Rapports de force?

L’article original a été publié sur  Ria-Novosti 

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Moscou et la Russie toute entière ont encore connu une grande journée de manifestations le samedi 4 février 2012. Il était intéressant d’observer ces manifestations et de les comparer aux manifestations de décembre 2011. Une première grande manifestation de l’opposition avait eu lien le 10 décembre 2011 sur la place Bolotnaya à Moscou, regroupant entre 35 et 45.000 personnes. Beaucoup de manifestants contestaient les résultats des dernières élections législatives, mais le meeting s’était rapidement transformé en un meeting anti-Poutine. Le succès de cette première manifestation a incité un certain nombre de personnalités de l’opposition politique, de leaders de mouvements et d’associations mais également de membres de la société civile (blogueurs, journalistes) à créer un mouvement protestataire de fond avec deux revendications principales: annuler les élections législatives et surtout exiger le départ du premier ministre et candidat à l’élection présidentielle, Vladimir Poutine. 

Dans cet élan, le 24 décembre, une seconde grande journée de contestation a été organisée à Moscou et dans toute la Russie afin de maintenir la pression et d’annoncer un grand mouvement de protestation durant le mois de février, destiné à faire vaciller le pouvoir de Russie Unie, et à forcer les autorités à tenir compte des revendications des manifestants. Cette seconde grande journée  de mobilisation n’aura été finalement un succès qu’à Moscou, car le 24 décembre, en province et même à Saint-Pétersbourg, la mobilisation aura été bien plus faible que le 10 décembre. Mais à Moscou, la manifestation qui a eu lieu sur l’avenue Sakharov a réuni sans doute près de 50.000 personnes, soit plus que lors de la manifestation du 10 décembre. Encouragés par ce succès Moscovite, les organisateurs prévoyaient déjà l’Armageddon pour la rentrée 2012. Ceux-ci avaient réservé les emplacements du 10 et du 24 décembre pour la manifestation du 04 février. Le charismatique blogueur nationaliste-libéral Alexey Navalny, une des figures de ce mouvement de contestation, avait annoncé la couleur en affirmant avant le rassemblement du 4 février 2012: “La prochaine fois, nous allons faire descendre un million de personnes dans les rues de Moscou”.

 

Pourtant la réalité des manifestations de samedi dernier a été toute autre, puisque ce sont moins de 260.000 manifestants qui ont choisi de politiser activement leur samedi 4 février dans le pays, à travers une centaine d’événements. Cette journée du 4 février semble bien marquer le début de la campagne électorale pour les présidentielles. Contrairement à certains grands titres de la presse Française, la province n’a pas manifesté contre Poutine mais plutôt pour Poutine

 

Faisons un tour d’horizon des rapports de force à travers le pays, pendant ces manifestations du 4 février:A Koursk, 5.000 personnes ont défilé pour Poutine contre 7.000 à Briansk 7et 3.000 a Novgorod. Dans ces trois ville l’opposition n’a pas pu rassembler plus d’une 50aine de  personnes. A Voronej, 12.000 manifestants ont soutenu le pouvoir, l’opposition a rassemblé 1.000 personnes. A Tambov, 500 pour et 300 contre. A Nijni-Novgorod, 1.000 personnes ont réclamé des élections honnêtes. Vers la Volga, à Oulianovsk 5.000 personnes ont soutenu le premier ministre, l’opposition à elle rassemblé prés de 300 personnes. A Penza, le meeting pro-Poutine a rassemblé 3.000 personnes contre 300 pour l’opposition. A Saransk, 7.000 pro-Poutine ont défilé. Dans le centre du pays, A Kazan seuls 300 militants de l’opposition ont défilé. A Oufa en Bachkirie, un meeting de soutien à Vladimir Poutine a attiré environ 5.500 personnes, contre 800 pour celui de l’opposition. Dans l’Oural, à Iekaterinbourg: les pro-Poutine ont initié le mouvement un peu plus tôt puisque le 28 janvier de 6 à 7.000 manifestants avaient manifesté leur soutien à Vladimir Poutine. Les opposants à Vladimir Poutine ont eux rassemblé ce samedi 4 février près de 3.000 personnes dans la même ville. A Tcheliabinsk, 4.000 personnes ont défilé en soutien du pouvoir, contre 800 pour l’opposition. A Kourgan, seuls 4.000 pro-Poutine ont défilé alors qu’à Perm l’opposition a rassemblé 2.000 manifestants.En Sibérie, à Novossibirsk, l’opposition a rassemblé 1.500 personnes contre 3.000 le 10 décembre. A Kemerovo le meeting de soutien au pouvoir a rassemblé 1.000 personnes contre 300 pour le meeting d’opposition. A Omsk environ 6.000 personnes ont participé à une manifestation de soutien à Vladimir Poutine, alors que l’opposition a mobilisé 2.000 personnes. A Irkoutsk, l’opposition a rassemblé entre 300 et 400 personnes. A Kyzyl ce sont prés de 1.500 personnes qui se sont rassemblées en soutien du premier ministre. A Krasnoïarsk, 4.000 militants pro- Poutine ont manifesté contre 700 pour l’opposition.Le sud s’est faiblement mobilisé, à Krasnodar, 500 personnes ont défilé pour des élections honnêtes, 800 à Samara, 300 à Saratov et 1.000 à Rostov. Rostov ou prés de 4.000 partisans pro Poutine ont également défilé. A Astrakhan 4.000 manifestants ont soutenu le premier ministre, et 150 l’opposition. Enfin dans le Caucase, seulement 500 personnes sont descendues dans la rue, le plus gros meeting étant celui de soutien au premier ministre en Karachevo-Cherkessie, qui a réuni près de 350 participants. En Extrême-Orient, 3.500 personnes ont défilé à Petropavlovsk Kamtchatka en soutien de Vladimir Poutine, l’opposition n’ayant réuni que 200 personnes. L’opposition a également réuni 300 personnes à Khabarovsk. 50 à Magadan et 200 à Vladivostok, alors que 600 supporters du premier ministre ont manifesté à Birobidjan. Enfin 1.500 personnes ont manifesté en soutien du premier ministre en république de Komi, et plus d’un millier à Narïan-Mar la capitale du district autonome Nénet. A Blagoveschensk, 1.000 manifestants ont apporté leur soutien à Vladimir Poutine, alors que l’opposition réunissait environ 150 personnes. Les meetings d’oppositions étaient du reste souvent organisés par le parti communiste, le parti libéral-démocrate de Vladimir Jirinovski ou le parti d’opposition libéral Iabloko.(Sources: Ridus, Kommersant, Ria-Novosti et Kommersant).

 

Mais la grande question concernait la nature et l’importance de la mobilisation à Moscou et Saint-Pétersbourg. A Saint-Pétersbourg, la manifestation d’opposition n’a réuni que 3.000 personnes contre 4.000 le 24 décembre dernier, et 10.000 le 10 décembre. A Moscou sur la place Bolotnaya, là ou la manifestation du 10 décembre avait eu lieu, ce sont 50 à 60.000 personnes qui se sont rassemblées, soit sensiblement le même nombre que le 10 décembre dernier, ce qui laisse penser que l’opposition contestataire a fait le plein dans la capitale. Sur l’avenue Sakharov, la seconde manifestation n’a attiré que 150 personnes, sur les  30.000 qui étaient attendues. Par contre un meeting de soutien à Vladimir Poutine a réuni plus de 100.000 personnes sur le mont de la victoire (voir photos ici et un film la à partir de 1:10). Cette manifestation se voulait une manifestation conservatrice, pour un pouvoir fort et sur le thème: “nous avons quelque chose à perdre”. Les différents orateurs et organisateurs du meeting (Serguey Kourganian, Maksim Shevshenko, Nikolaï Starikov, Tatyana Tarassova, Alexandre Douguine, Michael Leontiev…) ont insisté sur la nécessité pour la Russie de se préserver de la peste orange, tout en appelant à des élections honnêtes.
Quelles conclusions peut-on tirer de cette journée de manifestation?

 

1/ Tout d’abord que l’opposition contestataire qui défile depuis le 04 décembre ne peut plus désormais prétendre représenter la voix du peuple puisque de nombreux rassemblements populaires ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, en faveur d’un Vladimir Poutine qui vient tout juste de rentrer en campagne présidentielle.

 

2/ En l’espace d’une semaine, le front contestataire s’est totalement fissuré. Non seulement il n’a  plus le monopole de la rue, mais il est désormais évident que le pays réel s’est réveillé et va faire entendre sa voix. Les partis politiques sont mobilisés pour la campagne présidentielle.

 

3/ Le front d’opposition contestataire qui a rassemblé tant des mouvements libéraux, nationalistes, d’ultra-gauche, anarchistes, tiers-mondistes, monarchistes que des membres de la société civile n’a pas créé de mouvement unifié. Sans programme et sans candidat, ce  front né pendant les manifestations de décembre 2011 semble être amené a disparaître à très court terme, surtout lorsque certains des leaders politiques (notamment extrémistes de gauche) appellent publiquement a une révolution orange en Russie, ce que la très grande majorité des russes ne souhaite pas.

 

4/ Les manifestants anti-Poutine se seraient sans doute bien passés de l’encombrant soutien du terroriste Dokou Oumarov, qui a appelé a une trêve des attentats en Russie contre les civils russes, car ceux-ci manifestent contre Vladimir Poutine.

 

5/ La société civile russe tant décriée a montré sa capacité à se mobiliser et à défiler sans incidents. Pour autant, on est loin de la mobilisation incroyable qui a accompagné la ceinture de la vierge en décembre dernier, et qui a mobilisé 3 millions de russes à travers tout le pays.
6/ Mention spéciale a l’agence AP qui a réussi a comptabiliser 20.000 manifestants a la manifestation pro-Poutine, et enfin au Parisien qui illustre la manifestation d’opposition avec des photos de la manifestation pro-Poutine, ce qui a valu au journal une pleine page dans la presse russe 🙂

Соотношение сил

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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В Москве и в целом в России суббота 4 февраля 2012 стала еще одним днем  манифестаций. Было интересно наблюдать за этими событиями и сравнивать их с событиями декабря 2011 года. Первый значительный митинг оппозиции состоялся 10 декабря 2011 года на Болотной площади в Москве, объединив от 35.000 до 45.000 человек. Многие участники протестовали против результатов последних парламентских выборов, но митинг быстро превратился в антипутинскую акцию. Успех этой первой манифестации побудил ряд известных лидеров оппозиционных политических движений и объединений, а также представителей гражданского общества (блогеров, журналистов) создать протестное движение с двумя основными требованиями: отмена выборов и, особенно, отставка премьер-министра и кандидата в президенты Владимира Путина.

В этом порыве, 24 декабря в Москве и по всей России был организован второй день протестов для того, чтобы поддержать давление и возвестить о мощном протестном движении в феврале, которое должно было поколебать власть «Единой России» и заставить власти принять во внимание требования протестующих.Этот второй большой день манифестаций удался только в Москве поскольку
24 декабря в провинции и даже в Санкт-Петербурге мобилизация былазначительно слабее,чем 10 декабря. Но в Москве состоявшийся на проспекте Сахарова митинг  собрал, вероятно, около 50.000 человек, то есть больше, чем во время манифестации 10  декабря.  Воодушевленные московским успехом, организаторы уже предсказывали  Армагеддон, когда страна вернется к работе после новогодних праздников.Они предназначили места проведения манифестаций 10 и 24 декабря для митинга 4 февраля.

Харизматичный национал-либеральный блогер Алексей Навальный, один из лидеров протестного движения, задал тон, заявив перед митингом 4 февраля 2012 года: «В следующий раз мы выведем на улицы Москвы миллион человек».Однако реальность событий прошедшей субботы была совершенно иной, поскольку по всей стране менее 260.000 демонстрантов, на сотне митингов, решили придать своей субботе 4 февраля политический характер. Этот день отметил начало президентской избирательной кампании.В отличие от некоторых  заголовков во французской прессе, провинция выступала не против Путина, а скорее за него. Рассмотрим соотношение сил в стране 4 февраля:В Курске 5.000 человек прошли маршем за Путина, в Брянске 7.000 и в Новгороде ― 3.000. Во всех этих трех городах оппозиция не смогла собрать больше пятидесяти человек. В Воронеже 12.000 демонстрантов поддержали правительство, оппозиция собрала 1.000 человек. В Тамбове 500 за и 300 против. В Нижнем Новгороде 1.000 человек потребовали честных выборов. По направлению к Волге, в Ульяновске 5.000 человек поддержали премьер-министр, оппозиция собрала около 300 человек. В Пензе в пропутинском митинге приняли участие 3.000 человек против 300 за оппозицию. В Саранске 7.000 человек прошли в пропутинском марше. В центре страны, в Казани собрались всего 300 активистов оппозиции. В Уфе в Башкирии митинг в поддержку Владимира Путина собрал около 5.500 человек, против 800, принявших участие в митинге оппозиции. На Урале, в Екатеринбурге: про-путинцы начали движение несколько раньше, поскольку 28 января от 6.000 до 7.000 демонстрантов выразили Путину свою поддержку. Противники Путина в том же городе объединили в субботу 4 Февраля почти 3.000 человек. В Челябинске 4.000 человек выступили в поддержку власти, против 800 за оппозицию. В Кургане выступили только 4.000 сторонников Путина, а в Перми оппозиция собрала 2.000 протестующих.В Сибири, в Новосибирске оппозиция собрала 1.500 человек, против 3.000, выступавших 10 декабря. В Кемерово на митинг в поддержку власти пришли 1.000 человек, против 300 на митинге оппозиции. В Омске около 6.000 человек приняли участие в демонстрации в поддержку Владимира Путина, в то время как оппозиция мобилизовала 2.000 человек. В Иркутске оппозиция собрала от 300 до 400 человек. В Кызыле около 1.500 человек собрались в поддержку премьер-министра. В Красноярске выступили 4.000 пропутинских активистов, против 700 за оппозицию.


На юге мобилизация была слабая, в Краснодаре 500 человек прошли маршем за честные выборы, 800 в Самаре, 300 в Саратове и 1.000 в Ростове. В Ростове, где также выступили около 4.000 сторонников Путина. В Астрахани 4.000 демонстрантов поддержали премьер-министра и 150 ― оппозицию. Наконец, на Кавказе только 500 человек вышли на улицы, самый большой митинг в поддержку премьер-министра состоялся в Карачаево-Черкессии, в нем приняли участие около 350 человек.

На Дальнем Востоке, 3.500 человек прошли маршем в Петропавловске-Камчатском в поддержку Владимира Путина, оппозиция
собрала только 200 человек. Оппозиция также собрала 300 человек в Хабаровске. 50 в Магадане и 200 во Владивостоке, в то время как 600 сторонников премьер-министра митинговали в Биробиджане. Наконец, 1.500 человек выступили в поддержку премьер-министра в Республике Коми, а также более тысячи в Нарьян-Маре, столице Ненецкого автономного округа. В Благовещенске 1.000 демонстрантов заявили о своей поддержке Путина, тогда как оппозиция собрала около 150 человек.

Митинги оппозиции организовывались коммунистической партией, либерально-демократической партией Владимира Жириновского и оппозиционной либеральной партией «Яблоко». (Источники:  Ridus, «Коммерсант», РИА-Новости и «Коммерсант»).

Но главный вопрос касался характера и степени мобилизации в Москве и Санкт-Петербурге. В Санкт-Петербурге на  манифестацию оппозиции вышли только 3.000 человек, против 4.000 24 декабря, и 10.000 человек 10 декабря. В Москве на Болотной площади, там, где прошла демонстрация 10 декабря, собрались от 50.000 до 60.000 человек, то есть примерно столько же, сколько 10 декабря, что позволяет предположить, что в столице оппозиция исчерпала протестный потенциал. На проспекте Сахарова во второй манифестации
приняли участие лишь 150 человек вместо ожидаемых 30.000. Напротив, на Поклонной горе в митинге в поддержку Владимира  Путина приняли участие более 100.000 человек (см. фото здесь и видео здесь, начиная с 1:10). Это манифестация стала демонстрацией консерватизма, за сильную власть и под девизом: «Нам есть что терять». Выступающие и организаторы митинга (Сергей Кургинян, Максим Шевченко, Николай Стариков, Татьяна Тарасова, Александр Дугин, Михаил Леонтьев )… настаивали на необходимости для России охранить себя от оранжевой чумы, одновременно призывая к честным выборам.
Какие выводы можно извлечь из этого дня манифестаций?


1) Прежде всего, протестная оппозиция, которая с 4 декабря проводит демонстрации, больше не может утверждать, что представляет  голос народа, так как многочисленные народные митинги прошли во многих городах страны в поддержку Владимира Путина, который только недавно начал президентскую кампанию.

2) В течение недели протестный фронт полностью раскололся. Он не только больше не обладает монополией на улицу, но стало очевидно, что реальная страна проснулась и заставит услышать свой голос. Политические партии мобилизовались для президентской кампании.


3) Протестный фронт оппозиции, объединивший как либеральные движения, националистов, ультралевых, анархистов, защитников интересов стран третьего мира, монархистов, так и представителей гражданского общества, еще не создал единого движения. Не имеющий ни программы, ни единого кандидата, этот родившийся во время демонстраций декабря 2011 года фронт должен, как представляется, в краткосрочной перспективе исчезнуть, особенно когда некоторые политические лидеры (в том числе левые экстремисты)  публично призывают к оранжевой революции в России, которой подавляющее большинство россиян не желает.

4) Антипутинские манифестанты обошлись бы, вероятно, без поддержки террориста Доку Умарова, который призвал к приостановке терактов против  российских гражданских лиц в России, так как они протестуют против Путина.


5) Российское гражданское общество, к которому относились так пренебрежительно, показало свою способность мобилизоваться и провести  манифестации без инцидентов. Однако, это далеко от невероятного наплыва, в декабре прошлого года сопровождавшего
пояс Богородицы, поклониться которому по всей стране пришли 3 миллиона россиян.6) Специальная благодарность агентству AP,  которое сумело  насчитать 20.000 демонстрантов, выступающих за Путина, и газете Le Parisien, которая проиллюстрировала митинги оппозиции фотографиями пропутинской демонстрации, что стоило газете целой статьи в российской прессе.

 
Перевод : Уголин (Ursa-Tm)


Censure Occidentale?

Нашумевший в российской блогосфере ролик «Россия без Путина? Welcome to Hell!» (на утро сегодняшнего дня было свыше 550 тысяч просмотров — всего за 4 дня) был удален с YouTube.
Как говорится в сообщении сервиса, «видео удалено по причине нарушения правил Youtube в отношении шокирующего и непристойного содержания».

Après plus de 550.000 consultations , la vidéo ” La Russie sans Poutine ? Bienvenue en enfer ” a été censurée par YouTube .
Pour l’enregistrer et continuer de la regarder : http://62.213.86.242/

Un lien avec les récentes accusations du porte-parole du Comité d’enquête, Vladimir Markine, qui a dénoncé que les vidéos des fraudes commises lors du scrutin législatif du 4 décembre 2011 sont des trucages diffusés depuis un serveur américain?

Main Stream Mediatique et 04 fevrier..

Cet article est inspiré de l’article Who ya gonna believe de Patrick Amstrong.
 
L’AP est comme chacun le sait l’une des principales agences d’informations généralistes de la planète. L’agence a pour slogan : “Depuis plus d’un siècle et demi, les hommes et femmes de l’Associated Press ont le privilège d’apporter la vérité au monde” (For more than a century and a half, men and women of The Associated Press have had the privilege of bringing truth to the world)
Le lendemain des manifestations a Moscou l’AP a affirméqu’un grand meeting anti-Poutine de 120.000 personnes avait eu lieu a Moscou selon les organisateurs”, et qu’un meeting pro-Poutine: “n’a réuni que 20.000 personnes, dont une majorité de professeurs, d’employés municipaux de compagnies d’états ou  de militants syndicaux venus via des bus fournis par les employeurs”.
Une recherche google de la phrase

“‘Putin drew no more than 20,000 people’ Moscow” renvoie déjà a prés de 7.000 sources dont de soi disant journaux sérieux, comme Globe et Mail (au Canada), Daily Mail, Guardian (Angleterre), NY Daily News, Fox, ABC, NPR, Time, Salon (USA); Hurriyet (Turquie); Drogheda (Irelande); India Times (Inde), etc.Voila donc la version de l’AP qui apporte la lumière et la vérité.

Maintenant les faits, têtus et qui vont a l’encontre de ce qui est écrit par l’AP.

1/ Tout d’abord les photos du meeting de l’opposition qui a réuni soi disant 120.000 personnes.

Un simple coup d’œil permet de voir que la place Bolotnaya n’était pas pleine et que la manifestation était sans doute moins importante qu’en décembre dernier. Manifestation du samedi 10 décembre place Bolotnaya (40 a 50.000 personnes).

 


Manifestation du samedi 04 février place Bolotnaya (50 a 60.000 personnes???).
Comme on peut le voir, la manifestation du 04 février n’a pas vu le double de manifestants comparé aux précédentes.

A titre indicatif, ci joint un calculateur de foule permettant de mesurer la potentielle foule maximale de cette place. On arrive difficilement a plus de 60.000 personnes, ce qui est le juste milieu entre les annonces des organisateurs (et de l’AP) qui prétendent 120.000 et la police qui prétend 35.000.


2/ Maintenant les photos du meeting pro-Poutine qui a réuni soi-disant seulement 20.000 personnes.

A titre indicatif, ci joint un calculateur de foule permettant de mesurer la potentielle foule maximale de cette place. On arrive a 100.000 personnes, un juste milieu entre les 20.000 de l’AP et les 190.000 de la mairie de Moscou. RIA-Novosti propose egalement une visite en 3D de la manifestation.

Enfin ce film a 01:10 est très parlant:

Mais rappelez vous, “Depuis  plus d’un siècle et demi, les hommes et femmes de l’Associated Press ont le privilège d’apporter la vérité au monde”

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A titre comparatif, la presse française a presque été discrète, seul le Parisien s’est fendu d’une belle bourde en reprenant le chiffre de 120.000 manifestants pour l’opposition et en illustrant le tout avec une photo du meeting pro-Poutine! :0

Tellement ridicule et drôle que la presse russe sur le conseil d’un
observateur éclairé s’est fendu d’un article que vous pouvez consulter ici.

 

 

Работать в России

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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В западных странах дипломированные специалисты и люди без образования, ищущие работу, сталкиваются с все большими трудностями. В большинстве стран ОЭСР уровень безработицы высок, и он продолжает расти во Франции, Ирландии, Испании или Греции, не говоря уже о США… В большинстве этих стран иммиграция все сильнее контролируется и делается все труднее, что демонстрирует обеспокоенность правительств будущим, безработицей и социальной ситуацией. Во всех этих странах у тех, кто хочет уехать, мечта найти работу в другой западной стране (в Америке, Ирландии, Англии) постепенно рассеивается, и если Канада и Австралия остаются зонами экономической иммиграции, условия доступа на рынок труда и возможность постоянного проживания становятся там все более сложными. Поэтому тех, кто хотел бы приехать работать в Россию, становится все больше.
В России ситуация особенная. Безработица снижается, продолжается экономический рост, и в некоторых секторах существует нехватка рабочей силы. Власти начинают всерьез бороться с нелегальной иммиграцией, но в то же время они стремятся поощрять окончательную иммиграцию, как часть постепенно создающегося демографического планирования. Из-за пределов России трудно понять, насколько значителен приток в страну иностранцев.

 
Я уже рассказывал в другой статье о большом количестве иностранцев, которые эмигрируют в Россию, и эти мигранты ― не призраки. По официальным данным пограничного контроля, в 2010 году не менее 13,6 млн. иностранцев въехали на территорию России. 65% из этих 13,6 млн. ― мужчины и 35% ― женщины. Конечно, не все они остались в России, 9,7 млн. из страны выехали. Основная часть иностранцев в 2010 году приехали из Украины (21% въездов или 2.856.000 человек), далее следует Узбекистан (14% въездов или 1.906.000 человек), Казахстан (10% или 1.306.000 человек), Таджикистана (7% или 952.000 человек), Азербайджан (6% или 816.000 человек) и Молдова (680.000 человек). Эти шесть постсоветских стран мира вместе дали почти 8,5 млн. въездов. По состоянию на 31 декабря 2010 года иммиграционные службы насчитали чуть больше 7 млн. иностранцев, находящихся на территории России, по крайней мере, легально. Только в одной Московской области находятся около 2,4 млн. иностранцев.

Следует отметить, что к легальным иммигрантам добавляются незаконные иммигранты, крайне многочисленные, если верить последним оценкам, обобщенным моим коллегой Уго в одной из своих недавних статей: «В июле 2010 года Дмитрий Медведев утверждал, что в России 4 миллиона человек находятся незаконно. Ассоциации по защите прав человека называют цифру в 5-7 миллионов человек, большинство из которых находится в Москве. По данным московской полиции, только в столичном регионе насчитывается 500 тысяч нелегальных мигрантов, в основном из стран Центральной Азии и кавказских республик (не российских)». Большая часть этих нелегальных иммигрантов прибывают из стран Центральной Азии (за исключением Казахстана, который является частью Евразийского союза), именно эти мигранты составляют основную часть гастарбайтеров, этого нового люмпен-пролетариата. Например, не менее 580.000 киргизских граждан, или одна десятая часть населения этой центрально-азиатской страны, проживают в России, лишь небольшая часть которых ― на законных основаниях. Именно по этой причине российские власти недавно заявили, что хотели быужесточить законы о нелегальной миграции, обязав легальных мигрантов проходить тесты по языку, истории и российскому праву, в целях упорядочения миграционного потока.

Но граждане бывшего Советского Союза не единственные, кто эмигрирует в Россию, западные европейцы все чаще склонны выбирать российское направление. В Европе лидирует Германия, поскольку не менее 482.000 немцев въехали на территорию Российской Федерации в 2010 году! Речь, разумеется, идет не о 482.000 мигрантов, но о хорошем здоровье экономических отношений между двумя странами, которое способствует экспатриации немцев.

Тем, кто приезжает на работу в Россию работать в многонациональной компании, путь проложен. Но для тех, кто хотел бы попытать счастья индивидуально, это труднее: законодательная база сложна, ситуация кажется запутанной, даваемые указания непонятны и экспатриация делается мучительной. На первый взгляд, в России нет ничего рационального. Трудно составить представление о российском рынке труда.

 

 
В 2010 году средняя зарплата в России составляла чистыми около 22.700 рублей (или 570 евро), с некоторыми региональными различиями, как можно увидеть здесь. Для сравнения, средняя чистая заработная плата в Польше составляет 610 евро, в Румынии 325 евро, в Болгарии 310 евро, в Китае 300 евро, на Украине и в Беларуси 250 евро. Цель, которую Россия себе поставила ― достичь через 3 года средней зарплаты в 800 евро, уже сегодня средняя заработная плата в Санкт-Петербурге составляет 800 евро. Я должен отметить, что в России говорят об официальной средней зарплате, хотя даже сегодня часть зарплаты таковой не является. Часто говорят о чистой зарплате, без налогов и социальных отчислений, что означает еще больший фактический размер. Как и Санкт-Петербург, Москва, вероятно, является лучшим способом доступа на рынок труда, по той простой причине, что московский регион дает 20% ВВП страны, но также потому, что здесь представлены большинство крупных международных компаний. Например, в России насчитывается около 400 французских компаний и 4.000 немецких компаний, которые почти все имеют представительства в Москве.

Хорошие перспективы роста российской экономики в ближайшие годы и динамизм внутреннего рынка сделал Россию зоной с огромным потенциалом для европейских компаний, особенно с тех пор, как кризис остановил экономический рост в еврозоне. Средняя зарплата в Москве составляет 43.000 рублей чистыми (1.040 евро), но у молодых специалистов заработная плата «европейского» уровня, а уровень безработицы почти нулевой, 1% по сравнению со средним показателем в 6,3% по России. Что же касается возможности найти работу, московский регион предлагает идеальную ситуацию.

Если вы, будучи франкоговорящим, хотите попытать удачи в России, знайте, что в России все еще очень мало французов: около 8.000, из которых 6.600 зарегистрированы постоянно. Французы в основном живут в Москве, но также на Северо-Западе (400), в промышленном центре Калуга (120), в районе Ростов-Краснодар (100 человек) и, наконец, на Урале, в основном в Екатеринбурге (40 человек).
 
Наконец, знайте, что Monster не является основным сайтом для поиска работы в России, лучше посетить знаменитый сайт hh.ru! Вы можете на нем зарегистрироваться и попытать удачу, отправив свое резюме через Интернет, и выбирать из десятков тысяч предлагаемых там рабочих мест… Удачи в России!
 

Перевод : Уголин (Ursa-Tm) 

Travailler en Russie

L’article original a été publié sur  Ria-Novosti 

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Dans les pays occidentaux, les jeunes diplômés ou non diplômés qui cherchent du travail se trouvent confrontés à des difficultés de plus en plus importantes. Dans la plupart des pays de l’OCDE, le chômage est à un niveau élevé et en augmentation, que l’on pense à la France, l’Irlande, l’Espagne ou la Grèce, sans oublier les USA… Dans la plupart de ces pays, on constate que l’immigration est de plus en plus contrôlée et de plus en plus difficile, ce qui montre l’inquiétude des gouvernements face à l’avenir, au chômage  et à la situation sociale. Dans tous ces pays, pour ceux qui veulent partir, le rêve d’aller chercher du travail dans un autre pays occidental (Amérique, Irlande, Angleterre) s’est lentement effrité et si le Canada et l’Australie restent des zones d’immigration économique, les conditions d’accession au marché du travail et à la résidence y sont de plus en plus difficiles. Ainsi, ceux qui souhaitent venir travailler en Russie sont de plus en plus nombreux.

En Russie, la situation est particulière. Le chômage baisse, la croissance économique se poursuit, et il y a un manque de main d’œuvre dans certains secteurs. Les autorités commencent à lutter sérieusement contre l’immigration clandestine, mais en même temps, elles cherchent à encourager l’immigration définitive, dans le cadre d’une planification démographique qui se met progressivement en place. De l’extérieur de la Russie, il est difficile de comprendre à quel point les flux de populations étrangères sont importants dans le pays.
J’ai déjà parlé dans une autre tribune du très grand nombre d’étrangers qui émigrent vers la Russie et ceux-là ne sont pas des émigrants fantômes. Selon les chiffres officielsdes contrôles aux frontières  pour l’année 2010, ce ne sont pas moins de 13.6 millions d’étrangers qui sont entrés sur le territoire de la fédération de Russie. 65%  de ces 13,6 millions d’étrangers étaient des hommes et 35% des femmes. Bien sur tous ces étrangers ne sont pas restés en Russie et 9,7 millions d’entre eux sont ressortis du pays. Le gros des étrangers entrants pour l’année  2010 venait d’Ukraine (21% des entrées soit 2.856.000 personnes), devant l’Ouzbékistan (14% des entrées soit 1.906.000 personnes), Kazakhstan (10% soit 1.306.000 personnes), le Tadjikistan (7% soit 952.000 personnes), l’Azerbaïdjan (6% soit 816.000 personnes) et la Moldavie (680.000 personnes). Ces six pays du monde postsoviétique ont totalisé à eux seuls près de 8,5 millions d’entrées. Au 31 décembre 2010, les services d’immigration estimaient qu’un peu plus de sept millions d’étrangers se trouvaient sur le territoire de la Russie, tout du moins légalement. Bien sur l’oblast de Moscou à lui seul a attiré près de 2,4 millions d’étrangers.

 

Il faut préciser qu’a ces immigrés légaux, s’ajoutent des immigrés illégaux, très nombreux si l’on en croit les dernières estimations synthétisées par mon collègue Hugo dans une de ses récentes tribunes: “En juillet 2010, Dimitri Medvedev affirmait que 4 millions de travailleurs se trouvaient en situation irrégulière en Russie. Des associations de défense des droits de l’homme évoquent cinq à sept millions de personnes, dont la majorité se trouverait dans la région de Moscou. Selon la police moscovite, la capitale compterait à elle seule 500.000 immigrés illégaux, principalement originaires d’Asie centrale et des républiques caucasiennes (hors fédération de Russie)”. Une grande partie de ces clandestins vient des pays d’Asie centrale (hors Kazakhstan qui fait partie de l’union eurasiatique) et ces migrants constituent le gros des troupes des gaustarbeiters, ce nouveau lumpenprolétariat. Par exemple, pas moins de 580.000 citoyens kirghizes, soit un dixième de la population de ce pays centre-asiatique, résideraient en Russie, dont une infime partie d’entre eux de façon légale. Pour cette raison sans doute, le pouvoir russe a récemment indiqué vouloir durcir les lois sur l’immigration clandestine et obliger les migrants légaux à passer des tests de langue, d’histoire et de droit russe, et ce afin de rationaliser les flux migratoires.

 

Mais les citoyens de l’espace postsoviétique ne sont pas les seuls à émigrer en Russie, les Européens de l’ouest sont également de plus en plus nombreux à choisir la destination russe. C’est l’Allemagne qui est en tête en Europe puisque pas moins de 482.000 Allemands sont entrés sur le territoire de la Fédération de Russie en 2010! Il ne s’agit pas de 482.000 immigrants bien sur, mais la bonne santé des relations économiques entre les deux pays encourage l’expatriation des Allemands.

 

Pour ceux qui viennent travailler en Russie pour le compte d’une multinationale, la voie est toute tracée. Mais pour ceux qui veulent tenter leur chance à titre individuel, c’est plus difficile: le cadre légal est compliqué, la situation parait confuse, les indices donnés sont opaques et l’expatriation reste angoissante. A première vue, la Russie n’a rien de rationnel. Il est difficile de se faire une idée du marché du travail russe.
En 2010 le salaire moyen en Russie se montait à environ 22.700 roubles nets (soit 570 euros), avec certaines disparités régionales comme on peut le constater ici. A titre de comparaison, le salaire mensuel net moyen se monte en Pologne à 610 euros, en Roumanie à 325 euros, en Bulgarie à 310 euros, en Chine à 300 euros, et en Ukraine et Biélorussie à 250 euros. L’objectif que la Russie a fixé est d’atteindre dans les 3 ans est un salaire moyen de 800 euros, 800 euros étant déjà aujourd’hui le salaire moyen à Saint-Pétersbourg.  Je précise qu’en Russie on parle de salaire moyen déclaré, quand encore souvent, une partie du salaire ne l’est pas. On parle aussi toujours de salaires nets, impôts et charges sociales déjà déduits, ce qui signifie que les valeurs réelles sont plus élevées que les chiffres donnés. Comme Saint-Pétersbourg, Moscou est sans doute la meilleure façon d’arriver sur le marché du travail, pour la simple raison que la région de Moscou représente 20% du PIB du pays, mais aussi parce que la plupart des grandes sociétés internationales y sont représentées. Par exemple, on dénombre en Russie près de 400 sociétés françaises et 4.000 sociétés allemandes qui ont presque toutes des représentations à Moscou.

 

Les fortes perspectives de croissance de l’économie russe pour les prochaines années et le dynamisme du marché intérieur font de la Russie une zone à très fort potentiel pour les sociétés européennes, surtout depuis que la crise a profondément grippé la croissance de la zone euro. Le salaire moyen à Moscou est de 43.000 roubles nets (1.040 euros) mais pour des jeunes spécialistes les salaires sont à des niveaux “européens” et le taux de chômage y est quasi nul, 1% par rapport à 6,3% pour le taux moyen en Russie. Quand aux possibilités de trouver du travail, la région de Moscou offre une situation idéale.

 

Si vous souhaitez tenter votre chance en tant que francophone en Russie, sachez qu’il y encore très peu de Français en Russie : environ 8000, dont 6.600 enregistrés de façon permanente. Les français sont principalement à Moscou, mais également dans la circonscription Nord-Ouest (400), dans le pôle industriel de Kalouga (120), dans la région de Rostov-Krasnodar (100 personnes) et enfin dans l’Oural principalement à Iekaterinbourg (40 personnes).
Enfin sachez que Monster n’est pas le site de recherche d’emploi principal en Russie, il vaut mieux consulter le célèbre site hh.ru! Vous pouvez vous y inscrire et tenter votre chance en mettant votre CV en ligne, face  aux dizaines de milliers d’offres d’emploi  qui s’y trouvent … Bonne chance en Russie!

Bilan demographique de l’année 2011 en Russie

Les chiffres de la démographie russe pour l’année 2011 sont disponibles et ils sont exceptionnellement bons.

 

Il y a eu en Russie en 2011 1.793.828 naissances, contre 1.789.623 en 2010, soit 4.205 naissances de plus.
Il y a eu en Russie en 2011 1.925.036 décès, contre 2.030.963 décès en 2010 soit 105.927 décès de moins.

La baisse naturelle de population pour 2011 est de 131.208 habitants.

Rappel de l’évolution démographique de 2005 a 2011:

Année        Naissances                Décès                   Solde naturel
2005           1.457.376               2.303.935                 -846.559
2006           1.479.637               2.166.703                 -687.066
2007           1.610.100               2.080.400               -470.300
2008           1.717.500               2.081.000               -363.500
2009          1.764.000              2.010.500                -246.500
2010           1.789.600              2.031.000                -241.400
2011            1.793.828              1.925.036                -131.208
2012            1.795.000              1.875.000               -80.000 ?