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Russian federation sitrep by Patrick Amstrong (14/08/2010)

RUSSIAN FEDERATION WEEKLY SITREP – AUGUST 14, 2010 (link)

“This summer’s exceptional heat sparked hundreds of wildfires in Russia (map here). The response showed many deficiencies in organisation and law. The worst appears to be over now but satellites still show nearly 500 fires. There will be political casualties – possibly even including Moscow’s Mayor who was out of town until Monday. 
A number of news outlets are trying to spin this into yet another story of the imminent collapse of the “Putin system” – see, for example, the amusing exchange in which a French reporter tries to get Alexandre Latsa to spin it that way. (Google “Latsa dissonance” and go down ‘till you find it).” 

La Russie entre canicule climatique et agression médiatique

Vivre à Moscou est très plaisant, les saisons y sont prononcées, la ville est vibrante, très verte et c’est sans doute l’un des endroits au monde ou vos amis de l’étranger vous demandent le plus fréquemment si « tout va bien ». Prenons cette année 2010, lorsque j’ai affiché sur ma page Facebook les températures de cet hiver, mes amis se sont rués pour me demander comment survivre par un froid aussi polaire. Au printemps, les odieux attentats perpétrés dans le métro ont déclenché angoisses bien justifiées chez ces mêmes amis. Récemment, la semaine dernière, ils m’ont demandé si l’on pouvait “survivre” à Moscou avec ce cocktel de fumée et de grande chaleur. Je leur ai répondu que contrairement à ce que l’on pouvait lire sur le net, comme par exemple qu’il était impossible de passer plus de 72 heures d’affilée à Moscou, la vie ne s’était pas arrêtée, et que les Moscovites avaient continués à travailler, faire leur course et sortir, prenant leur mal en patience. Je ne pense pas avoir des amis particulièrement craintifs ou angoissés, mais des amis qui, comme beaucoup de gens de leur génération, surfent et lisent les synthèses d’actualité que Internet propose. Comment pourraient t-il dès lors être sereins ?


Au coeur de cette année croisée, la presse francaise s’est en effet relativement “emporté” sur l’analyse des évènements difficiles que la Russie traverse. La seule lecture des titres des articles ne donnaient pas il est vrai une impression très positive de la situation en Russie si l’on en juge à ces quelques exemples pris au hasard: “Armageddon”, “Tchernobyl”, “Enfer”, “Danger nucléaire”, “Le pouvoir incapable de faire face” etc etc.

Hormis avoir ajouté de l’huile sur le feu (ce que le journaliste Hugo Natowitcz a parfaitement bien expliqué dans cet article : «  Offensive contre un pays en flammes »), la presse n’a au final pas été fichue d’informer objectivement les francais sur la réalité des évenements. Normal, son objectif n’était visiblement pas celui la, a en juger par l’obsession hystérique de certains correspondants (prenons l’exemple de la journaliste de France 2 qui m’a contacté) à vouloir à tout prix démontrer une hypothétique responsabilité du pouvoir Russe et notamment une « faille du système Poutine ». L’argument massue de « nos amis les journalistes » : la réforme du code forestier de 2006, voulue par Poutine, qui supprimait le système fédéral centralisé de « prévention et gestion des incendies » (et les 70.000 postes de gardes forestiers liés) pour déléguer aux autorités régionales la gestion de leurs espaces verts, et donc également leur protection.  On ne peut qu’être à moitié surpris que ceux qui furent les premiers à dénoncer la re-centralisation du pouvoir Russe dans les premières années du règne Poutine (dénoncée à l’époque comme quasi-totalitaire), soient aujourd’hui également les premiers à dénoncer les très hypothétiques effets pervers de cette même décentralisation qu’ils ont pourtant continuellement défendus.

Trève de plaisanteries, tentons d’être un tout petit peu objectif, à l’inverse de certains, qui se sont permis dans un excès de chauvinisme mal venu de comparer le système Francais de gestion et protection des incendies au système Russe, en pointant du doigt que la Russie ne comprend que 22.000 pompiers, soit deux fois moins que la France alors que le pays est 26 fois plus étendu. Pourtant comment comparer l’incomparable ? 

La Russie s’étend sur plus de 17 millions de km². Son immense ceinture forestière Russe s’étend elle sur une surface totale de 8 millions de km² (45% de la surface du pays), ce qui fait de la Russie le pays du monde ayant la plus grande surface boisé, devant l’Amérique, le Brésil ou le Canada. Une grande partie de cet espace boisé est composée de résineux, et de forêts dites “sauvages”, c’est-à-dire non entretenues. Au cœur de ces forêts, de nombreux villages de maisons en bois, parfois sans lac à proximité, et sans eau courantes, ont été construits, souvent de façon anarchiques, et cela dès les années 1980. Le grand éparpillement de ces « maisons » et « villages » rend très difficile leur protection.

La France en comparaison s’étend sur 650.000 km² et les forêts (très entretenues) sur 150.000 km/² (soit 23% de la surface du pays). Le nombre de pompiers professionels y est de 51.000 soit un pompier professionnel pour 3 km² de forêt. Autre comparaison, aux Etats-Unis d’Amérique, les forêts occupent 780.000 km² sur 9.800.000 km² soit 8% de la surface du pays. Le nombre de pompiers professionels y est de 321.700 soit un pompier professionnel pour 2,4 km² de forêt.

Un équivalent Franco-Américain en russie signifierait tout simplement 2.500.000 pompiers, soit presque 3% de la population adulte du pays (les 16-64 ans étant 96 millions en 2009). On comprend bien le ridicule d’un tel argument.

Et pourtant, malgré cela, les incendies n’épargnent pas la France ni l’Amérique. En France chaque année brûlent en moyenne 30.000 hectares, soit 0,05% de la surface du pays. Aux états-unis, chaque année, les flammes emportent 1.740.000 hectares soit 0,18% du territoire. En 1991 par exemple l’incendie d’Oakland Hills avait détruit 2.900 maisons et tués 25 personnes, l’incendie de Cedar en 2003 avait lui détruit 4.847 maisons (source et source). En 2007 et 2008, rien qu’en Californie, plus de 800.000 hectares ont brulés.

A titre indicatif, en Russie depuis le début de ces incendies, 28.000 foyers d’incendies ont brûlés près de 850.000 hectares, 3.000 personnes ont perdu leurs logements et 52 seraient mortes. Cela correspond à une surface de 8.500 km², soit 0,05% de la surface du pays. A comparer aux chiffres fournis ci-dessus. On se demande au vu de ces chiffres les justifications des critiques excessives contre le pouvoir Russe, personne ne critiquant le pouvoir Américain, démocrate ou républicain, lorsque chaque année, l’Amérique est tragiquement en proie aux flammes.

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Plus grave, et bien plus important qu’une simple démonstration statistique, le même scénario se répète dans le traitement des « victimes » de ces incendies. Les gens dont les maisons ont brulées n’intèressent finalement que les médias Francais que lorsque ceux-ci « crient » sur Poutine ou se « plaignent » du pouvoir. L’express a par exemple titré : « un village tient tête à Poutine » , en utilisant cette vidéo montrant des femmes dont les maisons avaient brûlée parler virulement au premier ministre. Comment ne pas comprendre le désespoir de ces femmes qui ont tout perdu ? Comment aurait t-elles pues être calme ? Pourquoi néanmoins en tirer des conclusions hâtives qui seraient que « elles incrimineraient Vladimir Poutine » alors qu’une simple écoute de la vidéo montre que ce n’est pas le cas ? Serait ce pour influencer les lecteurs non Russophones ?

Reprenant la même source, la tribune de Genève affirmait le 03 aout 2010, par la voix de son « pigiste » du moment, Frédéric Lavoie que « Poutine était dépassé par les incendies », rien que ca. L’article décrivait une situation catastrophique, précédant une éventuelle fin du monde et en portant bien plus d’intêret à la responsabilité d’un Poutine soi disant dépassé qu’aux victimes Russes. Pour le quotidien régional Alsacien, Poutine est « otage de son système »..

Je le répète, l’obsession poutinophobe qui a frappé nombre de correspondants de presse ne me semble pouvoir se justifier que par l’excès de CO2 respiré, et se traduire par l’adage suivant : « La Russie se calcine, c’est la faute à Poutine”, “Je suis tombé par terre/C’est la faute à Voltaire.. »

Les exemples sont légions, les victimes qui intéressent nos « amis les journalistes » seraient donc principalement les victimes urbaines de la canicule. Sans chiffres réels, mais en se basant sur des « on dits », la presse Francaise n’a pas manqué de rappeler que la mortalité pour les mois de juin et surtout juillet devrait être plus deux fois plus élevée que la normale. Pour ma part j’attends les chiffres officiels et ne serait pas surpris d’une hausse de la mortalité des personnes agés, surmortalité qui, si nous envisageons la situation d’un point de vue statistique, « améliorera » la baisse de de la mortalité dans les prochains mois. Je rappelle néanmoins que cette même presse Francaise s’est fait bien plus discrète quand au décès de 15.000 personnes en 2003 en France, et pour voir plus large, se fait encore plus discrète quand au fulgurant rétablissement démographique que la Russie connait depuis 2005.

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L’obsession à dénoncer le « culte du silence », « les vieux démons » est perceptible dans nombre d’articles de la presse soit disant spécialisée ou régionale. Si l’on lit avec beaucoup d’attention la majorité des articles, on s’apercoit que la propagande n’est pas la ou elle est montrée du doigt. La « voix du nord » a par exemple trouvé des Français de Russie, visiblement non Russophones, qui affirment que l’ambiance de fin du monde à Moscou était accrue car je cite « En Russie, il n’y a pas d’infographies ni de cartes détaillées. Le pouvoir refuse de communiquer ». Enormité parmie les énormités, il suffit de voir la page d’acceuil du site Yandex, ou bien alors sur le site de l’agence ria novosti en 9 langues pour trouver les fameuses cartes interactives et détaillées qui « soi disant » manquent.

Un autre exemple, le Figaro le 10 08 2010 publiait un article signé Yves Myserey pour nous expliquer que la vague de chaleur qui frappait Moscou était la plus forte depuis « 1000 ans » ! Rien que ca ! Un rappel millénariste et ésotérique effrayant, si le pigiste enfermé dans son petit bureau Parisien n’avait pas confondu le Mexique et la Russie en nous présentant en image pour illustrer son article des citoyens en grands chapeaux blancs. Non il ne s’agit pas de touristes Mexicains à Moscou, mais de .. Grévistes de la faim de Kabardino Balkarie qui protestent contre une loi fédérale pour portéger leur identié locale, bref rien à voir avec les incendies ! On ne peut que rester ébahi devant le choix du Figaro d’illustrer la canicule à Moscou avec une image de militants identitaires, grévistes de la faim. Quand à une vague de chaleur « jamais vue depuis 1000 ans », une simple recherche sur internet nous prouve le contraire, source en Russe la et en anglais ici.

Enfin les Français se sont fait forts de dénoncer le silence terrible des autorités Russes sur les incendies dans les zones radioactives, autour des centres nucléaires, ou de retraitement des déchêts, mais également celles contaminées par tchernobyl, à la frontière Ukrainienne. Je me demande quel silence parle t-on, alors que l’agence RIA Novosti, agence d’état, propose sur sa page en « anglais » une carte interactive des « émanations  radioactives ».

Mais visiblement, au pays de la presse francaise de 2010,  on a rien à envier à la Pravda. Mauvaise foi ou incompétence ?

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Loin des mensonges, de la propagande et de la mauvaise foi, ou en est t-on objectivement aujourd’hui sur le front des incendies, de l’effondrement de popularité qui attend Poutine et Medvedev et enfin de l’alerte rouge sur la production de blé qui guette la Russie ?

Selon le ministère russe des Situations d’urgence, 27.724 foyers d’incendies naturels d’une superficie totale de 856.903 ha sont apparus en Russie depuis le début de l’été, y compris 1.133 feux de tourbières sur une superficie de 2.051 ha. En ce 19 aout 2010 les incendies ont été réduits à a peu près 20.000 hectares. Oui la Russie aurait pu « empêcher » une grande partie de ces incendies, mais en premier lieu via les « citoyens » qui doivent s’approprier des comportements écologiques, essentiels. Oui il faut que les Russes « cessent » de laisser trainer leur déchêts lors des pic-nics, les milliers de bouteilles en verre abandonnées ayant eu un effet loupe, déclencheur d’un très grand nombre, si ce n’est malheureusement sans doute de la majorité des incendies.

Non l’effondrement de popularité n’est pas arrivé, au contraire les côtes de popularité du président et du premier ministre remontent passant de 53% en juin à 57% en aout pour Dimitri Medvedev et de 61% à 64% sur la même période pour Vladimir Poutine. Des côtes de popularité qui ferait envie à tous les leaders Occidentaux à la sortie d’une telle crise, quoi qu’en pensent nos « amis les journalistes » trop habitués à écouter les « spécialistes » de Carnégie et pas assez le peuple Russe.

Non, la Russie ne subira pas une explosion des prix qui entrainera une révolution sociale qui entrainera la destitution de Poutine, la crise du blé que va connaitre la Russie n’aura que des effets minimes, et l’embargo à le soutien des producteurs locaux.

Non, chers amis journalistes, contrairement à ce que vous avez pu écrire, aucune « censure » comme vous en parlez n’a eu lien, les commentaires des gens « ulcérés » par la situation ont été publiés, comme vous pouvez le voir ici ou la. A noter d’ailleurs l’échange publié sur internet entre un Vladimir Poutine plein d’humour et Aleksey Venediktov, rédacteur en chef de la radio « écho de Moscou ».

Non Poutine n’a pas passé ces 3 dernières semaines à allumer des incendies la nuit pour les éteindre la journée en jouant au « canadair » et afin de passer à la télévision, puisque il a pris le sens tragique des évenements en comparant les incendies à : « la Seconde Guerre Mondiale,  l’invasion des Petchenègues, des Cumans et des chevaliers qui ont déchiré la Russie »

Vladimir Poutine a d’autant plus de raisons d’être concerné par de tels évènements que en 1996 c’est sa propre Dacha qui a brûlé. Enfin, vous avez omis « amis journalistes Francais » de parler des remerciements de Vladimir Poutine envers les pompiers étrangers, notamment les sapeurs Français, surnommés « escadron Normandie Niemen ».

Non, la centralisation politique, que vous avez sans cesse décriée comme étant Fascisante avait des raisons d’être, comme le rappellait Izvestia à la lumière de ces incendies: « Скорее всего к централизованной системе придется вернуться. Слишком дорогой ценой дается нам победа над огнем »…  Mais sans doute faut-il un traducteur pour comprendre ce qui est écrit .. En attendant, les reconstructions sont lancées, et les nouveaux logements doivent être prêts avant le 1ier novembre. La surface des habitations sera de 100m², à raison de 30.000 roubles (750 eurs) par mètre carré (source).

Alexandre Latsa, Moscou, 18 aout 2010

Les Européens ne nous comprennent pas

Le Premier ministre de la République d’Abkhazie répond aux questions de Laurent Vinatier pour RealpolitikTV :

” L’Abkhazie n’entend nullement ne rester orientée que vers la Russie. Nous voulons construire une politique étrangère multidirectionnelle. C’est une priorité stratégique que nous envisageons en trois temps, à court, moyen et long terme. A court terme, il s’agit essentiellement de se rapprocher de la Biélorussie. A moyen terme,  il faudra construire un partenariat privilégié avec la Turquie, certains Etats du Moyen-orient et d’Amérique latine, c’est-à-dire, à l’exception du voisin turc, la plupart des pays indépendants de l’OTAN. Enfin, à long terme, évidemment, c’est vers l’Union européenne qu’il sera nécessaire de se tourner”.

“A l’heure actuelle, les relations entre l’Abkhazie et les pays européens, sont très difficiles. Ceux-là ne veulent pas reconnaître la réalité ; ils ne portent pas un regard objectif sur la situation dans le Caucase et sur l’Abkhazie en particulier. Ils pratiquent une politique à double standard, en maintenant des positions fermes et absurdes telles que l’affirmation de « ne jamais reconnaître l’indépendance de l’Abkhazie ». Pourtant pour le Kosovo, cela n’a pas posé de problème ! L’intégrité territoriale de la Serbie n’a pas été un obstacle. Pourquoi ce principe devrait-il primer pour la Géorgie, à notre désavantage ?”

” Il faut que les Européens comprennent que l’intégrité territoriale de la Géorgie est une illusion depuis 15 ans maintenant. En fait ils défendent une conception très arrièrée de la Géorgie, la conception stalinienne, qui a pris forme en 1931, lorsque le maître de l’Union Soviétique a décidé de faire de la Géorgie, ce qu’Andreï Sakharov a appelé un « petit empire », façonné sur le modèle de l’URSS. Les Abkhazes à cette époque avaient déjà violemment réagi avant d’être écrasés. L’Europe au fond veut et promeut la Géorgie de Staline. Ils ne nous comprennent pas ! C’est une erreur historique. Il est erroné de croire que l’Abkhazie n’a pas ses propres intérêts et qu’elle est de toute façon manipulée par la Russie”.

“La Géorgie a constamment refusé les compromis. La seule option qu’elle a considérée est celle de la force. A ce titre, il est désormais impossible pour les Géorgiens et les Abkhazes de vivre ensemble. Historiquement, la Géorgie n’a pas le droit de prétendre à l’Abkhazie. Par ses actions et politiques au 20ème siècle, elle a également perdu toute légitimité à garder en son sein le territoire abkhaze. C’est pourquoi en août 2008, la Russie n’a eu d’autres choix que de garantir la sécurité de l’Abkhazie et de reconnaître son indépendance”.
” Sur les plans économique et social, de même, les investissements en provenance de Russie augmentent rapidement. Parmi eux, certaines personnalités influentes de Moscou, à l’instant d’Iouri Loujkov, le maire de la ville ou Konstantin Zatouline, qui depuis les années 90 s’occupent des relations avec les anciens satellites soviétiques, n’hésitent pas à mobiliser des sommes importantes”.

” L’un de nos objectifs stratégiques à court terme est d’ouvrir des voies de communication directe par la mer et par les airs avec la Turquie. Actuellement, 60% de nos échanges se font avec la Russie, 30% avec la Turquie et 10% avec la Roumanie et la Bulgarie.”

“Il semble que la Turquie souhaite nous rapprocher de la Géorgie. Elle a en tête, je crois, un rôle de médiateur entre Tbilissi et nous. Si cela doit nous éloigner de la Russie, ce n’est pas un bon calcul. La Russie est évidemment notre partenaire privilégié mais nous souhaitons comme je l’ai dit, développer d’autres partenariats privilégiés en toute souveraineté. Donc, la Turquie a tout intérêt à soutenir notre indépendance, ni Géorgie, ni Russie, mais l’Abkhazie indépendante. Ainsi elle remplirait ses objectifs dans le Caucase Sud. Nous ne demandons même pas dans l’immédiat de reconnaissance officiellement mais un engagement concret avec nous. Cela renforcerait clairement le rôle et l’influence de la Turquie dans la région”.

“Nous regardons aussi du côté iranien, complètement indépendant en l’occurrence des Américains. L’Iran est un acteur important dans le Caucase. Après le Moyen-Orient, c’est l’espace stratégique qu’il entend investir. Au début de 2009 ainsi une délégation iranienne a été accueillie à Soukhoum”.
” Mais c’est l’Europe qui ne répond pas à nos appels. Les Européens refusent des visas aux Abkhazes, contre toute logique et au détriment de notre jeunesse qui souhaite recevoir une éducation internationale. Concernant les Etats-Unis, jusqu’à l’année dernière, il n’était même pas envisageable de même penser à une quelconque action. Nous plaçons certains espoirs en Obama, qui semble vouloir changer d’optique sur la Géorgie, mais cela ne signifie nullement qu’il s’intéresse davantage à nous.”

“L’Abkhazie est sans doute l’un des Etats les plus démocratiques du Caucase. La presse est libre ; les partis sont indépendants. L’élection présidentielle en 2004 en a donné un exemple significatif. Celle de décembre 2009 n’a pas dérogé à la règle”.

“La société abkhaze est très politisée. Il est vrai qu’il existe en son sein une tendance assez nationaliste, qui craint qu’en ouvrant trop le pays, y compris aux Russes, les Abkhazes perdent leur identité. Compte tenu des menaces récurrentes d’assimilation et du problème démographique actuel, cette posture gagne en popularité”.

La suite sur REALPOLITIK

Vox Populi : attitude envers les migrants

 

Cet article fait partie du projet Vox POPULI

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Quelle est votre attitude sur le fait que les travailleurs d’ex URSS soient sur les marchés en Russie

 

27% des Russes avaient une attitude positive à l’égard des travailleurs d’URSS en 2000, ils ne sont plus que 21% en 2008.
38% des Russes avaient une attitude négative à l’égard de ces travailleurs en 2000, ils ne sont plus que 29% en 2008.
 
 
Quelle devrait être l’attitude du gouvernement à leur égard ?

 

Le taux de Russes qui pensent que le gouvernement devrait réduire l’afflux de migrants augmente : il était de 45% en 2002 et 52% en 2008.
Le taux de Russes qui pensent que le gouvernement ne devrait réduire l’afflux de migrants baisse : il était de 44% en 2002 et 35% en 2008.
 
 
Quel devrait être l’attitude du gouvernement à l’égard des immigrés clandestins ?

 

Seuls 25% des Russes pensent que le gouvernement devrait leur fournir les moyens d’une vie normale et leur faire respecter la loi et payer les taxes, et 54% que ils devraient être expulsés.

Courrier de Russie et démographie ..

Le 14 mai 2010 Sergei Vasin interrogé par le Courrier de Russie nous disait ceci :
…On peut présager que la population russe diminuera, au cours des dix années à venir, d’environ un million par an“.

Pas de chance pour Serguei mais heureusement pour la Russie cela ne risque pas d’arriver, et cela n’est d’ailleurs jamais arrivé !
En 100 ans, de 1897 à 1997, la population Russe est passé de 67,5 millions à 147 millions d’habitants soit une augmentation de 79.5 millions d’habitants, c’est à dire une moyenne de 795.000 habitants / an. La hausse a même été plus forte (1.000.0000 de nouveaux citoyens / an) dans la période 1983 à 1989, soit pendant l’apogée de l’URSS.

En 12 ans, de 1997 à 2009, la population Russe est passé de 148,3 millions à 141,9 millions, soit une baisse de 6,4 millions en 12 ans, ce qui donne une moyenne de 530.000 habitants / an. La baisse maximale a été durant l’année 2005 ou entre le 1ier janvier 2005 et le 1ier janvier 2006, la baisse a été de 800.000 habitants (780.000 en fait).

Qu’en est t-il de 2011 à 2020 ? Comme je l’ai déjà mentionné, 3 scénarios existent pour la période 2010 à 2020, consultables ici

Selon une prévision “basse”, la population devrait atteindre 141.760.000 habitants en 2011 et de 137.015.000 habitants en 2020, soit une baisse de 488.500 habitants / an sur 10 ans. Ce scénario signifierait que la population baisserait cette année 2010 de 140.000 habitants (la population au 1ier janvier 2010 étant de 141.900.000 habitants).
Hors les 6 premiers mois de l’année 2010 laissent plutôt penser que la tendance est à la hausse, plausiblement de 100.000 habitants cette année 2010.

Selon une prévision “moyenne”, la population devrait atteindre 141.908.000 en 2020 contre 141.996.000 habitants 2011, soit une stagnation de la population sur 10 ans.

Selon une prévision “haute”  la population devrait atteindre 145.307.000 habitants en 2020 contre 142.121.500 en 2011. Cette option signifierait une hausse de population de 290.000 habitants / an.

On est donc très loin de la perte de “un million” par an pronostiquée par Sergei Vasin.

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De la presse étrangère et du traitement des incendies en Russie

Une première analyse censée que vous pouvez lire “ici
Je le reproduis tant ce texte est un “petit chef d’oeuvre”, à mettre en rapport avec les obsessions au CO2 des correspondantes de France 2 sur l’hypothétique et rêvé échec du système Poutine ..

Offensive médiatique contre un pays en flammes

« Faillite du système Poutine », « système à bout de souffle », « failles de la verticale du pouvoir »… A croire que les feux de forêt qui ont fait 52 morts directes et plongé la Russie dans une profonde détresse étaient moins un événement tragique que la confirmation d’une analyse politique réchauffée : l’infâme système politique russe doit tomber. La première faille, mille fois détectée, annonçant l’écroulement tant attendu de l’édifice de tout un pays.

A n’en pas douter, la conclusion des analyses était trouvée d’avance : il fallait coûte que coûte illustrer l’illusion sans avenir du système Poutine. En ce mois d’août 2010, les journalistes en poste à Moscou avaient fort à faire pour combler le vide médiatique laissé par le départ en vacances de notre cher président et l’absence de ses assauts populistes.
Alors on a dégainé la grosse artillerie. Là où les différences de pensée entre les journaux s’étaient déjà sérieusement estompées, la spécificité de l’article ayant peu à peu été grignotée par la dépêche AFP, on s’est retrouvé face à une masse homogène et consensuelle de papiers dont les extrapolations politiques primaient sur le factuel, et le sensationnel sur la détresse humaine, tout bonnement niée. Est-ce ce manque total de compassion qui doit rapprocher les Russes de l’occident ?
Le Monde, qui invoque implicitement l’image de Sarkozy en parlant de l’ »hyper-premier ministre russe » (Poutine, pompier et pyromane) aurait beaucoup gagné à aller jusqu’au bout de sa comparaison. Aurait-on eu idée d’imputer la canicule de 2003 (surmortalité de 15.000 personnes rien qu’en France) ou la tempête Xynthia (53 victimes dans l’hexagone principalement en raison de la construction dans des zones inondables) exclusivement à la faillite du « système Sarko » ? A plus forte raison quand on lit que le phénomène russe est « beaucoup plus intense » (Météo France) que la canicule meurtrière subie par la France il y a sept ans ? Une catastrophe naturelle n’est-elle pas automatiquement le révélateur des faiblesses de l’édifice humain, toujours fragile face à la nature ?
Qu’il s’agisse d’incendies en Californie ou en Russie, d’inondations en Chine ou de glissements de terrain en Allemagne, la société est sans cesse prise dans une dialectique avec la nature, la seconde révélant les failles de la première. On ne saurait en blâmer la Russie plus qu’un autre pays.
Malheur aux vaincus
Peut-être pour y avoir trop cru, nos intellectuels et leurs successeurs n’ont jamais pardonné la faillite de l’URSS. La chute angoissante d’un système dans lequel la plupart voulaient croire et le traumatisme qu’elle a généré sont loin d’avoir épuisé leurs conséquences. Mais le fait est là : s’il ne fait pas bon être vaincu, il est encore plus suspect d’avoir le toupet de se relever. De la voix de ses journalistes, la France jubilait en voyant la fière Russie « contrainte » d’accepter un aide internationale.


Joie aussi de jouer sur les associations hâtives en raison d’une « menace nucléaire » clairement gonflée afin de semer la panique: les experts étaient lâchés, nous allions être empoisonnés par le césium des Russes. Réminiscence tombant à point nommé de Tchernobyl, symbole la décrépitude de l’URSS.
Quel expatrié en Russie n’a pas eu droit à une centaine de coups de fil de ses amis et de sa famille, paniqués par les informations relayées par des médias nous dépeignant en train de tiédir dans une des morgues de la mégalopole russe ?
Les rédactions s’autorisent apparemment, quand elles ont affaire à la Russie, à laisser de côté les principes de rigueur et de précaution: on vend de la peur. Sans vouloir nier la réalité cruelle à laquelle fait face le peuple russe et les défauts inhérents à son système politique, on peut tout de même s’interroger sur l’insistance des médias à faire des malheurs de la Russie un fonds de commerce, en présentant le pays sous un jour le plus noir possible*.
De l’alcoolisme aux morgues peines à craquer, en passant par les réminiscences de Tchernobyl et l’image d’un régime autoritaire n’ayant qu’une obsession – cacher et mentir à ses concitoyens – la France recherche inlassablement, au nom d’une liberté de critiquer poussée jusqu’à l’absurde, une nouvelle faille dans un pays chancelant.
Crispés dans leur rôle de substitut de l’opposition russe, les journaux français ont oublié une chose: Internet, qui ne fait l’objet d’aucune censure en Russie, a concurrencé les médias traditionnels en les forçant à plus de transparence. Il ne se passe pas un jour sans que des scandales « remontent » dans la presse grâce aux internautes de plus en plus actifs et enclins à faire entendre leur voix.
Démocratie fragilisée, crispation autour de l’ »identité nationale », malaise grandissant: alors que la France sombre dans le soupçon, les charges contre la Russie s’intensifient. Cette dernière serait-elle l’exutoire de frustrations typiquement françaises?
* Tout effort d’objectivité ou de rééquilibrage étant automatiquement catalogué au chapitre « paranoïa pro-russe refusant de constater les défauts du pays »

L’aide étrangère en Russie contre les Incendies

Le Kremlin n’accepte toujours qu’au compte goutte l’aide Internationale
Dorothée Oliéric, journal de France2, mardi 10 août 2010 (source)


En fait c’est inexact, une brigade a été constituée (source), de près de 500 soldats, par sept pays de l’UE et six pays voisins de la Russie pour aider à combattre les incendies autour de Moscou, a annoncé mercredi la Commission européenne. Les autorités russes n’ont pas demandé l’aide de l’Union européenne et la constitution de cette brigade internationale a été réalisée à partir d’initiatives individuelles des gouvernements français, allemand, italien, bulgare, polonais, estonien et letton, a précisé la Commission.  

Ces 13 pays ont dépêché en Russie envoyé 471 soldats du feu et experts avec six avions, sept hélicoptères et d’autres équipements pour lutter contre les incendies.

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Au jour d’aujourd’hui soit le 12 aout 2010 le détail est le suivant :


– La Chine a offert : 4 000 000 USD (source)
– La Suisse a offert 470 000 USD (source)
– L’Estonie à offert 100.000 USD et du matériel (source)
– Les USA ont offert 55 000 USD (source)
A noter pour comparer avec l’aide Américaine que l’église orthodoxe Russe a déjà offert 315 000 USD (source) et que le président Medvedev à lui déboursé de sa poche près de 11.500 USD (source) pour les sinistré.*

– L’Arménie a envoyé 56 sapeur pompiers, 150 motopompes et 4 véhicules anti incendies et les Arméniens de Russie ont déjà collecté 250 000 USD de dons (source)
– La Biélorussie a envoyé 1 hélicoptère, 150 secouristes et 20 véhicules (source)
– L’ukraine a déjà envoyé 2 Antonovs et se dit prêt à envoyer 500 militaires (source)
– L’italie a envoyé 4 canadairs CL415 (source)
– La Bulgarie a envoyé 100 sapeur pompiers (source)
– La Turquie a envoyé 2 hélicoptères (source)
– L’Azerbaïdjan a envoyé des hélicoptères (source)
– Le Kazakhstan a envoyé des hélicoptères (source)
– La Lettonie a envoyé 12 sapeurs pompiers (source)
– La Lituanie a envoyé 24 pompiers quatre véhicules spécialisés, une station de pompage, 5.000  masques à gaz et 20 appareils respiratoires (source)
– La Grêce a proposé d’envoyer un cargo avec des sapeurs pompiers (source)


– La France à apporté sa pierre à l’édifice en founissant en fournissant un bombardier d’eau DASH 8, ainsi que trois experts de lutte contre les incendies (source).
L’Élysée affirme que la France avait proposé à la Russie de lui envoyer 120 hommes, 37 véhicules, 15 motopompes et un avion bombardier d’eau DASH mais cela ne s’est finalement pas fait .. Serait ce les pompiers de l’Ardenne ? (ici et la)


* Mise à jour du 14 aout 2010, l’aide Américaine se montera finalement à 4,5 millions de dollars (source)

Le journal de France2 et la "propagande"

Extrait du journal de france2 du mardi 10 aout 2010, juste avant l’intervention de Dorothée Oliéric.
En Russie maintenant, l’inquiétude se concentre autour des sites nucléaires menacés par les flammes, l’état d’urgence a même été décrété autour de l’un d’entre eux et pourtant aucune image n’est autorisé, en réalité la seule séquence abondamment diffusée est celle d’un Vladimir Poutine qui lutte “seul” contre les flammes : une séquence vous allez le voir qui en dit “long” sur le niveau de propagande qui règne autour de ces incendies !


Source : et choisir édition mardi 10 août 2010 



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Из телевизионных новостей канала “France 2”, вторника 10го августа 2010, до выступления Дороте Олерик.


На данный момент в России, волнение особенно касается ядерных объектов которым угрожает огонь, чрезвычайное положение было даже объявлено одному из них. Но разрешение даже на одну фотографию объекта – нет. Единственный кадр многократно показываемый по телевизору – то как Владимир Путин, “один” борется с огнем: кадр много говорящий о уровне пропаганды вокруг этих пожаров.


Подробнее : и патом “mardi 10 août 2010”

Le Journal Télévisé de France 2 et les "failles du système Poutine" (!)

Dans la continuité de mon précédent message, regardez le Journal télévisé de France2 ou la correspondante à Moscou, Dorothée Olliéric explique “les failles du système Poutine”, sur lesquelles elle souhaitait me faire intervenir. Cette assertion quasi-obsessionnelle est reprise par le présentateur lui même !
Pour regarder la vidéo c’est ici, choisir l’édition du mercredi 11-08-2010.