Le rôle de la Russie dans la journée de la femme

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Cet article a été publié originalement sur Ria-Novosti
  
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J’ai déjà évoqué lors d’une précédente tribune l’émancipation des femmes en Russie, l’importance de leur rôle actuel dans tous les domaines de la société  et même dans l’armée. Arriver à l’égalité de droits civiques entre hommes et femmes, ne pas tomber dans l’opposition entre revendications féministes et féminité, obtenir un statut solide pour les mères de famille pose encore beaucoup de problèmes dans de nombreux pays.
Dans ces domaines, la société russe a pris de l’avance depuis presque un siècle. Aujourd’hui dans de nombreux pays, les droits civiques des femmes sont encore presque inexistants, et dans d’autres pays un peu moins archaïques, les mouvements féministes qui luttent pour l’égalité des droits entre femmes et hommes rencontrent encore de grandes difficultés. Hier mardi 8 mars c’était la journée de la femme en Russie comme dans de nombreux autres pays du monde. C’est l’occasion de revenir aux sources.

Pour la sociologue française Françoise Picq, le mouvement d’émancipation des femmes en Europe trouve son origine dans la lutte des classes, et dans une volonté de contrecarrer l’influence du  féminisme petit bourgeois sur les femmes du peuple. Pour cette raison sans doute, le concept d’une journée de la femme est né en 1910 à Copenhague, lors de la deuxième conférence de l’Internationale socialiste des femmes. L’idée d’une telle journée est adoptée, sur une proposition de Clara Zetkin, représentante du Parti socialiste Allemand.
Cette idée s’inscrivait alors dans une perspective socialiste, internationaliste et révolutionnaire. En Russie, dès 1913, les femmes russes ont commencé à célébrer leur première Journée internationale de l’ouvrière et ce en organisant par exemple des rassemblements clandestins. C’est seulement quatre ans plus tard, le 8 mars 1917 (selon le calendrier Julien qui n’était pas encore en vigueur) que commence en Russie la contestation sociale à laquelle les femmes participeront activement. A Saint-Pétersbourg (Petrograd à l’époque) elles manifesteront aux cris de: “du pain, de la chaleur“, traduisant leur souhait de voir leurs maris revenir du front mais aussi leur contestation face à la misère et à la hausse du prix du pain. Ces émeutes de la faim sont une étape importante de la révolution bolchevique et contribueront à l’écroulement du régime impérial russe, en moins d’une semaine.

Dès 1919, le statut de la femme soviétique sera matérialisé dans un “Code de la famille“ qui  prône l’émancipation des femmes par le “travail et la maternité“ et qui garantit un grand nombre de droits nouveaux, notamment pour les femmes, comme l’accès aux soins et au marché du travail, ainsi que des aides à l’éducation et à la garde des enfants. Plus tard, en 1921, Lénine déclare que le 8 mars sera la “Journée internationale des femmes”. Lénine rappelle à cette occasion que l’égalité homme/femme est une condition nécessaire à l’avènement d’une société nouvelle. En Russie, l’avortement avait été légalisé en 1917, et les femmes ont eu le droit de vote en 1918.  A titre de comparaison, les femmes françaises n’obtiendront le droit de vote qu’en 1944,  le droit à l’avortement en 1975 et ce n’est qu’en 1982 que la journée de la femme sera officiellement décrétée dans l’hexagone.
A l’époque de l’URSS, les femmes seront régulièrement mentionnées et mises en valeur par la propagande d’état. Elles seront d’ailleurs appelées à lutter contre le fascisme durant le second conflit mondial, confirmant leur rôle de citoyennes à l’égal des hommes, puisqu’elles sont aptes à défendre le pays en prenant les armes. Durant ce conflit meurtrier près de 800.000 femmes ont fait partie des troupes combattantes (médecins, infirmières, pilotes d’avion de bombardement ou snipers au front) et beaucoup d’entre elles ont été faites héroïnes de l’Union Soviétique. Pendant cette période, la phraséologie de l’idéologie communiste mythifie le rôle de la femme. Elle est associée à toutes les facettes de la société en marche.  Elle est mise en valeur par des textes, des images, par des films ou des monuments qui la montrent tour à tour ouvrière, paysanne, mère ou héroïne.

A la fin de l’URSS, en 1991, l’Institut allemand de la jeunesse coordonne une enquête sociologique sur la condition de la femme notamment en Russie. Il en ressort que en 1991, les femmes “représentaient 53 % de la population active et prédominaient parmi les spécialistes ayant une instruction secondaire ou supérieure”. Egalement, il ressort de cette étude qu’une “majorité écrasante de femmes russes s’est orientée vers une combinaison de leurs rôles familial et professionnel, mais que seule une infime minorité d’entre elles a pensé à une véritable carrière professionnelle”. Ce cumul des rôles est l’une des manifestations de la place qu’à la femme comme pilier de la société en Russie. L’effondrement de l’URSS et l’anarchie qui s’installera entraineront un renouveau provisoire du féminisme politique et revendicatif en Russie. Aux élections législatives de 1993, un mouvement politique des femmes de Russie obtiendra même 8% des voix, mais le phénomène ne durera pas car l’émancipation des femmes est il est vrai déjà totale et dès la fin du chaos libéral des années 90, l’état est revenu à sa conception de la femme en tant que mère, pilier de la famille et de la société. C’est tout le sens des mesures prises par le pouvoir russe dans les années 2000, pour relancer une natalité en chute libre.

La journée de la femme en Russie, le 8 mars n’a donc rien d’une journée de revendications, c’est au contraire une fête. L’atmosphère de la journée est toute en fleurs et charme, les hommes offrant des bouquets et des cadeaux aux représentantes de la gent féminine. Illustration de l’ambiance: les femmes qui travaillent au ministère de la défense (elles sont près de 40.000) ont cette année organisé un concours de beauté à l’occasion de cette journée, histoire de rappeler qu’elles sont avant tout des femmes. Car comme l’a dit le premier ministre russe l’année dernière à l’occasion de la journée de la femme: “nous estimerons toujours dans la femme ce qui fait qu’elle est unique: sa douceur, son élégance et son charme“.

Le monde et la Russie, de 2007 à 2011!

En 2007 la société russe E-generator.ru a développé un système de scores des médias étrangers en Russie, permettant l’instauration d’un indice de la russophobie dans la presse étrangère. Le premier média français, Le Monde, arrivait en 4ème position derrière la presse Anglo-saxonne. On peut penser que depuis 2007, les choses n’ont pas beaucoup changé.

Le 17 févier 2011, le Monde publiait un article de Marie Jégo intitulé “il est temps de se tirer” et qui sous entendait que le tout Moscou se demandait à quand une révolution de Jasmin en Russie. L’initiateur de ces propos serait d’après madame Jégo l’intellectuel Igor Iourgens, l’une des éminences libérales du cercle Medvedev, dans une interview donnée à Bloomberg. Celui ci affirmait que si Poutine “osait” se représenter, il risquerait de déclencher une révolution et de terminer comme Moubarak, car les gens “en auraient marre de voir la même tête“. Ces propos font corps avec ceux de l’opposant malheureux Boris Nemtsov, qui récemment dans une interview donné à Vincent Jauvert qui affirmait lui que “Poutine finirait comme Ben-Ali“.


Marie Jégo cite pour donner raison à Igor Iourgens un fait divers qui serait arrivé à Moscou le 31 janvier, lors de la soirée de commémoration à Boris Eltsine au théâtre Bolchoi, et ou une moitié des officiels présents n’auraient pas applaudi Vladimir Poutine. Marie Jégo en fait ne fait que citer Loudmilla Telen, la rédactrice du site Radio liberté et qui retranscrit l’évènement de cette façon:”Впрочем, едва различимые помехи начинают портить эту картину, продолжает газета, напоминая о мероприятии по случаю юбилея Бориса Ельцина в Большом театре. “Акт первый: Наина Ельцина, вдова Бориса Ельцина, входит в зал. Весь зал встает и долго аплодирует.  Акт второй: громкоговоритель объявляет: “Владимир Владимирович Путин!” Национальный лидер появляется в сопровождении двух дам – своей супруги Людмилы и первой леди Светланы Медведевой. В зале тишина. Потом половина зала встает и аплодирует, вторая половина не шелохнется“. 
L’idée, bien claire serait de faire croire au lecteur que Poutine n’aurait plus le succès d’avant, et que la colère gronderait, qui plus est au milieu d’officiels et d’invités triés sur le volet.

L’obsession Anti-Poutine de ces journalistes occidentaux et de ces libéraux à un miroir spectral inversé qui est l’adulation de Khodorkovski. Bien sur certaines personnes, en Russie n’apprécient pas Poutine (et c’est leur droit) mais de qui s’agit t-il ? Des amis, alliés et collègues de Michael Khodorkovski ? Des gens de l’entourage de Egor Gaidar ? La réhabilitation de Khodorkovski n’est souhaitée que par une hyper-classe d’affairistes et de libéraux obsessionnels, qui sont tout sauf des démocrates au sens ou les médias voudraient nous les présenter. Non, ce sont des gens qui, comme Nemtsov, Kasparov, les représentants des grands médias libéraux et d’opposition, ou certaines grandes familles Moscovites ne doivent leur richesse et leur puissance qu’à l’immense anarchie des années 90. Sans cette période ou tout chacal pouvait devenir un lion, beaucoup d’entre eux aujourd’hui ne seraient rien, ni personne. Bien sur certains ont su rebondir en se faisant sponsoriser par l’ouest pour faire croire (mais à qui hormis aux étrangers qui connaissent mal, ou peu la situation) qu’ils étaient eux de vrais démocrates. Ils répètent que leur mise à l’écart du système et des affaires par le pouvoir actuel prouverait le côté non démocratique de ce dernier. Ce sont ces gens la qui n’ont pas applaudi Poutine car ils ne lui ont pas pardonné rétabli “l’ordre” et de les avoir marginalisés, comprenez les avoir empêché de s’enrichir à outrance. Leur contestation de Poutine est officiellement fondée sur le non respect des droits de l’homme et autres sornettes pour étudiantes en lettre lectrices du Monde, mais en réalité, leur incapacité à satisfaire leur soif de pouvoir et leur avidité financière est la cause de leurs non applaudissements. Ces gens qui ont détruit la démocratie Russe en 1993-1996 sont ceux que la presse (par exemple le Monde) nous présente comme des résistants démocrates. 


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Mais l’article comprenait une seconde thématique sans lien avec la précédente, nous expliquant que de toute façon, les Russes ne souhaiteraient qu’émigrer, puisque toute révolution est impossible, à cause de “la démographie”. Belle sornette encore une fois, puisque la population Ukrainienne, Serbe ou Géorgienne n’est pas plus jeune et qu’elle a “elle” bien fait une révolution, même si celle ci a été organisée de l’extérieur. 
Mieux encore, Valia, étudiante à l’institut polygraphique de Moscou, citée par Marie Jégo, affirme que désormais, face à la la corruption, la farce des élections, la captation des richesses par un tout petit cercle. Une seule issue possible : la fuite !”. Valia ira poursuivre ses études à Londres et elle envisage d’y rester, car en Russie elle ne se voit “aucun avenir”. Beaucoup de jeunes écrit Marie Jégo veulent faire la même chose. “Dernièrement, j’étais attablé avec mes anciens camarades du conservatoire, des gens fins et cultivés, en un mot, la crème de la société. Eh bien, tous vont quitter la Russie”, écrit un blogueur présenté du nom de Andrei Lochtchak. Les candidats à l’émigration, temporaire ou définitive, auraient d’ailleurs créé une plateforme Internet destinée à l’émigration peuvent y trouver moult informations pratiques. Depuis l’année 2000, 1,2 million de Russes auraient quitté le pays écrit encore notre journaliste.
Pourtant, les chiffres sont (comme pour la démographie) à prendre sur leur durée afin d’étudier la tendance et donc l’évolution. Et là encore la réalité donne tort à l’analyse de la journaliste.  Le graphique suivant à été synthétisé par Anatoly Karlin et démontre bien que l’évolution de l’émigration (en gris foncé) est en baisse constante depuis 1990.
Les données sont vérifiables ici.

Moskau, Hauptstadt Europas ?

Fast alle Franzosen sind zutiefst europhil und da ist es paradox, dass Ausländer, die nach Frankreich kommen, dort oft auf relative Engstirnigkeit, eine Unkenntnis fremder Sprachen und einen häufig überzogenen Chauvinismus stoßen.
Waren doch die Franzosen Ausgangspunkt des ersten Versuchs  einer europäischen Integration im 9. Jahrhundert, als Karl der Große, Kaiser des Westens, am Ende seiner Regierungszeit an der Spitze eines Kontinental-Reichs stand, das das heutige Frankreich, Teile von Spanien und Italien einen Teil der germanischen Welt und den Balkan umfasste.
Für viele Intellektuelle und Historiker, ist Karl der Große der Vater Europas.
Leider, oder zum Glück für Europa, zerfiel nach seinem Tod sein Reich wieder in Einzelteile.

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Тунис, Каир, но не Москва!

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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Президент Медведев заявил во Владикавказе 22 февраля 2011 года, что «ситуация в арабском мире, который сотрясли народные восстания, может привести к дезинтеграции некоторых государств (…) подобный сценарий был также разработан для России, но он провалился».
 
Многие читатели спрашивали меня, какой сценарий имел в виду президент, напоминая мне слова оппозиционера Бориса Немцова, который заявил французской прессе, что «Путин закончит как Бен-Али» .
 
Через несколько лет после распада Советского Союза американскими идеологами, в том числе Збигневом Бжезинским , предусматривалось расчленение России на три различных национальных образования. В своей книге «Великая шахматная доска», опубликованной в 1997 году, Бжезинский описывает проект общего управления планетой американской сверхдержавой. Сообразно геополитическим теориям англо-саксонских мастеров геополитики вроде Макиндера или Спайкмена, Бжезинский полагает, что именно в Heartland, «сердце мира» (центральной части Евразии) находится ключ к мировому господству.

 

 
Он предполагает создать в Центральной Азии, вокруг «нового шелкового пути», американский протекторат, устранив Россию и опираясь на Турцию, основную пешку НАТО в этом регионе. Он также предполагает американский захват энергетических ресурсов этой зоны, пересмотр всех проектов трубопроводов Центральная Азия ― Кавказ и, параллельно, массивное расширение НАТО в Восточной Европе и на Балканах, вплоть до западных и южных границ России.

 

 
В рамках этого проекта Европейский союз становится американским плацдармом в Евразии, влияние и российская территория сокращены до минимума, а доминирующая американская культура является ведущей в однополярном мире. Я рекомендую прочитать эту истерическую книгу, которую можно было бы снабдить подзаголовком: «Доктор Стрейнджлав: Возвращение» или «Пролог к третьей мировой войне». Разумеется, времена изменились, но не навязчивые идеи этого стратега демократов, так как обновленная версия «Великой шахматной доски» вышла в 2004 году под названием «Реальный выбор».

 

 
Возможно, именно этот проект удушения России имел в виду президент Медведев в своем заявлении во Владикавказе. Часть идей, намеченных в работе Збигнева Бжезинского, были воплощены в событиях, затронувших некоторые страны в постсоветской зоне, а именно Сербию в 2000 году, Грузию в 2003 и Украину в 2004.

 

 
Описывая тогда эти события, говорили о «цветных революциях» , которые были представлены как выступления народные, демократические и спонтанные. Теперь известно, что цветные революции были ни чем иным, как демократическими государственными переворотами, только выглядящими спонтанными, организованными извне для свержения режимов, сочтенных непрочными, армией мирных революционеров, сгруппированных в молодежные движения, которые финансировались множеством рожденных в США НПО.

 

 
Тем не менее, можно констатировать, что все эти цветные революции произошли в странах, где спорная власть больше не находилась в позиции силы, или же там, где наблюдался поколенческий / политический разрыв между слоями населения, как это имело место на Украине (разделенной в культурном отношении надвое между Востоком и Западом), в Сербии (расколотой между сторонниками и противниками Европейского союза) или же в Грузии, в которой некоторые наивно полагали, что членство в НАТО быстро приведет к вступлению в Европейский союз и потоку субсидий. Известно, что случилось далее, все эти цветные революции в среднесрочной перспективе потерпели неудачу. Эти революции привели к власти режимы, которые значительно усугубили экономическую и политическую ситуацию в государствах, и которые не пережили выборов после окончания своих первых мандатов. Проекты по интеграции Украины и Грузии в НАТО также провалились.

 

 
Некоторые редкие комментаторы полагают, что события типа «арабской весны» могут произойти в России. Подчеркивая принципиальные различия между Россией и странами «арабской весны», они предупреждают российскую власть в отношении социальных событий, которые могут перерасти или даже закончиться революцией по типу египетской. Однако Россия, вероятно, уже пережила свою демократическую революцию, когда в 1993 году Верховный Совет отменил запланированный референдум по принятию новой конституции, проект которой был подготовлен Борисом Ельциным, стремившимся к продолжению сложных и спорных либеральных реформ. Политическая напряженность привела к десятидневному вооруженному конфликту на улицах столицы, столкнувшему коммунистов и националистов с прогрессистами, поддерживавшими Бориса Ельцина. Продолжение известно, оставшаяся верной президенту армия взяла штурмом Белый дом и подчинила себе мятежников. Эти события были реальным разрывом с советским прошлым. Борис Ельцин правил страной еще шесть лет, до 1999 года, когда он уступил место Владимиру Путину.

 

 
Кроме того, нужно большое воображение, чтобы найти общее между ситуацией в Египте Мубарака и нынешней ситуацией в России. Даже в эпоху «цветных революций», когда восстановление российской экономики находилось в зачаточном состоянии и сталкивалось с многочисленными трудностями, Россия оставалась политически стабильной и не испытала зарождения подобного движения.

 

 
Этому есть причины: нынешняя политическая прочность российского государства, основательная укорененность власти в народе и отсутствие какой бы то ни было существенной оппозиции. Страны арабского мира, которые переживают или готовятся пережить народные восстания, имеют много общего: нищету народных масс, перенаселенные города, религиозную напряженность, напряженность в вопросах о правах женщин, хроническую безработицу, особенно среди молодежи, малограмотность.

 

Все это не является характерным для сегодняшней России. Улучшение ситуации в России в последнее десятилетие оставляет объективно немного места для революции подобного типа. Ныне Россия является девятой экономикой мира и находится на шестом месте в мире по паритету покупательной способности ВВП. Экономический рост является устойчивым, государственный долг очень низкий, валютные резервы существенные, рубль стабилен, а уровень жизни населения неуклонно растет. Страна постепенно реиндустриализируется и вновь обретает свой статус великой державы. Очевидно, что для какой-либо социальной революции нет никаких условий.
Перевод : Уголин (Ursa-Tm

Tunis, le Caire mais pas Moscou

Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti 
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Le président Medvedev a déclaré à Vladikavkaz ce 22 février 2011 que: “La situation dans le monde Arabe, qui est secoué par des révoltes populaires risque d’aboutir à la désintégration de certains Etats (…) Un scénario analogue a également été conçu pour la Russie, mais il a échoué”.
 

 

Beaucoup de lecteurs m’ont demandé à quel scénario le président faisait allusion, en me renvoyant aux propos de l’opposant Boris Nemtsov qui, interrogé par la presse française, affirme tout simplement que “Poutine finira comme Ben-Ali”. Quelques années après la désintégration de l’union soviétique, le morcellement de la Russie en trois entités nationales distinctes a été envisagé par quelques idéologues américains parmi lesquels Zbigniew Brzezinski. Dans son livre “le grand échiquier”, publié en 1997, Brzezinski décrit un projet de management général de la planète par l’hyper puissance américaine. Conformément aux thèses géopolitiques Anglo-saxonnes des maitres géopolitiques que sont Mackinder ou Spykman, Brzezinski considère c’est dans le Heartland (partie centrale de l’Eurasie) que se trouve la clé du pouvoir mondial.

 

Il imagine donc de faire de l’Asie centrale, autour d’une “nouvelle route de la soie”, un protectorat américain, en écartant la Russie et en s’appuyant sur la Turquie, pion essentiel de l’OTAN dans cette région. Il imagine ainsi une mainmise américaine sur les ressources énergétiques de cette zone, le remodelage de tous les projets d’oléoducs de la région Asie centrale Caucase, et parallèlement, un élargissement massif de l’OTAN en Europe orientale et balkanique, jusqu’au frontières ouest et sud de la Russie. Dans ce projet, l’union européenne devient une simple tête de pont américaine en Eurasie, la puissance et le territoire russes sont réduits au minimum, et la culture dominante américaine dirige un monde unipolaire.  Je recommande la lecture de ce livre hystérique qui aurait pu être sous titré : “Docteur Folamour: le retour” ou “Prologue pour une troisième guerre mondiale”. Bien sur les temps ont changé, mais pas réellement les obsessions de ce stratège démocrate, puisqu’une version à jour du grand échiquier est sortie en 2004 intitulée: “le vrai choix”.

 

C’est peut être à ce projet d’asphyxie de la Russie que le président Medvedev a voulu faire allusion dans sa déclaration de Vladikavkaz. Une partie des projets envisagés dans l’ouvrage de Zbigniew Brzezinski s’est concrétisée dans les évènements qui ont frappé certains pays de la zone postsoviétique, notamment la Serbie en 2000, la Géorgie en 2003 et l’Ukraine en 2004. A l’époque, on a parlé de “révolutions de couleurs” pour décrire ces évènements qui furent présentés comme des manifestations populaires démocratiques et spontanées. On sait maintenant que les révolutions de couleurs ne furent en fait que des coups d’états démocratiques, spontanés en apparence seulement, organisés de l’extérieur pour faire tomber des régimes jugés fragiles, via une armée de révolutionnaires non-violents regroupés au sein de mouvements de jeunesse financés par une kyrielle d’ONG nées aux USA.

 

Néanmoins on peut constater que ces révolutions de couleur ont toutes eu lieu dans des pays ou le pouvoir contesté n’était plus en position de force, et ou le gap générationnel/politique entre pans de la population était marqué, ce qui était le cas en l’Ukraine (scindée culturellement en deux entre Est et Ouest), en Serbie (scindée entre pro et anti union européenne) ou encore en Géorgie ou une partie naïve de l’opinion imaginait qu’une adhésion a l’OTAN déboucherait rapidement sur une adhésion à l’union européenne et sur une pluie de subventions.  On sait aussi ce qu’il advint, ces révolutions de couleurs échouèrent toutes sur le moyen terme. Ces révolutions ont amené au pouvoir des régimes qui ont aggravé considérablement la situation économique et politique des états concernés, et qui n’ont pas survécu aux élections après leur premier mandat. Les projets d’intégration de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN ont échoué du même coup.

 

Certains rares commentateurs imaginent maintenant que des évènements du type “printemps arabe” pourraient se produire en Russie. Tout en soulignant les différences fondamentales entre la Russie et les pays du “printemps arabe”, ils mettent donc en garde le pouvoir russe contre des évènements sociaux pouvant dégénérer, voire aboutir à une révolution à l’Égyptienne. Pourtant la Russie à sans doute déjà vécu sa révolution démocratique lorsqu’en 1993, le Congrès annule le projet de référendum visant à adopter le nouveau projet de constitution, préparé par Boris Eltsine et qui visait à permettre la poursuite des difficiles et contestées réformes libérales. La tension politique aboutit à un conflit armé de 10 jours dans les rues de la capitale opposant les communistes et les nationalistes, aux progressistes  soutenant Boris Eltsine. On connait la suite, l’armée restée fidèle au président donna finalement l’assaut de la maison blanche et mis au pas la rébellion. Ces évènements furent la vraie rupture avec le passé Soviétique. Boris Eltsine dirigea le pays 6 années de plus, jusqu’en 1999 ou il laissa la place à Vladimir Poutine.

 

Il faut en outre beaucoup d’imagination pour trouver des points communs entre  la situation dans l’Egypte du régime Moubarak, et la situation actuelle en Russie. Même à l’époque des révolutions de couleur, alors que le redressement de l’économie Russe était embryonnaire et rencontrait bien des difficultés, la Russie est restée politiquement stable et n’a pas connu l’embryon d’un tel mouvement. Il y a des raisons à cela: l’immédiate solidité politique de l’état Russe, le solide ancrage populaire du pouvoir et l’absence de substance ou de volume d’une quelconque opposition. Les pays qui vivent ou se préparent à vivre des révoltes populaires dans le monde arabe présentent des points communs: Misère populaire, surpeuplement des villes, tensions religieuses, tensions à propos du droit des femmes, chômage endémique, surtout des jeunes, illettrisme important.

Ce ne sont pas les caractéristiques de la Russie d’aujourd’hui. L’amélioration de la situation en Russie sur la dernière décennie laisse objectivement peu de place à une révolution de ce type. La Russie est maintenant la 9ème économie mondiale et elle est au 6ième rang mondial pour le PIB à parité de pouvoir d’achat. La croissance économique est soutenue, l’endettement public est très faible, les réserves de change sont importantes, le rouble est stable et le niveau de vie de la population augmente régulièrement. Le pays se réindustrialise progressivement et retrouve son statut de grande puissance. Manifestement, les conditions ne sont pas du tout réunies pour une quelconque révolution sociale.

Far-Est

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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Когда я решил переселиться в Россию, многие французы моего поколения, испытывавшие искушение уехать в другую страну, обычно думали о более традиционных направлениях, таких как франкоговорящая Канада, Англия и Ирландия, в которой то время был экономический бум, или же Австралия, и, особенно, США, потому что мы все еще думаем, что в Америке возможно все. Разумеется, во Франции ситуация еще не катастрофическая, но нас, тех, кто предчувствует, что в ближайшие годы не будет никакого улучшения, много. Я принадлежу к тому поколению французов, многие из которых действительно уехали за границу.

Я говорю не о пенсионерах, которые в первую очередь думают о комфортной жизни в странах солнечных и дешевых, жарких и недорогих, вроде Марокко, а о молодых выпускниках, для которых эмиграция целесообразна экономически, профессионально.Финансовый кризис 2008 года глубоко изменил ситуацию. Англия и Ирландия потеряли свою привлекательность, США находятся в экономическом и социальном кризисе, и все больше французов отваживаются отправиться в менее традиционные регионы, но с реальными экономическими возможностями, например, в Бразилию, Китай или же в Россию. Это знак веры в будущее страны, а французские компании, входящие в сводный биржевой индекс CAC 40, одна за другой открывают свои представительства в России. Тем не менее, даже если французское присутствие в России растет, оно остается относительно слабым по сравнению с другими европейскими странами, например, Германией. Судить об этом можно по числу компаний, представленных в России: около 600 французских и 6.000 немецких. Есть логика в этом сильном экономическом притяжении, которое выражается в цифрах иммиграции, и которое наглядно демонстрирует растущее влияние России, являющейся также единственной европейской страной группы БРИК в евразийском регионе.

Россия действительно является второй страной после Соединенных Штатов по количеству прибывающих иностранцев. В 2010 году в России насчитывалось 12 миллионов иностранцев при населении в 142 миллиона человек. Хотя гастарбайтеры из Центральной Азии (дешевая рабочая сила) представляют собой основную часть этих мигрантов, но согласно AEB (Ассоциация Европейского Бизнеса) около 500.000 выходцев из ЕС проживают или работают в России, по меньшей мере, время от времени.Теперь все меньше вновь приезжающих из Западной Европы для работы в компаниях, но все больше тех, кто приезжает в Россию индивидуально на короткий период, будь то стажировка или же студенческий обмен. Некоторые предпочитают остаться, чтобы найти работу, даже начать новую жизнь. С профессиональной точки зрения, высокие темпы роста и динамизм внутреннего рынка России являются золотой жилой для иностранных фирм, и это экономическое здоровье страны позволяет работающим более легко найти возможности для применения своих способностей, чем во многих странах Западной Европы.
Тем не менее, Россия пока не является направлением, о котором мечтают, она действительно не самая простая страна для эмиграции, даже для молодых специалистов. Трудности русского языка, суровый климат (если думать о европейской части России и, следовательно, об экономических центрах, какими являются Москва и Санкт-Петербург) и особенно многочисленные административные трудности (визы, различные запросы…) не облегчают задачу. Кроме того, полное незнание большинством, например, французов этой страны и темный образ, созданный ей нашими СМИ, перебивают всякое желание поехать туда поработать, не говоря уже о переезде.

Несмотря ни на что, я встретил в Москве многих французов, которые тоже выбрали Россию, одни недавно, другие десять и даже больше лет назад. В разговорах о жизни в России, суровом климате или трудностях русского языка, я удивлялся, часто слыша одну и ту же фразу: «Я не хочу возвращаться». Правда, что мои первые впечатления, личные, также были весьма позитивными. В России нет таких повторяющихся забастовок, которые мешают нормально жить и путешествовать. В городах магазины, бары, рестораны часто открыты 24/24, что дает важное ощущение свободы. Страна действительно мультикультурная и многоконфессиональная, но здесь, в отличие от западных обществ, этническая, религиозная и социальная напряженность ощущается очень слабо и не отравляет повседневную жизнь как, например, во Франции. В Москве можно почувствовать энергию, которая переполняет город, и жизненную силу людей на улицах, в метро, в магазинах. Есть в этом городе что-то яркое, позитивное и привлекательное.

Ощущение жизни в стране, где впечатление упадка (повсеместное во Франции) не чувствуется, очень приятно, это нужно признать. Я думаю, что это один из ключей к пониманию того притяжения, которое Россия вызывает у иностранцев. В России чувство «это возможно» по-прежнему существует, в то время как оно, кажется, исчезло во многих других странах. Россия, Far-Est XXI века, станет ли она таким же Эльдорадо для европейцев, каким были Соединенные Штаты на протяжении прошлого века? Трудно предсказать будущее, но если два десятилетия назад европейцы мигрировали с востока на запад, то сегодня не исключено, что мы присутствуем при начале обратного движения, с запада на восток, к огромным пространствам за Уралом.

Это движение должно, по моему мнению, значительно ускориться в следующем десятилетии, учитывая сильные экономические прогнозы для Евразии (Россия, Белоруссия и Казахстан, три страны нового таможенного союза) и относительно слабые для Западной Европы. Согласно данным МВФ, Россия по паритету покупательной способности ВВП находится впереди Франции и сразу после Германии. Что касается меня, как евразийского француза, это решено давно, я остаюсь жить в России!

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Far Est

Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti

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Lorsque j’ai décidé d’émigrer en Russie, les nombreux français de ma génération tentés par l’expatriation pensaient en général à des destinations plus classiques, comme le Canada francophone, l’Angleterre et l’Irlande, alors en plein boom économique, ou encore l’Australie et surtout les USA, parce qu’on pense toujours qu’en Amérique, tout est possible. Bien sur, la situation n’est pas encore catastrophique en France mais nous sommes nombreux à pressentir qu’il n’y aura pas d’améliorations dans les années à venir. Je fais partie d’une génération de Français dont un très grand nombre c’est vrai est parti s’installer à l’étranger. Je ne parle la pas des retraités qui pensent avant tout à leur confort de vie et à partir dans des régions ensoleillées et bon marché, chaudes et peu chères, comme le Maroc par exemple, mais des jeunes diplômés, dont l’émigration est à finalité économique, professionnelle.

La crise financière de 2008 a cependant modifié les choses en profondeur. L’Angleterre et l’Irlande ont perdu leur attractivité, les USA sont en pleine crise économique et sociale, et les Français sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans des régions moins habituelles, mais présentant de réelles opportunités économiques, que ce soit par exemple le Brésil, la Chine ou encore la Russie. C’est un signe de confiance dans l’avenir du pays et les sociétés françaises du CAC 40 s’installent  les unes après l’autre en Russie. Pourtant, même si la présence française en Russie augmente, elle reste encore relativement faible par rapport à d’autres pays Européens comme l’Allemagne. Que l’on en juge par le nombre de sociétés présentes, en Russie: environ 600 pour la France et 6.000 pour l’Allemagne. Il y a une logique à ce fort attrait économique qui se traduit dans les chiffres d’immigration et qui démontre bien l’influence croissante de la Russie, par ailleurs seul pays européen du groupe BRIC, dans la région Eurasie. La Russie est en effet le second pays au monde accueillant le plus grand nombre d’étrangers juste après les Etats-Unis.
En 2010, il était estimé que la Russie comptait 12 millions d’étrangers sur une population de 142 millions d’habitants. Bien sur les gaustarbeiters d’Asie centrale (main d’œuvre à faible coût) représentent le gros de ces migrants, mais selon l’AEB (l’Association of European Business) près de 500.000 ressortissants de l’Union Européenne vivent ou travaillent en Russie, tout du moins occasionnellement.

Désormais les nouveaux arrivants d’Europe de l’ouest sont de moins en moins nombreux à arriver mutés au sein d’une société, mais plus nombreux à venir en Russie individuellement pour une courte période, que ce soit un stage ou un échange étudiant. Certains choisissent de  rester pour chercher du travail, voire commencer une nouvelle vie. D’un point de vue professionnel, la forte croissance et le dynamisme du marché intérieur de la Russie sont une mine d’or pour les entreprises étrangères et cette bonne santé économique permet de trouver des débouchés en tant que salarié bien plus facilement que dans nombre de pays d’Europe de l’ouest.

Pour autant la Russie n’est pas encore la destination qui fait rêver et elle n’est vraiment pas non plus le pays le plus simple dans lequel émigrer, même pour les jeunes spécialistes. Les difficultés de la langue russe, la dureté du climat (si l’on pense à la Russie Européenne et donc aux pôles économiques que sont Moscou et aussi Saint-Pétersbourg) ou surtout les nombreuses difficultés administratives (visas, démarches diverses..) n’ont il est vrai rien pour faciliter la tâche. En outre, la grande méconnaissance qu’ont encore la majorité des Français par exemple de ce pays et le tableau noir qu’en font nos médias coupent toute envie d’y aller pour travailler, ne parlons pas de s’y installer.Malgré tout à Moscou, j’ai rencontré de nombreux français qui ont eux aussi choisi la Russie, certains depuis peu, et d’autres depuis 10 ans voire plus. Dans des discussions sur la vie en Russie, sur la dureté du climat, ou sur les difficultés de la langue russe, j’ai été étonné d’entendre souvent la même phrase: “Je ne souhaite pas repartir”. C’est vrai que mes premières impressions, à titre personnel, ont aussi été assez rapidement plutôt positives. En Russie, il n’y a pas ces grèves à répétition qui empêchent de vivre normalement et de se déplacer.

Dans les villes, les magasins, les bars, les restaurants sont souvent ouverts 24/24, ce qui confère une sensation de liberté importante. Le pays est réellement multiculturel et multiconfessionnel mais contrairement aux sociétés occidentales, les tensions ethniques, religieuses et sociales se ressentent très faiblement, et n’empoisonnent pas la vie de tous les jours, comme par exemple en France. On peut ressentir à Moscou l’énergie qui se dégage de la ville et la vitalité des gens, dans les rues, dans le métro, dans les magasins. Il y a dans cette ville quelque chose de vibrant, de positif et d’attachant.

La sensation d’être dans un pays ou l’impression de déclin (omniprésente en France) ne se fait pas sentir, est fort plaisante, il faut bien l’avouer. Je pense que c’est une des clefs pour comprendre l’attrait que la Russie procure sur les étrangers. En Russie, cette sensation de  “c’est possible” existe encore, alors qu’elle semble avoir disparu dans bien d’autres pays. La Russie, Far-Est du 21ème siècle, saura-t-elle être l’eldorado des Européens, comme les Etats-Unis l’ont été au cours du siècle précédent?  Il est difficile de prévoir l’avenir, néanmoins il y a deux décennies, si les Européens migraient d’est en ouest, aujourd’hui il n’est pas impossible que nous assistions au début d’un mouvement inverse, d’ouest vers l’est, vers les immenses espaces par delà l’Oural.

Ce mouvement devrait selon moi sensiblement s’accélérer dans la prochaine décennie, au vu des prévisions économiques solides en Eurasie (Russie, Biélorussie et Kazakhstan, les 3 pays de la nouvelle union douanière) et relativement faibles en Europe de l’ouest. Déjà la Russie se classe devant la France et juste derrière l’Allemagne selon le FMI, dans le classement des pays selon leur PIB à parité de pouvoir d’achat.

Pour ma part, en tant que Français d’Eurasie, c’est décidé depuis longtemps, je reste vivre en Russie!

Démographie du Caucase

Il est très fréquent de lire que alors que la démographie russe est en crise, la démographie des zones musulmanes de Russie serait elle en excellent santé, particulièrement dans le turbulent Caucase. La Russie serait menacée par ce péril musulman, qui pourrait faire d’elle un pays musulman en 2050 nous affirment certains. 
Pour autant la forte natalité de ces régions est très souvent compensée par une forte mortalité et la hausse de population est plus que relative, surtout en comparaison de la population globale du pays. Prenons la population des zones musulmanes caucasiennes que sont l’Adyguée, la Tchétchénie, le Daguestan, l’Ingouchie et la Kabardino-Balkarie.  
 
Le Daguestan
Population: 2.737.313 habitants dont 80% de Daguestanais et 10% de Russes ethniques.
51.806 naissances en 2010 contre 50.416 en 2009 soit +1.390 naissances.
17.008 décès en 2010 contre 16.737 en 2009 soit +271 décès.
Croissance de la population: +34.798 habitants en 2010, contre +33.769 en 2009.
La Tchétchènie
Population: 1 268 042 habitants dont 93% de Tchétchènes.
36.508 naissances en 2010 contre 36.523 en 2009 soit -15 naissances.
6734 décès en 2010 contre 6.620 en 2009 soit + 114 décès.
Croissance de la population: +29.774 habitants en 2010 contre +29.903 en 2009.

L’Ingouchie
Population: 516.693 habitants dont 83% d’Ingouches et 12% de Tchétchènes.
11.178 naissances en 2010 contre 9.572 naissances en 2009 soit +1.606 naissances.
1.857 décès en 2010 contre 1.877 décès en 2010 soit -20 décès.
Croissance de la population: +9.321 habitants en 2010 contre +7.695 en 2009.

Kabardino Balkarie
Population: 893.919 habitants dont 66% de Kabardes et Balkares et 25% de Russes.
12.577 naissances en 2010 contre 12.143 en 2009 soit +434 naissances.
8.068 décès en 2010 contre 8.406 en 2009 soit -338 décès.
Croissance de la population: +4.509 habitants en 2010 contre +3.737 en 2009.

La population de ces 4 républiques (5.495.967 habitants soit 4% 
de la population de la fédération de Russie) à donc augmentée de 
75.104 habitants en 2009 et de 78.402 habitants en 2010.

Assez parlant, l’évolution du taux de fertilité du plus gros de ces pays, le Daguestan:
 
Également, l’évolution du taux de natalité dans ces 4 républiques  :


Source: l’excellent blog de Boris Denisov

Цвета России

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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В прошлую пятницу, 11 февраля, в Москве в Выставочном Центре современного искусства «Винзавод» открылась выставка «Best of Russia». Выставка, организованная при поддержке министерства культуры, проводится ежегодно с 2008 года и представляет лучшие фотографии года, чтобы показать все лучшее в России.Принцип очень прост, участвовать могут все российские граждане. Цель состоит в том, чтобы найти среди фотографов тех, кто в состоянии передать истинный образ России. Далекие от стереотипов, участники показывают жизнь, красоту, разнообразие и контрасты, которыми изобилует страна. Фотографии классифицированы по нескольким темам: природа, архитектура, люди, события и стиль.

В каждой категории были отобраны 365 фотографий, представляющие победителей этого года. Выставки 2008 и 2009 годов пользовались большим успехом. Выставку 2010 года посетили 300.000 человек. Каждый год увеличивается количество участников, просматриваются тысячи фотографий. В этом году приняли участие 569 городов, были отправлены 25.239 фотографий и выбраны 365. Выставка пройдет в Москве, Санкт-Петербурге, Перми, Новосибирске, а также Париже.

В области фотографии есть и другой проект, «Цвета России» , который существует с 2007 года. Организаторы: Майкл Хокни и Вильям Златанов, два путешествующих по миру канадских фотографа. «Цвета России» насчитывают около 15.000 фотографий, сделанных между Москвой, Санкт-Петербургом и Нижним Новгородом. «Цвета России» был признан ИТАР-ТАСС важным проектом, представляющим современную Россию. Следует отметить, что «Цвета России» являются российской частью глобального проекта, также очень достойного.

Общая цель обоих проектов понятна, она состоит в том, чтобы показать образ России без предубеждений, но реальный и современный. Эти проекты попытаются изменить имидж России за рубежом, являющийся вполне катастрофическим. Разумеется, и мы это знаем, глобальные средства массовой информации редко бывают благосклонны по отношению к России, и Франция является хорошей тому иллюстрацией.

В недавнем интервью Эммануэль Киде , генеральный директор Ernst & Young Россия и президент-основатель Франко-российской торгово-промышленной палаты, напомнил, что «пресса очень негативна по отношению к России, она была такой всегда, в особенности, пресса французская». А значит, представление России через фотографию кажется мне достаточно хорошим способом открыть для себя эту страну, по-прежнему относительно неизвестную.

Я вспоминаю, что когда начал интересоваться Россией, много лет тому назад, я отчаянно искал сайт с настоящими фотографиями России. Я просмотрел большую часть изображений, которые тогда были доступны он-лайн, и нашел в основном рекламные фотографии городов Золотого кольца или двух неизбежных городов, каковыми являются Москва и Санкт-Петербург. Но я не нашел фотографий Барнаула, Владивостока, Петрозаводска или Краснодара. Ни фотографий учебных заведений, студентов, деревень или же баров, ресторанов, пляжей и, в особенности, людей…

С тех пор количество российских блогов выросло, в них можно увидеть Россию в лицах, такую, какая она есть, но доступ в Интернет по-прежнему труден для иностранцев и потенциальных туристов, часто по причине языкового барьера.

С тех пор как я пишу о России, я часто думал проиллюстрировать свою точку зрения фотографиями. Нужно признаться, что это нелегко. Россия является огромной и разнообразной страной, одновременно современной и архаичной, что трудно для иллюстрирования. Как сравнить ультрасовременные проспекты Москвы с оленеводами Дальнего Востока? Как сравнить полярный облик дальнего Севера с восточным обликом Кавказа? Какую Россию показать как Россию? Как выбрать из мозаики народов и традиций? Вот в чем достоинство этих двух выставок: соединение образов российского разнообразия ради удовольствия посетителей.

Для подавляющего большинства людей, Россия является страной холодной, зимней и серой, страной без света. Одна российская знакомая описала мне недавно, что для нее представляет собой Россия: снежный вихрь, возникающий от ветра на заснеженной платформе пригородной станции, где она ждет électrichka (пригородный поезд – прим. ред.) ранним утром по дороге на работу.

Картина реалистичная, но, разумеется, не способствующая продаже, особенно с туристической точки зрения. Отсутствие света во многих регионах на севере или востоке страны является климатическим фактом, но так не везде, например, на побережье Черного моря или на Кавказе.

Чтобы продемонстрировать, на что похожа жизнь «на юге», французский блогер Arthur, например, показывает довольно неожиданный образ России. С 2006 года он выкладывает в Интернет фотографии города, в котором он живет, Новороссийска, показывает, что жизнь в России не только возможна, но также приятна, вдали от больших городов, где по-прежнему сосредоточено большинство иностранцев. Это хорошо видно на его фотографиях: его Россия жаркая, синяя и экзотическая, где пальмы конкурируют за пространство с кайтсерферами или водными скутерами. И все же вы не спите, вы точно находитесь в России, даже если эта южная Россия далека от привычного образа.

Далекие от стереотипов и фантазий, фотографии нас не обманывают: они показывают нам сегодняшнюю Россию.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)