Russie : La révolution orange et ses arrières-plans

 Le texte ci dessous est une analyse de Romain Bessonet, du Cercle Aristote.
La  Russie vient de connaître plus de 3 mois d’agitation politique sur fond d’élection présidentielle. L’observateur attentif (ce qui n’est pas le cas de la presse française) y aura vu les prémices de révolution orange. La date est d’ores et déjà fixée : le 5 mars 2012, au lendemain de l’élection. En effet, l’opposition libérale l’a déja annoncée par la voix de ses ténors : Navalny, Nemtsov, Kasparov et autres : Le résultat du scrutin sera illégitime, même si les élections sont propres et honnêtes. Le fameux coup d’État annoncé par Boris Berezovsky en 2007 est en marche.

Le moment ne pouvait pas être mieux choisi : 

– Usure classique du pouvoir, après douze ans de règne de Vladimir Poutine ;
– Apparition d’une classe moyenne issue du secteur marchand qui en a marre d’être dirigée par l’élite issue des corps militarisés et qui est soutenue par les “péquenauds de province, dépendants de l’État et qui ne comprennent rien à l’économie privée (Ksenya Sobtchak)” ;
– Corruption et inefficacité dans l’appareil d’État qui met du temps à être corrigée ;
– Stratégie offensive de Washington contre le régime russe, qu’illustre la nomination d’un ambassadeur de choc à Moscou : Michael Mac Faul.

La Russie de Vladimir Poutine, n’est ni un modèle, ni un paradis. C’est un État en pleine réforme, convalescent après 70 ans de communisme totalitaire et centralisé et 10 ans de libéralisme et de déliquescence de l’État russe. Les problèmes à résoudre y sont immense (corruption, alcoolisme, retards dans les infrastructures) et relèvent plus de la baguette magique que de la politique pour y apporter des solutions à court terme.Je comprends que les recettes du redressement russe fassent peur en occident. En effet, comment est-il possible de faire passer la dette extérieure du pays de 110% à 20 % du PIB en 10 ans, avoir des taux de croissance entre 5 et 7 % par an, renouer avec une croissance des naissances, le tout  avec une politique étatiste, protectionniste et une promotion du patriotisme au plus haut niveau de l’État?
En attendant, le plan de la révolution orange avance :
– agitation avant les élections pour promouvoir l’idée qu’il y aura des falsifications ;
– monter de toutes pièces des falsifications (car si elles n’existent pas il faudra les inventer) ;
– préparer l’organisation des manifestations et piquets dans Moscou (les tentes sont entrain d’être préparées).Face à cela, l’équipe de Vladimir
Poutine a monté des contre-offensives assez efficace :
– mobiliser des populations ouvrières et paysannes de province, qui sont la base populaire de Vladimir poutine dans des manifestations et des
réunions publiques ;

– redonner une colonne vertébrale idéologique à l’action de Vladimir Poutine (c’est le sens des 07 longs articles qu’il a fait paraître dans la presse sur la question nationale, l’économie, la politique de sécurité, la politique étrangère, la politique sociale)
– prendre l’opposition à son propre jeu : vous craignez des falsifications, d’accord alors nous accédons à toutes vos demandes (vidéo surveillance sur internet de tous les bureaux de vote, urnes transparentes, nombre illimité d’observateurs, stricte égalité de temps de parole sur les chaînes de télévisions fédérales)
– réformer le système politique pour donner plus de représentativité (libéralisation des modalités d’enregistrement des partis politiques ; retour de l’élection des gouverneurs au suffrage universel ; abaissement du seuil de représentativité à la Douma)
– montrer le vrai visage des contestataires :  Le 10 janvier 2012, le nouvel ambassadeur des USA Mac Faul a invité à l’ambassade, en présence du 17eme adjoint à la secrétaire d’Etat des USA (William J. Burns) les chefs de l’opposition “hors système” : Evgueniya tchirikova (connue pour son combat “écologiste” contre la contruction de l’autoroute Moscou – Saint Petresbourg) ; Boris Nemtsov (ancien 1er vice premier ministre sous Eltsine) ; Lev Ponomarev (fondateur de l’association mémorial) ; et de l’opposition “dans le systeme” : Oksana Dmitrieva (cheffe de la fraction “russie Juste” à la Douma) ; Serguei Mitrokhine chef du parti “Yabloko”.Le 10 mars 2011, lors de sa visite à moscou, Jo Bayden avait rencontré :
Lyoudmila Alexeeva (comité Helsinki)Evgueniya TchirikovaLeonid Gozman (Parti juste cause)Grigori Yavlinski (Parti yabloko)Oksana Dmitrieva (parti “russie Juste” )Nina Ostanina (parti communiste)Boris NemtsovVladimir RyjkovGary Kasparov.
On sait donc pour qui roulent tous ces gens …

A cette occasion, Jo Bayden avait annoncé la couleur : “La Russie est fatiguée de Poutine. Et cette fatigue va s’amplifier et conduira sans
aucun doute à des événements analogues à ceux que connait le monde arabe actuellement” (http://www.km.ru/news/baiden-shantazhiroval-putina).

Les Etats-unis avait penser tenir avec Medvedev leur Gorbatchev du XXI eme siècle, qui allait concéder la destruction de l’État russe contre une réputation en or à l’ouest, et ainsi terminer le travail commencé en 1991. Or, la candidature de Poutine à un nouveau mandat présidentiel contrecarre ces plans. Il faut penser que ce n’est pas un hasard si la nommination de Mc Faul comme ambassadeur a eût lieu quelques semaines après l’annonce par Poutine de sa candidature comme Président de la Fédération de Russie.

Le CV de ce diplomate est impressionnant :
– début des années 1980 étudie en URSS
– 1985 – 1987 : est étudiant en Pologne, où il devient un des proches des leaders de “Solidarnosc”
– arrive comme “sociologue” en URSS en 1990, il se lie d’amitié avec lesleaders les plus libéraux de la dissidence (Gavril Popov, Arkady Muravev, Evgueny Sevastianov, Mikhaïl Schneider, Viktor Dmitriev) ;
– 1993-1995 : travail au centre Carnegie de Moscou

– 1996 : membre de l’équipe de “spin doctors” recrutés par Alexandre Korjakov et Anatoly Tchoubaïs pour faire réélire Eltsine face à Zyouganov – membre de l’institut Hoover (think tank néo-conservateur)
– membre du conseil des directeurs des institutions suivantes : Eurasia Foundation, Firebird Fund, Freedom House, International Forum for Democratic Studies of the National Endowment for Democracy, et International Research and Exchange Board (IREX).

Comme il le dit lui-même : “Je suis un expert de ​​la démocratie, des mouvements anti-dictatoriaux, des révolutions. Et quand je suis venu en URSS, en 1989, c’était justement l’époque d’un tel mouvement. Et alors que je vivais à Moscou en 1990-1991, je suis devenu très proche des démocrates russes. Ce fut probablement le meilleur moment de ma vie.

Tout ceci se passe sur fond d’affrontement entre USA et Russie sur la question syrienne. Question sur laquelle Moscou reste inflexible. Le but de ces mouvements de contestation en Russie est aussi de délégitimer la parole russe. En effet, une tactique répressive du pouvoir russe permettrai à Washington d’avoir l’argument suivant face à l’opinion publique mondiale : La Russie bloque à l’ONU, car elle est une dictature répressive. Son point de vue est illégitime. Donc, on peut, on doit intervenir en Syrie, malgré le véto russe.

Je pense que ce n’est pas un hasard si, actuellement pressions pour une intervention militaire en Syrie, tension en Iran (allié naturel de la Russie depuis la fin de l’URSS, notamment dans le Caucase) et mouvements de protestation en Russie se conjuguent. Il s’agit pour Washington et ses alliés de Ryad et du qatar de faire sauter les verrous qui s’opposent au modelage du moyen-orient sur un nouveau paradigme : mosquée, voile intégral et al jazeera

Ayons donc les yeux grand ouvert.

De Belgrade a Moscou?

Mais en 2001, il choisit la politique, adhère au parti libéral Iabloko
dont il se démarque quelques années plus tard pour fonder un mouvement
de jeunes, « Da ! », dans le sillage des révolutions ukrainienne et
géorgienne. (…) Dans son échange avec la journaliste du New Yorker, l’an dernier, Alexeï Navalny dévoilait un pan de sa stratégie.
«Moins
le mouvement s’identifie à une personne, plus il est multiforme et plus
il est difficile de l’acheter, de le dévier, de l’enfermer..
Ils
peuvent détruire une personne, mais s’ils essaient de faire quelque
chose systématiquement contre un grand nombre de personnes, la machine
se grippe 
». 

**
Concernant Aleksandar Maric (Belgrade 2004) – 
Aleksandar est formateur au Centre de la résistance non violente de l’ONG Otpor (Belgrade, Serbie).
« Le principe fondamental sur lequel repose toute l’organisation, c’est
qu’elle doit être dénuée de leader : c’est ce qui fait sa force. En
Serbie, la police ne comprenait pas que nous puissions nous passer de
leader ; notre structure les rendait fous
».

Россия, европейская БРИК в азиатском мире?

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

*

БРИКС представляет собой группу пяти стран (Бразилия, Россия, Индия, Китай, Южная Африка), которые считаются  быстроразвивающимися сегодня и станут гигантами в будущем. Сокращение БРИКС появилось в 2011 году, когда к БРИК присоединилась ЮАР. Термин БРИК появился в 2001 году в докладе, доказывающем, что экономики стран этой группы будут быстро развиваться и что совокупный ВВП стран БРИК к 2040 году должен сравняться с совокупным ВВП G6 (США, Япония, Великобритания, Германия, Франция и Италия).

Этот доклад 2001 года не был опровергнут действительностью. Страны БРИКС являются соответственно девятой, шестой, четвертой, второй и двадцать пятой мировыми экономическими державами, на которые уже приходится 40% мирового населения. В 2015 году они, по данным МВФ, обеспечат 61% мирового экономического роста, а их доля в мировой экономике продолжает расти. На страны этой группы приходилось 16% мирового ВВП в 2001 году, 27% в 2011 году и, согласно последним оценкам, на них придется около 40% в 2025 году. Только на страны БРИКС, к примеру, придется 70% глобального роста автомобильного рынка в течение следующего десятилетия.

За последнее десятилетие страны БРИКС дали более трети роста мирового ВВП. Этот век должен стать веком стран БРИКС, так как согласно даннымВсемирного банка, Китай может стать крупнейшей экономикой мира, к 2020 году опередив США. По мнению Goldman Sachs, к середине века Индия также сможет опередить США. Центр тяжести мира 2050 года будет находиться в Азии, поскольку две крупнейшие мировые экономики являются также двумя самыми густонаселенными странами в мире. Для сравнения, на Соединенные Штаты приходилось 42% мирового ВВП в 1960 году, в 2012 эта цифра снизилась до 26%, и составляет еще меньше (19%) по показателю «паритета покупательной способности».Тем не менее, страны БРИКС очень разные и разделены географически. Впрошлом они никогда не были союзниками, ни в экономическом плане, ни вполитическом. Россия, похоже, черпает силу из своих энергетических ресурсов, Бразилия стала чемпионом мира в области сельского хозяйства,Китай, уже являющийся мировой фабрикой, стал и крупнейшим в мирепроизводителем золота. К тому же политическая организация этих стран различна. Эти существенные экономические и политические различия недолжны, однако, заслонять то общее, которое у них имеется: высокие темпы роста, динамичная индустриализация и значительный не насыщенныйвнутренний рынок. Кроме того, за исключением России, это страны, вкоторых имеются значительные неиспользуемые трудовые резервы.

Увеличение объемов товарооборота внутри БРИКС демонстрирует как взаимодополняемость стран группы, так и их экономический рост. Объем товарооборота между странами БРИКС вырос с 15 до 158 миллиардов долларов в период с 2000 по 2008, и может достигнуть 1.000 миллиардов долларов к 2030 году. В странах БРИКС, за исключением испытывающей трудности Южной Африки, наблюдается быстрое расширение среднего класса. По оценкам, сегодня в России 25% населения могут считаться принадлежащими к среднему классу, то есть 35 миллионов человек, против 20% в Бразилии (40 миллионов) или 13% в Китае (160 миллионов) и 5% в Индии (65 миллионов человек). В Азии у Индонезии имеются многочисленные инфраструктурные проекты: дороги, новый аэропорт и, в особенности, железная дорога, которая в ближайшее время будет построена китайцами  Со своим среднимклассом, который сейчас насчитывает 30 миллионов человек (на 240 миллионов населения), Индонезия нагоняет БРИКС, рейтинговые агентства даже повысили ее кредитный рейтинг. В связи с этим очень скоро нужно будет говорить о БРИИКС.

Растущая экономическая мощь стран БРИКС усиливает их геополитическое влияние и способствует формированию многополярного мира. Хотя эта группастран не образует никакого военного союза, у них возникают общие позиции по различным международным вопросам. Собравшись в Китае в апреле 2011 года, страны БРИКС решили, к примеру, перейти к двусторонней торговле без использования доллара США. Поэтому возможно говорить не только о взаимозависимости, а также о координации между азвивающимисястранами. Встретившись в Москве в ноябре 2011 года, заместители министров иностранных дел стран группы БРИКС выступили противиностранного вмешательства во внутренние дела стран Ближнего Востока.

Аналогичная позиция была продемонстрирована во время англо-французской интервенции в Ливии. В ходе последней встречи G20 во Франции в Каннах,обладающие большими валютными резервами страны БРИКС, оказались в сильной позиции, потребовав от стран ЕС и США жесткой бюджетной дисциплины. Кроме того, страны БРИК уже оказывают давление, чтобы их представительство в международных организациях, подобных МВФ, было усилено. Идея о том, что главой МВФ не обязательно должен быть европеец,витает в воздухе. У инвесторов эти новые растущие рынки по-прежнему вызывают интерес. После недавнего исследования

Accenture оказалось, что по мнению 80% руководителей предприятий, опрошенных в 85 странах, экономический рост зиждется на развивающихся экономиках.

В заключение следует отметить, что страны БРИКС в разной степени далеки от традиционной модели однородных национальных государств, какие существуют, к примеру, в Восточной Европе. В России насчитывается более 100 народов и национальностей, в Южной Африке имеется 11 официальных языков, в Китае есть 56 различных национальностей, а в Индии говорят на 23 языках. Бразильская культура, португалоязычная, выглядит более однородной, но население происходит от многочисленных волн миграции из Европы, Африки и Ближнего Востока. Наконец, в трех странах БРИКС (Индии, Китае, России) насчитывается значительное число коренных мусульман. Этот мультикультурный и мультиконфессиональный облик БРИКС, кажется, не препятствует экономическому росту.А что если эта модель, разделяемая странами БРИКС, станет будущей моделью новых цивилизационных объединений?

 
Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

La Russie, BRIC européen dans un monde asiatique?

L’article original a été publié sur  Ria-Novosti 
*
Les BRICS sont un groupe de cinq pays (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) considérés comme les grandes puissances émergentes d’aujourd’hui, et les géants de demain. L’acronyme BRICS est apparu en 2011, quand l’Afrique du Sud a rejoint le groupe BRIC. Le terme BRIC était apparu en 2001 dans un rapport tendant à démontrer que l’économie  des pays de ce groupe  allait rapidement se développer et que le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (États-Unis, Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France et Italie).


Ce rapport de 2001 n’a pas été contredit par les faits. Les BRICS sont respectivement les neuvième, sixième, quatrième, deuxième et vingt-cinquième puissances économiques mondiales et comptent déjà pour 40% de la population mondiale. En 2015, ils assureront sans doute 61% de la croissance mondiale selon le FMI et leur part dans l’économie mondiale ne cesse d’augmenter. Ce groupe  de pays représentait 16% du PIB mondial en 2001, 27% en 2011 et d’après des estimations récentes,  ce sera près de 40% en 2025. Les BRICS pourraient à eux seuls compter par exemple pour 70% de la croissance du marché  automobile mondial pour la prochaine décennie.
Les BRICS ont contribué à plus d’un tiers de la croissance du PIB mondial dans la dernière décennie. Ce siècle devrait être celui des BRICS puisque d’après la Banque mondiale, la Chine pourrait devenir la première puissance économique de la planète en dépassant les États-Unis dès 2020. Pour Goldman Sachs, l’Inde pourrait également dépasser les Etats-Unis au milieu du siècle. Le centre de gravité du monde de 2050 serait donc en Asie, les deux premières puissances économiques mondiales étant aussi les deux pays les plus peuplés de la planète. Par comparaison, les USA représentaient 42% du PIB mondial en 1960, ce chiffre est descendu à 26% en 2012, et encore moins (19%) pour le chiffre “à parité de pouvoir d’achat”. Pour autant, les pays du groupe BRICS apparaissent comme dispersés géographiquement et très différents. Ils n’ont jamais été alliés ni sur le plan économique ni sur le plan politique dans le passé. La Russie parait tirer sa force de ses ressources énergétiques, le Brésil devient le champion agricole de la planète, la Chine est déjà l’atelier du monde et elle est devenue le premier producteur mondial d’or. De plus les organisations politiques de ces pays sont assez différentes. Ces grandes différences économiques et politiques ne doivent cependant pas faire oublier les points communs qui existent: Des taux de croissance élevés, une dynamique d’industrialisation et un important marché intérieur non saturé. De plus, à l’exception de la Russie, ce sont des pays qui ont une réserve de main d’œuvre inemployée importante.

La progression du volume des échanges intra-BRICS montre bien à la fois la complémentarité des pays du groupe et leur croissance économique. Le volume de ces échanges intra-BRICS est passé de 15 milliards à 158 milliards de dollars entre 2000 et 2008, et pourrait atteindre 1.000 milliards de dollars en 2030.

Sur le plan intérieur, à l’exception de l’Afrique du Sud qui connait des difficultés,  on assiste dans les pays du groupe BRICS à une extension rapide de la classe moyenne. On estime aujourd’hui qu’en Russie 25% des habitants peuvent être comptabilisés comme appartenant à la classe moyenne soit 35 millions de personnes contre 20% au brésil (40 millions de personnes) ou 13% en Chine (160 million de personnes) et 5% en Inde (65 million de personnes). En Asie toujours, l’Indonésie ne compte plus ses projets d’infrastructures: routes, nouvel aéroport, et surtout chemin de fer bientôt construit par les chinois. Avec sa classe moyenne comptant désormais 30 millions de personnes (sur 240 millions d’habitants), l’Indonésie talonne les BRICS et s’est même payé le luxe d’un relèvement de sa note par les agences de notation. On devrait donc à ce titre très prochainement parler des BRIICS. Dans le domaine géopolitique, la puissance économique croissante des pays du groupe BRICS renforce leur influence, et favorise la naissance d’un monde multipolaire. Bien que ce groupe de pays ne forme aucune alliance militaire, des positions communes apparaissent, sur divers problèmes internationaux. Réunis en chine en avril 2011 les BRICS ont décidé par exemple de s’orienter vers des échanges bilatéraux sans passer par le dollar américain. On peut donc parler non seulement d’une interdépendance mais aussi d’une coordination entre émergents. Réunis à Moscou en novembre 2011, les vice-ministres des affaires étrangères du groupe BRICS se sont prononcés contre l’ingérence des forces étrangères dans les affaires internes des pays du Moyen-Orient. Une position semblable était apparue au moment de l’intervention franco-anglaise en Lybie. Pendant la dernière réunion du G20 en France à Cannes enfin, les pays BRICS se sont retrouvés en position de force, avec leurs réserves de change importantes, en position de demander aux pays de l’Union Européenne et aux USA un peu plus de rigueur budgétaire. Par ailleurs, le groupe BRICS exerce déjà des pressions pour que sa représentation dans diverses instances internationales comme le FMI, soit renforcée. L’idée que le patron du FMI ne soit plus forcément un européen est dans l’air. Du côté desinvestisseurs, ces marchés émergents suscitent toujours l’intérêt. Au terme d’une étude récente effectuée par Accenture, il apparaît que pour 80% des chefs d’entreprises, interrogés dans 85 pays, la priorité en matière de croissance repose sur les économies émergentes.

Enfin il est à noter que les BRICS sont tous éloignés, à des degrés divers, du modèle d’état nation homogène traditionnel tel qu’on le connaît en Europe de l’ouest par exemple. La Russie comprend plus de 100 peuples et nationalités, l’Afrique du sud a 11 langues officielles, la Chine reconnaît 56 nationalités différentes et l’Inde reconnaît 23 langues. La culture brésilienne, lusophone, parait plus homogène, mais la population provient de multiples immigrations, d’Europe, d’Afrique et du moyen orient. Enfin 3 des BRIC (Inde, Chine, Russie) ont une forte
composante musulmane de souche. Cet aspect pluriculturel et multiconfessionnel des BRICS ne parait pas gêner leur croissance économique.

Et si ce modèle partagé par les BRICS était le modèle d’avenir des nouveaux regroupements civilisationnels?

Poutine de 2010 a 2012

Décidément, après le candidat Ziouganovski, désormais on apprend du Figaro qu’il n’y avait pas de neige a Moscou il y a 15 jours (soit le 07 février 2012), et qu’on circulait en costume sans vestes… 
Problème évident puisque comme prouve ci dessous la photo date de… Juin 2010
*

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The Russian demography from 1991 to 2012

In December 2010 I зublished a column entitled “The Russian population, object of all fantasies[1]” in which I recalled how the political, economic and institutional collapse that followed the disappearance of the USSR had triggered a health and demographic disaster in Russia. From 1991 to 1999, the health of the population has significantly declined and life expectancy has collapsed. Both were the consequences of the collapse of the Russian economy.

The excessive consumption of an often adulterated alcohol, the related poisonings, the increase of suicides and the development of drugs use and sexually transmitted diseases including AIDS, have led to an explosion in the mortality rate. These living conditions in the Russia of the 1990s also caused a gradual decline of the birthrate. Abortion was often the  only option for many women in the midst of the economic crisis. All this led to an unprecedented demographic crisis. Let’s now have a look at the number of births, deaths, and at the natural balance (excluding immigration).


Year after year, the birth rate decreases while the mortality rate increases.

Year                Births               Deaths              Balance
1991            1.794.626        1.690.657           +103.969
1992            1.587.644        1.807.441           -219.797
1993            1.378.983        2.129.339           -750.356
1994            1.408.159        2.301.366           -893.207
1995            1.363.806        2.203.811           -840.005
1996            1.304.638        2.082.249           -777.611
1997            1.259.943        2.015.779           -755.836
1998            1.283.292        1.988.744           -705.452
1999            1.214.689        2.144.316           -929.627

Between 2000 and 2005, the birthrate is going through a significant upturn, probably due to the improved global economic conditions, but the mortality has increased again, resulting in an incredible drop of 5,363,668 inhabitants in the population over six years, that is to say 893,944 per year. In January 2006 the Russian population had dropped by 142.2 million, against 148.3 million in 1990.

Year                Births                  Deaths                   Balance
2000             1.266.800            2.225.332            -958.532
2001             1.311.604           2.254.856              -943.252
2002             1.397.000           2.332.300            -935.300
2003             1.483.200           2.370.300            -887.100
2004             1.502.477           2.295.402            -792.925
2005             1.457.376           2.303.935            -846.559

In 2005 the Russian government has launched a new demographic deal entrusted with Medvedev, who was by the time vice prime Minister in charge of national projects and priorities. This social plan was intended to boost the birth rate and to lower mortality, but its complementary effects on the living standards continually rose from 2005 to 2009. The restoration of the Russian health system and the financial aids to families has had spectacular results. In 12 years, from 1999 to 2011, the mortality has sharply dropped and the annual number of births increased by over 40%.
Year                     Births                   Deaths             Balance
2005                    1.457.376           2.303.935             -846.559
2006                    1.479.637           2.166.703             -687.066
2007                    1.610.100           2.080.400             -470.300
2008                    1.717.500          2.081.000             -363.500
2009                   1.764.000          2.010.500             -246.500
2010                   1.789.600          2.031.000             -241.400
2011                   1.793.828           1.925.036             -131.208

Taking into account the slightly positive net migration in 2009 (for the first time since 1991), Russia‘s population hasincreased by  almost 50,000 inhabitants. In 2010 it fell slightly (about 50,000 people) but in 2011, the populationeventually increased by 160,000. 

The year 2011 is also the best for birth rate since 1991, with 1,793,828births, and for the first time since 1992 there have beenless than 2 million deaths in the country.2011 has a special feature because the numbers of the second semester (births against deaths) aresignificantly better than the first half. Over the last 6months of the year, the natural balance (excludingimmigration) is positive: there were 951,249 births and943,617 deaths, i.e. a positive balance of 7632. August2011 has even seen a record of births (173,166) and the average of the 5 other months of the semester is over150,000. If this trend continues next year,the number of births in Russia could flirt with 1.8 million, while deaths should continue to decrease, falling below 1.9 million. The natural negative balance in 2012 could well be less than100,000. The net migration, as far as it is concerned,should be positive again, given the manpower needs of the Russian economy. Therefore, Russia‘s population should increase again in 2012. For readers interested in the links between economics anddemographics, a more detailed study has been published in France by the IRIS (Observatory of the post-Soviet world) in their September 2011 review under the title: The solution to the Russian demographic decline is in the growth[2].

In the end, let us note that the existing Russian population projections envisage three demographic scenarios[3] (low, medium and high) leading in 2030 to a population balancing between 128 and 144 millions. In its most optimistic version, the demographic scenario predicts that Russia’s population would reach 143 million inhabitants only at the beginning of 2015. But this demographic threshold was already reached by January 1, 2012. The population decline that Russia should theoretically face over the next decade could therefore probably be much lower than expected. One can even imagine that the Russian population will noticeably increase by 2030.

[1] http://fr.rian.ru/tribune/20101229/188241397.html
[2] http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/observatoire-russie/2011-09-demographie-russe.pdf
[3] http://www.gks.ru/free_doc/new_site/population/demo/progn1.htm

Eurasia sur l’Union Eurasiatique

J’ai le plaisir d’annoncer a mes lecteurs la sortie du dernier numéro de la revue EURASIA sur l’Union Eurasiatique. Votre serviteur y a écrit un article, tout comme de nombreux autres dont vous pouvez trouver la liste ci dessous, parmi les plus connus sans doutes Alexandre Douguine ou encore Guennady Ziouganov!
La version française de l’article est consultable ici, et la version  italienne la.
 

inv

Geofilosofia dell’Eurasia
Alberto Buela, Propedeutica alla teoria politica
Claudio Mutti, Nietzsche e l’Eurasia

Dossario: Russia
Aleksandr G. Dugin, Nasce l’Unione Eurasiatica
Andrea Fais, Le elezioni parlamentari: una svolta (geo)politica e sociale
Jean Géronimo, Alla ricerca di un’identità postsovietica
Jean Géronimo, Crisi del gas. Torna Brzezinski?
V. V. Ivanter – J. Sapir, L’economia russa nella crisi finanziaria
Alessandro Lattanzio, Le forze strategiche della Russia
Aleksandr Latsa, Battaglia per Mosca
Mahdi Darius Nazemroaya, Verso una nuova realtà geopolitica
Igor N. Panarin, La nuova ideologia di Putin: lo sviluppo della civiltà russa
Spartaco A. Puttini, La Russia di Putin sulla scacchiera
Nikolaj S. Trubeckoj, Il problema dell’autocoscienza russa
Stefano Vernole, Un’alleanza economica sgradita agli USA
Ermanno Visintainer, Nursultan Nazarbayev, antesignano dell’Unione Eurasiatica
Gennadij A. Zjuganov, Le idee geopolitiche in Russia
Gennadij A. Zjuganov, I contorni geopolitici della Russia di domani
Continenti
Miguel A. Barrios, Strategia e geopolitica dell’America Latina (prima parte)
Jean Claude Paye – Tulay Umay, Wikileaks: un’opposizione virtuale
Matteo Pistilli, Il concetto di “sviluppo” dal 1945 ai nostri giorni
Interviste
Aleksandr Sam, I compiti del KGB in Bielorussia. Intervista al gen. Vadim Zaisev
Filippo Pederzini, Una piccola crisi diplomatica. Intervista a Mauro Murgia
Documenti
AA. VV., Il Patto di non aggressione tedesco-sovietico
Sergej N. Martinov, Discorso all’ONU
Jean Thiriart, Praga, l’URSS e l’Europa
Recensioni

C. Mutti, Stephan Baier – Eva Demmerle, Otto d’Asburgo. La biografia autorizzata
C. Mutti, Mario José Cereghino e Giovanni Fasanella, Il golpe inglese
C. Mutti, Pio Filippani Ronconi, Zarathustra e il mazdeismo
C. Mutti, Ermanno Visintainer, Ahmed Yassawi. Sciamano, sufi e letterato kazako
L. L. Rimbotti, Johann von Leers, Contro Spengler

Российская демография с 1991 по 2012

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

*В декабре 2010 года я опубликовал статью под названием «Российская демография, предмет всевозможных фантазий».
В этой статье я напоминал, как политический, экономический и институциональный крах, последовавший за распадом Советского Союза, способствовал началу беспрецедентной санитарной и демографической катастрофы. С 1991 по 1999 год в результате развала российской экономики здоровья населения значительно ухудшилось, а средняя продолжительность   жизни сократилась.Чрезмерное потребление алкоголя, часто фальсифицированного, и связанные сэтим отравления, рост числа самоубийств, увеличение потребления наркотиков и распространение венерических заболеваний, включая СПИД,  привели к взрывному росту смертности. Условия жизни в России в 1990-е годы привели к постепенному снижению рождаемости. Перед лицом  экономического кризиса аборт часто становился единственным решением для многих женщин. Все это привело к беспрецедентному демографическому  кризису. Рассмотрим по годам число родившихся, умерших и естественный прирост населения (без учета миграции). Рождаемость падает, смертность растет.

Год          Рождения         Смерти         Прирост


1991        1.794.626           1.690.657          +103.969
1992        1.587.644           1.807.441          -219.797
1993        1.378.983           2.129.339          -750.356
1994        1.408.159           2.301.366         -893.207
1995        1.363.806           2.203.811         -840.005
1996        1.304.638           2.082.249        -777.611
1997        1.259.943           2.015.779         -755.836
1998        1.283.292           1.988.744         -705.452
1999        1.214.689           2.144.316         -929.627

В период с 2000 по 2005 год рождаемость значительно выросла, вероятно, благодаря улучшению мировой экономической  конъюнктуры, но смертность также увеличилась, приведя в течение этих шести лет к невероятному сокращению населения на  5.363.668 человек, то есть в среднем на 893.944 в год. В январе 2006 года население России составляло лишь 142,2 миллиона человек, против 148,3 миллиона в 1990 году.

Год        Рождения           Смерти          Прирост


2000      1.266.800             2.225.332         -958.532
2001      1.311.604             2.254.856          -943.252
2002      1.397.000             2.332.300         -935.300
2003      1.483.200             2.370.300         -887.100
2004      1.502.477             2.295.402          -792.925
2005      1.457.376             2.303.935         -846.559

В 2005 году российское государство приступило к осуществлению демографического «нового курса», порученного Дмитрию Медведеву, который в то время был заместителем премьер-министра и отвечал за приоритетные национальные проекты. Предназначенный для стимулирования рождаемости и снижения смертности, этот социальный план оказал дополнительное воздействие на  продолжающийся с 2005 по 2009 год рост уровня жизни. Восстановление системы здравоохранения страны и финансовая помощь семьям дали впечатляющие результаты. В конечном счете, за 12 лет ― с 1999 по 2011 год ― смертность резко снизилась, а ежегодное число родившихся увеличилось более чем на 40%.

Год           Рождения         Смерти          Прирост

2005         1.457.376            2.303.935          -846.559
2006         1.479.637            2.166.703          -687.066
2007         1.610.100           2.080.400         -470.300
2008         1.717.500           2.081.000          -363.500
2009         1.764.000           2.010.500         -246.500
2010         1.789.600           2.031.000         -241.400
2011         1.793.828            1.925.036          -131.208

С учетом позитивного миграционного прироста в 2009 году ― впервые с 1991 года ― численность населения России увеличилась почти на 50.000 человек. В 2010 году она несколько снизилась (примерно на 50.000 человек), но в 2011 году население выросло на 160.000 человек. В 2011 родилось 1.793.828 детей, самый высокий показатель с 1991 года, и впервые с 1992 года в стране умерло менее 2 миллионов человек. Этот 2011 год представляет собой интересную особенность, потому что показатели второго полугодия (число рождений против числа смертей) значительно лучше, чем показатели первого полугодия. За последние 6 месяцев года естественный прирост населения (без учета иммиграции) был положительным: было 951.249 рождений и 943.617 смертей, то есть положительный прирост составил 7.632. Август 2011 даже оказался рекордным в плане рождаемости (173.166), а средний показатель за другие пять месяцев полугодия составил более 150.000.

Если эта тенденция сохранится в следующем году, число рождений в России может приблизиться к 1,8 млн., а число смертей должно продолжить снижаться, упав ниже уровня в 1,9 млн. Отрицательный естественный прирост в 2012 году вполне может быть меньше 100.000. Миграционный прирост, в свою очередь, тоже должен быть положительным, учитывая потребность российской экономики в рабочей силе, и российское население России должно вновь вырасти в 2012 году. Для читателей, интересующихся связью между экономикой и демографией: более детальное исследование было опубликовано во Франции IRIS в сентябре 2011 года под названием: «Российский демографический спад, решение ― в экономическом росте».

В заключение следует отметить, что существующие  российские прогнозы предусматривают три демографических сценария (низкий, средний, высокий), в соответствии с которыми к 2030 году население составит от 128 до 144 млн. человек. В своей самой оптимистичной версии демографический сценарий предусматривает, что население России достигнет 143 млн. человек уже к началу 2015 года. Однако этот демографический порог был достигнут уже 1 января 2012 года. Теоретическое сокращение численности населения в России в течение следующего десятилетия может быть, вероятно, значительно более слабым, чем предусматривалось. Можно даже предположить, что к 2030 году население России значительно возрастет. Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

La démographie russe de 1991 à 2012

L’article original a été publié sur  Ria-Novosti 

*

 En décembre 2010 j’ai publié une tribune intitulée La démographie russe, objet de tous les fantasmes. Dans cette tribune, je rappelais comment l’effondrement politique, économique et institutionnel qui a suivi la disparition de l’URSS avait contribué au déclenchement d’un désastre sanitaire et démographique en Russie. De 1991 à 1999, en conséquence de l’effondrement de l’économie russe, l’état sanitaire de la population s’est considérablement détérioré et l’espérance de vie s’est écroulée.

Année     Naissances         Décès           Solde
1991     1.794.626            1.690.657       +103.969
1992     1.587.644            1.807.441       -219.797
1993     1.378.983            2.129.339       -750.356
1994     1.408.159            2.301.366        -893.207
1995     1.363.806            2.203.811        -840.005
1996     1.304.638            2.082.249        -777.611
1997     1.259.943            2.015.779        -755.836
1998     1.283.292            1.988.744        -705.452
1999    1.214.689            2.144.316        -929.627

Entre 2000 et 2005, la natalité a connu une reprise notable, sans doute grâce à  l’amélioration des conditions économiques globales, mais la mortalité a encore augmenté,  entraînant ainsi durant ces 6 années une incroyable chute de population de 5.363.668 habitants, soit 893.944 par an en moyenne. En janvier 2006, la population russe n’était plus que de 142,2 millions d’habitants, contre 148,3 millions en 1990.

Année    Naissances        Décès             Solde
2000      1.266.800       2.225.332        -958.532
2001      1.311.604        2.254.856       -943.252
2002      1.397.000        2.332.300       -935.300
2003      1.483.200        2.370.300       -887.100
2004      1.502.477        2.295.402       -792.925
2005     1.457.376         2.303.935        -846.559

En 2005 l’État russe a lancé un new-deal démographique confié à Dimitri Medvedev, alors vice-premier ministre en charge des projets nationaux et prioritaires. Destiné à relancer la natalité et faire baisser la mortalité, ce plan social a eu des effets complémentaires à la hausse continue du niveau de vie, de 2005 à 2009. La remise en état du système sanitaire du pays et les aides financières aux familles ont eu des résultats spectaculaires. Finalement, en l’espace de 12 ans, de 1999 à 2011, la mortalité a fortement baissé et le nombre annuel de naissances a
augmenté de plus de 40%.

Année        Naissances        Décès            Solde
2005         1.457.376            2.303.935       -846.559
2006         1.479.637            2.166.703       -687.066
2007         1.610.100            2.080.400      -470.300
2008        1.717.500             2.081.000       -363.500
2009        1.764.000            2.010.500       -246.500
2010        1.789.600             2.031.000     -241.400
2011        1.793.828             1.925.036       -131.208

En tenant compte des soldes migratoires, légèrement positifs, en 2009, pour la première fois depuis 1991, la population russe a augmenté de près de 50.000 habitants. En 2010 elle a légèrement baissé (environ 50.000 personnes) mais en 2011, la popilation a finalement augmenté de 160.000 habitants. L’année 2011 est également celle qui a vu le plus de naissances depuis 1991, avec 1.793.828 naissances, et pour la première fois depuis 1992 il y a eu moins de 2 millions de décès dans le pays. Cette année 2011 présente enfin une particularité intéressante puisque les chiffres du deuxième semestre (naissances contre décès) sont nettement meilleurs que ceux du premier semestre. Sur les 6 derniers mois de l’année, le solde naturel (hors immigration) est positif: il y a eu 951.249 naissances et 943.617 décès, soit un solde positif de 7.632. Le mois d’août 2011 a même vu un record de naissances (173.166) et la moyenne des 5 autres mois du semestre est supérieure à 150.000.

Si cette tendance se confirme l’année prochaine, le nombre de naissances en Russie pourrait flirter avec les 1,8 millions et le nombre de décès devrait lui continuer à diminuer, passant sous la barre des 1,9 millions. Le solde naturel négatif pour l’année 2012 pourrait ainsi être inférieur à 100.000. Le solde migratoire, pour sa part, devrait être encore une fois positif, étant donné les besoins de main d’œuvre de l’économie russe et la population russe devrait donc de nouveau augmenter en 2012. Pour les lecteurs qui s’intéressentaux liens entre économie et démographie: Une étude plus détaillée à été publiée en France par l’IRIS (Observatoire du monde post-soviétique) en septembre 2011, sous le titre: déclin démographique russe, la solution sera dans la croissance.

Enfin il faut noter que les prévisions démographiques russes existantes envisagent 3 scénarios démographiques (bas, moyen, haut) qui mènent en 2030 à une population comprise entre 128 et 144 millions. Dans sa version la plus optimiste, le scénario démographique prévoyait que lapopulation russe atteindrait 143 millions d’habitants seulement début 2015. Or ce seuil démographique a été déjà atteint le 01 janvier 2012. La baisse de population que la Russie devrait théoriquement connaître pendant la décennie suivante pourrait donc vraisemblablement être bien plus faible que prévu. On peut même imaginer que la population russe augmentera sensiblement d’ici à 2030.

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Suite a cet article, Thomas a créé ces graphiques via les chiffres fournis par Rosstat, permettant de constater les évolutions démographiques de façon plus visuelle.