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France2 – Франс 2 и Я …

La journaliste francaise dorothée Olliéric m’a contacté via facebook aujourd’hui 10 aout 2010 pour (je cite) “Faire une interview pour France2”.


Premier message à 10h16 : ” Je cherche qqn pour faire une interview today sur la faillite du systeme Poutine dans cette crise…. AMbiance blogueur qui va chercher les vraies infos sur les événements actuels ailleurs qu’à la TV d’état… Décryptage…. etc...”
Deuxième message à 16h07 : “Est-ce que toi tu décryptes les informations par rapport aux news des incendies, de la mortalité… Ce serait pour expliquer le système Poutine et ses failles… ET le côté on dit rien, on cache tout…Comment fait-on pour s’informer vraiment en Russie “…


Troisième message à 21h44 : ” Peut-on venir faire une interview avec vous demain matin vers 10H/ 10H30 sur les thèmes des blogueurs qui cherchent la Vraie information par rapport a la crise et aux faillites du système Poutine??


Quatrième message à 22h59 : “Bon alors Alexandre, on ne répond plus à France2???”
Voila ma réponse :


Chère Dorothée


Pour répondre à votre demande, je pense qu’il faudrait trouver quelqu’un qui aurait un profil psychologique bien particulier.
J’essaye d’imaginer le profil d’un blogueur-nécrophage qui aurait surfé sur la canicule de 2003 en France, avec ces milliers de personnes agées qui sont mortes prématurément, et qui en aurait profité pour faire le procès des héritiers du Gaullisme.Pour aller dans le sens que vous souhaitez, il faudrait que ce blogueur établisse un lien entre la catastrophe climatique qui frappe la Russie, et le régime politique du pays.

En y réfléchissant, trouver à Moscou un blogueur qui serait un hybride de nécrophage et d’étron me parait hors de mes capacités.

Votre désir obsessionnel de réaliser une interview qui prouverait un hypothétique “échec du système Poutine” me parait relever d’une “bouffée délirante”, dont la cause pourrait être l’exces de monoxyde de carbone que vous avez respiré pendant  votre séjour a Moscou.

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The French journalist dorothée Olliéric contacted me today (10 08 2010) via facebook in order to make an interview for french television France2 about the situation in Russia :


First message at 10h16 explaining me that ” interview should be on the failure of the Putin system in this crisis …. If possible, with a blogger who goes to the real news about current events and won’t use informations provided by state’s canals “.


Second message at 16h07 explaining me that : ” Interview should be in linked with the news about the fires and the mortality, and to explain the failure of Poutin’s system .. Also the act that the Russian state is hiding informations, saying nothing .. How can we get access to information while living in Russia


Third message at 21h44 telling me : ” Could we make an interview tomorrow morning concerning bloggers that want to find the truth and the failure of Poutin’s sytem “..


Fourth message at  22h59 to ask me : “So what Alexander, you do not answer to France 2 ?”


Below is my answer :


Dear Dorothy,


To respond to your request, I think you are looking for someone with a very particular psychological profile.
I try to imagine the profile of a such a necrophagous blogger who would have surfed the 2003 heatwave in France, with these Thousands of elderly people who died prematurely, and who would have use it to make the trial of Gaullism.
 
To go in the direction you want, it would mean to find a blogger establishing a link between this terrible climate catastrophe and Russian’s political system.
 
On reflection, find such a blogger in Moscow that would be an Hybrid of necrophagous and turd seems to me beyond my skills.
 
Your obsessive desire to do such an interview proving hypotetical Poutine’s system failure may belong to a “delirium”, whose cause could be the excessive quantity of carbon monoxide that you inhaled during your stay in Moscow.

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Французский журналист dorothée Olliéric связалась со мной сегодня (10 08 2010) что бы  “Взять интервью дла француского канала Франc 2…”


Первое сообщение (10h16) где мне сказала что она хочет  взять интервью о провале путинской системы в этот кризис…Если возможно блогера который будет искать реальную информацию о текущих событиях и не на государственном телевидение


Второе сообщение (16h07) где мне сказала что интервию  будет дла того что бы обиснять провал систем Путина и то что в россии всё скрывается государственом.


Третие сообщение (21h44) где мне сказала Можна взать интервию о блогерах каторие ишут настояцую информацию о провале систем Путина


Четвертие сообщение (22h59) где проста сказала :” ну что Александр .. Не отвечаем Франc 2″


Вот мой ответ:


Дорогая Дороте!


Отвечая на ваш запрос,  думаю что вам следует найти человека имеющего особенный психологический профиль.


Пытаюсь себе представить блогера-детритофага который бы вопользовался ситуацией с жарой во Франции в 2003 году, когда умерли тысячи пожилых людей, чтобы судить наследников Голлизма.


Чтобы повести в ту сторону в которую вы ведете, надо чтобы тот самый блогер нашел связь между климатической катастрофой с которой столкнулась Россия, и политическим режимом страны.


Подумав, думаю что найти такого блогера – гибрида детритофага и экскремента не в моих силах.
Ваша обсессия  с желанием сделать интервью чтобы доказать гипотетический “провал путинской системы” мне кажется бредом, а причина этого бреда возможно в переизбытке оксида углерода которым вы надышались во время вашего визита в Москву.

Vox Populi : ethnicité et russie

 

Cet article fait partie du projet Vox POPULI

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Ressentez vous des tensions ethniques la ou vous habitez ?

Pour les 2/3 des Russes il n’y a pas de tensions ethniques en Russie. Seuls 7% ressentent en 2008 fortement des tensions ethniques.
 
Quel est votre sentiment à l’égard des migrants des républiques du sud
La situation à l’égard des migrants s’est semble t’il amélioré, en 2002 53% des sondés éprouvaient irritation et dégout à leur égard, ils ne sont plus que 28% aujourd’hui.
Une majorité (61%) n’a pas d’opinion tandis que seul 8% des sondés ont des sentiments positifs à leur égard.
 
Est ce qu’un conflit inter-ethnique est possible en Russie ? 

Pour 50% des Russes ce n’est pas possible, contre 40% qui pensent que c’est possible. Les chiffres sont stables depuis 2002.
 
Ressentez vous de la tension de la part de ou envers les gens d’une autre origine ethnique ?
Contrairement à l’image que l’on essaie d’attribuer aux Russes, en 2008 seuls 10% des sondés ressentent de la tension à l’égard des gens d’autres groupes ethniques, pendant que  87% n’en ressentent que rarement ou presque jamais. Ces chiffres sont parfaitement stables depuis 2002.
De l’autre côté, 12% des sondés déclarent ressentir de l’animosité de la part de ressortissants d’autres groupes ethniques, et 82% rarement ou presque jamais ne ressentent d’animosité. Ces chiffres sont également stables depuis 2002.
 
Que pensez vous de l’idée : “la Russie aux Russes ethniques” ?
En 1998 : 43% des Russes avait une attitude positive à l’égard de cette idée, ils sont 57% aujourd’hui.
Le taux de gens qui pense que cette idée est “fasciste” est passé de 30% en 1998 à 25% en 2008.
A noter également que le taux de gens qui pensent qu’il faille mettre en oeuvre cette idée augmente, de 13% en 1998 à 15% en 2008.

Une petite histoire de l’immigration en Russie, de 1990 à 2030

La Russie a souvent une image de pays fermé, et dont la population serait hostile aux étrangers. Pourtant, la Russie est l’un des pays au monde qui acceuille le plus d’étrangers sur la planète. Cette tradition d’accueil de la Russie est, contrairement aux préjugés, très ancienne et notamment sous l’URSS, avec les échanges de population des républiques de l’Union. Beaucoup de fantasmes circulent sur la Russie et l’immigration en Russie, les quelques éléments factuels ci-dessous ont pour but de permettre d’y voir un peu plus clair sur ce sujet si complexe.


Flux migratoires à l’ effondrement de l’URSS


Depuis la chute de l’URSS et “l’ouverture” des frontières, la “Russie” a tout d’abord été victime d’une grosse émigration, concentrée vers quelques pays : Allemagne, Israël, États unis .. On estime qu’entre 1990 et 2003, près de 5 millions de personnes ont quitté la Russie.


En parallèle et de façon continue, la Russie a connu une assez grosse immigration,
composée essentiellement de Russes de l’espace post-soviétique, (l’immigration dite des pieds rouges) mais aussi et d’Ukrainiens, d’Arméniens et de Tatars. 

Les pieds rouges, soit les Russes de l’ex-URSS (hors Russie) étaient estimés à 25 millions à la fin des années 80 (voir cette carte de 1994). Ces derniers ne sont cependant pas tous rentrés en Russie, on estime qu’il reste aujourd’hui près de 17 millions de russes dans les états de l’ex-URSS, principalement en Ukraine (8 millions), au Kazakhstan (4,5 millions), en BiéloRussie (1,2 million), dans les pays Baltes (1 million), en Ouzbékistan (800.000), au Kirgystan (500.000) et au Tadjikistan (400.000).

Immigration dans la Russie les années 2000


Dans les années 2000, l’accélération de l‘effondrement démographique s’est couplé à une forte croissance économique qui a créé un appel d’air migratoire sans précédent, de Russes de l’extérieur, de Russophones de la CEI mais aussi une immigration internationale, d’Europe, d’Asie, d’Amérique, mais également du proche orient et d’Afrique. L’étude de ces flux migratoires permet d’imaginer des scénarios migratoires pour la Russie de 2010 à 2030.


Dès 1995 et jusqu’à 2005, l’émigration a diminué et l’immigration légale également. Dès 2005, alors que l’émigration à continué à baisser, l’immigration (légale) elle a recommencé à augmenter.


De 1990 à 2008, l’immigration en Russie de ressortissants de pays étrangers a atteint 5.347.027 personnes. Tous ne sont pas restés, 4.168.980 seraient restés en Russie, soit 75%. Cela correspond à un apport net moyen de 231.610 personnes / an. Je rappelle que la population de la Russie étant de 142 millions d’habitants, cela fait annuellement moins de 0,2% de la population du pays. Bien sur il s’agit de l’immigration officielle, contrôlée et « publique » et d’informations basées sur un recensement fédéral qui date de 2002, le prochain étant en préparation et devrait avoir lieu à l’automne 2010.
 

D’où vient cette immigration ?


A 90% des pays de la CEI comme on peut le voir sous le graphique ci-dessous.

L’apport net pour l’année 2009 est donc réparti de la façon suivante : 241.200 ressortissants supplémentaires en provenance de la CEI et 6.300 du reste du monde. On peut donc bien constater que si 90% des ressortissants de la CEI « restent » (au moins un an) en Russie, ce taux n’est que de 30% pour les migrants du reste du monde.

Le gros de l’immigration est donc une population Russophone, issue de l’ex espace Soviétique. Le graphique ci-dessous donne une estimation de l’évolution des migrants sur 15 ans, répartis en 5 catégories de l’ex espace Soviétique : le Kazakstan, l’Asie centrale, les pays Baltes, la Transcaucasie et la zone Européenne de cet espace (Ukraine,Biélorussie, Moldavie).



En y regardant de plus près, on peut voir que de 1992 à 1998 le « gros » de cet apport migratoire vient donc du Kazakstan et d‘Ukraine, et dans une moindre mesure de l’Ouzbékistan et de la Kirghizie. Soit d’Ukraine et d’Asie centrale. Depuis 2006 c’est l’ Ukraine qui devenu est le principal pays « fournisseur d’immigrés », devant le Kazakhstan et l’Arménie.

De 1992 à 2007, le gros de l’immigration vers la Russie est composé de Russes ethniques (pieds rouges) à 65%, et de citoyens des minorités de Russie, qui rentrent au pays (11%).


Cette structure de l’immigration évolue néanmoins, comme le graphique ci-dessous nous le montre. En 2003, la part de Russes ethniques était de 65%, et de Slaves (incluant l’Ukraine et la Biélorussie) de 72%.

En 2007, la part de Slaves est tombée à 50%, la part de ressortissants du Caucase a augmenté de 9 à 21%, et d’Asie centrale de 4 à 14%.


Un autre détail de cette immigration ci-dessous : l’analyse des migrants, de 2002 à 2007, puis sur cette période, selon leur(s) nationalité(s). On voit que plus de 65% ont la nationalité Russe, près de 15% ont la nationalité Russe « et » une seconde nationalité (du pays de résidence ?), enfin près de 20% ont une nationalité de la CEI.



Le centre de sondages GKS nous donne le détail de la répartition de cette immigration via les entrées sur les années 2003 à 2008.  

Idem, les sorties du territoire de la fédération :

 
L’immigration clandestine, estimations


«Le nombre de migrants illégaux en Russie pourrait atteindre le chiffre de 15 millions. C’est plus qu’en Amérique et en Europe prises ensemble … D’après les évaluations actuelles, on compte 500.000 personnes enregistrées sur les 10 millions d’étrangers travaillant dans notre pays. Pourtant, a-t-il dit, 10 millions ce n’est pas un chiffre définitif car ‘personne ne sait au juste combien ils sont à travailler chez nous’, ils peuvent très bien être 15 millions».

Vladimir Poutine – Agence de presse «Novosti», décembre 2006


En 2008, selon les chiffres du service fédéral de l’immigration (FMS), il y aurait 9,2 millions de citoyens étrangers en Russie, dont 80% viendraient d’un pays de la CEI. De ces 9 millions , les 2/3 travailleraient illégalement.


Quelques chiffres avant de poursuivre : 

– 1,74 million : le nombre de citoyens étrangers officiellement enregistrés à Moscou en 2006.

– Entre 70.000 et 2.000.000 : le nombre d’immigrés illégaux dans la capitale, Moscou en 2008.

– 1,3 million de permis de travail vont être attribué à des étrangers en 2010 en Russie. La prévision était de 3,9 million pour 2009 mais la crise a fait baisser le nombre d’attributions.


A moscou, les autorités souhaiteraient enrayer totalement l’immigration en ne proposant « que » 100.000 permis de travail pour étrangers, bien que les quotas ont été fixés à 200.000 pour cette année. Le maire de la capitale souhaite inciter des Russes de province, de petites villes, voir de l’étranger à occuper les postes « vacants ». Pour ce faire, la mairie de Moscou devrait investir 1,2 milliards de roubles (un peu moins de 35 millions d’euros).


La Russie semble aussi se diriger vers une immigration « choisie » et de « qualité » en cherchant à faciliter les conditions d’immigrations des étrangers qualifiés.


Ces 15 millions de clandestins représenteraient 28% de tous les travailleurs de Russie, surtout concentrés pour les postes de moyenne et basse qualification.



De 2000 à 2007, le ratio entre travailleurs immigrés Réguliers et clandestins tend à s’améliorer :



car le nombre de travailleurs étrangers réguliers en Russie augmente considérablement :

Sur une estimation de 2006 de 7 millions d’étrangers :1/3 sont en règle, 50% ont le droit de séjour mais travaillent sans autorisations et 20% sont en totale irrégularité.



La projection de ratio de salaires ci-dessous illustre bien l’aspect économique de l’immigration, pour le même travail, un travailleur Ukrainien coûte 1/3 de moins qu’un Russe, un Moldave 2 fois moins, et un travailleur d’Asie centrale 3 fois moins. 


Conclusion


La Russie a comporte 142 millions d’habitants. Le gros de l’immigration de 1989 à 2005 a été composé de la population Russe ethnique de l’étranger, et de citoyens des minorités Russes. Depuis 2005, ces flots de Russes de l’étranger  se sont « taris » pour diverses raisons, et bien que ce réservoir de migrants potentiels avoisine les 12 ou 15 millions. Parmi ces raisons, on peut citer : une stabilisation des statuts de ces ressortissants dans leurs pays de résidence ou sans doute une amélioration économique de la situation de ces pays, et de leurs relations avec la Russie.


Depuis  2005, 2006, le gros de l’immigration est plutôt une immigration composée d’Ukrainiens, de ressortissants du Caucase mais également d’Asie centrale. Les deux dernières catégories étant probablement celles qui fournissent le « gros » de la main d’œuvre clandestine, surtout  l’Asie centrale, avec les Gaustarbeiters Tadjiks, Ouzbeks, Kirghizes …


Aujourd’hui, la Russie a une population officielle de 142 millions mais qui pourrait être en réalité plus proche de 150 millions,  avec l’immigration clandestine.





Vox Populi : religion

 

Cet article fait partie du projet Vox POPULI

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Quelle est votre religion ?

70% des Russes interrogés sont orthodoxes, 7% musulmans et 16% se déclarent sans religion.
 
Avec quelle régularité participez vous à des offices ?
Le taux de pratique religieuse est en hausse de 2003 à 2008, passant de 54% à 62%.
 
Priez vous souvent ?
En 1991, 69% des Russes ne priait jamais, ils sont seulement 34% en 2008.
En 1991, 15% des Russes priait au moins 1 fois par semaine, contre 31% en 2008.

 

Croyez vous à la vie après la mort ?
En 1991, 31% des sondés y croyait et 51% n’y croyait pas.
En 2008, 45% des sondés y croyait et 44% n’y croyait pas.
 
Croyez vous aux signes ?
Les 2/3 des russes croient aux signes en 2008 contre, la moitié en 1990.
 
Croyez vous aux miracles religieux ?
47% des russes y croient en 2008, contre 29% en 1998.
 
Jugez vous que l’église et les organisations religieuses ont trop ou pas assez de pouvoir dans ce pays ?
En 2008 pour 45% des russes c’est juste ce qu’il faut, pour 18% c’est trop et pour 18% pas assez.

Isabelle Lefort et la Russie

Lu dans la tribune, les élucubrations de Isabelle Lefort dans “la tribune” (part 1, 2, 3 et 4) …Mais également les récits sur France Culture quand au voyage des écrivains francais via le Transsibérien.

On y retrouve des perles d’un très bon niveau, on dirait du Juliette Rabat ! Quelques exemples ?
(…)
L’ambassadeur a intimé les auteurs à modifier le regard des Français sur la Russie. 
«Il faut en finir avec les clichés ! C’est bien que vous alliez, au delà de Moscou et Saint-Pétersbourg, dans des régions plus éloignées et que vous racontiez»
Auront-ils droit de tout voir ? De circuler librement ?
(…)
Ici, dans la République du Tatarstan, musulmans et orthodoxes vivent en paix. La Confédération de Russie veille au grain. Pas question ici de débordement, façon tchétchène ou kirghize.
(…)
Claire, l’ingénieur du son de France Culture enregistre les chants des rossignols et autres coucous. En s’approchant des isbas, les râles qu’elle perçoit à l’intérieur n’ont rien de rires d’enfants. L’alcool fait des ravages, ici comme partout ailleurs en Russie.*
 
(…)
Dans l’un des wagons de troisième classe, tout près, les militaires sont ivres morts. Ce n’est pas le moment d’y partir en goguette.

(…)
Natacha, l’interprète, elle, a préféré rester dans sa chambre. A Moscou, comme nombre de jeunes gens, à bientôt 30 ans, elle vit chez ses parents, tant il est onéreux de louer un logement. Les suites de l’hôtel Oneguine – le plus luxueux du voyage – dispose d’une baignoire, d’une télévision à écran plat, d’une vue sur tout Iekaterinbourg, et surtout d’un peignoir, en éponge, moelleux… Elle n’a besoin de personne pour jouer à Pretty Woman, se jeter sur le lit, chanter, danser et faire bisquer ses ami(e)s par téléphone.A 8 h, bien sûr, fraîchement parfumée d’essence de Néroli, la belle affiche un teint de rose.

(…)
Parlant de Iekaterinbourg (Note de Alexandre Latsa) / 
Poumon industriel de la Russie, la ville a été voulue comme un Versailles soviétique. A la maison du peuple, où le portrait en médaillon de Staline a été dégommé pour laisser place à une inscription qui prône « la culture pour tous », une affiche de propagande de la guerre patriotique résume l’esprit qui régnait ici « Avec les obus, les chars, grâce aux milliers de tonnes d’acier produits, les ouvriers de l’Ouralmach tiennent leur sermon de fidélité à la patrie. »


(….)
30 millions de civils et soldats ont pourtant perdu la vie sur le front de l’est entre 1941 et 1945
 

 

(…)
A Iekaterinbourg, les représentants de l’église orthodoxe tirent la sonnette d’alarme : dans la région, sur le chemin de l’héroïne qui arrive d’Afghanistan, 20 % des moins de 25 ans sont séropositifs*; et chiffre encore plus difficile à entendre, l’Oural détiendrait le triste record du monde des abandons d’enfants .** Une misère d’autant plus choquante que le district fédéral de l’Oural est immensément riche en cuivre, en or, argent, fer, mais surtout, il génère 90 % du gaz et 75 % du pétrole russes.

(..)
Les plus russophiles n’apprécient pas ces échanges sur la réalité crue.  « Vous n’aimez pas la Russie ? » Si, bien sûr, mais aimer, ce n’est pas être aveugle, n’est-ce pas ?

(…)
En 1998, la dévalorisation du rouble a été catastrophique pour les ménages russes. Depuis deux ans, la crise économique touche de plein fouet le pays. A fin décembre 2009, selon les chiffres officiels, le chômage concernait 1,7 millions de personnes. 
Le PIB a chuté de 5, 5 % en 2008, de 9 % en 2009 mais les experts tablent sur une croissance de 3 % pour 2010.
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Je conseillerais à Isabelle Lefort de relire les “26 mythes Russophobes” et de me donner ses sources pour les informations sus-citées 😉 … En attendant un léger correctif :

Auront-ils le droit de circuler librement ?
Oui chère Isabelle comme vous avez pu le constater, il est possible en Russie, que ce soit à Moscou ou dans l’Oural, comme à Vladivostok de circuler librement et “non” je suis certaine que personne n’a veiller à vous empêcher d’aller ou que ce soit 😉


Ici, dans la République du Tatarstan, musulmans et orthodoxes vivent en paix. La Confédération de Russie veille au grain. Pas question ici de débordement, façon tchétchène ou kirghize.
Tatarstan, Tchétchénie et Kirghizistan sont incomparables, deux de ces républiques sont Russes, l’autre non. 
Les guerres de Tchétchénie n’ont eu qu’un très faible fondement religieux, plutôt maffieux pour la première et un peu plus religieuse pour la seconde, mais et encore.
Le Tatarstan depuis sa conquête par Ivan IV au 15ième siècle n’a jamais été en conflit avec le Kremlin.
Le Kirghizistan a connu cette année des heurts inter-ethniques, inter-musulmans, aucun rapport donc.


Claire, l’ingénieur du son de France Culture enregistre les chants des rossignols et autres coucous. En s’approchant des isbas, les râles qu’elle perçoit à l’intérieur n’ont rien de rires d’enfants. L’alcool fait des ravages, ici comme partout ailleurs en Russie.
Je ne savais pas que l’homme qui boit dans les Isbas râle, mais personne ne nie que l’alcool est un “problème” en Russie pour des raisons diverses, principalement sa mauvaise qualité notamment. Ce qui me fait râler moi,  c’est que personne ne prend soin de noter que la consommation d’alcool moyenne en Russie est < à la France en 2003 selon l’OMS ou encore que celle ci ne concerne que des tranches très claires de population, notamment les très pauvres (25% de la population consomme 4 fois la moyenne nationale Russe) 

Par conséquent vos romans à dormir debout ou vous tentez de faire croire que des militaires “ivres” dans un train vous aurez effrayé à ce point n’est pas du tout crédible pour quiconque habite en Russie.

Enfin, je vous annonce que sur les 6 premiers mois de l’année, le nombre de morts par empoisonnements par consommation de ‘mauvais’ alcool à baissé de 20%, suivant les prévisions du plan d’état pour ce sujet, qui est de les rendre quasi nulles sur 5 ans.


Iekaterinbourg et la guerre patriotique .. 
Oui vous l’aurez compris, ce ne sont pas les résistants Français qui ont vaincu les nazis, mais bel et bien l’effort colossal Soviétique. Comme vous le précisez, 30 millions de citoyens Soviétiques sont morts durant la seconde guerre mondiale, ce qui à mon sens justifie “largement” une affiche patriotique, pour toute les babouchkas et dedouchkas qui ont travaillé dans ces usines, ces hivers de guerre de 1941, 1942 et 1943.


– Iekaterinbourg encore : 20% des – de 25 ans de la région seraient séropositif.
Diantre, rien que ca ? Mais enfin soyons sérieux, Isabelle a t-elle oublié une virgule ?
500.000 citoyens seraient séropositifs fin 2009 en Russie sur tout le territoire de la Russie.


– Isabelle Lefort donne les chiffres du chômage pour fin 2009 : 1,7 millions de personnes. 
Mais enfin d’ou sortent ces chiffres : ROSSTAT annonce pour ce mois de juin 2010 5,2 millions de chômeurs soit 6,8% de la population active. A comparer avec le taux de chômage de la zone euro qui avoisine les 10%.


Le PIB a chuté de 5, 5 % en 2008, de 9 % en 2009 mais les experts tablent sur une croissance de 3 % pour 2010.
Le PIB a en fait chuté de 7,9% en 2009 (et non de 9%).
Le PIB n’a pas baissé de 5,5% en 2008, mais “augmenté” de 5,6%
Enfin la croissance prévue pour 2010 devrait être plus proche de 5%, comme c’est le cas pour ce second trimestre.

Innograd

La future cité russe de l’innovation, apellée INNOGRAD sera régie par un régime légal à part, aura sa propre force de police et également son propre régime fiscal, les compagnies y auront le statut de « résidents » (comme des citoyens) et seront exonérées de nombres de taxes fédérales. Innograd et sera dirigée par un fond et non un maire comme les autres villes Russes. Ce fond sera dirigé par Viktor Vekselberg, un riche homme d’affaire Russe actif dans le domaine de l’énergie notamment. 

Ce fond sera une organisation à but non lucratif établie par l’académie Russe des sciences, Rosnano, Vneshekonombank, la fondation pour la recherche et le développement des petites sociétés, et différentes ONGs et universités, dont l’institut Bauman.

La grande particularité de Innograd sera son cadre légal à part qui permettra aux acteurs de Innograd de se concentrer sur leur activité et ne pas subir les habituelles lourdeurs administratives et bureaucratiques. Ce régime légal propre sera développé par Elvira Nabiullina. Le fond édictera notamment son propre cadre légal en ce qui concerne les droits de constructions, d’importation de biens étranges .

Innograd est envisagé pour 30.000 personnes, et les premiers résidents devraient s’y installer d’ici 2 à 3 ans. Le complexe verra également la création d’écoles, de laboratoires, de maisons, de bureaux, de jardins d’enfants et d’hopitaux, mais également d’infrastructures (routières ..).
Le territoire devrait être d’a peu près 380 hectares et le projet global avoisiner les 200 millions de dollars. Le lieu choisi est à l’ouest de moscou, dans le territoire la business school Solkovo  qui est « un institut international d’innovation axé sur le développement du leadership et des compétences de communication requises pour le nouveau type de gestionnaire qui sera en demande dans le 21ème siècle . Skolkovo est le premier institut au monde à fournir un MBA orienté BRIC. »
Les différentes constructions sont prévues sur une logique de respect des facteurs énergétiques et écologiques, et Innograd devrait ne pas voir de buildings sur son territoire. Le projet sera financé en majorité par l’état et les premières tranches de paiement seront comprises dans le budget fédéral des 2 prochaines années. Un régime « free-tax » pour les entreprises sera mis en place pour certaines périodes (jusqu’à 10 ans) ou pour les entreprises qui n’atteignent pas un certain seuil de revenus. En outre, un « droit à l’échec » sera accord aux projets des start-ups qui se créeront sur le territoire d’Innograd, notamment des Start-ups étrangères.
Pour l’instant, Enel, Boeing, Nokia, Siemens et Cisco ont déjà répondu présent !

Ce projet du Kremlin va dans le même sens que celui d’Akamdegorodok en Sibérie(appelé Silicon Taiga) et destiné à faire de la Russie dès 2020 un pays à la point du développement et de l’innovation, un pays clef des nouvelles technologies. La Russie vise a rejoindre le club fermé des pays du progrès en faisant de Moscou un rival / partenaire de San Francisco, Dublin, Bangalore ou encore Hong-Kong. Innograd sera dédiée aux priorités définies par le président Medvedev : l’énergie, les technologies de l’information, les télécommunications, le biomédical et le nucléaire. Le site devra à terme héberger «  les quartiers généraux des entreprises les plus importantes et les plus modernes » et attirer des spécialistes du monde entiers. L’idée est d’attirer les scientifiques qui ont émigré en Occident (de Russie) mais également d’attirer des spécialistes Étrangers en Russie.

Source pour cet article le Moscow Times , RBTH , le Républicain Lorrain


Démographie en Russie, 1ier semestre 2010

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Natalité et mortalité, juin 2010

Le mois de juin 2010 est un mois extrêmement intéressant, la natalité y a été très forte, avec 157.813 naissances contre 149.348 pour juin 2009, soit une hausse de 5,3%, et 8.465 naissances supplémentaires. 
La géographie de cette “hausse” de natalité est également intéressante : 
– Les régions ou cette augmentation est la plus forte sont les districts fédéraux (Okrugs) du centre (moscou / Voronej, Ryazan ..), de la Volga (Kazan, samara, Perm ..), de l’Oural (Tioumen, Tchéliabinsk, Ekaterinbourg..) et enfin le district du nord ouest (Saint pétersbourg, Novgorod, Mourmansk ..).
– Les districts ou cette hausse de natalité est la plus faible sont les districts du Sud de la Russie et du Caucase nord (Tchétchénie, Daguestan, Ingouchie ..) ainsi que la Sibérie (Krasnoiarsk, Irkoutsk..).

La mortalité par contre est restée relativement élevée, ne baissant que de 0,1%, avec 130 décès de moins en juin 2010 (169.169 décès) que en juin 2009 (169.039 décès).
La perte nette de population occasionnée en juin 2010 est donc de 11.126 habitants, contre une perte nette de 19.821 habitants en juin 2009.

Natalité et mortalité, 1ier semestre 2010

Le 1ier semestre 2010 est lui aussi assez positif, le nombre de naissances (868.936) y est de 2,3% plus élevé que sur le premier semestre 2009 (849.267), avec 19.569 naissances en plus. 

La mortalité est plus nettement en baisse avec une chute de 1,8% entre le S1 2010 (1.010.988 décès) et le S1 2009 (1.029.066 décès) soit 18.078 décès en moins.
La perte nette de population occasionnée pour le S1 2010 est donc de 142.152 habitants, contre une perte nette de 179.799 habitants pour le S1 2009. 
Sur le comparatif des semestres, les morts par maladie cardio-vasculaires baissent de 2% seulement et les morts par cancers de 0,7% seulement. Par contre on peut constater une baisse de 6,1% des morts par raisons externes. Au sein de ce groupe, les morts sur la route, empoisonnements, suicides et meurtres baissent de 10-15%.
Pour la première fois depuis 1998, le nombre de décès sur l’année 2010 “devrait” être inférieur à 2 millions. 

Prévisions

Si la tendance se maintient selon des évolutions saisonnières similaires à l’année précédente, la perte nette de population pour cette année 2010 devrait être de 160.000 personnes. Je parle la bien sur sans l’immigration qui devrait être légèrement inférieure à 2009, soit autour de 250.000 personnes. Il est donc plausible de “pronostiquer” une hausse de population pour 2010 de à peu près 100.000 personnes, contre 30.000 en 2009.

Happée par le conflit qui fait rage entre son président et son Premier ministre, la Russie …

… N’est pas en guerre à son sommet ! 🙂 …. Beaucoup de mes lecteurs (17 en une journée !!!!!!!) m’ont demandé ce qu’il en était d’une éventuelle “guerre” entre les partisans du président Russe Dimitri Medvedev et son premier ministre Vladimir Poutine. Leurs inquiétudes viennent de lecture de commentaires interprétant les derniers dénouements géopolitiques auxquels la Russie était liée. Pour parler plus franchement  il s’agit  principalement d’articles de presse sur RIA Novosti concernant la livraison ou non des S-300 en Iran, et le soutien Russe des sanctions contre l’Iran mais aussi d’articles offensifs récents du réseau Voltaire.  Que l’on juge :
Dans un article intitulé “quelle place pour la Russie au proche orient” du 28 juillet 2010, Thierry Messan écrit notamment: 
“Happée par le conflit qui fait rage entre son président et son Premier ministre, la Russie est en train de laisser passer une chance historique de se déployer au Proche-Orient. Les élites russes n’ont pas su élaborer de stratégie dans cette région lorsqu’elles en avaient la possibilité et ne sont plus en mesure de la définir aujourd’hui”
.
“Pour le moment, les élites russes ignorent les mises en garde de leur ancien chef d’état-major, le général Leonid Ivachov, sur la nécessité d’alliances asiatiques et proche-orientales face à l’impérialisme états-unien. Elles préfèrent penser avec le politologue Gleb Pavlovski que les antagonismes géopolitiques se dissoudront dans la globalisation économique. Aussi abordent-elles le Proche-Orient d’abord comme un marché”.

“Le président, issu d’une famille juive convertie à l’orthodoxie, envisage de réactiver cette unité administrative fondée par Staline en 1934 comme alternative à la création de l’Etat d’Israël. Ce qui fut, au sein de l’Union soviétique, une république juive pourrait accueillir des réfugiés. Ils seraient d’autant plus les bienvenus que la démographie russe est en chute libre”.
“En définitive, ce sont les atermoiements à propos du nucléaire iranien qui surprennent le plus. Il est vrai que les marchands iraniens n’ont cessé de contester les factures de la construction de la centrale de Busher. Il est également vrai que les Persans sont devenus susceptibles à force de subir les ingérences anglo-saxonnes dans leurs vies. Mais le Kremlin n’a cessé de souffler le chaud et le froid. Dmitry Medvedev discute avec les Occidentaux et les assure du soutien russe pour voter des sanctions au Conseil de sécurité.
Tandis que Vladimir Poutine assure aux Iraniens que la Russie ne les laissera pas sans défense s’ils jouent le jeu de la transparence. Sur place, les responsables se demandent si les deux dirigeants se sont répartis les rôles selon les interlocuteurs et font ainsi monter les enchères. Ou si la Russie est paralysée par un conflit au sommet. C’est en réalité, semble t-il, ce qui se passe : le tandem Medvedev-Poutine s’est lentement dégradé et la relation entre les deux hommes a tourné brutalement à la guerre fratricide”.
Un autre article intitulé : “Medvedev abandonne les retraités Russe de Transniestrie” du 24 juillet 2010, on peut y lire que :
Le président Dmitry Medevedev a décidé d’interrompre l’aide financière semestrielle russe à la Transnistrie. Selon le quotidien Kommersant, la Banque centrale russe aurait détecté des activités illégales de blanchiment d’argent par la banque transnistrienne, Gazprombank. (…) 1 650 soldats russes assurent la protection de la Transnistrie face à l’OTAN. En 2006, les Transnistriens se sont massivement prononcés par référendum pour leur rattachement à la Russie, mais ceci leur a été refusé. Depuis 2008, la Russie verse un complément d’allocation vieillesse aux 134 000 ressortissants russes âgés qui y résident (les « Poutinka », par référence à leur protecteur Vladimir Poutine). Gazprombank est la principale banque de Transnistrie. Elle est dirigée par Oleg Smirnov, fils du président-fondateur de l’Etat, Igor Smirnov“.
Dans un autre article intitulé “échange d’espions le dossier n’est pas clos” en date du 27 juillet 2010 :
A la Douma, certains partisans de Vladimir Poutine militent pour la destitution du président Dmitry Medevedev.
Entre autres motifs, ils évoquent sa responsabilité dans certains aspects de cette affaire. Etrangement, en violation de la Constitution, il n’a pas retiré la nationalité russe à un des agents états-uniens lors de l’échange d’espions effectué le 9 juillet”.
Enfin dans un dernier article du 23 juillet 2010 intitulé : “France Russie, les mistrals font des vagues
Selon le président français, le principe du contrat a été décidé par son homologue russe, Dmitry Medvedev, mais les « détails » sont en cours de négociations. En d’autres termes, le contrat n’est pas encore signé. A Moscou, cette annonce a provoqué la fureur de Vladimir Poutine. Le Premier ministre avait tenté de s’immiscer dans la transaction et avait désigné son adjoint Igor Sechin pour la « négocier ».
Selon une source moscovite proche du dossier, M. Medvedev aurait convenu avec M. Sarkozy d’importantes commissions et rétro-commissions (de l’ordre de 8 % du montant total de la vente). M.Medvedev pourrait ainsi financer sa prochaine campagne électorale contre « son ami de trente ans » et désormais rival M. Poutine, tandis que M. Sarkozy pourrait financer sa réélection” .
*
Qu’en comprendre ?
Le Réseau Voltaire semble affirmer qu’une guerre totale serait en cours entre les deux hommes et prend une position très critique contre le président Medvedev, l’accusant même de vouloir  par le biais de l’achat des MISTRALs bénéficier de rétrocomissions pour financer sa prochaine campagne (!).
Je suis un lecteur régulier du Réseau Voltaire, qui fournit régulièrement des articles très renseignés sur certains sujet.
Néanmoins, je suis assez surpris de l’agressivité non dissimulée dont le RV fait preuve à l’égard du président Medvedev.
De nombreux commentateurs se sont fait une obsession de vouloir à tout prix opposer les deux hommes, que ce soit au moment des élections de 2008, ou à propos des élections à venir de 2012. La Russie est aujourd’hui dirigée par un binôme, qui n’a jusqu’à présent “jamais” failli. La présidence Medvedev n’a en effet pas du tout modifié la ligne politique initiée par le président Poutine.
Quelle est t-elle ?
Reconstruire la Russie et en faire un pays fort, autonome et capable de se défendre, un pays dans lequel les citoyens vivent bien. Cette reconstruction se fait sur des fondements qui à mon sens diffèrent de celle que l’Europe connait depuis 1945. Les différences y sont tant morales, humaines que politiques ou encore économiques. 
La Russie depuis 1999 représente une 3ième voie, à tous les niveaux. Elle ne se transforme pas en sociale démocratie comme les pays d’Europe de l’ouest, ni en Zaire sous permafrost comme le prévoyait certains “spécialistes Américains” il y a une décennie.
Non, la Russie a émergé, rapidement, et est aujourd’hui dirigée de façon originale par un duo, véritable matérialisation humaine de l’aigle bicéphale Russe.
La Russie aujourd’hui en sortie de crise et en regain d’influence “partout” sur le continent, en Europe et dans son étranger proche, mais finalement également à l’international. Cet regain d’influence se fait au détriment de l’influence Américaine, notamment en Europe mais également en Amérique du sud.
La Russie n’a aujourd’hui qu’un intérêt : éviter une nouvelle course aux armements avec l’Amérique (qu’elle ne pourrait pas suivre financièrement ) tout en continuant à construire et développer du matériel militaire de haute qualité, pour rester un état militairement dissuasif et prêt si besoin se faisait sentir.
L’opération “de charme” de Medvedev, entamé dès son élection et principalement à destination des Occidentaux, Américains en tête fonctionne relativement bien. La Russie agrège un capital sympathie international grandissant, attire des capitaux étrangers (nécessaires après la crise pour renflouer son secteur privé très endetté) et améliore son image à l’international. 
Pour autant, le pays continue à se moderniser et se développer à “sa” façon et ne transige sur aucun points importants. 
Il conviendrait de se poser les bonnes questions et se demander quel est l’intérêt réel de ces articles, qui servent t-ils et surtout dans quel but ?

Petite histoire de la démographie Russe, de 1897 à 2030


Il est encore fréquent de lire que la Russie perd 800.000 habitants / an. Selon un rapport des Nations Unies, la population de la Russie “pourrait” s’élever à 137 millions en 2035 et même 100 millions en 2050.

Pourtant, nous n’en sommes pas la, loin s’en faut. 
J’ai déjà démontré que la population avait en 2009 cessé de baisser pour augmenter, et que cette tendance semble se poursuivre en 2010. Indépendamment des statistiques semestrielles / annuelles, j’ai choisi de traiter le sujet sur la durée, afin de montrer l’évolution de la population Russe sur les 150 dernières années mais également d’étudier les projections “sérieuses” faites par l’état Russe lui même sur la période 2010-2030. Comme vous allez le constater, nous sommes assez loin des prédications hystériques que l’on peut lire, ici et la.

La Russie de 1987 à 1997

Regardons en détail l’évolution de la population de la Russie, de 1897 à 2009. Évidemment, l’analyse est basée sur la population “dans” les frontières de la Russie actuelle au sein de l’empire de 1897 mais également au sein de l’URSS. Les chiffres sont donnés au 01 janvier de l’année citée.

* En 1897, la population était de 67,5 millions et en 1914, de 89,9 millions.

Augmentation sur 17 ans :  22.235.000 habitants

Hausse moyenne de 1.315.000 habitants / an.

* En 1939, la population est de 108,4 millions et en 1959 de 117,2 millions.

Augmentation sur 20 ans : 8.800.000 habitants .

Hausse moyenne de 440.000 habitants / an.

* En 1959 la population est de 117,2 millions et en 1971 de 130,6 millions.

Augmentation sur 12 ans : 13.400.000 habitants.

Hausse moyenne : 1.115.000 habitants / an.

En 1971, la population est de 130,6 millions et en 1991 de 148,3 millions

Augmentation sur 10 ans : 17.700.000 habitants.

Hausse moyenne : 1.770.000 habitants / an.


Néanmoins, dès 1989 la hausse de la population se tasse.

– De 1983 à 1989 la population augmente de 7 millions d’habitants en 7 ans, soit 1.000.000 / an.

– De 1989 à 1996, la population augmente de 1,6 millions d’habitants en 7 ans (!) soit de 228.000 habitants / an.

Conclusion : en 100 an (de 1897 à 1997), la population Russe est passé de 67,5 millions à 147 millions d’habitants soit une augmentation de 79.5 millions d’habitants, c’est à dire une moyenne de 795.000 habitants / an. 

La hausse a même été plus forte (1.000.0000 de nouveaux citoyens / an) dans la période 1983 à 1989, soit pendant l’apogée de l’URSS.

Dès 1989 par contre les premiers signaux rouges commencent à clignoter, alors que le pays est en pleine pérestroïka. 


En 1991, année de la chute de l’URSS, la population cesse d’augmenter, elle stagne à un peu plus de 148 millions d’habitants, et cela pendant 5 ans, sa population au 1ier janvier 1996 étant de 148,3 millions d’habitants.

La Russie de 1997 à 2008

La baisse de la population à commencé dès 1997

– 1996 –> 148,3 millions d’habitants.

– 2001 –> 146,3 millions d’habitants.

Sur la période 1996 à 2001, la population à diminué de 2.000.000 d’habitants en 6 ans, soit une baisse de 350.000 habitants / an sur 6 ans.

– 2003 –> 145 millions

– 2004 –> 144,2 millions

– 2005 –> 143,5 millions

– 2006 –> 142,8 millions

Sur la période de 2001 à 2006 la population à diminué de 3.500.000 habitants, soit une baisse de 585.000 habitants / an en moyenne.

Pour la seule année 2005, la population à diminué de 800.000 habitants (780.000), 2005 est également la date à laquelle le plan démographique à été mise en place par l’état Russe.

Les résultats vont se faire sentir très rapidement, :

– 2007 –> 142,2 millions

– 2008 –> 142 millions

– 2009 –> 141,9 millions

– 2010 –> 141,9 millions

En 2006, la population à donc baissé de 600.000 habitants

En 2007, la population à donc baissé de 300.000 habitants

En 2008, la population à donc baissé de 100.000 habitants

En 2009, la population n’a pas baissé, elle a même légèrement augmenté (de 25 à 30.000 personnes).

Sur la période de 2006 / 2007 / 2008 / 2009 / la population à donc diminué de 100.000 / an en moyenne mais cette baisse s’est arrêté en 2009, puisque pour la première fois depuis 15 ans, la population à augmenté de 30.000 personnes.

Conclusion : En 13 ans (de 1997 à 2010) la population Russe est passé de 148,3 millions d’habitants à 141,9 millions soit une diminution de 6,4 millions d’habitants, c’est à dire une baisse “moyenne” de 490.000 habitants / an. 

Synthèse de 1983 à 2010

De 1986 à 1996 la population a augmenté 4.700.000 habitants, soit une hausse de  470.000 habitants / an.

De 1996 à 2006 la population a baissé de 5.500.000 habitants, soit une baisse de 550.000 habitants / an.

La décennie 2006 – 2016 vient de commencer, seules 4 années se sont écoulées, on sait que sur ces 4 ans, la population à baissé de 900.000 habitants en 4 an, soit une baisse de 225.000 habitants / an.

Sur 2008-2009 : la population n’a baissé que de 100.000 habitants soit 50.000 habitants / an (!) , en comprenant une augmentation de 30.000 en 2009.

Une petite prévision de la démographie Russe

Prévision basse

Selon une prévision estimée mauvaise du ministère de la santé Russe, la population devrait continuer à baisser pour atteindre 139.630.000 en 2016, le “taux” de baisse devrait atteindre 500.000 habitants / an dès 2015, puis 700.000 / an dès 2020 et enfin 900.000 ou un million / an vers 2030, la population se “stabilisant” à 128.000.000 d’habitants en 2030.

Le taux d’immigration resterait “faible” autour de 200.000 / an pour les 20 prochaines années.

Prévision moyenne

Selon une prévision estimée moyenne du ministère de la santé Russe. La population Russe devrait légèrement augmenter jusqu’à 2016 (pour atteindre 142.160.000 d’habitants), puis recommencer à légèrement baisser, de 200.000 ou 300.000 habitants dès 2020, pour atteindre 139.372.000 d’habitants en 2030.

Le taux d’immigration serait contenu à une moyenne de 350.000 nouveaux entrants / an, ce qui est “à peu près” la moyenne de 2009, année durant laquelle 334.500 étrangers et apatrides ont reçu la nationalité Russe.

Prévision Haute

Selon une prévision haute du ministère de la santé, la population devrait augmenter a près de 144.000.000 d’habitants en 2016 et continuer à augmenter jusqu’à 148.000.000 en 2030.

Le taux d’immigration serait plus élevé dans cette variante, soutenant la hausse de la population et avoisinerait les 475.000 nouveaux entrants / an. Cela est néanmoins relativement faible, représentant 0,4% de la population du pays. Sur 20 ans, on arriverait à une « immigration » équivalente à 8% de la population du pays. Celle-ci sera en outre principalement du caucase et de la CEI, donc de populations post Soviétique, Russophones et dont des communautés sont déjà présentes en Russie.

Il est à noter que dès l’automne 2010, un grand recensement fédéral aura lieu en Russie.