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Opération Z en Ukraine : AN 1 – La grande bifurcation

Cela fait maintenant 365 jours que la Russie a déclenché son Opération Militaire Spéciale.

Quelques jours plus tard, la communauté d’affaires française, s’était retrouvée dans une soirée organisée par la chambre de commerce et d’industrie franco-russe. Au cours de cette soirée qui s’est tenue dans une ambiance électrique mélange de stress, inquiétude et désarroi, je me rappelle avoir expliqué à un groupe de français assez médusés que je pensais que cette “affaire” allait avoir des conséquences plus importantes pour la planète, et notamment l’hémisphère nord, que la chute de l’URSS.

Le monde d’avant.

Pour beaucoup pourtant, la fin de l’URSS signifiait la fin d’une Histoire avec un grand H et la continuité de l’histoire avec un petit h. La fin des hommes même et l’apparition de l’homme, unique nous disait on puisque l’humanité n’avait plus qu’un modèle et que celui-ci était le meilleur.

La domination du système d’exploitation occidental et américano-centrique s’affirma dans les années 90 et 2000 de façon absolument indiscutable. L’OTAN avant pris trop d’avance technologique sur le plan militaire, et l’Amérique trop d’avance sur le contrôle des flux financiers globaux.

La construction européenne, de son coté, au cours des deux premières décennies du siècle, paracheva le rattachement de l’Europe de l’Ouest, puis du centre, puis de l’est à ce système d’exploitation; ses lignes de codes civilisationnelles, militaires, politiques, financières arrivèrent même jusqu’à Kiev et amenèrent la guerre aux frontières russes, et dans le monde russe de l’ancienne Ukraine.

Certes il y a eu des “moments” qui ont semblé allait à l’encontre du courant, comme l’incroyable printemps de Crimée en 2014 et la victoire russe en Syrie de 2017, des “moments” qui pouvaient laisser penser qu’il pouvait s’agir des prémices d’un nouvel ordre stratégique mondial.

Et puis le 24 février 2022.

Beaucoup (presque tous?) pensaient que ce scénario était improbable,voire impossible. Beaucoup pensait que cela resterait un abcès local, beaucoup se sont dit que ça serait finit rapidement. Nous nous somme tous trompés. La dimension tectonique, systémique, de l’opération Z était telle, que personne ne pouvait sans doute s’en rendre bien compte sur le moment. Un an plus tard, les observateurs avertis commencent sans doute à peine a envisager sa réelle dimension tectonique.

Bien sur pour la Russie, la guerre contre le monde russe a commencé il y a prés de 9 ans, en 2014.
Mais depuis février 2022, cette guerre n’est plus “quelque part en périphérie de la Russie“, la guerre s’est déplacée au sein de la conscience de chaque russe, de chaque habitant du monde russe.

L’Opération Z a plié la conscience des russes, comme les consommateurs d’épice de Dune, plient l’espace temps avec leur esprit.
Le “quelque part” est devenu “c’est chez nous”.
La guerre contre la Russie et le monde russe est devenu la guerre de tous.
Les slogans “Nous” (Мы) et “ensembles” (Вместе) ne sont pas un hasard.

Bien sur, au sein du système d’exploitation Occidental, des anti-virusses puissant fonctionnent activement, qui ont pour fonction de ne pas permettre aux sociétés occidentales et européennes d’avoir accès à un quelconque scénario non issu du système occidental et surtout pas au narratif russe et sa vérité historique.

Malheureusement, s’il y a du reste bien une bataille perdue, pour la Russie, contre l’Occident, c’est celle de l’information.

L’Opération Z a initié une incroyable, et impensable accélération historique, qui est une inversion symétrique de celle que le monde a connu à partir de 1991 avec le puissant flux occidental. L’opération Z a, et aura, l’effet inverse : elle entraînera un puissant reflux de l’influence du système d’exploitation Occidental, et donc de sa sphère d’influence.

La guerre préventive russe est devenue désormais un duel de civilisations.
Un duel d’écosystème et de système d’exploitation entre deux mondes, le monde russe et le monde occidental.
Plus aucun des deux centres de décisions ne peuvent reculer, le duel est existentiel.

L’affrontement de Moscou et Washington est terrible. Les batailles qui se déroulent sur le théâtre d’opérations sont terribles, les films de ces batailles montrent non seulement la dimension absolument hallucinante du conflit, avec ses dizaines de milliers de morts, ses milliers de tanks et autres véhicules militaires détruits, mais aussi par exemple le rôle croissant des drones et surtout, de terribles combats urbains ou de tranchées au corps à corps.

L’armée russe, malgré de terribles erreurs, va à l’encontre de l’histoire telle qu’elle était censée devoir se dérouler, qui devait amener à une configuration de l’espace monde, sans Russie, ou avec une Russie faible.
C’est précisément ce futur que la Russie refuse et, par le biais de l’opération Z, a décidé d’inverser le cours de l’histoire et reprendre son destin en main.

2022 a été une année stressante et difficile pour les russes, pour la Russie elle aura été celle de la survie à l’uppercut économique des sanctions.
Nul doute que 2023 ne soit pas plus simple, et même probablement plus difficile et stressante.

Mais les tendances de fond, tectoniques, initiées par le retour de l’histoire et ce colossal événement géopolitique sont désormais irréversibles. La Russie est prête à assumer la fin de son voyage vers l’ouest et entamer, au travers de la réunification historique du monde russe,”sa grande bifurcation”.

Une bifurcation morale et civilisationnelle totale.

Et ce pour très longtemps.

L’espérance de vie ré-augmente en RUSSIE après la pandémie de Covid

Apres la catastrophique chute de l’espérance de vie due au Covid la situation revient à une dynamique positive.

Les autorités russes envisageait une ré-augmentation de l’espérance de vie en 2022 à 72,3 ans et en 2023 à 72,9 ans et il semblerait que l’objectif soit atteint avec une hausse de l’espérance de vie en Russie sur 2022 qui atteint 72,6 ans.

Russie : le nombre de retraités diminue en 2022

Au 1er janvier 2023, 41,78 millions de retraités étaient inscrits au fonds Social de Russie (SFR). soit 0,6% et 232 000 personnes, de moins qu’un an plus tôt.

Déjà en 2021, le nombre de retraités inscrits au fonds Social de Russie avait diminué de 372.300 personnes.

En 2020, la réduction dans le contexte de la pandémie de coronavirus, avait atteint 569 000 personnes en un an.

Enfin en 2023, 7,9 millions de retraités travaillent soit 600.000 de moins qu’en 2021. C’est du reste le chiffre le plus faible depuis 2004, lorsqu’ils étaient 7,8 millions.

Le montant moyen de la retraite à la fin de l’année a augmenté de 14%, atteignant 20.600 roubles., la pension sociale — 12.100 roubles (augmentation de 18,9%) et les paiements d’invalidité —12.500 roubles. (13%).

L’écart entre les pensions moyennes des retraités qui travaillent et qui ne travaillent pas a également augmenté: en 2021, il s’élevait à 3.500 roubles. en faveur des chômeurs, en 2022-il atteint 5.000 roubles.

Source

Discours de Vladimir Poutine du 21 février 2023

Chers citoyens de Russie !

Avec l’allocution d’aujourd’hui, je prends la parole à un moment difficile – nous le savons tous très bien – un moment charnière pour notre pays, à une époque de changements cardinaux et irréversibles à travers le monde, les événements historiques les plus importants qui déterminent l’avenir de notre pays et nos citoyens, alors que chacun de nous a une énorme responsabilité.

Il y a un an, afin de protéger les personnes sur nos terres historiques, d’assurer la sécurité de notre pays, d’éliminer la menace posée par le régime néonazi qui a émergé en Ukraine après le coup d’État de 2014, il a été décidé de mener une Opération militaire.

Et étape par étape, avec soin et cohérence, nous résoudrons les tâches qui nous attendent.

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Quelque 50.000 russes ont déclaré une double nationalité en 2022

Selon les rapports statistiques ministériels en 2022, plus de 50 000 personnes ont demandé aux autorités territoriales du ministère de l’intérieur de la Russie de notifier la présence d’une autre nationalité ou d’un document sur le droit de résidence permanente dans un pays étranger, soit 4,6% de moins qu’en 2021.

La plupart des citoyens ont déclaré avoir des passeports d’Israël, d’Arménie, de Turquie, de Géorgie, d’Allemagne et d’Ukraine.

Source

Combien de russes ont abandonné la citoyenneté russe en 2022 ?

En 2022, 4.306 personnes ont abandonné la citoyenneté russe.

En 2021, ils étaient 4.055, en 2020, ils étaient 3.877 et en 2019 , ils étaient 4.356.

Compte tenu du fait qu’en 2020-2021, en raison des exigences sanitaires et épidémiologiques, l’accueil des visiteurs dans les ambassades russes à l’étranger a été limité, il n’y a en réalité pas de changements particuliers dans la dynamique du nombre de demandes concernant la délivrance de demande de quitter la citoyenneté russe à l’étranger», selon le ministère des affaires Étrangères de Russie,

Concernant ces 4.306 abandons de nationalité, 4.266 ont été faits hors de Russie et 40 “en” Russie.

Source

Qui sont les étrangers qui ont pris la nationalité russe en 2022 ?

En 2022, quelques 690.000 citoyens étrangers ont obtenu la citoyenneté russe.

En 2021, ils étaient 735 000, contre 656 000 en 2020, 498 000 en 2019 et 269 000 en 2018.

La baisse sur la fin 2022 est plausiblement due à la mobilisation qui a du freiné certaines ardeurs 🙂

La plupart des nouveaux citoyens  sont des citoyens ukrainiens qui représentent près de 43% du nombre total de décisions d’acquisition de la citoyenneté — près de 297.000 et 6.882 de LDNR.

Les citoyens du Tadjikistan viennent en deuxième position avec 174.000 nouveaux citoyens,.

L’Arménie est en troisième place avec 45 000 naturalisations et viennent ensuite le Kazakhstan (42 000), l’Ouzbékistan (27 000) et l’Azerbaïdjan (23 000).

La principale différence de 2022 et 2021 est que le nombre d’ukrainiens ayant acquis la citoyenneté russe a diminué de 20%, passant de près de 376.000 à près de 297.000 personnes, tandis que le nombre de citoyens du Tadjikistan ayant la citoyenneté russe a  lui considérablement augmenté, passant de 103.000 en 2021 à 174.000 en 2022.

La plus forte baisse du nombre de demandes d’acquisition de  la citoyenneté russe a été observée parmi les ressortissants de la Biélorussie (15.000 en 2022 contre 24.000 en 2021), de la Géorgie (un peu plus de 3.000 en 2022 contre 5.000 en 2021), de la Moldavie (15.000 en 2022 contre près de 24.000 en 2021) et de la Turquie (988 en 2022 contre 1.388 en 2021).

Parmi les districts fédéraux, le chef de file dans le nombre de décisions sur l’octroi de la citoyenneté est devenu le District fédéral du Sud: là pour 2022, la citoyenneté ont reçu 257 000 personnes, dont 166 000 dans la région de Rostov, et 59 000 — en Crimée.

Un peu moins de 186 000 décisions d’attributions de nationalité ont été prises dans le District fédéral Central. Là, les leaders sont la région de Moscou et Moscou – avec 47.000 et 30.000 respectivement.

Près de 26 000 personnes ont reçu la citoyenneté russe à Saint-Pétersbourg et dans la région de Leningrad.

Viennent ensuite les régions de Kalouga (19.000), de Toula (15.000), de Belgorod (13.000) et de Voronej (10.000).

La délinquance et l’insécurité en Russie

En 2022, j’avais publié cette carte interactive de RIA NOVOSTI montrant les zones connaissant le plus de crimes en RUSSIE et aussi le classement des régions par criminalité

Une autre carte montre, ci dessous, les crimes identifiés par le FSB dans les régions de Russie en 2022, pour 100 mille habitants.

Comme on peut le voir, les zones les plus criminelles sont les péripheries du nord-ouest, le nord, le nord est et le sud est.

Ci-dessous la carte des sujets de la fédération de Russie.

Démographie de la Russie en 2022

Les résultats démographiques de l’année 2022 en Russie sont connus.

De 1991 à 2005 la démographie russe s’est effondrée, à cause de l’effondrement de l’URSS et des années 90, avec une baisse des naissances et une hausse des décès.

De 2005 à 2017 la démographie russe s’est redressée avec une hausse des naissances et une baisse des décès.

Et puis les naissances ont de nouveau diminuée, ainsi que la mortalité, jusqu’à l’épisode du Covid qui a vu une forte surmortalité sur 2020 et 2021.

La Russie voit maintenant les classes creuses des années 90 arriver en âge de se reproduire et donc au cours des 10 dernières années, le nombre de jeunes femmes âgées de 20 à 29 ans a diminué de près de 40%.

En 2022 le nombre de naissances est en baisse avec 1.306.162 naissances en 2022 contre 1.402.834 naissances en 2021 soit – 6.9%.
Un nombre de naissances aussi faible ne s’était pas vu depuis … 2001 lorsque la Russie avait connu 1.311.604 naissances,
Pour info le record de faible naissance de la Russie post soviétique est de 1.214.689 en 1999 et le record de forte naissance est de 1,942,683 naissances en 2014.

Les naissances baissent dans tous les sujets de la fédération de Russie sauf en Tchétchénie qui voit une hausse des naissances de 1,6%.
A noter qu’en banlieue de Moscou, la baisse n’est que de 0,3%.

Les endroits ou la natalité baisse le plus :
– La république de Carélie : -14,5%
– Oblast de Pskov : -13,8%
– Oblast de Ryazan : -13,2%
– La république de Mari El : -12,1%
– Komi : -11,8%
– L’Oblast de Kirov : -11,7%
– La mordovie : -11,5%
– La Nénétsie : -11,4%
– Volgograd : -11,1%
– Oblast de Belgorod : -10,9%
– Oblast de Smolensk : -10,6%
– Oudmourtie : -10,6%
– Le Tatarstan : -10,,5%
– Oblast de Saratov : -10,5%
– Oblast de Vladimir : -10,1%

Le nombre de décès est aussi en baisse et atteint 1.905.778 contre 2.445.509 en 2021 soit – 22.1%.
Oui mais .. 2021 avait vu une colossale surmortalité à cause du Covid19.
2022 reste sur le plan des décès, au dessus de la norme et de la tendance, puisque la Russie a eu par exemple 1.800.683 décès en 2019.
En gros en 2022 on est revenu au niveau de 2015 (qui avait vu 1.908.541 décès).

Malgré une surmortalité de 1,2 millions de personnes sur 2020 et 2021, pas d’effet de moisson en Russie, tout comme en France ou en Angleterre du reste.
Curieux cette post pandémie Covid.

En 2022 le déclin naturel de la population est de 599.616 habitants contre 1.042.675 en 2021 mais 2021 avait vu une surmortalité Covid anormale.
Si on enléve le Covid, la Russie n’a pas connu une telle baisse naturelle de population depuis 2005.

Le Taux de fécondité est de 1,45 enfants par femme, contre 1.51 en 2021.

Lire mes articles sur la démographie russe et de la CEI.