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Contrefaçon et désinformation ..

Je reviens sur ces affaires de “désinformation” de la part de nos correSSpondants sur la Russie …

L’excellent blog “zebrastationpolaire” constate que les correspondant(e)s ne sont bons qu’à copier des articles d’autres journaux (anglo-saxons) sans même traduire correctement et cela 10 jours après la publication de ces articles, alors qu’ils ne sont plus disponibles au grand public ni même archivé sur internet.. 
J’incite mes lecteurs à lire le lien hypertexte ci contre, voila ce qui est affirmé par marie jégo :

En Russie, des centaines de villes vont disparaître, victimes de la mono-industrie….
….. 
C’est ce que dit un rapport du ministère russe des régions dont le journal des affaires Vedomosti a rendu compte le 29 septembre 
….. 
La Fédération russe compte actuellement 400 “mono-villes”, soit 25 millions de personnes, sur une population totale de 142 millions dans la Fédération. Le rapport classe ces villes en deux catégories : les “progressives” et les “dépressives”. Les premières, environ 280, seront aidées par l’Etat, les autres devront improviser ou périr 
…. 
Parmi les agglomérations dépressives, dix-sept sont qualifiées d'”explosives”. “Dans ces villes-là, la situation peut déborder à tout moment et réclamer des mesures d’urgence”,explique Andreï Nechtchadine du ministère des régions à Vedomosti. 
…… 
Les mono-villes sont un vrai casse-tête pour l’Etat. Elles mettent à mal le “système Poutine”, quand les prix élevés du pétrole ont, ces dix dernières années, alimenté la croissance de l’économie et la stabilité du système politique. C’est en grande partie grâce aux pétrodollars que le Kremlin a pu édifier sa “démocratie contrôlée”, caractérisée par l’érosion des libertés tout juste acquises après l’écroulement de l’empire soviétique en 1991
…..
etc etc etc
NDLR : vous noterez au passage la perfidie de l’analyse sur la ‘démocratie contrôlée’ … 

Maintenant lisez la réponse de DANIEL de Zebrastationpolaire ici .. Voila ses conclusions : 

– A défaut du Russe , apprenez l’Anglais pour lire The Moscow Times ou Vedomosti ! Ce sont des journalistes Russes et ils vous livrent l’info bien avant , et de manière beaucoup plus détaillée , que l’Envoyée spéciale ” de l’  Immonde ” qui somme toute aurait pu écrire cet article du fond d’une rédaction Parisienne . Et sans ” pertes en ligne ” ou ” d’erreurs de transmission ” . Il est toujours plus fiable d’écouter l’homme qui a vu l’Ours ( Russe bien sûr ! ) que celui qui a vu l’homme qui a vu l’Ours .

– A beau mentir qui revient de loin.

– Le système d’archivage des articles de The Moscow Times ou Vedomosti laisse à désirer : retrouver un article à partir de mots-clefs est parfois une tâche assez ardue deux ou trois jours aprés la publication de celui-ci. C’est pourquoi je ” garde sous le boisseau ” les articles interessants en créant mes archives personelles .
Peut être que Mme Jégo compte sur cette ” imperfection ” et laisse passer 10 jours avant de faire une traduction qui ne prendrait que quelques heures , privant ainsi ses lecteurs d’un accés à l’original ?
Un simple hyperlien pourrait pourtant remedier à ce problème !

A noter que en plus d’être un “contrefaçon” cet article de MJ a entrainé une réponse du ministre du développement régional (Victor Bassarguine) affirmant que

L’idée consistant à dépeupler artificiellement les villes russes centrées sur une industrie unique, frappées de plein fouet par la crise, est un “épouvantail” destiné à semer la panique “.
“Là où c’est nécessaire, nous fournirons une aide. Le dépeuplement est un épouvantail, c’est une mesure extrême”, a souligné M. Bassarguine.

Le problème des villes mono-industrielles avait été illustré par la ville de Pikalevo (région de Leningrad). Début 2009, ses habitants ont protesté contre l’arrêt des trois entreprises assurant la vie économique de la ville, qui avait laissé 4.000 personnes sans emploi (sur 21.000 habitants). Début juin les habitants de la ville ont barré une route fédérale en protestant contre l’arrêt des entreprises. 
Le premier ministre Vladimir Poutine avait réalisé une visite “coup de poing” dans cette ville. Actuellement, les entreprises de Pikalevo fonctionnent.
NDLR : cette affaire que j’avais expliqué sur mon blog dès sa sortie avait notamment inspiré le correspondant du Figaro à publier les vidéos sur le blog du figaro en Russie … 
Ca a du jacasser en rédaction à Paris ..

La cybergénération prendra le pouvoir !

A lire sur AGORAVOX le dernier article de Yannick intitulé : “la cyber génération prendra le pouvoir“. Un article étayé, intéressant et qui soulève des questions essentielles. A impérativement lire et diffuser.
Quelques extraits pour vous donner envie de lire cet article révolutionnaire :


Il est possible de mesurer l’importance d’une personne comme d’une technologie à l’admiration et la crainte qu’elles suscitent. Or, l’ère Gutenberg semble faire place irrémédiablement à l’ère numérique avec l’avènement des nouveaux réseaux d’information et de communication. 
Cette révolution qui a déjà bouleversé nos habitudes, ne va pas sans modifier fondamentalement les schèmes de pouvoir, provoquant une crispation des élites en place, celles là même qui de profits cyniques en privilèges exorbitants en sont venues à mériter le statut de parasites de la République.

Lorsque l’on fait mention de génération Internet .. L’un des aspects les plus prégnants des diverses études menées est que cette population dispose d’un niveau souvent intellectuellement et/ou professionnellement élevé …. Foncièrement critiques envers la société, ces utilisateurs/producteurs du cyberespace sont porteurs d’une autre vision sociale comme créateurs de contenus ne rentrant guère dans le moule de la société consumériste contemporaine.

Le « poids » de cette génération est d’ores et déjà pris en compte par les responsables politiques et économiques car si chaque Internaute n’est pas un producteur de contenu, il est en revanche souvent relayeur de celui-ci, formant une chaîne où l’un de ces relais peut se muer à son tour en producteur. De fait, la réputation d’une marque ou d’une personne publique peut facilement être ébranlée ou encensée par les nouveaux médias des masses : c’est d’ailleurs cette prise de conscience par les autorités qui les incitent à vouloir transformer Internet en un simple espace régulé à vocation purement commerciale ou suffisamment aseptisé pour le rendre inoffensif : c’est que je nomme la minitélisation d’Internet.

La France mais aussi ses partenaires Européens n’ont aucunement compris ce qui se passait sous leurs pieds.

Les moyens d’action préalablement employés avec réussite à l’encontre des mass media deviennent entièrement caducs concernant Internet. Ces mass media qui ont pour fonction désormais non d’informer mais de relayer ce qui est permis sans recul critique nécessaire.

Pour mener une guerre dans les démocraties modernes, il convient de se parer du rôle du défenseur animé des plus nobles intentions. Le panel de notre époque est bien établi et permet de rallier un maximum de partisans : la pédophilie ; la contrefaçon ; le terrorisme sont les trois épouvantails autorisant les sociétés occidentales à renier les principes humanistes ayant libéré antérieurement la connaissance et les peuples.

La génération Internet est par conséquent légitimement appelée à prendre les rênes de pays aux mentalités sclérosées et aux schémas d’action et de pensée dépassés par les évènements. 

Les régimes oligarchiques occidentaux ayant failli dans leur mission de former et protéger les citoyens : se contentant de les transformer en consommateurs tout en éviscérant sciemment toute notion de solidarité à seule fin de les contrôler. 

Le déclassement social, les abus des autorités et leurs affidés, les restrictions unilatérales, la fatuité et l’égoïsme des puissants, la violence gratuite par manque de repères sociaux et de juste autorité, l’omniprésence d’une économie rentière ne peuvent que donner lieu à un besoin de changement : la génération Internet EST ce changement.

La Russie et les médias (III)

Suite à mon article prévisionnel sur les “nouvelles révolutions de couleurs”, un des commentaires disait ceci :
La promotion pour les russophobe parisiennes, c’est généralement devenir correspondantes pour leurs mediamensonges à Washington ! Le must pour les Kollabos!
Ce commentaire pourrait paraître infondé mais ne l’est pas du tout.
Laure mandeville, ex-correspondante du FIGARO à Moscou pendant 3 ans (1997 à 2000) correspondante du même journal à Washington depuis le début de l’année 2009 …
Lorraine millot, ex correspondante de libération en Russie pendant 6 ans (2003 à 2009) est également depuis cette année correspondante à Whashington ..
Dans les fleurons du blog de cette dernière, celui ci extrait :
 ….. 
Si on compare à Moscou – comparaison absurde mais c’est de là que je viens et un fidèle pack d’internautes ne cessait alors de m’expliquer que la démocratie américaine valait bien la russe… – me voilà donc atterrie au paradis du journaliste. 
En six ans à Moscou, je n’ai certainement pas souvenir d’un seul meeting de Poutine ou Medvedev auquel j’ai pu m’accréditer si facilement, la veille pour le lendemain. Sous Medvedev, la pratique de «l’ouverture» voulait plutôt que ses attachés de presse appellent pour demander si l’on ne voudrait pas assister à telle ou telle remise de médaille. Au bout de deux ou trois fois où j’avais mieux à faire, le Kremlin en avait déduit que je n’étais pas «un des leurs» –mes articles auraient pu suffire pour les éclairer– et je n’étais plus conviée aux évènements… qui m’intéressaient
Mais les collègues français en poste ici m’ont avertie: «Ça n’ira pas plus loin. En tant que journaliste française, tu n’existes pas pour eux. A la Maison Blanche, on n’a accès à aucun conseiller. Ce ne sont pas les journalistes français qui auront des scoops aux États-Unis. Le job ici consiste plutôt à parler à l’homme qui a parlé au conseiller, qui a parlé au président». Très prometteur.
…..
Pour Lorraine Millot :
-> “absurde de comparer Moscou à Whashington” / 
Les Russes apprécieront !
-> “Lorraine a mieux à faire que de répondre aux invitations de l’état Russe en tant que correspondante de presse” / 
Mais la question : “qu’a t’elle à faire de mieux” ?
-> “Mes articles auraient du leur suffire à leur prouver que je n’étais pas un des leurs” dit elle / 
Mais la journaliste correspondante n’a pas a nous faire partager ses sensibilités politiques mais à rendre compte de la situation du pays dans lequel elle travaille et ce de la façon la plus “objective” possible .. 
-> “Le paradis du journaliste ” dit elle ? Pourtant ses collègues lui disent : “en tant que journaliste Francais tu n’existes pas ici ” /
Voila tout le paradis du journalisme pour une correspondante de presse d’un journal français aux états unis ..
……..
Voila la conséquence de la prise de contrôle du “lobby Américain” de nos médias (entre autres) : nos journalistes ne sont bons qu’à aller servir les intérêts de l’Amérique en Russie d’abord en nous braquant nous Français contre les Russes, puis en allant docilement à Washington, suprême récompense, d’ou ils n’ont pas “droit” aux scoops mais juste à être sur la photo.
Affligeant mais pas surprenant pour qui sait qui détient réellement Libération et surtout que son nouveau “patron”, le dénommé Joffrin est un ancien young leader de la “fondation franco américaine” (dernier nom de la 6ième ligne) …

Les médias et la Russie (II)

 

Avant hier, je recevais ceci de la part de mon ami ARTHUR :
Bonjour Alexandre,
Pour information : commentaire refusé par Le Figaro mais celui de raboliot “passe” !
———- Message transféré ———-
De : L’équipe du Figaro.fr <moderationweb@lefigaro.frDate : 26 octobre 2009 11:08
Objet : votre message a été rejeté À : vivrerussie@gmail.com
Bonjour -Arthur-,
et merci pour votre participation sur lefigaro.fr.
Votre message et/ou contenu a été modéré. Les propos résolument agressifs dirigés à l’encontre d’une marque, d’un produit, d’un organisme, ou d’une personne ne sont pas admis sur cet espace. L’agressivité est proscrite de la ligne éditoriale lefigaro.fr.
Message posté le:
26/10/2009 08:48:41
Votre message :


Raboliot007 rabache toujours la meme chose, une fois a l’endroit une fois a l’envers, quoique le plus souvent a l’envers ..

 

Sur l’article :
Cordialement,
L’équipe d’animation de la communauté Mon Figaro
*******
Reprenons :
Pour l’équipe de modération du FIGARO, le message suivant :
Dans la Russie de Putin, on tue tous le jours, conscencieusement, méthodiquement, efficacement
.. N’est donc pas un propos résolument agressif dirigé à l’encontre d’une marque, d’un produit, d’un organisme, ou d’une personne .. SIC
Alors que la réponse suivante (destinée à l’auteur du post précédent) :
Raboliot007 rabache toujours la meme chose, une fois a l’endroit une fois a l’envers, quoique le plus souvent a l’envers
… Est lui censuré car un propos résolument agressif dirigé à l’encontre d’une marque, d’un produit, d’un organisme, ou d’une personne …
*******
Ce web incident pourrait paraître anodin mais il ne l’est pas, il témoigne au contraire d’une ligné éditoriale totalitaire et orientée, respectant des pseudos chartes internets qui ne sont que de la poudre aux yeux pour internautes lambdas !
En ce qui concerne la Russie et je peux avec bien d’autres en témoigner le parti pris et la mauvaise foi sont absolument ahurissants. Pourquoi ?
Je reviendrais très bientôt sur les raisons réelles via un article que j’enverrais aux rédactions francophones ainsi qu’aux correspondants de presse des grands journaux en Russie ..
Néanmoins et c’est sans doute pour cette raison que l’organisation de jeunesse NASHI a décidé de poursuivre en justice 4 grands journaux Européens dont le monde et le JDD pour les articles en lien …
Relaté sur VivreenRussie l’incident est censuré par les rédactions Françaises ! Fait surprenant, l’article est bel et bien visible via le cache de Google mais la page liée du monde est mystérieusement devenue vierge !
Seul France soir et le Moscow times relèvent le dépôt de plainte sans le censurer, n’est ce pas extraordinaire ?
Pas pour les gens qui lisent les chroniques de marie jégo, violemment hostiles au pouvoir Russe et qui débordent régulièrement sur une Russophobie à peine cachée. Vous pouvez d’ailleurs écrire à cette dernière la ou/et contacter la rédaction du Monde pour vous plaindre du systématique parti pris hostile de cette dernière, indigne d’un journaliste digne de ce nom. Passez soit par le médiateur, soit par le courrier des lecteurs.
*****
Il n’y a néanmoins pas que en Russie que en Russie que le monde a des problèmes de relations avec l’état comme l’explique cet article qui raconte les péripéties de leur correspondante en Tunisie, Florence Beaugé, expulsée pour ses articles “scandaleux” qui ne visent qu’à “casser de la Tunisie” et jugée par les authorités “transie de haine” et “bonne pour la psychanalyse” .
Tout un programme, de la Tunisie à la Russie, le Monde n’a qu’à faire travailler des journalistes objectifs et compétents, mais lorsqu’on sait à qui appartient ” l’immonde …”

ITV Natalia Narotchnitskaïa

J’ai déjà parlé de l’énorme travail effectuée par cette intellectuelle de renom, qui avait été prise à partie (journalistiquement parlant) par Laure Mandeville. J’ai pris la défense de Natalia Narotchniskaia via une petite tribune publié sur le site de l’institut Stoletie.
Je ne peux qu’inciter mes lecteurs à lire l’ouvrage le plus récent de Madame Narotchnitskaïa , qui est un ouvrage de référence pour tout paneuropéen, ou continentaliste qui se respecte. Je reviendrais rapidement sur cet ouvrage absolument essentiel pour comprendre la Russie d’aujourd’hui, de hier et de demain.
Quelques extraits de l’interview :
Mme Narotchnitskaïa entretient également des liens étroits avec certains milieux nationalistes et conservateurs européens qui s’insurgent contre le « diktat des États-Unis et de l’Otan » et contre la mondialisation. Pour elle, une Russie forte représente le principal rempart contre un monde unipolaire dominé par l’Amérique. 

Depuis 2008, elle préside le bureau parisien de l’« Institut de la démocratie et de la coopération dont l’objectif à peine voilé consiste à relativiser les acquis de la démocratie occidentale.    

Dans les années 1920, l’Occident ne s’est pas spécialement opposé au régime bolchevik, jugé faible et guère dangereux. Mais quand, en 1945, l’URSS est devenue un géant géopolitique auréolé de sa victoire contre l’Allemagne nazie, la guerre froide a été déclenchée. N’est-ce pas curieux ? 

Et qu’on ne me dise pas que cette guerre froide était due exclusivement à la crainte et à la répulsion qu’inspirait Staline ! Après la mort de ce dernier, Khrouchtchev en a fini avec les répressions de masse. Des centaines de milliers de personnes ont été réhabilitées. Mais la guerre froide a continué. Alors, pourquoi l’attitude occidentale à l’égard de l’URSS n’a-t-elle pas évolué ? Bien sûr, c’était un régime rigide ; mais à partir de 1956, il avait complètement abandonné la logique d’extermination qui avait été la sienne pendant le premier quart de siècle après la révolution. Et vous devez admettre que, sous Brejnev, l’URSS s’est comportée comme un partenaire normal sur la scène internationale, un partenaire qui respectait les conventions et les traités internationaux. Alors, pourquoi l’Occident a-t-il tellement tenu à prolonger la guerre froide, pourquoi a-t-il toujours rêvé de démembrer ce géant, si ce n’est pour des raisons géopolitiques ?  
  
Lors de l’effondrement de l’URSS et pendant les dix années qui ont suivi, l’équipe au pouvoir a délaissé les vrais intérêts stratégiques du pays. Le régime du président Eltsine s’appuyait non pas sur les éléments « sains » de la nation, mais sur des libéraux qui, à l’instar des premiers bolcheviks, étaient prêts à sacrifier des territoires et, plus globalement, les intérêts nationaux au nom de l’affirmation de leurs idéaux. 

Nos libéraux ont agi comme si l’État russe d’avant la révolution n’avait jamais existé, comme si l’URSS n’avait jamais existé. Leurs slogans étaient d’une simplicité enfantine : ils souhaitaient « passer du totalitarisme à la démocratie ». Ils fantasmaient sur le marché et sur Coca-Cola. 

L’union soviétique n’est pas devenue une grande puissance à cause des répressions, mais grâce à sa victoire sur le nazisme. Et, pour vaincre, Staline, en homme rusé, a ressuscité l’idée de la Patrie, même si c’était la patrie socialiste. Nos parents et grands-parents se sont battus non pas pour l’État, mais pour la patrie ! 
Je me souviens très bien d’un discours que j’ai prononcé à l’Académie de l’état-major soviétique, trois jours après l’annonce des accords signés dans la forêt de Bélovej par les présidents russe, ukrainien et biélorusse (Boris Eltsine, Léonid Kravtchouk et Stanislav Chouchkevitch) – accords qui ont entériné la fin de l’URSS
……
J’étais à l’époque une assez jeune chercheuse à l’Institut des relations internationales de Moscou, et je vous assure que, devant un tel auditoire, j’avais les genoux qui tremblaient ! Voici ce que j’ai dit, en substance, à cette assistance composée uniquement de généraux et de colonels : « Ce n’est pas l’URSS qui vient d’être écartelée, mais l’État russe. En échange de la sortie du totalitarisme, on nous propose de renoncer à trois cents ans de l’histoire russe. Que feront les armées devenues nationales, alors qu’elles ont prêté serment à l’URSS ? En réalité, aucun des États nouvellement formés ne résulte d’un développement historique naturel conjuguant trois éléments : une nation, un territoire, un État. Je n’ai rien contre le fait de renoncer au marxisme ; mais qu’advient-il de notre patrie? » 
J’aimerais vous rappeler certaines thèses du discours que Vladimir Poutine a prononcé à Munich, en 2007. En substance, il a envoyé le message suivant aux pays occidentaux : « Cessez de dissimuler sous une feuille de vigne vos éternelles visées géopolitiques. Ne prétendez plus que votre action est guidée par des valeurs morales prétendument universelles ! »

Voyez l’activité de milliers d’ONG en Ukraine et en Géorgie qui, même si elles s’occupent, pour la plupart, de choses innocentes, n’en orientent pas moins la jeunesse et l’intelligentsia vers les valeurs occidentales. Leur propagande présente la Russie comme un pays arriéré, si bien que les Ukrainiens et les Géorgiens sont très surpris, quand ils ont l’occasion d’aller à Moscou, en découvrant qu’il s’agit d’une métropole ultramoderne. 

Il est indéniable que nous ne travaillons pas assez pour contrecarrer la propagande occidentale. Nous n’avons pas de véritable politique à l’égard de l’« étranger proche » alors même que ces pays sont nos voisins et nos frères. 
J’ai étudié des documents de la CIA datant de la première moitié des années 1950, qui évaluaient les appuis potentiels en cas de guerre américano-soviétique. Ces documents mentionnaient, parmi les alliés possibles, l’Ukraine occidentale (mais pas le reste de l’Ukraine) et la Géorgie. Ces deux contrées étaient dépeintes comme des territoires où le sentiment antirusse était profondément ancré. Je dis bien antirusse, et non seulement antisoviétique. Contrairement à l’idée romantique que se faisaient beaucoup de Russes à propos de la Géorgie – qu’ils voulaient voir comme une alliée orthodoxe fidèle -, une partie de l’élite géorgienne était prête, dès l’époque tsariste, à prendre les armes contre les Russes, même s’il fallait, pour cela, s’allier avec les Perses.  
Moi, je ne comprends pas pourquoi l’Occident n’a rien trouvé à redire aux crimes que le régime de Djokhar Doudaev (le premier « président » indépendantiste de la Tchétchénie) avait perpétrés bien avant le début de la première guerre tchétchène en 1994. Ce régime a commis d’innombrables violations des principes du droit international. Savez-vous que presque 200 000 habitants russes de Tchétchénie ont été chassés de cette république, lors d’un véritable nettoyage ethnique ? Savez-vous combien de jeunes filles et de femmes russes ont été violées par des Tchétchènes ? Or ce coup d’État organisé par un petit colonel, Djokhar Doudaev, dans les meilleures traditions de l’Amérique latine, a été présenté en Occident comme le « couronnement d’une lutte pour la libération nationale ». Mais quand Moscou a enfin réagi, nous avons été agonis d’injures ! 

 Imaginez que, au moment de l’attaque de l’Ossétie du Sud par Saakachvili, la Russie ait trahi les Ossètes et ses propres forces de maintien de la paix stationnées sur place. Le lendemain, nous aurions eu, dans tout le Caucase du Nord,  dix nouvelles prises d’otages semblables à celle de Beslan ! 
Si seulement vous saviez ce que j’ai enduré de la part de l’establishment à l’époque eltsinienne ! 
Plus généralement, pourquoi l’Occident s’intéresse-t-il, depuis deux cents, voire trois cents ans, au Caucase ? Selon plusieurs analystes, le pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan – une installation chère aux Américains, qui traverse le Caucase d’est en ouest en contournant la Russie – n’aura aucun impact sur les cours du pétrole dans les vingt-cinq ans à venir. Et, pourtant, cet oléoduc a été construit au prix d’investissements gigantesques.  L’explication est évidente : le « BTC », comme on l’appelle, existe avant tout pour des raisons géopolitiques. Il s’agit, toujours et encore, du partage du monde en sphères d’influence. 

Le moment est venu de mettre fin à la période d’instabilité mondiale qui a résulté de l’éclatement de l’URSS. Nous voulons contribuer à instaurer une période plus calme, propice à la mise en place d’un nouvel équilibre international. Ne serait-ce que parce que, sans stabilité, la démocratie sur le continent européen ne pourra pas être préservée.  
Lorsque des officiels bulgares pleurent d’émotion en hissant le drapeau de l’Otan, je pense avec tristesse à la mort de nos soldats qui les ont libérés de la domination turque… 
Je crois que la Russie possède quelque chose que les Américains n’auront jamais : la capacité de respecter l’autre, sa différence. En réalité, la Russie représente un « modèle réduit » du monde, bien plus que les États-Unis. La Russie vit en même temps au XIXe, au XXe et au XXIe siècle. Elle combine l’opulence et la misère ; la technologie de pointe y côtoie les conditions de vie les plus primitives ; on trouve, sur son territoire, tous les climats possibles ; de nombreuses religions et civilisations y cohabitent. La coexistence relativement harmonieuse de toute cette diversité confère à la Russie une expérience unique. En tout cas, nous n’avons jamais eu de guerres de religions comparables à celles qui ont sévi en Europe. Nous sommes à l’opposé de l’aspiration qui viserait à uniformiser le monde sur la base des valeurs libérales (une aspiration qui n’est pas si éloignée, dans l’esprit, de la vision trotskiste). Dans un tel monde, il n’y aurait de place ni pour l’orthodoxie slave ni même pour la grande culture européenne. Bref, je crois que le modèle américain a montré sa stérilité et ses limites : on ne peut pas bombarder un pays parce qu’il n’est pas organisé « comme il faut » ! Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que cette faiblesse américaine donne une chance au modèle russe. À nous d’en profiter !

Vers de nouvelles révolutions de couleur

L’immonde nous livre encore un joyau aujourd’hui :
 
Devant les étudiants de l’Université de Bucarest, Joseph Biden a lancé un appel à la poursuite de la démocratisation dans l’ancien espace soviétique qui sera peu goûté par les officiels russes :
Vous pouvez aider à guider la Moldavie, la Géorgie, l’Ukraine sur le chemin d’une stabilité durable et de la prospérité. Le temps est venu pour vous de montrer la voie. L’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Biélorussie peuvent profiter de vos expériences.”
 
Vous le lisez bien :  “la poursuite de la démocratisation sur le modèle de la Moldavie, de la Georgie et de l’Ukraine” et ce pour l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Biélorussie. Voila listés par les Atlantistes du Pentagone les zones du monde qui seront soumises à de nouvelles révolutions de couleurs.

What does Russia think ?

Un article intéressant à lire “ici“, ci dessous un résumé (en Anglais) :
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The EU’s Russia policy cannot succeed as long as it continues to rest on faulty analysis and mistaken assumptions.
This is the main conclusion of What does Russia think?, a collection of politically revealing essays by intellectuals whose views influence the Kremlin – many of whom have advised Putin or Medvedev – which the European Council on Foreign Relations has published today. The collection includes essays by Fyodor Lukyanov, Valery Fadeev, Vyacheslav Glazychev, Gleb Pavlovsky and Leonid Polyakov.  
Despite a tendency toward insularity, the policy debate in Russia as reflected through these essays is ongoing and lively. As ECFR Russia experts Ivan Krastev, Mark Leonard and Andrew Wilson write in their joint introduction: “If we want to influence and deal with Russia, we need to understand it. But if we want to understand Russia, we should be interested in it. Unfortunately, we are not. Taken together, these essays show that the EU will only be able to develop an effective approach to Moscow if its policy makers rediscover some of the curiosity for Russia’s internal debates that they had during the Cold War.”

According to the intellectuals: Russia does not want to be like the EU
The overarching quest for most Russian policy-makers is not to move closer to their Western neighbours, as many in the EU would like to think, but rather to free themselves from the West. Leonid Polyakov is the Chair of General Political Sciences at Moscow State University, and has worked on developing and publicising the controversial “sovereign democracy” concept. In his essay, An Ideological Self-Portrait of the Russian Regime, Polyakov writes: “the task before us is to turn Russia from an imitator of other civilisations into a model to be imitated by others.

There is mounting distrust towards the EU in Russia
Russia fears that its borders are vulnerable, which explains the ongoing drive to surround itself with buffer states. Fyodor Lukyanov is editor of the journal Russia in Global Affairs, which produces the most widely read analysis of Russian foreign policy.  As he writes in his essay Rethinking Security in ‘Greater Europe’, “not a single country in the former Soviet Union, including Russia, can say for certain that its borders are historically justified, natural and, therefore, inviolable”.

The West has lost interest in discovering what is really going on in Russia, and relies on obsolete perceptions going back to the end of the Cold War.
 
Gleb Pavlovsky is head of the Russia Institute and is one of the Kremlin’s leading strategists. He helped launch Putin as Yeltsin’s successor and ran Putin’s two election campaigns in 2000 and 2004. In his essay, Two missions in Moscow, Pavlovsky argues that western liberals focus stubbornly on what Russia lacks: “The West persistently repeats, like a mantra, that Russia is “weak”. The US refuses to recognise, and the EU refuses to accept, the reality of a global Russia. This is the biggest problem in relations between Russia and the West.

Russian political debate is far more complex than a struggle between democracy supporters and Putin followers.
 
There is an underlying “Putin consensus” in Russia – Putin’s approval rating hovers at around 70%, while support for the government he heads is not even a third of this figure. But in denouncing the “Putin consensus” as manifest authoritarianism, the West fails to appreciate its social and political origins. To understand it, one has to look back at the debilitating crisis resulting from the collapse of the Soviet Union and the anarchic democracy that followed.  Vyacheslav Glazychev is the Managing Director of the Evropa publishing house which specialises in books on Russian politics, philosophy and history. In his essay The ‘Putin consensus’ Explained’, he argues that “fear of empty space” is the essential reason for Putin’s majority support. According to Glazychev, “the Putin phenomenon has only an indirect relationship with the rational. Without a shadow of a doubt, Putin’s macho style has an almost magical effect on the majority of Russian citizens.”

The economic crisis has strengthened Putin’s R
ussia
Contrary to many predictions, the economic crisis has made the Russian state more powerful at home and abroad. Valery Fadeev is the editor of the influential business weekly Ekspert. In his essay, Has the economic crisis changed the world view of the Russian political crisis, he writes that when the economic crisis hit, “the authorities acted quickly and nearly always correctly. They preserved the financial system at a high level of functionality and prevented panic from entering the banking market.”

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La version Pdf est téléchargeable “la

Vladimir Poutine en France en novembre 2009

MOSCOU, 14 septembre – RIA Novosti. Le premier ministre russe Vladimir Poutine se rendra en France en novembre prochain, a-t-il annoncé lundi lors d’une rencontre avec son homologue français François Fillon. “Nous aurons l’occasion de discuter sur le plan pratique en novembre ainsi qu’aujourd’hui, lors d’un dîner informel”, a indiqué M.Poutine accueillant M.Fillon dans sa résidence de Novo-Ogarevo, dans la région de Moscou.
La Russie attache une grande importance à la coopération avec la France, a ajouté le premier ministre russe. Les relations russo-françaises se développent dans tous les domaines, les deux pays mènent un dialogue politique actif tout en resserrant leurs liens culturels, selon M.Poutine. En 2010, environ 130 manifestations seront notamment organisées dans le cadre de l’Année de la Russie en France et de la France en Russie, a précisé le premier ministre.

Conférence sur l’arctique

Lu sur l’excellent blog ZEBRASTATIONPOLAIRE : 
L’agence RIA NOVOSTI  organise à Moscou les 25-26 novembre prochain une conférence sur l’Arctique. Il s’agit d’une déclinaison d’une autre initiative de l’agence, à savoir le Club de discussion Valdai , mais en version abrégée et sur une thématique spécifique.

Il y aura une trentaine de participants étrangers, spécialistes de renom du domaine arctique dans les quatre domaines suivants :
1/ Ressources naturelles
2/ partage du plateau continental
3/ Dimension politique et militaire
4/ Ecologie
Les lecteurs de ce blog, les spécialistes de géopolitique et des questions portant sur les ressources naturelles (universitaires, chercheurs, juristes,  responsables politiques et militaires, responsables économiques… ), peuvent se faire connaître auprés de la directrice de l’agence Parisienne de RIA NOVOSTI ou lui communiquer le nom d’une ou de personnes répondant à ces critères.
Il s’agit de Mme Alexandra Kamenskaya au 01 42 27 79 21.”