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La Russie de Poutine ne se serait redressée que grâce aux matières premières?

Безымянный

Comme on peut le voir entre 2000 et 2004 on était autour des 25, 27 dollars le baril.

En janvier 2006 soit à moitié du second mandat de Vladimir Poutine le prix du baril de pétrole n’était que de 63, 4578 dollar.

Le baril n’a depassé les 100 dollars qu’en mars 2008 aant de retomber a 43 dollars en décembre 2008.

Ajout du 14 10 2014, jusque 2006 soit a mi-chemin du second mandat Poutine l’energie ne constituait qu’un tiers des revenus du budget federal.

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Source : la page FB de Boris Nemtsov

Trilogie industrielle : une symphonie pour North Stream …


Hier vendredi 09 avril 2010 Gazprom a inauguré le chantier du tronçon sous-marin du gazoduc Nord Stream, un itinéraire foncièrement nouveau pour l’exportation de gaz russe vers l’Europe, dans la baie Portovaïa de Vyborg, non loin de Saint-Pétersbourg.

Les premiers tuyaux du pipeline sous-marin ont été soudés en présence du président russe Dmitri Medvedev, du premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende, du commissaire européen à l’Energie Günther Öttinger, du président du comité des actionnaires de Nord Stream AG et ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, du PDG de Gazprom Alexeï Miller et du directeur opérationnel de Nord Stream Matthias Warnig.

Le 7 avril dernier, Gazprom a rapporté avoir posé le premier tuyau sous la mer Baltique.

D’une capacité annuelle de 55 milliards de m3 de gaz, Nord Stream reliera par le fond de la mer Baltique les réseaux gaziers russe et européens en contournement des pays de transit traditionnels. Son itinéraire passera par les eaux territoriales et les zones économiques exclusives du Danemark, de la Suède, de la Finlande, de la Russie et de l’Allemagne. Le gazoduc comptera deux conduites. La première, d’une longueur d’environ 1.220 km et d’une capacité de 27,5 milliards de m3 de gaz, doit entrer en service en 2011. L’achèvement de la deuxième tranche, d’une capacité de transport égale, est prévu pour fin 2012.
Les actionnaires de la société Nord Stream AG sont Gazprom (51% du capital), les allemands Wintershall Holding et  E.ON Ruhrgas (20% chacun) et le néerlandais Gasunie (9%). Le français GDF Suez rejoindra le projet à hauteur de 9% dans les semaines à venir, a annoncé vendredi le PDG du groupe énergétique français, Gérard Mestrallet.
North Stream sera alimenté principalement par le gisement de  Ioujno-Rousskoïe (situé en sibérie occidentale près de Tioumen) ,,,

Mais également à terme par le gisement Off-Shore de Chtokman, situé dans le nord de la Russie ..

Pour cette occasion, Un compositeur de Saint-Pétersbourg, Anton Loubtchenko, a créé une symphonie baptisée Trilogie industrielle sur le gisement gazier russe Chtokman, la principale source de gaz pour le pipeline Nord Stream, a annoncé vendredi le centre de production Cinemafonika. La Trilogie industrielle est “consacrée aux grands chantiers russes du XXIe siècle – l’exploitation du gisement de Chtokman, la construction d’un pont ferroviaire sur le fleuve Iouribeï (district autonome des Nenets de Iamal), ainsi que la production de gaz à Sakhaline”, rapporte Cinemafonika. La symphonie a été accompagnée d’une projection sur écran géant d’images vidéo spéciales. Le compositeur Loubtchenko, 23 ans, est promu du Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il a également écrit un opéra,”Mowglie”, sur la prise d’otages dans une école de Beslan.



La projection est en images ci dessous : 

Il faut gommer les petits égoïsmes nationaux", dans le domaine énergétique

Après 5 jours de pause, le blog de alexandre latsa est de retour ! Pour un concentré des nouvelles dissonantes de la Russie, lisez DISSONANCE !
 
En novembre dernier, le sénateur du Gers Aymeri de Montesquiou publiait sur Ria Novosti ce texte prémonitoire intitulé ” Russie-EU : l’énergie en commun” (a lire). Celui ci vient de publier une interview extrêmement intéressante sur le site “euractiv” Retranscription ci dessous : 
Vous avez récemment déclaré que, dans le domaine de l’énergie, Vladimir Poutine avait « raison ». Qu’entendez-vous exactement ?  
Tout d’abord, cela signifie que Vladimir Poutine veut renforcer toutes les liaisons gazières avec l’UE. C’est l’intérêt de l’Europe. Quand l’essentiel du gaz passe par l’Ukraine et qu’il y a un conflit entre l’UE et la Russie, cela a des incidences sur l’Union européenne. La diversification des trajets me semble donc nécessaire pour les deux parties. C’est en outre un élément de solidarité et je suis convaincu qu’il ne peut y avoir d’indépendance énergétique sans solidarité.
Parmi les projets de gazoducs, celui de Nabucco sous entend qu’au-delà du gaz des pays d’Asie centrale, il y aura besoin d’un apport iranien et je suis de ceux qui estiment nécessaire de faire rentrer à nouveau l’Iran dans le concert des Nations. C’est une très mauvaise idée de tenir ce pays à l’écart même si cette théocratie ne correspond pas à notre modèle de gouvernement.
Enfin, il faut essayer de gommer un paradoxe. On ne peut pas dire à la Russie : vous vous intégrez totalement dans l’économie de marché et dans le même temps lui demander de vendre son gaz à certains pays hors UE ou dans l’UE au tiers du prix du marché. Ce n’est pas cohérent.
Ce qui signifie que le problème est interne à l’Europe. Au sein de l’UE tout le monde est d’accord sur les objectifs (diversification des sources, diversification des réseaux) mais pas sur la façon d’y parvenir…  
Ce n’est pas anormal car ces initiatives nécessitent des investissements colossaux et ces infrastructures génèrent des retombées économiques, tout le monde veut donc être sur le trajet. Il en est de même pour chaque projet, que ce soit le Nord Stream ou le South Stream. Les Polonais sont très mécontents que leur pays soit contourné par le gazoduc Nord Stream et il en est de même pour les Ukrainiens, le South Stream évite leur pays en passant sous la Mer noire. La solution de bon sens serait de définir la priorité de ces projets par l’urgence de la diversification gazière, les coûts de réalisation et leur faisabilité. Loin d’être en opposition, ces tracés doivent être complémentaires. 

 

Il y a donc un problème de volonté politique en Europe au départ ? Oui, mais la présidence de Nicolas Sarkozy a montré qu’avec beaucoup de volontarisme il était possible d’agir et d’être concret. Pour avoir un grand projet européen, il faut gommer les petits égoïsmes nationaux.

 

Que faudrait-il faire pour faire avancer le marché intérieur du gaz ? Les négociations actuelles avec la Russie peuvent-elles donner des résultats concrets ?
Il faudrait tout d’abord une certaine harmonisation des politiques nationales au sein de l’UE. Déjà on diabolise beaucoup moins l’atome. Quand on constate qu’un pays notoirement prudent comme la Suède accepte de nouveau le nucléaire, c’est un signe extrêmement fort. Et la tendance est la même dans les pays du sud. Au-delà de la question nucléaire, j’espère que les Européens se rendent compte, en particulier pour le gaz, qu’on ne peut dissocier sécurité et solidarité. Si on doit y parvenir au niveau électrique, on doit y parvenir aussi au niveau gazier.
Il existe aujourd’hui une véritable révolution culturelle. On assiste à un changement d’Etat d’esprit en Europe dans le domaine énergétique dû à l’abandon des dogmes et au développement durable. De même, la France doit évoluer dans ses positions vis-à-vis de la Russie quant aux importations de carburant nucléaire. La déclaration de Corfou – qui prévoit la restriction à 20% du quota d’importation d’uranium russe dans l’UE – est devenue obsolète, elle est aujourd’hui contournée par les Etats, en dépit des accords.
La sortie de Siemens du capital d’Areva est enfin un événement à considérer car Siemens va vraisemblablement faire un très gros effort de coopération avec la Russie. Il existe sans doute un axe politique fort entre Paris et Moscou mais il est indispensable que le politique entraîne l’économique.

 

Tout d’un coup on revient à une vision nationale ? 
 Non, l’état d’esprit que traduit ce vocable ne convient pas. Areva et Siemens sont des entreprises considérables, qui ont forcément une incidence sur la politique économique de leur pays. Siemens ne peut pas faire abstraction d’Areva, et vice-versa, dans leurs stratégies d’entreprises

On parle souvent de désinformation…

La désinformation, c’est-à-dire le fait de désinformer, est un mot apparu dans la langue française au cours du dernier quart du XXe siècle. Il est bâti sur un mot russe. Vladimir Volokoff la définissait comme ceci : ” la désinformation est une manipulation de l’opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés “. Bref exemple cette dernière semaine :  


Lundi 5 janvier
, Poutine devant toutes les caméras disait qu’il demandait la présence d’observateurs internationaux le long des tuyaux car accusait l’Ukraine (bénéficiant d’un tarif gazier le plus avantageux du continent) de non seulement trainer des impayés mais prélever sur le gaz à destination de l’europe …

Jeudi 7 janvier à la télé française (France24): “La commission européenne a fini par arracher à Poutine l’autorisation de placer ses observateurs le long des tuyaux”. Tout est dit, nos médias cafardeux tentent d’accuser la Russie et pour cela regardez l’actu Google sur l’affaire du conflit Russo-Ukrainien : dès la page 2 regardez les titres accusateurs à l’égard de la Russie et les morts qu’on y retrouve :
– le chantage au gaz de la russie

– poutine ordonne
– la russie coupe le gaz

– les risques de la stratégie Russe

– La russie n’est pas un partenaire fiable

– La Russie souffle le chaud et le froid
– Iouchenko appelle la Russie a reprendre ses livraisons de gaz

– Le chantage de Poutine

– La Russie cesse d’alimenter
– La Russie réduit a nouveau ses livraisons

– La Russie sévit de nouveau (SIC)
etc etc etc Rêves t’on ? Sur les 2298 articles recencés par Google, seuls 3 remettent un tant soi peu en cause cette “vérité officielle” :
– la presse Suisse qui relève que c’est “l’Ukraine qui a bloqué l’arrivée des observateurs Européens

– La presse bretonne via un article absolument remarquable du télégramme “Moscou n’est pas la seule coupable
(remarquable analyse politique du duo orangiste ukrainien au passage) – Ria Novosti enfin qui affirme que “l’Ukraine veut paralyser le traffic du gaz Russe vers l’Europe

On pourrait en rire mais il faut plutôt en pleurer ou lire … Dissonance le blog d’Alexandre Latsa, a diffuser le plus possible autour de vous … Il est à noter en ce qui concerne l’Ukraine que les spasmes actuels ne sont que la fin de règne du régime orangiste mis en place par la CIA afin de “tenter” de perturber les relations grand continentales “Euro-Russes”. Tentative qui n’aura pas duré 5 ans, l’état étant en banqueroute, la population affamée, l’Ukraine désormais loin de l’UE et de l’OTAN a cause des âneries bassement politiciennes du grand guignol empoisonné .. Les prochaines élections seront fatales pour les Orangistes ! Ci dessous, en mémo thématique, une carte montrant la position ESSENTIELLE de l’Ukraine pour le transit du gaz ..

Eurasie et pipelines : Moscou remporte une importante victoire

Source : Eurasia Info

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Après que l’Iran ait déclaré son opposition, sur des « bases écologiques », à la construction de pipelines sous la Caspienne et qu’elle bloquerait toute délimitation des fonds marins le permettant ainsi que la décision de Bakou de ne pas soutenir le projet NABUCCO de pipeline favorisé par l’Ouest, Moscou peut se prévaloir de sa première victoire politique importante après la guerre de Georgie.

La signification de ces actions c’est que le gouvernement russe aura maintenant le contrôle entier et incontesté sur les pipelines entre le bassin de la Caspienne et l’Ouest passant à travers le territoire russe et pourra perturber, soit directement soit via ses proxys comme le PKK, les seuls corridors comme celui de Bakou-Tbilisi-Ceyhan qui contourne la Fédération de Russie. Bien sûr cela ne veut pas dire que Moscou ait effectivement rétabli son contrôle sur les états de cette région – tous ont d’autres intérêts en dehors du pétrole et du gaz – mais cela veut dire que la Russie a gagné une victoire importante et que l’Ouest, qui trop souvent ces dernières années s’est concentré exclusivement sur le pétrole et le gaz, a souffert d’une importante défaite.
Hier, Mehti Safar, le vice ministre des affaires étrangères d’Iran, a dit aux journalistes que Téhéran s’oppose à la construction de tout pipeline sous la mer dans la Caspienne parce que « cela peut endommager le système écologique sous marin ». Il a noté que les pays exportateurs peuvent transporter leur gaz soit via la Fédération de Russie soit via l’Iran. Compte tenu de l’existence de telles possibilités, le diplomate iranien a dit : « pourquoi endommager » le délicat éco système de la Caspienne ? Mais en faisant cette déclaration, Téhéran soulignait sa volonté de détruire toute chance de réalisation du pipeline de gaz NABUCCO à court terme, projet auquel sont favorables les Etats Unis et certains pays d’Europe de l’Ouest.
Et parce que Washington s’oppose à la livraison d’hydrocarbures du Bassin de la Caspienne via l’Iran, l’action de Téhéran rend maintenant possible le choix des pays exportateurs de pétrole et de gaz du transport à travers la Fédération de Russie, un but géopolitique de longue date de Moscou.
Les changements géoéconomiques et géopolitiques dans le Caucase, résultant des actions russes en Georgie (réponse à la guerre contre le peuple d’Ossétie du Sud déclenchée par le président georgien Saakashvili soutenu par Washington ndlt), ont paru encore plus évidents lors de la brève visite du Vice Président US Dick Cheney dans la capitale d’Azerbaïdjan. Selon ce qui a été rapporté dans les médias russes, cela ne s’est pas très bien passé à la fois sur le plan protocolaire et dans sous l’angle d’une perspective positive. D’abord, ni le Président Ilham Aliyaev, ni le Premier Ministre Artut Rasi-zade, n’ont accueilli Cheney à l’aéroport. A la place, c’est le Vice premier et le ministre des Affaires étrangères qui l’ont accueilli. Après cela, il n’a pas été immédiatement reçu par le Président mais, en attendant, a rencontré des responsables de BP –Azerbaïdjan et de l’ambassade américaine. Puis, selon les dires de responsables du bureau du Président d’Azerbaïdjan au journal de Moscou Kommersant, Cheney a été suffisamment déçu de sa conversation avec le Président Aliyev que « résultat, il a même refusé de participer au dîner protocolaire organisé en son honneur » par le dirigeant d’Azerbaïdjan.
D’une part, Aliyev a fait comprendre qu’il n’était pas prêt à donner son aval à un démarrage du projet du NABUCCO tant que Bakou n’avait pas complété ses négociations avec le Russe Gazprom, ou à faire effectivement autre chose pour « soutenir Washington et (par conséquent) se confronter à Moscou » étant donné ce qui s’était passé en Georgie . Et d’autre part, immédiatement après la rencontre Aliyev Cheney, le Président russe Dmitri Medvedev a téléphoné au Président d’Azerbaïdjan. Ce qui a été l’occasion pour Medvedev , selon ce qu’ont révélé au journal des sources au Kremlin, d’expliquer les politiques de la Russie et de discuter des possibilités pour les présidents de Russie et d’Azerbaïdjan de se rencontrer dans un futur proche.
Bien sûr, tout ceci reflète à un certain niveau la continuité de l’engagement du Président Aliyev dans ce que lui et son gouvernement appelle « une politique étrangère équilibrée », qui cherche à naviguer entre Moscou et l’Ouest en évitant d’offenser quiconque, et en essayant de développer des liens forts avec les deux.
D’un autre côté, la façon dont les médias ont couvert la visite du Vice Président Cheney suggère que, si la politique de Bakou reste équilibrée, la balance n’est plus la même et que les règles du jeu ont changé depuis la guerre de Georgie et la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkazie.
Effectivement, en rapportant cette visite, l’un des journaux de Bakou a utilisé comme titre de sa Une des mots qui montrent à quel point les choses ont changé ce dernier mois.
Ce n’est pas par hasard, a fait remarquer le journal, que juste après le départ du Vice Président américain du bureau d’Aliyev, le Président russe a appelé.

Gapzrom à la conquête de la planête !

Le Monde du 11 juin titrait que Gazprom envisageait de tout simplement devenir le premier groupe mondial, ce qui à l’évidence devient plus plausible chaque jour ! Alexeï Miller, qui toujours selon Le Monde “fuirait les médias comme la peste“, aurait annoncé lors d’une réunion d’hommes d’affaires que : “Gazprom était certaine de devenir la première société mondiale dans sept ou huit ans, et pas seulement dans l’énergie… En se déployant tous azimuts (Asie-Pacifique, Amérique du Nord) et en investissant dans le gaz naturel liquéfié, les pipelines, le pétrole, l’électricité, le trading des hydrocarbures, le marché du CO2…

Ainsi qu’en France, où il envisage d’être à terme l’opérateur de référence“.

Au milieu de la première décennie la capitalisation boursière du groupe atteindra 1 000 milliards de dollars (contre 343 milliards actuellement), a estimé M. Miller notamment car : “la rareté des hydrocarbures va pousser le prix du baril à 250 dollars et les réserves gazières de GAZPROM seraient aujourd’hui huit fois supérieures à celles d’ExxonMobil, la première major occidentale concurrente ». En outre GAZPROM devrait investir en 2008 30 milliards de dollars (dont la prospection géologique) ce montant faisant de lui le N°1 du secteur pétrolier et gazier en termes d’investissements, loin devant Shell et BP.
Que l’on en juge par les chiffres : Gazprom « Газпром » est depuis 1954 le premier exploitant et le premier exportateur de gaz au monde. Depuis 2005, elle est aussi un acteur majeur sur le marché mondial du pétrole. Plu grosse entreprise de Russie, 3ième capitalisation boursière au monde nous l’avons vu, Gazprom a contribué pour 20% aux recettes budgétaires de l’état russe en 2005 et à 8% du PIB Russe. Elle emploie plus de 300 000 personnes. La société possède plus de 90% du gaz naturel russe, tout en contrôlant 16% des réserves mondiales. En plus de ses réserves de gaz naturel, et du plus grand réseau de pipelines au monde, elle détient des positions dans les banques, l’assurance, les médias, la construction ou l’agriculture…
L’Europe au main de Gazprom, l’interdépendance Energétique
Pour mémoire Gazprom a fourni à l’Europe occidentale 25 % de ses approvisionnements en gaz naturel en 2005. Les États baltes et la Finlande sont dépendants à 100%, l’Autriche à 55%, l’Allemagne à 37%, la France à 21%. Le gaz en direction de l’Union européenne est transporté essentiellement via l’Ukraine (80%) et la Biélorussie (10%).

Après la résolution des crises Ukrainiennes et BiéloRusse en 2006 (pays essentiels pour le transit), l’Ukraine va dès 2009 acheter le gaz au prix Européen et Gapzrom a acquis en BiéloRussie 50% de la principale société Biélorusse Beltransgaz.

Cette Gazpromisation générale préoccupe l’Europe mais pour GAZPROM il ne s’agit que “d’interdépendance“. Pour preuve la nouvelle relation entre Gazprom et GDF : Gazprom livrera jusqu’en 2030 12 milliards de mètres cubes de gaz par an à GDF qui, en échange, rétrocède à Gazprom 1,5 milliard de m3 pour alimenter la filiale de distribution de Gazprom en France. Cette « interdépendance » se traduit également par le développement des bilatérales entre la Russie et certains états Européens, comme pour South-Stream avec l’Italie ou encore avec l’Autriche et la Slovénie qui viennent aussi de donner leur accord ou encore avec l’Allemagne via North Stream (dont la production devrait d’ailleurs augmenter), ce qui semble satisfaire l’UE.
Cette prise de position de la Russie via GAZPROM pour les approvisionnements vers l’Union rend quasi certain le succès de South-Stream, d’autant plus que le projet concurrent NABUCCO semble paralysé par les dissensions internes, entre Turcs et Francais notamment.

Malgré tout, Gazprom cherche à rassurer les Européens, pour preuve la très récente proposition de Dmitri Medvedev de créer des consortiums gérant les conduits de transit, avec la participation de la Russie, de l’Union européenne et des pays transitaires.

Hormis cette toute Orthodoxe proposée aux Européens,(déjà traitée ici) l’empire GAZPROM est en train de construire deux autres immenses routes énergétiques, la route arctique, et La route Eurasiatique.
La route Arctique de l’énergie : la conquête du grand nord Américain
GDF a en effet fait entrer Gazprom dans un projet de terminal de gaz naturel liquéfié en … Amérique du nord !
Le 15 mai 2008, Gazprom a signé un accord avec PETRO CANADA pour fournir 100% du gaz naturel à destination du terminal méthanier Rabaska. Qu’est ce que Rabaska ? Un partenariat entre trois sociétés (Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France) consistant à construire un terminal capable d’accueillir des navires méthaniers qui transportent du gaz naturel liquéfié (GNL) avant que celui ci ne soit par la suite regazéifié pour être injecté dans le réseau de transport de gaz naturel du Québec et de l’Ontario. Cet accord signé entre PETRO CANADA et GAZPROM permettrait la fourniture cinq milliards de mètres cubes par année aux marchés du Canada et des Etats-Unis. Les bruits de couloir laissent entendre que le contrat d’approvisionnement pourrait être d’une durée de 25 ans et sa valeur pourrait dépasser les 20 milliards de dollars. La fourniture se fera par l’extraction du Gaz du gisement Chtokman. Découvert en 1988, Chtokman est situé dans la partie centrale de la mer de Barents, à environ 450 kilomètres au nord-est de la ville de Murmansk, en Russie. Le gisement est l’une des plus grandes réserves de gaz naturel au monde puisque ses réserves sont estimées à 2 % des réserves mondiales de gaz conventionnel. Les difficultés d’extraction arctiques du gisement nécessitent la construction d’un gazoduc sous-marin de 500 km de long soit le plus du monde, situé de plus en milieu polaire. En 2007, GAZPROM a annoncé que la collaboration d’extraction se ferait avec la société Francaise TOTAL, qui obtiendrait 25 % des parts du consortium, le reste à GAZPROM.
Cette « offensive outre-Béring », dans le grand nord Américain ne s’arrête pas la, Gazprom s’est dit également intéressé par le projet de gazoduc géant reliant l’Alaska au Canada et au reste des Etats-Unis. “Nous sommes intéressés par une participation à un projet d’ampleur comme la construction d’un gazoduc en Alaska et avons déjà soumis des offres à nos partenaires ConocoPhillips et British Petroleum“, a déclaré récemment Alexeï Miller.
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Le projet, baptisé Denali, pourrait transporter 113 millions de m3 par jour, depuis le gisement de North Slope en Alaska jusqu’à l’Alberta (Canada) puis, via un second gazoduc, vers le reste des Etats-Unis. Ce projet (d’un coût final de plus de 20 milliards de dollars) serait l’un des plus grands projets privés jamais réalisés en Amérique du Nord.

* Le projet « Prirazlomnoye Oil Field »ce champ de pétrole est situé dans la mer de Barents témoigne bien (tout comme le gisement Chtokman) de l’évolution fondamentale en cours au coeur de la stratégie GAZPROM pour la maîtrise des sources d’énergie : la diversification (gaz liquéfié, pétrole …) et la conquête de l’arctique et de son potentiel jugé très prometteur via de nouvelles techniques Off-Shores.
* Yuzhno-Russkoye field est encore un exemple de l’alliance Russo Allemande visant à assurer la sécurité énergétique stable en Europe. Une gigantesque réserve de gaz et pétrole a en effet été découverte dans dans le district des Yamal-Nenets, les réserves seront exploitées par Severneftegazprom, en collaboration avec la société Allemande BASF AG. Ces réserves devraient notamment servir à alimenter le terminal North Stream dont GAZPROM vient d’annoncer la hausse des livraisons ce qui semble satisfaire l’UE.
* Le projet Zapoliarnoïe en Sibérie du nord, qui sera exploité en collaboration par Shell et Gazprom. Celui ci produira d’ici 2011 jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an et Gazprom espère maintenir ce niveau de production jusqu’en 2019. Les réserves avérées de Zapoliarnoïe représentent 3.400 milliards de mètres cubes de gaz, soit, selon certaines estimations, 7% de la totalité des réserves russes.

La route Eurasiatique de l’énergie : la conquête de l’orient

La politique de Gazprom ne concerne pas que l’Occident (Europe – Amerique du nord). Hormis les projet à destination de l’Europe (South Stream et North Stream), et de l’Amérique du nord (Shtokman), GAZPROM s’est lancé dans une conquète de l’Est et de l’Asie centrale, réelle route Eurasiatique de l’énergie. Comme la société l’explique parfaitement sur son site internet : l’établissement d’infrastructures (production, transport et système d’approvisionnement) en Sibérie et en extrême-Orient sont les plus grandes priorités pour Gazprom dans une perspective à long terme.

Cette redistribution énergétique vers l’Asie pourrait même selon certains spécialistes amener à ce que d’ici 10 à 15 ans la Russie abandonne l’Europe pour ne se consacrer qu’à l’Asie.

* Blue Stream
Le gazoduc Blue Stream existe depuis novembre 2005 grâce à une participation de la compagnie russe Gazprom, de la compagnie turque Botas et de la compagnie italienne ENI. Il s’agit d’un gazoduc de 1213 km de long qui fournit le gaz russe via la mer Noire pour la Turquie.
Dès 2005, le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep-Tayyip-Erdogan envisagèrent la possibilité de l’extension du gazoduc Blue-Stream à partir de la Turquie à travers la Bulgarie, la Serbie, la Croatie jusqu’à la Hongrie, mais depuis le 23 juin 2007 et l’accord Italo-Russe (ENI et Gazprom) pour le projet « South Stream » c’est ce dernier qui remplacera une partie de l’extension prévue du gazoduc Blue Stream. Récemment, Gazprom a annoncé une augmentation de ses exportations de gaz naturel vers la Turquie de 22 millions à 30 millions de mètres cubes par jour.
* Le projet Altai
En mars 2006, Gazprom et la China National Petroleum Corporation ont signé le Protocole sur les livraisons de gaz naturel à la république populaire de Chine. Les premières livraisons Russes de gaz naturel sont prévues pour atteindre la Chine en 2011. Ces livraisons se feront par la région Altai, avec la création d’infrastructures destinées au marché Chinois, bien sur mais derrière également à toute la zone “Asie-Pacifique”, jugée a potentiel considérable. La seule production Chinoise de gaz naturel pour 2004 à atteint 47,5 milliards de mètres cubes, ce qui équivaut à sa consommation annuelle pour la même année. La consommation dépassant les capacités d’extraction, le manque en gaz de la Chine devrait être de 130 milliards de mètre cube dès 2010. Il est donc clair que l’importation de gaz est vital pour la Chine. Pour ce faire, la Russie livrera du gaz en Chine via deux routes :
- la route Occidentale via un tronçon reliant la Russie au Xinjiang Uyghur, la région autonome de l’ouest de la Chine en passant par l’Altai (30 milliards de mètres cubes de gaz par an) avant de rejoindre le tronçon existant (dit est-ouest) vers la zone de Shanghai.
- La route Orientale via les champs gaziers de Sakhaline.

Pour ce faire, la Russie va établir de nouveaux centres de production de gaz sur la péninsule de Yamal, en Sibérie orientale et en Extrême-Orient.

* Les projets Sakhaline sont destinés à la zone pacifique, à la Chine et à l’Amérique du nord : - Le projet Sakhaline I prévoit l’exploitation de 3 gisements situés sur le plateau continental au nord-est de Sakhaline. Le projet avait été annoncé rentable en octobre 2001. Les réserves exploitables sont estimées à 307 millions de tonnes de pétrole et à 485 milliards de m3 de gaz. -Sakhaline II est d’une importace capitale pour la Russie ! Il s’agit de deux grands gisements de pétrole et de gaz, dont les réserves exploitables sont estimées à 150 millions de tonnes de pétrole et à 500 milliards m3 de gaz. Le projet prévoit en outre la création d’une importante usine de liquéfaction de gaz dont la quasi-totalité de la production doit être livrée au marché nord américain (donc la consommation augmente de 30% par an), mais aussi aux plus grands consommateurs de GNL au monde : la Corée du Sud et le Japon ! Un accord entre GAZPROM et la Banque Japonaise pour la coopération commercial vient d’ailleurs d’être signé puisque la BERD a préféré se désister au motif que celle ci : « favoriserait, en effet, plutôt l’investissement privé dans les anciens pays du bloc communiste qu’une entreprise renationalisée de fait ». L’exploitation de Sakhalin II, qui se situe en mer d’Okhotsk devant l’île Sakhaline (au nord du Japon), prévoit la construction de deux plates-formes de forage intégrant pétrole et gaz (Lunskoye et Piltun Astokhskoye) dans des profondeurs d’eau respectives de 48 et 30 m. Sakhalin II est considéré comme un projet défi au vu des conditions géo-météorologiques locales. -Sakhaline III enfin témoigne de la coopération ascendante entre la Russie et la Chine CF l’accord entre Rosneft et la corporation chinoise Sinopec, qui ont l’intention de procéder à la prospection du bloc de Veninsky ainsi que l’idée de livrer du gaz du gisement de Kovykta en Asie du Nord-Est.
GAZPROM vers le siècle Altaique ?
L’exploitation et l’utilisation des ressources en hydrocarbures ne concerne pas « que » le territoire Russe (Eurasien) mais aussi tout le Heartland de l’Asie centrale. La Russie via GAZPROM a ainsi développé toute une collaboration avec les états d’Asie centrale, dans le prolongement de l’axe Altai.
En Ouzbékistan ou la filiale locale de GAZPROM (ZAO Zarubezhneftegaz) va remettre en état le champ gazier Shakhpakhty, via TsentrCaspneftegaz et au Turkmenistan avec lequel a été signé l’accord de développement et d’entretien du Gazoduc-PreCaspien, (AsieCentraleCentre = ACA), principale route d’exportation du gaz du Turkménistan.
Afin de garantir des capacités de transit entre ces trois pays, Gazprom a élaboré un programme d’actions prioritaires signé en mai 2007 par les présidents du Kazakhstan, de la Russie, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan) et une déclaration commune pour construire le Gazoduc-PreCaspien (signé par les Présidents du Kazakhstan, Russie et Turkménistan).
La fin 2007 et le début 2008 ayant mis en exergue ma main mise de Gapzrom sur l’Asie centrale et l’Europe, l’IRAN devient dès lors un acteur plus qu’essentiel. GAZPROM et le gouvernement iranien ont signé un protocole d’accordpour coopérer dans le développement de champs pétroliers et gaziers, de même que dans des investissements et des études d’exploration“. Sont concernés plusieurs sites du champ gazier de Pars-Sud dans le Golfe Persique et le gisement pétrolier d’Azadegan-Nord au sud de l’Iran. Gazprom participe déjà au développement des seconde et troisième phases de Pars-Sud, conjointement avec le français Total et le malais Petronas.
Moscou pousse en outre via GAZPROM à une collaboration russo-irano-qatari, c’est à dire les pays détenant 55% des réserves de gaz du monde. Néammoins Téhéran semble pour l’instant hésiter a totalement adhérer à la tactique GAZPROM de participer à la création d’une OPEP du Gaz, ce que semble craindre l’Union Européenne.
GAZPROM semble vouloir en effet « utiliser » l’IRAN pour conduire le gaz Iranien via le fameux projet de gazoduc Iran-Pakistan-Inde, qui devrait permettre de fournir 110 millions de mètres cubes de gaz iranien par jour vers l’Inde et le Pakistan.
L’extension du domaine de GAZPROM
A Ben-Aknoun en Algérie, Gazprom a récemment ouvert sa représentation permanente, oconfirmant le souhait des deux pays de poursuivreleur collaboration énergétique notamment en vue du : «…projet de gazoduc Transalia, qui relie le Nigéria à l’Algérie pour l’approvisionnement européen et devrait acheminer 20 à 30 milliards de mètres cubes par an ».
Cette nouvelle avait avait affolé les pays européens, inquiets d’une éventuelle entente sur les prix et de la création d’un éventuel cartel du gaz sur le modèle de l’organisation des pays exportateurs de pétrole. GAZPROM a également entamé des explorations géologiques Off-Shores en Inde mais également au Vietnam, enfin au Vénézuela des négociations ont été entamées pour explorer et développer deux « champs » Off-Shore : Urumaco I and Urumaco II.
Enfin récemment des négociations ont été entamées avec Israel pour la livraison de gaz.
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Gazprom veut donner l’image d’une entreprise comme les autres. “Nous préférons être vus comme Batman plutôt que comme Godzilla“, a ironisé Alexander Medvedev, directeur général de la filiale export du groupe, qui avait été au coeur du conflit entre la Russie et l’Ukraine au cours de l’hiver 2006-2007. Loin d’être le bras armé du Kremlin, il assure que la multinationale a un objectif prioritaire : “le profit“.
La volonté de GAZPROM est pourtant claire : maîtriser les immenses ressources énergétiques du HEARTLAND Eurasien, car qui dirige le Heartland dirige le monde.
Pour lire la dernière interview de Alexei Miller dans le Financial Times, c’est ici.

Energie et orthodoxie !

Alors que l’Amérique s’apprête peut être à prendre un tournant capital, que la Chine affiche un taux de croissance supérieur à 10%, il est peut être temps pour l’Europe de prendre une décision essentielle pour l’avenir du continent : conclure enfin un gigantesque pacte énergétique avec la Russie et casser la dépendance énergétique envers la politique Américaine qui comme l’a très bien résumé Alexandre Adler dans le Figaro Magazine (la) : oblige les Européens à partager les mêmes impératifs de sécurité au Moyen-Orient que Washington. Mais nous pourrions très bien nous affranchir pour l’essentiel de toute dépendance saoudienne en établissant un partenariat définitif, pétrolier et gazier, avec la Russie.

Pourtant dieu sait que la matrice s’est mise en marche pour bien préparer les masses à penser que leurs gouvernements font bien de ne pas s’allier avec l’ours, pour preuve les somptueuses émissions de Arte sur Gazprom, les commentaires « avisés » qui chaque jour dépeignent la Russie comme une dictature qui cache son nom ou encore dieu sait quoi. Les Français et bon nombre d’Européens préfèrent visiblement traiter avec l’Amérique, ce pays en guerre avec tout le monde et qui prend l’énergie par la force, de l’Irak au .. Kosovo !
En effet, si Yannik Harrel a très bien commencé à expliquer les grands projets en concurrence pour l’alimentation énergétique de l’UE de 2013 à 2050, il m’a semblé intéressant d’y apporter quelques précisions. Comme le rappelle Valeurs actuelles, « les spécialistes s’accordent pour dire que le gaz (l’or bleu) sera LA source d’énergie du XXIe siècle. Hors la Russie en est le premier pays producteur (détenant près de 1/3 des réserves mondiales) et la production des principaux pays Européens diminue. Ceux ci devront importer les ¾ de leur consommation à l’horizon 2015. » (et plus de 80% dès 2020). Deux projets de Gazoducs « s’affrontent » aujourd’hui, le projet Nabucco et le projet South Stream. Nabucco est un projet de gazoduc pour approvisionner l’Europe via le Gaz de l’Iran et de la Caspienne, vers l’Europe centrale. Ce projet est piloté par le Hongrois MOL, le Turc Botas, le Bulgare Bulgargas, le Roumain Transgaz et l’autrichien OMV. Soutenu par l’Union européenne, ce gazoduc permettrait de diversifier (entendez baisser la dépendance envers la Russie) les sources d’approvisionnement énergétique du Vieux continent. Quelques chiffres : 3 300 kilomètres de pipeline et 13 milliards de mètres cube délivrés annuellement, avec un pic à 31 milliards avancé par certains spécialistes, pour un coût estimé à 5 milliards d’euros et dont l’entrée en activité effective est prévue pour 2013. (source : Yannick Harel). South Stream est un gazoduc devant relier la Russie à l’Italie via la Bulgarie. Le tronçon marin du gazoduc passera par le fond de la mer Noire ’des côtes Russes à Bulgares). La longueur totale du secteur marin sera d’environ 900 km et la profondeur maximale, de plus de 2 km. De là, la route sud-ouest devrait continuer à travers la Grèce et la Mer Ionniène jusqu’en Italie Méridionale. La route nord-ouest devrait traverser la Roumanie, la Serbie, la Hongrie et la Slovénie jusqu’en Italie du Nord, avec un embranchement vers l’Autriche et l’Allemagne. C’est le réseau russe de transport du gaz (Gazprom) qui alimentera le South Stream, avec du gaz russe en provenance de Russie mais aussi d’Asie centrale, notamment du Kazakhstan.

C’est dans les derniers mois que le président Poutine à signé avec la Bulgarie et la Serbie deux accords absolument fondamentaux avec la Bulgarie tout d’abord qui a accepté une participation à South Stream envers et contre ses fraîches ambitions Européennes, mais avec la Serbie surtout, puisque le rachat de 51% du capital de la société Serbe NIS a été doublé d’une assurance que la Serbie serait sur le parcours de South Stream, route nord ouest. Le ministre Italien Pierluigi Bersani avait souligné que l’accord représente “un nouvel élément dans la stratégie de renforcement de la sécurité énergétique de l’Italie et de l’Union européenne“. South Stream, en effet, traduit parfaitement les axes de la nouvelle politique énergétique Russe : être libérée des contraintes et des influences géo-territoriales « jugées hostiles », colorées (Ukraine ou Guam) ou encore Américano-Turques (OTAN hors Europe) et créer une « route orthodoxe du gaz ». Le projet North Stream (un pipeline sous marin direct entre la Russie du nord et l’Allemagne de plus de 1200 km pour une capacité de 25 milliards de mètre cube délivrés par an) confirme cette volonté du Kremlin de développer des accords bilatéraux avec les pays de l’Union et de passer outre les intermédiaires jugés peu fiables (Ukraine dans le premier cas, et Pologne et pays Baltes dans le second). Il faut souligner quelques éléments essentiels : l’Allemagne, comme l’Italie ne s’embarrassent pas de l’opinion de leurs voisins proches (France pour l’Italie ou Pologne pour l’Allemagne) ; ces états freinent leur mission au sein de l’OTAN, mais développent leur partenariat stratégique direct avec la Russie, qu’ils estiment à juste titre sans doute être « le » partenaire clef pour leur sécurité énergétique. Cette position géopolitique et géo-stratégique pragmatique est à comparer avec la position de la France qui va dans le sens contraire.

En effet notre obsession biblique des « droits de l’homme » vient de nous faire nous opposer le droit de veto de la Turquie (on croit rêver) à participer à Nabucco et nous bride à faire le choix South Stream. Dans le même temps, notre pays se dirige vers une ré-intégration au coeur de l’OTAN, vers de nouvelles guerres au coté de l’oncle Sam. L’Europe a pourtant aujourd’hui le choix suivant : soit choisir l’Asie centrale post Soviétique, via la Russie pour son approvisionnement, soit faire le choix d’un approvisionnement Irano-Turc, via le caucase et les pays du Guam (Georgie, Azerbaidjan .. ) en conflits larvés avec la Russie ! On comprend bien la volonté de l’Amérique d’ancrer la dépendance énergétique de l’UE à des pays comme la Turquie, membre de l’OTAN et candidat à l’Union, tout comme l’Ukraine et la Georgie le sont à l’intégration au sein de l’OTAN. Si l’Iran fournit aujourd’hui 15% du gaz de l’UE il semble risqué d’augmenter la dépendance de l’UE envers ce pays pour des raisons de tensions évidentes avec l’Amérique. En cas de conflit, les pays de l’Union se voyant « contraints » de participer à une agression armée anti-Iran pour sécuriser leur approvisionnement énergétique. On peut se demander si ce n’est pas la la principale raison pour laquelle l’Amérique pousse l’union à se couper des approvisionnements Russes sur lesquels elle n’a aucun moyen de contrôle. Cette lutte pour les corridors Gaziers n’est cependant pas le seul point d’achoppement entre les interets Russes, Européens, Turcs et Américains pour l’utilisation des ressources gazières et … pétrolières de la région. D’ici 2030, plus de 90 % de la consommation de pétrole dans l’Union européenne seront assurés par les importations. La Russie en représente aujourd’hui 20% , une large majorité de la consommation des états d’Europe de l’est et du centre et une part minoritaire pour les états d’Europe de l’ouest.

Aujourd’hui deux immenses oléoducs approvisionnent l’Europe, le premier est le plus grand du monde, il s’agit de Druzhba. Cet oléoduc date de 1964, s’étend sur 4.000 Km et à une capacité annuelle de 50 millions de tonne ! Il achemine le pétrole de Sibérie et de l’Oural vers toute l’Europe et l’Amérique. De nombreuses ramifications/projets sont en cours, principalement des oléoducs sous terrains et marins (sur le modèle de North Stream pour le gaz) en mer du nord, dans le golf de Finlande mais aussi souterrain dans les Balkans. Son challenger est l’oléoduc BTC (Bakou Tbilissi Ceylan), un consortium Anglo-Azéri en majorité et alimente la méditerranée avec le pétrole Azéri (de la Caspienne). Cet oléoduc passe par la Turquie pour alimenter l’Europe du sud, il s’étend sur une longueur de près de 1700 km et a une capacité annuelle de 50 millions de tonnes. Néammoins, la nécessaire diversification tout autant que l’intensification des voies d’approvisionnements a vu des projets totalement opposés se créer. L’affaire récente du Kosovo, justifiée sous le masque humanitaire et l’impératif de justice est sans doute la parfaite illustration de la guerre terrible que se livrent Européens, Russes, Américains et Turcs à proximité de la mer noire. Lorsque le Kosovo a déclaré son indépendance, les premiers états à le reconnaître ont bien sur été l’Amérique, la Grande Bretagne et la France. Les deux premiers par tactique géopolitique, la France par dogmatisme sans aucun doute. Les spectateurs avisés auront sans doute remarqués que le Kosovo est sur le corridor d’un futur oléoduc appelé AMBO. Cet oléoduc qui porte le nom de son constructeur et opérateur (une compagnie pétrolière Albanaise, Macédonienne et Bulgare enregistrée aux US )- le traversera, acheminant ainsi le pétrole de la mer Caspienne vers l’Europe et les États-Unis. Il devrait atteindre une capacité annuelle de 35 millions de tonnes et s’étendre sur 894 Km. Il est intéressant d’apprendre que le projet AMBO date en fait de 1994 et a été ajusté, défini et mis en oeuvre par des filiales plus ou moins directes de Halliburton (cf ici) et à des fins « géo-stratégiques » tout autant que énergétiques. En novembre 1998, Bill Richardson (secrétaire à l’énergie de Bill Clinton) affirmait :« Il s’agit de la sécurité énergétique des Etats Unis ..



C’est aussi d’empêcher la création de voies intérieures stratégiques par ceux qui ne partagent pas nos valeurs. Nous essayons de tirer ces nouveaux pays indépendants vers l’Occident ….Nous aimerions les voir dépendre des intérêts du commerce et des politiques occidentales plutôt qu’elles prennent une autre direction
». Bien sur, en 1999, lors de la guerre en Serbie, c’est bien évidemment la zone d’influence Russe (Europe Orthodoxe) qui était visée, l’Amérique profitant de la grande faiblesse de la Russie à ce moment (fin du mandat Eltsine). Est ce pour sécuriser ce corridor pétrolier que les Américains ont découpé la petite Serbie (propice à se retourner côté Russe) et à installer la plus grande de leur base au Kosovo même, à quelques kilomètres du tracé du fameux pipeline ? Encore une fois, les interets pétroliers / gaziers Américains vont à l’encontre des intérêts des citoyens Européens. Pourtant la encore, un « choix » est possible, en effet encore une fois, l’Union peut faire le choix Russo-Greco-Bulgare en soutenant la « route orthodoxe du pétrole », à savoir l’oléoduc « Bourgas-Alexandroupolis ». Ce pipeline de 300 km devrait transporter le pétrole de Russie et du Kazakhstan, via la Caspienne sans passer par la Turquie et ses détroits surchargés, en offrant une capacité annuelle de 35 millions de tonnes.

Un projet de 3ième oléoduc « Pan Européen » (PEOP) existe également, destiné à acheminer le pétrole de la du caucase et des bords de la Caspienne, via la mer noire vers l’Italie, via la Serbie, la Croatie et sans doute la Slovénie. Cet oléoduc de 1400 Km aura une capacité annuelle de 60 millions de tonnes. Il est lui aussi également destiné à renforcer BTC et a limiter la dépendance Russe en pétrole puisque les ramifications de cet oléoduc atteindront d’Italie l’Autriche, l’Allemagne et la république Tchèque. Même si les divers oléoducs ne sont pas censés ’approvisionner’ les mêmes zones, AMBO destiné à l’Amérique et au Canada via les ports de Hollande, pendant que les autres projets auraient vocation à alimenter l’Europe ; même si les fournisseurs de gaz ne seraient pas les mêmes, nous sommes bien face à une guerre totale pour la maîtrise de l’approvisionnement de l’Amérique et de l’Europe, et à un conflit d’optique pour le futur. Pour quelles raisons l’Europe devrait elle sacrifier un axe Russo-Bulgaro-Grec pour faire le choix de la Turquie et du caucase, avec son lot d’incertitudes et d’instabilité ? Pourquoi faire le choix d’états politiquement « inadmissibles » à l’OTAN et en froid permanent avec la Russie ? Pourquoi continuer dans la politique du choix des états musulmans que ce soit en politique Européenne (indépendance du Kosovo) que de l’approvisionnement (Turquie qui nous oppose son droit de veto au projet Européen Nabucco et ne manquera pas d’utiliser l’argument énergétique pour négocier son entrée dans l’UE). On se demande bien quelle mouche pique nos politiciens de manquer d’autant de lucidité devant des chois aussi capitaux pour leurs citoyens, si ce n’est que des consignes leur sont peut être transmises d’outre Atlantique, comme cela a été précédemment le cas pour la Slovénie lorsqu’elle a pris la présidence de l’UE. Peut être serait il temps, en 2008, et alors que nul ne peut prévoir l’avenir énergétique de la planète de relire attentivement la froide remarque de Alexandre Adler dans le figaro magazine du 4 avril 2008 : La vérité toute simple, c’est que l’intérêt géopolitique de l’Europe continentale (France et pays latins, tout comme Allemagne et pays germaniques) diverge nettement de celui des États-Unis et peut-être même de la Grande-Bretagne.

A méditer.