Accords de Minsk: le choix de l’Eurasie ?

imagesLorsque le mur de Berlin s’est écroulé, et avec lui l’URSS, rien ne semblait pouvoir empêcher l’américanisation de l’ancien monde soviétique, c’est-à-dire la victoire de McDonald’s, de l’anglais comme langue globale et quasi-unique, et du dollar comme seule monnaie de référence.

Rien ne semblait surtout pouvoir entraver la marche en avant du capitalisme ultralibéral et de la démocratie à la mode américaine. Dans le monde unipolaire ainsi créé, la prise de contrôle par l’Otan des gigantesques territoires qui s’étendent de l’est de la Vistule et jusqu’au pacifique paraissait inévitable.

En une décennie, cet “agenda idyllique” a été totalement bouleversé par des événements historiques complètement imprévus. Il y a eu le 11 septembre 2001 et les efforts de guerre qui en ont découlé pour les occidentaux. Les interventions militaires dans le monde musulman n’ont pas eu le succès attendu, elles ont coûté très cher, et ont finalement semé le chaos dans la région. Sur le plan économique, l’essor implacable de la Chine a largement dépassé toutes les prévisions, et le modèle économique et financier “capitalatlantiste” a montré ses limites en provoquant la crise de 2008, appelée “great recession” par les anglo-saxons.Pourtant, la politique américaine à l’égard de l’Europe et de l’Eurasie n’a pas changé. L’extension de l’Otan vers l’Est s’est poursuivie, se superposant à l’extension de l’Union européenne. En conséquence, nombre de commentateurs voient désormais Bruxelles comme un simple sas d’entrée destiné à pré-intégrer des Etats au sein de la communauté euro-atlantique et de l’Alliance militaire sous domination américaine. Continue reading

Les médias occidentaux: marionnettes ou agents inconscients de l’expansion américaine ?

imagesEn mars et mai 2014 j’ai été invité à m’exprimer (très brièvement) sur la chaine française LCI, à propos de l’évolution de la situation en Ukraine.

J’ai dit, à l’encontre de tout le mainstream médiatique ambiant de l’époque, que la Russie n’avait aucun intérêt à une partition de l’Ukraine, et les européens non plus. J’ai aussi affirmé que les évènements en cours avaient leur source hors d’Europe et plus précisément en Amérique.

Il est vrai que quelques semaines auparavant, la presse russe avait révélé un enregistrement bien embarrassant, repris par le Huffington Post. La secrétaire d’état adjointe (américaine) chargée de l’Europe, Victoria Nuland, et l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt, discutaient de la situation chaotique qui s’installait en Ukraine, et madame Nuland a prononcé une phrase pas très diplomatique: Que l’UE aille se faire foutre. Cette phrase résume parfaitement la façon dont Washington manage sa relation avec son allié européen: L’UE n’a pas à donner son avis sur les affaires européennes.Dès le début de cette crise en Ukraine, les rares commentateurs qui ont accusé Washington de déstabiliser la région se sont fait traiter d’agents russes. On entend bien que le journaliste français de LCI qui m’interroge me présente tout naturellement comme: Le point de vue russe, pour ne pas dire la voix de Moscou, rien que ça! Pourtant je ne représente ni la Russie ni la France, je fais seulement partie des millions d’Européens qui s’inquiètent de voir l’Union Européenne transformée en protectorat américain. Je fais aussi partie de ceux qui, dans de nombreux pays, souhaitent un monde multipolaire. Continue reading

Estimations de la participation a la manifestation en hommage a Boris Nemtsov

1) Sans surprises la presse française déraille de nouveau…
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2) Même la presse Ukrainienne (c’est dire) est plus raisonnable  ….

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3) Dessous, voila l’estimation de l’association de l’association Mob-counter qui n’est pas financée par le Kremlin

4) Dessous l’estimation des organisateurs

5) Dessous la manifestation vue par drones, ce qui donne un aperçu différent de la foule présente …

Interview pour Novorossia Vision

Безымянный
Bonjour Alexandre, tout d’abord même s’il devient futile de vous présenter, qui êtes-vous ?

Bonjour, je suis français, blogueur et réside en Russie depuis 7 ans. J’écris principalement sur la Russie et tente d’analyser les relations Russie-Occident et Russie-Europe ainsi que le rôle du 4ème pouvoir (les médias) sur ces relations. J’écris aussi sur la démographie russe et les mythes sur la Russie.

 

Vous vivez en Russie depuis de longues années, vous avez une grande expérience des médias, vous avez un blog réputé en France et en Russie,Dissonance et vous aviez une tribune libre dans l’agence Ria Novosti, vous avez écrit pour La Voix de la Russie et vous écrivez pour Sputnik. De Moscou, quelle est votre vision de la gestion médiatique en France de la crise ukrainienne ?

Les médias français sont restés fidèles à eux-mêmes, noyés sous leur idéologie d’un côté et leur fainéantise de l’autre, fainéantise à chercher des informations ou même simplement réfléchir de façon plus globale.

Le scénario ukrainien nous a été présenté de façon unique et dogmatique et on voit bien que le scénario que les medias ont colporté est celui qui nous a déjà été servi lors des révolutions de couleurs en Ukraine en 2005 ou en Géorgie et Serbie en 2003 et 2000. Un scénario qui voudrait nous faire croire qu’une jeunesse héroïque et éprise de liberté au sein de ces pays souhaiterait s’émanciper de la tutelle de Moscou pour rejoindre le monde libre et juste occidental. Qui peut encore croire à ces âneries ?

La réalité est toute autre : ces pays qui avaient tous la même particularité d’avoir des pouvoirs faibles ont subis des coups d’Etats organisés de l’extérieur visant à renverser leurs pouvoirs politiques (élus malgré tout démocratiquement comme en Ukraine) afin d’y instaurer une nouvelle élite aux ordres et de permettre le réalignement géopolitique de ces états, au sein de l’axe Americano-centré.

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«Россия их мечты»

Один из моих читателей (Luc Brunet) прислал мне этот текст, названный: «Россия их мечты»

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Западная пресса любит описывать Россию, обезумевшую под воздействием Владимира Путина, ставящую палки в колеса американским и западным проектам, как было в случае с Сирией и позже с Украиной. Было объявлено об «изоляции» России, ее исключили из G8. Были введены санкции в отношении людей, близких к российской политической и экономической власти, а также в отношении российских банков и компаний. Менее чем за два года Россия перестала быть дружественной страной, и превратилась в главного врага.

Причиной, разумеется, был назван Крым, но на самом деле отношения начали ухудшаться задолго до кризиса, если присмотреться, то с тех пор, как политика Путина по восстановлению российской экономической и политической мощи начала приносить плоды.

Но что же должна была сделать Россия, чтобы остаться среди друзей Запада и, прежде всего, продолжать нравиться американским стратегам и неоконсерваторам? В этой статье я попытаюсь ответить на этот вопрос, представив не просто чистый вымысел, но основанный на многочисленных заявлениях и документах, которые были опубликованы различными неоконсервативными аналитическими центрами. Также я обратился к недавней истории страны, столь ценимой, по-видимому, этими неоконсерваторами: Украины.

Но начнем историю с начала! После почти 10 лет под руководством Бориса Ельцина, весьма ценимого западными элитами за покорность и склонностью к бутылке, новичок, неизвестный Западу, принимает бразды правления Россией. Не Путин, а замшелый чиновник, тоже немного или даже много пьющий… И вот что стало бы с Россией под его властью! Continue reading

La politique américaine en Ukraine va-t-elle entraîner une nouvelle guerre froide ?

imagesAu cœur du glacial hiver russe de l‘année 1990, le très républicain et très texan secrétaire d’état américain James Baker a fait à Moscou une bien étonnante promesse.

Présent au Kremlin, il a juré la main sur le cœur pendant une discussion avec Mikhaïl Gorbatchev, que l’Alliance militaire occidentale ne s’étendrait pas vers l’est si Moscou acceptait que l’Allemagne réunifiée intègre l’Otan.

Plus largement, cela voulait dire que les occidentaux ne chercheraient pas à profiter de la dissolution du pacte de Varsovie, et du retrait des troupes soviétiques d’Europe centrale. Ceci fut confirmé par le ministre des affaires étrangères allemand qui s’adressait à son homologue soviétique, Edouard Chevardnadze.

Plus tard c’est Bill Clinton lui-même qui raconta dans un ouvrage qu’il avait écrit qu’en 1997, Boris Eltsine lui avait demandé de limiter une éventuelle extension de l’OTAN aux anciens membres du pacte de Varsovie mais d’en exclure les états de l’ex-Union Soviétique, comme les pays Baltes et l’Ukraine.

Alors que la nouvelle Russie était promise à l’effondrement, le sursaut russe avant le chaos s’est traduit par l’élection d’un inconnu: Vladimir Poutine. Pendant les 15 années suivantes, (de 2000 à nos jours) il s’est attaché à rétablir non seulement l’ordre et la stabilité intérieure mais aussi à préserver autant que possible la complexe relation qui existe entre Moscou et ses marches depuis l’effondrement de l’Union Soviétique. Continue reading

La Russie de leurs rêves

L’un de mes lecteurs (Luc Brunet) m’a envoyé ce texte intitulé : “La Russie de leurs rêves.”

La presse occidentale se plait à décrier une Russie devenue folle sous l’impulsion de Vladimir Poutine, se mettant en travers des projets US ou occidentaux comme cela fut le cas en Syrie et plus tard en Ukraine. Il a été annoncé que la Russie serait « isolée », et elle a depuis été exclue du G8. Des sanctions ont été prises contre des personnes proches du pouvoir politique et économique russe, ainsi que contre des banques et sociétés russes. En moins de deux ans, la Russie a cessé d’être un pays ami, et est devenu l’ennemi suprême.

La Crimée est bien sur mise en avant, mais en fait les relations ont commencé à se détériorer bien avant cette crise, et si l’on regarde bien, dès que la politique de Poutine visant à une restauration de la puissance économique et politique russe a commencé à porter ses fruits.

Mais qu’aurait donc dû faire la Russie pour rester parmi les amis de l’Ouest, et surtout continuer à plaire aux stratégistes et néo-conservateurs US? Ce papier essaye de répondre a cette question, non pas en imaginant une pure fiction, mais en se basant sur de multiples déclarations et documents publiés par les divers think-tanks néo-conservateurs. Il s’inspire également de l’histoire récente d’un pays apparemment tellement apprécié par ces mêmes néo-conservateurs : l’Ukraine

Mais démarrons l’histoire à son début ! A la suite de près de 10 années sous la direction de Boris Yeltsine, très apprécié par les élites occidentales pour sa docilité et son penchant pour la bouteille, un nouveau venu, inconnu des occidentaux, prend les rênes de la Russie. Pas Poutine, mais un fonctionnaire poussiéreux, également un peu ou même très alcoolique… Et voilà ce que devint la Russie sous son autorité ! Continue reading

¿Provocará la política de Estados Unidos en Ucrania una nueva guerra fría?

Poco antes de la disolución de la Unión Soviética, Estados Unidos se comprometió a no admitir repúblicas ex soviéticas en el seno de la OTAN. Y lo que sucedió a partir de 2004 fue exactamente lo contrario. Alexander Latsa pasa en revista esa historia, la continuidad de las prácticas estadounidenses desde hace 11 años y el carácter ya inevitable de una nueva guerra fría.

En medio del glacial invierno ruso de 1990, el extremadamente republicano y también tremendamente texano secretario de Estado estadounidense James Baker hizo en Moscú una sorprendente promesa.

Durante una conversación con Mijaíl Gorbatchov en el Kremlin, James Baker juró con la mano sobre el corazón que la OTAN no se extendería hacia el este si Moscú aceptaba que la Alemania reunificada se integrara a la alianza atlántica.

A mayor escala, aquello quería decir que los «occidentales» no tratarían de aprovecharse de la disolución del Pacto de Varsovia y de la retirada de las tropas soviéticas de Europa central. El ministro alemán de Relaciones Exteriores confirmó aquella promesa a su homólogo soviético Eduard Chevardnadze.

Posteriormente, el propio presidente Bill Clinton contó en un libro de su autoría que en 1997 Boris Yeltsin le había pedido que limitara toda eventual expansión de la OTAN a los ex miembros del Pacto de Varsovia pero que excluyera a los républicas de la antigua Unión Soviética, como los países bálticos y Ucrania. Continue reading