Vers un monde incertain

L’article original a été publie sur Ria Novosti.

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L’année 2011 vient de finir, et pour commencer cette tribune je souhaite une bonne et heureuse année 2012 aux lecteurs de RIA-Novosti.
L’agence a publié les impressions personnelles des commentateurs de RIA-Novosti et je tenais à apporter ma modeste contribution à ce sujet.
Que penser de l’année qui s’achève et de celle qui commence? Les présidents des deux pays qui me tiennent le plus à cœur, à savoir la Russie et la France, ont eu des mots finalement assez identiques lors de leurs discours de fin d’année, qualifiant 2011 d’année très difficile.
Le monde d’avant la crise nous parait aujourd’hui bien lointain mais la similitude de tonalité des discours présidentiels de fin d’année ne doit pas masquer le fait que les situations en France et en Russie sont sensiblement différentes.

Les conditions économiques se dégradent en France, alors que 2011 aura été l’année de sortie de crise pour la Russie. Selon un sondage publié par le portail de recrutement Superjob.ru, 16% des Russes attendent des changements positifs pour l’année 2012, 8% estiment que 2012 sera stable dans tous les domaines, 7% attendent à une augmentation de salaire, et 6% estiment qu’il ne se passera rien de particulier l’année prochaine. Les pessimistes, qui pensent que 2012 sera marqué par une dégradation de conditions de vie et une flambée des prix ne sont que 9%. Globalement, le sondage montre  donc un optimisme prudent qui tranche avec le fatalisme traditionnel des russes, et qui s’explique sans doute par la santé économique du pays, relativement bonne, et par les perspectives de 2012.
L’incertitude économique qui frappe la zone euro se ressent sur le moral des citoyens. Ce premier janvier 2012 marquait les 10 ans d’existence de l’Euro, et comme le rappelait l’excellent commentateur Vlad Grinkevitch, “la zone euro ne traverse certainement pas sa meilleure période “. “La crise de la dette qui a frappé la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne risque de dégénérer en une catastrophe financière majeure et être à  l’origine d’une nouvelle récession “. Ainsi ce sont 81% des Français qui pensent que 2012 sera une année difficile. Une anxiété cependant bien compréhensible alors que la France pourrait faire face en 2012 à une perte de son triple A, et sans doute s’avancer un peu plus vers une situation de récession économique. Les irlandais, les autrichiens et les belges sont respectivement deuxièmes, troisièmes et quatrièmes au classement du pessimisme, après les français, selon une enquête réalisée dans 51 pays. Les citoyens les plus pessimistes se situent donc clairement du côté des pays réputés les plus riches et les plus développés. Probablement parce qu’ils ont beaucoup plus à perdre et que les perspectives économiques globales sont particulièrement mauvaises pour 2012 dans la plupart des pays riches de l’OCDE.

Logiquement, les dix pays où l’avenir est perçu comme le plus sombre sont concentrés sur le continent européen. Six d’entre eux sont même membres de l’Union européenne. Le Premier ministre grec, Lucas Papademos, a appelé à poursuivre “l’effort (…) pour que la crise ne conduise pas à une  faillite désordonnée et catastrophique”. Pour le président français Nicolas Sarkozy, “le destin de la France peut basculer” en 2012. La chancelière allemande Angela Merkel a averti que 2012 serait “plus difficile” que l’année qui s’achève. Quand au président italien Giorgio Napolitano, il a demandé à ses compatriotes d’accepter les sacrifices pour éviter “l’effondrement des finances du pays”. Dans une moindre mesure, l’Amérique du Nord – Etats-Unis et Canada – est également dans ce groupe de pays qui entrent dans l’avenir à reculons. En revanche, quatre pays parmi les dix les plus optimistes au monde se trouvent en Afrique. En tête, le Nigeria, mais aussi le Ghana, la Tunisie et le Soudan du Sud. En Asie, le Vietnam et l’Ouzbékistan abordent aussi 2012 avec optimisme.

Mais il n’y a pas que l’économie: 2012 sera aussi une année charnière sur le plan politique car elle sera une année d’élection dans les 3 grands pays que sont la France, les Etats-Unis et la Russie. Sur le plan politique, tout comme sur le plan économique, l’avenir proche de la Russie semble clair: croissance économique soutenue et continuité du pouvoir politique russe quasi assurées. C’est loin d’être  le cas pour la France et les Etats Unis. Barack Obama et Nicolas Sarkozy portent sur leurs épaules de dirigeants les très lourdes responsabilités de la crise économique et monétaire qui continue à se développer. Effet pervers possible, une victoire des républicains en Amérique et des socialistes en France pourrait sensiblement modifier les rapports politiques entre grandes puissances, et créer des impulsions politiques dans de nouvelles directions, avec des conséquences sans doute imprévisibles à ce jour. 

Pendant que je regarde en boucle les images des festivités du nouvel an reprises par Russia-Today, et ces foules qui semblent  insouciantes, je me demande bien à quoi va ressembler le monde qui se réorganise si rapidement, ce monde dans lequel vivront nos enfants et nos petits enfants.

Le printemps arabe tourne à l’hiver et l’économie des pays occidentaux entre dans un automne plus qu’inquiétant. Pour certains analystes comme Olivier Delamarche, l’effondrement du système financier pourrait entrainer une ou plusieurs guerres. Si ce scénario catastrophe est écarté, les grand changements en cours vont se poursuivre : Les pays du groupe BRIC (Brésil- Russie- Inde- Chine) ont rebondi après la crise de 2008, ils  se préparent à leurs rôles de futurs géants économiques,  et le centre de gravité du monde continue à se déplacer vers l’Asie. La crise financière et économique en cours devrait entrainer l’affaiblissement relatif de l’Occident et surtout rendre  son modèle politique, économique et moral de moins en moins crédible. Ailleurs dans le monde, d’autres puissances comme la Malaisie, le Mexique, la Turquie ou l’Iran, se préparent à devenir des puissances régionales dont il faudra tenir compte.
Ce “nouveau monde” qui sera sûrement multipolaire devrait donc voir l’émergence de nouvelles puissances et de nouveaux modèles politiques et
économiques. La question est de savoir si cette transition pourra être pacifique. L’avenir qui se dessine semble bien incertain.

Verso un mondo incerto?

L’articolo originale è stato pubblicato il RIA Novosti 
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Il 2011 è appena finito, e per cominciare questa rubrica auguro un felice 2012 ai lettori di RIA Novosti. L’agenzia ha pubblicato le impressioni personali dei commentatori di RIA Novosti e volevo portare il mio modesto contributo su questo argomento. Che dire dell’anno passato e di quello appena iniziato? I presidenti dei due paesi che mi stanno più a cuore, cioè la Russia e la Francia, hanno avuto parole in realtà molto simili, nei loro discorsi di fine anno, definendo il 2011 un anno assai difficile. Il mondo prima della crisi sembra ormai lontano, ma la somiglianza della tonalità dei discorsi presidenziali non dovrebbe oscurare il fatto che le situazioni in Francia e in Russia sono significativamente differenti.

Lecondizioni economiche si stanno deteriorando in Francia, mentre il 2011 èn stato l’anno della crisi per la Russia. Secondo un sondaggio pubblica todal portale interinale Superjob.ru, il 16% dei russi si aspettano cambiamenti positivi per il 2012, l’8% ritiene che il 2012 sarà stabile
in tutte i campi, il 7% prevede un aumento di stipendio e il 6 % ritiene che accadrà qualcosa di speciale il prossimo anno. I pessimisti, che credono che il 2012 sarà caratte rizzato da un peggioramento delle condizioni di vita e dai prezzi alle stelle, sono solo il 9%. Nel complesso, l’indagine mostra così un cauto ottimismo che contrasta con il tradizionale fatalismo russo, che probabilmente  dovuto alla salute economica del paese, relativamente buona, e alle prospettive per il 2012.

L’incertezza economica che colpisce l’area dell’euro può colpire il morale dei cittadini. Il 1 gennaio 2012 ha segnato il 10° anniversario dell’Euro, e come ha sottolineato l’ottimo commentatore Vlad Grinkevitch, “l’area dell’euro attraversa certamente non il suo periodo migliore.” “La crisi del debito che ha colpito Grecia, Portogallo, Italia e Spagna potrebbe degenerare in un grave disastro finanziario e causare una nuova recessione”. Così, l’81% dei francesi pensano che il 2012 sarà un anno difficile. Tuttavia, un’ansia comprensibile mentre la Francia potrebbe dover affrontare, nel 2012, la perdita della sua tripla A, e probabilmente avanzare un po’ di più verso una situazione di recessione economica. Gli irlandesi, gli austriaci e i belgi, sono rispettivamente secondo, terzo e quarto posto nella classifica del pessimismo, dopo i francesi, secondo un sondaggio in 51 paesi. I cittadini più pessimisti si trovano così, chiaramente, nella parte dei paesi ritenuti più ricchi e più sviluppati. Probabilmente perché hanno molto da perdere e le prospettive economiche globali per il 2012, sono particolarmente pessime nella maggior parte dei paesi ricchi dell’OCSE.

Logicamente, i dieci paesi in cui il futuro viene visto più buio, si trovano sul continente europeo. Sei di essi sono anche membri dell’Unione europea. Il primo ministro greco, Lucas Papademos, ha chiesto un ulteriore “sforzo (…) affinché la crisi non porti a una bancarotta disordinata e disastrosa”. Per il presidente francese Nicolas Sarkozy, “il destino della Francia può vacillare” nel 2012. La cancelliera tedesca Angela Merkel ha avvertito che il 2012 sarebbe “più difficile” rispetto all’anno passato. Mentre il Presidente della Repubblica Italiana Giorgio
Napolitano, ha chiesto ai suoi concittadini di accettare i sacrificiper evitare “il collasso delle finanze del paese.” In misura minore, il Nord America – Stati Uniti e Canada – si trova anch’essa in questo gruppo di paesi che entrano nel futuro indietreggiando. Tuttavia, quattro paesi dei dieci più ottimisti del mondo, si trovano inAfrica. In testa, la Nigeria, ma anche Ghana, Tunisia e Sud Sudan. In Asia, anche Vietnam e Uzbekistan, affronteranno il 2012 con ottimismo.


Ma non solo per l’economia, il 2012 sarà anche un anno cruciale nella politica, in quanto è un anno di elezioni in tre grandi paesi, come Francia, Stati Uniti e Russia. Sul fronte politico, come sul fronte economico, il futuro prossimo della Russia sembra chiaro: la crescita economica e la continuità del potere politico russo sono praticamente assicurate. Questo è ben lungi dall’essere il caso di Francia e Stati Uniti. Barack Obama e Nicolas Sarkozy portano sulle loro spalle di leader, delle responsabilità molto pesanti per la crisi economica e monetaria che continua a crescere.   Possibile effetto perverso, una vittoria repubblicana negli USA e dei socialisti  in Francia , potrebbe cambiare significativamente i rapporti politici tra le grandi potenze, e creare impulsi politici in nuove direzioni, con conseguenze ad oggi senz’altro imprevedibili.

Mentre guardo le immagini cicliche dei festeggiamenti di Capodanno, riprese da Russia Today, e queste folle che sembrano spensierate, mi chiedo a cosa assomiglierà il mondo che si trova in una fase di riorganizzazione così veloce, il mondo in cui i nostri figli e i nostri nipoti vivranno.

La primavera araba si trasforma in inverno e l’economia dei paesi occidentali entra in un autunno sempre più inquietante. Per alcuni analisti come Olivier Delamarche, il crollo del sistema finanziario potrebbe causare uno o più guerre. Se questo scenario apocalittico viene evitato, i grandi cambiamenti in atto continueranno: il BRIC (Brasile-Russia-India-Cina) avanza dalla crisi del 2008, preparandosi al suo ruolo di futuro gigante economico, e il centro di gravità del mondo continua a muoversi verso l’Asia. La crisi finanziaria ed economica in corso, dovrebbe portare a un indebolimento relativo dell’Occidente, soprattutto al suo modello politico, economico e morale sempre meno credibile. Altrove, altre potenze come Malesia, Messico, Turchia e Iran si preparano a diventare potenze regionali da prendere in considerazione.

Questo “nuovo mondo”, che sarà sicuramente multipolare, dovrebbe vedere l’emergere di nuove potenze e di nuovi modelli politici ed economici. La domanda è se questa transizione sarà pacifica.  futuro che sta emergendo sembra incerto.

Traduzione di Alessandro Lattanzio http://www.statopotenza.eu/

Демографические показатели ноября 2011

Показатели российской демографии за период с января по ноябрь 2011 года доступны.Прежде всего, в ноябрь 2011 родилось 156.028 человек, против 148.731 в ноябре 2010 года, то есть на 7.297 рождений больше.

Смертность также уменьшается, с 158.330 смертями в ноябре 2011 года против 159.247 в ноябре 2010 года, то есть на 917 смертей меньше.Сейчас ситуация за первые 11 месяцев 2011 года. За 11 месяцев в 2011 года родилось 1.638.835 человек против 1.636.157 родившихся за первые 11 месяцев 2010 года, то есть на 2.768 рождений больше. Смертность снижается, с 1.768.495 смертей против 1.862.875 за аналогичный период прошлого года, или 94.380 смертей меньше.За первые 11 месяцев 2011 года население сократилось на 129.660 человек против 226.718 человек за первые 11 месяцев 2010 года.

Поэтому можно предположить, что в этом году родится от 1.760.000 до 1.800.000 человек и умрет от 1.910.000 до 1.940.000 человек. Естественная убыль населения может составить от 120.000 до 150.000 человек, самый низкий показатель с 1996 года!

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Réflexions sur les manifestations en Russie

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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L’année 2011 se termine et avec elle un mois de décembre placé sous le signe des  manifestations politiques. Rappelons les faits: suite aux élections du 04 décembre 2012 qui ont entraîné une baisse de Russie  Unie et une forte hausse des partis nationalistes ou de gauche, des fraudes électorales ont été dénoncées. Ces fraudes auraient permis au parti au pouvoir et disposant de la ressource administrative, de gonfler son score et de fausser les résultats. Pourtant, près de deux semaines après les élections, alors que des enquêtes sont en cours suite aux plaintes déposées, le nombre de fraudes recensées dans le pays y compris Moscou ne semble pas avoir faussé notablement le scrutin, dont les résultats sont conformes aux nombreux sondages et estimations d’avant et d’après vote.

 
Revenons aux manifestations: Le 10 décembre 2011, un grand meeting unitaire  d’opposition avait lieu à Moscou, rassemblant 30 à 40.000 personnes. J’ai déjà décrit la relative incohérence politique de cette manifestation qui rassemblait côte à côte des membres de la jeunesse dorée Moscovite, des nationalistes radicaux, des antifascistes, ainsi que des libéraux et des communistes. Souhaiter le départ à la retraite de Vladimir Poutine n’est pas un programme politique, et quand à la tenue de nouvelles élections, on se demande en quoi elle concerne des dizaines de sous-groupuscules politiques non candidats à la représentation nationale. 
Le 17 décembre le parti d’opposition libérale Iabloko a rassemblé quelques 1.500 partisans, alors que le meme jour qu’un millier de sympathisants du mouvement eurasien et du syndicat des citoyens russes (Профсоюз Граждан России) se réunissaient pour dénoncer les manipulations oranges et rappeler la nécessité d’un état fort. Le lendemain, le 18 décembre, ce sont près de 3.500 militants du parti Communiste qui se sont réunis. Le 10 décembre, lors de la grosse manifestation dopposition, l’un des leaders de l’opposition liberale, Mikhaïl Kassianov, avait affirmé que “Si aujourd’hui nous sommes 100.000, cela pourrait être 1.000.000 demain”. Celui ci a appelé à un printemps politiqueen Russie, un discours étrangement similaire à celui de l’excessif républicain John Mc Cain ces dernières semaines. Pour autant aucune marée humaine n’a  déferlé dans les villes du pays, au grand dam de nombre de  commentateurs occidentaux qui annonçaient déjà l’Armageddon en Russie, et c’est seulement une neige abondante qui a recouvert le pays le 24 décembre, jour de la manifestation unitaire.

 

Cette journée du 24 décembre n’aura finalement été un succès qu’a Moscou. En province, dans les autres villes de Russie, la mobilisation aura faibli par rapport aux rassemblements du 10 décembre. A Vladivostok, la manifestation a réuni 150 personnes, contre 450 le 10 décembre. A Novossibirsk 800 personnes ont défilé contre 3.000 le 10 décembre. A Tcheliabinsk dans l’Oural, les manifestants étaient moins de 500 contre 1.000 le 10 décembre, à Iekaterinbourg 800 personnes ont manifesté contre 1.000 le 10 décembre dernier. A Oufa, 200 manifestants se sont rassemblés, soit autant que le 10 décembre. Enfin 500 personnes ont défilé à Krasnoïarsk contre 700 le 10 décembre. Notons qu’à Saint-Pétersbourg, haut lieu de la contestation et bastion libéral en Russie, de 3 a 4.000 personnes ont défilé, contre près de 10.000 le 10 décembre dernier. (Sources : Ria-Novosti et Ridus.ru).

 

 
Dans la capitale le 24 décembre, 3 meetings différents ont eu lieu. 2.000 nationalistes du parti nationaliste Libéral-Démocrate de Vladimir Jirinovski, et 3.000 sympathisants du politologue Sergueï Kurginyan ont manifesté séparément pour répondre à la “peste orange”. Enfin et surtout dans ce qui est sans doute le plus gros meeting d’opposition de l’année, avenue Sakharov, ce sont 40 à 50.000 personnes qui se sont rassemblées. La manifestation de Moscou s’est déroulée sans incidents notables, si ce n’est à la fin du meeting, quand des radicaux d’extrême droite ont tenté de monter sur la tribune en force, alors même que le leader ultra nationaliste Vladimir Tor (dirigeant du mouvement NazDems) avait pris la parole quelques minutes auparavant. On peut du reste se demander pourquoi les nombreux journalistes occidentaux présents n’ont pas relevé le fait que plusieurs milliers de jeunes nationalistes radicaux sifflaient ou criaient “russophobe” en direction de certains orateurs de diverses confessions et scandaient  des slogans tels que: “les russes ethniques de l’avant”, ou “donnez la parole aux russes ethniques”. Un deux poids deux mesures pour le moins surprenant.
 

 

Dans le pays et donc surtout à Moscou, les rassemblements du 24 décembre ont tourné à la  cacophonie politique totale. Les meetings ont de nouveau rassemblé  toutes les composantes politiques les plus improbables, des nationalistes radicaux aux antifascistes, en passant par les libéraux, les staliniens, les activistes gays et lesbiennes ou quelques stars du Show Business russe. Plus surprenant, toujours lors de la manifestation de Moscou, la présence du milliardaire Prokhorov et de l’ancien ministre des finances Aleksei Koudrine, pourtant proche de
Vladimir Poutine. Aleksei Koudrine a d’ailleurs pris la parole, ajoutant à la cacophonie ambiante et déclenchant un record de sifflements du public. Pour la première fois un député d’opposition très connu a  mis le doigt sur cette désunion systémique de la soi disant opposition, en quittant la manifestation avant même de prendre la parole. Même son de cloche pour  l’analyste politique Vitali Ivanov, pour qui l’opposition à Vladimir Poutine est une nébuleuse qui mène des conversations de
cuisine.

 

 
La prochaine grande journée de manifestation devrait avoir lieu en févier, c’est à dire pendant le mois précédant l’élection présidentielle du 4 mars 2012. Pour autant, on imagine difficilement comment Vladimir Poutine ne serait pas réélu et tout d’abord au vu de la situation économique que connaît le pays. La croissance du PIB devrait frôler les 4,5% en 2011 et sans doute autant en 2012. Le taux de chômage est descendu à 6,3%, la dette du pays est faible, inférieure a 10% du PIB, et les réserves de change sont d’environ 500 milliards de Dollars. L’inflation est à la baisse, estimée pour cette année à 6,5% soit son plus faible niveau depuis 20 ans. La Russie est aujourd’hui la 10ieme économie du monde en produit intérieur brut nominal et la 6eme économie mondiale à parité de pouvoir d’achat. Selon les analyses du centre de recherche britannique CBER la Russie devrait être la 4ieme économie de la planète aux environ 2020.
 

 

Il est donc très difficile d’imaginer comment la personne jugée directement responsable de ce redressement économique par la majorité des citoyens pourrait ne pas être réélue. Bien sur il est plausible que la vague de mécontentement se reflète dans les scores de la présidentielle de mars 2012, et que Vladimir Poutine ne soit pas élu au premier tour avec 71% des voix, comme en 2004, ou avec 72% des voix, économique. Celui ci devra probablement envisager un score plus proche de celui de mars 2000 (Vladimir Poutine avait obtenu 52% des voix) voire se préparer à un second tour. Si tel est était le cas, il y affronterait probablement le candidat du parti communiste, Guennadi
Ziouganov. Un choix cornélien pour les occidentaux, mais qui refléterait parfaitement la tendance électorale initiée par les dernières élections législatives russes qui ont vu les partis de gauche augmenter fortement leur poids électoral.

Размышления о демонстрациях в России

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

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2011 год подходит к концу, а вместе с ним декабрь, прошедший под знаком политических демонстраций. Напомним факты: после выборов 4 декабря 2012, приведших к снижению результатов «Единой России» и резкому росту националистических и левых партий, сообщалось о фальсификации выборов. Эти махинации якобы позволили правящей партии, располагающей административным ресурсом, раздуть и исказить свои результаты. И все же, почти через две недели после выборов, когда ведется рассмотрение жалоб, кажется, что случаи фальсификаций, выявленные по всей стране, включая Москву, не оказали существенного воздействия на выборы, результаты которых соответствуют многочисленным опросам и примерным подсчетам до и после голосования.

Вернемся к манифестациям: 10 декабря 2011 года на массовом митинге оппозиции в Москве собралось от 30.000 до 40.000 человек. Я уже описывал относительную политическую неоднозначность этой манифестации, в которой приняли участие представители московской золотой молодежи, радикальные националисты, антифашисты, а также либералы и коммунисты. Желание отставки Владимира Путина ― это не политическая программа. Что же касается проведения новых выборов, спрашиваешь себя, как они могут изменить судьбу десятков мелких политических групп, не являющихся кандидатами на национальное представительство.

17 декабря либеральная оппозиционная партия «Яблоко» собрала около 1.500 сторонников, тогда как в тот же день тысячи сторонников Евразийского движения и общественного движения «Профсоюз Граждан России» собрались, чтобы осудить оранжевые манипуляции и напомнить о необходимости сильного государства. На следующий день, 18 декабря, собрались около 3.500 членов КПРФ. 10 декабря на оппозиционном митинге лидер либеральной оппозиции Михаил Касьянов заявил: «Если сегодня нас 100 тысяч, то завтра будет миллион». Каспаров призвал к политической весне в России, его речь странным образом напомнила недавние высказывания склонного к крайностям республиканца Джона Маккейна. Тем не менее, вовсе не людская волна заполнила города страны, к большому сожалению многих западных комментаторов, уже предсказывавших России Армагеддон, а только сильный снег, пошедший 24 декабря, в день массовой манифестации.

Этот день 24 декабря стал успехом только в Москве. В других городах России, в провинции, по сравнению с митингами 10 декабря мобилизация была слабее. Во Владивостоке в манифестации приняли участие 150 человек, против 450 10 декабря. В Новосибирске собралось 800 человек против трех тысяч 10 декабря. В Челябинске, на Урале, демонстрантов было меньше 500, против тысячи 10 декабря, в Екатеринбурге собралось 800 человек, против тысячи участников 10 декабря. В Уфе собрались 200 протестующих, как 10 декабря. Наконец 500 человек приняли участие в демонстрации в Красноярске, против 700 человек 10 декабря. Отметим, что в Санкт-Петербурге, центре протестов и либеральном бастионе России, собрались от 3.000 до 4.000 человек, против примерно десяти тысяч 10 декабря. (Источник: РИА Новости и Ridus.ru).

В столице 24 декабря прошли три различных митинга. 2.000 сторонников националистической Либерально-демократической партии Владимира Жириновского и 3.000 поддерживающих политолога Сергея Кургиняна митинговали по отдельности, чтобы дать отпор «оранжевой чуме». Наконец, на самом большом митинге оппозиции на проспекте Сахарова собралось от 40.000 до 50.000 человек. Мероприятие в Москве прошло без каких-либо серьезных инцидентов за исключением происшествия в конце митинга, когда правые радикалы попытались силой прорваться на сцену, несмотря на то, что ультранационалистический лидер Владимир Тор (лидер движения нацдемов) взял слово за несколько минут до этого. Можно спросить себя, почему многочисленные западные журналисты не отметили того факта, что тысячи молодых националистов-радикалов свистели или называли «русофобами» выступавших на митинге представителей различных конфессий, и скандировали такие лозунги, как «Русские вперед» или «Дайте слово русским». Такая предвзятость вызывает, по меньшей мере, удивление.

В стране, и особенно в Москве, митинги 24 декабря прошли в атмосфере полной политической разноголосицы. Митинги вновь собрали самые невероятные политические силы, радикальных националистов и фашистов, либералов, сталинистов, геев и лесбиянок, нескольких звезд российского шоу-бизнеса. Еще более удивительным было участие в московских демонстрациях миллиардера Прохорова и бывшего министра финансов Алексея Кудрина, близкого Владимиру Путину. Алексей Кудрин взял слово, добавив к окружающей разноголосице рекордный свист публики. Впервые известный оппозиционный депутат указал на системную разобщенность так называемой оппозиции, и покинул митинг, даже не взяв слова. Так встретили и политолога Виталия Иванова, по словам которого, оппозиция Владимиру Путину это аморфная масса, ведущая кухонные разговоры.

Следующий большой день манифестаций планируется на февраль, то есть за месяц до президентских выборов 4 марта 2012 года. Тем не менее, трудно представить себе, что Путин не будет переизбран, особенно с учетом экономической ситуации в стране. Рост ВВП должен составить около 4,5% в 2011 году и, вероятно, столько же в 2012 году. Уровень безработицы снизился до 6,3%, внешний долг страны не превышает 10% ВВП, а валютные резервы составляют около 500 миллиардов долларов. Инфляция снижается, в этом году она составит 6,5%, самый низкий уровень за 20 лет. Россия в настоящее время является десятой экономикой мира по ВВП и шестой экономикой по паритету покупательной способности. По данным британского научно-исследовательского центра CEBR, к 2020 году Россия должна стать четвертой экономикой мира.

Стало быть, трудно представить, что человек, которому большинство граждан благодарно за экономическое восстановление, не будет переизбран. Разумеется, можно предположить, что волна недовольства найдет свое отражение в результатах мартовских президентских выборов 2012, и Путин не будет избран в первом туре с 71% голосов, как в 2004 году, или с 72% голосов как Дмитрий Медведев в 2008 году, когда Россия находилась в полной экономической эйфории.

Вероятно, следует предположить результат, близкий к мартовским выборам 2000 года (когда Владимир Путин получил 52% голосов), или даже готовиться ко второму туру. Если это произойдет, то вероятным соперником Путина окажется кандидат от коммунистической партии Геннадий Зюганов. Корнелевский выбор для Запада, но вполне отражающий тенденцию, возникшую
после недавних российских парламентских выборов, когда левые партии значительно увеличили свой избирательный вес.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm) 

About the demonstrations in Russia

Year 2011 is ending. So does the month of December, the month of political demonstrations. Reminder: after the elections of December 4, 2012, which led to a decline of United Russia and to asharp rise of the nationalist and leftist parties, electoral frauds were reported. These frauds would allegedly have allowed the party in power (having the necessary administrative resources to do so) to inflate its score and to distort the final results. Yet, nearly two weeks after the election, whileinvestigations are underway following the complaints lodged,the number of identified frauds in the country includingMoscow does not seem to have significantly affected the poll, whose results are consistent with the numerous polls andestimates realised before and after the voting [1].


Let’s go back to the demonstrations: On December 10, 2011, a large opposition unitary meetingtook place in Moscow, bringing together 30,000 to 40,000 people. I have already described[2] the relative political incoherence of this demonstration which brought together side by side members of the Muscovite gilded youth, radical nationalists, anti-fascists, liberals and communists. 
The simple fact to   wish the retirement of Vladimir Putin is not a political program per se, and as far as the organisation of new elections is concerned, one wonders how this relates to the dozens of sub-political factions not even being candidates to national representation

December 17, the liberal opposition party Iabloko gathered some 1,500 supporters, while the same day a thousand of supporters of the Eurasian movement and of the Union of Russian citizens (ПрофсоюзГражданРоссии)gathered to denounce the Orangemanipulations[3] and to remind the need of a strong state. The next day,December 18, nearly 3,500 members of the Communist party got together.

December 10, during the big opposition demonstration, a leader of the liberal opposition, Mikhail Kasyanov, had asserted that »If we are now 100,000, this could be 1 million tomorrow». Mikhail Kasyanov called for a political spring in Russia, a speech eerily similar to the one of the excessiveRepublican John McCain some weeks ago. But so far, no human tide has swept throughthe countryin cities, whichsaddened many Western commentators who hadalreadyforeshadowed the Armageddon in Russia. What blanketed the country on December 24, day of the unitary demonstration, was just a heavy snow.
 

In the end, December 24th has only been a success for Moscow city. In the provinces and in other Russian cities, the mobilization has weakened compared with the rallies of December 10th. In Vladivostok, the demonstration brought together 150 people, against 450 on December 10. In Novosibirsk, 800 people marched, compared to 3000 on December 10. In Chelyabinsk in in the Ural, the demonstrators were less than 500 in comparison with 1000 on December 10, and in Yekaterinburg 800 people demonstrated while 1.000 did on December 10. In Ufa, 200 people gathered, as many as on the 10th of December.

In the end, 500 people marched in Krasnoyarsk and 700 on December 10. Note that in St. Petersburg, one of the hearts of demonstrations as well as a liberal bastion ofRussia, about 3,000 to 4,000 people got together, compared to nearly 10.000 on December 10 (Source: Ria Novosti[4] and Ridus.ru[5]).

In the capital on December 24, three different meetingswere held. 2000 nationalists from the Liberal Democratic Nationalist Party of Vladimir Zhirinovsky and 3,000 supporters of the political analyst Sergei Kourganian have demonstrated separately in order to respond to the orange plague”. In the end, and above all, 40,000 to 50,000 people gathered to what was probably the biggest opposition rally of the

year on Sakharov Avenue.  Thisdemonstration took place without any serious incidentsexcept when, at the end, some right-wingradicals tried to get on the podium by force[6], eventtrough ultra-nationalist leader Vladimir Tor has spoken a few minutes earlier.

Besides, one can wonder why the numerous Western journalists present at the venue, did not notice that thousands of young radical nationalists whistled or shouted Russophobic” toward some speakers of different faiths and chanted slogans such as The ethnicRussians forward, or “Give a voice to ethnic Russians. The least[7] we can say is this is a surprising double standard.

 

In the country and especially in Moscow, the rallies of December 24 have turned into a total political cacophony. The meetings have
again gathered all the most unlikely political groups, radical nationalists
together with fascist, liberals, Stalinists, activists or gays and lesbians and a few stars of the Russian show business. Surprisingly, the billionaire Prokhorov and the former Finance Minister Aleksei Kudrin (yet close to Vladimir Putin) were also present at the Moscow  demonstration. Aleksei Kudrin spoke, adding to the cacophony and triggering a record of booing in the public. For the first time a very well known opposition Deputy has underlined this ssystemic disunity of the socalled opposition by leaving the demonstration before he even spoke.Same story regarding the political analyst Vitaly Ivanov, for whom the opposition to Vladimir Putin is a nebulous backstairs gossip. 

 

The next big day of demonstration is supposed to take place in February, i.e. one month before the presidential election on March 4,  2012. However, it is difficult to imagine how Putin would not be reelected, first of all given the economic situation of the country. The GDP growth should reach almost 4.5% in 2011 and probably as much in 2012. The unemployment rate fell to 6.3%, the country’s debt is lower than 10% of the GDP and the exchange reserves are of about 500 billion dollars. Inflation is dropping and estimated this year of 6.5% i.e. its lowest level in 20 years.Russia is now the 10th world biggest economy in nominal GDP and the 6th global economy purchasing power ratio wise.According to analyzes of the British research center (CBER), Russia should be the 4th world economy around 2020.

It is therefore very difficult to imagine how the person held directly responsible for this major economic recovery by the majority of the Russian citizens, could not be reelected. Of course the wave of discontent could be reflected in the presidential election scores of March 2012. Putin may neither be elected in the first round with 71% of the votes, as he was in 2004, nor with 72% of the votes, like Dmitry Medvedev in 2008 while Russiawas in a total economic euphoria. The score will probably be closer to the one of March 2000 (Vladimir Putin had won with 52% of the votes) or there may even be a second round. If this is the case, Putin would probably face the candidate of the Communist Party,  Gennady Zyuganov. A tough choice for the Westerners, but that would perfectly reflect the electoral trend initiated by the last general elections in Russia where the left wing parties increased their electoral weight.

 

 


[1] http://darussophile.com/2011/12/08/duma-elections-opinion-polls/
[2] http://www.alexandrelatsa.ru/2011/12/reflexion-sur-la-revolution-des-neiges.html
[3] http://www.alexandrelatsa.ru/2011/12/blog-post_17.html
[4] http://fr.rian.ru/society/20111210/192372258.html
[5] http://www.ridus.ru/news/16354/
[6] http://www.ria.ru/society/20111224/525227545.html
[7] http://russia.ru/video/rep_12835/