La guerre en Syrie: une guerre pour l’énergie?

1314566-1730036Alors que la guerre en Syrie continue, le Mainstream médiatique, qui s’acharne sur l’Etat syrien, oublie de façon récurrente de rappeler l’un des aspects les plus essentiels de ce conflit: l’aspect énergétique et notamment gazier. Ce facteur explique que le soutien actif de la Russie a pour but non pas de protéger la personne de Bashar el-Assad, mais avant tout d’éviter l’effondrement du régime syrien, car cet effondrement voulu de l’extérieur serait un élément géopolitique d’un dispositif bien plus large et assez directement dirigé contre elle.

Lorsque la Russie commence à relever la tète à compter des années 2000, elle devient en effet le principal obstacle au plan de prise de contrôle énergétique des voies énergétiques liant l’Europe et l’Eurasie via les Balkans que les stratèges américains ont programmé et entamé via notamment la guerre en Serbie en 1999.

L’Amérique et l’Union Européenne vont alors chercher par tous les moyens à diversifier l’approvisionnement des pays européens pour réduire leur potentielle dépendance envers Moscou. C’est le début du projet de gazoduc Nabucco, aujourd’hui quasiment abandonné, qui consistait à permettre l’alimentation de l’Europe en gaz produit en Azerbaïdjan et au Turkménistan, via un itinéraire qui aurait traversé la Turquie et évité la Russie tout en contournant la Grèce. Autour de ce projet, il y avait un  plan géopolitique américain très ambitieux: Transformer l’allié Turc en pivot central d’un grand moyen orient à remodeler et aussi en un centre régional de transit énergétique entre les Balkans et le moyen orient. Continue reading

Lettre de Vladimir Poutine à la presse Americaine.

130912-putin-640p.photoblog600Article original en anglais ici et en russe la.

Moscou

Les récents événements autour de la Syrie m’ont incité à parler directement au peuple américain et à ses dirigeants politiques. Il est important d’agir ainsi à une époque où la communication entre nos sociétés est déficiente.

Nos relations sont passées par plusieurs étapes. Nous nous confrontions pendant la guerre froide. Mais nous avion été alliés pour nous défendre ensemble contre les nazis. L’organisation universelle des Nations Unies a alors été fondée pour éviter qu’une telle dévastation surgisse à nouveau.

Les fondateurs de l’ONU  comprirent que les décisions sur la guerre et la paix devaient être prises par consensus uniquement et le veto des membres permanents du Conseil de Sécurité fut introduit avec l’accord des Américains dans la Charte des Nations Unies. Cette grande sagesse a permis de stabiliser les relations internationales pendant des dizaines d’années.

Personne ne souhaite que les Nations Unies subissent le destin de la SDN qui s’effondra faute d’un réel soutien. C’est possible si des pays influents court-circuitent les Nations Unie et entreprennent des actions militaires sans l’autorisation du Conseil de Sécurité.

La frappe éventuelle des Etats-Unis contre la Syrie, malgré la forte opposition de nombreux pays et de personnalités politiques et religieuses de premier plan, y compris le Pape, aura pour résultat d’accroitre le nombre de victimes innocentes et une escalade qui peut étendre le conflit bien au-delà des frontières syriennes. Une telle frappe augmenterait la violence et déchainerait une nouvelle vague de terrorisme. Cela peut détruire les efforts multilatéraux pour résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israëlo-palestinien et déstabiliser un peu plus le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Cela pourrait déséquilibrer le système entier du droit et de l’ordre international.

On n’assiste pas en Syrie à une bataille pour ou contre la démocratie mais à une guerre civile entre le gouvernement et l’opposition dans un pays multi-religieux. Il y a peu de militants de la démocratie en Syrie. Mais il y a pléthore de combattants d’Al Qaida et d’extrémistes de tout poil combattant le gouvernement. Le département d’Etat américain lui-même a désigné le Front Al Nusra et l’Etat islamique en Irak et au Levant comme des organisations terroristes. La guerre civile, alimentée par les armes étrangères livrées à l’opposition, est une des plus sanglantes au monde.

Les mercenaires des pays arabes qui combattent là et les centaines de djihadistes qui viennent des pays occidentaux, et même de Russie, sont une vraie préoccupation pour nous. Ne risquent-ils pas de revenir dans nos pays avec l’expérience acquise en Syrie ? Après tout, des extrémistes sont bien partis au Mali après avoir combattue en Lybie. C’est une menace pour nous tous.

Dès le début, la Russie a poussé au dialogue pacifique pour permettre aux Syriens d’établir un plan de compromis pour leur propre avenir. Nous ne sommes pas en train de protéger le gouvernement syrien mais le droit international. Nous avons besoin d’utiliser le Conseil de Sécurité des Nations Unies et nous croyons que préserver la loi et l’ordre dans notre actuel monde complexe et turbulent est un des rares moyens d’empêcher les relations internationales de tomber dans le chaos. La loi est la loi et nous devons la suivre, qu’elle nous plaise ou non. Selon la loi internationale en vigueur, la force n’est autorisée qu’en cas d’auto-défense ou par décision du Conseil de Sécurité. Toute autre chose n’est pas autorisée par la Charte des Nations Unies et constituerait un acte d’agression.

Personne ne doute qu’on ait utilisé des gaz empoisonnés en Syrie. Mais on a toutes les raisons de croire qu’ils n’ont pas été utilisés par l’Armée syrienne mais par les forces de l’opposition, pour provoquer l’intervention de leurs puissants parrains étrangers, qui seraient du même côté que les fondamentalistes. Les sources selon lesquelles des djihadistes prépareraient une autre attaque, cette fois contre Israël, ne peuvent être ignorées.

C’est inquiétant que l’intervention militaire dans les conflits intérieurs des pays étrangers soit devenue une banalité pour les Etats-Unis. Est-ce l’intérêt à long terme de l’Amérique ? J’en doute. Des millions de personnes dans le monde voient de moins en moins l’Amérique comme un modèle de démocratie mais comme un Etat qui ne croit que dans la force brute, fabriquant des coalitions sous le slogan « vous êtes avec nous ou contre nous ».

Mais la force a montré qu’elle est vaine et inefficace. L’Afghanistan est laissé à lui-même et personne ne sait ce qui va se passer lors du retrait des forces internationales. La Lybie est divisée entre ses tribus et ses clans. En Iraq, la guerre civile continue avec des douzaines de morts chaque jour. Aux Etats-Unis, beaucoup établissent une analogie entre l’Iraq et la Syrie et se demandent pourquoi leur gouvernement voudrait répéter les erreurs du passé.

Quels que soient les objectifs et la sophistication des armes, on n’évitera pas les victimes civiles, y compris les vieillards et les enfants, que les frappes sont censées protéger.

Le monde réagit en se posant la question : si vous ne pouvez pas compter sur le droit international, il faut trouver d’autres moyens d’assurer sa propre sécurité. Ainsi, de plus en plus de pays cherchent à acquérir des armes de destruction massive. C’est logique : si vous avez la bombe atomique, personne ne vous attaquera. Il nous reste à faire des discours sur la nécessité de la non-prolifération quand en réalité, elle est grignotée.

Nous devons donc arrêter d’utiliser le langage de la force et revenir sur le chemin du règlement des problèmes de façon civilisée, diplomatique et politique.

Une nouvelle chance d’éviter l’action militaire est apparue ces derniers jours. Les Etats-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale doivent profiter de la volonté du gouvernement syrien de placer son arsenal chimique sous contrôle international à des fins de destruction subséquentes.

Jugeant des déclarations faites par le président Obama, les Etats-Unis voient cela comme une alternative à l’action militaire.

Je salue l’intérêt que montre le président à continuer le dialogue avec la Russie sur la Syrie. Nous devons travailler ensemble à maintenir cet espoir comme nous en sommes convenus au G8 de Lough Erne en Irlande du Nord en juin, et orienter la discussion à nouveau vers les négociations.

Si nous pouvons éviter la force contre la Syrie, cela va améliorer l’atmosphère des affaires internationales et renforcer la confiance mutuelle. Cela sera notre succès commun et ouvrira la porte à la coopération sur d’autres questions difficiles.

Mon travail et mes relations personnelles avec le président Obama est marqué par une confiance de plus en plus grande. J’apprécie. J’ai étudié scrupuleusement son discours à la nation de mardi. Et je suis en désaccord avec son insistance sur l’exception américaine, affirmant que la politique des Etats Unis est ce « qui fait l’Amérique différente. C’est ce qui fait de nous une exception ». C’est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer eux-mêmes comme exceptionnels, quelque soient les motifs. Il y a de grands et de petits pays, des riches et des pauvres, certains avec de longues traditions démocratiques et certains cherchant leur voie vers la démocratie. Leurs politiques diffèrent aussi.

Nous sommes tous différents mais lorsque nous demandons la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux.

(International Herald Tribune du 13 septembre 2013, traduit de l’anglais par Yvan Blot)

Navalny a obtenu plus que prévu?

Les médias français nous assènent que Navalny aurait obtenu plus que prévu, car celui ci était soi disant donné a entre 12 et 14% dans les sondages et aurait obtenu deux fois plus au final …

Vraiment? 🙂

En fait non!

Les sondages se basent sur des “sondés” en incluant des “contre tous” ou “je ne vote pas”, il est donc sans doute difficile d’obtenir des estimations de scores concrets de candidats en tenant compte des candidats…

Par contre on peut estimer le niveau réel de voix des candidats qui sont “surs” de leurs choix et en enlevant les abstentionnistes ou ceux décidés a voter blanc…

Super-Job a fait ce sondage sur 1.600 moscovites sur d’aller voter et de leur choix en Juillet2013 qui donnait déjà Navalny a … 26% et Sobianine a 62%… Cela confirme que les électeurs de Navalny se sont plus motivés et déplacés que les autres (son score étant reste stable par rapport a cette prévision) pendant que les électeurs de Sobianine eux ne se sont pas assez déplacés, sans doute car ils étaient trop certains de la victoire de leur candidat.

Безымянный

Пропаганда во Франции по поводу Сирии

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Без Фотошопа. Вот такая ситуация в сегодняшней Франции..

Когда Французский Журналист Жен Пьер Елккабаш приглашает министр Лоран Фабиус в Французском  радио Европа1 вот как и говорят про Сирии:

ЖПЕ Башар продолжает убыт свой народ c  Помошию (Conventional weapon) …

ЛФ Сегодня да …

ЖПЕ Он может быт даже сейчас уничтожает христиан в Малуле которые кричать на Помошь…

ЛФ Зто точно.

…………….

Источник

Несколько размышлений о результатах досрочных выборов в Москве

637275831625-869503863727.pngИтак, Москва проголосовала и результаты, вероятно, оказались «кисло-сладкими», как для Кремля, так и для команды Алексея Навального. Окончательные результаты уже известны, нынешний мэр победил на выборах в первом туре с 51,37% голосов, оппозиционный блогер Алексей Навальный получил 27,24%, кандидат от компартии 10,69%, кандидат от либеральной оппозиционной партии «Яблоко» 3,51% голосов, кандидат от националистической партии ЛДПР 2,86% и, наконец, кандидат от партии «Справедливая Россия» 2,79%.

Из этих выборов можно извлечь несколько уроков.

Во-первых, очень низкая явка (32%) благоприятствовала кандидату Навальному, избиратели которого, более активные и мотивированные, были сильно мобилизованы. Несмотря на поставленные цели и отличную предвыборную кампанию, Навальному удалось мобилизовать лишь 630.000 избирателей, что намного меньше 868.000 голосов, которые кандидат Прохоров получил в Москве на президентских выборах 2012 года. Это количественное / избирательное гетто так называемой либеральной оппозиции остается стабильным в Москве с 1999 года, если вспомнить, к примеру, 510.000 голосов Сергея Кириенко (бывшего премьер-министра) или около 500.000 голосов, отданных за Александра Лебедева в 2003.

Центральная власть может наслаждаться новой победой в первом туре одного из своих кандидатов, но в этот раз чуть было не потребовался второй тур. Избранный мэр получил в столице 1.193.178 голосов, для сравнения с 1.994.300 голосами, полученными Путиным на президентских выборах 2012 года. Continue reading

Quelques réflexions sur les résultats de l’élection municipale anticipée de Moscou

637275831625-869503863727.pngMoscou a donc voté et les résultats sont sans doute mi figue mi raisin, tant pour le Kremlin que pour l’équipe de campagne d’Alexeï Navalny.

Les résultats définitifs sont désormais connus, le maire actuel a remporté l’élection au premier tour avec 51,37% des voix, l’opposant blogueur Alexeï Navalny a lui récolté 27.24%, le candidat communiste 10,69%, le candidat de l’opposition libérale Iabloko 3,51% des voix, le candidat du parti nationaliste LDPR 2,86% et enfin le candidat du parti Russie Juste 2,79%.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ce scrutin.

Tout d’abord la très faible participation (32%) qui a fortement avantagé le candidat Navalny dont les électeurs, plus militants et motivés, se sont fortement mobilisés. Malgré l’enjeu et une excellente campagne de terrain, ce dernier n’a pour autant réussi à mobiliser que 630.000 électeurs, bien loin du réservoir de 868.000 voix que le Candidat Prokhorov avait obtenu à Moscou lors de l’élection présidentielle de 2012. Ce Ghetto quantitatif / électoral de l’opposition dite libérale reste stable a Moscou depuis 1999 si l’on pense par exemple aux 510.0000 voix de Serguey Kirienko (ex-Premier ministre) ou les quelques 500.000 voix d’Alexandre Lebedev en 2003.

Le pouvoir central peut lui savourer une nouvelle victoire au premier tour d’un de ses candidats mais cette fois il s’en est fallu de peu qu’un second tour ne soit nécessaire. Le maire élu aura donc peu mobilisé et obtenu dans la capitale 1.193.178 voix, à comparer aux 1.994.300 voix obtenu par Vladimir Poutine à l’élection présidentielle de 2012. Continue reading