Sarkozy et la demographie russe…

L’ancien président français Nicolas Sarkozy  a jeudi dernier fait son premier discours a New York depuis qu’il a quitté l’Élisée il y a cinq mois. Nicolas Sarkozy était l’orateur d’une conférence privée, fermée à la presse, organisée par la banque d’investissement brésilienne BTG Pactual, au Waldorf Astoria, luxueux hôtel de Manhattan. Le site French Morning a retranscris le gros de son intervention, avec beaucoup d’humour,  puisque précisant que: “Arborant sa nouvelle barbe de 3 jours, Nicolas Sarkozy semblait “un peu tendu” au début de son allocution témoigne un des convives du déjeuner. Selon une source proche des organisateurs, le cachet qu’il a touché avoisinerait les 120.000 dollars, une somme très inférieure aux 250.000 qu’exige Bill Clinton “mais très respectable compte-tenu qu’il ne parle pas anglais”, précise cette même source.

J’incite mes lecteurs a lire ce texte de l’ex président et sa vision d’une Europe incluant désormais la Turquie et qui déclare préférer le Brésil et la Norvège. Quand a la Russie, que le président français imagine dans une Europe élargie avec la Turquie, Anatoly Karlin et Graig Willy m’ont fait remarqué cette phrase assez surprenante de l’ex président Français.”La Russie est profondément un pays européen. La Russie, c’est un pays qui est grand comme deux fois et demi les États-Unis d’Amérique, dont la superficie est 46 fois la superficie de la France, et qui perd près d’un demi-million d’habitants chaque année“.

La dernière fois que la Russie a perdu 500.000 habitants en une année c’était en 2006. Observons depuis les tendances démographiques naturelles hors immigration. J’y ajoute en rouge ma prévision pour l’année en cours, sachant que sur les 8 premiers mois de l’année 2012 la population n’a baissé “que” de 20.000 habitants.

2007           1.610.100        2.080.400         -470.300
2008           1.717.500        2.081.000         -363.500
2009           1.764.000        2.010.500         -246.500
2010           1.789.600        2.031.000         -241.400
2011           1.793.828        1.925.036        -131.208

2012           1.820.000(?)   1.880.000 (?)    – 70.000

Si on regarde la population russe en prenant en compte l’apport migratoire, la population russe est stable depuis 2003 ! 🙂
143,114,000 au 1ier janvier 2003 et  143,141,953 au 1ier janvier 2012.

12 thoughts on “Sarkozy et la demographie russe…

  1. Frédéric Bénard

    Bonjour,

    Prévoyez-vous une stabilisation de la population dans deux ans?

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  2. Alexandre LATSA

    Bonjour

    non le nombre de naissances devrait baisser des 2013/2014, mais le nombre de décès aussi.
    Avec l’amélioration de l’espérance de vie la population devrait stagner numériquement et vieillir.. Cela sans compter l’immigration bien sur..

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  3. Frédéric Bénard

    Merci de votre réponse.

    donc vous prévoyez une stagnation, voire une légère baisse de la population naturelle, qui pourra tjrs être ajustée par la variable migratoire? Le choc des années 90 début 2002 sera amorti, en tout cas, la casse sera limitée?

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  4. Alexandre LATSA

    L’évolution de la pyramide des âges en Russie montre une inévitable réduction de la quantité de jeunes femmes de 20 à 29 (soit en âge de procréation) qui devrait diminuer de 35% d’ici à 2025.
    1.293.723 femmes de 27 ans en Russie aujourd’hui (age moyen du premier enfant), un nombre important car ce sont les naissances des années 85, 90…

    Mais aujourd’hui il y 613.651 femelles de 12 ans, très peu, a cause de l’effondrement des naissances des années 2000. Quand ces dernières auront 27 ans (soit en 2027 vous voyez bien le GROS problème..

    Cette baisse de la tranche d’age des jeunes femmes en age de procréer est donc entamée depuis 2010 mais pourtant le nombre de naissances continue d’augmenter, pourquoi ?
    – Hausse du nombre d’enfants / femme
    – Baisse du nombre d’avortements
    – Plus de 3ieme enfant (qu’on a potentiellement plus tard)
    – Age moyen du premier enfant recule
    – Baisse forte de la mortalité infantile..
    Etc…

    Pour les prochaines années, le nombre d’enfants devrait baisser numériquement sauf si en étant 30% de moins, les jeunes femmes fécondes décident de faire chacune 2 enfants de plus mais je doute…

    Le scenario le plus probable est celui la :
    Le nombre de naissances diminue des 2014, mais le nombre de décès diminue aussi pendant que l’espérance de vie augmente = la population ne baisse pas trop (une moyenne de 50/60.000 / an) pendant que l’immigration est maintenue / maitrisée (?) a 150.000 / an, la pop russe pourrait donc augmenter de 100.000 / an jusqu’en 2025 et atteindre 144m 145 millions d’habitants (?)

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  5. Anonymous

    Alexandre je ne voudrait pas critiquer mais vos dernières estimations sur la mortalité me paraisse faible, il ne faut quand même pas oublier qu’il est temporairement plus simple et rapide de baisser la mortalité d’un pays plutôt que d’augmenter sa natalité. N’était ce par ailleurs le choix de l’administration Poutine, de se focaliser en priorité sur la natalité dans les années 2000 et se focaliser sur la mortalité et l’espérance de vie à la fin des années 2000 et jusqu’en 2015 ? Je crois que vous l’avez mentionner à plusieurs reprises dans vos nombreux articles (enfin je peut me tromper.)

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  6. Alexandre LATSA

    Bonjour
    vous pensez que la mortalité baissera plus j’ai bien compris?
    On prédit un hiver très très froid donc le nombre de décès devrait etre sensiblement plus élevé que prévu a mon avis de novembre a avril prochain..

    Faire baisser la mortalité est en effet plus simple que d’augmenter la natalité, mais regardez depuis 4 ans la natalité augmente et la mortalité n’a sensiblement baisse que l’année dernière, problème de génération sans doute, ce qui fait que désormais il est possible que la mortalité baisse plus fortement..

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  7. Anonymous

    Pas tout a fait je faisais allusion qu’il pouvait être plausible que l’une des principales raisons de la baisse de mortalité pouvait être aussi l’arrivé dans la tranche d’âge 80-65 des faibles générations nés lors de la période des “Grandes Terreurs”, la collectivisation, “l’Holodomor” (qui en Russie, sauf erreur a tout particulièrement touché le Caucase et les régions de la Volga), sans oublier de la Seconde Guerre Mondiale (25-28 millions de mort à l’échelle sovietique, je crois qu’à l’échelle Russe sa tournerait vers les 20 millions). Le plus grande diminution du nombre de naissances eut lieu entre 1930 et 1945, si l’on excepte évidemment l’interdiction de l’avortement en 1936, qui provisoirement booster la natalité. Puis la génération du Baby-Boom (qui tout comme au Japon a été extrêmement courte) qui a approximativement durer de 1949 à 1955 (juste avant que l’avortement ait été légaliser à nouveau) du coup si l’espérance de vie augmente trop faiblement, je craint que la mortalité n’augmente très vite à nouveau (on estime à 2,546,000 le nombre d’enfants nés en 1945 et à 3,089,000 le nombre d’enfants nés en 1949). Donc oui le gouvernement russe a vraiment intérêt à surveiller l’évolution des conditions de vie de sa population retraité, à partir de 2015-2020.

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  8. Joséphine

    Bonjour,

    je suis heureuse de découvrir ce blog. Bravo Alexandre, vous faites un travail de réinformation très utile. Vive la Russie qui a tant à apporter au monde et que pour cette raison on cherche toujours à détruire.

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  9. Anonymous

    Je sais que j’arrive sur le tard avec mon commentaire, mais le voici.

    Le chiffre avancé par Sarkozy est inexact dans le détail, mais cela change peu le portrait.
    Évidemment que le “500 000 par année” est une moyenne, par ailleurs surestimée: il y a eu des années où la décroissance se chiffrait à plus d’un demi-million et des années où il y a eu croissance. La décroissance annuelle moyenne entre 1992 et 2011serait plutôt de 280 000.

    Ceci étant dit, l’embellie des dernières années sera de courte durée, n’importe quel démographe le confirmera en observant la structure démographique de la Russie.

    De sorte que sans un revirement majeur (ce qui n’arrive à peu près jamais en démographie, où les choses évoluent doucement et lentement), entre 2010 et 2050, la population de la Russie perdra encore environ 18 millions d’habitants (soit 450 000 habitants par année). Il s’agit de la médianne probabilistique des estimations démographies des Nations Unies.

    S’il y a un revirement, il proviendra de l’immigration, immigration dont la majorité des Russes ne veulent pas.

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  10. Alexandre LATSA

    Bonjour

    280.000 c’est la moitie de 500.000 …

    Ensuite sur les 4 dernières années, la baisse est de 180.000, si on prend en compte 2012 elle sera sur 5 ans de moins de 130.000 / an..

    Ensuite il est certain que la pop ne baissera pas (si l’on parle du gap entre naissances et décès) de 450.000. Le nombre de naissances ne s’effondrera que prop. a la baisse numérique du nombre de femmes en age de procréer (35% de femmes de 25 ans de moins en 2025 qu’aujourd’hui), mais atténué par la baisse des avortements, les enfants plus tard, la baisse de la mortalité infantile etc etc
    Ensuite la mortalité baisse et baissera fortement…

    SI la situation économique ne change pas, je predis une baisse (naissances – deces) en moyenne de 100 ou 150.000 d’ici 2025, et une immigration de 150 / 250.000 donc je crois au contraire que la pop. russe augmentera. L’ONU se trompe autant qu’elle se trompait il y a 10 ans sur ses prévisions sur la Russie pour 2015 🙂

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  11. Anonymous

    Vous êtes plutôt optimiste.
    Même Росстат (pas nécessairement reconnu pour son conservatisme dans ses projections) prévoit, au niveau de l’accroissement naturel, une baisse d’environ 200 000 par année en moyenne (de 2013 à 2025). Et ça, c’est le scénario fort. Le scénario moyen, c’est une baisse de 450 000 par année en moyenne, et le scénario faible, une baisse de 930 000 par année en moyenne.
    Maintenant, côté immigration, toujours dans le scénario moyen (qui implique légère baisse de la population d’ici 2025, à 141 millions), Росстат appuie ses projections sur une immigration nette (arrivées moins les départs) de 350 000 par année en moyenne. Objectif encore une fois optimiste considérant le passé récent, sans nécessairement être inatteignable.

    Ceci étant dit, de constater que la Russie vit une décroissance démographique n’est pas une attaque. Ce n’est pas le premier ni le dernier pays à vivre un tel phénomène. Ce n’est pas un arrêt de mort qui est prononcé. La Russie restera l’un des pays les plus peuplés.
    Il faut simplement en prendre acte. Il faut que le gouvernement en prenne acte car cela a des implications importantes. Par exemple, le gouvernement devrait opter dès que possible pour un régime de pension par capitalisation plutôt que par répartition.

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