Pendant qu’on traque l’agent russe, Pravy Sektor recrute en France

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Au cours du mois dernier, l’un des analystes russes contemporains les plus sérieux et compétents, Fedor Loukianov, a donné un entretien très intéressant à un magazine américain. Si l’interview mérite une lecture attentive, un des points de cet article est particulièrement intéressant.

Fedor Loukianov raconte sa discussion avec la collaboratrice du président allemand de la commission de politique étrangère du Bundestag, discussion qui illustre parfaitement le naufrage de l’élite ouest européenne et sa déconnection d’avec les peuples qu’elle est pourtant censée représenter, mais surtout défendre. Celle-ci lui affirme qu’il y aurait «un gros problème ici, en Allemagne avec la propagande russe de Poutine qui sape tout » et qu’ils auraient reçu « beaucoup de courriels critiquant notre président pour ses politiques critiquant la Russie sur l’Ukraine, comme étant trop dures, et ainsi de suite. ».

Fedor Loukianov lui demande alors si elle considère les critiques envers la politique allemande en Europe de l’est comme « un produit de la propagande de Poutine ». Celle-ci lui répond: « Oui, bien sûr ». M. Loukianov la laissa vraisemblablement confuse en évoquant la possibilité vraisemblable que ces critiques soient celles d’authentiques citoyens allemands qui utilisent leurs droits fondamentaux au sein d’une société dite démocratique.

Cette affaire arrive juste après le scandale qui a frappé une chaîne de télévision allemande ayant diffusé une émission réalisée par la chaîne russe RT. La chaîne a fait l’objet d’une procédure des instances de régulation à l’initiative de parlementaires locaux, persuadés que l’émission diffusée ne présentait que « le point de vue russe », « ne contribuait pas à former un tableau objectif » tandis que selon certains députés de gauche, « la chaîne RT serait trop proche du gouvernement ».

La liberté d’expression s’applique-t-elle à tous, sauf aux médias russes? Continue reading

Bruxelles et Washington jouent-ils contre la paix en Europe ?

imagesLes pressions de l’Union européenne et de Washington ont eu nous le savons finalement raison de la patience russe pour la construction du gazoduc South Stream, qui devait alimenter l’Europe du sud en gaz russe.

La décision de la Russie d’annuler le projet est une grande victoire américaine qui empêche ainsi une nouvelle artère de relier les organismes russes et européens. L’échec du projet South Stream, alors que ses jumeaux le North Stream (reliant la Russie a l’Allemagne) et le Blue Stream (reliant la Russie a la Turquie) sont en activité et prouvent leur efficacité sans aucun scandale ni disfonctionnement, est autant insensé qu’infondé tant politiquement qu’économiquement.

La manœuvre traduit la volonté de certaines puissances d’éviter que la Russie et la vieille Europe ne soient en contact direct sans le filtre de la nouvelle Europe dont les Etats sont devenus des satellites et des relais actifs de la politique américaine en Europe de l’Est et surtout dans le cadre de la politique de pression et de reflux menée contre la Russie sur ces frontières ouest et sud. Continue reading

Украина на краю демографической пропасти

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Говоря об Украине, часто обсуждают ее катастрофическое экономическое положение, оставляя без внимания демографическую ситуацию в стране.

В 1939 году, незадолго до начала Второй мировой войны, на Украине и во Франции было соответственно 41,5 и 41,3 миллионов жителей, на почти равных по площади территориях. После Второй мировой войны население Франции выросло до 39.660.000 жителей, в то время как население Украины, которая ужасно пострадала от войны, сократилось почти на 7,5 миллионов человек, достигнув немногим более 34 миллионов жителей.

За 46 лет население Украины выросло почти на 18 миллионов человек, то есть в среднем на 319.000 человек в год, достигнув почти 52 миллионов жителей в 1991 году.

Затем, за период независимости с 1991 года, демографические изменения стали катастрофическими, а Украина вступила в долгую демографическую зиму, из которой она до сих пор не вышла, в отличие от России, начавшей бороться в 2005 году. C 1991 по 2013, то есть за 22 года, население страны сократилось с 51.944.000 до 45.553.000 человек, уменьшившись в целом на 6.391.000, что соответствует среднегодовому сокращению на 290.500 человек. Continue reading

L’Ukraine au bord du gouffre démographique

imagesLorsque l’on parle de l’Ukraine, on a souvent tendance à aborder sa situation économique catastrophique, en négligeant d’aborder l’état démographique du pays.

Ukraine et France avaient respectivement 41,5 et 41,3 millions d’habitants en 1939, soit juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, pour un territoire d’une superficie quasi-équivalente. Apres la Seconde Guerre mondiale la population de la France est passée à 39.660.000 habitants tandis que celle de l’Ukraine, qui a terriblement souffert du conflit s’est réduite de près de 7,5 millions d’habitants, pour atteindre un peu plus de 34 millions d’habitants.

Au cours de sa période soviétique, la population de l’Ukraine augmentera de près de 18 millions de personne en 46 ans, soit une hausse moyenne de 319.000 habitants/an, pour arriver à presque 52 millions d’habitants en 1991.Ensuite, pendant la période d’indépendance qui a débuté en 1991, l’évolution démographique est devenue catastrophique et l’Ukraine est entrée dans un long hiver démographique dont elle n’est pas encore sortie, contrairement à la Russie qui a réagi après 2005. De 1991 à 2013, soit en 22 ans, la population du pays est passée de 51.944.000 à 45.553.000 habitants soit une baisse totale de 6.391.000 habitants, ce qui correspond à une baisse moyenne annuelle de 290.500 habitants.

Cette baisse a été particulièrement prononcée entre 1996 et 2005, puisqu’en une décennie la population a chuté de 3.425.108 habitants, soit à une moyenne annuelle de 342.510 habitants. Si l’on devait comparer avec la Russie, qui a une population environ trois fois plus importante, cela correspondrait à une baisse annuelle de plus d’un million d’habitants. Continue reading

Quel avenir pour l’Ukraine entre l’UE et Moscou ?

imagesAlors qu’au début des évènements en Ukraine les belligérants occidentaux ont imposé leur opération de captation de l’Ukraine en laissant la Russie hors de la table des négociations, la situation semble s’être aujourd’hui totalement inversée.

Si « l’instant Crimée » avait déjà été analysé par certains comme symbolisant la fin du moment unipolaire qui régentait l’ordre européen, imbriqué au sein de la coalition occidentale et américano-centrée, il semble bien maintenant qu’une tendance au rééquilibrage entre Moscou et l’Union européenne soit en train de prendre forme, en Ukraine.Comme l’a parfaitement relevé l’expert en droit international Alexandre Mercouris, l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE ne prévoyait pas d’être un simple accord de libre-échange. En réalité c’était un dispositif pour faire de l’Ukraine une partie de l’Espace économique européen et du Marché unique soumis à la réglementation de la bureaucratie européenne de Bruxelles et à la juridiction de la Cour européenne de justice au Luxembourg. En clair, un traité visant à séparer pour de bon Ukraine et Russie. Continue reading