Alexandre Latsa est chef d’entreprise, journaliste et essayiste. Son dernier ouvrage, Un Printemps russe (aux éditions des Syrtes), souhaite proposer une alternative au traitement supposé négatif de la Russie par les médias occidentaux. Revenant sur les grandes lignes politiques, économiques et sociales de la Russie d’hier et d’aujourd’hui, son ouvrage dresse un panorama exhaustif. France Renaissance a interrogé Alexandre Latsa pour en présenter les grandes perspectives.
France Renaissance. Dès l’introduction de votre ouvrage, vous établissez que la Russie occupe une nouvelle place sur la scène géopolitique. Selon vous, elle se dresse comme une alternative sur le plan politique d’une part, mais également sur le plan social, « via la promotion des valeurs traditionnelles, religieuses et familiales »[1]. Une sorte de retour à la « vieille Europe », selon vous. Devant un taux d’avortement plus élevé qu’aux Etats-Unis (1,234 millions d’avortements – soit 72 pour 100 naissances contre 20 avortements pour 100 naissance aux Etats-Unis – en 2008) ; devant le marché de la gestation pour autrui en vigueur[2] – notamment pour les couples homosexuels, comment parler de la défense des valeurs traditionnelles en Russie ?
Alexandre Latsa. Les bons résultats américains que vous mentionnez concernent le taux de natalité et le taux d’avortement mais regardez attentivement les résultats. Depuis 2012[3], les naissances issues du bloc de population majoritaire historiquement (soit les caucasiens qui représentent 63,4 % de la population) ne représentent plus que 49,6 % du total. Est-ce vraiment le projet que nous souhaitons pour la France ? Il ne s’agit pas d’avoir une vision ethnique du monde et de notre pays bien entendu mais de se demander si les déséquilibres migratoires sont oui ou non un danger de fond pour l’unité nationale, surtout quand l’intégration et l’assimilation ne suivent plus vraiment totalement ce qui est le cas de la France d’aujourd’hui. Notre logiciel de société n’est pas le même que celui de l’Amérique.
Il est vrai que nos élites politiques, qui sont majoritairement atlantistes, envisagent un avenir civilisationnel de type américain pour la France et l’Europe puisqu’à la baisse des naissances et au déficit démographique qui se créé (accentuée par les politiques anti-familles menées activement par ces mêmes élites) elles ont trouvé une solution qui s’appelle l’immigration. Notez que cette solution pèse à la baisse sur les salaires et permet de constituer de nouvelles bases électorales.
La Russie maintenant. Oui elle est une alternative avec un grand A sur ce sujet. Pourquoi ? Continue reading
















