La compression démographique russe

Rosstat a publié de nouveaux résultats préliminaires du Recensement de-2021 qui donnent des informations sur les dynamiques de la population russe.

Clairement se dessine une compression de la Russie, une concentration dans la partie européenne du pays et une urbanisation rampante.

La population russe serait donc de 147,2 millions, dont 75 % vivent dans les villes.

A titre de comparaison, selon le recensement 1989, la population était également de 147 millions de personnes dans le territoire de la Russie soviétique et la part de la population urbaine était de 73 %.

Selon le recensement de 1959, il y avait 117,2 millions de personnes et 52% de la population vivait dans les villes.

Les sujets (Oblasts) les plus urbanisés sont
– Magadan (96,3%)
– Murmansk (93,1%)
– Kemerovo (86,5%)
– Sverdlosk (85,8%)
– Khabarovsk (83,4%)

Les sujets (Oblasts) les moins urbanisés sont
– L’Altai (69,2%)
– La Tchetchenie (61,8%)
– La Karatchaïévo-Tcherkessie (58,7%)
– Le Dagestan (54,8%)
-La Kalmoukie (53,2%)

Si l’on compare 2010, la population a augmenté de 4,3 millions de personnes (passant de 142,9 millions à 147,2 millions) mais 2,5 millions d’habitants supplémentaires ont été fournis par la Crimée et 2,4 millions d’habitants supplémentaires par la croissance nette de la migration due aux migrants arrivés en Russie qui ont obtenu une résidence permanente : 93,5 % des pays de l’ex-URSS). Sans cela, le déclin naturel aurait été d’environ 600 000 Russes sur 11 ans.

Démographiquement la Russie est l’Europe

La proportion de population urbaine continue d’augmenter et sa centralisation augmente sur un modèle similaire a des pays tels que l’Estonie ou à la Lettonie.

Le fort taux d’urbanité de la population russe confirme que le village russe n’est pas en train de mourir – il est mort en URSS, à la fin des années 1980 et aujourd’hui, la part de la population rurale diminue non pas en raison seulement de la migration vers les villes, mais en raison de causes autres, structurelles :les campagnes se vident car les gens âgés y meurent et n’y sont pas remplacés.

La concentration de la population elle continue: des petites villes de Russie, elle se déverse dans les villes moyennes, des villes moyennes dans les centres régionaux, et de là vers les villes de plus d’un million qui augmentent puisqu’elles sont 16 aujourd’hui contre 12 en 2010.

Si en 1989 autour de 20% de la population russe vivait dans les 16 plus grandes villes du pays, aujourd’hui 24% de la population y habite.

En clair : 25% des russes habitent dans les 16 plus grandes villes du pays, soit autant (25%) qui habitent dans 152.000 villages et bourgs.

Au sein de ces 16 villes, les deux capitales Moscou et Saint-Pétersbourg cumulent 13 % de la population soit 1 russe sur 8. Si ajoute les régions des capitales cela fait 20% de la population de la Russie ou 29 millions de personnes.

Relire mon article : les 4 Russies

La migration interne se fait d’Est vers l’Ouest et du Nord vers le sud.

Les régions centrales, du sud et du Caucase du nord voient leur population augmenter et pendant ce temps tandis que ne se vident les régions de la Sibérie et de l’extrême orient.

Mais dans ces ensembles, les migrations se font du nord vers le sud et des petites villes vers les centres.

Ainsi, quatre des cinq régions avec le déclin le plus rapide sont situées dans le grand nord de la partie européenne de la Fédération de Russie (Carélie, Komi, Arkhangelsk, Mourmansk) et les régions de Tambov, Smolensk, Orel, Tver et Bryansk, situées dans le district fédéral central relativement prospère, connaissent un fort exode de la population vers Moscou.

Ces flux sont importants et depuis 1989, la région de Kurgan a perdu 30% de ses habitants, la Carélie – 33% de ses habitants, la République Komi – 41%.

Par contre les régions de Moscou et de Leningrad (périurbanisation autour des deux capitales), Tyumen, Novosibirsk, la Régions de Kaluga, Kaliningrad, Stavropol et bien sur Krasnodar sont les zones qui récupèrent le flux d’immigration interne.

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