Apres deux semaines d’engagement, il est possible de tirer un premier bilan de l’opération militaire russe en Syrie.
Il y a tout d’abord l’intensité croissante des frappes de l’aviation russe. Si lors des premiers jours le nombre de frappes russes était inferieur à une dizaine, l’armée russe a exécuté 64 sorties samedi 10 octobre et les estimations militaires sérieuses estiment que l’aviation russe devrait pouvoir augmenter la cadence pour atteindre des moyennes de 100 à 150 frappes par jour, avec des pointes à 200 ou 250 en cas d’extrême urgence. C’est autant, voir plus que le volume de sorties de l’armée syrienne, mais l’aviation russe est dotée d’équipements plus modernes favorisant largement un appui précis et efficace à l’infanterie, ce qui n’était pas ou peu le cas jusque-là.
La grande offensive au sol lancée par l’armée syrienne, appuyée par la chasse russe, semble se concentrer sur certains fronts bien précis.Le nord de Homs tout d’abord, où une vaste poche territoriale est aux mains des rebelles (voir ici), poche traversée par l’autoroute allant de Damas à la cote et qui devrait faciliter le transfert d’équipements militaires lourds de la capitale vers le nord. Cela est d’autant plus crucial que l’Etat syrien fait à ce jour face à deux fronts particulièrement sensibles dans la région.
L’Etat Islamique, comme on peut le voir sur cette carte, s’est considérablement rapproché de la bande côtière au cours des derniers mois, notamment après la conquête de Palmyre.
Le nord d’Hama, qui débouche sur la province d’Idlib, a été perdu par l’armée au cours du printemps 2015 et a permis à la coalition Armée de la Conquête de se retrouver à quelques dizaines de kilomètres seulement de la côte syrienne. L’Armée de la Conquête est une coalition de groupes islamistes qui comprend notamment l’Armée du salut, Ahrar al-Sham ou le front Al-Nosra (filiale syrienne d’Al-Qaïda) auquel ont prêté allégeance des clans de guerre tel que Katibat Al Tawhid Wal Jihad, comprenant nombre de ressortissants centrasiatiques, ou encore Jaish Al Muhajireen Wal Ansar dont les rangs comptent de nombreux combattants tchétchènes. Continue reading