En 1990, un million de moscovites dans les rues pour soutenir Eltsine et sortir, enfin et pour toujours, du Communisme.
Это 1990 год, в Москве вышел миллион человек за Ельцина, общий лозунг — «Борис, ты прав!»
En 1990, un million de moscovites dans les rues pour soutenir Eltsine et sortir, enfin et pour toujours, du Communisme.
Это 1990 год, в Москве вышел миллион человек за Ельцина, общий лозунг — «Борис, ты прав!»
Vous pouvez regarder l’émission ici
On en sait un peu plus sur les réseaux Navalny en Europe et en Occident et leurs rôles dans les événements de ces derniers mois.
Qu’est-ce qu’on y apprend ?
Que l’équipe de Navalny a tourné et monté le film le « palais de Poutine » dans des studios neufs et récemment inaugurés en novembre 2020, situés à Kirchzarten, en Forêt Noire, les « Black Forest Studios » dirigés par Sébastien Weiland, également fondateur de Kosmofilm.
Navalny et son équipe, une 20aine de personnes venues de Berlin, auraient répondu à une demande formulée à ces studios « neufs » d’une production américaine basee à Los Angeles (pas nommée et que Sébastien Weiland ne connaissait pas malgré son expérience de travail avec des stars d’Hollywood) à propos d’un « documentaire ».
Cela s’est fait dans le plus grand secret, puisque le maire du village lui-même n’aurait lui-même pas été informé.
Voir mes articles sur les Pussy-Riot
Qu’en conclure ?
Le dossier Navalny s’opacifie et clairement une source hors de Russie se dessine, pas en Allemagne uniquement, mais aux Etats-Unis. Peu importe s’il s’agit d’une action citoyenne et civique d’une star d’Hollywood qui voulait rendre justice (?) ou s’il s’agit d’une commande poussée par … Des services étrangers et ce via des prestataires privés et simplement « militants ».
Un peu de mal est fait et tous les regards russes pourraient se tourner vers l’Allemagne …
L’augmentation des tensions entre la Russie et l’Allemagne, dans le contexte de North-Stream 2, tomberait à point nommé pour certains, suivez mon regard.
D’ailleurs la diplomatie américaine continue sa pression diplomatique pour « exiger » (?) la libération d’Alexeï Navalny.
Imagine t’on si une obscure entreprise chinoise de production contactait des activistes américains pro-Trump, via une entreprise de production « indépendante » installée en Russie, pour publier des documentaires visant à dénoncer la corruption du Clan Biden ?
Comment réagirait la diplomatie américaine ?
Une chose est sûre : ces bruits de fonds “de l’étranger” ne jouent certainement pas en faveur d’Alexei Navalny …
Inconnu du grand public, Alexeï Navalny commencé sa carrière en politique comme conseiller du gouverneur de l’oblast de Kirov, Nikita Belych qui sera arrêté en 2016 et condamné à 8 ans de prison en 2018 pour un pot de vin de 400 000 euros.
Alexeï Navalny émerge sur la scène publique à la suite des manifestations de 2011 sur la place des maris (Bolotnaïa) qui font suite aux élections législatives de 2011.
Il faut dire que les quelques 60.000 russes qui sont là ce jour-là, sont entourés des vieux dinosaures de l’opposition russe qui n’ont en commun que de ne pas pouvoir rassembler plus de quelques pourcents lors des élections ou péniblement, ils arrivent à se présenter.
Navalny est jeune et au milieu des dinosaures, il émerge comme un visage neuf et se présente comme un lanceur d’alerte anti-corruption, ce qui évidement plait à tout le monde mais fait plutôt sourire les initiés qui savent que Navalny est tout sauf un saint.
En 2013 il connaît son heure de gloire lors de la campagne pour la mairie de Moscou ou en faisant une campagne de terrain efficace il profite du dégoût des moscovites las du Loujkovisme et sa calamiteuse gestion de la ville, et obtient 27% des voix au premier tour.
De facon surprenante, Navalny est alors immédiatement, malgré son passé de militant nationaliste et anti-immigration, devenu l’idole des journalistes étrangers, qui ont fait de lui le principal opposant à Poutine, un héros anti-corruption, un chevalier blanc face la dictature du Mord … Pardon du Kremlin et surtout l’ennemi numéro 1 du Tsar de Russie qui, du reste, le craindrait tellement qu’il refuserait toujours de citer son nom.
Navalny est de toute évidence l’homme que les occidentaux aimeraient voir à la tête de la Russie car, de toute évidence, il leur plaît car il leur est favorable. Il a le soutien des oligarques en exil, Khodorkovski en tête.
Navalny est aussi invincible, il ne va jamais en prison plus de 30 jours, il ne sort jamais de prison en mauvais état, il continue ses activités en vivant en Russie sans craintes et en 2020 il devient le premier homme non pas à marcher sur Mars mais que le FSB ne serait pas arrivé à assassiner, sur le territoire russe.
Exfiltré en Allemagne comme un oligarque pour y être soigné (chance que la grande majorité des russes n’ont pas) il se remet à une vitesse grand V d’un empoisonnement au Novichok (!) et, durant sa rapide convalescence, arrive sans l’aide des services secrets étrangers bien entendu à entrer en contact avec les agents du FSB ayant tenté de le tuer (!) dont l’un confessera tranquillement au téléphone en se faisant enregistrer …
Héroïque, il décide de rentrer en Russie pour continuer sa lutte contre le Mordor et Vladimir Poutine. Arrêté à son arrivée il est condamné à 30 jours de prison. Après son arrestation il sort une vidéo sur une prétendue révélation d’un « palais de Poutine » qui serait la confirmation du summum de la corruption du système russe actuel. Pour les francais et les journalistes qui ne font pas leur travail ça ressemblait à une révélation, pourtant il n’en est rien. Ce « palais », bâti par un Italien, date de 2007 et appartient officiellement depuis 2011 à un oligarque russe du sud de la Russie.
Cette vidéo, cumulée à l’arrestation « injuste » et « illégale » d’Alexeï Navalny devait être le catalyseur d’une grande journée de manifestation nationale ce samedi 23 janvier 2021. Certains commentateurs et observateurs pensaient même que cette journée allait être le point de départ d’une situation à la Biélorusse voir d’un Maïdan russe.
Et puis il y a le réel et les faits.
Pourquoi Navalny est-il en prison ?
Continue readingEn Russie l’âge moyen des députés à la Douma est aujourd’hui de 56 ans. Il y a 17 ans (en 2004), l’âge moyen des députés était de 49 ans.
L’âge moyen de la population russe est de 40 ans.
Les députés du Parti libéral démocrate sont les plus âgés de la Douma (58 ans) et ceux du Parti communiste de la Fédération de Russie – les plus jeunes (55 ans).
Les députés de la Russie unie et de Russie Juste sont respectivement 56 et 57 ans.
Seuls 15% des députés sont plus âgés que le président Poutine et 25% ont l’âge de ses enfants.
Source : ДЕМОГРАФИЯ УПАЛА (Телеграм)
A titre comparatif l’âge moyen des députés en France est de 51 ans, les plus jeunes sont au sein de la majorité présidentielle (LREM) : 46,5 ans et les plus vieux au sein des groupes de gauche régionalistes (56,1 ans) et socialistes (53,9 ans).
L’âge moyen de la population francaise est de 42 ans.
Ekaterina Kopylova, bonjour, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?
– Bonjour. Je suis spécialiste en droit pénal international, je prépare ma thèse de doctorat sur la base du MGIMO dont je suis diplômée. Profession oblige, je vis actuellement aux Pays-Bas.
– Depuis le 18 mars dernier la Crimée fait partie de la Russie. Quel est le plus majeur défi que cette adhésion ait posé pour les juristes russes?
– Le Traité d’adhésion laisse jusqu’au 1 janvier 2015 pour la mise en place en Crimée et à Sebastopol du système légal russe et, quant aux lois et règlements, ils sont entrés en vigueur le jour même de la signature. Concrètement cela veut dire que depuis le 18 mars les juristes de ce pays sont mobilisés pour créer ce qui ressemblerait à un schéma transitoire adéquat.
– Je présume qu’une partie de cette mobilisation vous concerne personnellement.
– En tant que pénaliste, je me pose la question de savoir comment va se dérouler l’introduction du Code pénal et du Code de la procédure pénale. L’un des piliers du droit pénal qui est, au fil du temps, aussi devenu l’un des droits de l’homme les plus ardemment défendus, est le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale. Cela veut dire que quelqu’en qui commet un crime doit obligatoirement être jugé conformément à la loi qui était en vigueur au moment de la commission. Et il s’agit non seulement de savoir si l’acte était criminalisé ou pas; la prescription, les défenses dont l’accusé pourrait exciper s’apprécient également à la lumière de la loi applicable au moment des faits.
Maintenant, il est clair que tous les crimes commis après le 18 mars vont être jugés selon les dispositions du Code pénal russe. Mais quid alors des crimes qui ont eu lieu avant, à l’époque où la loi ukrainienne était applicable?
– Est-ce un problème que d’appliquer la loi ukrainienne?
– D’un point de vue légal, non, ce n’en est pas un. Par contre, l’attitude des juges, du ministère public et du comité d’instruction pourrait se révéler problématique. C’est un lieu commun que la loi pénale est d’application strictement territoriale et que par conséquent un juge russe ne pourrait jamais appliquer une autre loi que la loi russe. C’est un malentendu qui subsiste, qui est profondément ancrés dans l’esprit de la plupart de nos juristes, alors même que ces mêmes juges n’ont aucun problème à appliquer une loi allemande ou vénézuélienne dans une affaire civile. Et pourtant le principe est le même.
– Connaissez-vous des exemples ici ou ailleurs qui ont donné lieu à une application de la loi pénale étrangère dans de pareilles circonstances?
– Après que l’Alsace et la Lorraine sont devenues françaises à l’issue de la Première guerre mondiale, les autorités françaises ont été confrontées à exactement le même défi. Ou plutôt leur défi était même plus important, étant donné que les lois allemandes et françaises à l’époque – et maintenant, j’imagine – divergeaient beaucoup plus que les lois russes et ukrainiennes. Deux décrets ont été adoptés en 1919 dont je conseillerais à nos législateurs de s’inspirer. Ils prévoyaient l’application de la loi allemande aux faits ayant eu lieu dans le territoire alsacien avant l’introduction des lois pénales françaises et prescrivaient que la peine la plus douce soit imposée aux condamnés entre la peine allemande et la peine française. Mais le plus formidable est que certaines dispositions pénales allemandes étaient maintenues en vigueur même après que les lois pénale et d’instruction criminelle, comme l’on disait à l’époque, françaises avaient été introduites! C’est juste pour dire que deux systèmes de droit pénal peuvent parfaitement coexister dans le cadre d’un État.
– Qu’est-ce qu’il a d’aussi particulier, ce précédent, pour que vous appeliez les autorités russes à en prendre exemple?
– L’une des raisons pour lesquelles je fais sa promotion est qu’il a été élaboré en tenant compte des échecs précédents. En tout cas c’est ce que prétend le commissaire général de la République dans un rapport qui accompagne l’un des décrets.
– Y a-t-il d’autres exemples?
– Il y en a plein, en fait, vu que ce n’est pas les changements de souveraineté sur un territoire qui manquent dans l’histoire de l’humanité. On est habitué à parler de la réunification de l’Allemagne. Mais légalement parlant, qu’est-ce que c’était? C’était une disparition de l’Etat est-allemand et une adhésion simultanée du territoire sur lequel il avait autrefois été souverain à la République fédérale. Une situation assez comparable à ce qui c’est passé avec la Crimée après qu’elle a déclaré son indépendance de l’Ukraine. Les allemands aussi ont opté pour l’application de la loi pénale est-allemande aux faits qui y avaient été commis avant la réunification. La loi d’un État qui entre temps avait cessé d’exister!
– Supposons qu’il soit décidé c’est le Code pénal ukrainien qui va s’appliquer aux faits ayant eu lieu avant le 18 mars dernier. A l’heure où nous parlons il y a peut être des instructions ouvertes pour atteintes au système budgétaire de l’État – ukrainien, corruption d’agents publics – ukrainiens. Que devrait-il en advenir?
– C’est, d’après moi, le sujet le plus compliqué. Normalement, la justice russe n’a pas intérêt à poursuivre les personnes qui commettent des crimes contre les intérêts d’un État étranger. Par exemple, un agent consulaire, qui dans son consulat à Moscou aurait bradé des visas contre de l’argent, n’aurait pas été poursuivis pour corruption en Russie avant 2011 parce que ce sont les intérêts publics de la France qui auraient été attaquées (après 2011 la corruption d’agents publics étrangers a été spécialement criminalisée). Il en va de même pour les crimes contre la sûreté de l’État, le budget, etc. Je crois que dans le cas dont nous parlons il faut faire une distinction entre les crimes dont l’objet est à ce point indissociable de la souveraineté ukrainienne qu’ils doivent tout simplement être excusés et les autres, je pense, notamment à la corruption ou crimes fiscaux qui pourraient toujours être poursuivis. C’est la prévention que je vise ici en premier lieu, mais un petit bonus serait que ce genre de crimes est généralement puni d’une amende qui serait versée au budget russe.
– Comment les peines ukrainiennes vont-elles être exécutées?
– Là encore j’en appèlerais au précédent alsacien. Les Français ont dessiné un tableau de correspondance des peines. C’étaient donc les peines allemandes qui étaient prononcées, à condition d’être plus douces que les peines françaises, mais dans leur équivalent français. Par exemple, un ‘haft’, qui est le seul mot allemand que je puisse prononcer, équivalaient à un emprisonnement de police de un jour à six semaines. On pourrait faire la même chose avec les peines russes et ukrainiennes. Cela ne devrait pas être trop compliqué puisqu’elle correspondent parfaitement. La confiscation, inconnu du droit pénal russe, est une peine complémentaire et pourrait, à mon avis, être omise du tableau.
– Quelles autres dispositions suggèreriez-vous d’examiner?
– J’insisterais sur une disposition en particulier. Les citoyens russes ne peuvent pas être extradés sur la requête d’un État étranger pour y être jugés, notre Constitution ne le permet pas. Mais il n’est pas totalement clair si un citoyen russe naturalisé peut être extradé pour des actes qu’il aurait commis avant sa naturalisation. Les pratiques des États divergent sur ce point, certains, comme la Pologne, refusent d’extrader même les réfugiés n’ayant pas la nationalité polonaise. Les pays scandinaves étendent la clause de la non-extradition des nationaux aux personnes domiciliées sur leur territoire. Et le Luxembourg n’extrade pas ceux qui se sont intégrés avec succès dans la communauté nationale – fin de citation. Afin de protéger les intérêts des habitants de la Crimée et de Sébastopol devenus citoyens russes et de réaffirmer le principe de l’unité de la citoyenneté russe, je suggère qu’il soit pourvu dans la loi qu’ils ne seront pas extradés vers un État étranger pour des faits commis avant leur naturalisation.
L’article a été publié initialement sur le site de Voix de la Russie