Dimanche 4 décembre, les Russes votent pour élire les députés à la Douma d’Etat, la chambre basse du Parlement. Ce sera la troisième élection législative de “l’ère Poutine”. Depuis la Constitution de 1993, l’Assemblée russe est composée de 450 députés élus pour un mandat de quatre ans. 225 députés sont élus au suffrage universel direct et 225 sont élus au suffrage proportionnel. La Douma actuelle est présidée par Boris Gryzlov, membre de Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, alors que la précédente Douma était présidée par un éminent membre du parti communiste russe, la plus importante force d’opposition du pays. Le scrutin se tiendra dans 95 000 bureaux de vote à travers tout le pays, mais également dans 145 pays pour les millions de ressortissants russes vivant à l’étranger. Quelque 650 observateurs internationaux sont accrédités pour surveiller l’élection.
Les précédentes élections législatives avaient donc eu lieu le 2 décembre 2007. Elles avaient vu une très large victoire du parti du président Medvedev et du premier ministre Poutine, Russie Unie, qui avait obtenu 64% des voix (contre 37,1% en 2003). Le parti communiste avait obtenu lui 11,5% (contre 12,6% en 2003) et le parti nationaliste libéral-démocrate de Vladimir Jirinovski 8,2% (contre 11,45% en 2003). Une nouvelle formation, nationaliste et plutôt de gauche, Russie Juste avait elle émergée en obtenant 7,8% des voix, captant l’électorat d’un autre parti nationaliste de gauche qui n’existe plus aujourd’hui, Rodina, mais qui avait obtenu 9% en 2003. Quant à l’opposition dite “libérale” elle a continué son déclin électoral entamé dans les années 90 pour n’obtenir que 2,6% des voix, contre 4,3% en 2003.
Ce dimanche, donc, sept formations sont en lice : le parti au pouvoir Russie Unie (que l’on peut qualifier de conservateur), le parti nationaliste libéral-démocrate (LDPR), le parti communiste russe (KPRF), le parti de gauche nationaliste et étatiste Russie Juste, le parti socialiste et patriote des Patriotes de Russie, le parti libéral d’opposition Iabloko et le parti de droite Juste Cause. Récemment, la scène politique russe a été secouée par des débats politiques assez importants sur l’identité, la corruption ou encore la direction que le pays, tout juste sorti de la crise de 2008, doit désormais prendre. Les élections ne devraient cependant pas entraîner de changements majeurs dans la composition de l’Assemblée, si ce n’est peut être un très léger effritement du parti Russie Unie, qui pourrait passer sous la barre des 60%. Cette baisse devrait sans doute bénéficier au parti communiste, qui devrait ainsi conforter sa place de principal parti d’opposition, ainsi qu’au parti nationaliste libéral-démocrate. Les tous derniers sondages d’avant électionsprévoyaient en effet 57% pour Russie Unie (-6%), 16% pour le parti communiste (+5%), 12% pour le part nationaliste libéral-démocrate (+4%), 6% pour le parti nationaliste et étatique Russie Juste (-1%) et enfin 3% pour l’opposition libérale.