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Réflexions sur l’élection d’Emmanuel Macron

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Un coup d’Etat

Oui un coup d’état dans le sens que pour la première fois sans doute dans l’histoire de la France, le déroulé d’une élection a pu suivre un scénario prévu et exécutée avec le soutien actif du désormais premier des pouvoirs : le pouvoir médiatique. Un pouvoir médiatique ayant permis que ne soit respecté un agenda planifié en amont par ceux la mêmes pour qui l’élection d’Emmanuel macron était, et de loin, la meilleure solution pour « leurs » intérêts. La plateforme En Marche est juste le nouvel emballage d’un produit destiné à maintenir l’hyper structure actuelle (ses élites et ses réseaux) mais avec un peu de maquillage, en l’espèce quelques nouveaux visages, mais surtout l’affirmation martelée que En Marche serait le médicament nécessaire a l’organisme France.

Le peuple francais qui était sur le point de manifester sa colère, son insatisfaction, ses inquiétudes et son rejet profond et viscéral du système sociétaliste s’est fait voler son destin par une incroyable manipulation des esprits et des cœurs.

L’élection d’Emmanuel Macron s’est faite sans programme, sans idée, sans projet mais par des phrases vides et des slogans, présentés comme des paroles quasi-divines par le premier pouvoir. Son élection a été rendue possible par une incroyable campagne marketing ayant vendu l’image du candidat et notamment « sa jeunesse, son énergie, sa volonté de rendre les choses différentes » (SIC) pour citer Ruth Elkrieff.

Jamais dans l’histoire de France une campagne n’avait pourtant vu de candidats avec des projets authentiques et radicalement différents (Fillon, Mélenchon, Le Pen, Asselineau …) mais c’est le candidat du vide qui l’a emporté. La machine médiatique a noyé toute réflexion authentique et toute velléité de débat dans un bruit de fond confus mais en assénant une image : celle d’Emmanuel Macron, censé porter un projet nouveau comme un sorcier congolais devant des disciples en transe. Emmanuel Macron n’avait-il pas lui-même du reste parlé de magie en politique ?

Hagards, sonnés par cette hyper matraquage médiatique les électeurs francais se sont fait voler leur élection en se faisant indirectement priver de tout droit à une quelconque réflexion indépendante. La victoire d’Emmanuel Macron et de la plateforme EM est la victoire des artisans de la société liquide dont Emmanuel Macron est l’artefact le plus abouti. François Fillon, lors d’un de ses meetings à Besançon, affirmait lui-même discerner «dans le projet d’Emmanuel Macron le souhait d’une société d’individus et non plus de citoyens, une société plastique, une société liquide.» Une société liquide, médiatique et financière dont l’extase provoquée par ce 7 mai 2017 est inversement proportionnelle avec le vide abyssal des Champs Elysées qui accompagna la prise de fonction du nouveau président.

L’incroyable scénario médiatico-totalitaire visant à présenter le socialiste libéral et pro-européen Emmanuel Macron comme le candidat dont le destin était de gagner s’est accompagné d’une opération de guerre médiatique totale à l’encontre du candidat François Fillon dans le but d’effriter au maximum sa base électorale en noyant ce dernier sous l’acte d’accusation de « corruption ».

L’objectif était double :

– Permettre à Marine Le Pen d’arriver au second tour et ainsi assurer une victoire qui plus est « morale » d’Emmanuel Macron en lui permettant d’achever la libéralisation de la gauche, dynamique entamée en 1983.

– Affaiblir au maximum le parti LR en vue des Législatives de juin 2017 et sans doute sur la plus longue durée historique en vue des élections présidentielles de 2022 afin d’empêcher l’émergence d’une quelconque dynamique conservatrice, seul danger politique réel pour la vague sociétaliste et pro-européenne. Une vague conservatrice que François Fillon représentait, peut être meme malgré lui.

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Navalny a obtenu plus que prévu?

Les médias français nous assènent que Navalny aurait obtenu plus que prévu, car celui ci était soi disant donné a entre 12 et 14% dans les sondages et aurait obtenu deux fois plus au final …

Vraiment? 🙂

En fait non!

Les sondages se basent sur des “sondés” en incluant des “contre tous” ou “je ne vote pas”, il est donc sans doute difficile d’obtenir des estimations de scores concrets de candidats en tenant compte des candidats…

Par contre on peut estimer le niveau réel de voix des candidats qui sont “surs” de leurs choix et en enlevant les abstentionnistes ou ceux décidés a voter blanc…

Super-Job a fait ce sondage sur 1.600 moscovites sur d’aller voter et de leur choix en Juillet2013 qui donnait déjà Navalny a … 26% et Sobianine a 62%… Cela confirme que les électeurs de Navalny se sont plus motivés et déplacés que les autres (son score étant reste stable par rapport a cette prévision) pendant que les électeurs de Sobianine eux ne se sont pas assez déplacés, sans doute car ils étaient trop certains de la victoire de leur candidat.

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L’Occident est-il trop complaisant avec les Pussy Riot ?

Les médias occidentaux se sont saisis de “l’affaire” Pussy Riot en pointant du doigt le déficit de liberté d’expression dans la Russie de Poutine. Une façon détournée pour tenter de renverser une Russie de plus en plus influente sur la scène mondiale ?

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Atlantico : Les médias se sont saisis de « l’affaire » Pussy Riot en pointant du doigt le déficit de liberté d’expression dans la Russie de Poutine. De même, des personnalités comme Madonna ou John Malkovich  ont adjoint leurs voix à la critique. Washington, Londres, Berlin, Paris ou l’OSCE vont dans le même sens. Comment expliquer un tel consensus, notamment dans les médias occidentaux ?

Alexandre Latsa : La Russie est sous le feu des critiques et sous forte pression médiatique de façon permanente depuis l’avènement de Vladimir Poutine. A la chute de l’URSS, la Russie est apparue comme un état faible, en totale décadence mais qui ne présentait plus de risques pour le nouvel ordre mondial américano-centré qui a émergé en 1991 dans les sables d’Irak, lors du fameux discours de Bush père. Mais depuis 2000 un autre scénario est en cours, avec la renaissance russe initiée en grande partie par Vladimir Poutine. La Russie s’est relevée selon un mode de développement non occidental, mais qui lui est propre. Elle représente aujourd’hui un nouveau pôle d’influence, de valeurs et surtout propose un nouveau mode de gouvernance qui n’est pas celui de l’ouest, alors que ce pays appartient à l’hémisphère nord. Continue reading

Russie : malgré les apparences, Dimitri Medvedev a toujours été fidèle à Poutine

Retour sur la future passation de pouvoir entre Vladimir Poutine (qui redeviendra Président) et Dimitri Medvedev (qui passe de la présidence au poste de Premier ministre). Un duo souvent incompris en Occident…

Contrairement a ce qui a été affirmé jusqu’à présent le tandem qui dirige la Russie n’a pas éclaté. Au contraire, celui-ci n’a jamais paru aussi solide. Les affirmations des kremlinologues sur une tension évidente entre l’actuel président, Dimitri Medvedev, et son Premier ministre Vladimir Poutine se sont avérées pour l’instant totalement fausses. Le président Dimitri Medvedev, qui dirigeait le comité électoral de Vladimir Poutine en 2000 pour sa première élection est en effet un fidèle allié de ce dernier. Le choix de Vladimir Poutine de désigner Dimitri Medvedev comme son successeur de 2008 à 2012 ne tient pas non plus au hasard.

Dimitri Medvedev a expliqué lors du dernier congrès de Russie Unie que ce plan de partage du pouvoir pour 2018 était un accord passé entre eux il y a cinq ans, soit avant qu’il ne devienne président. Cet accord a donc juste été maintenu et appliqué. Dimitri Medvedev ne s’est pas laissé influencer par des conseillers ambitieux qui l’incitaient à se présenter « au forcing » en s’opposant à Vladimir Poutine. Il a au contraire joué la fidélité et est resté dans ses fonctions de président souverain, ce qui s’est confirmé ces derniers jours, avec la démission musclée du Ministre des finances, Alexei Koudrine, pourtant réputé proche de Vladimir Poutine. Pour la petite histoire, ce dernier reprochait au soi disant libéral Medvedev de vouloir trop augmenter le budget militaire.

Dans un autre ordre d’idées, un des conseillers de Dimitri Medvedev a lui simplement estimé que la candidature de Vladimir Poutine était le pire qu’il pouvait arriver à la Russie. Preuve qu’il y a une certaine liberté d’expression même au cœur du pouvoir russe.

Les théories qui prévoyaient un début de retrait de la vie politique de Vladimir Poutine se sont également avérées erronées. En effet, âgé de 60 ans en 2012, il n’aura donc que 66 ans en 2018 en cas de réélection soit seulement 1 ans de plus que Jacques Chirac en 2007 à la fin de son second mandat. En cas de réélection l’année prochaine, Vladimir Poutine en 2018 aura régné 14 ans comme président, soit autant que François Mitterand de 1981 à 1995. Vladimir Poutine est de très loin (toutes les enquêtes et sondages l’ont confirmé) l’homme politique russe le plus populaire de la décennie. Alors bien sûr de nombreuses interrogations restent en suspens, notamment la question du remplacement de l’actuel ministre des Finances, un poste au combien important sur fond de crise financière mondiale.

Le score du parti Russie-Unie aux élections législatives de décembre prochain sera également important avant la présidentielle. Transformé en « Front Populaire », Russie Unie présente presque 1/3 de candidats issus de la société civile (sportifs, bikers, hommes d’églises..). Le résultat des élections sera donc un bon indicateur de la façon dont les citoyens russes perçoivent la potentielle réélection de Vladimir Poutine. Après tout, dix ans après son arrivée au sommet de l’état, une guerre, des attentats et une grave crise économique, celui-ci jouit encore d’un taux de popularité supérieur à 60%.