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Discours à la séance plénière de la 20e réunion anniversaire du Club de discussion international Valdaï – Multipolarité équitable : comment assurer la sécurité et le développement pour tous –

Chers participants de la séance plénière ! Collègues ! Mesdames et Messieurs !

Je suis heureux de vous accueillir à Sotchi à l’occasion de l’anniversaire, comme vient de le dire notre présentateur, de la vingtième réunion annuelle du Club de discussion international Valdai.

Notre, ou, pourrait-on dire, votre forum, qui réunissait traditionnellement des hommes politiques et des scientifiques, des experts et des personnalités publiques de nombreux pays du monde, confirme une fois de plus le statut élevé d’une plateforme intellectuelle recherchée. Les Discussions Valdaï sont toujours le reflet des processus les plus importants de la politique mondiale du XXIe siècle dans toute leur intégralité et leur complexité. Je suis sûr que ce sera le cas aujourd’hui – c’était probablement déjà le cas les jours précédents lorsque vous discutiez entre vous, et cela continuera à être le cas, car nous sommes confrontés en fait à la tâche de construire un nouveau monde. Et à ces étapes déterminantes, le rôle et la responsabilité des intellectuels comme vous, chers collègues, sont extrêmement importants.

Au fil des années de travail du Club, tant dans le monde que dans notre pays, comme je viens de le dire, des changements sérieux, voire énormes, voire colossaux se sont produits. Selon les normes historiques, un délai de vingt ans, ce n’est pas tellement long, pas tellement considérable. Mais lorsqu’il incombe sur l’époque de l’effondrement de l’ordre mondial tout entier, le temps semble se comprimer.

Et je pense que vous conviendrez que plus d’événements se sont produits au cours de ces vingt années qu’à d’autres époques au cours de très nombreuses décennies, et ces changements sont qualitatifs et nécessitent des changements fondamentaux dans les principes mêmes des relations internationales.

Au début du XXIe siècle, on espérait que les États et les peuples auraient tiré les leçons de la confrontation militaro-idéologique coûteuse et destructrice du siècle dernier, qu’ils auraient pris conscience de son caractère destructeur, qu’ils auraient ressenti la fragilité et l’interdépendance de notre planète et qu’ils seraient convaincus que les problèmes globales de l’humanité nécessitaient une action commune et la recherche de solutions collectives. Tandis que l’égoïsme, la vanité et le mépris des défis réels nous mèneront inévitablement dans une impasse, tout comme la tentative du plus fort d’imposer ses propres idées et intérêts aux autres. Cela aurait dû devenir évident pour tout le monde – cela aurait dû le devenir, mais il s’est avéré que ce n’était pas le cas, pas du tout.

Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors de la réunion de Club il y a près de vingt ans, notre pays entrait dans une nouvelle étape de son développement. La Russie a surmonté la période de redressement la plus difficile après l’effondrement de l’URSS. Avec toute notre énergie et notre bonne volonté, nous nous sommes impliqués dans le processus de construction d’un nouvel ordre mondial, qui nous semblait plus équitable. Vu que notre pays peut y apporter une énorme contribution, car nous avons quelque chose à offrir à nos amis, à nos partenaires et au monde entier.

Malheureusement, certains ont mal compris notre disposition à une interaction constructive – ils l’ont compris comme une soumission, comme un accord selon lequel un nouvel ordre sera construit par ceux qui se sont déclarés vainqueurs de la guerre froide, en fait, comme une reconnaissance du fait que la Russie était prête à se tenir dans le sillage d’autrui, prête à se laisser guider non pas par ses propres intérêts nationaux, mais par ceux des autres.

Toutes ces années, nous avons averti à plusieurs reprises : cette approche ne mène pas seulement à une impasse, elle se heurte également à une menace croissante de conflit militaire. Mais personne ne daignait nous écouter ou nous entendre, personne ne le voulait. L’arrogance de nos soi-disant partenaires occidentaux dépassait tout simplement les bornes, il est impossible de le formuler autrement.

Les États-Unis et leurs satellites ont fermement mis le cap sur l’hégémonie – militaire, politique, économique, culturelle, voire morale et axiologique. Dès le début, il était clair pour nous que les tentatives visant à établir un monopole étaient vouées à l’échec. Le monde est trop complexe et diversifié pour être subordonné à un seul schéma, même si derrière lui se cache le pouvoir, l’énorme pouvoir de l’Occident, accumulé au fil des siècles de politique coloniale. Après tout, vos collègues – nombreux sont ceux qui ne sont pas présents ici, mais ne nient pas que la prospérité de l’Occident a été largement obtenue grâce au pillage des colonies au fil des siècles. C’est un fait. En fait, ce niveau de développement a été atteint grâce au pillage de la planète entière. L’histoire de l’Occident est essentiellement une chronique d’expansion sans fin. L’influence occidentale dans le monde est une immense pyramide militaro-financière qui a constamment besoin de nouveaux carburants pour subvenir à ses besoins : des ressources naturelles, technologiques et humaines appartenant à d’autres. L’Occident ne peut donc tout simplement pas s’arrêter et n’a pas l’intention de le faire. Nos arguments, exhortations, appels à la raison et suggestions ont été tout simplement ignorés.

J’en ai déjà parlé publiquement – ainsi qu’à nos alliés, nos partenaires. Après tout, il y a eu un moment où votre humble serviteur a simplement suggéré : peut-être devrions-nous rejoindre l’OTAN ? Mais non, un tel pays n’est pas bienvenu au sein de l’OTAN. Non. La question était : bon, quoi d’autre ? Nous pensions que nous étions déjà les vôtres, pardonnez-moi ce mot, comme on dit chez nous, “bourgeouins” [Буржуинский, или буржуйский : appelation badine et péjorative de celui qui appartient ou se croit appartenir à la classe bourgeoise, la servir – NdT]. Que voulez-vous d’autre? Il n’y a plus d’affrontement idéologique. Quel est le problème ? Apparemment, le problème réside dans les intérêts géopolitiques et dans une attitude arrogante envers les autres. C’est ça le problème, une outrecuidance.

Une pression militaro-politique constamment croissante nécessite une réponse. J’ai dit à plusieurs reprises que nous n’avions pas déclenché la soi-disant « guerre en Ukraine ». Au contraire, nous essayons d’en finir. Ce n’est pas nous qui avons organisé le coup d’État à Kiev en 2014 – un coup d’État sanglant et anticonstitutionnel. Partout où cela se produit, nous entendons toujours immédiatement dans tous les médias du monde, subordonnés, bien sûr, en premier lieu, au monde anglo-saxon : c’est impossible, c’est inadmissible, c’est antidémocratique. Mais ici, c’est possible. Ils ont même nommé la somme, le montant qui a été dépensé pour ce coup d’État. Tout est possible.

A l’époque, nous soutenions les habitants de Crimée et de Sébastopol. Nous n’avons pas organisé de coup d’État et nous n’avons pas intimidé les habitants de Crimée et de Sébastopol par un nettoyage ethnique dans l’esprit nazi. Ce n’est pas nous qui avons essayé de contraindre le Donbass à l’obéissance par des frappes et des bombardements. Ce n’est pas nous qui avons menacé de sévir contre ceux qui voulaient parler leur langue maternelle. Écoutez, tout le monde ici est informé et instruit. Bon, on peut, excusez mon mauvais ton, “poudrer des cervelles” de millions de personnes qui perçoivent la réalité à travers les médias. Mais vous savez ce qui s’est passé : pendant neuf ans, ils ont bombardé, tiré et utilisé des chars. La guerre, une guerre naturelle contre le Donbass, était déclenchée. Et personne n’a compté les enfants morts dans le Donbass. Personne dans d’autres pays, surtout en Occident, n’a pleuré pour les morts.

La guerre déclenchée par le régime de Kiev avec le soutien actif et direct de l’Occident en est maintenant à sa dixième année, et l’opération militaire spéciale vise à y mettre un terme. Et cela nous rappelle que les mesures unilatérales, peu importe qui les prend, entraîneront inévitablement des représailles. L’action, comme nous le savons, donne lieu à une réaction. C’est ce que fait tout État responsable, souverain, indépendant et qui se respecte.

Tout le monde est conscient que dans un système international où règne l’arbitraire, où tout est décidé par celui qui s’imagine exceptionnel, sans péché et le seul à avoir raison, n’importe qui peut être attaqué simplement parce que tel ou tel pays ne plait pas à l’hégémon qui a perdu le sens de la mesure et, j’ajouterais, le sens de la réalité.

Malheureusement, force est de constater que nos contreparties occidentales ont perdu le sens des réalités et ont franchi toutes les frontières possibles. À tort.

La crise ukrainienne n’est pas un conflit territorial, je tiens à le souligner. La Russie est le plus grand pays du monde et possède le plus grand territoire. Nous n’avons aucun intérêt à conquérir des territoires supplémentaires. Il nous reste encore à explorer et à développer la Sibérie, la Sibérie orientale et l’Extrême-Orient. Il ne s’agit pas d’un conflit territorial ni même de l’établissement d’un équilibre géopolitique régional. La question est bien plus vaste et fondamentale : nous parlons des principes sur lesquels reposera le nouvel ordre mondial.

Une paix durable ne sera établie que lorsque chacun commencera à se sentir en sécurité, à comprendre que son opinion est respectée et qu’il existe un équilibre dans le monde, lorsque personne ne sera en mesure de forcer ou de forcer les autres à vivre et à se comporter comme le souhaite l’hégémon, même si cela contredit la souveraineté, les intérêts véritables, les traditions et les fondements des peuples et des États. Dans un tel schéma, le concept même de toute forme de souveraineté est tout simplement nié et jeté, excusez-moi, à la poubelle.

Il est évident que l’adhésion aux approches de bloc, le désir de conduire le monde dans une situation de confrontation constante entre « nous et eux » sont un héritage vicieux du 20e siècle. C’est un produit de la culture politique occidentale, du moins dans ses manifestations les plus agressives. Je le répète, l’Occident – une certaine partie de l’Occident, les élites occidentales – a toujours besoin d’un ennemi. Il a besoin d’un ennemi contre lequel la lutte peut expliquer la nécessité des actions fortes et d’une expansion. Mais il est également nécessaire de maintenir un contrôle interne dans un certain système de cette même hégémonie, au sein des blocs – au sein de l’OTAN ou d’autres blocs militaro-politiques. Il y a un ennemi – tout le monde doit se rallier autour du patron.

La mode de vie des autres États ne nous regarde pas. Mais nous voyons comment, dans beaucoup d’entre eux, les élites dirigeantes forcent les sociétés à accepter des normes et des règles que les citoyens eux-mêmes – du moins un grand nombre de citoyens, et dans certains pays, on peut dire avec une certitude absolue, la majorité des citoyens – ne veulent pas accepter. Mais les élites les y astreignent, inventant constamment des raisons à cela, trouvant des coupables externes aux problèmes internes croissants, inventant et exagérant des menaces inexistantes.

Pour autant, la Russie est un sujet de prédilection pour ces hommes politiques. Bien entendu, nous y sommes déjà habitués, historiquement habitués. Mais ils tentent de créer l’image d’un ennemi parmi tous ceux qui ne sont pas prêts à suivre aveuglément ces élites occidentales.
De n’importe qui : de la République populaire de Chine, dans certaines situations, à un certain moment, ils ont essayé la même chose avec l’Inde – maintenant ils flirtent, bien sûr, nous comprenons parfaitement cela, nous ressentons et voyons la situation en Asie, tout est clair. Les dirigeants indiens, je tiens à le dire, sont indépendants et très orientés vers le pays. Je pense que ces tentatives n’ont aucun sens, mais elles continuent néanmoins. Ils essaient de façonner un ennemi à partir du monde arabe, également de manière sélective, ils essaient d’agir avec prudence, mais néanmoins, en général, c’est à cela que tout se résume – et ils essaient même de façonner une sorte d’environnement hostile des musulmans. Et ainsi de suite. En fait, quiconque se comporte de manière indépendante et suit ses propres intérêts, est transformé instantanément par ces élites occidentales en un obstacle à éliminer.

Des structures géopolitiques artificielles sont imposées au monde et des formats de blocs fermés sont créés. Nous le constatons en Europe, où ils encouragent l’expansion de l’OTAN depuis des décennies, ainsi qu’en Asie-Pacifique et en Asie du Sud, où ils tentent de briser l’architecture ouverte et inclusive de la coopération. L’approche de bloc, appelons un chat un chat, est une restriction des droits et libertés des États à leur propre développement, une tentative de les enfermer dans une certaine cage d’obligations. Il s’agit dans une certaine mesure – et c’est une évidence – de la suppression d’une partie de la souveraineté, puis – et bien souvent – de l’imposition de décisions dans d’autres domaines que celui de la sécurité, et surtout dans le domaine économique, comme c’est ce qui se passe actuellement dans les relations entre les États-Unis et l’Europe. Il n’est pas nécessaire de l’expliquer, mais si cela est nécessaire, lors de la discussion qui suivra mon discours d’ouverture, nous en parlerons plus en détail.

Pour y parvenir, ils tentent de remplacer le droit international par « l’ordre » – quel genre d’« ordre » ? – basé sur certaines « règles ». Ce que sont les « règles », quelles sont ces « règles » et qui les a inventées, ceci n’est absolument pas clair. C’est juste une sorte d’absurdité, d’ineptie. Mais ils essaient d’introduire cela dans la conscience de millions de personnes. “Il faut vivre selon les règles.” Mais selon quelles règles ??

Et en général, si je peux me permettre, nos collègues occidentaux, notamment américains, non seulement fixent arbitrairement de telles « règles », mais font également la leçon : qui doit les suivre et comment, qui doit se comporter en général et comment. Tout cela est fait et dit, en règle générale, d’une manière ouvertement grossière. C’est toujours la même manifestation de cette pensée coloniale. On entend tout le temps, ça sonne tout le temps : vous devez, vous êtes obligés, nous vous avertissons sérieusement…

Mais qui êtes-vous, généralement ? De quel droit avertissez-vous qui que ce soit ? C’est tout simplement incroyable. Peut-être que pour ceux qui disent cela, il est peut-être temps pour vous-mêmes de vous débarrasser de l’arrogance, de cesser de vous comporter par rapport à la communauté mondiale qui comprend parfaitement ses tâches, ses intérêts, et de vous débarrasser pour de bon de cette mentalité de l’ère de la domination coloniale ? Je voudrais dire : frottez vos yeux, cette époque est révolue depuis longtemps et ne reviendra jamais. Jamais.

Je dirai plus : au fil des siècles, un tel comportement a conduit à la reproduction de la même chose : de grandes guerres, pour la justification desquelles diverses justifications idéologiques, voire pseudo-morales, ont été inventées. C’est particulièrement dangereux aujourd’hui. L’humanité dispose de moyens qui, comme nous le savons, peuvent facilement détruire la planète entière, et la manipulation de la conscience à une échelle incroyable conduit à une perte du sens de la réalité. Bien sûr, nous devons sortir de ce cercle vicieux, nous devons chercher une issue. Si je comprends bien, chers amis et collègues, vous vous réunissez sur le site de Valdaï justement dans ce but.

Dans le Concept de politique étrangère russienne adopté cette année, notre pays est caractérisé comme un État-civilisation singulier. Cette formulation reflète de manière précise et succincte la façon dont nous comprenons non seulement notre propre développement, mais aussi les principes fondamentaux de l’ordre mondial, dont nous espérons la victoire.

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Reconnaissance mutuelle des visas Russie-Biélorussie: ce qui va changer

Au début de l’année en cours, la Russie a ratifié un accord de reconnaissance mutuelle des visas avec la Biélorussie. Dès qu’il sera appliqué, les étrangers possédant un visa pour l’un de ces deux États pourront visiter le second sans visa supplémentaire.

Votre période de séjour commence à compter de l’entrée dans l’un des deux pays. Par exemple, vous pouvez séjourner en Russie ou en Biélorussie pendant 90 jours en fonction de votre visa. Vous ne pourrez pas passer 90 jours en Russie puis vous rendre en Biélorussie, car la durée autorisée de votre séjour aura expiré.

Accord de 2020

Conclu en 2020 à Minsk, c’est l’un des accords appelés à approfondir l’intégration entre la Russie et la Biélorussie, pays constituant une union appelée État de l’Union. Le document stipule que les citoyens étrangers ou les personnes sans citoyenneté peuvent visiter et transiter par les territoires russe et biélorusse s’ils ne possèdent qu’un visa pour l’un de ces deux États. Cela veut dire que si vous avez un visa pour la Biélorussie, vous pouvez visiter la Russie ou transiter par la Russie sans avoir à obtenir un visa russe, et vice versa.

Bien que le document ait été ratifié en janvier 2023 et publié dans le Journal officiel, la mesure n’est toujours pas entrée en vigueur. Comme nous pouvons lire sur le site de l’ambassade de Biélorussie aux États-Unis, actuellement, des procédures internes sont en cours dans les deux pays et leur finalisation est attendue pour le début de l’année 2024.  Cela veut dire que, pour le moment, les touristes ont toujours besoin d’un visa à part pour chacun de ces deux pays.

Nuances à retenir

Si vous souhaitez saisir cette opportunité dès que l’accord entrera en vigueur, vous devez prendre en compte plusieurs facteurs :

L’accord s’applique aux visas, aux permis de séjour temporaires, aux permis de résidence permanente et aux documents permettant de visiter un événement international.

Votre période de séjour commence à compter de l’entrée dans l’un des deux pays. Par exemple, vous pouvez séjourner en Russie ou en Biélorussie pendant 90 jours en fonction de votre visa. Vous ne pourrez pas passer 90 jours en Russie puis vous rendre en Biélorussie, car la durée autorisée de votre séjour aura expiré.

Un permis de travail, un visa d’études, un permis de séjour temporaire ou un permis de résidence permanente de l’un des deux pays vous permet de résider, d’étudier ou de travailler uniquement dans l’État qui a délivré les documents.

C’est-à-dire que vous ne pourrez pas exercer une activité professionnelle en Biélorussie avec un permis de travail russe et vice versa.

Si vous êtes interdit(e) d’entrée dans l’un des deux pays, vous ne pourrez pas y accéder par le territoire du second État. Par exemple, si l’entrée en Russie vous est interdite, mais que vous pouvez visiter la Biélorussie, cela ne signifie pas que vous pouvez traverser la frontière russo-biélorusse.

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Prévisions pour le marché du travail russe (09/2023)

Le conseil d’état russe vient de se réunir ce 21 septembre pour discuter de la situation sur le marché du travail en Russie et notamment discuter des dynamiques démographiques mais aussi leur conséquences.

La Russie actuellement voit entrer sur le marché du travail les trentenaires russes nés dans les années 90 sous la gouvernance Eltsine, période de terrible crise économique en Russie durant laquelle, logiquement, la démographie s’est effondrée.

Il ressort des prévisions de la situation sur le marché du travail russe qu’en Russie, le nombre de personnes âgées de 15 à 19 ans augmente (les gens nés au cours des dernières années sous Poutine) mais au contraire diminue entre 30 et 39 ans (soit les gens nés entre la fin de l’URSS et sous Eltsine).

Ces tendances qui se forment, à savoir la croissance du nombre de personnes âgées de 15 à 19 ans et la tendance décroissante des âges de 30 à 39 ans, oblige les autorités à réviser leurs approches non seulement pour la prévision, mais aussi pour la formation au niveau de l’enseignement secondaire spécialisé, de l’enseignement supérieur et surtout l’orientation professionnelle à l’école secondaire ainsi que l’enseignement supplémentaire.

Le personnel le plus recherché est pourtant le groupe d’âge des travailleurs de 30 à 39 ans –  qui va baisser de 30% d’ici 2030. Pour de nombreuses professions, il n’y a pas assez de travailleurs et par exemple pour un chômeur enregistré avec une expérience pertinente, il y a 13 postes vacants de travailleurs qualifiés de l’industrie, de la construction ou les des transports. Les postes les plus en manque sont principalement les professions liées à la serrurerie, au fraisage et à l’industrie de la construction. 

Par exemple dans la construction selon le chef du centre du personnel du ministère de la construction Elena senkevich, la pénurie de personnel en Russie atteint 200 000 personnes et la pénurie de travailleurs dans l’industrie de la construction d’ici 2030 pourrait atteindre 400 mille personnes au rythme actuel de développement de l’économie, selon le vie vice-premier ministre Marat Khousnoulline.

L’industrie russe embauche environ 11 millions d’employés en 2023.

Le Figaro du lundi 02 Octobre 2023

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La démocratie sans hommes et autres merveilles politiques

Il est généralement admis que nous “savons” ce qui s’est passé. Ce qui va se passer, nous ne faisons que “l’imaginer”. Il y a une prédominance de l’idée de fiabilité du passé, opposée à l’incertitude de l’avenir.

C’est pourquoi les individus stressés et les nations perturbées se laissent plus facilement aller à des souvenirs qu’à des rêves. Ils se sentent plus à l’aise parmi les ombres des illustres ancêtres. La bruyante compagnie d’enfants inconnus et imprévisibles les effraie. Ainsi, l’histoire prend le dessus sur la futurologie. Un avantage pas tout à fait justifié.

En réalité, la mémoire de l’expérience acquise n’a pas plus d’influence sur nous que l’anticipation de l’expérience à venir.

Les actions des jours lointains sont souvent décrites de façon plus confuse et plus floue que les mirages et les dystopies des époques à venir. Les discours des visionnaires sonnent généralement plus confiants que les rapports des archéologues.

Ainsi, en moyenne, le passé et le futur influencent le présent de manière plus ou moins équivalente et équitable. Ces deux grandes hallucinations sont constituées d’images floues. Elles contiennent à peu près la même quantité de faits et de fictions. Comme des miroirs placés face à face, la mémoire et la prévision nous entraînent dans un tunnel infini de réflexions réciproques, créant une illusion d’éternité.

Leur symétrie et leur caractère miroir sont clairement exprimés dans les mythes sur le retour des dieux et des héros : Jésus de Noël et de Golgotha apparaît aux chrétiens à partir du passé, Jésus du Second Avènement et du Millénarisme – à partir de l’avenir. Quetzalcoatl, chassé par le peuple auquel il a tout donné, reviendra sûrement par vengeance et par grâce. Le roi Arthur -once and future king- a été autrefois et sera de nouveau. De part et d’autre du présent, le Terminator et Andrei Sator agissent…

Ce qui précède est destiné à justifier la tentative ici de décrire brièvement les États du futur lointain. Sans prétendre à l’exhaustivité de la peinture. Mais avec la garantie de son réalisme. Pas de conjectures ni de devinettes. Seulement des faits futuristes secs.

Pour que la prévision soit intéressante, les cent prochaines années peuvent être parcourues en toute sécurité, car tout est assez clair avec elles. Elles seront les temps de l’i-impérialisme, c’est-à-dire de la division et de la “colonisation” active de l’espace cybernétique.

Dans le contexte de ce processus général, plusieurs guerres (dont, semble-t-il, une nucléaire) auront lieu pour l’héritage américain. En conséquence, un nouveau système de distribution globale de domination et de soumission sera formé. Les modèles d’organisation de l’État pendant ce temps ne changeront pas significativement pendant longtemps. Les mutations politiques s’accumulent lentement, et ce n’est qu’à la fin du siècle que les réformes et les révolutions produiront plusieurs nouveaux types d’États, qui se développeront et se renforceront au début du prochain siècle.

D’ici 2121, ces modèles futuristes de gouvernement compléteront, puis finiront par éliminer complètement les formes habituelles pour nous de l’organisation politique de la société.

La crise de la représentation que l’on observe aujourd’hui a déjà donné lieu à un débat sur la pertinence de l’existence d’institutions classiques de démocratie populaire, telles que le parlementarisme. L’idée d’un député comme moyen de communication entre le “peuple” et le “pouvoir du peuple” semble assez archaïque aux yeux de certains experts.

Lorsque les gentilshommes mettaient un de leurs voisins sur un cheval et l’envoyaient à Londres pour faire connaître leur opinion commune au roi, c’était logique. Parce qu’à l’époque, on ne pouvait pas appeler le roi ou lui envoyer un SMS. Pourquoi choisir quelqu’un et l’envoyer quelque part, en payant son voyage et sa nourriture abondante, aujourd’hui, quand il y a internet, capable de transmettre votre opinion à n’importe qui à la vitesse de la lumière, en contournant des intermédiaires bien nourris? Question non rhétorique. À laquelle il y a aussi une réponse : en fait, il n’y a pas de raison.

La représentation politique s’effondre de toutes parts. D’une part, les “représentants du peuple”, selon l’affirmation sans conteste, bien sûr, des critiques de la démocratie occidentale, se transforment en usurpateurs et manipulateurs, déformant les signaux envoyés par le peuple. D’autre part, le peuple lui-même, à son tour, envoie des signaux de plus en plus confus, car les électeurs vivants sont éclipsés et dépassés par des bandes de bots audacieux, de faux comptes et d’autres immigrants virtuels, complétant le paysage politique

Dans notre époque électronique contemporaine, il existe déjà des capacités techniques pour que les citoyens puissent se représenter eux-mêmes, s’impliquant directement dans les procédures de prise de décision.
Si une nouvelle loi sur, disons, l’apiculture est nécessaire, sa formulation, son introduction, sa discussion et son adoption peuvent impliquer directement, en ligne, tous ceux qui sont concernés – apiculteurs, amateurs de miel, cosmétologues et pharmaciens, personnes mordues par les abeilles et personnes qui ont mordu les abeilles, allergiques et avocats, fabricants de ruches et d’équipements de fumigation, amateurs d’abeilles et phobiques des abeilles, et bien sûr, juste ceux qui sont toujours préoccupés par tout.

Il n’y a pas de parlement dans ce schéma. À la place, il y a des moyens de communication, des algorithmes et des modérateurs. Et c’est une fausse libération : en se débarrassant des “congressistes-usurpateurs”, l’électeur tombe immédiatement dans la toile mondiale et se perd dans le réseau.

Il entre dans une relation ambiguë et inégalitaire avec le monde des machines.

Les algorithmes gèrent déjà efficacement les fonds des investisseurs sur les marchés financiers mondiaux. Les principales pratiques politiques, tant législatives qu’électorales, ne sont pas plus complexes que les transactions boursières et monétaires. Et si les gens font confiance à un algorithme électronique pour ce qu’ils ont de plus cher – leur argent bien-aimé, rien ne les empêche de lui confier leurs convictions politiques, dont la fermeté est malheureusement inversement proportionnelle à la liquidité.

Élections, législation, de nombreuses fonctions exécutives, procédures judiciaires et arbitrales, débats et même actions de protestation – tout cela peut être délégué à l’intelligence artificielle sans quitter la fête.

La société cessera de soutenir ses “représentants” coûteux, ce qui entraînera l’effondrement de deux bureaucraties gigantesques – les loyalistes professionnels et les protestataires professionnels.

Bien sûr, la classe politique ne disparaîtra pas complètement. Après tout, les algorithmes ont des propriétaires. Selon K. Marx, celui qui possède les moyens de production a également une influence déterminante.

À l’ère numérique, ce sont les géants de l’IT, qui se tournent vers les masses populaires avec une interface conviviale et vers les agences de sécurité avec une porte dérobée accueillante. Les techniciens et les forces de l’ordre resteront donc dans le jeu. Cependant, le nombre d’emplois dans l’industrie politique diminuera radicalement.

Les ateliers d’entreprises de haute technologie, automatisés et robotisés sont mystérieux et déserts. Il y a un terme spécifique pour les désigner – la production sans hommes.

À la suite de l’inévitable numérisation et robotisation du système politique, un État high-tech émergera – une démocratie sans hommes.

La principale caractéristique de cette démocratie sans hommes sera la réduction drastique du rôle du facteur humain dans le processus politique. Les leaders et les foules quitteront progressivement la scène historique. Et les machines prendront leur place.

Marshall McLuhan considérait les machines comme une extension des organes humains. Mais il y a aussi un autre point de vue. Que la machine n’est pas une extension de l’homme, mais son produit. Et comme toute création, elle est obsédée par le complexe d’Œdipe – éliminer le parent.

Comme l’homme « vient du singe », la machine « vient de l’homme » et prendra sa place au sommet de l’évolution.

L’Etat humain, « trop humain », s’est développé pendant des siècles comme une famille en constante expansion (famille-clan-peuple-nation…), dans laquelle il y avait une place pour les pères de la patrie et ses fils et filles, et pour la mère patrie, et pour l’amour et la violence.

Il sera remplacé par un état technogénique, dans lequel une hiérarchie de machines et d’algorithmes poursuivra des objectifs inaccessibles à la compréhension des humains qui le servent.

La logique implacable du monde des machines tend inévitablement à éliminer le facteur humain (un concept qui est depuis longtemps devenu synonyme d’une erreur fatale) pour accroitre l’efficacité des systèmes de gestion. Les citoyens biologiques auront de plus en plus de confort et de moins en moins d’importance.

La démocratie sans hommes deviendra la forme suprême et finale de l’état humain à la veille de l’ère des machines.

Sur sa plate-forme, une gamme de modèles secondaires et intermédiaires d’existence politique sera construite – une superpuissance naine, une dictature écologique, une communauté post-patriotique, une république virtuelle… Quelques pays petits en termes de territoire et de population pourront augmenter leurs ressources cybernétiques à tel point qu’ils seront en mesure de contrôler une partie importante de l’espace cybernétique qui est encore « sans propriétaire » et, si nécessaire, de paralyser les potentiels militaires et économiques des plus grands États.

Comme au XVIe siècle, lorsque le minuscule Portugal a acquis un pouvoir disproportionné grâce à quelques dizaines de navires, à quelques milliers de marins et de marchands, et à la capture opportune de « routes commerciales maritimes sans propriétaire », les futures superpuissances naines, grâce à des technologies habilement combinées d’« e-war » et d’« e-commerce », seront comparables en influence aux superpuissances traditionnelles.

Certains gouvernements décideront de restreindre la consommation en raison de problèmes écologiques croissants. Ces malheureux gouvernements subiront toute la force de la colère d’une société de consommation déchaînée. Les peuples ne voudront pas languir dans des conditions d’économie stricte. Leur obsession, qui est devenue à peine l’unique existentialisme de l’existence ordinaire, les inspirera à résister activement aux autorités écologiquement préoccupées.

Les révoltes de shopaholics, hédonistes et consommateurs belliqueux ébranleront les fondements de l’ordre social et provoqueront des répressions massives. Ainsi, des dictatures écologiques seront formées avec le visage sévère de Greta Thunberg sur les armoiries et les billets de banque.

Herfried Münkler, en caractérisant certaines sociétés occidentales comme post-héroïques, souligne une tendance importante à exclure le sacrifice de la politique. Ceci est un symptôme de l’extinction du patriotisme.

Le respect des ancêtres, la parenté historique comme base de l’identité, la volonté de performances, de souffrance et de mort, et d’autres principes irrationnels de l’État-nation sont un peu indécis, mais très constamment repoussés par le culte du confort et l’approche commerciale et pragmatique des relations entre individus et société.

Le post-héroïsme conduira à un État post-patriotique, post-national, « par calcul », et non par «amour de la patrie ». Certaines grandes agglomérations urbaines, étant des foyers de cosmopolitisme, se constitueront en communautés autonomes de personnes mercantiles « sans race ni tribu », se rapprochant de l’idéal libertaire de l’État comme un espace de co-working hypertrophié, non alourdi par une idéologie sentimentale de devoir et de fidélité.

Les gouvernements ne pourront pas s’imposer à l’homme comme une patrie et une mère patrie et ne deviendront pour lui qu’un ensemble de services spécifiques.

Les républiques virtuelles montreront l’exemple de la création d’États sans territoire. Leur population sera composée à la fois de doubles numériques de personnes réelles et aussi de robots absolument désincarnés. Ayant émergé, peut-être, dans le darknet comme des paradis fiscaux semi-légaux ou des marchés piratés, ou tout simplement comme des espaces de jeu, ils existeront exclusivement dans le Réseau, ils acquerront progressivement une économie stable, un système de gestion, des Cyber-armes et une fierté collective, c’est-à-dire toute une authentique souveraineté.

Et ils deviendront des acteurs égaux dans les relations internationales. Un citoyen d’un tel pays virtuel avec son «corps juridique» résidera dans son nuage numérique souverain, et «physiquement», le cas échéant, sur la terre ferme d’un état «ordinaire» — mais en tant qu’étranger.

Et partout, les gens se sentiront en quelque sorte étrangers, autres.

L’année 2121 est-elle meilleure que 1984? L’avenir est-il clair? Est-ce parfait? Comment voir la beauté est dans les yeux du spectateur. Pas plus que la justice, la liberté et bien plus encore ..

Est-ce une prédiction intelligente? Difficile à dire. Mais quoi qu’il en soit, c’est assez ridicule pour se réaliser et cette prédiction se réalisera — quia absurdum.

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Nouvelles mesures démographiques en Russie : tourisme scolaire et certificats pour le théâtre !

Le président de la Commission de la Douma de la ville de Moscou sur l’entrepreneuriat, le développement de l’innovation et les technologies de l’information Valery golovchenko a proposé, comme mesure de soutien à la natalité, d’envoyer les écoliers faire des excursions et les voyages touristiques, et de fournir à leurs parents, à ce moment-là, des certificats pour aller dans des cafés ou des théâtres afin de pouvoir se créer un peu d’intimité et de romantisme.

Il a exprimé son initiative lors d’une réunion de la table ronde de la faction du parti «Russie unie» et de l’Association permanente des députés «Mon Moscou» sur le thème «Gérer l’avenir: la croissance du bien-être de la population en tant que facteur de surmonter les défis démographiques».

L’initiative comprend trois étapes.

1/ Développer le Tourisme scolaire pour que les enfants partent (avec des financements publics) pendant quelques jours, trois ou quatre jours de la maison, et que les parents restent à la maison seuls.

2/ Augmenter la rémunération des enseignants, qui iront avec les enfants pour ces excursions.

3/ Enfin, les parents dont les enfants sont partis pour des excursions, devraient se voire remettre des Certificats pour visiter les théâtres ou les cafés de leur lieu de résidence afin de pouvoir se détendre, se sentier bien et ainsi se créer une atmosphère contribuant a l’augmentation de la natalité.

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Qui sont les étrangers qui ont pris la nationalité russe au cours du 2d trimestre 2023

(par nationalité d’origine)

Total 204,988 personnes

1- Tadjikistan 86 964
2- Ukraine 39 053
3- Arménie 17 921
4- Kazakhstan 13 876
5- Kirghizistan 10 506
6- Ouzbékistan 9 340
7- Azerbaïdjan 7 457
8- Moldavie 6 857
9- Biélorussie 4 557
10- Turkménistan 1759
11- Géorgie 1 182

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