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Sur la mobilisation en Russie (28-09-2022)
Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a clarifié la procédure de mobilisation partielle, tous les détails sont trouvables ici.
Qui est concerné ?
- Les soldats et les sergents de moins de 35 ans
- Les officiers subalternes – jusqu’à 50 ans,
- Les officiers supérieurs – jusqu’à 55 ans.
- Ceux qui ont des spécialités militaires appropriées et particulières et notamment les parachutistes, les snipers, les tankistes, les spécialistes en tirs de raquettes, les artilleurs, les chauffeurs et chauffeurs-mécaniciens, les experts en communication et électronique.
- L’un des facteurs clés de la conscription est la présence d’une expérience de combat, a souligné le ministère de la Défense. Certains postes peuvent être occupés par des femmes ayant des spécialités militaires notamment liées a la santé, mais le besoin de tels spécialistes est minime à ce jour.
- En vertu de la loi, les citoyens de réserves non soumis à la conscription sont les employés des entreprises de l’industrie de la défense reconnues temporairement inaptes pour des raisons de santé, ainsi que ceux qui s’occupent constamment d’un membre de la famille ou des personnes handicapées du premier groupe.
- En outre, le projet n’affectera pas les personnes à charge de quatre enfants ou plus de moins de 16 ans, ainsi que celles dont les mères, en plus d’elles, ont quatre enfants ou plus de moins de huit ans et les élèvent sans mari.
- Si un retraité militaire, indépendamment de son appartenance aux forces de l’ordre, est à la retraite (plus de 65 ans ou pour des raisons de santé) et radié du registre militaire, il n’est pas non plus soumis à la conscription pour la mobilisation.
- Les citoyens qui ne vivent pas de manière permanente en Russie ou qui ne sont pas enregistrés auprès de l’armée ne sont pas soumis à la conscription. Ceux qui décident de quitter le pays pour une courte période, mais qui sont enregistrés à leur lieu de résidence, peuvent être appelés.
Quid des mobilisés ?
Les mobilisés devraient recevoir entre 135.000 et 205.000 roubles par mois pour leur participation à l’opération militaire en Ukraine, selon leurs rangs et les régions, soit entre 2 500 et 3.725 euros par mois.
Le chef de la Crimée, Sergei Aksyonov, a promis aux mobilisés de Crimée un paiement unique additionnel de 200 000 roubles soit quelques 3 635 euros.
Dans la capitale, Moscou, 50 000 roubles (900 euros) supplémentaires seront versés mensuellement pendant la période de service.
Certaines entreprise se sont engagées à verser mensuellement le même montant à leurs employés appelés comme par exemple KamAZ.
Les gens mobilisés qui travaillent voient en outre leur poste maintenu et l’employeur doit s’acquitter de toute dette envers l’employé.
Enfin ces jours ci un projet de loi envisage en addition :
– Un paiement unique de 300 000 roubles (5.450 euros)
– L’exonération du paiement des intérêts sur les prêts hypothécaires et à la consommation pendant la durée du service ;
– L’indemnisation du coût du logement et des services communaux à hauteur de 50% ; – L’établissement d’une allocation mensuelle pour les enfants de moins de 3 ans.
– L’établissement d’une allocation pour l’épouse enceinte d’un citoyen mobilisé ;
– L’exonération de la taxe foncière
– L’instauration d’une compensation de 50% du coût de l’assurance voit.
Quelle est la situation réelle ?
Dans les faits, il n’y a pas de quotas pour le nombre de personnes appelées et chaque région de la Fédération de Russie a une tâche de mobilisation propre qui basée sur le volume de la réserve.
La situation par région peut etre suivi ici, certaines régions ayant déjà rempli leur quota.
Et les histoires de convocations par erreurs ?
Oui il y a eu des erreurs , des bugs dans la convocation de gens qui ne correspondent pas aux critères ci dessus, Pourquoi et comment ?
Simplement, malheureusement, car en Russie le diapason d’organisation des services publics varie de 1 à 100 et que donc dans de nombreux sujets de la fédération de Russie les bureaux militaires sont beaucoup plus désorganisés que dans d’autres et se sont de facto empressés de recruter coûte que coûte, et peu importe qui, pour arriver à un résultat conforme à la tâche de mobilisation. A cela il faut ajouter le facteur personnel et une certaine culture des listes en Russie et on comprend mieux comment ces erreurs ont pu arriver.
La bonne nouvelle est qu’on en parle beaucoup en Russie au sein des structures officielles et des médias d’Etat. Le parti du president russe a par exemple ouvert une Hotline pour répondre aux questions, prendre les plaintes et suivre les dossiers.
Dans certaines régions, des autorités de bureaux militaires ont même été licenciées.
Il existe aussi une procédure officielle de contestation de la décision.
Il y a donc certainement une désorganisation, mais on est bien loin d’un vent de folie qui se serait saisi des autorités russes.
Combien de russes auraient quitté la Russie depuis l’annonce de la mobilisation partielle ?
La presse francaise semble laisser entendre que les russes fuiraient massivement la Russie depuis l’annonce de la mobilisation partielle mercredi 21 septembre.
Qu’en est-il ?
Quelques chiffre pour information :
- Selon les autorités d’Ossétie du nord, environ 3 500 voitures attendent de sortir par le poste de contrôle d’Upper Lars tandis que 37 500 voitures ont traversé la frontière dans les deux sens via Upper Lars en une semaine, soit près d’un quart de plus qu’une semaine plus tôt, ce qui correspondrait donc à une hausse sur cette semaine post annonce de mobilisation de quelques 7.000 voitures (soit 28 / 35 000 personnes?) créant un bouchon de plusieurs kilomètres.
Le ministre géorgien des Finances, Lasha Khutsishvili, vient lui de déclarer ce 26 septembre qu'”il n’y a pas de situation dramatique” aux points de contrôle géorgiens aux frontières du pays, et que l’augmentation des flux concernent ceux qui souhaitent entrer en Géorgie mais aussi ceux qui quittent la Géorgie.
Au 27 septembre, on apprend que les autorites russes vont installer un bureau militaire pour contrôler les hommes qui sortent du pays.
- Les autorités finlandaises ont elles signalé que près de 17 000 Russes sont entrés dans le pays au cours du week-end, la file d’attente pour entrer dans le pays ayant atteint plusieurs kilomètres, en hausse de 80 % par rapport à la semaine précédente soit un surplus de quelques 8 000 voitures (30 / 40 000 personnes ?).
Selon les chiffres des douanes, au 25 septembre, 2 400 voitures ont quitté la Russie pour la Finlande en passant par les points de contrôle de Torfyanovka, Brusnichnoye et Svetogorsk.
A titre de comparaison, dimanche 18 septembre, 1 700 voitures ont traversé la frontière par jour. Il y a donc une hausse en 24 heures de 700 voitures soit environ 3.000 personnes ?
Mais la Finlande récupére aussi les flux des pays Baltes qui ont avec la Pologne fermé aux russes, et il y a aussi l’effet Week-End. - Au Kazakhstan maintenant il semble plus difficile de trouver des chiffres fiables. Mais par exemple dans la région du Kazakhstan occidental 8.658 citoyens russes ont traversé les points de passage frontaliers du 20 au 23 septembre – soit le triple du flux habituel de Russie.
Au total, quelques 98 000 citoyens russes seraient entrés au Kazakhstan depuis le 21 septembre, tandis que plus de 64 000 ont quitté la république et un peu plus de 8 000 non-résidents du pays ont reçu des numéros d’identification individuels (IIN) kazakhs depuis le 21 septembre.
Selon les douanes kazakhes, le nombre de personnes souhaitant entrer au Kazakhstan depuis le territoire de la Fédération de Russie a augmenté de 20 % au cours des deux derniers jours et de ce fait, des files d’attente se sont formées à la frontière mais on reste sur des flux bien plus faibles qu’en Finlande et Georgie.
Les autorités ont même arrêté des russes qui tentaient de passer la frontière illégalement.
En outre, quelques 64.000 russes auraient “transité” via le Kazakhstan depuis le début de la mobilisation, vers des pays tiers, le plus souvent d’Asie centrale.
Autre élément intéressant sur le soi disant “exil des russes” au Kazakhstan depuis le début 2022, quelques 4,3 millions d’étrangers sont entrés au Kazakhstan et 4,1 millions sont partis, dont 1 660 000 citoyens de la Fédération de Russie, et 1 640 000 sont partis. Il y aurait donc 20.000 nouveaux résidents russes. - Enfin en Mongolie, quelques 3 000 Russes seraient entrés dans le pays au cours des cinq derniers jours, dont environ 75% d’hommes.
Mais les autorités démentent le fait que la frontière soit embouteillée.
Opération Z en Ukraine : Jour 215.
L’opération Z est, cette semaine, passée à une vitesse supérieure et la situation, de facto, s’est lourdement aggravée.
Il y au l’annonce de referendums au sein de 4 oblasts de l’ancienne Ukraine que l’on voit sur la carte ci dessous.
En rose, la part de ces Oblasts sous contrôle de Moscou, quelques 70% soit 90 100 km2.
En jaune, la part de ces Oblasts sous contrôle de Kiev, quelques 30% soit 45 430 km2.
Il y aussi eu l’annonce d’une mobilisation partielle en Russie qui devrait concerner 300.000 personnes au minimum.
L’objectif est de :
– renforcer le front, qui s’agrandit et sur lequel les affrontements vont monter en intensité.
– avoir du capital humain pour l’intégration des oblasts et leur sécurisation / organisation intérieure.
Beaucoup de gens m’ont écrit pour me demander quelle était l’ambiance en Russie.
Dans la vie, dans la rue il n’y a pas de différence sensible, si ce n’est que le sujet est par exemple sur toutes les lèvres des mamans le matin devant l’école et qu’un sentiment de gravité profond s’est invité dans la rue, chez les gens, sur leurs visages.
Désormais, l’opération Z en Ukraine est au cœur de chaque foyer, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors.
Il y a aussi eu quelques manifestations dans une trentaine de villes de Russie contre la mobilisation, mais elles n’ont pas regroupé plus d’une centaine de personnes y compris dans les grands centres contestataires que sont Moscou et Saint Petersbourg.
De nombreuses manifestations en soutien de la Russie et de l’opération Z ont aussi eu lieu dans de nombreuses villes de Russie.
Il y a beaucoup de mouvements de population, les gens qui peuvent quittent la Russe (on parle de plusieurs dizaines de milliers de personnes), mais cela représente une minorité de gens (il n’y a que les frontières finlandaises et géorgiennes ouvertes terrestrement) tandis que les bureaux militaires eux sont pleins avec les quelques 300.000 volontaires qui sont appelés.
Ci-dessous quelques vidéos d’ambiance …
Clairement, les russes ont parfaitement pris conscience de la gravité de la situation et surtout des échéances incroyables de cette semaine historique.
Quelles sont-elle ?
- Mardi 27 septembre sera le dernier jour des Référendums.
- Mercredi 28 septembre, il est plausible que la Douma vote le rattachement des 4 oblasts à la fédération de Russie
- Jeudi 29 septembre, il est plausible que le conseil de la fédération vote le rattachement des 4 oblasts à la fédération de Russie.
- Vendredi 30 septembre, Vladimir Poutine devrait prendre la parole devant le parlement russe (rassemblant la Douma et le Conseil de la fédération) pour “acter” le rattachement des 4 oblasts à la fédération de Russie.
Et ensuite ? - On peut imaginer un ultimatum du gouvernement russe au gouvernement ukrainien pour qu’il retire les troupes ukrainiennes de cette zone devenue la Russie.
- Le refus de Kiev devrait sans doute avoir pour conséquence que Moscou soit ne change le statut de l’opération militaire spéciale en “opération contre terroriste”, soit ne déclare la “Guerre” à Kiev.
- Dans les deux cas, il est difficile d’imaginer quelle sera la réponse “pratique” russe au refus ukrainien de se retirer de ces 4 territoires russes.
Mais il semble certain que les prochaines semaines ne voit une forte aggravation de la situation sur le front militaire et une très très forte intensification du conflit.
Quelle est l’ambiance chez les francais de Russie ?
Les francais qui ne sont pas partis depuis le 25 février sont inquiets et dans le doute mais visiblement assez résignés.
J’ai fait un sondage sur le principal canal telegram des francais de Russie, et 183 personnes ont voté.
10% des gens indiquent être partis de Russie et 8% penser partir.
23% sont inquiets et 25% pas tranquille.
Assez fascinant, 34% annoncent qu’ils sont Zen ce qui semble peu plausible.
Dans mon entourage il y a eu quelques départs supplémentaires en mode panique comme il y a 8 mois mais au global ceux qui ont fait le choix de rester semblent vouloir s’accrocher. Je referais un sondage dans les prochains mois.
Chez les Frussiens, soient ceux qui ont pris le passeport russe, sont binationaux et donc mobilisables théoriquement, quels sont les résultats : 1 personne est partie, 3 pensent partir, 1 personne est inquiète, 2 ne sont pas tranquilles et 10 sont Zen comme avant.
Référendums en Ukraine : quelles conséquences territoriales et démographiques ?
Jusqu’au 27 septembre se déroulent les 4 référendums des 4 Oblasts de Lugansk, Donetsk, Zaporojie et Kherson.
En Rose la partie de ces Oblasts sous contrôle de Moscou, en jaune la partie sous contrôle de Kiev.
Sur le plan territorial et géographique que cela signifie t-il ?
Comme on peut le voir la Russie contrôle :
– 99% de la LNR (26 500 km2)
– 68% de la DNR (18 000 km2)
– 72% de Zaporojie (19 700 km2)
– 91% de Kherson ( 25 900 km2)
Soit un total de 90 100 km2 (70% de ces 4 oblasts) ce qui équivaut à environ 16% du territoire de l’ancienne Ukraine dont la superficie est de 576.604 km2.
Les résultats des Référendum concerneront les frontières administratives des Oblasts, c’est à dire les parties roses ET jaunes. Par conséquent, le 27 septembre, après l’absorption des 4 Oblasts, la Russie se sera donc agrandie de 135 330 km2 soit 23% du territoire de l’ancienne Ukraine.
Les frontières de la Russie se déplaceront et se situeront donc là ou indiqué sur la carte ci dessous.
Sur le plan démographique que cela signifie t-il ?
- L’oblast de Donetsk avant la guerre comprenait 4,1 millions d’habitants
- L’oblast de Lugansk avant la guerre comprenait 2,1 millions d’habitants
- L’Oblast de Zaporojie avant la guerre comprenait 1,6 millions d’habitants
- L’Oblast de Kherson avant la guerre comprenait 1 millions d’habitants
Il est difficile d’évaluer la population en DNR qui est le foyer actif du conflit militaire et L’Oblast le plus peuplé, mais la population de ces oblast, surtout en DNR a sans doute vocation, à terme, à revenir s’y installer, après l’intégration et la stabilisation.
Ces 4 oblasts comprennent donc 9 millions d’habitants, soit 22% de la population d’Ukraine, estimée au 01/01/2022 à environ 41 millions d’habitants.
Par conséquent au 28/09/2022 la population de la fédération de Russie atteindra 156 millions d’habitants.
Opération spéciale en image : jour 206
39 régions russes reconstruisent les territoires libérés d’Ukraine
Quelques 39 régions russes ont accepté d’aider à restaurer les zones déjà contrôlées par les troupes russes et la milice populaire principalement en LDN (voir image ci dessous).
J’ai déjà parlé du rôle dominant de Moscou dans la reconstruction du Donbass et notamment de la LNR et de Lougansk. Saint Petersbourg s’occupera de Marioupol avec Toula.
Le Tatarstan prendra par exmple en charge la ville de Lisishansk et Khabarovsk s’occupera de Debaltsevo.
Mais l’aide déborde du Donbass et s’étend aux autres territoires sous contrôle russe.
Les régions de Novgorod et de Penza se sont par exemple regroupées pour coopérer avec les zones sous le contrôle de l’armée russe de la région de Zaporozhye.
Krasnodar a organisé la livraison de fret humanitaire vers la région à Kupyansk, dans la région de Kharkov dont 20% est sous contrôle russe, ainsi que la création d’un groupe de travail avec des représentants de l’administration militaro-civile.
Certaines régions utilisent des fonds budgétaires pour aider le Donbass, tandis que d’autres impliquent des entreprises. Les fonds devraient être dirigés principalement vers la restauration des infrastructures et des équipements sociaux.
Que pensent les russes de l’opération spéciale en Ukraine ? (août 2022)
J’ai déjà publié quelques sondages (Voir la fin de ce message) sur l’opinion des russes sur l’Ukraine.
Kommersant a publié les résultats d’un sondage de rue.
59% des Russes estiment que l’opération militaire spéciale en Ukraine traîne en longueur, et 30% pensent que les hostilités dureront plus d’un an.
Dans le même temps, 60% des personnes interrogées soutiendraient la décision de Vladimir Poutine de lancer une “nouvelle offensive contre Kyiv”, mais dans le même temps 65% approuveraient également l’intention du président d’arrêter l’opération spéciale et de signer un accord de paix.
62% des Russes sont convaincus que l’opération spéciale est “certainement” ou “plutôt” réussie, et seuls 19% sont d’un avis contraire, et 19% ont du mal à répondre.
62% des hommes interrogés ne sont pas prêts à participer personnellement aux hostilités en Ukraine, s’ils en ont la possibilité – c’est cependant six pourcents de plus que dans une enquête similaire qui a eu lieu en la seconde quinzaine de mai.
29% des répondants ont exprimé leur désir de participer à l’opération spéciale, et le plus souvent les 45 à 59 ans (37%) l’avouent, alors que chez les hommes de 18 à 29 ans seulement 23%.
La menace de pénurie inquiète les Russes plus que l’utilisation de l’arme nucléaire.
La décision de Vladimir Poutine “d’annoncer demain le début d’une nouvelle attaque contre Kyiv” serait soutenue par 60% des personnes interrogées, 26% seraient contre. 65 % approuveraient une hypothétique décision du président « demain » d’arrêter l’opération spéciale et de signer un accord de paix et 28 % seraient contre.
En général, 52% des personnes interrogées sont favorables à la poursuite de l’opération militaire et 38% favorables à des négociations de paix.
Les auteurs de l’étude notent que sur la période de mi-mars à fin juillet, le ratio partisans et opposants à l’opération spéciale est resté pratiquement inchangé : 69% des sondés la soutiennent et 23% ne la soutiennent pas, tandis que 8 % ont trouvé difficile ou ont refusé de répondre.
Le bêtisier de Liz Truss sur la Russie et l’Ukraine
Liz Truss vient d’être élue en succession de Boris Johnson
Quelles sont les principales bévues de la nouvelle dirigeante britannique Liz Truss concernant le dossier Russo-ukrainien ?
#BestOff :
En février, elle a annoncé qu’elle ne reconnaissait pas la souveraineté de la Russie sur les régions de Voronej et de Rostov.
Elle a déclaré que la Grande-Bretagne apportait un soutien aux “alliés baltes de l’autre côté de la mer Noire”.
Elle a qualifié l’Ukraine de pays qui “a connu les invasions auparavant – des Mongols aux Tatars”
Elle a annoncé un soutien “absolu” à tous les Britanniques qui iront en Ukraine pour participer au conflit, mais a ensuite changé d’avis et décidé qu’elle ne soutenait pas la “participation directe des troupes britanniques”.
Lors d’un des discours, elle a fait un lapsus, disant qu’elle se “battrait pour” Poutine, mais s’est immédiatement corrigée.
Elle s’est déclarée prête à utiliser des armes nucléaires si nécessaire, après quoi elle a été critiquée pour son attitude frivole sur cette question.
Enfin a déclaré qu’elle ne “ferait pas d’aumônes” à la population pour aider dans un contexte d’augmentation record des prix.
Opération Z en Ukraine : Jour 190.
Il y a maintenant 6 mois que l’opération Z a commencé et on commence à avoir un tableau plus clair et complet de ce qui s’est passé, de ce qui se passe et de ce qu’il pourrait se passer.
Sur le plan économique.
La situation semble, du moins pour l’instant, parfaitement sous contrôle, ce qui semble plus que surprendre nombre de gens avec qui je communique mais aussi les grands médias français.
Clairement sur le plan intérieur, rien n’a vraiment changé dans la vie des russes hormis une forte inflation sur les derniers mois, mais ce n’est pas propre à la Russie, tandis que le pays connaîtrait même une petite déflation depuis cet été (-0.35% en Juillet et -0.39% en juillet).
L’inflation en Russie sur un an n’est pas plus élevée que dans certains pays européens, comme par exemple les pays Balte.
Le rouble lui ne baisse plus comme on peut le voir ci dessous.
L’effondrement du rouble a eu lieu du 25/02 au 09/03 et ensuite il n’a fait que se renforcer.
Depuis mi-mai il s’est clairement stabilisé à autour de 60 roubles pour 1 euro.
Le rouble ne s’effondre pas et un rouble fort comme actuellement est même peut être devenu un problème pour l’économie russe, les autorités annoncent souhaiter le faire baisser à autour de 1 euro pour 70/80 roubles.
Du coté des réserves internationales de changes, elles s’élevaient à 580,6 milliards de dollars au 12 août 2022, contre 629,4 milliards de dollars le 25/02/2022 soit une baisse de 48,8 milliards de dollars ‘seulement’ en 6 mois de guerre.
Quand au taux directeur de la banque centrale, il était de 9,5% avant le 25/2, il a été monte d’un coup a 20% le 28/02 et ce jusqu’à début avril, et la banque centrale l’a ensuite fait baisser pour atteindre 8% le 25/07, son taux actuel.
Le taux de chômage est lui reste étonnamment bas pour l’instant, oscillant à entre 4 et 5%, mais cela s’explique.
Les grandes entreprises étrangères qui ont cesse leurs activités en Russie ont continué à payer les salaires de leurs dizaines de milliers d’employés, et nombreuses sont celles qui ont vendu leur business, sauvant ainsi le chaîne de sous traitance, et donc les emplois indirects.
Cependant, on constate une hausse du travail partiel et des statuts de’auto-employés qui sans doute maquillent un peu le tableau, le chômage devrait cependant et vraisemblablement augmenter en Russie cet automne et hiver.
Sur ce volet la : la victoire russe est quasi totale.
L’uppercut occidental a échoué.
Les raisons ? J’en vois trois principales :
– Les mesures politiques et économiques des élites russes qu ont démontré leur supériorité totale sur les élites occidentales, et surtout européennes.
– Le soutien politique de l’Asie, Chine et Inde surtout, qui ont largement soutenu la Russie par de massifs achats d’énergie.
– Une résilience de l’économie russe qui s’est montrée plus solide que prévu, déjouant tous les pronostics.
– La force exceptionnelle et profonde du peuple russe qui n’a “pas” paniquée et soutient clairement ses elites politiques.
Sur le plan militaire.
La carte ci dessous montre la situation au sol, les territoires en rouge sont les territoires sous contrôle de la Russie et de ses alliés.
La Russie et ses alliés contrôlent environ 18% du territoire ukrainien soit 99.600 kilomètres carrés.
– 100% de la République populaire de Lougansk (26.682 km² sur 26.682 km²)
– 95,6% de l’Oblast de Kherson (24.513 sur 25.642 km²)
– 75,5% de l’Oblast de Zaporozhye (20.441 km² sur 27.049 km²)
– 60,3 % de la République populaire de Donetsk (15.996 km² sur 26.508 km²)
– 34,2% de l’Oblast de Kharkov (10.775 km² sur 31.436 km²)
– 5,21% de l’Oblast de Mykolaev (1.247 km² sur 23.938 km²)