Category Archives: Ukraine : opération spéciale 2022

La russification administrative de la DNR s’accélère

550 000 habitants de la DNR ont reçu des passeports russes depuis le printemps 2019, lorsque la procédure simplifiée d’adhésion à la citoyenneté de la Fédération de Russie a été introduite pour le Donbass, et 103 000 d’entre eux après l’entrée de la République dans la Russie le 30 septembre 2022

L’enregistrement des passeports russes en DNR se fait maintenant dans 34 bureaux physiques du service des migrations. L’algorithme pour obtenir des passeports fonctionne maintenant comme suit: tout d’abord, le demandeur prépare tous les documents nécessaires, les experts les vérifient et émettent un coupon pour pour la file d’attente.
Lors de la soumission de documents pour la citoyenneté, la photographie et la dactyloscopie sont effectuées.
Le passeport est délivré dans les 10 jours suivant la réception des documents dans le bureau de migration.

Pour ceux qui n’ont pas ou plus de documents d’identité, une procédure spéciale d’identification a été lancée à partir du 25 janvier 2023. Les personnes peuvent contacter n’importe quel bureau du service des migrations avec des copies de documents contenant toutes données personnelles. Par exemple, il peut s’agir d’un billet militaire, d’un diplôme, d’un permis de conduire ou d’un certificat de mariage.

En moyenne, environ 30 000 passeports sont délivrés chaque mois, et selon les statistiques de l’état de la DNR, la population de la République au 1er février 2022 était d’environ 2,2 millions de personnes. Compte tenu de ces données, il reste près de 1,87 million de personnes dans la DNR a naturaliser, ce qui devrait prendre au rythme actuel environ cinq ans.

Opération Z en Ukraine : AN 1 – La grande bifurcation

Cela fait maintenant 365 jours que la Russie a déclenché son Opération Militaire Spéciale.

Quelques jours plus tard, la communauté d’affaires française, s’était retrouvée dans une soirée organisée par la chambre de commerce et d’industrie franco-russe. Au cours de cette soirée qui s’est tenue dans une ambiance électrique mélange de stress, inquiétude et désarroi, je me rappelle avoir expliqué à un groupe de français assez médusés que je pensais que cette “affaire” allait avoir des conséquences plus importantes pour la planète, et notamment l’hémisphère nord, que la chute de l’URSS.

Le monde d’avant.

Pour beaucoup pourtant, la fin de l’URSS signifiait la fin d’une Histoire avec un grand H et la continuité de l’histoire avec un petit h. La fin des hommes même et l’apparition de l’homme, unique nous disait on puisque l’humanité n’avait plus qu’un modèle et que celui-ci était le meilleur.

La domination du système d’exploitation occidental et américano-centrique s’affirma dans les années 90 et 2000 de façon absolument indiscutable. L’OTAN avant pris trop d’avance technologique sur le plan militaire, et l’Amérique trop d’avance sur le contrôle des flux financiers globaux.

La construction européenne, de son coté, au cours des deux premières décennies du siècle, paracheva le rattachement de l’Europe de l’Ouest, puis du centre, puis de l’est à ce système d’exploitation; ses lignes de codes civilisationnelles, militaires, politiques, financières arrivèrent même jusqu’à Kiev et amenèrent la guerre aux frontières russes, et dans le monde russe de l’ancienne Ukraine.

Certes il y a eu des “moments” qui ont semblé allait à l’encontre du courant, comme l’incroyable printemps de Crimée en 2014 et la victoire russe en Syrie de 2017, des “moments” qui pouvaient laisser penser qu’il pouvait s’agir des prémices d’un nouvel ordre stratégique mondial.

Et puis le 24 février 2022.

Beaucoup (presque tous?) pensaient que ce scénario était improbable,voire impossible. Beaucoup pensait que cela resterait un abcès local, beaucoup se sont dit que ça serait finit rapidement. Nous nous somme tous trompés. La dimension tectonique, systémique, de l’opération Z était telle, que personne ne pouvait sans doute s’en rendre bien compte sur le moment. Un an plus tard, les observateurs avertis commencent sans doute à peine a envisager sa réelle dimension tectonique.

Bien sur pour la Russie, la guerre contre le monde russe a commencé il y a prés de 9 ans, en 2014.
Mais depuis février 2022, cette guerre n’est plus “quelque part en périphérie de la Russie“, la guerre s’est déplacée au sein de la conscience de chaque russe, de chaque habitant du monde russe.

L’Opération Z a plié la conscience des russes, comme les consommateurs d’épice de Dune, plient l’espace temps avec leur esprit.
Le “quelque part” est devenu “c’est chez nous”.
La guerre contre la Russie et le monde russe est devenu la guerre de tous.
Les slogans “Nous” (Мы) et “ensembles” (Вместе) ne sont pas un hasard.

Bien sur, au sein du système d’exploitation Occidental, des anti-virusses puissant fonctionnent activement, qui ont pour fonction de ne pas permettre aux sociétés occidentales et européennes d’avoir accès à un quelconque scénario non issu du système occidental et surtout pas au narratif russe et sa vérité historique.

Malheureusement, s’il y a du reste bien une bataille perdue, pour la Russie, contre l’Occident, c’est celle de l’information.

L’Opération Z a initié une incroyable, et impensable accélération historique, qui est une inversion symétrique de celle que le monde a connu à partir de 1991 avec le puissant flux occidental. L’opération Z a, et aura, l’effet inverse : elle entraînera un puissant reflux de l’influence du système d’exploitation Occidental, et donc de sa sphère d’influence.

La guerre préventive russe est devenue désormais un duel de civilisations.
Un duel d’écosystème et de système d’exploitation entre deux mondes, le monde russe et le monde occidental.
Plus aucun des deux centres de décisions ne peuvent reculer, le duel est existentiel.

L’affrontement de Moscou et Washington est terrible. Les batailles qui se déroulent sur le théâtre d’opérations sont terribles, les films de ces batailles montrent non seulement la dimension absolument hallucinante du conflit, avec ses dizaines de milliers de morts, ses milliers de tanks et autres véhicules militaires détruits, mais aussi par exemple le rôle croissant des drones et surtout, de terribles combats urbains ou de tranchées au corps à corps.

L’armée russe, malgré de terribles erreurs, va à l’encontre de l’histoire telle qu’elle était censée devoir se dérouler, qui devait amener à une configuration de l’espace monde, sans Russie, ou avec une Russie faible.
C’est précisément ce futur que la Russie refuse et, par le biais de l’opération Z, a décidé d’inverser le cours de l’histoire et reprendre son destin en main.

2022 a été une année stressante et difficile pour les russes, pour la Russie elle aura été celle de la survie à l’uppercut économique des sanctions.
Nul doute que 2023 ne soit pas plus simple, et même probablement plus difficile et stressante.

Mais les tendances de fond, tectoniques, initiées par le retour de l’histoire et ce colossal événement géopolitique sont désormais irréversibles. La Russie est prête à assumer la fin de son voyage vers l’ouest et entamer, au travers de la réunification historique du monde russe,”sa grande bifurcation”.

Une bifurcation morale et civilisationnelle totale.

Et ce pour très longtemps.

Réflexions sur le potentiel militaire humain ukrainien

Récemment, l’ancien commandant de l’US Army en Europe a donné une interview à la presse française affirmant notamment, qu’il était surpris de la taille des Ressources Humaines disponibles en Ukraine pour combattre la Russie.

Il est commun de lire chez certains médias pro-russes que les Ukrainiens n’auraient plus de ressources ou que cette fois c’est encore la fin etc.

Ces réflexions, se sont matérialisées via le canal Telegram de divers analystes militaires russes, qui ont tenté d’évaluer de façon sérieuse le potentiel réel des Ressources Humaines militaires ukrainiennes et donc la capacité de l’Ukraine à continuer à mener la guerre, tant que bien sur l’armée est appuyée logistiquement par l’OTAN.

Ces chiffres sont à prendre avec précaution car l’Ukraine ne tient pas ses statistiques à jour mais voila quelques grandes lignes mais les estimations varient de 6 à 9 millions d’hommes ukrainiens entre 18 et 60 ans.

On estime qu’avant la guerre, la population Ukrainienne était d’entre 37 millions d’habitants sans le Donbass.

Mais depuis : 9 / 10 millions de migrants en Europe et quelques 4 / 5 millions en Russie soit entre 13 et 15 millions d’émigrés qui ne sont plus en Ukraine, sans doute majoritairement (60% ?) des femmes avec enfants soit entre 8 et 9 millions.

Les régions du sud de l’Ukraine passées en partie sous contrôle russe avait 2,8 millions d’habitants mais elles ne sont pas entièrement sous contrôle russe et se sont vidées dans les zones de combats. Sans doute 1 million d’habitants sont sous contrôle russe.

Il resterait donc quelques 21 millions d’habitants en Ukraine, dont environ 10,7 millions d’hommes et 10,2 millions de femmes.

Les personnes âgées sont 13% des hommes et 22% des femmes donc 2, 246 millions d’hommes et 4,401 millions de femmes.

Le pourcentage d’enfants et d’adolescents de moins de 20 ans est également connu et est de 22% avec 1,773 million d’hommes.

Il resterait donc environ 6,8 millions d’hommes adultes en Ukraine de 18 / 20 à 60 ans, la fameuse masse potentiellement mobilisable, les estimations les plus larges parlent de 9 millions.

Ces 6 / 9 millions ne sont en réalité pas tous mobilisables, bien loin de la, Il y a les gens qui travaillent, les gens fondamentaux pour l’économie, les gens inaptes physiquement et / ou mentalement, les gens qui s’enfuiront, les gens qui payent pour ne pas se faire mobiliser etc.

Les experts russes estiment qu’entre 2 et 3 millions de personnes pourraient être appelées dans le cadre de la mobilisation générale en cours, sachant qu’il y a déjà prés d’un million de mobilisés.

Les pertes ukrainiennes, c’est a dire les décès et les blessés qui ne peuvent plus retourner se battre pourraient se situer à entre 100 et 200.000 hommes sur l’année 2022 soit finalement entre 10% et 20% des ressources militaires actuelles du pays.

Par conséquent, au rythme actuel de pertes annuelles des parties, c’est à dire 100.000 / 200.000 pour les ukrainiens et entre 15.000 / 35.000 pour les russes (tués / blessés graves) on peut imaginer que le conflit ne puisse durer encore largement sur 202 et déborder sur 2024, tant que l’OTAN perfusera l’Ukraine, et ce jusqu’au point de rupture totale du capital humain ukrainien.

Sources : 1,2,3 et mes calculs.

Vladimir Poutine sur le bilan de 2022

– La dynamique réelle de l’économie de la Fédération de Russie en 2022 est finalement meilleure que de nombreuses prévisions;

– Le déficit du budget fédéral de la Fédération de Russie était de 2,3% du PIB, il est parmi les meilleurs indicateurs du G20.

– Le PIB de la Russie, selon les données préliminaires, n’a diminué que de 2,5% en 2022.;

– La production de pétrole en 2022 a augmenté, malgré les sanctions, d’environ 2% à 535 millions de tonnes;

– La production de gaz en Russie a diminué en 2022 de 11,8%, mais les prix mondiaux ont augmenté, de sorte que les compagnies de gaz ont travaillé avec d’excellentss profits;

– L’inflation en Russie en 2022 était de 11,9%, moins que les prévisions des autorités.
Il est prévu de réduire l’inflation dans la Fédération de Russie au premier trimestre à 5%, au deuxième trimestre en dessous de 4%;

– Il est nécessaire de consolider la tendance à la croissance de l’économie de la Fédération de Russie, prévue pour la fin de l’année et de discuter des mesures concrètes pour résoudre les problèmes prioritaires du développement économique.

– Il est fondamental de stimuler l’emploi et la croissance des salaires réels. Les autorités doivent obtenir des résultats tangibles pour augmenter les salaires réels des citoyens cette année 2023.

– L’industrie de la défense russe a pris de l’ampleur au cours de la Dernière année et continue d’augmenter sa capacité.
Les entreprises de défense de la Fédération de Russie travaillent en rotations et shifts, certaines en 3/8.

– La situation dans l’industie du bois n’est pas facile, il est nécessaire de sauver les emplois dans cette industrie;

– Il faut abandonner l’exportation de bois brut et trrlavailler sur des produits à haute valeur ajoutée.

Opération Z en Ukraine : Jour 305.

Aujourd’hui dimanche 25 décembre, cela fait 305 jours que l’opération Z a commencé et l’hiver s’est installé sur la Russie et l’Ukraine.-

  • Sur le plan militaire on sait que quelques 150.000 mobilisés russes sont déjà sur le territoire de l’opération Z, soit la moitié des troupes. Sur ces 150 000, la moitié 77 000 sont directement dans des unités de combat, les autres sont sur les deuxième ou troisième lignes, remplissant les fonctions de troupes de défense essentiellement territoriales, ou suivent une formation supplémentaire dans la zone d’opération.

Les 150.000 restants continuent leur formation dans les centres de formation du ministère de la Défense sur le territoire de la fédération de Russie, où ils reçoivent une formation supplémentaire.

L’Automne avait semblé, en apparence du moins, favorable à l’armée ukrainienne, qui avait pu “récupérer” la partie de L’Oblast de Kharkov sous contrôle russe mais aussi la partie de Kherson située sur la rive ouest du Dnepr, en jaune sur la carte ci-desosus. Des bien plus symboliques (et surtout bien médiatisées) que réelles, car en réalité, les russes se sont retirés de ces deux zones, que les Ukrainiens ont donc repris quasiment sans combats.
Enfin en rouge, les zones sous contrôle directe et indirect de la Russie avant le 25 février, en en mauve les zones absorbées par la Russie depuis le 25 février et toujours sous contrôle russe.

L’Épicentre du conflit semble s’est déplacé depuis mi-novembre en DNR, et dans la ville de Bakhmut / Artemovsk, ou s’affrontent les troupes ukrainiennes et russes dans les combats avec la plus haute intensité depuis le 25 février.

Les témoignages sont nombreux, notamment celui d’un médecin franco-ukrainien volontaire du coté de Kiev qui parle de journées avec jusque 200, 300 blessés quotidiens avec lesquels les médecins ont l’amputation facile car les blessés arrivent dans des états très graves, avec des membres arrachés, des visages défigurés par, 90% du temps, l’artillerie et des éclats d’obus, l’artillerie, ou des traumatismes liés à l’onde de choc que provoque l’explosion. En 3 semaines, il ne verra pas de blessures par balles.

En effet, le désormais très médiatique patron de Wagner, Evgueniy Prigozhine, a clairement annoncé que la stratégie autour de Bakhmut était de prendre la ville bien sur, mais en priorité, d’en faire un “hachoir à viande” pour exterminer le plus de ressources humaines ukrainiennes possibles.

Comme je l’avais expliqué ici, depuis l’été 2022, l’armée russe a change stratégie et ne cherche plus la reddition des soldats ukrainiens, ces derniers n’ont pas voulu déposer les armes, ils sont et seront écrasés, via le feu d’artillerie terrible que la Russie leur inflige.

La prise de Bakhmut, en plus du symbole moral, permettrait aux russes de s’ouvrir la route des deux villes clefs de Slaviansk et Kramatorsk, et donc la prise de la DNR, tandis que pour l’Ukraine, une défaite pourrait signifier que toute l’aide occidentale ne suffit pas,ou plus, et ne sert donc pas, ou plus, à grand chose.

Mais la partie ukrainienne a elle aussi ses objectifs : ceux-ci sont de couper la route terrestre qui relie la Russie continentale et la Crimée par le premier segment du corridor sud qui va de la DNR à la Crimée soit la ou se situe la ligne verte sur la carte ci-dessous.
Va t’on voir une tentative ukrainienne de percer vers Melitopol, la ou est la croix verte sur la carte ?

Une autre stratégie qui pourrait survenir serait au contraire, une poussée forte sur la LNR, (en vert ci-dessous) vers Lissichank, pour agrandir le re-grignotage de cet Oblast que la Russie annonçait avoir libéré debut juillet 2022, mais dont les Ukrainiens, après leur campagne de septembre avait timidement re-pénétré, en en récupérant quelques kilomètres carrés. Une action massive sur la LNR aurait sans doute une portée psychologique importante.

Les avancées ukrainiennes, cela dit, dans les mois qui viennent, entre les pertes terribles des 3 derniers mois, l’installation de l’hiver, l’artillerie russe, le déploiement des lignes Wagner et le renforcement des troupes russes d’entre 150 et 300 000 hommes, semblent beaucoup moins probables qu’à l’automne.
(voir mon article sur les pertes).

Pour la Russie, l’effort semble aujourd’hui quasi-exclusivement actuellement concentré sur la DNR, et après la chute de Bakhmut, l’armée russe va concentrer ses ressources sur la ligne Slaviansk – Kramatorsk pour achever la libération de la DNR et du Donbass.

Une fois le Donbass entièrement libéré, nous serons peu ou prou dans cette situation ci dessous, avec une ligne de front longeant LNR / DNR / Zaporojie et longeant le Dnepr dans L’Oblast de Kherson. La ville de Zaporojie (dans le cercle vert) sera t-elle hors du nouveau territoire russe ? Ou au absorbée par les russes et donc le nouveau point de passage des troupes russes russes à l’ouest du Dnepr ?

L’après semble bien difficile à imaginer.

Va t-on en rester là ? Va t’on assister à la bataille pour Kharkov ?

Ou au contraire à la prise de la ville de Zaporojie pour repasser le Dnepr et prolonger le corridor sud sur son second segment qui est l’axe Kherson – Tiraspol ?

  • Sur le plan économique et humain la situation en Russie est surprenante, calme sauf dans le sud frontalier bien entendu, comme j’ai pu le constater en visitant la zone frontalière de Belgorod au mois de novembre.

Les russes en général sont sortis de l’état de stress qui était apparu en février puis en septembre avec la mobilisation. Aujourd’hui l’humeur des russes s’améliore et seulement 8% des russes se sentent “très” mal ce qui est vraiment peu.

La vie en Russie hormis sur la ligne de front est comme avant, rien ne s’est dégradé, ni l’atmosphère générale ni le chômage (3,9%), ni l’inflation (qui n’est que de 12% sur l’année), soit moins que dans pleins de pays européens.

Aujourd’hui en Russie, après 10 mois et 12.000 sanctions, nous ne sentons rien sauf quand il faut aller en Europe. Une situation confirmée par les quelques rares qui viennent en Russie et font preuve d’un minimum d’objectivité ^^

Enfin, pour être juste, rien ne change hormis bien sûr pour les 300.000 familles russes ayant des membres de leurs familles mobilisés ou les quelques 300 / 500 000 familles ayant des membres de leurs familles qui ont décide d’émigrer provisoirement de Russie par peur de la mobilisation ou par contraintes économiques.

L’agression économique de l’Occident contre la Russie a échoué, visiblement à la grande surprise générale.

Contrairement aux previsions de la planète BFM-RMC-Et consorts du printemps dernier, ce n’est pas demain que Poutine sera renversé, au contraire sa cote de popularité est passée de 70% en février 2022 à 82% en décembre 2022 et le soutien aux opérations militaires en Ukraine lui non plus ne baisse pas et reste constant.

L’agression politique et morale de l’Occident contre la Russie a lui aussi échoué, visiblement également à la grande surprise générale.

Que va t-il se passer maintenant ?

Je rentre aujourd’hui dimanche 25 décembre, jour 305 de l’opération spéciale, d’une ballade dans mon coin préféré de Moscou, le triangle Loubianka – Kitay-Gorod – Zariadie.

Moscou est magnifique, lumineuse, sereine, propre, safe, calme, ces rues sont pleines de gens, des moscovites mais aussi des touristes de Russie et d’autres pays,j jai croise aujourd’hui beaucoup d’asiatiques, des serbes, des turcs et des brésiliens.

La bosse, plausiblement, sera passée par la Russie. Il reste encore à imaginer, à quoi ressemblera notre victoire et aussi à quoi ressemblera la Russie de demain.

300 jours d’opération Z en Ukraine : que sait on des pertes russes et ukrainiennes ?

Hier, le 20 décembre, était le 300-ième jour de l’opération Z en Ukraine.

La guerre en Ukraine est une guerre terrible, difficile et qui fait des dégâts énormes sur le plan matériel et également humain.

« Les pertes » sont devenues un élément essentiel de la guerre de communication entre les parties et notamment du dispositif médiatique occidental et pro-ukrainien, contre la Russie.

Tout d’abord, il faut garder en tête que

  • Les russes “attaquent” donc devraient avoir beaucoup plus de pertes.
  • Tout comparatif de pertes entre les deux parties doit prendre en compte le fait que la population de Russie est de 147 millions d’habitant, celle de l’Ukraine de 44 millions soit 3,4 fois moins. Les chiffres des deux parties doivent donc etre interprétés en gardant en tete ce ratio.

Que sait-on réellement des pertes des deux parties ?

En Russie.

– Le ministère de la défense russe (MD) a peu communiqué sur les pertes.

Février / Mars 2022

Un premier communiqué du MD en date du 04 mars, soit 10 jours après le déclenchement des hostilités, annonçait 498 morts.
Les autorités ukrainiennes elles annonçaient 3.500 soldats russes tués durant les 24 premières heures, 5.300 en 48 heures du conflit et quelques 9.000 tués au 03 mars 2022 soit 10 jours après le déclenchement des hostilités
L’OTAN enfin annonçait que les russes avaient eu entre 2.000 et 4.000 décès au 15ieme jour du conflit.

Mars / Avril

Un second communiqué du MD en date du 25 mars, soit 30 jours après le déclenchement des hostilités, annonçait 1.351 morts et 3.825 blessés.
Les Etats-Unis annonçaient de leur côté que les russes avaient eu entre 7.000 et 15.000 tués et entre 25 et 35.000 blessés au même moment soit après 28 jours de conflit.
Le 18 mars, soit après 21 jours de conflit, les forces ukrainiennes annonçaient que 14.200  soldats russes avaient été tués, soit un rapport en gros de 1 à 12 (!) avec les sources russes et le 10 avril, que 19.300 soldats russes avaient été tués.

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Jacques Baud : Opération Z

L’excellent Jacques Baud vient de publier un ouvrage sur l’opération Z que je vous incite à vous procurer.

Opération Z . Pourquoi Poutine a-t-il déclenché l’opération Z en Ukraine ? Les forces ukrainiennes utilisent-elles des volontaires néonazis ? Quelles sont les forces en présence et la réalité du conflit militaire depuis six mois ? Que savons-nous des crimes de guerre comme Boutcha ? Les sanctions économiques occidentales ont-elles fonctionné ? L’envoi massif d’armes par les Occidentaux a-t-il un effet sur le conflit ?. Après le best-seller Poutine : maître du jeu ?, dont le travail d’analyse a été salué dans le monde entier, Jacques Baud revient dans ce livre sur les causes profondes de la guerre en Ukraine et les raisons qui ont poussé Vladimir Poutine à intervenir le 24 février 2022. En s’appuyant sur les informations des services de renseignement et des rapports officiels, il analyse le déroulement des actions militaires et la manière dont elles ont été interprétées en Occident. Il explique le bouleversement de l’ordre mondial sur les plans politique et économique, ainsi que les conséquences à long terme des sanctions occidentales sur notre vie quotidienne. Il révèle comment le conflit aurait pu être évité et quelles pistes ont été volontairement délaissées par les Etats-Unis et l’Europe..