grande sorpresa, è Victor Ianoukovitch che prende il suo posto, grazie all’influenza della rivoluzione arancione e degli occidentali, l’ultra nazionalista Ioulia Timoshenko è accusata di corruzione.

Kirghizstan 2005: l’opposizione kirghisa contesta il risultato delle elezioni legislative e porta a Bichkek i manifestanti del Sud del paese che rovesciano il presidente Askar Akaïev. È la rivoluzione dei tulipani[38]. L’Assemblea nazionale elegge come presidente il candidato pro americano Kourmanbek Bakiev che occuperà contemporaneamente il posto di presidente e primo ministro. Stabilizzatasi la situazione, Bakaiev vende le poche risorse del paese a società statunitensi e installa una base militare USA a Manas. Accusato di corruzione e di aver lasciato aggravare la situazione economica, Bakiev è scacciato dal potere da una nuova rivoluzione popolare nel 2010[39].


Modus operandi del colpo di stato democratico


La logistica della comunicazione e dell’organizzazione delle manifestazioni che sono in certi casi durate alcune settimane, nel freddo glaciale dell’inverno ucraino, non ha lasciato nulla al caso. La calma e la rapidità della presa del parlamento, in un paese tanto instabile e violento com’è la Georgia, o il ruolo di una ONG vicina all’opposizione, la CESID[40], che contesterà i risultati delle elezioni dopo la loro proclamazione in Serbia, infine l’innescamento di manifestazioni coordinate in piazza, non sono neanch’essi dei rischi. In effetti questi avvenimenti sono il risultato di realtà permanenti formate alle tecniche dell’agitazione, e raggruppate in seno a diversi movimenti. Tali professionalità veramente rivoluzionarie sono finalizzate al rovesciamento del potere, spostandosi di stato in stato e di rivoluzione in rivoluzione per conto delle ONG, e quindi da interessi americani in Europa. Il punto comune di queste rivoluzioni è stata innanzitutto l’apparizione in ogni paese di movimenti giovanili assolutamente simili per il retroscena che per la forma, e che hanno applicato il medesimo metodo rivoluzionario. La prima rivoluzione colorata che si è svolta in Serbia nel 2000 è stata in gran parte organizzata da un movimento giovanile chiamato Otpor[41], vero motore delle contestazioni studentesche. Alexander Maric, uno dei quadri di Otpor, riconoscerà più tardi “i suoi legami diretti con alcuni membri del dipartimento di stato e della casa bianca e inoltre che il grosso dei finanziamenti proveniva dall’USAID, da Freedom House e dall’Open Society”[42]. Maric preciserà che “seminari di fomazione hanno avuto luogo a Budapest, Bucarest e in Bosnia nella primavera precedente agli avvenimenti”. Lì i militanti di Otpor hanno incontrato i responsabili dell’Albert Einstein Institute, così come i militanti del movimento polacco Solidarnosc[43]. La tecnica utilizzata, affermerà Maric, è direttamente ispirata alle tecniche d’azione non violente di Sharp e Ackerman, atte a: “discreditare il potere, incitare all’azione civica e alla manifestazione pacifica, il tutto supervisionato da un’associazione senza un esecutivo identificabile. […] Il movimento doveva inoltre presentarsi come apolitico e fare perno soprattutto sugli indecisi”[44]. Inoltre il gruppo doveva: “usare messaggi brevi, slogan, e i militanti dovevano essere scelti secondo la loro apparenza, per vendere l’immagine del movimento connotandolo di un aspetto romantico e libertario, così da ispirare le vocazioni”[45]. Infine il movimento poteva contare su un appoggio massivo del main-stream mediatico planetario, che si era assicurato di filtrare e selezionare le informazioni per poter presentare le manifestazioni come degli assembramenti spontanei di una gioventù che aspira alla libertà e alla democrazia, e che intende collaborare con la comunità internazionale.

Dopo la riuscita dell’operazione in Serbia, due quadri dell’Otpor, Aleksandar Maric e Stanko Lazendic saranno impiegati da Freedom House per fornire la propria conoscenza e la propria esperienza negli altri paesi sotto osservazione e apportare il loro sostegno alle rivoluzioni in Georgia nel 2003 e in Ucraina nel 2004. L’assistenza verterà tanto sulle tecniche di protesta non violenta che sulle negoziazioni con le autorità e ancora sulla logistica necessaria per tenere manifestazioni dalla durata di più settimane. Questo sarà in particolare il caso dell’Ucraina dove migliaia di tende e coperte sono messe a disposizione dei manifestanti per accamparsi nella piazza dell’indipendenza con un freddo glaciale. Durante l’occupazione della piazza vengono serviti dei pasti gratuiti. La segnaletica scelta per questi gruppi fratelli (i pugni tesi) lascia pochi dubbi sulla loro interdipendenza, sia che appartengano al gruppo ucraino Pora[46], al kirghiso Kelkel[47] o al georgiano Kmara[48]. Bisogna notare che nel numero dei paesi che non sono stati (ancora?) colpiti dalle rivoluzioni colorate, esistono già gruppi simili, per esempio sia in Bielorussia (Zubr[49]), che in Russia (Oborona[50]), che in Albania (Mjaft[51]), quest’ultimo paese essendo attualmente nella condizione di teatro di manifestazioni di cruciale importanza. Possiamo inoltre citare i movimenti uzbechi Bolga e Youkol, oltre che il movimento azero Jok. Costoro sono d’altronde i militanti del movimento georgiano Kmara che hanno accorpato i loro cugini russi di Oborona, gettando ulteriore benzina sul fuoco alle relazioni intrattenute dai due paesi. Quanto a Otpor, si è trasformato in un partito politico sebo nel 2003, mancando miseramente alle legislative dello stesso anno per confluire nel partito politico DS di Boris Tadic, l’attuale presidente. La maggior parte dei suoi membri si è riconvertita nei centri d’analisi politica locale come CANVAS e CNVR. Uno dei quadri, Ivan Marovic, dal 2003[52] ha cooperato con il già menzionato INCN e la compagnia York Zimmermann Inc., ed infine con una squadra di autori di giochi informatici (BreakAwat Ltd.) per l’elaborazione di un videogioco pubblicato nel 2005 (A Force More Powerfull. The Game of Nonviolent Strategy). Il gioco[53] si basa sulle differenti strategie e tattiche d’azione non violenta che sono state impiegate in tutto il mondo per rovesciare i «regimi dittatoriali» e i «nemici della democrazia e dei diritti dell’uomo», tra cui Milosevic. Così, il cerchio è chiuso e i collegamenti con le già citate teorie di Ackerman sullo sviluppo dei videogiochi ambientati in scenari reali, da cui far scaturire le rivoluzioni colorate, sono evidenti. Bisogna notare un’altra particolarità delle rivoluzioni colorate. Esse si fondano sulla restaurazione nazionale e l’anti imperialismo (russo o postsovietico, per slittamento semantico) e hanno visto la partecipazione attiva dei nazionalisti e di alcuni gruppi di estrema destra nei paesi coinvolti. Questo sarà in particolare il caso della Serbia e dell’Ucraina. Per questa ragione si è parlato di fronte arancio-bruno contro la Russia, a causa di una coalizione eteroclita che riunisce democratici pro-occidentali e movimenti di estrema destra, come i neo nazisti, apertamente anti russi. Tali alleanze si rafforzano oggi in Russia, dove una debole e parcellizzata opposizione liberale manifesta al fianco degli skinhead nazionalisti di sinistra, della fazione nazionale bolscevica, o dei principali movimenti di estrema destra.


Bilancio e futuro delle rivoluzioni colorate


Come abbiamo visto, l’obiettivo delle rivoluzioni colorate è di rafforzare la presenza americana (e quindi della NATO) nel cuore dell’Eurasia, intorno alla Russia, al fine di colpire gli obiettivi geostrategici e geopolitici teorizzati nel secolo scorso dagli strateghi geopolitici Mackinder e Spykman. È opportuno notare che costoro avevano visto bene, l’Eurasia si è rivelata come la zona più importante al mondo in termini di risorse energetiche, di popolazioni e di frontiere tra aree di civiltà. Certamente queste rivoluzioni presentano numerosi punti in comune, come il fatto di riguardare stati considerati strategici per ragioni geografiche o politiche (in quanto confinanti con la Russia) o ancora situati su corridoi energetici. Ma uno dei punti in comune delle rivoluzioni colorate è anche quello di tenere sotto controllo degli stati con regimi politici relativamente deboli o instabili. La Russia e la Bielorussia per esempio non sono state affatto scalfite da queste minacce, avendo notoriamente preso con rapidità le misure necessarie, essendo state le ONG vietate, e i mercenari della rivoluzione espulsi. La Russia ha d’altronde introdotto una novità, sviluppando un contro movimento giovanile su grande scala, quello dei Nashi[54], destinato a prevenire ogni tentativo di rivoluzione colorata in piazza poiché in grado di avere il sopravvento. Inoltre, sul territorio della federazione russa e in Bielorussia, le attività delle reti Soros e delle loro filiali sono state semplicemente vietate.

Per Karine-Ter-Sahakian[55], già nel 2008, i regimi nati da queste rivoluzioni colorate non avevano alcun futuro. Quest’ultima affermava che: “Il crollo delle rivoluzioni colorate nell’area postsovietica è assolutamente naturale, se non semplicemente inevitabile. La posta per la democrazia e il libero mercato, dei quali George Bush si riempiva la bocca con grande entusiasmo, si è palesata prematuramente”. Effettivamente, tali rivoluzioni colorate che hanno portato in gran parte nomi di fiori (rivoluzione dei tulipani, dei papaveri, delle rose) sono appassite. I casi dell’Ucraina e della Serbia sono emblematici dell’incapacità dei dirigenti messi al potere dalle rivoluzioni colorate di mantenere una stabilità economica minimale, e contemporaneamente aprire le loro economie agli interessi americani. Il movimento si è rivelato uno scacco per lo meno nel suo aspetto politico a lungo termine. La sua retorica e la sua tattica sono state perfettamente decriptate e decodificate. Contromisure efficaci sono state facilmente messe in atto e sperimentate in Russia e Bielorussia. Inoltre, è evidente che la crisi finanziaria ha diminuito i budget disponibili per le rivoluzioni colorate. Infine, la risposta russa, diplomatica e militare nell’agosto 2008. ha dimostrato che essa era pronta a opporsi a queste violazioni democratiche e a proteggere i suoi cittadini, anche al di fuori delle sue frontiere.


Ora, tutta l’energia intellettuale dissipata dai promotori delle rivoluzioni colorate nei diversi tentativi di destabilizzazione della Russia potrà utilmente essere impiegata, ad esempio, per misurare le conseguenze future della primavera araba poiché per il momento esse restano incalcolabili ma riguarderanno tanto l’Europa e la Russia quanto l’America.

[30] http://www.geostrategie.com/1490/les-etats-unis-utilisent-l%E2%80%99europe-comme-tete-de-pont-pour-attaquer-l%E2%80%99eurasie
[31] http://it.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski
[32] http://www.comw.org/pda/fulltext/9709brzezinski.html
[33] Le grand échiquier, p 56
[34] http://fr.wikipedia.org/wiki/5_octobre_2000_en_Serbie
[35] http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_Bondsteel
[36] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Roses
[37] http://it.wikipedia.org/wiki/Rivoluzione_arancione
[38] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Tulipes
[39] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_kirghize_de_2010
[40] http://en.wikipedia.org/wiki/CeSID
[41] http://fr.wikipedia.org/wiki/Otpor
[42] Patrice Vidal, Dans l’arrière cour de Moscou, p. 147 et 148
[43] http://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarno%C5%9B%C4%87
[44] Patrice Vidal, Dans l’arrière cour de Moscou, p. 149-150
[45] Patrice Vidal, Dans l’arrière cour de Moscou, p. 151
[46] http://fr.wikipedia.org/wiki/Pora
[47] http://en.wikipedia.org/wiki/KelKel
[48] http://fr.wikipedia.org/wiki/Kmara
[49] http://fr.wikipedia.org/wiki/Zubr_%28Bi%C3%A9lorussie%29
[50] http://www.oborona.org/
[51] http://en.wikipedia.org/wiki/Mjaft
[52] http://socio-anthropologie.revues.org/index1248.html
[53] http://www.aforcemorepowerful.org/game/index.php#about
[54] http://nashi.su/
[55] http://eafjd.eu/spip.php?breve1692