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Des nouvelles de la Biélorussie

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Il y a un an, la Biélorussie faisait la une du mainstream médiatique : Le pays traversait une crise économique profonde, les réserves de change étaient en chute libre, passant de 5 milliards de dollars en décembre 2010 à 4 milliards de dollar en mars 2011. Dans le même temps la monnaie locale (le rouble biélorusse) s’était effondrée, l’état ayant procédé à une dévaluation en mai 2011. En 2008, avant le début de la crise financière mondiale, un dollar américain valait 2.130 roubles biélorusses et en novembre 2011 le même dollar en valait 8.900 (!). En conséquence de ces évènements, le ralentissement économique avait mis au chômage près de 600.000 personnes ce qui avait fait craindre des troubles sociaux de grande ampleur. Pour certains commentateurs cette situation aurait même pu faire tomber le régime Biélorusse, le pays paraissait être au bord du gouffre.


Cette grave crise économique tombait au pire moment pour le mouton noir de l’union européenne, puisqu’elle faisait suite à une autre crise, politique celle là, que le pays a connue à la fin de l’année 2010. En effet suite à la réélection du président Loukachenko avec près de 80% des voix pour son quatrième mandat, le pays a connu une vague de manifestations très importantes.

Interview Thierry MARIANI, candidat UMP aux legislatives de l’etranger

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Cette année, les élections législatives en France concernent aussi les Français de l’étranger. La Russie fait partie de la 11ième circonscription de l’étranger. Lors du premier tour des élections législatives du 10 juin dernier, deux candidats sont arrivés en tête, le candidat UMP Thierry Mariani avec 32,59% des voix, suivi par Marc Villard (PS) avec 26,65%. Voici l’entretien avec Thierry Mariani, candidat UMP à la députation des Français de l’étranger.

 

Thierry Mariani bonjour, et tout d’abord félicitation pour vos résultats obtenus lors du premier tour des élections  législatives. Pourriez-vous expliquer aux lecteurs francophones de RIA-Novosti les raisons qui vous motivent à vouloir devenir député des Français de l’étranger pour la 11ième circonscription?
Durant douze ans, au RPR, puis à l’UMP, j’ai été chargé des Français de l’étranger. Parallèlement, j’ai présidé le groupe d’études sur les Français de l’étranger à l’Assemblée nationale. Et surtout, il se trouve que c’est moi qui ai suggéré à Nicolas Sarkozy de créer les circonscriptions des Français de l’étranger pour les législatives de 2012. Il m’a donc semblé logique d’aller jusqu’au bout de ma démarche…Pour moi, le choix de la 11eme circonscription allait de soi : il était naturel que je me présente là où j’ai le plus d’influence et une excellente connaissance des réalités de terrain. Or, j’ai été président ou vice-président, à l’Assemblée, des groupes d’amitié entre la France et la Russie, l’Ukraine, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, l’Azerbaïdjan, l’Iran, etc. Je me suis occupé des commissions parlementaires relatives au gaz et au pétrole, secteurs très importants dans cette zone. Et, ces dernières années, en tant que ministre des Transports, j’ai multiplié les contacts avec nombre de décideurs et de dirigeants de ces régions du monde, notamment en Chine et en Asie du Sud-Est. En 2009, j’ai aussi été le représentant spécial de la France en Afghanistan et au Pakistan. Enfin, m’étant occupé des affaires internationales au niveau de l’UMP, j’ai mis en place des relations étroites avec de nombreux partis politiques étrangers, notamment le Parti communiste chinois, mais aussi de nombreuses formations en Asie du Sud Est.

Interview Marc VILLARD, candidat PS aux legislatives de l’etranger

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Cette année, les élections législatives en France concernent aussi les Français de l’étranger. La Russie fait partie de la 11ième circonscription de l’étranger. Voici l’entretien avec Marc Villard, candidat PS à la députation des Français de l’étranger.

 

Alexandre Latsa – Marc Villard bonjour, et tout d’abord félicitation pour vos résultats obtenus lors du premier tour des élections législatives. Pourriez-vous expliquer aux lecteurs francophones de RIA Novosti les raisons qui vous motivent à vouloir devenir député des français de l’étranger pour la 11ième circonscription?
Marc Villard – Ma candidature à ces élections est dans la ligne d’un engagement de longue date auprès de nos concitoyens. Cela a commencé il y a une vingtaine d’années à la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Vietnam, dont je suis devenu président une première fois en 1998, pour défendre et accompagner les entreprises françaises. En 2000, je me suis présenté à l’Assemblée des Français de l’Etranger (à l’époque Conseil Supérieur des Français de l’Etranger)  en vue de poursuivre cet engagement auprès des entreprises en l’élargissant à la représentation de nos concitoyens dans tous les domaines qui touchent à leur expatriation. L’exercice de ce mandat d’élu, mon travail à la présidence de la Commission des Finances et Affaires économiques m’ont convaincu que la représentation à l’Assemblée Nationale serait un atout certain pour la défense de nos compatriotes et je me suis donc lancé dans la course législative !

La carte turque et le Caucase russe

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Il y a quelques mois j’écrivais sur ce mouvement peu connu, le mouvement Prométhéen,  qui s’était défini par défaut comme défendant un projet fondé sur le nationalisme ethnico-régional en Eurasie. Ce projet de démembrement de la Russie en de multiples entités n’est pas une nouveauté, son histoire a commencé au 19° siècle, et il a été pensé et défini tant par des stratèges nazis comme Alfred Rosenberg en 1939, que par des stratèges Américains comme Zbigniew Brezinski dans son ouvrage le grand échiquier publié en 1997. Suite à cet article, certains lecteurs m’ont écrit, ils n’avaient jamais entendu parler de ce mouvement et de ces théories. Cette tribune sur le prométhéisme est  à relier avec une seconde tribune que j’ai publiée il y a quelques semaines, sous le titre “encore et toujours le Caucase”.

 

Je faisais le point sur les accrochages entre les forces de l’ordre russes et les séparatistes de groupes islamo-maffieux caucasiens, et je tentais de démontrer que le Caucase, pion dans le “grand jeu” desbritanniques au 19° siècle, puis avec le mouvement prométhéen, le Caucase, cible de l’OTAN avec le conflit de Géorgie en 2008, était aujourd’hui devenu le point chaud du Djihad eurasiatique.

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Medias mensonges? L’affaire Litvinenko

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Le 23 novembre 2006, un “ancien agent des services secrets russes” décède à Londres. Ce décès a agité le monde médiatique pendant des années.Alexandre Litvinenko, ex-lieutenant colonel du FSB (le service de contre-espionnage de Russie) était né le 4 décembre 1962. Il fut un temps chargé de la lutte contre la mafia en Russie, puis il a uitté la Russie après avoir affirmé en 1998  lors d’une conférence de presse qu’il aurait reçu l’ordre d’assassiner le milliardaire russe Boris Berezovksi. Boris Berezovsky n’est pas un inconnu en Russie. Cet homme d’affaires et politique russe est l’un des oligarques les plus célèbres, puisque via ses entrées dans le cercle de l’ancien président russe Boris Eltsine, BAB (Boris Abramovitch Berezovsky) était devenu l’un des premiers milliardaires de la Russie post communiste. C’est lui qui avait contribué politiquement au lancement de la carrière politique de Vladimir Poutine. Pourtant le nouveau président russe ne tarde pas à faire enquêter sur les affaires de Boris Berezovskyen Russie, notamment sa participation à la privatisation de la compagnie aérienne russe Aeroflot. Poursuivi pour fraude et évasion fiscale par le Parquet russe, il s’exile à Londres en octobre 2001.

Presque au même moment (octobre 2001) Alexandre Litvinenko s’envole lui aussi pour la Grande Bretagne (via la Turquie) ou il obtient également l’asile politique, grâce à l’aide logistique d’un homme d’affaire russe du nom d’Alex Goldfrap, proche de Berezovsky. Litvinenko se met à écrire notamment pour le site séparatiste ChechenPress mais soutient également Boris Berezovsky dans ses offensives médiatiques contre le nouveau régime russe de Vladimir Poutine. En 2006, Alexandre Litvinenko devient citoyen Britannique. Son hospitalisation, puis sa mort fin 2006, fera grand bruit. Non seulement l’homme a été empoisonné au Polonium 210 (une substance radioactive), mais cet empoisonnement survient après qu’il ait accusé le FSB d’être a l’origine des attentats de 1999 pour justifier l’intervention en Tchétchénie.

 

Manipulation des images et guerre médiatique

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Beaucoup de lecteurs se souviennent de cette photo qui avait fait le tour des médias (l’agence Ria-Novosti l’avait publiée). On y voyait (lors d’une marche de l’opposition russe a Vladimir Poutine en date du  31/08/2010) une jeune fille qui hurlait au sol, ayant visiblement été bousculée et / ou battue par les policiers russes.

Pourtant, un célèbre blogueur russe du nom de Zyalt était sur place (on peut voir ses cheveux bouclés dans le coin inférieur droit de la photo ci dessus). On ne peut vraiment pas suspecter Zyalt d’être affilié au pouvoir russe ni à la police, voila néanmoins ce qu’ilécrivait après avoir assisté à la scène: “К слову о театре. Эта девушка легла на асфальт и, на радость фотокоррам, начала биться в истерике. В принципе, никто ее не трогал. Зато на фотографиях все будут думать, какие милиционеры жестокие, девушку избили”. 
Traduction : “Quelques mots sur le théâtre, cette jeune fille s’est allongée sur l’asphalte et devant la joie des caméras présentes, s’est mise à devenir hystérique. Pourtant absolument personne ne l’a touchée, personne ne l’a malmenée mais tous penseront qu’un policier l’a sévèrement battue”.
 
Surprenant pensez vous? Pas tant que ca finalement.  Figurez vous au contraire qu’il s’est passé presque la même chose pendant la manifestation de dimanche dernier lorsque des incidents ont opposé les forces de l’ordre à des “manifestants” venus cagoulés à la manifestation, visiblement pour  en découdre avec la police et créer des affrontements.
 
Exemple 1: Cette jeune fille qui a fait le tour du monde des médias. Les yeux bandés elle est emmenée sans douceur par un OMON russe. 
 
 
Cette image et bien d’autres ont été accompagnées de commentaires terribles sur les arrestations arbitraires de la police russe et la répression contre des manifestants pacifiques. Mieux, elle est utilisée comme étendard par une association qui organise depuis Paris une manifestation contre les soit disant “violences policières inouïes qui auraient accompagné l’intronisation de Vladimir Poutine pour son troisième mandat, contre des manifestants pacifiques”.
Question : pourquoi cette jeune fille en robe à  t-elle été arrêtée?
Réponse : parce qu’elle a attaqué  la police a coup de pierres a bout portant, comme vous pouvez le voir en images ici. C’est finalement plutôt banal, ou que ce soit dans le monde on est arrêté si on lance des pierres sur la police pendant une manifestation.  Continue reading

Analyse d’un lendemain d’élection

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Cette dernière semaine a été plutôt riche en émotions politiques au sein du continent européen. Elections en France et en Grèce, cérémonie d’investiture à Moscou… Un observateur attentif aura sans doute noté les similitudes et les différences de situation, mais surtout le fait que les résultats de ces échéances électorales sont hautement symboliques. En France et en Grèce, les sortants ont été sanctionnés, en Russie le tandem Poutine Medvedev poursuit sa route. Tout à l’ouest du continent c’est la France qui a voté ce dimanche 06 mai et élu son nouveau président, le candidat du parti socialiste François hollande. Ces élections, les lecteurs français le savent bien, ont eu lieu dans un climat bien spécial, la France étant dans une situation économique difficile. Beaucoup en France et en Europe sont inquiets à l’idée que leurs pays pourraient vivre une situation à l’Espagnol dans les prochains mois ou les prochaines années. La victoire de François Hollande et du parti socialiste peut être assimilée aussi bien à une défaite de la droite qu’à un rejet du système Sarkozy. La soirée électorale a semble t-il été relativement calme en France, malgré quelques voitures et poubelles brulées, ce qui est devenu en France une habitude pour toute fête ou événement public.

Une petite polémique enfle quand à la présence de nombreux drapeaux étrangers sur la place de la Bastille pour saluer la victoire du nouveau président. Est-ce à mettre en lien avec sa promesse d’octroyer le droit de vote aux étrangers pour les élections locales?

Quoi qu’il en soit le nouveau président aura fort à faire, et les défis sont colossaux, pour une France exsangue, au cœur d’une zone-euro en pleine tempête. Il est à noter qu’en France, la somme des votes pour les candidats du centre droit, du centre et du centre gauche  (UMP-Modem-PS) représentait 76.62% des voix en 2007, mais elle représente seulement 64.94% des électeurs en 2012. Le total des grands partis périphériques et dits d’opposition antisystème est lui passé de 25% en 2007 à 33 % en 2012.Plus à l’est de la zone Euro, en Grèce, la situation semble frôler l’explosion sociale. Les deux grands partis traditionnels de gouvernance, la Nouvelle-Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste), ont été désavoués aux élections législatives de dimanche et enregistré leurs pires scores électoraux dans l’histoire de la Grèce démocratique contemporaine. Ils ont recueilli 32% des voix au total contre 77,4% en 2009. Une coalition de gouvernement va être difficile à trouver. Les deux grands gagnants du scrutin sont la formation de gauche radicale, Syriza, qui devient la deuxième force politique du pays avec 16,5 % des voix et le parti ultranationaliste Aube dorée, qui obtient 7% des suffrages. On voit mal comment il pourrait en être autrement alors que la politique d’austérité que le pays connaît depuis 30 mois réduit de 50% le niveau de vie des grecs et que 2012 devrait être la cinquième année de récession consécutive du pays. Le taux de chômage dépasse les 21%, les retraites et les salaires ont été réduits jusqu’à 40% et plus d’un tiers de la population est au bord de la pauvreté ou de l’exclusion. Si l’instabilité politique devait s’aggraver et empêcher le vote de nouvelles mesures d’austérité que le peuple ne peut sans doute plus supporter, alors l’Europe et le FMI pourraient refuser de verser au pays sa prochaine tranche d’aide nécessaire pour continuer à rembourser sa dette et à payer ses fonctionnaires, poussant le pays vers une faillite dont finalement personne ne sait exactement quelles pourraient être les conséquences par ricochet pour plusieurs autres pays de la zone euro qui vivent sous la menace d’une crise financière : Portugal, Espagne, Irlande, Italie et peut être bien la France.

Les résultats des élections en France et en Grèce ne sont pas des évènements isolés. Partout en Europe, depuis deux ans, des gouvernements sortants ont été battus aux élections. C’est aussi vrai pour les gouvernements de centre droit que pour ceux de centre gauche. En Hongrie, Angleterre, Pays-Bas, Irlande, Finlande, Portugal, Danemark, Espagne, Slovénie, Slovaquie, les gouvernements sortants ont été désavoués. Dans ces pays, ce n’est pas l’orientation politique qui a été sanctionnée, c’est le bilan économique qui a provoqué l’alternance. Les partis de centre gauche et les partis de centre droit, en Europe des 27 ou dans la zone Euro, font des politiques économiques à peu près  semblables, et les résultats sont mauvais partout, dans le domaine du chômage et du pouvoir d’achat. L’exception est sans aucun doute l’Allemagne qui mène une realpolitik économique commencée par le centre Gauche (G.Schroeder) et poursuivie par le centre droit (A.Merkel). Sur le plan politique, dans presque tous les pays d’Europe, la discussion entre la gauche d’origine marxiste et la droite capitaliste a disparu. De nouvelles forces politiques apparaissent, à l’extrême droite et à l’extrême gauche qui sont en général hostiles à l’Union Européenne, alors que les partis du centre droit ou du centre gauche soutiennent la poursuite de l’intégration européenne. Maintenant il y a un nouveau débat entre “plus d’Europe” et “moins d’Europe” et c’est peut être la fin du bipartisme dans de nombreux pays.Ces grands mouvements de fond, dont on ne sait pas très bien vers ou  ils conduisent les pays concernés, contrastent avec l’atmosphère qui régnait à Moscou ce lundi 07 mai pour l’investiture du président russe, Vladimir Poutine. Bien sur beaucoup reste à faire en Russie, rien n’est parfait  et les défis sont énormes. Le pays doit se choisir un modèle de développement économique et identitaire, entamer une lutte à mort contre la corruption et tenter de se protéger des secousses qui vont sans doute frapper la planète dans les prochaines années.Vladimir Poutine semble en être parfaitement conscient, affirmant dans son premier discours que les prochaines années seront cruciales pour l’avenir de la Russie durant les prochaines décennies. Il est intéressant de noter que l’on n’entend presque plus, dans les médias étrangers, de commentaires négatifs quand au fait que Vladimir Poutine revienne au pouvoir. La Russie connaît en effet une stabilité politique rapidement finir par envier. En Russie, le “bilan économique” des 10 dernières années est bon, personne ne le conteste, et ce bilan est probablement l’explication des résultats électoraux.

Signe que le peuple russe en est conscient, seule une petite centaine de manifestants a manifesté devant le Kremlin, à l’occasion de l’investiture. La veille, une manifestation d’opposants qui devait regrouper un million de personnes, n’a au final regroupé que quelques milliers de participants, bien loin des grands rassemblements de l’hiver dernier. Alors que la manifestation s’est déroulée très pacifiquement (voir mes photos prises sur place), quelques centaines d’anarchistes et de radicaux d’extrême gauche sont venus cagoulés pour en découdre avec la police, achevant sans doute totalement de discréditer ce mouvement d’opposition né dans les neiges de l’hiver 2011.

Un regard eurasien sur le Moscou du futur

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L’exposition du peintre Alexey Guitovt à la Gallerie Triumph  de Moscou aura duré près de 15 jours et elle a attiré de nombreux visiteurs fascinés par son oeuvre. Le sujet de l’exposition était : “55° 45′ 20.83 N – 37° 37′ 03.48 E” ou : “Le Moscou du futur”. Ces coordonnées sont celles du point kilométrique zéro de Moscou. Il se trouve à quelques mètres des portiques qui mènent à la Place Rouge. Une fois arrivé là, vous apercevrez, à moins de 500 mètres, la cathédrale Saint Basile le Bienheureux, l’un des symboles de Moscou.

 

 

L’artiste est né en 1965 à Moscou et a il a étudié à l’école technique d’architecture et de construction de Moscou, département d’aménagement urbain. En 2008 il a reçu le “Prix Kandinsky” dans la catégorie “Projet de l’année”. Ce prix prestigieux, lancé en 2007 a pour but d’aider à la diffusion de l’art contemporain russe. Alexey Guitovt a aussi réalisé de nombreuses expositions en Russie et à l’étranger. Au moment de la présentation de l’exposition, j’ai pu échanger quelques mots avec ce créateur qui s’explique et qui ne fait pas de mystères: Son art futuriste illustre des idées “impériales avant-gardistes” et la vision  d’un “eurasisme de gauche”.

Trois extraits d’une interview qu’il a donnée en 2009 permettent de comprendre pour quoi Alexey Guitovt est contesté dans une partie du monde artistique, en Russie ou ailleurs. A travers son art, il veut faire passer à la fois un rêve pour le  futur, un message politique, son amour pour Moscou, la grande Russie et les grands espaces de la steppe eurasiatique. “Mon but est effectivement d’élaborer ce que j’appelle le grand style eurasien unificateur. J’aspire à parler au nom de tous les peuples de notre pays, y compris des anciennes républiques soviétiques. La Fédération de Russie est aujourd’hui un pays presque mono-ethnique. Les Russes n’ont jamais vécu dans ce type d’état, et cela leur est totalement étranger. D’ailleurs, les statistiques le disent : 82 % des citoyens de l’ancienne Union soviétique sont pour la réunification”.

“Mon style s’appuie sur l’esthétique soviétique, qui elle-même est l’héritière du grand style de l’Empire russe et plus loin encore des merveilles de l’art byzantin. Je m’appuie donc sur des fondements gigantesques. Bien que je fasse appel à la tradition, mon art, face à ce qui se fait dans le domaine aujourd’hui, est paradoxalement à la pointe de l’avant-garde. Ce prix le démontre. Il prouve que je représente mieux que les autres l’état d’esprit de la Russie d’aujourd’hui”.

“Si l’on en juge d’après les scandales qui ont lieu périodiquement dans le monde de l’art, on comprend que la vision du monde triviale et vulgaire véhiculée par l’art contemporain s’oppose radicalement à celle de la majorité du peuple russe. Par ailleurs, mon art fait l’éloge du travail et de l’effort, contrairement à l’art contemporain où règne l’absence de limites et la facilité”.

Alexey Guintovt est bien plus connu en Russie qu’en France, même s’il a déjà exposé à Paris il y a quelques années, notamment à la salle d`expositions la Chapelle Saint-Louis ou encore à la Galerie de la Cité Internationale des Arts, en 1996, 1998 et 2002. En France à cette époque, le public parisien attendait peut être des images de la Russie des années 1990, un pays en plein effondrement, une puissance du nord livrée à des mafias rouges et brunes. Rien de surprenant à ce que l’oeuvre de Guintovt ait été qualifiée à Paris de néo-fasciste, néo-communiste ou encore de fiction eurasiatique par le politiquement correct artistique régnant. Pour autant, là encore, l’auteur ignore le politiquement correct, on sent bien que c’est à prendre ou à laisser, et il défend l’aspect totalitaire de son oeuvre en affirmant que “la démocratie est un mode de gouvernement
totalement étranger à la Russie. Les régimes de type totalitaire correspondent mieux à la nature de notre peuple”.

L’exposition “Le Moscou du futur” a offert un voyage dans ce rêve futuriste qui mêle la culture, la politique et la métaphysique. La ville est représentée comme un gigantesque centre métapolitique survolé par vaisseaux spatiaux en forme d’étoiles rouges, il y a partout d’immenses tours en forme de yourtes mais aussi des aigles et des chameaux, représentants de la grande steppe. Les toiles sont peintes sur des feutres de yourtes, comme pour traduite un attachement aux traditions de la steppe, et le rouge et l’or, couleurs qui symbolisent la puissance de l’empire se retrouvent partout. Ces peintures ne sont qu’une partie de l’oeuvre d’Alexey Guintovt, et la moitié de l’exposition était consacrée à des animations sonorisées de ces visions du “Moscou du futur”. Deux exemples de ces extraordinaires vidéos sont consultables ici et la.

Comme l’auteur l’a expliqué, ce Moscou est une utopie, un appel mais aussi un rêve. Il s’agit pour lui de créer des formes idéales, les formes radieuses du futur. C’est la représentation idéalisée d’un empire eurasiatique de la fin des temps, dont le Kremlin serait le cœur sacré, et qui combinerait les traditions religieuses du monde, l’orthodoxie, l’islam et le Bouddhisme. En écoutant ces explications, en regardant ces images du futur, j’ai pensé à l’œuvre du regretté Jean Parvulesco sur “l’empire eurasiatique de la fin“.

Oulianovsk, et ensuite ?

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Dimanche 15 avril 2012 plusieurs attentats ont secoué Kaboul. Les
attaques ont été perpétrées une fois de plus par les Talibans, cette
appellation contrôlée utilisée pour définir les combattants Afghans plus
ou moins liés à la nébuleuse Islamiste d’Al-Qaïda. Les Talibans ont
affirmé que le quartier général des forces de l’OTAN de même que les
ambassades de Grande-Bretagne et d’Allemagne étaient des cibles
prioritaires. La Russie a également été concernée puisque l’ambassade
russe a été visée par des tirs de grenades. Cet incident survient alors
que la Russie est en discussion avancée avec l’Alliance atlantique pour
autoriser la création d’une base logistique de l’ISAF sur le territoire
russe.


Tout d’abord l’Alliance atlantique se trouve dans une relation très instable avec le Pakistan,
mais aussi avec l’Ouzbékistan, qui refusent sur leurs territoires le
transfert de matériel vers l’Afghanistan. On se souvient que la Turquie
lors du début de la guerre en Irak, s’était également révélée être un
allié peu fiable pour l’OTAN, en refusant au dernier moment le passage
de véhicules de l’armée américaine sur le territoire turc. Cette
situation catastrophique fait que l’Alliance atlantique a déposé une
demande pour disposer d’une base de transit en Russie afin de pouvoir
continuer à assurer le ravitaillement de ses troupes en Afghanistan. Le
centre de transit serait localisé à
Oulianovsk, une ville russe située sur la Volga, à 893 km au sud-est de
Moscou. Il s’agirait de dépôts provisoires pour le stockage
l’expédition et la réception de frets non militaires transportés par des
avions civils, pour le compte de la Force internationale d’assistance
et de sécurité (ISAF) en Afghanistan.

Les commentateurs
étrangers qui sont en général prompts à dénoncer l’américanophobie
supposée du premier ministre russe actuel, par exemple lorsque comme
dans son dernier discours devant l’assemblée il a qualifié l’Alliance
atlantique de “vestige de la guerre froide”, n’ont que peu analysé ou
commenté cette nouvelle autorisation russe alors que pourtant la Russie
permet depuis 2009 le transport à travers son territoire de fret destiné
à l’ISAF d’Afghanistan, à condition que ce ne soit pas des armes. Sur
le plan intérieur, cette nouvelle facilité accordée à l’OTAN a provoqué
une réaction de colère du
principal parti d’opposition russe, le parti communiste. Les
communistes russes  craignent en effet que cette base ne serve de plaque
tournante au trafic de drogue en provenance d’Asie centrale et présente
également un danger de livraison clandestine d’armes à des groupes
séparatistes. Tout un symbole, sachant qu’Oulianovsk est également le
lieu de naissance de Vladimir Lénine.

Pourtant ces craintes de
conspirations soulevées par le parti communiste ne semblent que peu
fondées à ce jour. Le contrat  entre la Russie et l’OTAN n’autorise que
le transport de matériel civil, et tout matériel devra être acheminé
fermé et sous scellés. Сomme l’a rappelé avec beaucoup d’humour le
vice ministre russe en charge de la défense: “Le fait que le papier
toilette des soldats américains transite par la Russie ne constitue par
une trahison de nos intérêts nationaux”. De plus, le centre sera soumis à
la loi russe et à la législation douanière russe, alors que s’il
s’agissait d’une base militaire américaine, cela ne serait pas le cas.
Enfin, les négociations sont menées avec le ministère des transports (et
non avec le ministère de la défense).

Les transports seront effectués par des compagnies aériennes russes, probablement les compagnies Волга-Днепр и Полет mais aussi par les chemins de fer russes.
On peut imaginer que la première conséquence de l’installation de ce
centre logistique sera donc la création de nombreux emplois puisque
selon des estimations basses, cette immense réorganisation logistique de
l’ISAF en Eurasie concernera 72.000 véhicules et 125.000 containers. Le
prix de transport d’un container devrait être de 5 à 6.000 dollars et
lors du retrait de l’ISAF théoriquement prévu pour 2014, la quantité de
containers devrait très fortement augmenter. C’est pour cette raison
sans doute que le contrat ne devrait être signé que jusqu’en 2014, date à
laquelle le retrait de l’ISAF d’Afghanistan devrait être effectif.

Une
décision similaire vient également d’être prise par le président
Kirghize qui a indiqué à maintes reprises qu’après l’été 2014, il ne devrait plus
y avoir de contingent militaire de l’Alliance atlantique à l’aéroport
de Manas, mais uniquement des civils. Le pays s’est en revanche dit prêt
à continuer à participer à l’expédition de fret civil
en Afghanistan après 2014. Ces deux décisions coordonnées russes et
kirghize arrivent à un moment crucial, au moment ou le bail de la base
russe de Kant au Kyrgyzstan  devrait être prolongé. Il faut rappeler
que l’aéroport de Kant fait aussi office de base pour l’OSTC, une
organisation de sécurité et de coopération à vocation politico-militaire
qui regroupe à ce jour l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le
Kirghizstan, l’Ouzbékistan, la Russie et le Tadjikistan. Pour l’OSTC,
la sécurité de cette région va devenir un point essentiel, surtout
après le départ de l’ISAF d’Afghanistan. Pour le secrétaire national de
l’OSTC Nikolaï Bordiouja: “Le retrait envisagé de la Force
internationale d’assistance à la sécurité ne tardera pas à aggraver la
situation. Les structures radicales et nationalistes intensifieront
leurs activités visant à encourager les tendances contestataires et à
accentuer les contradictions inter ethniques et inter confessionnelles
dans les pays membres de l’OTSC”.

Pour l’analyste Andrei Tsiganok:
“Laisser les américains utiliser Oulianovsk devrait permettre à la
Russie de discuter plus fermement sur d’autres sujets, comme le point
essentiel du bouclier anti-missiles”. En outre “cela fait 10 ans qu’ils
(les américains) protègent indirectement la Russie des Talibans”. On
peut en effet se poser la question de savoir ce qui se passera lorsque
l’Afghanistan dans moins de 18 mois sera livré à lui-même. Sur quels
fronts iront combattre les milliers de Moudjahidines aguerris par 10 ans
d’affrontements, lorsque plus un soldat étranger ne sera présent sur le
sol Afghan? En décembre 2011, les membres de l’OTSC ont adopté un plan
d’action appelé à contrer les menaces nouvelles, en prévoyant la
création de ceintures de sécurité autour de l’Afghanistan. Comme l’a
parfaitement résumé Innokenti Adiassov:
“Il serait absurde de continuer à voir  l’Otan à travers le prisme
idéologique soviétique. Mais il serait naïf de s’imaginer l’Alliance
comme un club inoffensif qui remplit des fonctions exclusivement
pacifiques. Il est évident que la coopération entre la Russie et l’Otan
n’est possible que dans la mesure où elle ne contredit pas les intérêts
nationaux russes, y compris les intérêts de la Russie dans l’espace
postsoviétique”.

Si la Russie peut donc finalement en arriver à
souhaiter provisoirement le maintien de la présence américaine en
Afghanistan, ce pays n’est pour autant qu’une pièce du grand jeu qui se
déroule en Eurasie, un grand jeu qui inclut d’autres pièces essentielles
parmi lesquelles: l’Iran ou encore le bouclier anti-missiles.

Tripoli-Damas…Paris?

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Il y a tout juste un an, seulement 48 heures avant le début des bombardements en Libye, j’écrivais un article intitulé “les enjeux de la bataille pour Tripoli”.
En substance le texte soulevait la question des motivations de
l’offensive occidentale en Libye mais aussi de ses conséquences
potentielles, tant pour le pays que pour la stabilité dans la région.
L’article citait le spécialiste en géop
olitique Evgueny Satanovski qui
conseillait à la Russie de ne surtout pas s’ingérer dans les affaires
intérieures de la Lybie, mais plutôt de consacrer tant ses ressources
que son énergie au développement de la Russie. Il semblerait que
celui-ci ait été entendu par le président Medvedev, qui ouvrit sans
doute involontairement la porte à l’intervention militaire occidentale
en Libye. On sait ce qu’il advint, après 7 mois de bombardements, le
régime de Mouammar Kadhafi détruit et ce dernier assassiné, après avoir
été capturé par le Conseil National Libyen, la structure de coalition de
ses opposants. Un an plus tard, on est loin des rêves de démocratie de
la coalition occidentale.

La situation en Libye n’est pas apaisée, loin
de là, et le renversement du régime libyen par cette méthode a
probablement créé plus de problèmes qu’il n’en a résolus. La Libye
devrait voir la Charia devenir sa loi fondamentale et l’Est du pays est
en état de quasi sécession. Les grandes villes sont toujours le théâtre
d’affrontements sporadiques entre partisans de l’ancien régime, et
diverses milices du nouveau pouvoir. Les vidéos répugnantes de
travailleurs « noirs » (libyens ou étrangers originaires d’Afrique) martyrisés ont en outre fait le tour de la planète.

Le temps passe, et la rhétorique de la libération et de la
démocratisation continue. Aujourd’hui c’est la Syrie qui est sous le feu
médiatique occidental, alors que chacun se demande si une intervention
militaire occidentale n’est pas de plus en plus probable, sur le modèle
libyen. Pourtant il y a, au nom de la démocratie, quelque chose
d’extraordinairement subversif et pervers dans ce qui se passe
actuellement et que certains qualifient encore de Printemps Arabe.
Jusqu’à maintenant, l’onde de choc qui frappe les pays arabes et aboutit
à des renversements de pouvoir prend deux formes bien différentes.
La première variante se manifeste sans trop de violences meurtrières,
et prend la forme de rassemblements et de soulèvements populaires comme
cela fut le cas en Tunisie ou en Égypte. Très logiquement, les
échéances électorales qui ont découlé de ces manifestations ont vu la
prise de pouvoir des partis religieux, les peuples montrant ainsi
clairement qu’ils ont plus confiance dans leur clergé que dans des
hommes politiques corrompus et autoritaires. Quel est donc l’intérêt des
occidentaux (s’il y en a un) à provoquer la mise en place de régimes
islamistes?
La seconde variante de ces soulèvements est moins pacifique, les
opposants au régime choisissant la lutte armée, avec le soutien (moral,
médiatique et logistique) des occidentaux. Le fait que les rebelles
syriens soient infiltrés par des combattants islamistes radicaux
salafistes, voire proches d’Al-Qaïda comme ceux qui ont combattu en
Libye est passé sous silence. Le fait que des armes soient livrées par
divers canaux à ces mêmes combattants radicaux, avec les risques
évidents engendrés, ne fait curieusement pas la une du
mainstream-médiatique occidental.
Il y a un autre aspect important de ces événements dans le monde
arabe qui est occulté. Les états concernés (visés?) par ces
renversements de pouvoir sont maintenant des états non alignés du monde
musulman chiite. Qu’est ce que cela veut dire? Les démocraties
occidentales font bloc avec la “ligue arabe” (sous contrôle de l’Arabie
Saoudite et du Qatar, les deux seuls états wahhabites) contre des états
comme la Syrie ou l’Iran. Ce faisant, les états occidentaux contribuent
directement à l’extension de l’islamisme le plus radical et ils
encouragent par ailleurs (peut être volontairement ?), un conflit inter
religieux entre musulmans Sunnites et Chiites, conflit qui se développe
lentement. Très curieusement lorsque des manifestations de civils
Chiites ont eu lieu, par exemple à Bahreïn, et ont été violemment
réprimées avec l’aide de l’armée saoudienne, cela n’a pas entrainé de
protestations en occident. On ne peut qu’être surpris par un tel système
à deux poids et deux mesures.
Lorsque la guerre contre l’Islamisme radical et contre Al-Qaïda a été
déclenchée en 2001, des opérations militaires de grande envergure ont
été lancées en Afghanistan et en Irak. Les Talibans ont été
provisoirement chassés du pouvoir (ils y reviennent peu à peu) et l’Irak
est devenu l’épicentre du conflit Sunnite-Chiite alors même qu’aucune
arme de destruction massive n’a été découverte dans ce pays. Le 11
septembre 2001, ce ne sont pourtant pas des iraniens, des syriens ou des
libyens qui ont contribué à tuer 3.000 citoyens américains. Sur les 19
terroristes impliqués, 15 étaient saoudiens et 2 émiratis. Je parlais
plus haut de l’Arabie Saoudite et du Qatar, et si les liens entre ces
deux pays et les États-Unis sont bien connus de tous, ceux de la France
avec l’Arabie Saoudite le sont moins, l’hexagone étant pourtant le principal fournisseur
européen d’armes du royaume Saoudien. Quand au Qatar, le journal
“l’expansion” décrivait récemment les très forts investissements de ce
pays en France sous le titre: “le Qatar rachète la France“.
L’article mentionnait notamment les investissements faits dans les
banlieues françaises, pour y promouvoir “la diversité culturelle et
religieuse via le soutien aux petites entreprises des quartiers
défavorisés musulmans” via un fonds d’investissement créé fin 2011. Y a
t-il un lien avec cette première et étonnante rencontre à Bagnolet au mois d’octobre 2011 et qui appelait à un printemps arabe en France?
Il est donc difficile de décrypter le but des ingérences de la France
et de ses alliés occidentaux dans le monde arabo musulman. Les projets
de démocratisation en Tunisie, en Egypte et en Lybie n’ont pas donné les
résultats attendus, l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak non
plus. En Irak, l’intervention militaire a permis au bloc chiite de venir
au pouvoir, mais la coalition occidentale fait maintenant le jeu des
sunnites en Syrie, avec l’appui de l’Arabie Saoudite et du Qatar. De
plus, il y a maintenant une menace sérieuse d’affrontements inter
religieux entre musulmans dans la région, et toutes ces révolutions
paraissent avoir favorisé l’implantation de certains mouvements
terroristes.
Les assassinats de Toulouse et de Montauban devraient apparaître pour
la France tout comme pour un certain nombre d’états occidentaux comme
un avertissement quand à leurs politiques extérieures, mais aussi
intérieures. Au lieu de rêver à une révolution du genre printemps
démocratique en Russie, les stratèges occidentaux devraient peut être
examiner avec soin les positions intelligentes de la diplomatie russe au
moyen orient, ainsi que le fonctionnement du modèle multiculturel russe.